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[RP] De chair et d'âme

Lubin_

    L’instant où les doigts de Gabriell affermissaient leur prise sur sa nuque sembla signer son arrêt de mort. Il se sentait lâcher prise là où, pourtant, il n’avait pas eu conscience de se retenir, il se sentait plein, si plein que jamais il ne pourrait le supporter. Il manquait d’air, soudain, à moins que la perte de ses sens ne se soit faite progressivement, dès lors qu’ils s’étaient laissés prendre à l’amour.
    Qu’importe. Il manquait d’air, & son souffle, rauque désormais, butait sur la peau souple de sa muse. Lèvres entrouvertes dans un appel au baiser, dans un appel à l’aide, il avait fermé les yeux, clôturé son regard à la chaleur des émeraudes vibrantes de la jeune femme.

    Son corps venait de s’embraser. Hébété, il se laissait porter par ces vagues de tourmente, violentes & destructrices, tentant d’être aussi léger & délicat qu’il avait pu l’être un peu plus tôt dans ses mouvements, & ce, malgré ses muscles tout entiers lui quémandant la délivrance.
    Le visage clôt, les doigts enfoncés dans l’épaisseur de la couche, Lubin goutait la saveur d’un tout premier plaisir.

    - Ga… briell… Je.. J…

    Le reste de sa phrase, s’il existait, s’étouffa au creux de sa gorge alors qu’il inspirait, la lèvre mordue à s’en couper la peau. L’appel à l’aide n’en était pas moins réel. Si elle ne faisait rien, il allait… il allait…
    Foutredieu…

    ***
______________________
Gabriell

    Instants d'éternité...

    Le corps jeune et puissant se contractait contre moi, parmi nos baisers aux souffles retenus et doux, et j'étais concentrée sur les sensations que je découvrais. À chacun des passages appuyés de Lubin, un frisson délicieux me prenait en même temps qu'une douleur, petite mais vive, me rappelait ce que je lui avais donné. C'était doux et amer à la fois, et j'essuyai mes larmes idiotes d'une main tremblante avant de l'embrasser à nouveau, mêlant nos âmes et nos bouches, partageant nos fronts et nos pensées. Nous étions unis. J'étais heureuse, alors, heureuse d'être avec lui, heureuse d'être dans ses bras et de partager cette parenthèse hors du monde. La situation en elle-même me procurait encore davantage de bonheur que l'acte charnel, que je trouvais douloureusement agréable, et le sourire de Lubin récompensait si clairement ma petite souffrance que j'aurais été bien égoïste de me plaindre encore.

    Au fond de mon ventre, il allait et venait, en lentes possessions qui me faisaient frémir, et il arriva le moment où nos baisers se firent enflammés, presque mordants, et où je le sentis oser aller plus avant et plus fortement. Je ne connaissais rien au plaisir des hommes, mais je compris que Deos lui accordait un instant de grâce, car dans mon esprit tout ceci était un don de bonheur pour nous récompenser de toute une vie de prude chasteté... Alors, les joues rougies, entièrement dévouée, je le lovais contre moi, serrant son bassin entre mes cuisses, caressant son dos et sa nuque sur lesquels j'appuyais doucement pour le tenir. Femme, je le prenais, je l'accueillais. Je le sentais... au plus profond de moi... et quand vint le moment où je sus que j'avais à l'enlacer plus fort encore... je laissai échapper un gémissement silencieux en ressentant les prémices de ce à quoi je je n'avais pas encore le droit mais que j'avais deviné en lui.


    Hhh... je t'aime...

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*images originales avatar & bannière : nami86
Lubin_

    C’était la première fois.
    La première fois qu’il embrassait une femme.
    La première fois qu’il voyait une femme nue. Qu’il la touchait. Qu’il la possédait.
    Qu’il semait.

    Encore. Et encore. Et encore.
    Cette impression de ne plus pouvoir faire marche arrière. Comme si, de toutes ses fibres, il renonçait à vivre plus longtemps. Parce que là, tout de suite, il aurait pu mourir.
    En paix.
    Un nuage comme protection, un écrin de femme comme unique besoin.
    L’écrin de Gabriell.

