Une fois les présentations entre Childe et Dun achevées, voilà qu’Enjoy pointe le bout de son nez. L’Ecossais ne peut s’empêcher de la trouver sublime. Tout, que ce soit dans sa démarche ou dans son physique évoque le genre de femmes insaisissables que même lui, Manu MacDowell –non, il est très modeste quant à ses talents de séduction- a du mal à avoir. Il lui adresse un regard malicieux avant de sourire à la vue de sa tenue, en voilà une qui n’a pas hésité à prendre une tenue noire. Mais lui ne trouve pas que ça fasse « enterrement », au contraire, elle est terriblement envoutante. Nouveau sourire mais cette fois lorsqu’il se rend compte du contraste entre sa cousine et la Châtaigne. L’une toute de blanc vêtue, l’autre habillée du même noir que la nuit. L’une presque blonde, l’autre brune. Sauf que ses yeux n’ont de cesse de se poser sur la presque blonde, en quête d’un sourire. Elle a pris tant de place dans sa vie ces dernières semaines qu’il a peur que tout s’arrête et qu’elle reparte comme elle est arrivée, partant rejoindre l’homme assez stupide pour la laisser partir.
Tsss, une graine de MacFayden celui-là. Il acquiesce vivement en entendant la proposition du futur marié. Un concours de tir à l’arc ? Une flèche dans la tronche du Danois à la clé ? Le barbu jubile, prêt à tailler lui-même les flèches si besoin est.
Il ne l’a pas entendue arriver, aussi discrète qu’un félin mais sa main sur son épaule, en revanche, il la sent. Il n’a même pas besoin de se retourner pour savoir que c’est ELLE. Il reconnaîtrait ses caresses entre mille. Sa sœur, son Unique, la seule qui a toujours été là tout en étant loin de lui. Il se tourne ensuite vers elle, noyant ses yeux vert-forêt dans son regard noir. Regard tendre et mélancolique dans lequel il laisse transparaître tout l’amour qu’il a pour elle mais aussi à quel point elle lui a manqué, à quel point son absence lui a pesé. Elle a ignoré tant de ses lettres, annulé tant de ses visites. Il sait qu’elle risque sa vie chaque jour et qu’elle doit souvent se faire oublier pour survivre mais il lui en veut d’être devenue cette Sanguinaire au cœur froid et aux implacables techniques de combat. La Ella de leur enfance lui manque atrocement. Il voudrait la revoir vautrée dans l’herbe à dévorer livre sur livre, la revoir courir dans les contrées de leur Ecosse, la voir grimper aux arbres avec son aisance si naturelle. Mais il sait que cette époque est révolue. Elle a perdu sa fille. Il donne une légère pression de la main sur l’épaule de sa sœur, oubliant toute sa rancœur. Il ne lui en veut pas, comment le pourrait-il ? Comment a-t-il pu seulement la juger ? Comment réagirait-il, lui, si on exécutait sous ses yeux James ou Abi ? Il en crèverait, de souffrance et de haine. Alors que sa sœur, elle, elle est là. Elle a toujours été là pour lui. Que ce soit à la mort de leurs parents, au départ de Maelys ou pendant les années de descente aux enfers qui ont suivi. Il aimerait la serrer dans ses bras mais il la connaît, elle n’aime pas les marques d’affection en public. Il attendra, ELLE est venue, ils ont au moins une journée pour se retrouver.
Il étouffe un grognement lorsqu’elle demande –ordonne serait plus adapté- à Childe de la suivre.
