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[RP] Huez! Huez! En tout bien tout honneur...

Soren
Elle a été juge la comtesse-duchesse-baronne-dauphine-et-j'en-Passe? Eh bien, voilà un sujet de conversation qui pourrait nous prendre toute la soirée tellement je suis frustré par ce que j'appelle cette pseudo-justice qui n'a de juste que le nom et qui se targue de devoir mettre des formes et de s'y tenir mordicus pour maintenir un semblant de respect essentiel à la mission qu'on lui a confié. Je l'écoute me conter son passé, mais son discours ne me convainc pas.

- A quoi bon tout ceci? Vous prenez un malfrat, le passez devant le tribunal. Vous devez le relâcher en attendant que son procès soit enclenché. Celui-ci continue à brigander comme si de rien n'était, ne se présente pas au tribunal. Et pendant ce temps, vous devez gérer des avocats qui prennent l'affaire car ils ont des comptes à régler et qui acceptent de représenter un homme ou une femme en vadrouille entrain de nuire à la sécurité du comté! Ensuite, pendant que notre ami continue ses forfaits, son avocat cherche la moindre faille, pas dans le fond…mais bien sur la forme pour faire acquitter son client. Est-ce cela que vous appelez juste vous? Moi pas! On n'est pas innocent d'un crime parce que telle ou telle procédure obscure formulée avec des mots complètement discutables n'a pas été respectée car interprétée différemment d'un avocat. On est innocent parce qu'on n'a pas commis de crime.

Elle n'a pas de chance. Non! Elle doit subir toute la frustration que je ressens depuis le début de ce mandat. Et pourtant, je ne lâcherai pas. Non! Pas question que je prouve à tous que cela me pèse. C'est un défi que je me suis donné. Et ça l'est d'autant plus que mes relations avec ma mère et le clan MacFadyen dégénèrent chaque jour un peu plus à cause de ce mandat. Mais elle a tort! Oui Mère…tu as tort! Et paradoxalement, c'est en elle que je puise la force de rester en place et de faire ce que je peux…même si…

- Vous savez comtesse, je suis le procureur de ce comté et je fais partie du camp qui ne croit plus en cette pseudo-justice d'apparat. Une justice qui porte un glaive mais qui se voile les yeux. Ce n'est plus une justice d'équité et de conviction mais d'intérêt. Il n'y a que ça qui compte…l'intérêt! L'intérêt partisan! Je vais même aller plus loin. Jamais vous m'entendez? Jamais je ne règlerai mes comptes dans ce bâtiment! J'ai plus confiance dans la justice de la lice que dans celle du tribunal. Enfin…Pas tant que de profonds changements soient opérés dans la façon de traiter le respect de la loi. Et voulez-vous que je vous dise? Tout le monde y perd dans la situation actuelle : les innocents, les coupables, les victimes…Cette pseudo-justice frustre tout le monde! Et surtout le procureur que je suis!

La pointe d'humour qui parsème sa conclusion me fait rire. Elle détend l'atmosphère que j'ai tendu par la haine que je ressens en moi envers une institution que je devrais pourtant protéger. Les sentiments ambigus provoquent toujours la colère chez moi. Elles la nourrissent, l'avivent aussi efficacement que de l'huile que l'on jette sur des flammes ou des braises. Elles font sortir le côté sombre de l'homme que je suis, le côté Eriksen! Même si, je puis le constater ces jours-ci, le côté MacFadyen n'est pas en reste.

En reste, la comtesse ne l'est pas non plus, puisque soudain, elle me pousse contre le mur et voilà que pour une deuxième fois en ce jour, je me retrouve coincé entre son corps et une paroi rugueuse. Le silence se fait. Dans la ruelle adjacente, je puis entendre un vieux matou mité pousser un cri strident contre qui? Un gros rat pansu?


- Dites-moi comtesse, il est heureux que vous ne connaissiez point la réputation du procureur MacFadyen car voyez-vous, ainsi positionnée, vous apporteriez de l'eau à ce moulin.

Sourire sous-entendu. L'heure a sonné. Le MacFadyen sombre et morose est à remplacer. Sa date d'échéance vient d'arriver. Le MacFadyen espiègle et taquin reprend le dessus.

- Protéger les comtesses poitevines contre les abus des procureurs périgourdins dites-vous?

Je crois qu'il est temps de montrer ma facette charmante et courtoise.

- Peut-être ne l'avez-vous pas remarqué comtesse, mais vos mains se trouvent sur mes fesses!

Lorsque Søren Eriksen décide de passer en mode charmant et courtois, il y a toujours un geste qui fait son apparition. Je retire sa main droite de l'endroit où elle se trouve et…

- Je ne connais pas les coutumes qui s'appliquent aux gentes dames de France. Par contre, je sais que le baise-main est reconnu par monts et vaux!

N'avait-elle pas dit aussi qu'elle voulait voir le plus bel endroit de Périgueux?

- Venez maintenant! Quittons ce lieu sordide! Ce soir, je vous fais découvrir un endroit que vous n'avez guère dû fréquenter! Un endroit où, contrairement à ici, on ne se perd pas dans les apparences. Un endroit où la vie prend le dessus sur les mots. Le fond sur la forme! Quoi que…à bien y réfléchir, les formes sont elles aussi essentielles là-bas! Vous vouliez découvrir le plus bel endroit de Périgueux et pourtant vous n'êtes guère accoutrée pour cela! Pas assez…provocateur! Enfin…Vous assumerez vos choix vestimentaires! Une cape ne fait point d'une comtesse la Reyne des nuits folles de…Périgueuse!

Périgueuse oui! A défaut de Sarlace! C'est ainsi que l'on nomme les bas-fonds de la Capitale. Périgueuse est à Périgueux ce que Sarlace est à Sarlat…ou Bergecrac à Bergerac, Angoublême à Angoulême ou encore Crassetillon à Castllon! Les lieux où la vie nocturne est trépidante! A l'opposé de celle des tribunaux! Comme vous me l'aviez demandé! Les deux extrêmes! Alcool, substances étranges mais relaxantes, luxure, jeu, pari… Tout ce qui permet de s'accrocher à la vie. Non! De vivre pleinement! De petits délits certes mais qui contribuent grandement et de manière positive à la sécurité d'une ville. Enfin…d'une certaine façon!

- Alors? Prête pour l'aventure comtesse? Vous assumez les risques qui pourraient entacher votre réputation? Voire votre honneur?
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--Artscene
[A quelques pas du tribunal, sous le nez du prévôt]

Sous un porche, deux ombres, l’une massive sans grâce aucune, les gestes lourds, l’autre en robe et longue chevelure, de longs doigts qui accompagnent la parole comme un araignée tisse sa toile.

Par les burnes d’Aristote, vous voilà, c’pas trop tôt c’est j’mieux à faire que d’poireauter su’l chaussée

Un ton plus bas voulez vous. Il ne faudrait pas nous faire remarquer.

Vous avio dit à l’septième cloches

J’ai été retardé : une affaire urgente. Bien en ce qui concerne la nôtre, une visite de votre part devrait les décourager de porter plainte.

Par l’cornes du Sans Nom c’comme si c’tait fait maitre

Oui, enfin n’y allez pas trop fort cette fois... et arrangez vous pour que ca ait l’air ... accidentelle

D’la dentelle... groarr j’suis pas une femelette ! j’fais pas trop dans l’dentelle moa plutot dans ...

Concentré, il frappe de son poing dans sa main mimant un écrasage efficace propre à broyer à peu près n’importe quoi. La longue silhouette frémit puis glisse sa main sous son long mantel de fourrure d’ou sort le bas de sa robe et tend une bourse à la montagne qui la soupèse avant de dire de sa voix de stentor

Va falloir ralonger min gars c’pas une paye ca !

