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[RP] Petite mélodie à la taverne du Hérisson Hurleur

--Santino


[La taverne du hérisson hurleur]

Il y a des endroits qui vous parlent. Ils sont tellement chargés d’histoire que les murs semblent vous murmurer des fables incroyables, des faits divers ou des aventures pittoresques. Des lieux où l’on se serre les uns contre les autres avec plaisir, juste pour le bonheur d’y être et de savourer une boisson plus ou moins goûtue. Le bois qui craque sous les pas de la clientèle devient une douce mélodie aux oreilles des habitués. On s’y retrouve avec joie et béatitude. On discute, on joue au ramponneau et on se chamaille parfois. Il y a toujours une jolie fille au sourire enjôleur. Un bon gars qui séduit les oreilles en pinçant les cordes de sa mandoline. Une tavernière accorte au sourire affable et à la poitrine généreuse. Une vraie taverne de « Petite maison dans la prairie ». La taverne du hérisson hurleur était tout sauf ça. Quatre murs, un toit, une estrade, quelques tables, des chaises et voilà pour le bâtiment. Une salle poussiéreuse et terne qui embaume l’ennui. « On » n’existait pas ou quasiment pas. On s’était le vieux Grimaut qui ne décuvait jamais. C’était Flore la putrelle pas très propre malgré un prénom qui laissait présager le contraire. C’était également Jehan le cordonnier au chômage qui vivait de mendicité. Et aussi Marcus, le tire-laine notoire. Bref, « on » était tous les mécontents du village, les sans-le-sou ou ceux qui préféraient se faire oublier. La taverne était accolée au rempart dans un quartier qui aurait été agréable à vivre si toutes les maisons avaient été remises en état après la guerre. Le propriétaire en avait assez d’avoir les cafards pour seule clientèle. Il l’avait briqué sa taverne. Elle était rutilante quoique toujours aussi sobre. Il avait engagé un groupe de troubadours parisiens très connus à ce qu’il parait. Les « Bitseuls » était leur nom de scène. Etrange nom d’ailleurs mais pas autant que les artistes.


L’ombre de Santino se détachait sur le sol. Les mains sur les hanches, les pieds solidement ancrés au sol, il fixait l’estrade de son sempiternel regard de braise. Etincelant cette fois-ci d’une faible lueur d’espoir, celle d’un succès tant convoité. Jamais, non jamais son sourire de Tom Jones ne le quittait. C’est ce qui faisait tout son charme. Un sourire qui faisait « cling ! », le vrai, le seul, l’unique, le sourire Ulttttrrraaaaaaa-bbbrriigghhttttttttttt ! Et croyez-moi, au Moyen-âge ce n’était pas courant ! Une coupe au bol très tendance, des braies moule-burnes rouge pétant, sans oublier la paire de bas roulé en boule soigneusement calée entre ses jambes.
Il était un des chanteurs du groupe. Lorsque sa voix harmonieuse et suave s’élevait dans les salles, les cœurs de jeunes jouvencelles flanchaient et elles ne rêvaient plus qu’à s’épancher.

Un don Juan que ce Santino ? Il aurait pu s’il ne mesurait pas 1m40 les bras levés. Et oui, Santino était une personne de petite taille, un nain quoi ! D’ailleurs, la plupart de ses connaissances ignoraient son nom et se contentaient de l’appeler « le nain ! », voir même le petit nain ! Ce qui est très insultant lorsqu’on sait que Santino était un géant parmi les siens. Mais il ne manquait pas d’audace et c’était là toute sa force.

Le nain…euh…Santino sortit de la taverne de ce pas si assuré qui le caractérisait. A l’entrée, il accrocha une affiche sur laquelle on pouvait lire :

Citation:

LA TAVERNE DU HERISSON HURLEUR FAIT PEAU NEUVE !


Venez l’inaugurer au rythme d’un célèbre groupe de troubadours parisiens.

Tous les soirs jusqu’à plus soif !

Les BITSEULS

Chanteront le Berry et ses habitants pour vous !

Très prochainement !


Prenant place sur un tabouret à l’entrée de la taverne, son éternel sourire éclatant et charmeur gravé sur le visage, Santino fit pleurer sa mandoline en chantonnant.

Laïe, laaaïïïïeeeee, laaaïïïïeeeee, laaaïïïïeeeee

Une jeune fille passe, la bouche de Santino s’entrouvre comme s’il voulait la croquer mais s’abstient et la flatte d’un clin d’œil appréciateur. La jeune fille rougit et baisse le regard. Un sourire affleure à ses lèvres mais se fane dès qu’elle aperçoit les petites jambes du séducteur. Elle se dérobe à ce regard pénétrant qui la traverse de part en part aussi vite qu’elle le peut. La visage du petit homme se fend d’un large sourire qui se mue rapidement en un franc éclat de rire. Ce n’est pas grave, il a l’habitude.


Laïe, laaaïïïïeeeee, laaaïïïïeeeee, laaaïïïïeeeee
pnj


A deux tabourets du nain, accordant et réaccordant son instrument, le visage envahi de mimiques de musicos, se trouvait Edward.