P’tain, fallait s’en douter de celle-là, hein…Il renâcle, plantant un regard féroce dans celui de sa sœur. de l’air de dire « fais gaffe à ce que tu dis/fais ». Mais il ni lui ni la Châtaigne n’ont le choix. Quand Ella décide, Ella a
(Ella, elle l´a!). Prunelles rivées à celles de Childe, le barbu se veut rassurant. Sa sœur a beau être une vraie sauvage, il a confiance en elle, elle ne fera jamais rien qui puisse lui faire du mal. Et si elle faisait du mal à la Châtaigne, elle lui en ferait à lui aussi. Il les regarde partir, vaguement inquiet à l’idée de ce qui va se tramer dans son dos. Et c’est là que celui qui l’a nommé témoin lui sert une chope de whisky. L’Ecossais lui adresse un sourire reconnaissant, un peu d’alcool pour oublier l’entrevue Ella/Childe qui ne va pas manquer de se dérouler.
Calmos mon vieux, elles vont pas sa foutre sur la gueule. Loin d’être serein, il dépose une bise sur la joue de la rousse Sybelle, druidesse de la cérémonie –ah ! merdum ! il a oublié de préciser dans sa lettre d’invitation envoyée à Childe que la cérémonie de mariage ne serait pas une cérémonie chrétienne…maaaaarde-. Nouveau coup de stress pour le barbu qui, du coup, remplit à ras-bord sa chope. Sitôt pleine, sitôt vidée ! Il manque de sursauter lorsque Dun évoque son fils et son invitée. Sourire empli de fierté et de tendresse.
Ah Dun, si tu savais ! Être père, c’est ce que j’ai fait de plus beau de ma vie. Mais, j’y pense tu ne tarderas pas à le savoir…*rire étouffé d’un barbu légèrement plus détendu*
Quant Childe, oui, elle est sublime. Et j’peux t’assurer que si l’autre troufion de Danois fait mine de poser ses sales pattes sur elle, je lui explose le tarin. Et puis ouais, tiens, on va chanter parce que t’as raison, rien ne nous interdit de se foutre sa gueule en son absence. Comme on dit, les absents ont toujours tort !
Léger raclement de gorge, main qui passe rapidement dans sa barbe noire. Il laisse la druidesse rousse rejoindre son frère, invité qui ne s’est toujours pas présenté, ahem. Mystérieux le gars ! Mais l’ambiance est à la fête, pas aux questionnements inutiles, il viendra se présenter quand il le voudra si jamais il en a envie. Nous en étions donc à la chanson, la fameuse –fumeuse ?- chanson. Donnant une accolade amicale dans le dos du fiancé de sa cousine, il s’exclame haut et fort :
Seurn Eriksen
C'est…
Et vlan, revoilà la rouquine ! Fini les réjouissances, fini les chansons ! Manu ronchonne, il aurait bien voulu continuer sur sa lancée lui…Mouarf, remarquez, il y aura bien plus de témoins une fois la cérémonie achevée. Sourire désolé en direction de Dun.
Désolé mec, paraît que j’suis attendu. Rhaaa ces femmes, faut tout leur faire, hein !
Il se met à rire et rapplique aux côtés de ses deux cousines, prêt à organiser touuute la cérémonie. A vrai dire, il est volontaire pour un bon paquet de trucs tellement il est heureux d’être ici, auprès des siens. Entouré d’amour et de bonheur. Il ignore les échanges cruciaux qui se déroulent à quelques dizaines de mètres de là, concentré sur les paroles de Sybelle. C’est qu’elle parle bien ! De diou ! Pensif il ébouriffe sa crinière rebelle d’Écossais, adressant un sourire enjôleur à son autre cousine, la brune, priant pour qu’elle s’y connaisse mieux que lui en préparation. Au départ, il pensait lancer boutade sur boutade à Sybelle mais il s’est bien vite rendu compte de l’enjeu du truc. C’est pourquoi, sage et docile –brrrr !- il a suivi sa cousine, lorgnant ses moindres faits et gestes. Jaune, rouge, rose et blanc. Mouais parce que vu que la Syu est enceinte, on peut plus vraiment dire qu’elle est pure. Il se marre à cette pensée, légèrement aidé par les résidus de whisky. Après une partie endiablée de coudes avec Enjoy et une longue et méthodique exposition des fleurs, il se redresse et, avisant la Graaaaande Sybelle, il lance :
Et voilà, terminé !_________________