Soudain, l'homme en robe se fige et se rencogne sous le porche et dit un ton plus bas

Taisez vous donc ! J'entend des voix

Le géant tourne la tête et voit deux silhouettes venir vers eux. Il reste planté au bord de la chaussée et observe.
Oane
Oane écoute le maréchal barbare-procureur-frustré-qui-ne-croit-pas-en-la-justice-et-mise-sur-les-épluchures rabâcher son couplet larmoyant. Ce qu’elle en dit la De Surgères, en fait : rien. Elle se tait, une foy n’est pas coutume ; mais, il parait que pour éteindre un sujet de conversation ça marche assez bien. Pas que cela l’ennuie, non pas, la Comtesse est amatrice de joutes verbales. Si elle ne lui répond pas, ce n’est pas faute non plus d’idée sur le sujet, non. La De Surgères est à l'a, 1461 ce que le professeur Rollin est au 20ème siècle : elle a toujours quelque chose à dire. Mais, si elle pense que la Justice est affaire d’hommes et que si la justice n’est pas rendue telle qu’elle devrait -avec impartialité et équité-, c’est qu’il faut changer au choix : le juge et/ou le procureur et/ou le prévôt et/ou parfois même : le comte. Elle n’en dit rien. Non rien. D’abord, elle n’est pas chez elle et n’y connaît rien aux factions et enjeux politiques ainsi qu’ aux intérêts partisans qu’évoque Soren comme des vers dans le fruit. Ensuite, simplement, elle sait en grande habituée quand convaincre est un débat perdu d’avance. Soren ne cherche manifestement pas à débattre, il expulse sa mauvaise humeur. Oane est rarement de mauvaises et quand elle l’est, elle va chasser. La jeune femme regarde en coin le Mac Fadyen Eriksen. Faudra qu’elle l’emmène à la chasse.
Soudain elle entend des bruits de voix et elle le plaque.. encore, il va finir par y prendre gout. Dans ce nouveau corps à corps, il dit alors :


- Dites-moi comtesse, il est heureux que vous ne connaissiez point la réputation du procureur MacFadyen car voyez-vous, ainsi positionnée, vous apporteriez de l'eau à ce moulin.

Vostre réputation... Parbleu oui ! Quel grincheux vous faites. Finalement une nuit en geôle aurait ptête été moins difficile à supporter ? Ca doit être cela que le tout Périgord savait et que j'ignorais jusqu'à ce soir !

- Protéger les comtesses poitevines contre les abus des procureurs périgourdins dites-vous?

- Peut-être ne l'avez-vous pas remarqué comtesse, mais vos mains se trouvent sur mes fesses!

Sous ses doigts, la jeune femme sent bien un galbe ferme... Oane vire au coquelicot et ôte sa main comme brûlée vive sauf que la sienne, celle du danois, large et noueuse l’emprisonne et il y dépose un baiser plume. La jeune femme en ressent quelque émoi, ce qui la fait rougir de nouveau et enrager de rougir et d'etre émue ce qu la fait rougir encore davantage. Et tandis qu’il fanfaronne sur les manières de la cour françoises, elle est incapable d'écouter ce qu'il dit en fait et peste intérieurement "moins on a de manière, plus on les étale, c’est comme la confiture, c’est bien connu". Il continue de pérorer semblant ignorer son trouble, ouf !
Les océans d’Oane eux, soudain alertes, fixent un point précis dans la ruelle ou plutôt deux non... une silhouette large, massive, haute comme ... Et ce benêt au lieu de se taire le voilà qui pavoise, enfin de bonne humeur, un comble pour un procureur, si elle en juge par ce qu’elle croit avoir entraperçut : un bout de robe sous un mantel de fourrure qui a disparut sous un porche face à face avec un truand à face de rat, énorme et balafré.


- Venez maintenant! Quittons ce lieu sordide! Ce soir, je vous fais découvrir un endroit que vous n'avez guère dû fréquenter! Un endroit où, contrairement à ici, on ne se perd pas dans les apparences. Un endroit où la vie prend le dessus sur les mots. Le fond sur la forme! Quoi que…à bien y réfléchir, les formes sont elles aussi essentielles là-bas! Vous vouliez découvrir le plus bel endroit de Périgueux et pourtant vous n'êtes guère accoutrée pour cela! Pas assez…provocateur! Enfin…Vous assumerez vos choix vestimentaires! Une cape ne fait point d'une comtesse la Reyne des nuits folles de…Périgueuse !

Voilà qu’il la traîne précisément dans la direction de l’énorme gars à l’air louche posté sur le bord de la rue. Ca s’agite un bref instant dans la panse de la poitevine. Finalement, sortir avec un procureur : c’est pas si rassurant que ça... Puis, elle prend une décision. Elle repousse d’un geste sec sa cape noir et dévoile ainsi le haut de sa gorge couleur de lait, sa taille fine, elle attrape ensuite le procureur par la main et l’entraîne en s’écriant d’une voix haute à tue tête :

Oh oui ! Quittons ce lieu sordide Amore Mio !

Me laisse pas là, emmene-moi, envole-moi
Croiser d'autres yeux qui ne se résignent pas
Envole-moi, tirez-moi de là
Montre-moi ces autres vies que je ne sais pas
Envole-moi ...*


Elle l’entraîne de plus en plus vite si bien qu’en passant près du porche et de l’armoire à glace, ils marchent déjà d’un bon pas, ils courent presque mais dans un pas de deux, presque une danse, où elle semble roucouler autour de lui, elle l’entraîne toujours plus loin dans la ruelle chantonnant tel le rouge gorge :

Me laisse pas là, envole-moi
Avec ou sans vous, je n'finirai pas comme ça
Envole-moi, envole-moi, envole-moi ...*


Quand ils arrivent au coin de la ruelle, elle lui fait prendre un virage à 90 degrés et se cache à l’angle et se tait enfin, un peu essoufflée, le coeur battant, elle le colle à nouveau contre le mur, juste à coté d’elle mais se tient cette fois à un pas de distance. Un brin essoufflée, elle tourne la tête de son coté, plante ses océans dans ses prunelles et chuchote :

Des chats noirs hein ? Un peu gros le chat non ? Je me demande ... à quel point ses griffes sont acérées...

Elle se penche légèrement, tous ses muscles se tendent, pour observer ce qui se passe dans la ruelle, concentrée.

Vous croyez que c'est ce que je crois ? Regardez vous mesme. elle recule soudain et le fait rouler dans les ombres, devant elle


HRP Envole-moi de Goldman

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--Artscene
Pouvio sortir Maitre c’tion qu’deux amourachés en goguette, la brunette était gironde, j’y aurai ben réglé son compte au merlan fri pou’lsauter dans l’ruelle... si j’étions pas en affaire avec vous.
Les affaires d’abord comme disait min padre !


Dans l’ombre du porche, l’avocat partagé, frémit tout d’abord glacé à l’idée de ce que l’énergumène peut faire comme dégât sur un crane humain puis, il se passe la langue sur ses lèvres minces et desséchée à l’idée d’avoir pu récupérer les miettes du festin. Soudain, il sent une énorme main le soulever et le poser dans la ruelle juste devant la montagne de chaire humaine qui obstrue la lumière.

J’vous avions dit qu’c’etions pas assez comme paye

Oui oui.. ce n’est que l’acompte

Beuah non y’a pas l’compte

La brute se redresse de toute sa hauteur hargneuse, l’autre s’impatiente et ajoute d’une voix devenue stridente

L’autre moitié de la somme vous sera donnée quand vous aurez résolu ce petit souci et vous me préviendrez par les canaux habituels.

La brute cligne des yeux un instant, durant ce laps de silence, son frêle partenaire se tend. Puis, au bout d’un silence de plomb, il hoche lentement sa tête de bovidé. Il lâche enfin le col de fourrure du mantel. L’avocat respire de nouveau librement, il balance d’un pied sur l’autre.

