Detresse ou Allegresse...Quand une gitane décide de boire...

La gitane commençait a sentir son sang dilué d'alcool, la chaleur montant de plus en plus dans ses joues. Elle laisse tomber son châle qui la gène et lui donne chaud. Elle commence a s"agiter. La tantine et sa voisine sont bien calmes oui c'est elle qui ne tient plus en place.
Pas d'ambiance, le bruit s'est comme envolé, personne, seule, même en taverne pas moyen de se défouler.
Son souffle s'accélère et elle regarde autour d'elle. Ou qu'il est le tavernier? Si même lui n'était pas la pour qu'elle se défoule... Elle implosait.

- Bordel!

Elle lacha ce mot plein de colere, comme un cri venu de ses entrailles. consciente des regards de sa tante et de sa voisine elle se ravise et esquisse un sourire.

- Ben il a disparu le tavernier alors... Il a du chercher sa réserve de bibine...

Une fine sueur perlait a son front et elle se sentait oppressée, elle n'était plus habituée a boire; surtout pas des liqueurs aussi fortes mais qu'importait... Elle s'en fichait bien!

- Taveeeeeeeeeernieeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeer

Cria t'elle accompagné d'un rire, quitte a être regardée autant que ce soit pour quelque chose, personne ne la ramènerait a la raison de toute manière, pas ce soir, ce soi elle serait une ivrogne jusqu'au bout.
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Un regard en coin. La boutanche est là.

Si le tavernier ne vient pas à elles ... elle ira à la bouteille. Les mains à plat sur le comptoir, elle se hisse d'un coup de rein précis et s'y retrouve assise. Ou comment bousiller une paire de braies neuves. Etonnant comme elle retrouve ses vieux réflexes. Se pencher un peu ... tendre la main ... et voilà la belle entre sa main.

Restant dans cette position, elle interpelle ses voisines.

C'est y qu'vous aimeriez boire un verre ? ... enfin encore un ? C'est la tournée du patron sourit elle en débouchant la précieuse.

Attia rigole toujours et regarde sa blonde voisine s'agiter également. Ah enfin quelqu'un qui bouge. Elle la regarde se hisser sur le comptoir pour attraper la bouteille. Elle rit de plus belle les bras levés en signe de victoire.

C'est y qu'vous aimeriez boire un verre ? ... enfin encore un ? C'est la tournée du patron

- OUiiiiiiiiiiii

Hurle t'elle. Encore encore a boire, la nuit ne fait que commencer. Elle tend son verre a la blonde le sourire aux lèvres.

- servez moi donc chère amie! Puisque ce tavernier ne veut pas prendre ses fonctions, nous nous passerons de lui.

Sa voix est plus forte et sa tête tourne légèrement déjà. Une douce ivresse commence a s'élever en elle.

- A boire, A boire!!!
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Le petit prenait toujours son temps pour répondre. Bordel de Dieu il n'y avait pas a réfléchir entre pioncer au fond d'une taverne et avoir la possibilité de se faire une minette et son blé. Une veine commençait a saillir sur son front, il serrait les poings.
Du bruit venait de la salle, le tavernier y reconnut la voix de la brunette qui se mettait a hurler de tous les diables.

- Bordel, la voila qui s'met a gueuler maintenant! Bon alors? j'vais pas prendre racine, la gueularde tu te la fais ou pas?

Il se leva et toisa le lascar d'un œil mauvais, un rictus d'énervement faisant trembloter sa lèvre inférieure.
Le petit restait immobile, silencieux, et il avait l'impression qu'il arborait le sourire insolent des jeunes si sûrs d'eux.

- Espèce de minable petit enfoiré! Si j'avais su que fréquenter ta mère me mettrait un tel avorton entre les pattes...

Il se leva de son tabouret d'un bond, avant de se diriger vers la porte par laquelle il était entré.

- Tu peux déjà signer à la mine, avec c'que t'y gagneras pt'etre bien que tu pourras de payer ta bouffe et ta gnôle!

Il sortit fulminant, claquant la porte derrière lui.
Il était très énervé et retrouver la blonde sur son comptoir et la même affreuse lui gueulant après n'arrangeait pas ses affaires.

- Non mais c'est pas bientôt fini ce raffut, vous allez faire peur a ma clientèle! Et vous la descendez de mon comptoir!

Il pesta avant de prendre son torchon et de nettoyer dans un réflexe nerveux. Il repensait a la bourse , si seulement ce jeune ingrat avait décidé de se bouger le train, il supporterait mieux la brunette en la figurant délestée de ses écus. Il plongea des yeux plein de colère dans ceux de la brunette.

