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[RP] Dégâts des eaux

Baile
Les mobilisations les plus ennuyeuses, comme celle en cours actuellement, pouvaient porter en elle d'agréables cadeaux, à condition évidemment que l'on prît la peine de gratter un peu sous la surface des rencontres imprévues. La Baile n'aurait jamais dû porter un autre regard que courtois sur la nourrice d'un petit Von Frayner, fils de Judas qui plus est. Mais comment la plus indifférente des politesses pouvait-elle ne pas insidieusement se transformer en intérêt indescriptible lorsque le regardant était la Blanche, et que la regardée était une femme tout droit sortie d'un conte écrit à quatre mains?

Malgré les attaques d'Ernst qui faisaient mouche à chaque fois, malgré celles, plus prudentes ou largement acérées, de la plupart de ses autres amis, la Baile avait vaillamment squatté chaque jour sa propre taverne, dans l'espoir quotidien non seulement d'apercevoir Giulia, mais également d'étirer le temps afin que chaque heure passée avec la Nubienne devînt l'éternité. Ou du moins contînt de quoi nourrir les insatiables fantasmes du Chevalier-qui-se-voulait-prince-charmant.

Etre en présence de Giulia représentait cependant une torture, délicieuse certes, mais qui demandait à la Baile un incroyable courage et qui mettait chaque fois à mal son aussi incroyable volonté. Ca moulinait gravement dans son esprit, tellement elle y tendait les mains pour toucher la délicate peau chocolatée, caresser l'adorable cicatrice au bord des lèvres qu'elle avait vue, elle, à force de fixer la semi Italienne, avant de voir ses bras retomber lourdement dans ses pensées, dans un profond soupir mental de frustration.

Elle n'était pas dans cet état-là avec toutes les femmes, hein?… D'accord, elle criait son amour en vers et contre Bocom à l'adresse de Katina, LA Flamande de référence, d'accord elle avait peloté les fesses de cette dernière un soir de défi puéril et non-dit avec son compagnon bâté, d'accord elle vivait aussi une relation secrète qui lui apportait une espèce de paix intérieure qu'elle n'avait quasiment jamais connue de sa vie, d'accord elle avait lancé deux trois piques à une Jusoor décontenancée et devant un Ernst grommelant, mais c'était tout… Et elle était aussi capable de vaillamment résister à l'appel de la chair ou des sens, il lui suffisait simplement de le décider! Seulement avec Giulia, bon sang, elle ne décidait plus rien, et la belle nourrice s'amusait visiblement de la situation. Ou du moins la Baile le pensait-elle.

Stratège dans l'âme lorsqu'il s'agissait de conquérir pareille forteresse, cette dernière avait quand même réussi à avancer quelques pions sur l'échiquier à la longue chevelure noire. Par exemple en invitant très très judicieusement Rosa dans son appartement de Dijon, contre une leçon d'arbalète que la Baile savait ne jamais devoir donner puisque la Rousse allait bientôt accoucher et aurait d'autres carreaux à tirer pendant un bon moment. Et en donnant ses clés à l'intendante du Petit-Bolchen, elle savait qu'indubitablement Giulia allait la suivre avec le petit Amadeus. Trop belle la vie, à Dijon...

Et puis le miracle arriva: Rosa décida d'aller à Paris… Le soir même, le Chevalier avait discrètement déserté ce qui restait du campement des Ordres royaux, prétextant aux rares personnes qui la virent s'éloigner qu'elle devait s'en retourner chez elle le temps d'une nuit, histoire de jeter un oeil sur ses biens et que non, non, ça ne pouvait attendre le lendemain matin.

Qu'espérait-elle, la Baile? Surprendre Giulia dans un de ces bains qu'elle la savait prendre régulièrement chez elle? La regarder une énième fois nourrir au sein le petit d'homme et se lamenter sur cette sensuelle féminité qui lui faisait regretter à mort de n'être pas un homme? Percer davantage les secrets de la vie de la Nubienne pour y trouver la faille et se présenter en cheval de Troie? Tout ça à la fois? Toujours est-il que c'est plongée dans une intense réflexion qu'elle tourna la clé dans la serrure et pénétra silencieusement dans son propre appartement.

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I never saw a wild thing feel sorry for itself. A little bird will fall frozen from a bough without ever having felt sorry for itself.
Sathi
Dijon... Nouveau tableau pour une nouvelle scène de vie.
Déjà quelques semaines se sont écoulées depuis qu'elle a subitement quitté l'Artois, non pas par obligation, car le terme eut été mal choisi, mais plutôt pour ce qui devenait davantage une question de "survie".
Marche, ou crève.
Le choix s'était imposé à elle. Partir après avoir cheminé une dernière fois parmi les morts, parmi les rangées innombrables et désordonnées du cimetière d'Azincourt, avoir versé ce que son corps s'était de nouveau empli de larmes, les mains enfouies dans un petit monticule de terre à la tête duquel se dressait deux planches de bois érodées et gauchies, liées entre elle pour former une croix et sur laquelle l'on pouvait voir gravée les nom et prénom de son fils.