J’attends de vos nouvelles au plus tôt.

Il fait trois pas sur le coté et dépasse l’homme de main qu’il vient de grassement payer. Il marche à pas pressé vers le croisement un peu plus loin tandis que La Montagne se met en branle de son pas lourd dans la direction opposée précisément sur les traces du couple déjà surement au chaud dans quelque établissement des bas fonds de la ville.
Soren
    "Je marche seul
    Dans les rues qui se donnent
    Et la nuit me pardonne, je marche seul
    En oubliant les heures
    Je marche seul
    Sans témoin, sans personne
    Que mes pas qui résonnent, je marche seul
    Acteur et voyeur*"


Et vlan! Encore contre un mur! Décidément, moi et les murs aujourd'hui, on dirait que c'est le grand amour! Il y a des jours comme ça où tout se veut étrange, irréel. Des chats? Mais pourquoi elle me parle de chats aux griffes acérés. Et puis, pourquoi son attitude soudain si...particulière? Remarque... à bien y penser, tout est particulier avec la comtesse de Surgères. Même ses partenaires doivent être particuliers! A n'en point douter! Pourquoi chanter à tue-tête? Mettre en exergue sa poitrine? Danser dans les rues? Amore Mio, c'est de l'italien ça? L'envoler? Mais où? Il me faut un instant pour concilier toutes les informations, mon cerveau étant encore perdu dans les rancoeurs personnelles que je ressens à propos du système judiciaire en général.

- Un chat?!?!?!?! Oooooh....Je commence à comprendre... Le genre de gros matou qu'on a rencontré tout à l'heure dans la ruelle? Un..coupe-jarrets? Vous pensez?

Sur un bâteau, on aurait dit : "les enfants et les enfants d'abord!". Ici, visiblement, la devise, c'est : "Les danois et les procureurs d'abord!". Du coin de la ruelle, je scrute la ruelle que nous venons d'emprunter. Je sens le poids de la comtesse sur mon dos, comme si elle cherchait à regarder au dessus de mes épaules.

- Dites, vous pouvez me laisser faire mon travail oui?

La pénombre de la ruelle ne facilite pas vraiment la collecte d'informations. De là où je suis, je ne vois ni n'entends pas grand chose.

- Si ce sont des coupe-jarrets, pourquoi ne pas nous avoir attaqué? Non, ça n'a pas de sens! Le maigrelet n'a pas la gueule de l'emploi! Il est bien trop propre sur lui pour ça! Hou...Attendez! On dirait que ça s'agite!

Je tourne la tête de tous les côtés. Je cherche une idée. En face à face avec un lourdaud pareil? Non, ça ne me dit franchement rien! Impossible de passer de l'autre côté de la ruelle. Trop risqué! Je lève la tête et aperçoit un balcon. Un balcon??!?!? et pourquoi pas?

- Dites comtesse, on a déjà tenté de vous séduire en vous déclamant de la poésie au balcon? Hum...Et si ce soir, on inversait les rôles? Vite! J'entends des pas qui résonnent dans la nuit! For fanden! En voilà un qui arrive...Il est seul! Pas le temps de vous expliquer. J'espère que vous avez quelques talents pour la comédie... Hum? Voilà...Imaginez que cette fois, c'est vous qui êtes collée contre le mur et que j'ai une envie folle de...Enfin...inutile de vous faire un dessin...vous courtiser! Voilà le mot! Soyez expressive...sans tomber dans le grandiloquent. Moi...

Je lève les yeux au dessus de nous.

- Je ne serais pas loin, faites-moi confiance!


* "Je marche seul" - Jean-Jacques Goldman
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Oane
[Blanche neige doit mourir*]


Le barbare-maréchal-procureur-et homme à tout faire périgourdin se retourne subitement vers elle. Vu que la masse imposante du corps bien charpenté du gus avait obstrué toute vision de la ruelle d'où ils venaient, la de Surgères ignore tout de ce qui se trame.

Dites comtesse, on a déjà tenté de vous séduire en vous déclamant de la poésie au balcon?

Les sourcils d’un noir de jais forment un arc charmant, deux virgules égarées, pourquoi joue-t-il les galants ? Sans doute, tout danger doit être écarté pour qu’il s’intéresse ainsi à sa vie intime... La jeune femme se plonge dans ses souvenirs. Comment lui dire qu’on ne la trouve jamais sur un balcon mais plus aisément en haut d’un cerisier à grignoter le fruit défendu du ciel ?

Hum...Et si ce soir, on inversait les rôles?

Heu quoi ? Hein ? Moa, déclamer en dessous du balcon ? Mais qu’est ce qui lui prend au Barbare ? Il a pris un coup sur le casque en allant dégager les routes périgourdines des brigands et coupe jarrets en tout genre ? Ou alors.. voilà c’est ça : c’est de l’avoir appeler « amoré mio », ça l'a tout tournebouler, et avec son esprit de rustre, il aura cru que ...

Vite ! J'entends des pas qui résonnent dans la nuit! For fanden! En voilà un qui arrive...Il est seul! Pas le temps de vous expliquer.

Ah non, même pas. Une idée, un plan. Voilà ce que c'est. Oane plisse ses océans.

J'espère que vous avez quelques talents pour la comédie... Hum?

Oane hoche la tête hésitante. Nul doute qu’elle sait chanter mais jouer la comédie ?

Voilà...Imaginez que cette fois, c'est vous qui êtes collée contre le mur et que j'ai une envie folle de...Enfin...inutile de vous faire un dessin...

La jeune femme se crispe soudain, le souffle coupé. Pas la peine de lui faire un dessin ?Rien n’est moins sur, c'est pas pour rien qu'elle est la championne des pucelles poitevines !

Vous courtiser! Voilà le mot! Soyez expressive...sans tomber dans le grandiloquent. Moi...

Il lève les yeux au dessus de nous. Elle fait de même.


Je ne serais pas loin, faites-moi confiance!

Il bouge tandis qu’elle se demande ce qu‘il fait ; Elle le voit grimper vers le balcon. Y mettra t-il du vieux pain pour attirer les moineaux les pigeons ?* Sous les boucles brunes, ça s’agite dans la pansarde*.

Voix de mini démons tout rouge avec une queue en trident et le visage de mère grand Surgères

Lui faire confiance ? A ce barbare râleur qu’tu connaîs que d’puis quelques cloches ? Et v’la qui disparaît t’laissant seule dans l’ ruelle à la merci d’un truand ! L’rustaud s’ double d’un lâche pour sur ! J’te l’avio ben dit ma ptite fillotte, on peut pas faire confiance à ces étrangers !

Voix d’un ange tout de blanc vétue qui lisse ses ailes, visage de sa doulce mère Lady

Ma fille, il a un plan, il est ingénieux, fais lui confiance.

A pasque l’envoyer jouer les appâts c’t'ingénieux !? L’comtesse de Surgères l’héritier de toute une lignée mirifiques servir d’appâts pour amadouer une brute ?! Pourquoi pas jouer la chair à pâté lui hein le gueux ?

Ma foy parce qu’il en sait peut être pas que Oane est capable de grimper n’importe ou même encombrée de ses jupes et jupons... et deuzio parce qu’il est plus lourd et moins sexy au yeux d’une brute, ce qui permet 1 de mieux distraire la montagne 2. de mieux l’abattre. Un bon plan en somme !

Le mini démon se met alors à bouder, croisant les bras sur son torse et crachant de la fumée par ses naseaux et gromelle

Un bon plan peuh ! Va finir pa' l' trucidage d' la dernière héritière d' not' lignée peuh ! Ou pis !

