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[RP] Petite mélodie à la taverne du Hérisson Hurleur

--Roland_de_thecles


Roland était las, las, las de rester devant l’horloge. Tant pis pour les gages, il délaisserait son poste quelques heures, le temps de visiter le village et pourquoi pas de se trouver un logement.
Cliquetant ici, cliquetant là, Roland faisait le tour du Château Roland, saluant de la main les allées et venues des militaires puisqu’il s’agissait du régiment des canonniers de Châteauroux, lorsqu’une « petite mélodie » vint lui chatouiller les oreilles.

Par le rythme et le chant attiré, il pénétra dans la taverne du Hérisson Hurleur d’un pas intimidé.
De suite, Plasti Quai Bertrand lui somma de laisser ses armes hors de son établissement.
Le pauvre chevalier au titre usurpé laissa tombé tout son attirail à l’entrée.


Chtigiling tchik a boum !

Et ! Fait rarissime ! Roland ôta son heaume, pour prendre place à côté d’un homme à l’allure distinguée. Les yeux émerveillés, le sourire béat, Roland appréciait le talent des artistes. Il osa même se penchait vers Ydello pour lui murmurer :

Ils sont fabuleux, n’est-il pas ? Je peux vous assurez que de là d’où je viens, à part de grosses femmes blondes portant des nattes et qui vous hurlent des chants guerriers germaniques dans les oreilles, il n’y a rien de tel, gratifiant le seigneur d’un sourire enjoué.
Ysandre
Entrera, entrera pas...?

Depuis dix bonnes minutes, Ysandre tergiversait, passait devant la porte entrebaillée de cette étrange taverne puis s'estrancinait rapidement lorsqu'un client faisait mine d'en sortir.
Elle avait entendu parler de ce groupe surprenant depuis Saint Aignan et les avait entendu tout court depuis l'auberge où elle gîtait.
Mais y avait-il un seul castelroussin qui n' avait pas entendu ces hurlades et ces notes pour le moins différentes de n'importe quel recoin du village?
Différentes affaires la menait icelieu, mais il fallait bien l'avouer, ce concert au Hérisson Hurleur avait fortement piqué sa curiosité aussi, ce soir-là, la duchesse échappa à la surveillance de son donné, revêtue d'une tenue passe-partout et de sa mante habituelle mais suffisamment sombre pour la camouffler dans la pénombre de la ruelle.

Tudieu! Les lieux n'inspiraient guère confiance et à cet instant elle regretta fortement de n'avoir pas prévenu de son intention Vischius qui s'était gentiment proposé de la mener en cette taverne, craignant sans doute qu'elle n'abrite une population peu fréquentable, voire même, dangereuse.

Arghh... Pourtant, à la seule idée de voir enfin de ses yeux ce musicien venu sans doute d'un autre monde, sautiller sur une jambe, cartable sur le dos dont on lui rabattait les oreilles, elle en oublia sa sécurité et poussa la porte.
L'atmosphère qui y régnait sentait un peu le souffre (et la sueur aussi..) mais Ysandre s'avança malgré tout et s'approcha du bar comme si de rien n'était, commanda un verre d'un air faussement détaché qu'elle buvait par petites gorgées les yeux fixés sur l'artiste qui se donnait en spectacle devant le public acquis, déjà.

A l'écoute de ses paroles, la duchesse sourit avec indulgence.
Allons bon. effectivement la campagne électorale avait commencé en Berry et ces sires avaient trouvé le bon filon. Arf.. Il fallait bien rire et n'était-ce pas le rôle des troubadours que de tout tourner en dérision..
Mais point de chanteur-écolier sautilleur en vue.
Qu'importe, maintenant qu'elle avait osé entrer, il ne s'agissait pas de ne pas vérifier par elle-même le grand talent dont tout Chateauroux lui avait vanté, de cette troupe d'artistes associés!

Un instant, la duchesse se perdit dans ses pensées secrètes et rêva de voir débarquer sur scène un jeune musicien dont on lui avait aussi longuement parlé autrefois mais dont le nom lui échappait.
Existait-il seulement, cet homme aux braies moulantes, gesticulant des heures durant devant un public médusé?
On disait qu'il prenait bien du plaisir à tirer la langue aux dames et qu'étonnamment, ces dernières se pâmaient à cette vue qui, manifestement les mettaient presqu'en transe!
Sexy en diable, il clamait à tout va une vague histoire de satisfaction refusée, d'un air aussi dédaigneux que se peut et jouant de son corps avec adresse pour séduire son auditoire.
Han Han...
Ces coquards-là étaient bien de la même trempe et iraient loin, pour sûr..
Nettement plus à l'aise, c'est inconsciemment que la duchesse-incognito tapait du pied sur le parquet et chantonnait entre deux gorgées..