Edward Mac Abbey. Tel était son
"nom d'estrade", un nom qu'il fut un temps, croyez-moi, était connu des plus grandes Cours du Royaume.
Au sommet de sa carrière, il joua même pour le Roy de France ! Ce dernier, racontait-on, avait passé des mois à réclamer le musicien à ses réveils, ses repas, ses... couchers. S'en suivirent alors les rumeurs les plus incroyables ! Il se racontait dans les rues provinciales que le monarque et son troubadour auraient ainsi passé quelques inavouables nuits endiablées qui firent la jalousie des plus célèbres dames de la Cour de Paris.

De fil en aiguille, d'aiguille en racommodage de braies de musicien, Edward acquit bien vite un titre auquel il ne s'attendait pas vraiment, il était devenu l'Un des
"Quatre garçons dans Levan" ( prononcez "Le Vent", que voulez-vous, ces provinciaux et leur accent ...). Qui furent les trois autres ? Seul le Roy le savait, tous ceux qui connaissaient leurs noms avaient mystérieusement disparu...

Vous comprendrez aisément pourquoi le grand Edward Mc Abbey était redevenu tout simplement Edward, du groupe des Bitseuls qu'il avait rejoint quelques années auparavant.
Pourrait-il garder sa véritable identité secrète bien longtemps ? Rien n'était moins sûr (quoique ... ces bouseux de Berrichons étaient totalement hermétiques à tout ce qui pouvait se passer dans la capitale). Mais si les Bitseuls avaient pu connaître des débuts difficiles, leurs chants et leurs gestes commençaient à faire le tour des duchés.
Il y a quelques semaines, un ami Ménestrel, Gilles Bermonta (Gnéééé ? qui c'est çui-là me direz-vous et bien il était un ménestrel très connu qu'on voyait souvent traîner avec Santino... notre nain ), ce brave Gilles, disions-nous, leur avait vivement conseillé une tournée dans le Berry.


Le Berry, c'est le paradis pour les artistes !
qu'il leur avait raconté.
Une source d'inspiration comme on en connait nulle-part ailleurs ! Il suffit d'observer, d'écouter les personnalités d'ce duché, après les paroles et la musique ça vient tout seul, j'vous jure!

Et effectivement, ce soir à Châteauroux, les Bitseuls allaient pouvoir interpréter tout un tas de nouveaux titres. C'était pour le premier d'entre eux qu'assis sur son tabouret, Edward accordait son vieux luth fétiche, une merveille dont il avait fait l'heureuse acquisition chez le talentueux fils de Guibe, le si célèbre Guibe' Son.
pnj


Accoudé au comptoir Le phénomène troubadouresque, le sergent Pet comme le nommaient ses paires Où sergent pépère, du fait de sa jeunesse flétrie titillait de ses doigts le grand serge, son luth... Qu'il en avait fait du chemin avec son compagnon, Acheté au St empire, il était son seul véritable bien, il avait joué partout avec lui, Fribourg, Hobsbourg, et c'est a Gainsbourg qu'il décida de le nommer Serge, en l'honneur du St empire où il avait acquis sa notoriété

Ah qu'il était loin le temps des salles comble, du public scandant SERGE! SERGE! SERGE! Où le Sergent faisait vaciller les cœurs rien qu'en pinçant une corde...Le destin avait bien vitre repris ce qu'il avait donné, seul restait aujourd'hui au sergent son luth, Serge. Car a Masoff, petite ville de la frontière helvétique, le public emballé par les chansons parfois coquines du sergent, avait commencé une orgie qui dura 6 jours et 6 nuits, au cours de laquelle beaucoup de gens moururent de plaisir, laissant Le sergent unique responsable du "Massacre"... Arrêté par les autorités, il avait passé des années dans les geôles suisses, à manger du gruyère, en compagnie de deux énergumènes, Flik et Flak qui connurent par la suite un destin autrement plus brillant...

Après avoir purgé sa peine et avoir regagné le royaume, Pépère redevenu simple mendiant, jouait de ci de là pour gagner sa croûte et c'est le coup de foudre artistique avec le nain qui l'avait fait rejoindre les Bitseuls...Santino avait été d'une grande inspiration pour le sergent, ils rencontrèrent par la suite le grand Edward, au passé simple mais sulfureux...Et d'autre encore...

Châteauroux... Etrange... Pourquoi ne les laisser qu'aux roux? Bonne question AHAHAHAHAHA... Qu'importe, le spectacle allait être monumental, et le public ravi...
--Santino


Le nain s’était légèrement assoupi sur la chaise dont il avait pris possession quelques heures auparavant. La mandoline gisait au sol et Santino y allait de l’Allegra Voce

RRRRRRRRRRRRroonnnnnnnnnnnnnnnnnnnnffffffllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll

RRRRRRRRRRRRroonnnnnnnnnnnnnnnnnnnnffffffllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll

Rrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrfflllllllllllllllrrrrrrrrrrrr !


Avant de s’endormir, il avait assisté à un drôle de manège. Celui d’une femme étrange qu’on nommait « Marquise » venue livrer des dizaines de fûts de bières au propriétaire du Hérisson Hurleur, Messire Plasti Quais-Bertrand. « Pas cher le fût…non, non…au prix où je vous le vends, ça vous revient à 15 deniers la chope. Vous ferez du bénéfice …c’est sûr ». Sourire ultra-Bright rivé aux lèvres, les doigts pinçant les cordes de son instrument, Santino suivait distraitement la conversation. Le marché avait été conclu, « Marquise » était repartie dans ce petit bruit métallique qui semblait la suivre. Une histoire de culotte rouillée d’après ce que le nain avait compris. Il y a vraiment des gens bizarre ici en avait-il conclu avant de s’endormir, amolli par la chaleur de cette journée printanière.