Oane n'a pas le temps de se demander ce que pire que sa mort peut bien être, car manifestement, les pas se rapprochent, lourds. C’est sur, c’est la Brute. Elle visualise un instant sa grande carcasse massive et frémit le long de sa colonen vertébrale; elle tente de se composer un visage de séductrice aguerrie, elle fixe sa mémoire sur une femme entrevue à la cour, une des mestresse du roy. Elle soupire. Le diablotin s’agite dans sa panse

Peuh ! T’es trop coincée pour séduire un homme pov’ fillote !

L’ange se penche à son oreille et susurre :

Oane, ma chère Oane, tu t’y connais mieux que personne en matière d’Amour. Que ferai-tu si tu voulais séduire un barbare venu du nord ?

La jeune femme a les joues roses, le coeur qui cogne fort dans sa poitrine et pendant un instant, elle n’entend que cela, ces roulement de tambours qui envahissent son corps et le font vibrer, vibrer encore et font gonfler en elle une marée puissante... Elle regrette de ne pas avoir sous le coude sa martel harpe : qu’importe ! Elle chantera à capela ! Elle ôte sa cape, défait la boucle d’argent qui retient sa longue chevelure aussi noire qu’une nuit sans Lune, ce qui a pour effet immédiat de faire dégringoler une sombre cascade sur sa nuque altière et ses épaules désormais blanches et nues ; elle se mordille les lèvres les rendant ainsi rouge vif.

Blanche comme la neige, rouge comme le sang, noire comme l’ébène*, elle se jette au milieu de la ruelle, à genou comme implorante, ses océans brillants rivés au balcon opposés de celui ou a disparu Seurn –pas folle la guêpe- et se laisse imprégner par ce chant d’un troubadour célèbre qu’elle a croisé naguère du coté d’Agen, comment se nommait-il déjà ? pas Brelle ?*
Sa voix haute et claire envahit soudain l'espace autour d'elle semblant faire vibrer l'air cristallin en cette nuit froide


Moi je n'étais rien,
Mais voilà qu'aujourd'hui
Je suis le gardien
Du sommeil de ses nuits,
Je l'aime à mourir.


Un homme arrive elle sent sa masse tout près, elle tourne légèrement la tête et ajoute, d'une voix plus forte tout en se relevant

Vous pouvez détruire
Tout ce qu'il vous plaira,
Il n'aura qu'à ouvrir
L'espace de ses bras
Pour tout reconstruire,
Pour tout reconstruire.

Je l'aime à mourir.

Il a gommé les gongs
Des cloches du village,
Il a fait de ma vie
Un éternel voyage,
Des éclats de rires.

Il a bâti des ponts
Entre nous et le ciel,
Et nous les traversons
A chaque fois qu'il
Ne veut pas dormir,
Ne veut pas dormir.

Je l'aime à mourir.

Il a dû faire toutes les guerres,
Pour être si fort aujourd'hui,
Il a dû faire toutes les guerres,
De la vie, .....

et l'amour aussi.



Oane se demande ce que Seurn peut bien attendre pour tomber sur le râble du truand qui se rapproche bien trop à son goût. Là, il n'a qu'à tendre le bras pour la toucher. Nouveau frisson d'horreur. Blanche neige doit mourir, mais, dans l'histoire, le chasseur la sauve hein !



* "Blanche neige doit mourir" titre d'un excellent roman policier d'une auteur allemande
* Toute ressemblance entre Oane et Blanche neige est voulue
* Francis Cabrel
"elle met du vieux painssur son balcon..." => titre : "La vie par procuration"
titre légèrement transformé : "Je l'aime à mourir"
* pansarde : tête

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--Artscene
Artscéne Lupin n’était pas un gentleman cambrioleur. Il était pas tibulaire mais presque. C’était une Brute, un truand et un violeur. Avec lui, la grâce se résumait à l’Ultime, cet instant létal, où il embrochait une gueuse de deux manières en même temps : en lui transperçant le coeur de sa lame et le ventre de sa Lance, le saint Graal du Lupin. Ainsi, les envoyait-il rejoindre le septième ciel, non sans une certaine volupté. C’était là son Nirwana, sa contribution toute personnelle à la bonne marche du monde de Périgueuse ou de Sarlace, bref, de tous les bas-fonds que ce monde engendrait ; l’envers de l’endroit ; car, l’homme de mains sévissait de-ci de-là ; partout où la bonne fortune l’appelait pour faire le travail d’un autre, plus riche mais moins habile en cet art, ou trop scrupuleux pour même, s’y lancer. Artscène lui avait fait ses premières armes très tôt au coté de son paternel qui lui avait enseigné la tradition familiale. L’élève avait bientôt dépassé le maître et un jour où Artscène ne trouvait plus justifié que leur part soit inégalement réparties entre père et fils, la négociation tourna court quand il étripa son paternel avec une certaine délectation, pour ne pas dire une délectation certaine.

Le Lupin entendait un chant de sirène. Mais il n’avait jamais foutu le moindre orteil sur un rafiot et était comme immunisé. Il ne hâta pas le pas, non, il se contenta de continuer sa route comme il l’avait commencée.
Quand il déboucha dans la ruelle suivante, il vit la greluche qui poussait la chansonnette comme un piaf. Par les burnes d’Aristote, elle était appétissante ! Son visage barré de ses lèvres rouges comme un fruit mur lui donna immédiatement la trique. Ses yeux globuleux tombèrent sur sa poitrine toute blanche qui se gonflait et redescendait aux rythmes des trémolos pour ne plus s’en détacher. Arstcène sourit en coin découvrant ses chicots noircies, du moins là où il y en avait encore, pour le reste ça ressemblait plutôt à des fausses à purin. En plus, cette garce le provoquait à se balader à moitié à poil en braillant au beau milieu de la nuit. Il jeta un oeil torve sur le balcon ; son lent cerveau se demanda s’il se pouvait qu’elle s’adressa à lui vu que le gars du balcon semblait aux abonnés absents. Cette idée le mit en joice : ce serait bien la première fois qu’une de ces lopette de bonne femme, foutrement bonne, quoique pas assez en chair à son goût, lui ferait la sérénade. Il était à quelque pas d’elle, elle l’avait vu et chantait encore. Son là se mit à chanter.


Moi non plus j’veux pas dormir p’tain racoleuse
Par les burnes du Sans Nom, j’va t faire l’amour pas la guerre!
Sur l‘pont qu’tu voudras ou sou’l balcon s’tu préferes !
J’va t’y envoyer au ciel, c’pas un problème !


Il tendit ses bras comme des barriques et emprisonna la rubiconde silhouette ; c’est là qu’il reconnut la gueuse de tout à l’heure. Elle était accompagnée d’un gars ; ses yeux scrutèrent la nuit sans qu’il desserrât son étreinte car la drôlesse se débattait. Après un long moment, ne voyant aucune ombre, aucun mouvement suspect dans la nuit, il serra la brune encore plus fort puis, il la poussa avec violence contre la façade de pierres de la bâtisse ; sonnée, elle resta un moment comme les oiseaux à qui on a tordu le cou. Elle respirait encore, un filet de sang coulait de sa lèvre inférieure. Il déglutit, sentant l’excitation envahir ses membres et durcir sa Lance. Sa langue râpeuse vint lécher le sang sur le visage blanc. D’une main, il maintint le corps mou de la catin, de sa main libre, il défit son ceinturon et laissa glisser ses braies en bas de ses jambes. Puis, de sa main libre, il empoigna la jupe et tira de toute ses forces jusqu’à ce que le tissu se déchire mais celui-ci était résistant, bien plus que d’habitude, cela l’énerva. Il tira dessus plus violemment encore frustré et tout à sa tâche, le tissu céda enfin, il saisit alors le jupon.