En fuite face au désespoir, ses pas l'avait conduit de manière irréfléchie vers les frontières Bourguignonnes et ce malgré les chaos engendrés par une guerre qui perdurait, et tout cela en dépit des conseils et mises en gardes sortis tout droit de la bouche de ceux qu'elle rencontrait sur son passage.
Mais écouter pour quoi faire ? Qu'avait-elle à perdre au juste ? Plus rien, puisque la vie lui avait déjà tout prix. Ne restait qu'elle. Et si la mort se décidait sur le coup à venir l'emporter, alors elle se verrait déchargée du poids si lourd de sa tristesse.
Soulagement immense que l'on attendait, mais qui ne viendrait pas...

A chacun son heure. La sienne n'étant pas encore là d'arriver.
Pourquoi ?
Peut-être pour ce petit d'homme qu'elle tenait doucement pressé contre elle, et qui, paisiblement s'était endormi tout en s'abreuvant du lait maternel qu'elle avait à lui offrir. Index glissé en bouche, entre le soyeux de deux petits ourlets entrouverts, elle écarta l'enfant avant de rabattre sur son sein nu la parti d'étoffe qui avait été repoussée.
Amadeus Von Frayner, pour qui elle s'était proposée de devenir mère nourricière, et ce dans le but de soulager Rosalinde, rencontre fortuite, elle même porteuse de vie et sur le point d'accoucher.
Elle serait mère de substitution pour le bien de l'enfant, certes, mais égoïstement pour le sien aussi. En lui, elle retrouvait un peu de ce fils perdu.

Endormi, parfaitement repu, l'enfant avait été déposé dans son berceau, donnant droit à Giulia de se défaire du rôle qui lui incombait, pour quelques heures tout au plus, avant que ne vienne la prochaine tétée. Un temps où elle allait chercher détente et repos, s'offrant le luxe d'un bain avant de trouver le confort d'une couche, autre que celui qu'elle avait connu ces derniers jours, logeant dans les auberges. Un confort dont elle se sentait redevable, surtout eu égard à leur hôte : Baile de Kestel.
Et ce n'était jamais sans avoir une pensée pour elle, voir davantage, qu'elle se glissait dans une eau vaporeuse et parfumée de ces huiles qu'elle y avait mêlées au préalable.

Elle en avait croisée du monde sur son chemin, mais jamais de pareil. Jamais qui ne s'entête autant à vouloir la sonder, l'apprivoiser, elle, la Nubienne, qui peinait s'ouvrir aux autres, préférant garder ses distances, ses secrets... Mais voilà, la Blanche était redoutable, usant de tous les subterfuges pour profiter de temps partagés, en plus d'attirer, doucement mais surement, la Brune dans ses filets.
Mais la Nubienne, n'est pas animal à se laisser faire. Telle l'anguille, elle file entre les mains du pêcheur trop prévisible, qui déjà se réjouissait trop vite de l'avoir ferrée.
Elle se joue alors de la situation, aimant à mener la partie, donnant de ces impressions à celle qui lui fait face d'une chance de pouvoir l'emporter au prochain coup.
Cependant, les jours passent et ne se ressemblent pas. Le lien qui se créé s'étoffe chaque fois un peu plus et avec lui naît de troublantes sensations que l'on se force à faire taire.
Comme sur l'instant où regrettant ne pas l'avoir vu ce soir, elle se décide à effacer de ses pensées, la silhouette, les traits, immergeant la tête sous la ligne d'eau. Quelques secondes, coupée du monde, avec pour seule compagnie, l'ombre, le silence et cette impression d'être entourée d'un vide abyssal avant de refaire surface.

A nouveau les yeux s'ouvrent, se portant sur la porte de la salle d'eaux restée entrebâillée, tourmalines figées sur le berceau qui se dessine tandis que la dextre se referme sur un verre rempli d'un vin.
Ce soir, l'envie de plaisir et là, les sens se mettant en éveil. Ceux du goût, de l'odorat, pour commencer. Suffira t-il à la Nubienne ou refusera t-elle s'en contenter ?

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A chaque vie son début et sa fin.
" Mon agonie sera sans doute très longue, peut-être sans fin. Mais qui sait où le soleil se cache, la nuit ? Qui peut dire où les hommes se rendent lors de leur dernier voyage ?"
Baile
Le léger bruit de la porte quand elle la referma la ramena à l'instant présent, et ses yeux aux aguets vinrent alors s'accrocher à la faible tache lumineuse qui s'étalait vers le fond de l'appartement. Elle ferma immédiatement les yeux, dans un profond soupir de soulagement. Longtemps, sur le chemin qui la rapprochait de sa demeure, elle avait redouté d'être accueillie par l'obscurité totale, qui eut signifié sans contestation l'absence ou le sommeil de son invitée.