Le barouf d’une taverne qui s’apprête à recevoir moult clients le tira de cet état ô combien végétatif mais tellement reposant qu’est le farniente. Un œil s’ouvre et déjà il pétille de cette joie infinie qui semble couler en permanence dans les veines de Santino. Le nain s’étire et se détache de la chaise qui l’avait soutenu pendant ce bref moment d’oisiveté.

Ses comparses sont là. Les Bitseuls sont au complet. Un sourire satisfait se grave sur son visage illuminé de jubilation. CE soir sera LEUR soir. Le soir où les Bitseuls seraient enfin consacrés. Reconnus pour leur talent qu’il savait immense. La foule sera en délire ce soir…c’est certain !


Santino embrasse la pièce des yeux et constate avec un plaisir quasi exagéré que la tavernière, la sculpturale Anne di Cordi a mis les petits plats dans les grands.

Ah ! Bravo ! C’est une salle digne des Bitseuls ça ! ...applaudissant de ses petits doigts boudinés…C’est qu’ils l’avaient bien embobiné le propriétaire et la tavernièreJe vous promets qu’après ce soir, votre taverne ne sera jamais plus jamais vide. Ah ahahahahah !...franc éclat de rire qui résonne dans toute la pièce. Ses yeux sombres sont attirés par une pancarte où il est indiqué.
Citation:

CONCERT GRATUIT DES BITSEULS

POUR CE SOIR EXCEPTIONNEL
LE PATRON OFFRE LA PREMIERE CHOPE
LES SUIVANTES SERONT A 35 DENIERS !

VENEZ NOMBREUX ! VENEZ VIVRE LE REVEIL DU HERISSON HURLEUR



Santino ricana en pensant que ce malin de propriétaire avait acquis ses fûts de bières de manière frauduleuse. Tombés du chariot en somme. Son œil en constante sollicitation remarqua un des fûts douteux derrière le comptoir.

Eh ! Tavernière ! Va falloir penser à dissimuler ce tonneau un peu mieux que ça ! Y’a encore le nom de son précédent propriétaire inscrit dessus, AHAHAHAHAH !

En effet, on pouvait lire sur le flanc du fût « la taverne du griffon émeraude ». La lecture de cette pancarte donna une idée à Santino. Et cette fois si, son œil ne brilla pas de cet air perpétuel et faussement joyeux, ni son sourire ne rayonna de cette allégresse qui semblait faire partie de lui. Non, c’est un éclat de malice, un éclair de génie qui étincela au fond de ses prunelles obscures. Inséparable de son magnifique sourire qui aurait fait flancher plus d’un cœur s’il n’avait pas cette difformité physique, le nain sauta sur un tabouret et manda au tavernier parchemins et calames. Aguerri à l’art du lié et du délié depuis sa plus tendre enfance, Santino composait nombres des chansonnettes qui appartenaient à leur répertoire. Il laissait le soin de trouver la mélodie à Edward dont l’oreille musicale n’était plus à prouver. Quant à Serge, il était multi-talents.

Santino, l’esprit tourné et entièrement consacré au vélin, rédigea des invitations pour les notables de la ville et autres personnalités importantes. Il ira les distribuer lui-même.

--Santino


Le grand soir était enfin arrivé ! Enfin, il le pensait vu qu’il s’était pitoyablement planté dans la date et que comme le lui avait fait remarquer Serge « et Bé...les gens ne vont pas savoir quand ramener leur trouffion ! Crénom d’une couille de grenouille»
C’est pas grave avait renchérit Santino, la musique les guidera. Ah ça ! Il avait de la voix le nain. Autant il était court sur patte, autant les poumons avaient de la contenance. Un vrai Garou miniature !

Ils étaient tous les trois plantés sur l’estrade qui devait servir pour la première fois. A sa gauche, Serge en train de faire quelques vocalises…mi mi mi mi mi mi mi
A sa droite, Edward torturant son luth...enfin tâchant de l’accorder en fonction de l’acoustique de la pièce. Devant, des tables éparses et quelques chaises qui commençaient à trouver un occupant. Parmi les quelques badauds déjà installés, on distinguait les éternels habitués et quelques têtes nouvelles pour la plus grande joie du propriétaire, Plasti Quais-Bertrand. Au fond, la tavernière, Anne di Cordi commençait à faire couler la bière à flot. La soirée était prometteuse même si la salle se remplissait lentement.

Histoire de chauffer un peu le public, Santino s’avança ...un mouvement de hanche à droite, un mouvement de hanche à gauche, et les spectateurs le regarde éberlués, et que Edward se marre de son coin. Le nain pointe du doigt en direction du plafond, toisant le public du regard, Serge regarde en l’air et Santino commence.


Damoisellleeesss, Dames, Messsiirresss

Bienvenus à la taverne du Hérisson Hurleur !
Pour le premier concert des Bitsseullsssssssssssssssssssssssss !

levant les bras au ciel.

On ne va pas vous faire languir plus longtemps !
sourire enjôleur rivé aux lèvres.
Et pour commencer, une chansonnette dédiée à un maire de ce village…ah ah ah.
Je vous laisse deviner qui c’est ! petit clin d’œil appuyé à l’attention d’une jeune femme.
Claquement de doigt à l’attention d’Edward et sourire complice pour Serge.