- Vous voulez a boire? Eh bien vous allez en avoir!

Tant qu'a faire le travail lui même, il allait le faire, la manouche ne demandait qu'a boire après tout.
Il se baissa et sortit de sous son comptoir un petit tonneau qu'il perça vite fait.

- Z'allez m'en dire des nouvelles tiens!

Cette gnôle, elle n'y tiendrait pas longtemps. Il sourit avant de servir un verre aux deux demoiselles.

Elle commençait a s'amuser, il fallait que le tavernier vienne percer son nuage.

- Non mais c'est pas bientôt fini ce raffut, vous allez faire peur a ma clientèle! Et vous la descendez de mon comptoir!

Elle le regarda avec dédain avant de se hisser a son tour sur le comptoir.

- tssss on descendra pas ! on y est on y reste! sers nous encore a boire au lieu de rouspéter ! ta clientèle est toute endormie aussi!

Assise a coté de la blonde elle se met a rire moqueusement en regardant le tavernier qui la dévisage.

- Mais c'est qu'on dirait qu'il aimerait me dévorer le bougre! t'a pas un peu fini de me zieuter? t'es trop vieux et je suis pas encore bourrée!

Elle repartit d'un grand rire.

- Vous voulez a boire? Eh bien vous allez en avoir! Z'allez m'en dire des nouvelles tiens!

Elle le regarda sortir son tonneau spécial un sourcil haussé.

- ah bah voila, enfin coopératif!! vas y sers nous donc!
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Le vieux était arrivé, avait causé et comme d'habitude s'était énervé tout seul. La rengaine de la mine il l'avait entendue un nombre incalculable de fois, toujours pareil, tout en bouche.
Il sourit en regardant le vieux rougir et sortir de la salle en claquant la porte et en jurant.
Il passa une main nonchalante dans ses cheveux. Une brunette... Il passa les doigts dans son bouc naissant. Après tout il n'avait rien a faire. Elle gueulait de tous les diables, et si c'était une mégère? Non , le vieux avait dit pas trop mal, mais après on pouvait discuter de son gout et de son appréciation de la beauté féminine. combien de thons et de cageots il avait vu défiler dans le lit du vieux. Il inspira. Oui si elle était jolie ça l'intéresserait il avait besoin d'exercice. Il sourit avant de se diriger de son pas nonchalant jusqu'à la sortie pour rejoindre la salle principale.
Il put apercevoir une chevelure sombre nouée d'un foulard rouge, un châle qui tombe.
Une femme de caractère a n'en pas douter. Il lève un sourcil... elle parle fort tout de même, et elle sait rire...

Son visage lui est encore inconnu, mais son corps est déjà attirant. La voila qui se hisse sur le comptoir, qui se retourne.
Il penche la tète sur le coté pour apprécier. Elle est belle cela va sans dire, de grand yeux en amande, ce front fier, cette bouche. Son châle est tombé a point il peut admirer un décolleté fort intéressant. Elle est bien attifée, a la mode bohème... hummm manouche?

Son œil se porte sur sa besace, la bourse y est elle cachée? ce beau bout de femme était a elle seule une affaire, une femme de tempérament comme elle devait cacher une tigresse les chandelles éteintes. Si en plus elle est riche.

Il sourit et se rapproche doucement. Elle rit, elle enquiquine le vieux, bien fait pour sa gueule. Il se baisse ramasse son châle et se rapproche. Il se fiche devant elle capte son regard.

- ceci est a vous je pense...

Il lui tend le châle. Ses yeux se posèrent rapidement sur la blonde créature, pas aussi jolie, mais si elle était consentante, il refuserait pas. Il revient sur la brunette et la dévisage ses yeux appréciant la beauté des traits de la proie qu'il a choisi pour la soirée.

Elle transpire un peu, et l'alcool commence a lui chauffer la poitrine. Elle regardait toujours le tavernier qui servait la gnôle a la quelle elle avait hate de gouter. Il faisait rire ce tavernier, sa mine pas nette et ses jurons nerveux la faisaient rire.
Une voix devant elle attire son attention.

- ceci est a vous je pense...

Elle se retourne et regarde qui s'adresse a elle. Son rire s'estompe son visage se fige. Un jeune homme, brun, grand, et il ressemble tant a dagui, le regretté moustique, cousin adoré, maitre du vago mandragore.