Mais la lueur tremblotante des bougies portait avec elle l'espoir. Celui de n'avoir Giulia rien qu'à elle pendant des heures que la Baile saurait faire durer. Celui de ne pas quitter Dijon avec le regret et la frustration de n'avoir fait qu'effleurer un rêve brun qui chamboulait sa réalité. Elle posa la clé sur un meuble, et avança dans l'étroit couloir, vers la présence qu'elle devinait. Pour atteindre la salle d'eau, il fallait traverser une pièce moyennement grande et sobrement agencée, qui aurait pu lui servir de bureau si elle avait passé suffisamment de temps en la capitale bourguignonne.

Au milieu de cette pièce, trônait le couffin désormais reconnaissable entre tous pour la Blanche. Le sourire qui étira les traits de cette dernière aurait pu faire penser à celui d'une victoire quelconque, si ce n'était ce sentiment terrible et confus qui lui tordait les entrailles. Giulia était là, quelque part à portée de main, mais le Chevalier était bien loin de se sentir chasseur en cette minute… Elle contourna le berceau et ses pas l'amenèrent près de la porte entrebâillée derrière laquelle semblait régner le silence.

Alors elle osa un geste, et d'une main étrangement ferme, elle ouvrit davantage le battant et plongea un regard dans la salle d'eau. Ses yeux accrochèrent le noir de l'incomparable chevelure de la Nubienne, et la Baile l'observa tout le temps que dura son apnée, ne se rendant pas compte qu'elle avait elle-même cessé de respirer. Lorsque le premier mouvement se fit à la surface de l'eau, elle se rejeta brutalement de côté, et les battements désordonnés de son coeur lui firent davantage mal que sa tête qui heurta le mur.

Elle grimaça. De colère retenue. De quoi avait-elle peur, bon sang! Ce n'était ni le premier ni le dernier corps de femme auquel elle aurait affaire dans sa vie! Et puis, elle était chez elle, n'est-ce pas? Elle avait l'avantage du terrain, elle était maître de son territoire… Il lui fallut néanmoins deux ou trois autres pensées de ce genre avant qu'elle ne retrouvât sa légendaire maîtrise d'elle-même. Alors elle se détacha du mur, et dans un brusque mouvement, apparut sur le seuil de la pièce, au moment où Giulia portait à ses lèvres un verre de ce vin qu'elle appréciait tant.

Bonsoir Giulia... Je suis venue vérifier que vous ne manquiez de rien…

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I never saw a wild thing feel sorry for itself. A little bird will fall frozen from a bough without ever having felt sorry for itself.
Sathi
Les gorgées se succèdent, infimes, prolongeant ainsi la délectation. Les lèvres épousent les contours du verre avant que la langue, gourmande, à son tour, ne s'y attarde et ne termine sa course redessinant les pourtours de sa lippe.
Le vin ou le parfait alliage des plaisirs de la boisson et de la sensualité. Il éveille, échauffe les sens, fait frissonner l'épiderme.
Paupières closes sur un soupir d'aise qui ne saurait tarder venir se mêler à l'air qui empli la pièce, celui-ci est ravalé.
Elle, la Nubienne, qui se croyait seule, se fait surprendre par le timbre d’une voix qu’elle saurait désormais reconnaître entre mille.

Les rideaux de chair se soulèvent alors. S'offre à sa vue la silhouette familière.
Les tourmalines y restent accrochées, en détaillant les contours. Peut-être aurait-elle du faire mine d'être offusquée devant tel manque à sa pudeur, mais elle n'en fera rien. Pudique, la brune ne l'est point et Baile, si elle ne le sait encore, ne tardera pas à en être assurée.

D’un geste nonchalant, la main dépose le contenant sur la table qui se trouve à portée et le corps s’il est encore immergé jusqu’aux épaules se soulève légèrement, laissant entrevoir au sortir d’une eau limpide la rondeur de sa poitrine, surmontée de deux pointes que sont teint a voulu brunies.
Des yeux, elle n’a pas quitté le Chevalier qui semble s’en faire pour le confort de son hôte.
Le sourire est là, qui se dessine, en demi-teinte. Elle ne connait pas Baile depuis longtemps, mais elle aura vite deviné la malice dont elle sait faire preuve. Alors excuse ? Ou véritable bienveillance ?
Et l’ironie se fait entendre dans la voix de l’italo-nubienne…



- Baile ! Quelle hôte bienveillante vous faites. Déserter votre campement et vos obligations, qui plus est, juste pour vous assurer que je ne manque de rien...Mais voyez comme je suis à mon aise. Un bon bain... ! Un bon vin... ! Que demander de mieux ?