*toussotement et profonde respiration*

Sur un air de …

Scruntch! Scrintch!
Mes panais, scrantch
Gisent dans mon écuelle
noyés dans la sauce
Délaissés pour un navet
Quant à moi
Peu dormi, goinfré, bourré !
m’suis ‘fondré dans le fossé
Où j’ai eu un flash


*fait tournoyer sa main en suivant le rythme rapide de la musique*


Hou ! Hou ! Hou ! Hou !
En quatre couleurs
Allez hop !
Un matin
Une hopiste est v’nue chez-moi
Bucheronne du Berry
A énorme voix
* met ses mains en porte-voix*
Un baillon..vite * fait mine de s’étrangler*
Une gueule de bois
A bu ma bière
Dans une grande chopine
elle s’croyait maline
Hou ! Hou ! Hou ! Hou !
Comme une squaw dans sa pirogue
*fait semblant de pagayer*


Ça plane pour moi [b]*dodeline de la tête en prenant un air pas très éveillé*
[b]Ça plane pour moi
Ça plane pour moi moi moi moi moi
Ça plane pour moi
Hou ! Hou ! Hou ! Hou !
Ça plane pour moi


Allez HOP ! La politique
Quel panard !
Quelle tribulation!
De s’faire jeter
Sur le pavé
raillé, humilié, vidé, moqué
* donne des coups de pied dans le vide*
b]“You are the King of the boulet” Qu’ils me disent en passant
Hou ! Hou ! Hou ! Hou !
I am the King of the boulet [/b]
*prend un air supérieur*


Ça plane pour moi
Ça plane pour moi
Ça plane pour moi moi moi moi moi
Ça plane pour moi
Hou ! Hou ! Hou ! Hou !
Ça plane pour moi


Allez zou !
le légume
y’a que ça d’vrai
Touche pas mon potager
*pointe un doigt menaçant*
It’s not to day
que j’le troquerai pour une paire de cochons
Et que l’alcool me manquera
Hou ! Hou ! Hou ! Hou !
Ça plane pour moi


Allez hop ! Affaire dino
m’suis tiré
m’suis barré
Enfin j’en ai marre, a tout braillé
la politique me laissant seul
*se frotte les yeux en feintant de pleurer*
Comme une grande asperge
Hou ! Hou ! Hou ! Hou !
Les pieds dans le plat
La tête t’jours à côté


Ça plane pour moi
Ça plane pour moi
Ça plane pour moi moi moi moi moi
Ça plane pour moi
Hou ! Hou ! Hou ! Hou !
Ça plane pour moi
Ça plane pour moi
Ça plane pour moi
Ça plane pour moi


A la fin de sa chanson, le nain s’inclina et recula de quelques pas tout en reprenant son souffle.
pnj



L'auditoire alléché, Le Sergent allait pouvoir leur donner du plaisir auditif. Le nain suait à grosses gouttes, respirant à pleins poumons après cette épreuve de souffle...

Le Sergent s'avance et prend la parole.

Il est temps à présent de vous faire mon tour de chant
Laissez moi vous conter une histoire athypique
dont le sujet est votre duc, l'homme de politique
tendez l'oreille et régalez vous, c'est charmant...


Grattouillant son luth il en tire une mélodie sympathique [Pour vous donner une idée de comment chantonner cette composition, cliquez sur la petite oreille... le bouton blanc... durdur d'héberger des mp3 de nos jours...],

les derniers arrivants se pressent de s'asseoir et de commander la boisson. Le sergent se retourne vers ses camarades, leur faisant un signe de tête pour qu'ils entament les choeurs...

Prenant une voix du nez comme tout bon troubadour qui se respecte il entame sa chanson...

Dans le castel d'Aigurande le duc se languit
Tous ses valets toutes ses servantes sont aux ptits soin pour lui
Il attends rêvassant
Qu'arrive ce moment

Ô mon dieu mon Georgio que vous êtes bien et beau
Ô mon dieu mon Poussin que vous êtes beau et bien

Jubilant d'pouvoir s'entret'nir avec la Vicomtesse
Il patiente en comptant ses poils en en faisant des tresses
Va-t-il y arriver?
A tous les compter

Ô mon dieu mon Georgio que vous êtes bien et beau
Ô mon dieu mon Poussin que vous êtes beau et bien

La Vicomtesse soudain s'annonce pour une charmante visite
La bave aux lèvres et l'slip qui gonfle le duc maintenant s'excite
Va-t-il lui faire la nique?
ou être un peu plus chic

Ô mon dieu mon Georgio que vous êtes bien et beau
Ô mon dieu mon Poussin que vous êtes beau et bien

Pour des histoires de censure et d'secret politique
La suite de leur entrevue je ne l'ai pas écrite
Vont-ils forniquer?
ou bien se chamailler

Ô mon dieu mon Georgio que vous êtes bien et beau
Ô mon dieu mon poussin que vous êtes beau et bien

Et si par un heureux hasard ils nous font une portée
Gardez m'en un je vous en prie j'en serais honoré
Ce s'ra peut être lui?
le prochain ptit Renlie

Ô mon dieu mon Georgio que vous êtes bien et beau
Ô mon dieu mon Poussin que vous êtes beau et bien...

Prenant une voix de femme version "Aristo coïncée blonde" et jouant une mélodie façon petite musique de chambre...