_________________
--Santino


Cela faisant au moins deux semaines que le concert s’était terminé sous un flot d’applaudissements et de vivats. Le public les avait acclamés, le public les avait aimés mais il fallait bien une fin. Serge avait dû s’absenter pour quelques temps. Il paraît qu’il est parti donner un concert pour le Roy d’Espagne. Edward traînait ses chausses ici et là mais plus vraisemblablement à Noirlac en ce moment. Le jeune prodige du luth avait souvent besoin de se ressourcer dans des lieux tels que les monastères afin d’apaiser le flot bouillant de son sang qui lui donnait toute son énergie lorsqu’il chantait et jouait mais avait tendance à amoindrir ses talents de compositeur. Ce n’était pas une retraite spirituelle qui l’attendait mais un moment de détente afin qu’il puisse composer sereinement.
Santino était resté à Châteauroux. Un peu histoire de garder leur place au chaud au Hérisson Hurleur. Il ne manquerait plus que Plasti Quai-Bertrand et Anne di Cordy engagent d’autres troubadours en leur absence. Loin d’être inutile, le nain aidait à servir les clients, amusait les habitués et charmait les dames. Ses dents blanches ne cessaient d’étinceler. Son sourire ultra-briigghhtttt était son principal atout. Et il le savait le bougre ! Pourtant, l’effet était de courte durée. Il suffisait de le voir gambader sur ses jambes trop courtes pour qu’il s’estompe immédiatement. De temps à autre, poussé par l’envie, encouragé par les clients et un peu forcé par le patron, il poussait la chansonnette. Messire Plasti Quai-Bertrand avait reçu curieuse lettre du maire qui l’incitait à chanter un hymne à sa gloire. C’est donc Santino qui dû s’y atteler.


Le nain posa le plateau qu’il avait en main et sauta sur scène. Qu’est-ce qu’il aimait se retrouver au milieu de l’estrade, tous les regards braqués sur lui. Il se sentait important dans ces moments là.

Il commença à pincer les cordes de sa mandoline, sourire gravé sur le visage et regard charmeur dédié au premier rang. Après quelques échauffements de la voix, il entonna

Gentils Castelroussiiiiiiiins,
Autour d’un bon verre de viiiiiiin,

Venez écouter les hauts faits,
De votre Chef si parfait.

Celui qui de Bourges vint vous apporteeeeeer,
Richesses et Prospéritéééééééééé.

Ce Sauveur des mineurs,
Venu vous sortir de votre malheur,

A rendu à votre villageeeeeuuuuhhhh,
Son vrai visageeeuuuuhhhhhhhhh,

Joie et bonne humeur,
Pour votre plus grand bonheuurrrrrrrrr. !!!


Préférant ne pas attendre la réaction du public, il s’inclina et reprit sa place au comptoir. Dans le fond, on entendit la voix d’Anne di Cordy expliquant
« C’est le maire qui veux qu’on chante ça ! » Mais de quoi ont-ils peur, elle est jolie cette chanson non ?
Zoyah
Un petit moment de détente s’offrit à Zoyah cet après-midi. Pas envie de travailler…pas envie de flâner dans les échoppes…pas envie de se délasser aux thermes. C’est un peu sans savoir pourquoi, les pensées tournées vers lui, que la jeune femme pénétra dans la taverne.

Eho ? Y a quelqu’un ici ? la tête de la tavernière se releva. La jeune femme la salut puis s’installe au comptoir….une rosette s’il-vous-plaît….La tisserande se retourne et laisse courir son regard sur la pièceeh bé…il n’y a pas un chat ici ?...ils ne chantent plus les troubadours ? Annie di Cordy dépose devant elle une chope embaumant la cerise. Un soupire et lui explique que le nain doit faire la sieste dans un coin et que, en effet, les clients se faisaient rares.

Vous savez…trempe ses lèvres vermeilles …je remplace Floryne à la gazette. Si vous voulez, je peux passer une annonce ? Le visage de la tavernière reste pensif…Et pourquoi pas ? se contenta-t-elle de marmonner….
Et ainsi, Zoyah collecta quelques informations pour la gazette.

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Ashlaan
On s’installe ici ?

Coup d'œil circulaire, la crasse envahissait les lieux, les senteurs de sueur, de fumée de chanvre froid, de bière séchée ajoutaient à ce tableau une note malsaine... Pour autant et malgré l'état pitoyable de la taverne quelques personnes devisaient dans le calme, sirotant leurs boissons, des habitués probablement... Au fond des troubadours ripaillaient gaiement en attendant de faire danser les clients...

Ashlaan avait déjà fréquenté des bouges bien plus crasseux même si il restait étonné du choix de la demoiselle. Qui aurait pu penser qu'elle l'amènerait dans un endroit pareil? Certainement pas lui. Laissant galvauder sa pensée pendant que la belle se retournait pour voir ce que faisait la tavernière des fameuses Rosettes commandées, le voyageur se demandait quel genre de spectacles étaient donnés ici. Il commençait à cerner la jeune femme qui l'accompagnait et pensa qu'il devait s'agir de chansons satiriques, cela tombait bien puisque lui aussi affectionnait particulièrement ce genre.

La tavernière leur servit les boissons, elle était plutôt repoussante et son sourire presque édenté arracha Ashlaan de ses pensées qui dut se contenir pour ne pas grimacer en pensant aux souffrances que la pauvre vieille avait du endurer rapport à sa dentition pourrie...

Echange de regards d'avec sa compagne de boisson, un délice, comme à chaque fois que les émeraudes croisaient les saphirs, un sourire mutin fleurissait à la bouche de sa partenaire tandis qu'elle prenait une inspiration afin de conter à son "invité" tout le bien qu'elle pensait des troubadours officiant icelieu...

Passionnée, la belle ne tarissait pas d'éloges, amusé Ashlaan buvait ses paroles entre deux gorgées de "rosette". A nouveau il admirait cette magnifique femme tant pour sa beauté que pour sa personnalité et inévitablement il se sentait happé par son regard azur et se laissait malmener lorsqu'elle décidait d'user de malice pour le faire tourner en bourrique...

