Laell
Ils n'avaient pas mit longtemps à identifier les preneurs de Mende, voilà qui avait ravit Laell. Les annonces faites étaient arrivées à ses yeux. Les divers courriers envoyés aux Mendiants aussi. On incitait à la révolte, on parlait de prélever des impôts comme pour forcer la main aux villageois. Où allait le monde, si les honnêtes gens poussaient les autres à enfreindre les lois...
Une grimace lui avait toutefois barré le visage. On parlait de "Dame Laell". Le "dame" était en trop, mais il manquait surtout son propre nom. Laell oui, mais Corleone ! Tant pis, il faudrait le crier haut et fort, ce serait fait.
La plus chère à son coeur avait prit la plume, griffonnant quelques mots, fort bien choisit, sur un des plus beaux vélins trouvé dans la mairie. Il faut avouer que le stock était conséquent. C'était d'ailleurs une des rares choses stockées, peu d'argent, pas de vivre si ce n'est un petite dizaine d'épis de maïs et encore que quelques haches. Les Corleone n'avaient pas oublié le maigre butin de leur premier passage et même si celui ci était un peu plus gros, il était encore loin de ressembler à ceux qu'ils avaient pu dérober jusque là.
La nuit avait été quelque peu agitée par quelques troublions espérant sans doute que les Corleone auraient prit la fuite. Ils furent repoussés sans peine dans le village. Ils récupéreraient leur mairie quand les Corleone l'auraient décidé, pas avant. Ainsi, au matin, la Corleone, maire de Mende, trouva un gamin des rues à qui elle glissa quelques pièces prélevées dans les coffres de la mairie pour l'envoyer en ville apposer leur lettre rétablissant quelques vérités.
Une grimace lui avait toutefois barré le visage. On parlait de "Dame Laell". Le "dame" était en trop, mais il manquait surtout son propre nom. Laell oui, mais Corleone ! Tant pis, il faudrait le crier haut et fort, ce serait fait.
La plus chère à son coeur avait prit la plume, griffonnant quelques mots, fort bien choisit, sur un des plus beaux vélins trouvé dans la mairie. Il faut avouer que le stock était conséquent. C'était d'ailleurs une des rares choses stockées, peu d'argent, pas de vivre si ce n'est un petite dizaine d'épis de maïs et encore que quelques haches. Les Corleone n'avaient pas oublié le maigre butin de leur premier passage et même si celui ci était un peu plus gros, il était encore loin de ressembler à ceux qu'ils avaient pu dérober jusque là.
La nuit avait été quelque peu agitée par quelques troublions espérant sans doute que les Corleone auraient prit la fuite. Ils furent repoussés sans peine dans le village. Ils récupéreraient leur mairie quand les Corleone l'auraient décidé, pas avant. Ainsi, au matin, la Corleone, maire de Mende, trouva un gamin des rues à qui elle glissa quelques pièces prélevées dans les coffres de la mairie pour l'envoyer en ville apposer leur lettre rétablissant quelques vérités.
Citation:
- Au petit peuple du Languedoc,
- Vous avez le devoir de nous idolâtrer.
- Vous avez le devoir de ne pas tenter de vous révolter. C'est peine perdue. Comme vous avez pu le constater hier soir. Vous ne faîtes pas le poids.
- Vous avez le devoir de ne mettre aucun d'entre nous en procès. Le cas échéant nous nous ferons une joie de revenir en guise de représailles.
- Vous avez le devoir de nous faire des dons et offrandes car nous honorons les Mendiants et Mendiantes de notre présence en leur ville.
- Vous avez le devoir de graver cet instant dans vos mémoires.
- Vous avez le devoir d'accepter dans la joie et la bonne humeur vos injonctions au tribunal, si il devait y en avoir.
- Vous avez le devoir de nous croire sur parole car celle d'un ou d'une Corleone ne souffre d'aucun défaut.
Concernant vos droits :
- Il est simple, vous n'en avez pas.
Pour finir, même si cela vous est désormais interdit. En prévention, il ne sera pas vital d'organiser une révolte conséquente pour ce soir. Cela serait une erreur que de mobiliser des troupes pour enfoncer des portes ouvertes. Enfin, n'allez donc pas mentir au peuple en leur disant que vous avez repris la ville des mains des terribles Corleone. Non. Si vous la récupérez, c'est que nous vous l'aurons rendu.
En hommage à Sadnezz Corleone,
La famiglia Corleone
Aux Mendiants et aux Mendiantes en somme les habitants de Mende,
Aux drilles, aux rifodés, aux malingreux, aux arsouilles,
Au nom des miens,
Saluti !
La Famiglia Corleone a pillé la ville de Mende dans la nuit du 14 au 15 mars de notre ère. Nonobstant les propos écrit par un porte parole à la langue clouée et le verbe bas, nous ne sommes point d'illustres inconnus. Nous sommes les descendants de la Reyne du crime, la Belladone Sadnezz Corleone. Qui fut l'assassin de votre regrettée Béatrice. Si votre mémoire vous fait défaut, nous vous conseillons de pratiquer une bonne saignée. C'est ce que nous faisons actuellement en la cité que vous nous avez gracieusement cédée. Que votre altruisme ne restera point lettre morte. Nous reviendrons sur vos terres, l'accueil y est clément.
Le but de cette lettre ouverte est de vous donner des consignes. Tout d'abord ne dit-on pas « un groupe de brigands sans foy ni loy ». C'est redondant. De plus, on ne dit pas non plus « un groupe de brigands ». On écrit « Diantre que Dieu est bon ! Il nous fait l'immense honneur de nous faire piller par la famille Corleone ! Quelle joie ! ». Une autre rectification « Dame Laell », on écrit « La somptueuse Dame Laell Corleone ». Quelques lignes et tant d'interventions pour assurer un peu de crédibilité à votre annonce. C'est affligeant.
Désormais, vient le paragraphe concernant vos devoirs :
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