Oh Cher duc... Mais que faites vous il n'est pas un peu tôt pour vous déshabiller? M'enfin que faites vous? Non je vous interdit de me toucher! Ah non pas ça
nooooooooooooooooooon!!!


Reprenant l'air du refrain a fond les ballons

Ô mon dieu mon Georgio vous n'êtes qu'un Saligaud!
Ô mon dieu mon Poussin vous êtes un pervers vaurien!

Ô mon dieu mon Georgio vous êtes un sacré maraud!
Ô mon dieu George Poilu vous n'êtes qu'un malotru!!!

L'auditoire applaudit, le sergent salue et remercie ses camarades pour les choeurs...
pnj



La taverne s'emplissait petit à petit et ses amis avaient interprété leurs titres à la perfection. Z'étaient chauds ce soir ! Et Edward qui était jusqu'alors resté en retrait concentré sur les quelques accords à gratter et les choeurs du morceau de Serge était sur le point de chanter à son tour.
Il ne tenait plus, avoir arpenté les villages berrichons pour puiser l'inspiration avait fait remonter en lui le désir brûlant de redevenir la bête d'estrade qu'il était, les soirées endiablées, les groupies, le vin et ... la gloire !

Ce soir donc, Edward Mc Abbey ferait son grand retour, il se l'était juré et il rendait grâce chaque jour à ces incroyables troubadours qu'étaient Santino et Serge de lui avoir ouvert les yeux sur le fait qu'il était toujours le même phénomène qu'il était à la Cour de Paris.

Sergent pepere regagnait son tabouret et Edward, empoignant son inséparable "Laisse Paul" (nom du précédent propriétaire de l'instrument magique) de chez Guibe' Son se plantait devant l'auditoire qui semblait déjà tout à fait réceptif à l'ambiance de la salle.


Mes Amis !!!
Gentes demoiselles et coquins damoiseaux !

Revivant les glorieux moments passés ... Vous êtes chauds ce soir !
Je veux voir tout le monde taper dans ses mains, monter sur les tabourets, ce soir la bière coule à flots !

De nouveau concentré sur son luth, un pied posé sur son tabouret, Edward eut un léger raclement de gorge préparant sa voix à une prestation exceptionnelle reprise bien des siècles plus tard par un troubadour qui quittera son Royaume de Belgique natal pour aller casser les oreilles des pauvres gens du Royaume de France ...


**Trois, quatre ...**



Quand tes pauvres parents
T'ont prénommé Horvy
Leur espoir était grand
Qu'tu fasses quelqu'chose de ta vie
Ils te voyaient bosseur
Entouré de bambins
Tu as fini cureton
Un poil immense dans la maaaain !

Que de fleeeemmeuh :
Que de flemme, que de flemme
Que de flemmeuh !
Que de flemme, que de flemme


Quand t'es dev'nu prévôt
Tes ch'villes ont bien enflé
Mais trop loin d'tes fourneaux
Toi tu piquais du nez
Quand on t'parlait travail
maréchaux, douanes, police
Toi tu rêvais victuailles
charcuteries et sauciiiisses !

Que de fleeeemmeuh :
Que de flemme, que de flemme
Que de flemmeuh !
Que de flemme, que de flemme


Quand douaniers et douanières
Croulent sous la paperasse
Toi tu finis ta sieste
Rêvant de Sainte Boulasse
Quand sergents te réveillent
Pour te mettre au boulot
Toi tu n'penses que sommeil
Et tu cries qu't'auras leur peau oooh !

Que de fleeeemmeuh :
Que de flemme, que de flemme
Que de flemmeuh !
Que de flemme, que de flemme



S'ensuivit un interminable solo de luth qui plongea Edward dans un état transcendant qui aurait pu le mener droit au bûcher.
Les jambes écartées, "Laisse Paul" en avant, sautillant un cartable sur le dos (enfin ce détail ne fut en réalité aperçut que par deux ou trois personnes du public qui avaient commencé l'apéro bien tôt dans l'après midi).
Puis le Luth derrière la tête, les doigts effectuant d'innombrables aller et retour sur le manche.
Luth devant le visage, Edward pinçait les cordes de ses dents.
Tour rapide sur lui-même, saut spectaculaire, arrivée au sol position grand écart, il gratta violemment un dernier accord ...

Whaaaou !

Essoufflé, possédé, Mc Abbey ne fit même pas attention aux visages incrédules et médusés qui lui faisaient face, mais quel intérêt ...
Comme à son habitude il aurait pensé tout haut que les gens n'étaient pas encore prêts à ce genre de prestation. Quelle importance, puisque lui goutait déjà au paradis.
--Santino




Que du succès ! s’exclama intérieurement le nain devant la foule en délire. Edward venait de les achever. Ils sont en transe ah ah ah. Santino savait que dans ses moments là, il fallait prolonger la magie et ne pas laisser retomber l’ambiance comme un soufflet au fromage. Le nain posa son instrument sur son tabouret. Il sauta alors de niveau au milieu de la scène, fit claquer ses doigts comme pour donner le rythme. Sourire de Tom Jones tracés sur sa bouche, un clin d’œil à Anne di Cordi et il entonna sur un air de…



Les Fiers du risque, c'est vraiment
Le chancelier et le CAC méchant !
Les négligeennnnnnnnnnces….des Hop-laaa-laaaaa
Les Fiers du risqueeeee…. les montrent du doigt !
Une mine s’écrouleeeeeee
Et il déboulentttttt
Des mineurs aux abois
Ils n’hésitenteenntt paass
Le cœur sous la main…la main à la bourrseeeeeeee
Tout essoufflés….ils font la courseeeeeee

Et trois mineurs gisants, attirent ces deux fripouilles
Ils se ruent d’ssus…vite qu’ils les dépouilleenntt
On apprendront un jour, qu'ils ont tout d’même sauvééé
Des pôv’ rescapéééssss qu’sont obligés d’les payerrrr
Les Fiers du risques sont toujours là, toujours là pour çaaaaa

Les Fiers du risque, c'est vraiment
Le chancelier et le CAC méchant !
Les négligeennnnnnnnnnces….des Hop-laaa-laaaaa
Les Fiers du risqueeeee…. les montrent du doigt !