Intarissable au sujet de la politique berrichonne, elle retraça son parcours dans le panier de crabe qui servait en Berry de vivier pour la future classe politique, et, avisa le voyageur qu'elle venait de se présenter aux élections municipales. Souriant, le jeune homme lui avait adressé ses plus sincères encouragements et l'avait félicité d'être aussi volontaire et de donner autant de temps à son village. Des banalités en somme en comparaison de ce qu'il avait envie de lui dire tant sa présence à sa table le comblait d'aise. Il avait repéré le manège des autres clients qui les observaient avec des regards en coin. Ils étaient au centre de l'attention, non parce que la demoiselle était désormais estampillée "candidate à la mairie" mais simplement parce qu'elle était très populaire et très convoitée.

Encore une fois le voyageur attirait les regards, pour autant et vu la clientèle de bucherons et de bêtes de somme avinées il s'en serait bien passé. Qu'importe, il avait déjà vécu ce genre de situation et une soirée en compagnie de la charmante Zoyah valait bien de s'attirer quelques inimitiés...

Las de parler politique, il orienta la conversation sur l'économie locale et compris vite que cela barberait son interlocutrice. Avec un grand sourire il aborda donc un sujet universel, qui plaisait à toute les femmes en demandant à la ravissante brune quels étaient les potins du coin.

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Zoyah
Des potins il en voulait, des potins il avait eu …

A la demande d’Ashlaan, Zoyah lui avait déballé tout, absolument toutes les rumeurs infondées ou non qui lui étaient venues aux oreilles. De la séparation de Clé et Marilou à Degaulle qui se flagelle avec des poireaux. Elle les tenait pour la plupart de sa grande amie Ealaena qui n’avait aucun égal dans l’art de soutirer des informations croustillantes. Pour l’aider à supporter tous les babillages de Zoyah, la tavernière conquise par le beau brun et ses bonnes manières avait déposé plus d’une fois quelques chopes de Rosette. La vielle Annie devait certainement se lasser de ses habituels clients mal dégrossis. Et pour une fois qu’elle en avait un, à priori, bien sous tout rapport, elle avait décidé de le soigner.

La conversation défilait au fil des chopes qui se vidaient et Zoyah commençait à prendre la même couleur que la fameuse boisson locale. En effet, ses joues laissaient apparaître une jolie teinte cerise, certainement pour donner à Ashlaan l’envie de les croquer. L’alcool aidant, les langues se déliaient et la jeune femme lui abandonna même quelques confidences qu’elle avait à peine évoquées avec ses deux meilleures amies. Elle lui parla alors de sa bâtardise dont elle avait honte, son père aux origines tziganes et polonaises. Néanmoins, elle préféra taire le côté malhonnête de son vieux bourricot de paternel, Zalenko Novotny , le voleur de chevaux. Quelques souvenirs gênants pour la tisserande mais qu’elle partagea avec une certaine bonne humeur. A chaque confession qu’elle lui faisait, elle espérait sottement qu’il ferait de même, mais Ashlaan la poussait plus vraisemblablement à parler d’elle. Flattée de tant d’intérêt, la jeune femme s’était docilement exécutée, fascinée qu’elle était par ce beau regard émeraude qui semblait la dévorer à chaque sourire.


Poussant un soupire de bien-être, la brunette lui déclara gaiment
bon…je crois que je commence à avoir faimne lui demandant pas son avis, elle se leva un peu trop rapidement en expliquantje vais demander quelques amuse-gueules à Dame di Cordià peine a-t-elle prononcé ces mots qu’elle ressent alors de plein fouet les effets de l’alcool. Ohlaaaa….riant à moitié ... vacillante, elle tenta de retrouver un équilibre moins précaire mais la mission semblait vouée à l’échec. Zoyah aimait le goût de l’alcool mais elle savait rester sobre. Déjà parce que sa coquetterie un peu exagérée lui intimait de fuir tout ce qui pouvait l’enlaidir mais surtout parce qu’elle le supportait très mal.

La jeune femme a les joues en feux, l’œil pétillant et la tête qui tourne. D’un geste maladroit, elle s’accroche au dossier de sa chaise. Elle commet l’erreur de s’appuyer de tout son poids. Si l’aplomb de Zoyah était fragile celui de la chaise vermoulue était incertain. La maladresse était inévitable, un des pieds se rompt sous la pression et la jeune femme bascula sur son voisin. Elle ne s’effondra pas totalement sur Ashlaan mais tomba à genou sur le sol en s’accrochant fortement à son cou pour ne pas chuter encore plus bas.

Frôlement d’une aile de papillon sur la peau d’un mystère…une sensualité exacerbée par la boisson…lèvres gonflées, joues purpurines, œil brillant et chevelure rebelle …le temps semble être suspendu …moment où les deux jeunes gens se sentent seuls aux monde, communiquant leur attirance par des regards significatifs. Elle était si proche de lui que les cils de ses perles azurines frôlèrent la joue. Si le ridicule de la situation n’avait pas meurtri le charme du contact, la jeune femme désinhibée lui aurait bien volé un baiser.


Instant brisé par la voix criarde de la tavernière qui s’offusque de la dégradation du mobilier. Ashlaan, rougissant du contact charnel pose ses mains autours des hanches de la brune captivée et l’aide à se relever. Le contact est fugace mais intense. La jeune femme est embarrassée et nage en pleine confusion. Elle ne parvient qu’à lui bredouiller quelques vagues excuses.

