Karyl
Travailler.. Dormir... Travailler... Dormir... Travailler... manger un peu...travailler... Dormir... et travailler encore. La semaine avait été pour le moins éprouvante pour le jeune Karyl occupé à maintenir à flot la ferme du vieux George tombé malade quelques jours plus tôt. Les poumons avait dit le médicastre. Du repos complet pendant une semaine au moins. Le vieil homme avait ronchonné longuement comme à son habitude traitant l'homme de sciences d'ignorant et d'incapable mais la faiblesse de son vieux corps avait eu raison de sa volonté à se lever. Ordonnant à Karyl de venir près de lui, il lui avait alors demandé de s'occuper du bétail et de ne surtout pas laisser les cultures pourrir accompagnant sa requête d'une ribambelle de mots bien colorés qui avait faire sourire l'enfant malgré lui. Bien qu'il ne cessait de râler après ce vieux rustre, le petit blond devait reconnaitre que quelque part il s'y était attaché. Après tout, ce vieux grincheux était la seule famille qu'il avait jamais eu et même s'il n'était pas un modèle en matière de douceur, il lui avait offert un toit au dessus de la tête et une chance de ne pas finir sa courte vie prématurément au fond d'un ruisseau, alors karyl avait obéit sans rechigner, il pouvait bien faire ça...
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Faut dire qu'il était pas bien épais le Karyl quand le vieux George l'avait surpris en train de lui voler quelques épis de maïs quelques mois auparavant. La fatigue et le manque de sommeil aidant, le p'tit ne s'était pas débattu longtemps quand la main du fermier l'avait choppé par le haillon qui lui servait de chemise. Et puis, au lieu de lui foutre une rouste comme tant d'autres l'auraient fait, le vieux bougre s'était contenté de le détailler de la tête aux pieds avant de le lâcher en lui demandant s'il était capable de surveiller une vache et de porter de l'eau. Sans même attendre de réponse l'homme s'en était retourné vers la bâtisse tout en maugréant contre les manières de la jeunesse actuelle, laissant ainsi derrière lui un Karyl pantois qui ne tarda cependant pas à lui emboiter le pas.
- J'reste deux-trois jours pas plus, l'temps d'me r'poser un peu c'est tout! Pas question de d'venir le larbin d'service" s'était écrié l'enfant en rattrapant le vieil homme. C'est c'qu'on verra! En attendant tu peux dormir là.., s'était contenté de lui répondre le vieux sagouin en désignant une sorte de petit cabanon en bois tombant en ruines. L'enfant avait regardé le taudis d'un air septique mais à choisir entre ça et rien, son choix fut vite fait. Et voilà que presque trois mois plus tard, force était de constater que le petit rebelle était toujours là et que le cabanon avait retrouvé une nouvelle jeunesse.
A l'écouter le vieux George n'était pas toujours facile à vivre mais cette vie lui convenait plutôt bien. Il partageait ses journées entre le travail à la ferme et les quelques moments de libertés que le vieil homme lui accordait à condition qu'il ne traine pas n'importe où et ne rentre pas trop tard. Moments privilégiés où l'enfant partait ainsi à la découverte du monde alentour, apprenant à chasser en forêt avec Louis, le fils du boucher ou encore à pêcher avec Marcel et son cousin Pierre à qui il manquait une jambe à cause de la guerre. A d'autres moments il allait à l'église harceler le curé pour que ce dernier lui apprenne à lire et à écrire. "Tu t'fras toujours marché d'ssus p'tit si tu peux pas t'démerder seul et si t'sais pas d'quoi tous les papelards ils causent" lui avait dit un jour un vagabond en montrant un parchemin expliquant les lois dans la grande ville de Paris. Karyl avait passé un petit bout de temps avec ce voyageur rencontré au détour d'un menu larcin. Ce dernier semblait avoir fait au moins dix fois le tour du monde et avait toujours une anecdote à raconter quelque soit le sujet abordé. L'était pas resté longtemps dans le coin ceci dit, les maréchaux l'avaient rattrapé, mais il avait su émerveiller Karyl et lui donner l'envie de tout savoir et de découvrir le monde. Surement pour ça qu'il avait suivit Arnaud si facilement quelques temps plus tard d'ailleurs.