Un peu de compagnie peut-être ?
La question reste là, en suspend sur le bout de ses lèvres et la nubienne attend la réplique que lui rendra son hôte.
Aurez-vous l'idée, Chevalier, de vous joindre à moi... ?


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A chaque vie son début et sa fin.
" Mon agonie sera sans doute très longue, peut-être sans fin. Mais qui sait où le soleil se cache, la nuit ? Qui peut dire où les hommes se rendent lors de leur dernier voyage ?"
Baile
L'ironie, elle la sentait, elle pouvait même la palper, éventuellement y répondre de manière cinglante ou légèrement appuyée. Mais elle se retient, encore quelques instants. Les yeux rivés sur le corps somptueux qui émergeait de l'eau, la Baile n'en perdait pas une miette. Peut-on se nourrir avec les yeux? Peut-on se rassasier de tant de sensualité, sans y toucher, sans y goûter? Le non hurlé par tout son être résonna dans le silence qui reprenait possession de la pièce.

Alors la Blanche y pénétra un peu plus avant. L'image d'un trépied s'était inscrite dans son champ de vision, et elle s'en saisit, pour l'approcher de la grande cuve et s'y asseoir lentement, sans quitter Giulia des yeux. La Nubienne n'était pas belle. Elle était la féminité incarnée, et tout ce qu'il y avait d'intense et de brûlant, dans ce mot. Giulia était femme, dans cette maternité qui ressortait de tous ses pores lorsqu'elle donnait le sein au petit Amadeus, dans cette grâce de chaque mouvement, même les plus anodins, dans l'étincelante morsure de son sourire ou la délicieuse brûlure de ses yeux sombres.

Il ne servait à rien que la Baile expliquât Giulia au monde... Ses amis avaient été témoins de l'attraction que la Nubienne exerçait sur elle. Mais aucun d'eux ne pouvait réellement comprendre la fatalité qu'elle représentait et à laquelle le Chevalier ne pouvait que succomber. Sathi, plus que Giulia. D'un simple regard, elle la mettait à nu et la faisait hurler de l'intérieur. Car dans ces moments, là Baile aurait tout donné pour naître et être homme. Car dans ces moments, les limites de son corps lui explosaient dans l'esprit et se moquaient de son impuissance.

Je vois Giulia, je vois très bien. Et j'en suis fortement soulagée, croyez-moi...

Penser était désormais inutile. Elle tendit impulsivement une main vers un sein ruisselant d'eau. Ses doigts en firent légèrement le tour, avant de remonter le long du cou, pour effleurer le sourire qui la narguait, qui l'invitait. La jeune femme ne semblait nullement effarouchée, et la Blanche mit alors au placard ses conflits d'identité. La Nature l'avait faite ainsi, à elle donc d'assumer son erreur. Ou sa profonde réussite. Elle laissa trainer un doigt sur les lèvres brillantes, puis se redressa sur le siège.

Elle demeura quelques instants à contempler Giulia qui offrait sans pudeur aucune son corps nu au regard perçant de la Baile. Elle réussit enfin à détourner le regard, et se saisit du verre de vin qu'elle porta à ses lèvres avec une lenteur étudiée. Elle le reposa, savourant la gorgée tout en faisant de nouveau face à la Nubienne.

Le vin est bon en effet. Et ce bain semble vous procurer le plus grand plaisir. Peut-être devrais-je patienter, alors, pour vous en proposer un autre...

Elle s'était penchée à nouveau, rapprochant davantage son visage du sien. Sa main ne vint pas relever le menton de Giulia. Ni caresser sa peau qui ne semblait faite que pour ça. La Baile se contenta d'embrasser les lèvres, doucement, profondément, le regard plongé dans l'abîme qui lui faisait face. Je peux vous donner du plaisir, Giulia, de celui qu'on n'oublie pas sitôt la nuit écoulée. Mais que vos yeux le demandent, ou que votre bouche le formule...

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Sathi
Osera, ou n'osera t-elle pas, répondre à l'invitation émise d'un simple regard ?
L'intime conviction qui s'insinua dans les pensées de Giulia lui répondit que la Blanche ne s'en priverait pas, au même titre qu'elle n'émettait aucune réserve à la contempler.
Les yeux couraient sur ce qu'elle avait à offrir à la vue, corps nu, à demi immergé. Et si les yeux étaient mains, alors à n'en pas douter, elle les sentirait, elles et leur caresses divinement prodiguées.