Zoyah se ressaisit rapidement et un grognement sourd au creux de son estomac lui arrache un fou rire. La magie de l’instant précédent est dissipée par l’hilarité de la demoiselle qui se rappelle alors ce qui l’avait poussé à se lever. D’un pas plus assuré, elle se rend au comptoir et ne manque pas de houspiller Dame di Cordi pour l’état des chaises….nonmé…c’est vrai quoi : …elle aurait pu se blesser. Même si secrètement, elle l’aurait bien embrassée pour lui avoir donné l’occasion de le toucher, lui.

Elle revient quelques instants plus tard avec un plateau chargé de victuailles en tout genre….quelques rondelles de saucisson….du fromage...du pain…deux coupes de vin rouge…et quelques fruits de saison. Avisant l’air soupçonneux d’Ashlaan qui n’avait de cesse de scruter l’ensemble de la taverne tel un inspecteur des services de l’hygiène, Zoyah ne put s’empêcher de le taquiner
et bien….en voilà des façons ? …croyez-vous que je cherche à vous empoisonner ? Certes, cette taverne n’est pas très reluisante, mais si vous saviez comme on s’y amuse…voyez plutôtdans un petit rire cristallin, elle se saisit d’une chope vide devant elle et , d’un geste ample et rapide la jeta sur la scène en criant : Edward ! Edward ! Edward !

Devant l’air estomaqué de son compagnon de table, les cris outrés de la tavernière, elle ria de plus belle, jubilant de l’effet que produiraient les troubadour sur le bel étranger….
Nelya
Affublée d'une robe sans ornement notable et d'une pèlerine qu'elle maudissait déjà avoir emportée tant la chaleur demeurait étouffante même à cette heure tardive, Nelya se dirigeait tranquillement vers le Hérisson Hurleur.
Un moment qu'elle n'y avait pas mis les pieds, pas un seul passage depuis son retour d'Anjou à vrai dire. Seulement ce soir, il lui semblait qu'elle avait besoin de son ambiance badine, de ses cris, ses rires et ses chants capables d'arracher un sourire au plus dépressif de ses clients. Un endroit parfait pour le Sieur Elteor se surprit-elle à penser, se souvenant de la dernière soirée qu'elle avait passée en compagnie de cet homme dont la tristesse faisait peine à voir. Un endroit parfait ...


Aux grands maux les grands remèdes ! S'était-elle écrié pour elle-même alors qu'elle tuait le temps en parcourant les pages d'un ouvrage traitant de commerce dont le sens lui échappait totalement. Aux grands maux, aux grands maux ... Les mots étaient bien grands, oui ! La rouquine ne possédait aucune origine marseillaise mais elle avait parfois une fâcheuse tendance à exagérer les choses quand elle avait le cafard.
Un triste sentiment de déception plutôt, entretenu par le compte-rendu d'une jaspinade en place publique qui ne l'enchantait guère.

Malgré tout, la castelroussine avait éprouvé alors une folle envie de s'amuser et elle savait qu'en poussant la porte de la fameuse taverne, elle ne serait pas déçue.
Les lieux n'avaient pas changé, les odeurs, les bruits, tout était rassemblé pour lui faire passer une excellente soirée. Plus excellente encore qu'elle ne l'avait espéré puisque ce fut une brunette étrangement échauffée qui se fit le centre de toutes les attentions alors que Nelya pénétrait dans la salle.


Sacrée Zo, murmura-t-elle le sourire jusqu'aux oreilles avant d'accélérer le pas pour la rejoindre.
Bref mouvement de recul cependant, lorsqu'elle constata que son amie n'était pas venue seule et qu'il serait peut-être déplacé de perturber un tête-à-tête avec "Joli minois".
Et puis zut !
Si Zoyah avait décidé de ramener le bel étranger par ici, ce n'était certainement pas pour lui susurrer des mots doux toute la soirée.

La jeune femme fit tomber sa pèlerine sur un tabouret placé devant leur table et les salua, un regard attentif et amusé sur le bel Ashlaan, tâchant de deviner l'impression que lui faisait le Hérisson Hurleur.


Alors Zo, c'est le retour d'Edward qui te fait autant d'effet ? Elle lança un sourire moqueur à la jolie brunette, un oeil posé sur les verres de vin qui traînaient sur la table.
J'ai hâte de découvrir ce que ces bougres nous ont réservé ce soir !

Elle leva la main en direction de la Di Cordi. Elle avait faim, elle avait soif, elle avait envie de passer un bon moment.

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Ashlaan
Alors qu'il enfournait une tartine de pain surmontée d'un gros bout de fromage, autant pour se remettre de ses émotions que pour satisfaire sa gourmandise, la très rousse Nelya fit son apparition. Il la salua courtoisement alors qu'elle le dévisageait, s'efforçant de déglutir pour ne pas avoir l'air plus idiot qu'il ne devait déjà l'avoir...

Amusé quelques instants plus tôt par les propos de la charmante brune sur l'état de la taverne il allait lui répondre qu'il avait connu des endroits bien pire question propreté quand elle avait jeté une chopine sur l'estrade, provoquant l'hilarité générale. Ashlaan avait alors fait un signe à dame Di Cordi, particulièrement énervée, lui signifiant qu'il paierait pour les dégâts mais bizarrement son seul geste suffit à la radoucir...