Mortecouille, l'en a combien des couches l'brailleuse ?
Soren
For fanden de for fanden de for fanden! La Surgères est au prise avec le bougre et cette maudite épée qui est coincée entre ces deux barreaux de métal! Quelle idée aussi de mettre un truc pareil ici! Tirant sur l'arme, j'essaie de la débloquer pendant qu'en bas, il semble que ma présence soit de plus en plus pressemment attendue. Mon attention, concentrée sur mon casse-tête métallique est alors détournée par les paroles du malotru...ou malotrou! Que lui a t-il dit? Qu'il va lui faire l'amour et pas la guerre? Ouais! je sais que la Surgères souhaitait un peu de compagnie masculine, mais je doute que ce soit ce genre de compagnie dont elle rêvait! Et le voilà qui insiste même! L'envoyer au ciel? Je doute que ce soit de la façon dont je pense qu'il va l'envoyer au ciel! C'est étrange mais en ce moment, j'ai l'impression que je me suis mis le nez dans une sale affaire! Le meurtre d'une ex-comtesse du Poitou en plein Périgueux alors qu'elle est accompagnée par le procureur du comté, ça, ça risque de faire des vagues! Là, ça commence à plus que presser!

D'un geste nerveux je défais ma ceinture, laissant l'arme tombée au sol. Je m'empare du poignard danois qui ne quitte jamais ma taille et j'enjambe la balustrade du balcon. D'un geste preste, je saute dans la rue. Ma cheville fait un angle bizarre avec le reste de la jambe. Mon corps roule sur la chaussée. Mon visage se couvre d'une grimace de douleur. Deux roulades plus tard, clopin-clopant après mon acte manqué*, je me rue dans le dos de mon adversaire qui visiblement semble avoir encore l'esprit un peu trop libidineux. Je me jette sur lui, en passe le poignard sur sa gorge.


- Maréchaussée du Périgord! Dégage de là abruti! Tu es en état...

Ça pour un tas de muscles! C'en est tout un! C'est lui qui aurait du affronter La Montagne au tournoi de lutte de Périgueux. Pas moi! En plus, j'ai beau être grand, j'ai l'impression d'avoir un sacré déficit avec un monstre pareil!

- ...d'arrestation!

J'entends déjà les puristes du législatif me dire : tu n'aurais pas dû l'arrêter. Tu es procureur. Tu ne pourras pas t'appeler à la barre pour témoigner! Bla bla bla...Conflit d'intérêt...Conflit de canard et je passe d'autres bêtises de ce genre qui m'encombre l'esprit alors qu'il ne devrait être concentré que sur une chose : maitriser ce géant des collines!

    Pendant ce temps, à quelques rues de là

- Pourquoi c't'encore nous qu'il envoie faire l'sale boulot l'Artiste? Tu peux m'le dire Gaston?

- J'en sais foutre rien l'Glaude! Tout c'que j'sais c'est que c'te mission à Périgueuse, ça me ne tente pas...mais pas du tout! Il a dit quoi l'Artiste déjà?

- On trouve une p'tite frappe d'Périgueuse et on lui fait sa fête. Ensuite on r'commence comme ça plusieurs fois dans la nuit! Pour qu'ils comprennent ben qui mène la danse dans l'Périgord!

- Il avait pas dit quelque chose à propos du fond d'commerce d'Périgueuse l'Artiste?

- Si fait l'Gaston! Il avait dit que ces abrutis d'Périgueuse bouffaient leurs fond d'commerce en s'tapant leurs propres catins! Alors il a dit... "Piquez-leur en une d'catin! Et ramenez-là à Sarlace! Ça va les foutre en rogne et ils comprendront p'tet ainsi qu'l'coup du trafic d'soules, c'est un truc d'Sarlace et pas d'Périgueuse!

- Et il croit qu'on va la trouver où c'te catin? C'est qu'ça court pas les rues les catins...

Notre couple de malfrats en goguette s'arrête soudain alors que devant leurs yeux ébahis. Le Glaude tape sur l'épaule de Gaston et...

- Il avait dit quoi l'Artiste? Une petite frappe et une catin non ?

- Ouais! Sauf qu'en plus, il y a comme qui dirait une montagne de muscles entre les deux!


* J-J Goldman - "A nos actes manqués".
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Oane
Une douleur s'épanouie dans son dos telle une fleur du Mal qui ouvrirait grand ses pétales, fleur carnivore avide de ses forces vitales. La De Surgères serre les dents ; c'est sans doute une pierre plus saillante qu'une autre qui lui rentre dans les omoplates. Au bout de quelques instants, elle reprend pied avec la réalité, ses océans font le point dans un fin interstice entre ses paupières quasi closes. Ne pas ouvrir les yeux, paraître toujours évanouie, berner l'oiseau de proie. La Brute a fondu sur elle et martyrise sa robe Jean Paul Gronthier : Ah le bâtard ! Le style lambeaux, c'est pas pour son Infinie Grandeur ! Va falloir y remédier de suite. Mais que fait la police ?
La comtesse grommelle :


Jamais faire confiance à un barbare du nord...

Ses océans s'agrandissant d'horreur à la vu du "Gourdin", elle en avait déjà vu un il y a longtemps mais pas de si près pour sur, ça non ! Soudain, elle a la bouche sèche ; l'étau se resserre, sa poitrine se soulève avec difficulté, écrasée par la grosse paluche poilue du rustaud. Les jupons cèdent peu à peu sous la poigne, le tissu se déchire dénudant la peau d'un blanc immaculé de ses cuisses. La pogne crasseuse rampe, râpeuse sur la peau délicate et remonte sous les lambeaux de jupons, laissant derrière elle une traînée libidineuse et se rapproche dangereusement du Saint Graal de tout preux, le triangle des Bermudes de chaque marin,
A trois poils de la violation de zone interdite, la donzelle en est totalement offusquée "suis pas resté vierge 24 ans pour me faire déflorée par c'te sale bête nammméoo!!!!

Petit voix d'ange qui tend un doigt illuminé d'un halo


Voila son Mikado ma fille !

Voix rocailleuse du petit diablotin qui se lèche la lèvre inférieure d'un air excité

Les noix, Brise fillotte ! Brise !

Pour une fois qu'elles sont d'accord ces deux là !

Les longs doigts blancs tachés d'encre bleue se regroupent en un poing rageur et, vif comme l'éclair, vise un point précis que rigoureusement ma mère je ne peux point nommer ici*.

- Maréchaussée du Périgord! Dégage de là abruti! Tu es en état...

La coup de poing comtal percute la-petite-faiblesse-qui-vous-perdra, enfin surtout lui, le monstrueux-dégoûtant-horrible-pas-beau alors que la voix du procureur résonne enfin dans la ruelle au grand soulagement d'Oane qui se sent moins seule d'un coup

- ...d'arrestation!

Oane avale soudain une goulée d'air et se rend compte seulement à ce moment là à quel point elle a retenu son souffle jusqu'ici. Elle rouvre grand les yeux et se redresse, enfin libérée de la poigne pesante de la Brute. Devant ses océans, la Montagne se retrouve pris à la gorge par un poignard qui luit sous un rayon de lune, un bras passé en travers du ventre de la bête immonde indique que son assaillant le tient fermement et tente de le maîtriser. ce à quoi il parvient pour l'heure, le géant étant sonné par le coup bas dans ses parties. Oane voit à peine dépasser une touffe de cheveux couleur de blé mur, elle s'écrie :

Z'auriez du prendre une bière avant d'venir tant q'vous y étiez parbleu !

La comtesse est pas contente et ça se voir rien qu'à sa tête Elle a mis sa main sur ses hanches et s'apprêtent surement à le sermonner un peu plus encore, en même temps, ce n'est pas le seul spectacle qu'elle offre avec sa mini-jupe taillée sur mesure Jean Paul Gronthier et son décolté plus que ravageur.


Olé* intelligent d'me faire prendre de tels risques ! Et que comptez-vous en faire de cette Brute maintenant hein ? L'a l'air malin l'procureur !