Avant bras épousant les bords de la cuve, la Nubienne laissa légèrement retomber sa tête vers l'arrière. Nuque confortablement reposée, visage légèrement tourné de côté et comme souvent, accompagnant ses instants de bien être, un soupir d'aise... Doux gémissement.
Et si les paupières s'étaient momentanément fermées, elles s'étaient ouvertes lorsqu'à l'esgourde se firent entendre des bruits de pas. La Baile n'avait donc pas su résister à l'appel... De la Nubienne ou de ses sens ?
Des deux surement.


A proximité, les regards s'échangèrent. Et rien d'étonnant à ce qu'elle voit, si près fut-elle.
Elle était bien là, la Nubienne, plongée dans une eau chaude et embaumée, parfaitement détendue, certaine que plus rien ne viendrait la troubler.
Et pourtant !
Elle la voit, la main, licencieuse, qui s'approche, qui effleure... Qui s'attarde.
Il n'est plus de vin qui la fasse frissonner...


    * Baile... Votre main... *

L'esprit entraîne, décuplant l'envie, de tout temps, retenue. Cette envie qui se fait ressentir au creux du ventre, au bas des reins.

    * Oh oui...Découvrez-moi Chevalier, du bout des doigts pour commencer... Du bout d'un seul si vous l'voulez...*

Index qui cesse sa course sur l'interstice de deux lèvres légèrement entrouvertes, se retenant de le happer. Le doigt échappe et les nacres se plantent, doucement, dans l'ourlet pulpeux de la lippe sans que les tourmalines ne se détachent des traits de la Saphique.
Aurait-elle renoncée poursuivre sa visite préférant au soyeux, à la chaleur d'une peau mordorée, le brut, le froid d'un calice empli d'un reste de vin ?


Délaissée pour une gorgée. Elle n'en dira rien, parce qu'elle n'en aura pas le temps.
Baile s'exprime... Baile propose... Et elle dispose qui plus est, cueillant LE baiser.
Premier bouche à bouche qui laisse pantoise la Brune, ses yeux s'écarquillant au contact des lèvres qui se nourrissent des siennes.
Finalement, le Chevalier aura osé bien plus qu'elle ne l'eut pensé, entrainant la Nubienne dans un jeu initiatique, mettant par la même le feu aux poudres, car sous la bouche, la Femme s'embrase.
Mais avant... Avant de s'enflammer plus intensément, les mains viennent prendre appui sur les épaules qu'elles repoussent doucement, si peu que ses lèvres peuvent encore, s'avançant légèrement, sentir celles dont elles se sont défaite.


- Vous disiez vouloir proposer Chevalier... Quoi donc ? Un autre bain ? Si c'est cela, pourquoi vouloir attendre, alors que vous pourriez tout aussi bien venir vous plonger dans celui-ci... ?


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A chaque vie son début et sa fin.
" Mon agonie sera sans doute très longue, peut-être sans fin. Mais qui sait où le soleil se cache, la nuit ? Qui peut dire où les hommes se rendent lors de leur dernier voyage ?"
Baile
Pas un instant Giulia n'avait semblé effarouchée. Pas un instant la Baile n'avait senti le visage de la Nubienne se crisper sous le baiser, comme pour refuser, ou se protéger de quelque chose qu'on ne souhaitait pas. Elle comprit alors que les portes de la forteresse métissée lui seraient ouvertes, pour peu qu'elle sût y pénétrer sans en défoncer les battants et sans l'arrogance propre à d'innombrables vainqueurs.

Mais la Blanche n'était pas de cette engeance-là. Et pour de multiples raisons, la brune qui lui faisait face ne représentait pas un simple trophée de plus sur son tableau de chasse. Elle n'en avait pas rencontré beaucoup, des femmes qui la bouleversaient jusqu'au plus profond de son identité. Avec une autre, la Baile se serait imposée dans le bain. Avec Sathi, elle hésitait encore… Non pas parce que l'envie lui manquait, mais parce qu'en se jetant à l'eau, à tous les sens du terme, elle franchirait un pas dont elle ne maîtriserait pas les conséquences. Elle recula légèrement sous la poussée des mains.

Plaisir, Giulia, un autre plaisir… Mais peut-être vous le donnerai-je, en acceptant cette invitation si gentiment formulée, n'est-ce pas?…

Elle se redressa, sans réussir à détacher son regard du beau visage et de ce corps nu contre lequel ses sens ne pouvaient lutter.

Néanmoins, je vais d'abord parfaire ce magnifique tableau en vous apportant de quoi accompagner ce vin… Ne vous noyez pas en m'attendant, s'il vous plait.

Un peu d'ironie pour cacher que la situation la troublait plus que d'habitude. Il lui fallait reprendre la main, et donc reculer un peu, pour mieux sauter plus loin… Elle sortit de la pièce sans jamais quitter Giulia des yeux, mais lorsqu'elle ne fut plus dans le champ de vision de la Nubienne, elle laissa échapper un soupir, dont elle eut à peine conscience, et qui révélait la lutte implacable entre son esprit et ses désirs.