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Le travail à la ferme continuait donc pour Karyl. Cependant, bien qu'épuisé, l'enfant avait passé beaucoup de temps à s'occuper de George et cette attention avait certainement touché le vieil homme bien plus qu'il ne l'avouerait jamais car un matin, alors qu'il commençait à aller mieux, ce dernier avait demandé au laitier d'aller passer une annonce à la mairie pour prendre un saisonnier. "T'es trop p'tit pour l'faire" s'était justifié le malade d'un ton sec devant Karyl. Ce dernier avait alors sourit avant de filer bien vite vaquer à ses occupations. Ils n'étaient pas bien riche et payer un saisonnier, même pour une journée, représentait beaucoup d'argents, surtout que le George était pas exactement ce que l'on pourrait appeler quelqu'un de dépensier... Aussi ce geste marqua beaucoup l'enfant bien qu'il n'en montra rien. Bien trop fier l'un comme l'autre, les deux compères n'allaient tout de même pas tomber dans le sentimentalisme.
C'est pourquoi, ce jour là Karyl eut tout loisir de vaquer à ses occupations personnelles tandis que le vieux George continuait de se reposer tranquillement à la ferme. C'était là l'occasion rêvée d'aller trouver Félina pour la convaincre de passer la journée à lui apprendre le maniement des dagues. Elle lui avait rappeler dans sa lettre quelques jours plus tôt qu'elle n'avait guère changé d'avis, aussi c'est un air confiant et sa toute nouvelle dague à la ceinture offerte par le colosse que l'enfant quitta la ferme, le pas vif, décidé à en découvre avec les cibles qui se dresseraient sur sa route.
Il n'avait pas longtemps à marcher pour atteindre le centre du village, tout au plus un petit quart d'heure, dix minutes en pressant un peu le pas. Il n'avait juste qu'à faire un petit détour par le marché pour aller acheter une nouvelle faux et il aurait ensuite tout le reste de la journée rien que pour lui.
Alors qu'il arrivait à l'abord du marché, il se voyait déjà lançant les armes, qui, bien entendu atteignaient toutes leurs cibles du premier coup. Cette pensée étira d'un large sourire les lèvres du garçon alors qu'il pénétrait dans marché.
Son passage y fut pour le moins bref. Il était encore relativement tôt et de fait, il n'y avait encore que peu de monde à déambuler entre les allées. Le forgeron était déjà là et en plus de cela, la faux commandé deux jours auparavant était prête. L'outil en main, le blondinet s'en alla donc chercher la dagueuse chez elle...
Mais subitement il s'arrêta, une mine perplexe chassant son sourire. Où était-elle descendu au faite durant son séjour à Saumur? Karyl se maudit tout à coup, frappant du pied le sol... Quel sombre idiot, il avait oublié de lui demander où il pourrait la trouver... il avait l'air fin tiens, avec sa faux sans savoir ou aller à présent.
Réfléchit karyl.. réfléchit... se dit-il pour lui même et soudain un éclat brilla dans ses yeux. La volière!!! mais bien sur, s'écrit-il en retrouvant toute sa fougue enfantine. Faisant attention de ne rien perdre en chemin le blondinet se mit alors à courir en direction de la volière municipale. Les pigeons on ne sait pourquoi arrivaient toujours à trouver tout le monde sans le moindre problème alors autant en profiter. Il passa ainsi rapidement devant les gardiens qu'il salua d'un large sourire puis monta les quelques étages qui le séparaient encore des oiseaux. Arrivé au sommet il prit une des feuilles de parchemins présentes sur une petite table non loin des cages, trempa la plume dans l'encrier et commença à écrire :
Je t'attendrais devant la mairie.... tu viens hein?
K.
Fier de lui, trouvant d'ailleurs qu'il faisait de plus en plus de progrès, le jeune garçon se saisit d'un volatil à la patte duquel il attacha la lettre puis le fit s'envoler en lui ordonnant bien de trouver la féline.
Un petit sourire orna le visage de l'enfant alors que le volatile disparaissait déjà de son champs de vision. Ni une, ni deux, Karyl redescendit quatre à quatre les marches de la volière, passa à nouveau en trombe devant les gardes puis après quelques minutes d'une course folle arriva enfin tout essoufflé devant les marches de la mairie sur lesquels il s'assit. *Plus qu'a attendre*, pensa t-il tout en scrutant les alentours s'attendant déjà à voir se profiler la jeune femme à l'horizon.