Dès que les Hopistes…se la ramènent trop !
Les Fiers du risques leur sautent sur le paletoooot
Apprendront-ils un jour, qu'ils sont le recours
Le dernier recours des pôv innocentnntssss
A coup d’pavés, ils leurs portent secoouurrrrrrss !
Les Fiers du risques sont toujours là, toujours là pour çaaaa

Les Fiers du risque, c'est vraiment
Le chancelier et le CAC méchannnnnnnnnnnnnt !



Comme à son habitude, il salua le public en s’inclinant puis recula de quelques pasfais soif, souffla-t-il à Serge et à Edward avant de reporter son regard iluminé sur un public déchainé qui en a pas assez. heureusement, leur répertoire est loin d'être terminé..
pnj


Après une pause boisson rassérénant les corps et les cordes vocales, le nain et le génie musicos laissèrent la place au sergent, celui ci s'éclaircit la voix puis dit:

Vous n'ignorez pas les récents événements
dans la course aux municipales sancerroise
voici contée ici prestement
le pourquoi de ces polémiques sournoises


Toujours avec la même classe, il gratouille Serge, en tire une mélodie sur un air de...

Quand il eut toute l'attention de l'auditoire, il commença

Assis dans son fauteuil de maire
Voyant venir les élections
Skeleton se dit quel enfer
D'écrire un par un l'même sermont

Il a voulu s'la r'faire, la mairie d'Sancerre
Il l'a eu dans l'oignon pauvre Skeleton


Cherchant alors une solution
a son problême de flemmingite
Il fit mander un gros pigeon
"Al" le messager municip'

Il a voulu s'la r'faire, la mairie d'Sancerre
Il l'a eu dans l'oignon pauvre Skeleton


Son adversaire mécontent
la justice s'en alla quérir
Pour toute réponse il y'eut du vent
et bien sur aussi quelques rires

Il a voulu s'la r'faire, la mairie d'Sancerre
Il l'a eu dans l'oignon pauvre Skeleton


Lieut'nant d'police époux d'la procc
il affirme qu'il ne savait pas
Il faut en avoir dans le froc
pour se foutre de nous comme ça

Il a voulu s'la r'faire, la mairie d'Sancerre
Il l'a eu dans l'oignon pauvre Skeleton


Malheureusement pour le squelette
les sancerrois l'ont sanctionné
Signifiant par ce NON tout net
de remballer ses vanités

Il a voulu s'la r'faire, la mairie d'Sancerre
Il l'a eu dans l'oignon pauvre Skeleton


Aujourd'hui sa femme crie partout
que son mari est innocent
Que s'il avait été coupable
il serait réélu maint'nant

Il a voulu s'la r'faire, la mairie d'Sancerre
Il l'a eu dans l'oignon pauvre Skeleton


La procureur ici nous dicte
une morale très maligne
Si votre crime rate pas d'panique
vous s'rez une innocente victime

Il a voulu s'la r'faire, la mairie d'Sancerre
Il l'a eu dans l'oignon pauvre Skeleton


Holé!


Amusé par l'enchantement du publique, il ricana niaisement puis salua...
pnj


Qu'ils étaient bons ses compagnons ! Edward était vraiment ravi d'avoir croisé leur route et tout aussi heureux d'être venu jusqu'en Berry où l'inspiration le gagnait à chaque minute.
Ayant repris son calme, ricané niaisement à l'instar de Serge, il prit la place de ce dernier pour rendre hommage tout comme Santino à ces grands hommes berrichons qu'étaient le Capitaine et le CAC.


Raclement de gorge ... La tonalité était loin de ressembler à celle de sa première chanson. L'audience redevenue silencieuse, il en profite pour accorder "Laisse Paul" une nouvelle fois et entame, d'une voix fluette qui se voudra plus criarde sur le refrain, sa nouvelle composition sur un air de ...



Victimes
D'une mine
Ensev'lis sous la terre
Les sauveurs,
Menteurs
Vous évitent le cimetierre
Alors file prier aux messes de Pâques, on t'raconte que des craques !

Toto, Toto et l'CAC
Sauveurs des mines
Toto, Toto et l'CAC
Sauveurs des mines
Si toi aussi, tu rêves d'être le messie
Suffit d'baiser les pieds de Horvy !

Toto, Toto et l'CAC
Sauveurs des mines
Toto, Toto et l'CAC
Sauveurs des mines
Si le CAM oublie d'entret'nir
Il sont là pour éviter l'pire !

Toto, Toto et l'CAC
Sauveurs des mines
Toto, toto et l'CAC
Sauveur des mines

Toto, Toto et l'CAAAAAAC !!!