Elle se rendit dans la cuisine et fouilla dans un meuble, pour éviter de réfléchir. Mais lorsqu'elle eut sorti un plat et ce qui lui restait de fromage, elle s'adossa contre le mur et ferma les yeux. Vivre l'instant avait toujours été sa façon de faire, et aucune relation sexuelle ou amoureuse, si tant est qu'on pouvait employer ce mot en parlant de la Baile, ne l'avait rendue triste lorsqu'elle s'était achevée. Mais que se passerait-il lorsqu'elle franchirait ce pas avec Giulia?

Tout allait changer. En mieux ou en pire, mais tout allait changer. Car l'impact de l'acte charnel était indéniable sur les relations humaines, et la Blanche n'était pas sure de vouloir prendre le risque de perdre ce jeu de séduction avec la Nubienne, mais aussi son amitié…

Rhaaaa! Au diable hein?..

Elle prépara le plat, et délaça sa chemise tout en se morigénant à voix basse de ses craintes exacerbées. Lorsque la chemisa tomba au sol, elle s'attaqua au reste, et se retrouva rapidement nue. Elle désirait Giulia plus que tout. Depuis ce jour où la Nubienne avait donné le sein à Amadeus comme on créerait une oeuvre d'art. Elle irait jusqu'au bout de cette nuit, et y survivrait, si cette dernière devait s'avérer la seule passée avec l'objet de ses fantasmes.

Elle revint vers la salle d'eau, portant un deuxième verre et le plat de fromages, qu'elle déposa doucement sur le tabouret devenu table basse. Puis elle remplit les deux contenants, s'assit légèrement sur le rebord de la cuve et en offrit un à son hôte.

Vous ai-je manqué, Giulia? Ou à votre corps, peut-être? Buvons à cette nuit, voulez-vous...

Elle avala une gorgée de vin, posa son verra au sol puis, n'y tenant plus, enjamba la bassine et plongea dans l'eau encore chaude, à genoux de part et d'autre des cuisses de la métisse. Ses deux mains se posèrent sur les joues humides et les caressèrent doucement. Le regard de Giulia la brûlait intensément, aussi y échappa-t-elle en se penchant à nouveau pour l'embrasser, les doigts glissant le long du cou puis des bras, se calant au creux des hanches, avant qu'une main plus affamée ne remontât jusqu'à un sein.

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Sathi
La suite immédiate aurait pu être celle-ci :
Mains qui retiennent, doigts qui s'agrippent, tout ça pour ne pas voir la Baile échapper à ses griffes. Une raison : l'envie est là, ressentie au plus profond de son être, de l'attirer à ses lèvres une nouvelle fois, de le faire si fort qu'elle n'aurait aucun remord à la plonger, encore vêtue, dans cette eau chaude où elle baigne. Mais la jonction de l'esprit et du corps ne se fait pas, comme si elle n'avait plus la maîtrise du moindre de ses gestes.

Il n'en est qu'un qu'elle parvient à faire. Incontrôlé, car non voulu.
Douceur du geste, lorsque les mains quittent les épaules contre lesquelles elle a gardé appui. Les doigts demeurent... Trainent encore un peu sur l'étoffe empreinte d’une humidité légère. Et elle la laisse, qui s'échappe, causant plaisir. Et du plaisir, la Nubienne s'en est fait la promesse ce soir. Elle en prendrait... Plus encore, elle en jouirait... Avec, ou sans la contribution du Chevalier, quand bien même ce dernier avait pris en considération l'invitation qui lui avait été faite.

Léger mouvement dans l'eau dont les remous se font caresses. Les bras se croisent, prenant appui sur les bords de la cuve. Menton qui s'y plante alors que les tourmalines fixent celle qui vient de lui tourner le dos, prête à quitter la pièce. Quelques mots sont lancés, non pas pour la retenir davantage, au contraire... Plus vite partie, plus vite revenue, mais il lui fallait répondre au sarcasme.

- Me noyer ? Il n'y a pas de risque. Le seul qu'il puisse y avoir, c'est que de trop tarder à revenir, cette eau soit devenue froide...

Invitation à faire vite alors que son hôte disparaît. La Nubienne en profite pour reprendre une position confortable, s'emparant à nouveau de son verre au fond duquel subsiste encore un peu d'un rouge voluptueux. Elle l'achève dans l'attente d'un retour, les yeux rivés sur le cadre de la porte.
Et que se passera t-il ensuite ? Face à la tentation ? L’esprit harcèle de ses questions… Mais déjà Sathi en a une vague idée de réponse... Elle ne saurait résister trop longtemps à cette voix intérieure qui lui souffle de se laisser aller, qui l'invite à ne pas lutter contre le trouble qui s'insinue. Sathi ou la folie de se jeter, tête la première vers l'inconnu... Fera t-elle bien d'y répondre ? Elle le saurait sitôt chose faite. Mais pour l'heure, elle demeurait plutôt confiante.