Quelques minutes seulement s'étaient écoulées depuis qu'il était arrivé sur le parvis de la mairie mais déjà une pointe d'ennui se fit sentir. le Blondinet sorti alors la dague, se rappelant au passage avec fierté la façon dont il l'avait obtenu. "La première dague c'est sacrée" dit il pour lui même toute en la fixant. Il se voyait déjà dans un dizaine d'année, chevauchant en tête d'une troupe de mercenaire cette dague toujours à son flan alors qu'il était devenu un grand guerrier.
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un simple gamin des rues...
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Faut dire qu'il était pas bien épais le Karyl quand le vieux George l'avait surpris en train de lui voler quelques épis de maïs quelques mois auparavant. La fatigue et le manque de sommeil aidant, le p'tit ne s'était pas débattu longtemps quand la main du fermier l'avait choppé par le haillon qui lui servait de chemise. Et puis, au lieu de lui foutre une rouste comme tant d'autres l'auraient fait, le vieux bougre s'était contenté de le détailler de la tête aux pieds avant de le lâcher en lui demandant s'il était capable de surveiller une vache et de porter de l'eau. Sans même attendre de réponse l'homme s'en était retourné vers la bâtisse tout en maugréant contre les manières de la jeunesse actuelle, laissant ainsi derrière lui un Karyl pantois qui ne tarda cependant pas à lui emboiter le pas.
- J'reste deux-trois jours pas plus, l'temps d'me r'poser un peu c'est tout! Pas question de d'venir le larbin d'service" s'était écrié l'enfant en rattrapant le vieil homme. C'est c'qu'on verra! En attendant tu peux dormir là.., s'était contenté de lui répondre le vieux sagouin en désignant une sorte de petit cabanon en bois tombant en ruines. L'enfant avait regardé le taudis d'un air septique mais à choisir entre ça et rien, son choix fut vite fait. Et voilà que presque trois mois plus tard, force était de constater que le petit rebelle était toujours là et que le cabanon avait retrouvé une nouvelle jeunesse.
A l'écouter le vieux George n'était pas toujours facile à vivre mais cette vie lui convenait plutôt bien. Il partageait ses journées entre le travail à la ferme et les quelques moments de libertés que le vieil homme lui accordait à condition qu'il ne traine pas n'importe où et ne rentre pas trop tard. Moments privilégiés où l'enfant partait ainsi à la découverte du monde alentour, apprenant à chasser en forêt avec Louis, le fils du boucher ou encore à pêcher avec Marcel et son cousin Pierre à qui il manquait une jambe à cause de la guerre. A d'autres moments il allait à l'église harceler le curé pour que ce dernier lui apprenne à lire et à écrire. "Tu t'fras toujours marché d'ssus p'tit si tu peux pas t'démerder seul et si t'sais pas d'quoi tous les papelards ils causent" lui avait dit un jour un vagabond en montrant un parchemin expliquant les lois dans la grande ville de Paris. Karyl avait passé un petit bout de temps avec ce voyageur rencontré au détour d'un menu larcin. Ce dernier semblait avoir fait au moins dix fois le tour du monde et avait toujours une anecdote à raconter quelque soit le sujet abordé. L'était pas resté longtemps dans le coin ceci dit, les maréchaux l'avaient rattrapé, mais il avait su émerveiller Karyl et lui donner l'envie de tout savoir et de découvrir le monde. Surement pour ça qu'il avait suivit Arnaud si facilement quelques temps plus tard d'ailleurs.
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Le travail à la ferme continuait donc pour Karyl. Cependant, bien qu'épuisé, l'enfant avait passé beaucoup de temps à s'occuper de George et cette attention avait certainement touché le vieil homme bien plus qu'il ne l'avouerait jamais car un matin, alors qu'il commençait à aller mieux, ce dernier avait demandé au laitier d'aller passer une annonce à la mairie pour prendre un saisonnier. "T'es trop p'tit pour l'faire" s'était justifié le malade d'un ton sec devant Karyl. Ce dernier avait alors sourit avant de filer bien vite vaquer à ses occupations. Ils n'étaient pas bien riche et payer un saisonnier, même pour une journée, représentait beaucoup d'argents, surtout que le George était pas exactement ce que l'on pourrait appeler quelqu'un de dépensier... Aussi ce geste marqua beaucoup l'enfant bien qu'il n'en montra rien. Bien trop fier l'un comme l'autre, les deux compères n'allaient tout de même pas tomber dans le sentimentalisme.