La Montagne est affalée sur le procureur qui semble à son tour écrasé par la masse et peine à le retenir : il va bientôt se retrouver culbuté à son tour à ce rythme là !

* paroles issues de "Le gorille" de Brassens
* Olé = c'est en patois poitevin

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Soren
"Mange donc des carottes et du poisson au lieu de ta viande!". Voilà à peu de choses près le conseil que la barbière à la caserne lui avait donné lors de sa dernière visite médicale. Elle a peut-être foutrement raison la barbière…mais quand on est sous une montagne, les carottes et le poisson, ça ne sert pas à grand chose. Lui, le lourdaud mal commode qui est entrain de m'asphyxier, il n'a certainement pas mangé simplement des noix et des baies hein pour avoir des bras et des jambes aussi développés! "Espèce de Barbare du nord sans queue ni tête, si tu avais mangé des carottes et du poisson", tu ne serais sans doute allongé au sol, dans une ruelle sombre de Périgueux à essayer de te trouver un peu d'air pour respirer!"…Ouais! Voilà sans doute ce qu'elle m'aurait répliqué la barbière! N'empêche…je persiste! Avoir des muscles n'empêche pas non plus d'avoir une tête. Tout n'est qu'une question de priorité.

- Quoi? Je vous sauve la vie et vous trouvez encore l'occasion de râler contre moi? Mais je rêve…

Sauver la vie…sauver la vie, il faut le dire vite car le rigolo gesticule encore! Bon! C'est sur! Il est plié en deux en position foetale et des larmes coulent de ses yeux. Finalement, ça doit être un tendre sous une montagne de muscle. Un peu comme le Von Frayner quoi!

Me dandinant comme si j'entamais un corps à corps sensuelle avec une bonté divine, j'arrive enfin à m'extirper de sous ce tas de chair. Il était temps. L'homme se retourne vers moi, tends la main vers quelque chose au sol. Une lame? Pas le temps de réfléchir. En combat, si tu réfléchis, tu es mort*. Mon pied s'écrase lourdement sur la main de la Montagne. Un autre hurlement de douleur déchire la nuit pétrocorienne.


- Je ne vous ai pas fait prendre de risques, je mesurais votre appétence aux beaux mâles de la Capitale et je vois à votre tenue...

Et après, c'est elle qui se permettait tout à l'heure de dire qu'elle ne pouvait pas sortir avec le procureur si celui-ci restait dans cette accoutrement! Ah les comtesses! C'est fait ce que je dis, pas ce que je fais on dirait!

… Que vous l'avez trouvé à votre goût! Embrasse t-il bien au moins? Je vous préviens…

Je me penche vers l'homme perclus de douleurs et le fouille sommairement pour m'assurer qu'il ne porte pas d'armes.

… ses caresses risquent d'être un tantinet moins sensuelles maintenant, plus râpeuses, plus hachée… Va falloir que je l'emmène voir Jeeks! On ne peut pas le laisser là! Il pourrait encore s'en prendre à autrui!

Bang! Un autre petit coup de pied dans les fesses de notre ami.

N'est-ce pas l'ami? Ne t'inquiète pas, tu vas passer une belle soirée au chaud, avec un bon repas!

Je crois que c'est à ce moment que la soirée a basculé. Alors que sur ma gauche se font entendre des cris étouffés, une lame vient appuyer lourdement contre ma colonne vertébrale.

- Toi l'Maqueriau, tu n'bouges pas! Compris? Sinon, tu vas finir ta vie par ramper comme une limace pour t'déplacer! J'te préviens, j'hésiterais pas un seul instant, sale périgueuse!

Sa poigne est solide, Elle m'empêche de remuer, d'esquisser le moindre mouvement pour me libérer.

- Toi l'Maqueriau, tu n'bouges pas! Compris? Sinon, tu vas finir ta vie par ramper comme une limace pour t'déplacer! J'te préviens, j'hésiterais pas un seul instant, sale périgueuse!

La surgères-qui-est-plus-habillée-comme-une-catin-que-comme-une-comtesse semble avoir trouvé un nouveau partenaire attiré par ses formes féminines mises élégamment en valeur par une robe fendue et un poil aguichante, par un décolleté ravageur. Lui, ce sont ses lèvres qu'il semble préférer. Ses lèvres..et peut-être sa même rouscaillante!

[colore=blue]- Tu sais qu'tu m'as l'air pas mal du tout touais? Y t'vend cher l'blondinet? Dis, tu crois qu'il m'ferait un p'tit cadeau c'soir? Hum? Une p'tite passe pour fêter les bonnes relations entre Sarlace et Périgueuse! D'ailleurs les amis, ça vous dirait d'nous rendre visite à Sarlace? Hein? Quand? Ben, on partirait c'soir! Qu'est-ce qu'vous en dites les gueuses? L'Artiste nous a dit d'lui ramener deux amis et vous êtes les grands veinards d'ce soir mes cocos![/color]


* Maverick alias le Tom Cruise de ces dames dans "Top Gun"
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Oane
[Mais que fait la Police ?]

Oane, c’soir t’es obligée d'allumer la lanterne rouge
Le temps est venue
C'soir, t’es obligée de vendre ton corps à la nuit
Oane, t’es obligée de porter cette robe ce soir
De marcher dans la rue pour des écus
Tu t'en fiches de savoir si c'est bien ou si c'est mal

Oane, ce soir t'es obligée d'allumer la lanterne rouge
Oane, ce soir t'es obligée d'allumer la lanterne rouge
Allumer la lanterne rouge
Allumer la lanterne rouge*


- Tu sais qu'tu m'as l'air pas mal du tout touais? Y t'vend cher l'blondinet? Dis, tu crois qu'il m'ferait un p'tit cadeau c'soir? Hum? Une p'tite passe pour fêter les bonnes relations entre Sarlace et Périgueuse! D'ailleurs les amis, ça vous dirait d'nous rendre visite à Sarlace? Hein? Quand? Ben, on partirait c'soir! Qu'est-ce qu'vous en dites les gueuses? L'Artiste nous a dit d'lui ramener deux amis et vous êtes les grands veinards d'ce soir mes cocos!

La De Surgères s’insurge intérieurement : me prennent pour une poule ou je rêve !

Petite voix de démon à face de grand-mère Surgères

Olé qui faut dire qu’tu joue dans l’même catégorie vu ta vêture ce souar ma fillote ! R’garde moi s’tu penches, d’tin nichon va sortir prendre l’air ! Et ces jambes par saint Tripette !

Oane vire au coquelicot, ce qui parfait le travestissement en lui ornant les joues de rouge. Elle n’a jeté qu’un coup d’oeil vers le bas mais elle a pris la mesure des dégâts occasionnés par la Brute. Sa robe est désormais une mini jupe, jean paul Grothier, c'est très seyant vu sa ligne, dommage qu’elle ait juste 6 siècles d’avance sur la mode ! Inquiète, elle reporte son regard sur le visage crispé du prévôt et réfléchit.

Voix d’ange au doux visage de Lady D, voix calme, apaisante

Olé pas comme si elle l’avait fait exprès. Dire que le seul homme à avoir contempler ces cuisses immaculées, c’est le médecin qui a soigné ton flanc blessé et en prime, Jake de Valombre est mort. Aucun homme vivant à ce jour n’avait donc posé les yeux sur ...

Fichtre et foutre ! Vous alors, à l’inciter à jouer les Marie-couche-toi là ! Olé beau lé résultat ! Elle fait que des bêtises, des bêtises d’puis que j’suis plus là ! Si elle avait pas voulu traîner ce soir sans chaperon avec cet ...ce rustaud ! L’pis olé qu’elle le kiffe le gros barbare !

