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[RP fermé] Promotion du pion roy

Thoushaltkill
[Voyage en terre bénie : Février 1461]

ThouShaltKill passait avec application son pinceau sur la planche de bois brute, dessinant les lettres immenses, elle avait choisi la couleur pourpre pour aguicher sa clientèle de loin et que l'oeil soit attiré de loin par son enseigne rutilante et provocante. Elle en était au E, le E dans l'O du Phoenix. Son esprit ressassait les milles pérégrinations de son cheminement chaotique à travers les contrées en guerre ou fermée du pays Franc.

Après avoir touché son pactole inespéré, la jeune fille s'était ruée sur le marché en visant tous les biens transportables et vendables à Blaye.
Elle pensa à la vitesse d'un cheval au galop: "Une charrette ? A quoi bon, elle ne pourrait pas la remplir. De la nourriture, oui, beaucoup de fruits du verger lochois, ça se consomme et ca donne le teint avenant, et au pire ça se revend bien. Quoi d'autre ? Des barriques de vin, elles n'ont pas l'air très chers. Et puis tiens, ces belles carcasses de cochon dodues plairont certainement à un boucher de la Guyenne. Au moins, si je me fais brigander, ils ne me prendront pas mes écus, mais devront se coltiner mon fardeau. Mon sac en toile était plein à craquer au départ de Loches, je n'avais même pas pensé à prendre mon manche, et devais me trimbaler ma pioche à la main, elle ne rentrait pas dans le sac."

La route fût longue et la progression fastidieuse à travers le Berry, où il a fallu obtenir un laisser-passer puisque la loi martiale avait été promulguée. Le voyage jusqu'à Chateauroux fût calme, malgré l'appréhension de la jeune fille. Un nouveau laisser-passer pour le comté du Limousin dû être envoyé à dame Victoire_, qui ne fût accordé que trop tard, puisqu'elle ne pouvait attendre plus et décidait de contourner le Limousin par l'Auvergne où il n'y avait nul besoin de laisser-passer.

Par contre, le temps de trajet allait s'en trouver doublé, peu importe, j'avais tout mon temps. Je décidais donc de rebrousser chemin, par Bourges, puis Bourbon et Montluçon. La prévôt des maréchaux m'ayant enjoint d'éviter Sancerre qui était dangereuse. C'est seulement arrivée à Montluçon qu'elle reçu mon laisser-passer tant convoité. Une fois rendu à Montluçon, dame Sterenn. la suppliait de la guider à travers le Berry et la priait de bien vouloir l'attendre pour voyager à deux. Une petite pause de quatre jours fut donc observée, qui leur permis de se retrouver à deux. Malheureusement, ce fût un faux départ, elle partait toujours devant sans pouvoir voyager à deux.

Elle passait donc par Montpensier et Clermont où elle prit la décision d'aller chercher Angely à Mende en passant par Rodez. Angely étant sa filleule et un peu perdue dans ce monde complexe, elle se devait d'aller lui porter assistance et de les retrouver à Blaye. Elle laissait donc Sterenn. derrière elle tout en mandant les laisser-passers pour eux trois pour le comté du Rouergue et le duché de Guyenne. Les jours se ressemblant et les chemins toujours aussi calmes et dépourvus de tout brigand, elle progressait sans encombre à un rythme élevé en tapant dans son stock de fruit qui diminuait à vue d'oeil.

L'obtention du laisser-passer pour le Rouergue ne fût qu'une formalité quoique assez court en durée, je dus donc demander une prolongation car le retour n'aurait pas pû être possible. Je passais donc par Murat, Aurillac et Rodez, où je ne restais qu'une nuit, évitant d'entamant ma bourse qui s'allégeait dangereusement. Ensuite, les villes d'Espalion et de Mende me virent passer où je restais deux jours le temps de me remplir la bourse, Angely était prête à partir ayant suivi les conseils de se fournir en pain pour le voyage. Elle conseillait à Sterenn. de marcher tout droit vers Cahors où nous pourrons nous rejoindre.

Le retour à travers Espalion, Rodez et Villefranche se fit d'un trait, en lance. Angely me suivant systématiquement sans encombre. Les chemins étaient toujours aussi sûrs malgré les rumeurs de brigandage entre Villefranche et Cahors, nous n'y vîmes que du feu. Sur le chemin, elle se décidait à passer par le comté du Périgord pour gagner une journée de marche, et redemandait un laisser-passer au prévôt Soren pour traverser à la vitesse de l'éclair cette contrée riche et peuplée.