C'est pourquoi, ce jour là Karyl eut tout loisir de vaquer à ses occupations personnelles tandis que le vieux George continuait de se reposer tranquillement à la ferme. C'était là l'occasion rêvée d'aller trouver Félina pour la convaincre de passer la journée à lui apprendre le maniement des dagues. Elle lui avait rappeler dans sa lettre quelques jours plus tôt qu'elle n'avait guère changé d'avis, aussi c'est un air confiant et sa toute nouvelle dague à la ceinture offerte par le colosse que l'enfant quitta la ferme, le pas vif, décidé à en découvre avec les cibles qui se dresseraient sur sa route.
Il n'avait pas longtemps à marcher pour atteindre le centre du village, tout au plus un petit quart d'heure, dix minutes en pressant un peu le pas. Il n'avait juste qu'à faire un petit détour par le marché pour aller acheter une nouvelle faux et il aurait ensuite tout le reste de la journée rien que pour lui.
Alors qu'il arrivait à l'abord du marché, il se voyait déjà lançant les armes, qui, bien entendu atteignaient toutes leurs cibles du premier coup. Cette pensée étira d'un large sourire les lèvres du garçon alors qu'il pénétrait dans marché.
Son passage y fut pour le moins bref. Il était encore relativement tôt et de fait, il n'y avait encore que peu de monde à déambuler entre les allées. Le forgeron était déjà là et en plus de cela, la faux commandé deux jours auparavant était prête. L'outil en main, le blondinet s'en alla donc chercher la dagueuse chez elle...
Mais subitement il s'arrêta, une mine perplexe chassant son sourire. Où était-elle descendu au faite durant son séjour à Saumur? Karyl se maudit tout à coup, frappant du pied le sol... Quel sombre idiot, il avait oublié de lui demander où il pourrait la trouver... il avait l'air fin tiens, avec sa faux sans savoir ou aller à présent.
Réfléchit karyl.. réfléchit... se dit-il pour lui même et soudain un éclat brilla dans ses yeux. La volière!!! mais bien sur, s'écrit-il en retrouvant toute sa fougue enfantine. Faisant attention de ne rien perdre en chemin le blondinet se mit alors à courir en direction de la volière municipale. Les pigeons on ne sait pourquoi arrivaient toujours à trouver tout le monde sans le moindre problème alors autant en profiter. Il passa ainsi rapidement devant les gardiens qu'il salua d'un large sourire puis monta les quelques étages qui le séparaient encore des oiseaux. Arrivé au sommet il prit une des feuilles de parchemins présentes sur une petite table non loin des cages, trempa la plume dans l'encrier et commença à écrire :
Je t'attendrais devant la mairie.... tu viens hein?
K.
Fier de lui, trouvant d'ailleurs qu'il faisait de plus en plus de progrès, le jeune garçon se saisit d'un volatil à la patte duquel il attacha la lettre puis le fit s'envoler en lui ordonnant bien de trouver la féline.
Un petit sourire orna le visage de l'enfant alors que le volatile disparaissait déjà de son champs de vision. Ni une, ni deux, Karyl redescendit quatre à quatre les marches de la volière, passa à nouveau en trombe devant les gardes puis après quelques minutes d'une course folle arriva enfin tout essoufflé devant les marches de la mairie sur lesquels il s'assit. *Plus qu'a attendre*, pensa t-il tout en scrutant les alentours s'attendant déjà à voir se profiler la jeune femme à l'horizon.
Quelques minutes seulement s'étaient écoulées depuis qu'il était arrivé sur le parvis de la mairie mais déjà une pointe d'ennui se fit sentir. le Blondinet sorti alors la dague, se rappelant au passage avec fierté la façon dont il l'avait obtenu. "La première dague c'est sacrée" dit il pour lui même toute en la fixant. Il se voyait déjà dans un dizaine d'année, chevauchant en tête d'une troupe de mercenaire cette dague toujours à son flan alors qu'il était devenu un grand guerrier.
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