Souriant à Nelya il lui demande...

- Dites moi? désigne Zoyah d'un signe de tête... Ça lui arrive souvent de faire ce genre de choses?

Les deux vilaines le gratifièrent alors d'un concert de rires. Obtenant ainsi sa réponse il soupira en levant les yeux au ciel avant de se resservir quelques amuses-gueules. Les trois larrons devisèrent alors tranquillement en attendant que le troubadour veuille bien se donner la peine de répondre à l'appel lancé par Zoyah, Nelya ne manqua pas de poser son lot de questions au voyageur qui teint le même discours qu'à la jolie brune, s'aidant parfois de celle ci lorsque la bouche pleine il avait peine à répondre...

Un signe de tête à la dame Di Cordi et elle arriva prestement, une cruche de vin pleine, le sourire édenté aux lèvres... Une fois leur verres remplis, Ashlaan but une longue gorgée observant les deux jeunes filles commenter les derniers potins municipaux, elles semblaient si complices et si proches... Curieux d'en apprendre plus sur ces deux jeunes femmes il les interrompit

- Désolé de vous interrompre mais je me demandais, vous ne seriez pas soeur par hasard? Devant leur regard amusé il rajoute...Vous vous connaissez depuis longtemps toute les deux?
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Nelya
Le vin piquait un peu, faisant apparaître de temps à autre une légère grimace sur le visage enjoué de la jeune femme. Mais l'ambiance était bonne et le breuvage de la Di Cordi lui donnerait bientôt l'impression d'être le meilleur des nectars alors qu'elle commençait déjà à sentir sa tête lui tourner.

Une nouvelle chopine vint se briser sur l'estrade devant eux, suivi d'un "Il est où l'musicien ? " beuglé par un grand bonhomme au faciès écarlate à deux tables de la leur. Une forte odeur de vinasse macérée émanait de sa bouche, une odeur si intense qu'elle était parvenue aux narines des trois acolytes. Un vrai de vrai, celui-là ! Un bon et loyal client du Hérisson comme Plasti Quai-Bertrand les aimait, très assoiffé et la bourse pleine d'écus.


Les potins allaient bon train entre les deux vilaines. Il fallait admettre que les périodes de campagnes aux ducales étaient fort propices à ce genre de badinages, et bien évidemment les deux amies s'en donnaient à coeur joie.


- Désolé de vous interrompre mais je me demandais, vous ne seriez pas soeur par hasard?
Vous vous connaissez depuis longtemps toute les deux?


Des soeurs ? Joli Minois n'était pas le premier à faire la remarque et Nelya s'en amusait à chaque fois.
La brunette et la rouquine étaient souvent fourrées ensembles, riaient des mêmes boutades, se délectaient des mêmes potins. Elles étaient pratiquement d'accord sur tout, la vie sociale, la politique, la religion et même ... les hommes. En effet les pauvres inséparables semblaient atteintes d'une sorte de "fieristophilie" incompréhensible qui provoqua bien des interrogations.
Enfin aujourd'hui, Zoyah paraissait s'en être sortie si l'on en croyait les regards lourds de signification qu'elle jetait constament au Mortagnais depuis son arrivée.


- Des soeurs de vilénie dans ce cas, rétorqua Nelya, un sourire radieux remontant jusqu'aux oreilles.
Et cela commence à faire un bout de temps qu'on se connait, oui. Notre passion commune pour cette ville de fous que sont les Castelroussins nous a certainement rapprochées.
La politique aussi ...
elle jeta un regard amusé à la brunette. Zoyah a probablement dû vous raconter nos "exploits" politiques ?
J'ai énormément apprécié cette période, quand on voit à quoi ressemble certains de nos conseillers ducaux aujourd'hui ...



Nelya était sur le point d'enchaîner avec quelques anecdotes cocasses sur leurs mois passés au Conseil lorsque derrière eux s'élevèrent les voix d'un groupe d'habitués, debout sur leur tabouret, frappant dans leurs mains ou levant leur chope vers l'estrade.


- Edward ! Edward !
Santino ! Santino !


Les troubadours aimaient se faire désirer et le boucan infernal qui fit trembler le Hérisson Hurleur lorsque tous les clients joignirent leurs cris à ceux du petit groupe les ferait débarquer à coup sûr.

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--Santino



Santino l’avait bien ressenti cet appel à la gloire qui frémissait au fond de la salle. Une clameur un peu sourde semblait bourdonner au cœur du Hérisson Hurleur. Tout le monde le savait, certains « nouveaux » habitués ne venaient que pour eux. Ce n’était visiblement pas le cas d’Edward qui tardait un peu trop à se manifester au goût de Plasti Quai-Bertrand. Ses petites jambes arquées et agiles menèrent le petit homme charmeur jusque dans une pièce qui leur servait de loge.

Il déboula telle une tornade dans leur antre :

Edward ! Edward ! Magnes-toi le fion ! Les clients te réclament !

Le nain resta figé sur place tandis que d’un signe de la main, le virtuose du luth lui intimait de se taire. Il cherchait l’inspiration et ne l’avait pas encore trouvé. A la demande de son compagnon, Santino se posa sur scène afin d’improviser une petite chansonnette pour faire patienter toutes ces femelles en chaleur.