La réponse ne se fît pas attendre, et le voyage continuais à une cadence infernale, Angely et ThouShaltKill observaient cependant une pause d'une journée à Sarlat pour goûter aux joies des tavernes et à l'opulence de ses échoppes. Après Sarlat, les villes de Bergerac, de Castillon et de Bordeaux nous vire passer à la vitesse du vent.

ThouShaltKill n'était plus qu'à une journée de marche de Blaye, Angely décidait de s'essayer à la pêche à la ligne sur les bords de la verte Garonne, la jeune fille se précipitait alors vers la ville de Blaye comme la faim sur le monde, touchant enfin au but qu'elle s'était fixé un mois et demi auparavant. La jeune fille marchait donc seule vers Blaye, la ville tant rêvée.

ThouShaltKill repensait à tout cela avec nostalgie, étant déjà devenue propriétaire d"une taverne et d'un champ de maïs en très peu de temps, ayant rencontré enfin sa marraine et tout son groupe d'amis. Son périple ne fut qu'un pénible moment à passer au final, lui ayant permis de se rendre compte que la ville de Blaye est vraiment la ville qu'elle a préférée parmi toutes celles traversées.

ThouShaltKill s'appliquait sur son enseigne maintenant et y mettait tout le coeur qu'elle avait en stock, en pensant à l'avance à la réaction de sa marraine qui à coup sûr dénigrera son travail appliqué, malgré une jalousie cachée, réalisant qu'avec sa poitrine opulente, elle n'aurait pas pu peindre ses formes sans baver en dehors des contours dessinés soigneusement sur le bois brut.
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Thoushaltkill
[La puce à l'oreille : 16 mars 1461]

En cette soirée de mars glaciale, où les frimas de l'hiver s'étaient à nouveau invité après une petite semaine de douceur printanière, la neige venait de recouvrir les toits de la ville de Blaye, étouffant par la même la vie grouillante de la cité des bords de la Garonne. Ithilien venait de pénétrer dans la taverne déserte et néanmoins accueillante puisque chauffée, avec une mine déconfite et complètement anéantie, telle une pauvre hère venant de se faire dépouillée de tout ses rêves de grandeur. ThouShaltKill se précipita comme à son habitude vers sa marraine, avec toujours autant de prévenance et d'enthousiasme envers celle qui la guidait sur les chemins torturés de la vie. Elle ne put faire abstraction de l'embarras de la femme et calma son allant par réflexe. Ithilien releva la tête avec un sourire composé pour l'occasion, ce qui ralluma la flamme amoureuse de la jeune fille qui lui sauta littéralement au cou. Ithilien failli tomber à la renverse sous le poids et la vitesse de sa filleule excitée comme une puce à la simple vue de sa personne. Les deux jambes de ThouShaltKill enchâssait déjà le bassin de la femme, et ses bras était enroulés dans son dos la maintenant fermement accrochée à son cou. Elle la bombardait de bisous affectueux. C'est alors qu'Ithilien remarqua un objet qui comprimait sa poitrine, elle pensa d'abord à un couteau dans son fourreau, une arme servant à se défendre dans cette ville nouvelle, surtout depuis que ThouShaltKill avait déplacé le Phoenix dans les bas-fonds, avec son logis. Ithilien repoussa alors la jeune fille à terre, et lui lança:

Tu as peur toi, maintenant ?

ThouShaltKill lui fit nom de la tête avec un air interrogateur, ne comprenant pas la question de sa marraine.

Pourquoi te trimbales-tu avec un surin ?

ThouShaltKill dévisagea la femme avec un désarroi complet, l'observant de la tête au pied, jaugeant même son état d'ébriété.
Ithilien n'appréciant pas qu'on la prenne pour une greluche écervellée se précipita vers la jeune fille en trombe, saisi les braies d"icelle des deux côtés et les mis à terre d'un grand coup sec qui laissa ThouShaltKill complètement désarçonnée.

Un grand cri retenti dans la taverne, brisant les tympans de la jeune fille qui se boucha les oreilles avec les deux mains, le zizi à l'air.


Mais tu as un petit Jésus !

Et voilà comment ThouShaltKill apprit ce qu'était un homme et qu'il en était un, lui-même !
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