Elle inspire et sourit en tendant la main pour récupérer le châle qu'elle pose a coté d'elle sur le comptoir.

- Hummm oui c'est a moi en effet... Je vous remercie.

Elle le dévisage, il ressemble certes beaucoup a dagui, mais il est plus fort, moins malingre, mais cet œil brillant, cet air nonchalant, elle hausse les sourcils, ça lui plait.

- Permettez moi de vous offrir un verre...

Se retournant vers le tavernier avec un sourire narquois

- Le gentil tavernier allait justement nous servir une gnôle de qualité!

Elle saisit un verre et lui tendit.

- A la santé de Attia ! Sasto!

Elle rit du peu de modestie qu'elle affichait mais qu'importe, elle s'en fichait, il lui fallait s'oublier.
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Lucine sort de sa rêverie... Elle s'y croyait, ça braillait comme au bon vieux temps où tous les vagos étaient en cercle autour du feu. Sauf que là, ils sont chez les payos, et ceux-là ne lui disent rien de bon.
Elle repense à son frère, Attia est grande, elle n'est pas sa fille, mais Lucine serre les dents lorsque le jeune homme s'approche d'elle. Alors la gnole puante du vieux, elle n'y touchera pas... Pas le jour, pas l'heure, pas l'endroit, elle tirerait bien Attia de là, l'entrainerait bien à la Casa, chez eux... même si tout n'est pas encore en place.
Après tout Attia n'est pas née de la dernière pluie non plus, elle doit bien elle aussi avoir une dague ou deux à la ceinture, et elle sait qu'elle tient bien l'alcool, bien mieux qu'elle même, qui de plus en plus s'abstient devant les payos.
Et puis, Attia est tsigane.... Femme tsigane, qu'on regarde et qu'on ne touche pas. Lucine ne peut s'empêcher de repenser à sa propre fille, élevée chez les payos, et qui s'est perdue par manque de fierté... Mais ce jeune homme qui s'approche de Attia est fort séduisant, trop séduisant, dangereusement séduisant...
Attia, se joue t'elle de lui ou est-ce l'inverse ?
Bon sang Attia, tu t'attaques à un gros morceau, mais lui n'a pas l'air de savoir que derrière une tsigane, il y a forcément toute une famille, armée jusqu'aux dents, et qu'il ne serait pas le premier à regretter d'avoir sali leur orgueil.

Elle lui offrait un verre a sa santé, cette damoiselle semblait bien sure d'elle. Il hausse un sourcil et s'approche, s'accoude au comptoir et jette un oeil moqueur au vieux qui est en train de se faire hurler dessus.
Il a vite fait de déposer devant lui un verre, le vœux le lorgne comme s'il attendait quelque chose. Il détourne le regard saisissant son verre avant de reposer le regard sur la brunette.
Elle est bien jolie, et derrière ses faux airs innocents elle cache un tempérament qu'il devine brulant. Il y a pourtant dans son regard de la mélancolie, qu'elle essaie de cacher derrière l'alcool et le rire.
Il pose un œil sur la vieille a coté, pas de doute, ce sont des tsiganes. La vieille le lorgne aussi mais semble perdue dans ses pensées. Il hausse les épaules et lève son verre un petit sourire adressé a la brune.

- Eh bien a votre santé Attia...

Il rapproche son nez du verre plissant le nez avant de se forcer a boire un peu. Le vieux avait sorti sa spéciale, il fallait qu'il feigne la modération.
Une gorgée plus tard il repose des yeux sombres sur la belle, ses doigts se perdant un instant dans ses cheveux.

- Attia... un bien beau prénom, que fait un bel oiseau comme vous par ici? Je n'ai jamais eu le plaisir de vous croiser...

Son œil se déplace sur le vieux rouge tomate, un sourire moqueur décoche au vieux qui nettoie maintenant avec frénésie.

Attia venait de se saisir de son verre. Cet alcool lui était inconnu, il sentait fort . Qu'importe, elle allait pas se débiner au dernier moment. Son nouveau voisin lève son verre, elle fait pareil, se tournant également vers Lucine et la blonde leur faisant signe de l'accompagner.
Une dernière inspiration et elle avale d'un trait le verre. ça lui traverse la poitrine, brulant sa gorge jusqu'à son estomac. Elle souffle un air exhalant l'alcool.

- La vache, il est fort ton alcool tavernier!

Des petites larmes se forment a ses yeux et elle part d'un grand rire.

- J'ai peut être présumé du degré de ta gnôle.