Baile… Retour d’une tentatrice… Douce prédatrice qui la fait sortir de ses songes et la voilà qui dépose un verre vide ne pouvant s’empêcher de considérer la silhouette qui se mouve devant elle. Ce nu appréciable... Image provocante qui appelle au désir. La Brune Nubienne se redresse davantage dans son eau, captivée par l'approche. Seul moment où elle détache son regard de sur son hôte est pour voir de nouveau le nectar se déverser dans son contenant avant de s'en saisir, remerciant sans un mot... D'un simple signe de tête accompagné d'un sourire.

- Buvons oui ! A cette nuit...

    * Quant à savoir si vous avez eu le temps de me manquer... Je pourrai avoir la franchise, l'audace de vous dire que oui... Mais je m'en abstiendrai pour la simple raison qui est que j'aime voir en vous le doute s’immiscer . Interprétez mon silence comme il vous plaira Baile de Kestel… N‘est-ce pas chose à laquelle vous êtes habituée désormais ? *

Le bord du verre est porté aux lèvres. Elle s'abreuve la Nubienne de ce nectar que certains qualifient d'aphrodisiaque. Une... deux gorgées, avant d'être reposé et de faire place à celle qui s'invite enfin dans son bain.
Espace réduit, les cuisses de Sathi s'entrouvrent machinalement recevant en son creux le corps de son hôte qui s'approche aussitôt pour une nouvelle étreinte.
Lèvres et mains qui s'approprient à nouveau un corps qui s'offre sans mal.
Cou qui s'étire, peau qui frémit, reins qui se cambrent. La brune sous la main se met à gémir.
Serait-ce ça alors ? Ce plaisir un peu plus tôt évoqué... Celui qu'elle prétendait vouloir lui donner... Peut-être... ?


Si oui...
Ce soir, à elle, elle se donnerait...
Ce soir, pour elle, elle se damnerait...


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A chaque vie son début et sa fin.
" Mon agonie sera sans doute très longue, peut-être sans fin. Mais qui sait où le soleil se cache, la nuit ? Qui peut dire où les hommes se rendent lors de leur dernier voyage ?"
Baile.
Léger mouvement des jambes brunes qui voudraient s'écarter, alors sans lâcher le sein, la Baile se positionne autrement, plaquant gentiment les cuisses de la Nubienne contre les bords de la cuve. Les gémissements que les caresses de sa main provoquent enivrent la Blanche plus sûrement que tous les vins de Bourgogne et même d'Anjou réunis.

Elle avait passé des jours et des heures, en taverne, à maitriser ses mots, à maitriser son corps. Devant Giulia, devant tous les autres, pour ne pas lui faire peur, pour ne pas se dévoiler. Mille fois elle avait déshabillé la Nubienne du regard, mille fois elle avait été celle qui l'avait sortie de sa réserve, de ses souvenirs, et qui l'avait fait jouir. Elle avait imaginé ses gémissements, doux, forts, des râles, mais aucun n'avait eu l'intensité de ceux, réels, qu'elle faisait naitre en cet instant.

Les dernières défenses de la forteresse orientale venaient de céder. La Baile le sentait, dans ce corps qui vibrait au contact du sien. Elle le voyait, dans ses yeux sans fond qui brillaient comme pour l'inviter à ne pas rebrousser chemin. Ce soir, elle deviendrait Alexandre. Et ce soir, elle lançait la bataille d'Italie et de Nubie, pour annexer Giulia-Sathi à l'empire de ses sens. Et pas que pour une nuit.

Presque avidement, la seconde main rejoint la première, savourant la rondeur des seins en des gestes lents mais fermes. Irrémédiablement attirée par l'ouverture des lèvres qui lui font face, la Baile y lance le grappin de sa langue et les troupes incontrôlées de son désir. L'assaut est long, l'avancée est profonde. La conquête ne se fait pas sans pertes des deux côtés, et la Blanche lâche un unique gémissement qui trahit la force de la résistance qu'on lui oppose.

Alors elle change de stratégie, et tout en s'accoudant sur le rebord de la cuve, rappelle ses troupes et retire sa langue, pour mordiller doucement les lèvres et repousser une éventuelle contre-offensive. Le corps se replie vers l'arrière, légèrement adossé contre l'intérieur de la bassine, et la main quitte enfin le sein pour disparaitre sous l'eau bien moins chaude maintenant que le désir qui enflamme l'esprit et le corps du chevalier.

