Leamance
RP ouvert
Carcassonne, dernière étape. Léa ne passe qu'en coup de vent au marché, remplit sa besace de viande. Achats effectués en deux temps trois mouvements, et l'Hélvète en voyage saute sur sa monture, direction...lui.
Lui..
Longeant une ligne imaginaire qui serait plus tard le tracé du Canal du Midi, Lea galope tout d'abord, puis ralentit peu à peu. Et si..et si..tant de questions lui viennent alors, l'appréhension s'immiscant peu à peu en elle.
Hanort...elle ne le connait que peu, mais qu'importe, elle s'est sentie heureuse à chacun des courts moments passés en sa présence: attablée devant une carte, à la chasse aux corbeaux, à la pêche aux grenouilles, et surtout, dans ses bras.
Mais lui...brigand notoire, amateur des plaisirs de la vie, dont les femmes, n'allait il pas la trouver fade au quotidien? D'autant que Lea n'a connu aucun homme avant, enfermée chez ses parents, de bon bourgeois Réformés Hélvète, puis par la suite solitaire dans sa cahute Toulonnaise. La jeune fille est portée à la rebellion, une nécessité quand l'Eglise Aristotélicienne vous considère comme hérétique, mais sans doute rien en comparaison de l'univers dans lequel gravite Hanort.
Gorge qui se noue, malaise insidieux, mains moites...tout cela en contradiction avec les trépidants battements de son coeur qui la poussent en avant. La scène serait sans doute attendrissante, ou risible pour un oeil extérieur et averti, mais pour Léa, cette valse des sentiments déclenche un tourbillon d'émotions qu'elle ne comprend pas.
Au loin se dessinent les contours d'un château cathare, qui d'après la carte, est le point de leur rendez vous. Lente montée vers un lieu si symbolique, où tant se sont battus pour leur foy. Le Très Haut résèrve souvent bien des surprises, en mélangeant êtres et lieux, pense t'elle, un sourire naissant enfin sur son visage.
Hanort ne devrait arriver que le lendemain matin, ou dans la nuit. En l'attendant, elle s'installe juste à l'entrée du château vide, portant encore les stigmates des combats et des incendies, et finit, après de longues heures d'interrogations, par s'endormir d'un sommeil léger, à même le sol déjà chauffé par les rayons de soleil printaniers.
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Aristotelicienne Réformée en voyage