Les mains sur les hanches, le regard fixe accroché au loin, son sourire de Thom Jones rivé aux lèvres, il attendait qu’on le remarque. Il attendit un bon moment. Et oui, il a beau être talentueux, Santino n’était qu’un nain et d’ordinaire les gens s’apercevaient qu’il était présent qu’une fois qu’ils lui avaient marché dessus.

Peu importe, toutes ses offenses de la vie ne parvenaient à ternir l’éclat de son sourire et à affaiblir l’appétit avide de son regard sombre. Car ils avaient faim ses yeux là. Faim de succès. Faim de foules en liesse lui arrachant sa cotte. Faim de jolies femmes.

Toujours dans cette position, il cherchait le thème de la future chanson. Le Berry soit. Le Duc ? Bof. Les élections ? Réchauffé. Hum. Une idée germe dans son esprit inventif et commence à croître alors que quelques têtes du public le remarque enfin.

Le nain, le poing sur le bouche, tousse fortement afin d’attirer l’attention des derniers inattentifs.

Bonsoaaaaar à tous ! Les mains de Santino s’ouvrent en grand. Et déjà Plasti Quais-Bertrand, derrière son comptoir, applaudit comme un forcené. D’un coup de chausse, Santino dégage les débris de verre qui inondaient la scène.

Edward se prépare jeunes jouvencelles, montrez-vous patientes. Sourire enjôleur adressé aux jeunes femmes. En attendant, je vais vous interpréter ma dernière création. Une chansonnette qui m’a été soufflée par le vent lui-même, une histoire qui est le fruit de ses errances à travers les airs.

Behhhhhhh Tu vas la chanter ta chanson ! s’exclame un poivrot qui ne comprenait goutte aux allusions poétiques du nain.

Ouéééé, Bébert ! Ça arrive ! Enchérit le nain un peu énervé. Sur ce, il empoigna sa mandoline et commença à entonner un air entraînant.

Bougeant la tête suivant le rythme imposé par l’instrument, le pied battant le sol suivant la cadence, il chanta alors :

Un jour un vieux voyeur me dit, t’sais mon gars si tu veux t’rincer l’œil
Arpente les chemins sur quelques lieues et abandonne ton orgueil
Tu tomberas sur une marre d’eau croupie où on te fera un bon accueil

Car il y a
Les Dé-esseessssss de Sainnttttt-Aigaaaannnnn
Les Dé-esseessssss au cœur flambannnnttttttt
Sous leurs faux airs de Sainte-Nitouche
elles te regarderont d’une manière louche
mais ne crois pas qu’elles soient farouches


Et puis leurs épées elles vont brandir
Et de leur voix, elles menaceront de t’occire
Enfin devant ton sourire, elles laisseront tomber leurs draps
Plus t'en verras, plus t'en auras, et plus tu comprendras
Dans ces moments, tu te souviendras que le vieux disait

Et ce sont
Les Dé-esseessssss de Sainnttttt-Aigaaaannnnn
Les Dé-esseessssss au cœur flambannnnttttttt
Sous leurs faux airs de Sainte-Nitouche
elles te regarderont d’une manière louche
mais ne crois pas qu’elles soient farouches

A peine couvertes, La blonde, la brune et puis surtout la rousse
Nu comme un vers, t’inviterons à battre la cambrousse
En un clin d'œil, vous roulerez dans la paille
Ensuite, elles te serviront libations et ripailles


Oui, c’est ça
Les Dé-esseessssss de Sainnttttt-Aigaaaannnnn
Les Dé-esseessssss au cœur flambannnnttttttt
Sous leurs faux airs de Sainte-Nitouche
elles te regarderont d’une manière louche
mais ne crois pas qu’elles soient farouches

Car ce sonnnnnnnntttttt Les Dé-esseeeeeeeeeeeeeessssss de Sainnttttt-Aigaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaannnnn !!!!!!!!!



Essoufflé, le nain passa sa manche sur son front ruisselant puis salua la foule conquise.
Il retourna dans la loge afin de voir si Edward était fin prêt.
Zoyah
Zoyah porta le verre de vinasse gouleyante à sa bouche afin de s’y désaltérer. D’ordinaire, elle dégustait le vin du bout des lèvres afin de ne pas avoir la tête qui tourne et de se retrouver ivre mais ce cap là était déjà franchit. La jeune femme était légèrement pompette mais pas suffisamment pour ne pas savoir ce qu’elle racontait, juste ce qu’il faut pour être joyeuse, un peu plus qu’il ne le faudrait certainement.

Le geste est malhabile et une tache de vin vient maculer son vêtement…oupsnéanmoins, pas déstabilisée par l’incident, étonnement pas alarmée d’avoir souillé sa tenue la jeune femme vide le coupe cul sec.

*hips*

Et rapidement, l’effet de l’alcool se fait ressentir de nouveau. Le verre est posé brutalement sur la table « Bang ». Zoyah fronce les sourcils…il est temps pour elle d’arrêter de boire. Elle tend la main vers le plateau de victuailles afin d’éponger tout ça et oh damned …il est vide….elle s’écrit un trop fortementMais qui *hips * a tout mangé ?! plusieurs têtes se retournent et elle regrette aussitôt en apercevant un Ash la bouche pleine, déglutissant péniblement.