Traçant leur chemin le long du ventre qui s'anime à leur contact, les doigts se posent enfin sur une cuisse, avant d'affermir leur prise, à grand renfort de paume et de caresses. Le terrain n'est pas encore tout à fait conquis, et il faut la jambe intercalée de la Baile pour maintenir les portes de la citadelle ouvertes. Insidieusement, les doigts fendent l'eau pour se rapprocher de leur cible finale, tandis que leurs homologues à l'air libre se glissent doucement dans les cheveux, étrangement rassurants au moment de l'impact.

Dites-moi oui, Giulia…

Les mots sont murmurés aussi fort que le désir de la Baile est criant. Et les doigts, eux, se font pressants entre les cuisses de la Nubienne. Parce qu'en véritable conquérant du corps, la Blanche ne veut pas pénétrer de force, mais attend le drapeau blanc qui signerait sa victoire absolue...
Sathi
    [ Fais-moi l'amour je t'en supplie...
    Comme tu veux, tu peux me prendre, me câliner,
    me posséder, me violenter.
    Je suis à toi, Ta chose, Ta possession, Ton bien, Ta
    conquise,... Ta soumise ]*


    Cette nuit au moins...


L'assaut fait rage et le corps cède peu à peu sous l'ardent désir de l'assaillant. La Nubienne est là de capituler... Bientôt.
Ses défenses, ce soir, contrairement à tous ces autres jours passés en la compagnie de la Blanche, sont amoindries, voire même inexistantes.
La lutte prendra fin, entre ses bras qui l'étreignent, sous ses mains qui la visitent.
Corps et lèvres se soumettent déjà...

Conquise ? Captive ?
Pas encore pour se sentir totalement soumise.
Sathi se fait pourtant docile, répondant sans aucune opposition.
Elle abdique, doucement, mais surement... S'abandonne comme autrefois, lorsqu'elle se trouvait sous l'emprise d'une paire de mains masculines. Les lèvres s'entrouvrent, et la langue vient goûter celle qui s'immisce en sa bouche. Aux mains errantes et affamées, elle offre ses rondeurs vallonnées, ses jardins, ses charmes luxuriants.
Quel plus beau présent qu'un corps qui se cambre, un désir qui prend de l'ampleur et qui se dévoile au travers des rondeurs affriolantes qui s'affirment.


Son corps, terres jusqu'à présent inviolables, prend feu. Brasiers ardent qui s'intensifie au creux de ses reins. Conquise ? Elle l'est désormais, guidant l'hôte, plus que l'ennemi, par ses soupirs de bien-être. Le corps tremble, non pas de peur, mais de plaisir. Mains qui descendent, partant à l'aventure, prêtes à découvrir les terres plus profondes que peu ont été en mesure de visiter. Trésor bien gardé qu'elle s'apprête à partager avec la Baile.

Baile, Chevalier détenteur du "sésame". Ne manque que la formule pour que les portes s'ouvrent. Une formule et un peu de la force d'une jambe qui vient plaquer la sienne contre les bords de la cuve. Et c'est à ce moment que s'offre l'esgourde. La tête se renverse légèrement, les doigts de l'assaillant perdus dans la noirceur de sa chevelure. Quelques mots se font entendre... La réponse se faisant en premier lieu silencieuse, donnant l'impression d'une réflexion. Le conquérant s'affaiblirait-il donnant là le choix, à la femme conquise de tomber définitivement sous son emprise ?


    * Que je vous dise quoi Baile ? Ce "oui" que vous voulez tant entendre ? *


Le visage se tourne pour faire face à celui qui se trouve à proximité. Si près, qu'elle peut sentir le souffle de chaque expirations venir le lui caresser. Les tourmalines croisent le regard noisette qui pèse sur elle, porteur de cette presque supplication qui se sera étalée jusqu'au son de sa voix.

Ce "oui" tant attendu, il est là, juste au bord des lèvres de l'Italo-Nubienne. Un simple mot qui ne viendra pas, et ce, pour l'unique raison qu'il n'est pas nécessaire de le prononcer. L'acceptation sera toute autre.
Conquise, Sathi se fait guide et il est une main qui doucement plonge sous l'eau, venant étreindre celle de la Blanche. Les doigts se resserrent sur leurs homologues, qui dirigent vers l'antre convoitée.


- Soyez la bienvenue Baile, dans les profondeurs de mon Empire...

Au même titre que ceux de Baile, les mots son murmurés, au bout desquels une respiration qui se fait haletante. Le coeur palpite, le bas du ventre appelant à l'assouvissement du désir...


    * Ne vous faites pas prier... Puisque les portes vous sont désormais ouvertes... Entrez ! *



*Extrait de Cupidon et Psyché

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A chaque vie son début et sa fin.
" Mon agonie sera sans doute très longue, peut-être sans fin. Mais qui sait où le soleil se cache, la nuit ? Qui peut dire où les hommes se rendent lors de leur dernier voyage ?"
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