Ah mais cessez adonc ! L’heure n’est pas aux houspillages. Il nous faut un plan pour sortir de là, le prévôt et moi, vivants et heu enfin dans toute nostre intégrité si possible...
Oane fait une moue cerise tandis que ça s’agite dans sa panse.
Mieux vaut que ces assassins ne sachent pas réellement qui ils ont réussi à prendre dans leur filet... ils serait capableS la garder au fond d’un trou pisseux et de demander une rançon. Bien. Jouons le jeu ! Et guettons une opportunité pour que déjà le mac Fadyen ne soit plus sous le coup d’une menace, sans doute une lame dans ses reins à la façon dont il se tient raide? crispé et coit c'est dire si l'heure est grave.. Mmmh rude défi ! Ça se comporte comment une femme de mauvaise vie ?

La voix de Lady lui souffle :


Ma fille, tu n'as qu’à t’inspirer d’une des nombreuses maîtresses de ton Père...

Oane plisse les yeux sur que y'en avait quelques unes de vulgaires à souhait parbleu !

Vous me flattez. Ainsi, vous êtes venus de Sarlace rien que pour moi ! Ah vous avez bon goût mes .. heu ... mes mignons ! Sur qu'ca mérite un p'tit quec'chose ! Pour les heu tarifs, bien que je sois très chère vu les hum ...


Oane un peu raide, met les mains sur ses hanches et bascule son bassin dans une pause qui se veut lascive, le gus la suit du regard son mouvement, ça a l'air de fonctionner, elle reprend en faisant un effort sur elle pour adopter un parler qui ne lui est pas naturel

Service proposés, j’suis sure qu'le So....Soline

Elle désigne du menton Soren

s'fera un plaisir d'négocier avec vous aut' l' tarif d'cette nuitée
hein mon ... chéri ? Ça tombe bien, on est libre justement !


La comtesse se demande comment une prostituée appelle son maqureau et au vu de la non réaction autour se dit que ca doit se faire "chéri" apres tout le gus doit se payer sur la bête ! Sans perdre le cap, elle ajoute :

Après tout nostre dernier client estoi .... enfin, l’a plus b'soin d' nos services, n’est ce pas ?

Oane jette un oeil à la carcasse de la Montagne au sol; il est encore abruti, ça durera pas, foutre le camp devient urgent.

A ce propos, Soline, faudrait ptet voer* à lui ôter sa bourse pour le dédommagement

Oane lance à nouveau un coup de menton vers la masse sombre au sol, il y a à la fois une bourse et eux, le savent, un couteau dans la main du géant. Reste à savoir si ses paroles vont avoir l’effet escompté ; après tout, ils ne sont que deux et ne peuvent pas être partout en même temps.

Texte inspirée des paroles de Roxanne @ Police
* voer= voir en poitevin

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Soren
[Un petit coin de paradis.*]

- Chéri!?!?!?! Hein!?!?!?

Oui, je sais. Vous allez dire qu'il n'est pas vif d'esprit l'écossais à la saveur danoise. Mais mettez-vous à sa place aussi. Qui d'entre vous à déjà eu une lame pointée dans le dos, prête à se frayer un chemin entre le Xème et la Xième + 1 vertèbre? C'est un truc à vous faire oublier votre nom, à vous laisser aller dans le froc…même quand on est procureur et maréchal. Dites-moi la Surgères, vous jouez à quoi là? Hum….Aaaaah! Oui! Bien sur! Vous jouez! Il manque un peu de vulgarité dans vos propos ma chère. N'eut été de votre tenue débraillée et affriolante à souhait, on aurait dit une catin des cabinets de velours! Un houri de luxe! Une fille de joie dont les émoluments sont aussi élevés que le Ben Nevis!

- Ça! Pour sur lolotte qu'à plus b'soin d'nos services c'saligaud là! Y'avait même pas sur lui d'quoi payer la p'tite gâterie qu'tu lui as fait! R'marque maintenant au moins y'est ben raide! raide mort! ou mort raide…comme vous voulez!

Ils rentrent dans notre jeu ces deux-là ou quoi? Il a fallu avec son couteau l'autre boucher? Parce que si ça continue, il va me transformer en Haggis danois a force de jouer de la pointe dans le dos!

- Et si vous avez d'quoi payer messieurs, j'vous garantis qu'la lolotte peut vous sortir l'grand jeu! J'avions jamais connu un client qu'est r'venu pas satisfait d'ent' ses gambettes! D'mandez et vous obtiendrez. Elle peut vous faire l'grand jeu, l'ptit jeu, la brouette danoise, la toupie écossaise ou l'maris poit'vin! Y'en a pour tous les gouts!

Un homme, c'est connu, ça ne sait faire que deux choses à la fois. Et quand ça pense à ses bonnes fortunes, quand on attention se situe au niveau de sa culotte, la plupart du temps ça ne pense à rien d'autres. Alors vu que je ne suis pas sur de pouvoir les convaincre encore longtemps que cet étrange accent qui sort de ma bouche vient du fin fond du trou de Périgueuse, mieux vaut ne pas trop trainer. Et c'est parti! J'envoie mon coude aller tâter de ses abdos! L'homme pousse un grognement d'insatisfaction, un peu comme un boeuf que l'on vient de déranger quand celui-ci compte fleurette à sa vachette préférée. D'un bon, je me relève, m'empare de son poignet et le fait tourner pour lui faire lâcher prise. Un bruit métallique et le reflet d'une lame sous les rayons lunaire me confirment que la manoeuvre vient de réussir. Mon poing vient ensuite s'écraser sur son nez. Et mon pied qui rencontre son abdomen l'envoie valser dans le mur de la maison située de l'autre côté de la rue. Je me retourne aussitôt cherchant des yeux la soubrette de Surgères et son agresseur pour à son tour lui faire voir de quel pin un danois se chauffe lorsqu'une douleur aiguë prend naissance à la pointe de mon crâne et irradie dans tout mon être. Même l'extrémité de mes doigts sont touchés. Je porte mes mains au niveau de la tête. Mon visage se déforme sous l'effet du mal. Mes jambes vacillent. Je ne les sens plus me porter. J'ai l'impression que le monde qui m'entoure se liquéfie dans un mélange visqueux et opaque. Le rouge vient tinter ma vision, suivi quelques instants plus tard d'un voile noir. Søren MacFadyen Eriksen ou le rouge et le noir…

[Bien plus tard…]

Les ténèbres cèdent peu à peu du terrain même si ma vision est encore obscurcit par un étrange brouillard. Je bats lentement des cils pour essayer de reprendre pleinement conscience. C'est alors qu'elle refait surface. Elle…la douleur! Comme si une masse d'armes s'était abattu sur ma tête protégée par mon heaume. J'ai l'impression que mon sang irrigue ma tête par à-coup! Et à chaque fois qu'il passe, c'est comme si un poignard venait déchirer mes tissus internes. Je porte la main derrière la tête. Pas de doute, le liquide poisseux que je sens sur mes mains me prouve que le coup a été puissant. Il a du m'ouvrir la moitié du crane! Oh bon sang!

Mes yeux sont ouverts et pourtant je ne distingue rien. Je suis allongé contre un sol froid et humide. Un sol terreux. Un odeur âcre et nauséabonde s'exhale de je ne sais où. For fanden! On dirait qu'une carcasse de je ne sais quel animal est entrain de pourrir dans le coin. Tiens! En parlant de carcasse, j'ai l'impression qu'il y en a une qui est entrain de m'écraser le torse! J'essaie de relever la tête et j'abandonne immédiatement. La douleur est trop intense. Ma tête retombe sur le sol. Venant d'un coin qui ne me semble pas si éloigné, j'entends des couinements. Des rats! Il n'y a pas de doutes là-dessus!