Heureux, le goinfre sauvé de la colère de l’arsouille improvisée par le nain chantant. Ce fût le cas d’Ash qui s’essuya le menton à l’aide d’un mouchoir, le feu aux joues, gêné d’avoir vidé presque tout le plateau. Il allait s’excuser auprès de son amie bien imbibée lorsque le nain entonna un air engageant. Zoyah oublie de suite l’incident et commence à taper dans ses mains.

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--Genisse_jopelyne



Un moment de doute, un vide artistique, et la jeune musicienne catapultée bien trop tôt sur les plus grandes scènes du royaume avait ressenti un gros besoin de méditation.
Non, elle n'était pas née pour se contenter d'interpréter des chants et des mélodies à la gloire d'un monarque et de sa pitoyable Cour parce qu'il n'y avait que cette option pour devenir célèbre. Elle n'en pouvait plus de ces vieux ducs et comtes à enjôler à l'aide de paroles niaises et flatteuses.
La damoiselle avait même dû changer de nom pour pouvoir espérer "percer dans le métier" comme on le lui avait expliqué. Durant quelques temps, elle avait été Catarina Victoria, la jeune femme à la voix d'or qui entretenait l'orgueil des nobliots de ce pays.

Aujourd'hui, Catarina avait modestement décidé de reprendre le nom que ses parents lui avaient amoureusement attribué, Génisse. Génisse Jopelyne, tout simplement.

Génisse ne voulait plus gâcher son talent dans les cours et les châteaux. La prodigieuse musicienne souhaitait plus que tout se rapprocher de son public, lui faire partager sa passion pour la vraie musique et le chant satirique.
Une bénédiction que sa rencontre avec un certain Edward Mac Abbey au beau milieu d'une abbaye berrichonne !
Il lui avait parlé d'une petite taverne dans la ville de Châteauroux, non loin. Ils avaient discutés des heures des deux compagnons du musicien, de la boisson à volonté qu'on leur offrait pour leurs prestations, du public très réceptif du Hérisson Hurleur et de la joie ressentie lors de chaque concert. Elle devait absolument le suivre au Hérisson ! Plasti Quai Bertrand serait plus que ravi d'une nouvelle "recrue".


C'est ainsi que Génisse Jopelyne se retrouva sur l'estrade de cette étrange taverne castelroussine où chacun pouvait exprimer à loisirs son talent et ses opinions.


Vas-y ma belle ! Santino a fait des merveilles ! Ils sont chauds, tu n'auras aucun mal à les séduire ce soir !
Edward l'avait doucement poussée de l'autre côté du rideau, il devait faire son grand retour ce soir mais il tenait à ce que les castelroussins découvrent le talent incroyable de la jolie Dame Jopelyne.


Plus moyen de reculer et honnêtement, Génisse n'en avait pas l'intention. Elle se sentait bien sur cette "scène" et l'inspiration qui l'avait gagnée dans les couloirs de l'abbaye de Noirlac (c'est dingue tout ce qu'on peut apprendre des gens dans un lieu comme celui-là !) ne demandait qu'à exploser devant ce public déchaîné.



Bonsoir les Rouquins !
La tavernière lui avait discrètement donné le petit conseil de nommer les spectateurs ainsi.

Je suis toute nouvelle ici et ...


Ouééééé ! Envoie la musique ma beauté !

Chauds ... lui avait dit Edward. Génisse sourit et ses doigts se mirent à danser sur le manche de son luth.


"Dans l'duché du Berry,
Comme dans tous les duchés,
La politique vient gâcher nos vies
Il y a des méchants et des gentils

Et pour qu'une élection soit plus facile
Fréquenter des fieristes est très utile
Un peu d'bobards,
D'hypocrisie,
C'est la vie en Berry !

Mais certains rêvent d'un monde idyllique
Tous les soirs en se saôulant
Où le petit duc et toute sa clique
Laisse enfin vivre leurs enfants

Pour survivre
En ce lieu
Sois vil et orgueilleux
Presque futile
Et pas très présent
C'est ça l'Berry maint'nant !

C'est ça l'Berry maint'naaaaaaaaant !"



Le public semblait conquis, la bière coulait à flots, Génisse leva triomphalement son luth avant de s'incliner devant l'auditoire.
Le Hérisson Hurleur était vraiment un endroit à part !
--Santino


Bravo ! Bellissima ! Magnifico ! S’enthousiasma Santino qui frappait bruyamment dans ses mains. Un sourire charmeur est dédié à la belle enfant. La vision de cette divinité terrestre l’inspire. Le nain attend que les applaudissements s’éteignent et remonte sur scène.

Une chanson en hommage à la princesse de la prévôté ! C’est ce qu’il avait entendu dire.
A celle qui a coffré plus de mécréant qu’Horvy peut ingurgiter de saucisses en un mois !
A celle dont la beauté est indescriptible
Hum, hum.


Le nain se racle la gorge et prend une voix de fausset. Imaginez, Gare au loup imitant Mi-laine Fermier. Impressionnant ! Ou peut-être un peu effrayant aussi. Santino commence à jouer quelques accords puis se lance.




On m’importune et je balance une pruneuuhhh
Direction le tribunal et adieu vos thunes
Justice commune, jolie Prévôt sans rancuneuuhh,
D’un sourire j’vous console de votre infortuuuuuuuuuuuuuuuune !

Je, je suis une rouquiiiineeuh
Je ne suis pas châtain
Je je suis Neherynnn
Mon nom changera demain

Je fuie la Une mais file des coups au tas d’plumeuuhhh
Je le tabasserais bien à l’aide de la blonde et de la brune
Heureusement je suis bien plus malineuuhhh
Que tous ceux qui le vénèrent et s’incliiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiinent !

Je, je suis une rouquineeuh
Je ne suis pas châtain
Je je suis Neherynnn
Mon nom changera demain

Du haut de son matadorrrrrrrrrrrr
Il surveille et déshonore ceux qui voudraient le voir mort
Et moi j’attends uneuuhh occasion en orrrrrr
De claquer une bonne fois son gang de labradoooors

Marchand Châtelain…c’est sans lendemaiiiiins
Il n’a pas supporté l’examen de ses parchemins
Finit le baisemain me revoilà dans le purin
Pas grave, j’arpenterai seule les cheminnnnnnnnnnnnns !


Je, je suis une rouquineeuh
Je ne suis pas châtain
Je je suis Neherynnn
Mon nom changera demain



Le nain s’incline avec élégance puis regarde dans la direction des loges. Ses comparses vont-ils être inspirés ce soir ?
--Santino


Santino se tenait appuyé à un tabouret. Le comptoir était bien trop haut pour lui.
Il sirotait une bière plus très fraîche et au goût infect qui, en plus de lui donner des gaz, lui fichait un sacré mal de crâne le lendemain. Il observait avec envie la jeune chanteuse de talent, amie d’Edward qui traversait la salle afin, certainement, d’aller soulager un besoin naturel. Leur public est bien emtammé ce soir. Nombreux sont plus qu’ivre mort. Et la vue de la délicate silhouette de Génisse provoque quelques réactions chez ces amateurs de la bibine et de la mélodie.


Ehhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh !A POILLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLL !

Ouuuuuuuuuuuuuuuuuuéééééééééééééééééééééééééééééééééé

Allllllllllezzzzzzzzzzzzzzzzz mamz’elle A poillllllllllllllllllllllllllllllllllllll

Santino ressent de plein fouet la gêne de la Génisse et intervient.

A poil, vous avez dit à poil ?

Ben ? euh ? Ouééééééééééé mais pas toaaa !

Soit, écartant les mains, mais que diriez-vous d’une chanson qui parle de poils ?

Avec des filles nueessss ? *hips*

Des filles. Euh Oui si on veut !


Santino saute sur scène et attrape sa mandoline


1, 2, …

C’est d’vant la porte de la garnison
Que j’ai rencontré l’ami Fifiiiiiii miaouu
Elle recherchait un peu d’action
Et moi du Rififiiiiiiiiiiiiii
Alors, je me suis vite mise en factionnnn
Pour lui faire une bonne impressionnnn



Le soleil était en berne
Je sentais un peu la gerbe
Ma Fifiiiiiii aussi
J'pensais on a l’air bien connes
A s’fendre la gueule comme des bouffonnes
Ma Fifiiiiiiii aussi
Faut dire qu’on est vraiment très proche
Parfois ça me donne même un air cloche
Ma Fifiiiiiiiii aussi
J’aime bien la prendre dans mes bras
et même me glisser sous ses draps
Ma Fifiiiiiiiii aussiiiiii



Et comme on s’trouvait ternes et plates
On s’est vite engagée dans l’armée
Fifi, son cimeterre et mes poils aux pattes
Nous étions prête à les terrifier
Et pendant qu’elle aiguisait le siennnn
j’faisais des tresses avec les miennnnns



Je me ’dilate souvent la rate
C’est pour oublier ma face de blatte
Ma Fifiiiiiiiii aussi
Mais faudrait pas me prendre pour une andouille
Tout ça parce que j’aime foutre la trouille
Ma Fifiiiiiiiii aussi
C’est vrai qu’j’ai une carrure d’maçon
Il ne me manque plus que les roustons
Ma Fifiiiiiiiii aussi
Toute manière t’ça c’est finit,
Maintenant direction l’Berry
Ma Fifiiiiiiiii aussiiiii




Ici au moins on ne me reprochera pas
D’être trop velue et d’mettre à genou d’vant le Duc Poilu
A ceux qui le critique, Fifi et moi, on les montre du doigt
Et maintenant j’exhibe FIERement tablier de sapeur et aisselles touffues
Et pour être sa vassale et recevoir une seigneurie
Je vais me décarcasser, même au prix de ma répartie



J’suis prête à lui croquer la saucisse
Et même lui filer la chaude-pisse
Ma Fifiiiiiiiii aussi
Sans oublier ma collection de morpions
Ils ont bien chaud dans ma toison
Ma Fifiiiiiiiii aussi

Mais au lieu d’ça il veut que je combatte
Que je fasse fuir tout le monde à coup de lattes
Ma Fifiiiiiiiii aussi

J’débarque comme Golgoth13
Tâchez pas d’ramener votre fraise
Ma Fifiiiiiiiii aussi

Toute manière rien n’vaut les pensées
Avec ça j’vais vous terrasser
Ma Fifiiiiiiiii aussi

Et puis je n’en ai rien à secouer
Chui la meilleure alors dégagez
Ma Fifiiiiiiiii aussi

Et en plus je vous filerai des puces
C’est ça mon petit plus
Ma Fifiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii aussiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !!!!!!!!!!!!



La main sur la poitrine, Santino termina son interprétation en levant un balais comme s’il brandissait une épée et s’écrit : « Bannnnzzaaaaaaaaaaaïîî ! »
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