    Le visage enfoui au creux de son cou, il reprenait lentement son souffle. Ses esprits. Sa main, frémissante, vint effleurer son sein dans une caresse aérienne. Il se détacha, avec une délicatesse qui le torturait presque, du corps de sa muse, avant de plonger son regard dans le sien, émerveillé.
    Ce n’est que là qu’il prit réellement conscience des larmes de Gabriell. D’un doigt léger, il vint cueillir ces perles d’eau salée, tremblant soudain, se tétanisant à l’idée de lui avoir fait mal au point de la faire pleurer.
    De lui avoir fait mal tout court, en vérité.


    - Vous… Je ne vou-voulais pas v-vous…
    Oh Gabriell, p-p-pardonnez-moi…


    Ayez pitié de ma monstruosité.
    Au moins.
______________________
Gabriell

    Apaisement doux du silence... Lubin venait de s'étendre sur moi, à bout de souffle, et je sentais son coeur battre avec frénésie contre ma poitrine. Je l'enlaçai, comme si cela était la chose la plus naturelle du monde, et posai ma joue sur ses cheveux d'or blanc. Il haletait, plus essoufflé que moi, au creux de mon cou. Quant à moi, je me rendais doucement compte de ce que nous avions fait... de ce que nous avions partagé. Mes yeux étaient encore humides mais je me sentais extraordinairement bien, même si je n'avais pas connu la jouissance qui avait, semblait-il, pris possession de mon amant. Nous restâmes là, enlacés, reprenant nos esprits; puis il se redressa et parut se rendre compte que j'avais pleuré. Je lui fis un sourire, probablement aussi timide qu'éclatant et niais (tout cela à la fois) tandis qu'il essuyait du doigt les traces de mes larmes...

    - Vous… Je ne vou-voulais pas v-vous… Oh Gabriell, p-p-pardonnez-moi…
    - Que devrais-je donc vous pardonner ?


    Je ne pus m'empêcher de rire un peu, tout en caressant d'une main hésitante le haut de son bras. Sans même qu'il eut le temps de me répondre, je fis non de la tête, et je poursuivis :

    - Ho, Lubin... Jamais je ne pourrai... vous en vouloir pour... cela. Jamais.

    Et pour appuyer mes mots, je l'attirai doucement à moi pour l'embrasser, tendrement, prenant confiance en nos baisers. Je posai à nouveau mon front sur le sien et je refermai les yeux tout en caressant son bras libre. Non, comment aurais-je pu lui en vouloir ? Nous nous étions... partagés. Offerts. Je remontai sur nous le drap puis la couverture, me blottissant contre son torse mince et imberbe, cherchant l'abri de ses bras après l'avoir réconforté. La douce odeur de sa peau contre mon visage me fit sourire. Comme tout cela était étrange... Nous avions basculé dans un monde à part. Je savais qu'il nous faudrait, dans quelques minutes, ou dans quelques heures, retrouver l'apparence de l'innocence. De la normalité. De la pudeur. De l'évitement.

    Personne ne devait savoir... ce qui venait de se passer.

    Personne ne devait savoir que j'étais femme.

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Gabriell

    Et ainsi se terminent les premiers pas de Gabriell et Lubin dans une vie qui, à présent, ne sera plus tout à fait la même....


      FIN.




    Merci à tous nos lecteurs, à tous ceux qui nous ont envoyé des MP pour nous dire qu'ils appréciaient cette première aventure à quatre mains, c'est un véritable plaisir que de savoir que ce que l'on prend le temps d'imaginer et d'écrire est apprécié. LJD Lubin et moi tenons à vous remercier sincèrement pour votre enthousiasme et pour l'évident succès de notre RP, au vu du nombre de lectures affichées (près de 800 à l'heure où j'écris).

    Nous prenons tous les deux une petite pause d'écriture et nous vous offrirons bientôt la suite des aventures de nos deux inadaptés sociaux...

    Bon jeu à tous !

    LJD Gab'

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