Le publique, enthousiaste, avait repris avec lui le dernier refrain. Ravi de ce succès, Edward pose son instrument à terre, se relève et commence à taper dans ses mains, encourageant les fans à faire de même.



Une dernière fois tous ensemble !

Toto, Toto et l'CAC
Sauveurs des mines
Toto, toto et l'CAC
Sauveur des mines

Toto, Toto et l'CAAAAAAC !!!
Ydello
Assis dans l'assemblée en sirotant une bonne bière castelroussine, Yannis prenait énormément de plaisir et de franches rigolades à chaque titre écouter.
Ces musiciens, qui pourtant n'étaient pas dans la région depuis longtemps, connaissaient toutes les "petites histoires" berrichonnes du moment.
Et beaucoup en prenaient pour leur grade.
Un vrai régal pour les oreilles et les zygomatiques.

Il se prît même à fredonner les refrains de certaines chansons qui étaient comme toute assez facile à retenir, tout en frappant dans ses mains.

Se levant de son siège, il se mit à crier dans la salle,


UNE AUTRE ! UNE AUTRE ! UNE AUTRE ! UNE AUTRE !

Le spectacle en valait la peine et il le faisait savoir ...
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Neuillay-Les-Bois
Zoyah
Fichtre ! Quel concert ! s’étonna la tisserande qui était venue assister au concert des…Bitseuls ? Assise dans un coin reculé de la salle, une chope enserrée entre ses doigts longs et fins et qui peinait à sa vider, la jeune femme était plus qu’enthousiasme. Quels talents ! Quelles voix ! Quel tempo ! Encore un peu et elle se retrouvait presqu’à danser sur une table. ’fin, elle étant loin d’être assez enivrée pour ça. Tapant des mains au rythme des mélodies, répétant en cœur certain couplets qui lui parlaient énormément… « que de flemmmeee…que de flemmeeee…..que de flemmmeeeee », Zoyah était enchantée du concert. Rythmes endiablés, chansonnettes mordantes et drôles, s’il n’y avait ce nain avec sa manière de vous déshabiller du regard, tout était parfait. Encouragée par Ydello, elle se permit d’élever la voix qui se noya parmi les acclamations du public.

Ouuuuuuuiiiii, bravooooooooooo ! Une autreeeeeeeeeeeeeee ! Pleinssssssssssssss d’auttreesssssss !

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pnj


Rhaaaaaaaaaaaa ! grommelait Robinette dont les rhumatismes la faisaient souffrir le martyr.

Des semaines qu’elle était cloîtrée dans sa demeure, rue des canonniers. Une rue...ça ! Un champ de bataille oui ! Robinette, éternelle insatisfaite qui voyait le mal partout et quand elle ne le voyait pas, elle l’imaginait…c’était même sa spécialité d’inventer des rumeurs et des potins. Avec sa meilleure et seule amie, Mauricette Lafouine, elles pouvaient passer des heures à colporter n’importe quel ragot. Elles le déformaient, l’amplifiaient afin qu’il devienne LE potin du siècle. Ainsi, de leurs bouches, étaient venus aux oreilles des Castelroussins, que Degaulle et Clélala étaient des alcooliques notoires, que Degaulle s’appelait en fait Deuxgueules et qu’il avait peur de la « Chose ». Que Thomas de Clérel était puceau et qu’il préférait les femmes bien fortunées afin de se faire entretenir. Que Nokomis, Karl et Floryne avaient pour projet de piller la mairie de Châteauroux. Que Blackhorn tenait une maison de passe sous couvert de sa boutique de tisserand et que …et que….tellement de choses. Mais avaient-elles une part de vérité ? Venant de la mère Malenpoint, cela semblerait fort étonnant. Ou alors un petit chouillas.

Robinette maugréant contre tout ce que pouvait rencontrer son regard avait été tirée de sa tanière par un boucan du diable venant de la taverne. Elle s’approchait de l’endroit, clopin-clopant, la mine renfrognée et l’humeur revêche.


Mais qui’k c’est-y que tout ce raffut ! Se tenant dans l’entrebâillement de l’entrée de la taverne. Elle avait grogné suffisamment fort mais force est de constater que les chanteurs et leurs instruments couvraient sa voix.

Mais… ! Vous aller fermer votre clapet ! Y en a qui veulent dormir à c’t’heure !...aboiement qui s’évapore parmi la mélodie.

Consternée, la vieille se surprend à écouter la chanson. Les paroles résonnent dans sa vieille tête de commère. Il ne lui faut pas longtemps pour s’apercevoir que ces chansons sont une vraie mine de potins. Enfin, de futurs potins.

La mère Malenpoint s’approche du comptoir doucement, grimaçant presque à chaque pas. Ses doigts osseux s’agrippant aux dossiers de chaises ou aux poutres afin de s’aider dans sa progression.


Dame di Cordi ! Apportez-moué une chaise que j’ouïe ces jeunes défroqués ! Ils ont l'air d’en connaître sur la population dites-moué !

