Gabriell
Toute à la fois terrifiée et emportée par nos actes, je frissonnai en sentant sa main douce englober la rondeur de mon sein, la paume effleurant le téton qui s'était érigé en découvrant soudain une sensibilité que j'ignorais jusqu'alors. Son front était sur le mien. Au passage de ses doigts, j'eus malgré moi une inspiration plus forte que les autres et qui ne pouvait manquer de révéler qu'il me troublait... Bien davantage que cela, même... Sa main sur mon sein provoqua une sensation si inconnue et si étrange que je ne savais dire si je la trouvais angoissante ou délicieuse... et je n'eus pas le temps de trouver la réponse avant que ses lèvres ne viennent se poser sur l'orbe pâle. À nouveau je frissonnai, saisie cette fois par la douceur de ce contact, et tandis que ma main restait dans ses cheveux comme une douce bénédiction, je le laissai descendre le long de mes jambes qu'il caressait au passage sous le tissu de ma robe. Je sentis sa main sur ma cheville. Une main délicate, posée sur ma peau comme s'il avait voulu prendre soin d'une foulure, m'entourant de ses paumes en un geste tendre. Reprise par une sorte de pudeur, je couvris ma poitrine de mes bras alors que mes seins étaient apparus à la pleine lumière des bougies. Je gardai les mains, non point refermées durement, mais plutôt posées sur le haut de mes bras, un peu comme si j'avais autant voulu me réchauffer que me cacher. Mes cheveux s'étaient répandus en vagues brunes sur mes épaules et oscillaient encore.
Nos gestes se suivaient et se complétait aussi naturellement qu'une respiration en suit une autre.
Et pourquoi... pourquoi gardais-je croisés ces bras, alors que je ne voulais que m'offrir davantage ? Alors que je l'avais déjà autorisé à me voir, à me toucher, à m'embrasser... Lorsque Lubin leva vers moi un regard si plein de cette question à laquelle j'avais déjà dis oui, que je me demandai pour quelle raison je croyais encore devoir me cacher. Sa main avait trouvé l'arrondi de ma cuisse, sous mon jupon, et ô mon Dieu, je désirais en sentir la caresse sur mon corps... Je tendis à nouveau les doigts vers ses cheveux; les caressai, les emmêlai doucement, et lorsque ma paume effleura la pâleur de sa joue rosie, je ne puis m'empêcher de lui sourire comme je n'avais jamais souri auparavant. C'était autant un aveu qu'une excuse; autant une autorisation qu'une demande... Lubin agenouillé devant moi, le visage prêt à s'enfouir au creux de mes cuisses, avec ou sans jupon, me faisait l'effet d'un jeune dieu descendu sur terre... Ses mains caressantes avaient déjà éveillé en moi la chaleur d'un désir purement féminin que je n'avais jamais goûté jusqu'alors. Avec un frémissement, j'attirait sa tête contre ma cuisse encore couverte, tiraillée entre l'envie de m'agenouiller à sa hauteur pour l'embrasser, et le désir de sentir ses mains continuer l'exploration de mes jambes, de mes hanches, de mon ventre, de... de tout. De moi.
_________________
*images originales avatar & bannière : nami86