Elle regarde le brun jeune homme qui murmure son prénom. Elle sourit doucement. Le bellâtre paraissait pas bien vieux, ptetre le même age qu'elle. Elle se perdait dans la finesse de ses traits, son regard obscur, sa chevelure d'ébène. Il ne ressemblait en aucun point au prince blond aux yeux clairs qui avait habité ses rêves. Elle sourit, revenons en aux valeurs sures, j'ai jamais aimé les blonds d'ailleurs, pensa t'elle. Vilain mensonge que plus personne ne viendra démentir, enfin... jusqu'au prochain blond. Cette pensée la fit sourire encore.

- Attia... un bien beau prénom, que fait un bel oiseau comme vous par ici? Je n'ai jamais eu le plaisir de vous croiser...

Elle soupira en se redressant mollement, un coude posé sur le comptoir, sa main soutenant son menton, ses yeux fixant les siens.

- eh bien c'est que je ne suis guère sédentaire, je ne vis pas a castel, je vis sur les routes.

Elle sourit.

- Et vous, par quel prénom dois je vous appeler?

Elle détourna un instant le regard pour faire signe au tavernier bougon de servir encore, puis un clin d'œil a Lucine qui veillait de son œil bienveillant, avant de revenir au sombre corbeau devant elle.
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Un clin d'oeil de Attia rassura vite la madre. Décidément cette petite ressemblait bien à son père, experte dans l'art d'endormir les chats sur leurs caisses de poissons. Bien sûr, chacun ses armes, celles d'Attia étaient des plus sûres et des plus usitées chez les femmes de son peuple.

Lucine se décida à rester là juste pour le plaisir de pouvoir conter au coin du feu comment une fois de plus la gitane s'était amusée du payo avide. Il suffirait d'enjoliver un peu pour faire partir les rires. Et déjà naissait un sourire de moquerie dans ses yeux.

Hé, tavernier, lâche donc un peu ta vaisselle et apporte-moi donc de l'eau bien chaude que je me prépare ma boisson, tu peux te garder ton alcool puant, il ne m'inspire pas... Râle pas je te paie ça au même prix, profite-en, ta taverne ne tiendra plus bien longtemps si celle des tsiganes ouvre...

Lucine sort de petits sacs de toile qu'elle ouvre et qu'elle sent. Nul doute que le tavernier ne va pas tarder à amener sa pomme rouge et l'eau encore toute frémissante pour assouvir sa curiosité de concierge de bas quartier. Sûr qu'il aimerait bien savoir ce que cache le panier de la tsigane, il pue le radin à dix lieues, et l'honnêteté ne doit pas être sa principale qualité, mais ça, c'est encore une autre histoire.
Lucine referme les sacs avec précaution, en mettant lentement certains de côté, puis sort un grand gobelet de fer blanc qu'elle entoure d'un linge. Elle verse différentes herbes dans le gobelet et attend.

Attia regarde Lucine hurler apres le tavernier pour de l'eau chaude. Ma foi elle avait bien raison, elle qui voulait boire se trouvait déçue, son alcool n'avait rien de la bonne gnôle de tonton Sampeur. Tant qu'a faire, elle avait déjà épanché trop de litres de tisane, même mauvais l'alcool restait l'alcool.
Le beau gadjo la dévisage aussi, plongeant ses yeux d'encre dans les siens. Elle soutient son regard, s'amuse a voir qui baissera les yeux le premier. Il ne les baisse pas, il les détourne, il regarde le tavernier, puis la Lucine. Elle inspire en souriant de malice.

- Je me nomme Cassandre...

Un froncement passager de sourcil suivi d'un rire, contenant un rire franc.

- Cassandre...

murmure t'elle pour elle même. Prénom bien singulier, peu masculin mais étrangement viril. Elle le regarde.

- Un oiseau voyageur, un oiseau rare sans doute car il ne m'est pas été donné de voir aussi belle créature en ces lieux de perdition...

Elle sourit et regarde a nouveau Lucine dont les yeux sont illuminés d'un sourire.

- Un oiseau de proie parcourant le ciel je dirai, le ciel étant un lieu de perdition comme un autre...

Elle marque un pause.

-Et vous Cassandre...

Elle se rapproche lascivement de lui dans le tintement de sa ferraille, elle vient presque se coller a lui.

- ... quel drôle d'animal cache un prénom si original?