La tavernière à la fois étonnée et contrariée de voir cette semeuse de troubles dans sa taverne s’exécute. Mieux vaut la contenter.
--Santino


Des encouragements ! Des acclamations ! Il n’en fallait pas moins pour que Santino donne de la voix. Le succès était au rendez-vous. Bientôt, on ne parlerait plus qu’eux, les Bitseuls, ils allaient devenir le groupe de troubadours le plus célèbre du Berry. Accoudé à un coin de la scène, Santino profitait d’une bonne chope de bière, rebaptisée à l’occasion « Cuvée Marquise ». Ahhhhhhhhhhhhh ! s’exclama-t-il pendant que le breuvage rafraîchissant coulait dans sa gorge. Edward a presque terminé de pousser la chansonnette. Quel talent ne pouvait s’empêcher de constater le petit homme. Décidemment, ils formaient vraiment un trio de choc. Le nain, essuie son nez tout mousseux, repose sa chope. Cela va être son tour. De ses petits doigts boudinés, il lisse son surcot rouge sang à lisérés noirs puis saute au milieu de la scène, tel un diable sortant de sa boîte. Comme de coutume, il offre son sourire éclatant au public « sting ! », claque des doigts afin de donner le rythme à ses deux comparses. Geste qui laissait présager que les paroles de la chanson à venir se dévoileront sur une air entraînant voir endiablé. Cinq, quatre, trois…Et le nain pousse sa voix grave et suave qui porte bien au-delà des murs de la taverne. Sur les côtés, les deux autres produisaient des sons merveilleux de leurs instruments, tout en faisant les chœurs. De quoi ravir les oreilles et amuser les esprits. Car s’était bien là le rôle des gens de savoir distraire le menuaille.



Z'avez pas vu Gaspoir… ? HOP la la la la la la

Z'avez pas vu Gaspoir… ? HOP la la la la la la

Z'avez pas vu Gaspoiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiir… ? HOP la la la la la la


Où est passé ce conseillé ?!

Le Duc le cherche partout

Où est passé ce conseillé

Il va le rendre fou

Où est donc passé ce conseillé


Z'avez pas vu Gaspoir… ? HOP la la la la la la

Z'avez pas vu Gaspoir… ? HOP la la la la la la

Z'avez pas vu Gaspoiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiir… ? HOP la la la la la la



Oh! Ça y est, Il l’aperçoit !

Veux tu venir ici, !

Ma chasse est-elle fin prête ?

Veux-tu venir iciiiiiiiiiiiiiiiii

la forêt compte-elle moult bêêêêetes ?

Veux-tu venir ici !

Oh! Il est repartiiiiiiiii !



Z'avez pas vu Gaspoir… ? HOP la la la la la la

Z'avez pas vu Gaspoir… ? HOP la la la la la la

Z'avez pas vu Gaspoiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiir… ? HOP la la la la la la



Où est donc passé ce conseillé

le Duc le cherche partout

Où est donc passé ce conseillé

Il va le rendre fou

Où est donc passé ce conseillé



Z'avez pas vu Gaspoir… ? HOP la la la la la la

Z'avez pas vu Gaspoir… ? HOP la la la la la la

Z'avez pas vu Gaspoiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiir… ? HOP la la la la la la



Oh! Ça y est le Duc le vois !

C'est bien la dernière fois

Qu’il le cherche comme ça

Veux-tu venir ici

m’enfiche de tes déboires !

Veux-tu venir ici

As-tu finis de faire le loiiiiiiir ?!

Veux-tu venir ici !

Oh yeah ! Satané Gaspoir…



Le nain salut la foule, une fois, deux fois, trois fois….il ne s’en lassera jamais. Sentant l’impatience des deux autres, il adresse un clin d’œil à une jeune femme assise devant et se recule afin de libérer la place.
pnj


Entre applaudissements, rires et éclats de voix la soirée suivait son cours... Le public semblait ravi, d'autre arrivaient encore, les oreilles alléchées par les douces mélodies qui s'échappaient du lieu, empêchant même les vieilles de se reposer... Les taverniers étaient débordés, les futs se vidaient a vu d'oeil et la recette elle allait atteindre des sommets.

Laissant Santino profiter de son moment de gloire, ricanant niaisement comme a son habitude, le sergent émit quelques notes pour avertir ses comparses qu'il prendrait la suite...
Le nain laisse enfin sa place à un sergent aux anges...


En cette période d'élection
qui trouble votre duché systhématiquement
voici une petite chanson
qui vous déridera assurément


Gratouillant Serge, son fameux luth, voici ce qu'il en ressortait

Il prit une grande inspiration avant de se lancer...


Approchez tous les amis
Les grands et les petits
Venez tous lààà
Emmenez vos bull'tins d'vote
Et vos critiques idiotes
pour nous les hoplala

critiquer ne nous fait pas peur
quand il s'agit de fiéristes
Mais proposer c'est un labeur
Que nous n'pouvons faire c'est triiiiiste

Alors on s'contente seulement
de gueuler dans le vent
Parce qu'on aime çaaaaa
même nos conseillers élus
boudent tous les débats
c'est nous les hoplalaaaaaa

Degaulle nous guide cette fois
c'est sur on va rigoler
Il va gueuler comme un putois
Sans jamais rien proposer é é é

Approchez tous les amis
Les méchants les gentils
Venez tous lààà
Si vous voulez ennuyer
les fiéristes aux abois
votez pour hoplala


Remerciant à nouveau le public conquis, il félicita en lui même le Berry d'être une si grande source d'inspiration...Sourire niais, il prit le temps de contempler la salle comble, des futs pleins étaient amenés par les taverniers du voisinnage déserté de leur clientèle mais pas mauvais perdants... Le sergent se recula alors, souriant à ses amis...
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