Ses doigts viennent se saisir de son menton, la faisant elle même s'étonner de sa propre audace, s'amusant doucement à le caresser avant qu'un regain de pudeur ne lui fasse reposer sa main, dans un rire alors qu'elle regarde a nouveau sa tante.
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Il frottait et frottait encore essayant de passer ses nerfs sur le bois usé de son comptoir ou le popotin de deux demoiselle siégeait, avant de reporter sa rage sur sa vaisselle loin d'être fine, composée de godets en bois et en fer, le verre il risquait de la casser.
Il regardait la gitane s'agiter, servait sa gnôle spéciale en espérant que ça la fasse enfin taire. Perdu dans sa colère, il ne remarqua pas tout de suite la pas paresseux de Cassandre qui s'était approché.
Un sourire naquit dans ses yeux vite effacé par l'insolence persistante du morveux. Il serra la mâchoire et détourna le regard et l'oreille. Peine perdue, le voila qui se ramassait une volée tonitruante de la vieille tsigane qui lui demandait de l'eau chaude.
Il pesta , quelle espèce de cochonnerie elle allait préparer la.
Il regarda tour a tour ces gens d'un oeil mauvais avant de lancer un regard mi coléreux mi encourageant a Cassandre enfin décidé a faire quelque chose pour leur bonheur.
D'un enthousiasme bien dissimulé par la mauvaise foi il posa de nouveaux verres sur la table et regarda la vieille tsigane avant de hurler comme a son attention.

- Hola l'mouflard en cuisine, un godet d'eau chaude pour la bohémienne!

Il termina sur un sourire terreux avant de revenir au jeu des jeunots devant lui. Cassandre se débrouillait d'habitude assez bien pour embrouiller les jeunettes, mais la gitane semblait non pas se prendre a son jeu, mais jouer également de lui.
Pas très bon ça pensa t'il.
Il s'éloigna un peu du comptoir pour revenir quelques minutes plus tard avec le godet d'eau chaude. Sa lèvre tremblotante d'agacement il le posa devant la vieille qui triait son herbe.

- Vous savez m'dame, nous avons des tisanes ici! Après tant qu'vous payez...

Il sourit a pleines dents au moment ou Cassandre avouait son doux prénom.

- ... quel drôle d'animal cache un prénom si original?

Il ne put retenir un rire cynique. Il se rapprocha de la gitane lui tendant un nouveau verre.

- Cassandre! Mouhahaha ma p'tite n'allez pas vous méprendre! C'ui la, c't'un fiéfié lascar, c't'un rat, une vermine de plus d'puis qu'il a passé les cuisses de sa maternelle! J'sais pas sa mère a du tapiner pas loin de l'université pour l'affubler d'un tel blase! Un blase qui fait pô tres viril si vous voulez mon avis! Cassandre! Mouhahahahahahaha

Il repartit d'un grand rire, ça aidait a se défouler, et pis la brunette prendrait certainement la mouche contre lui, cela faisait une ouverture pour Cassandre dont il s'était tout de même moqué avec plaisir.

Attia leva les yeux au ciel, ce tavernier était d'une impolitesse sans nom, il gueulait presque plus fort qu'elle et sa tante et le voila qui se mettait a jacasser comme une hyène.

- Cassandre! Mouhahaha ma p'tite n'allez pas vous méprendre! C'ui la, c't'un fiéfié lascar, c't'un rat, une vermine de plus d'puis qu'il a passé les cuisses de sa maternelle! J'sais pas sa mère a du tapiner pas loin de l'université pour l'affubler d'un tel blase! Un blase qui fait pô tres viril si vous voulez mon avis! Cassandre! Mouhahahahahahaha

Elle leva des yeux pleins de dédain vers le tavernier, repoussant son verre du bout de la main, renversant sur le comptoir l'alcool qui sentait fort.

- Non mais Bordel de Dieu! qui t'a sonné toi ?!

Elle serra les poings, il était vraiment agaçant.

- Au lieu de nous servir ta gnôle immonde envoie nous de la bière! Et pas de celles qui ont un gout de pisse!

Elle laissa échapper un souffle énervé en lui lançant un regard des plus noirs.

- Nan mais c'est pas vrai, toujours a s'meler de ce qui les regarde pas ces taverniers!

Elle se radoucit et porta les yeux a Cassandre. C'est vrai que son prénom était pour le moins original, mais ça collait au personnage un personnage qu'elle avait envie de sonder.

- Vous le connaissez c'tavernier? j'crois que c'est l'un des pires que j'aie croisés!

Elle le regardait toujours.

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