Mes yeux s'accoutument petit à petit à la pénombre ambiante. A quelques pas de moi, j'aperçois un mince filet de lumière rasant le sol. Une porte. Je suis dans une cellule, un cachot quelconque sous terre. Aussitôt les souvenirs d'Aalborg remontent à la surface de mon esprit. Un mariage prévu, annoncé. Un refus de ma part. Des gardes qui entrent brutalement dans ma chambre et s'emparent de moi. Sans rien dire, ils m'amènent aux prisons ducales. Sans un mot. Avec une poigne qui ne souffre aucune explication. C'était le même type de cellule qu'ici, les mêmes odeurs à vous faire vomir vos tripes jusqu'à la dernière goutte de bile. La même pénombre, les mêmes couinements de rats…

Mon esprit revient sur le poids mort qui me barrent la poitrine et m'empêche de respirer profondément…et les souvenirs récents affluent alors. Périgueux, la comtesse de Surgères, la visite de la ville, le premier malfrat, puis les deux autres… d'une main je secoue le corps inerte posé en travers de moi.


- Comtesse! Oh! Comtesse! Réveillez-vous!

Un doute m'étreint. Était-encore encore en vie? L'odeur tout à l'heure… L'ont-ils violé alors de la jeter agonisante dans la cellule?

- Oane de Surgères! Oh! Hé…vous allez bien?

Je la sens bouger. Au moins, elle n'est pas morte. C'est déjà ça!

- Vous vouliez que je vous montre le plus bel endroit de la ville? Eh bien…voyez-vous…Je ne crois pas que ce soit ici!

* Little piece of heaven - Avenged Sevenfold
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Oane
Fulgurance.
Explosions de douleur.
Stries qui me déchirent le crane telles des griffes de rapace.
Une douleur lancinante, sourde dans l'obscurité. D'autres pulsations, sous ma peau. Une chaleur qui remue sous son poids et provoque de douloureux frottements. Un trou béant dans mon ventre, un noeud.
Ma bouche sèche, mes lèvres comme de vieux parchemins, craquelées.
Des cris encore.


... allez bien ?

Les longs cils d'un noir de jais frémissent, les paupières s'entrouvrent légèrement. Elle a du mal á soulever ses paupières lourdes de fatigue, elle n'a dormi que quelques heures et encore que d'une oreille, á l affut des moindres sons et du flux de la respiration du procureur, ses bras tuméfiés la font souffrir.

- Vous vouliez que je vous montre le plus bel endroit de la ville? Eh bien…voyez-vous…Je ne crois pas que ce soit ici!

Oane, surprise de reconnaitre cette voix male, se redresse et ouvre grand ses océans. Elle contemple le visage du Mac Fadyen, coite, puis lève un sourcil d'un noir de jais et tend la main. Ele lui pose un doigts sur la bouche et dit d'une voix rauque :

La tout de suite, c'est le plus bel endroit au monde.

Un sourire cerise fendu inonde son opale de porcelaine sale.

Mais, un ton plus bàs, ils pourraient nous entendre.

Elle hoche la tête d'un air grave et se déplace légèrement de façon á rester á portée de main sans toutefois être en contact. Dans le clair obscur, elle l'observe d'abord silencieuse puis, ajoute d'une voix cassée :

J'ai bien cru que vous ne vous réveilleriez pas procureur ; ils vous ont salement amoché.
Faut croire que c'est plus résistant que ca y parait un danois


La jeune femme tend á nouveau une main sure, elle prend le menton désormais piquant du procureur périgourdin et lui tourne lentement la tête ; elle tâte le bandeau qui enserre son crâne et s'aperçoit qu'il est imbibé de sang et qu'il s'est déplacé vers le bás, si bien qu'il ne couvre plus la blessure. Elle ajoute á voix de basse, une voix éraillée par la soif :

Ne bougez pas Eriksen, je vais changer votre bandeau : il ne sert plus á rien.

La comtesse concentrée, tire sur la chemise de son vis á vis et d'un coup sec entame une nouvelle déchirure ; vu l'état de la chemise, ce n'est manifestement pas la première fois. Encore un peu et il aura un sous-tif le proc. Oane, toute á sa tache, ôte l'ancien bandage avec mille precautions, ce qui ne l'empêche pas de faire gémir un peu le blessé.

Je suis inquiète procureur. Vous êtes resté dans cet état, sans bouger .. des heures durant.

Elle jette le bandage ensanglanté dans un coin de la pièce, sur un tas d'autres, et entreprend de lui bander de nouveau la tête, pour cela, elle se relève en grinçant un brin engourdie, afin d'avoir le regard légèrement au dessus de sa tête pour officier.

En fait ... nous avons passé la fin de nuit puis, toute la journée dans ce trou puant. Ce sera bientôt la nuit si j'ai bien calculé.

Elle montre du menton un interstice entre deux pierres mal ajustées qui laissent passer un faible rayon de lumière mourante.

Serrez les dents : ca va faire mal.

Elle baisse ses longs cils ourlés sur le bandage et coince un pan dans l'autre pour le nouer á plat du mieux possible. Elle le laisse reprendre ses esprits enfin ce qu'il en reste á voir le crâne fêlé du proc.

Seurn.... nous n'avons plus beaucoup de temps.

Je ne sais pas exactement ce qui se trame icelieu mais quoique ce soit notre départ est prévu pour demain, dés l'aube.

J'ai entendu ces faquins le dire quant ils...


Oane secoue ses lourdes boucles noire de jais.

Et vous estes grièvement blessé.

Il y a ce que la De Surgères dit et ce qu'elle ne dit pas mais que les silences murmurent.

Si vous avez une idée brillante pour nous sortir de la procureur : je suis preneuse !


Dit elle en se rasseyant sur son ses pieds devant Soren pour ne pas avoir froid au fesses. Un jour complet dans un cachot ca vous donne vite des habitudes.
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Soren
Je dois paraître miteux. Je dois sentir la fiente mêlée à une agréable odeur de sueur âcre. Et je dois être aussi sale que si je venais de passer au travers d'un conduit de cheminée. La tête continue à me faire un mal fou et les cheveux sont tout poisseux de sang. J'essaie à nouveau de me lever mais cela tourne bien trop et des pointes de métal rougies dans un feu ardent viennent me vriller la cervelle. La moindre des choses que l'on puisse dire, c'est que ce n'est pas la grande forme. D'autant plus que…

- Comtesse, une fois n'est pas coutume, je crois que je vais avoir besoin d'aide…

De la paume des mains, je frotte mes yeux, j'essaie de chasser ce voile qui s'est formé devant moi. Au creux du ventre, une sorte de boule s'est formée. Je dois être livide et mes traits doivent être tirés. Un gout amer et acide se mélangent dans ma gorge. Les yeux se plissent de dégout lorsque tout ceci se mêle à la salive. Je recroqueville mes jambes sur mon ventre, en position foetale. Protection suprême contre tous les maux de la terre.

- car, voyez-vous, moi… je n'y vois pas assez pour faire quoi que ce soit. Ma vue est voilée. J'ai l'impression de me trouver dans un épais brouillard. Tout est…flou!

Dois-je déjà lui dire que je ne pense pas être capable de me tenir debout. Soudain, le spasme est plus fort. Je me contracte. Mon estomac tenter de rejeter ce qu'il contient… mais après presque deux jours à ne pas manger, c'est n'est que de la bile qui en sort. Je crache, je tousse. L'air se mêle aux humeurs vitales. Abruti! Ça c'est le conduit d'air! N'y mets pas du liquide, tu risques de te noyer voyons! Mon corps est alors pris de spasmes. Des frissons me parcourent de bas en haut. Mes dents claquent. Je n'arrive pas à les contrôler. Demarcus... Ce sont vers lui que mes pensées se tournent. Oh! Non qu'il m'ait laissé un souvenir impérissable. Son charisme n'a rien à envier à celui d'une moule de la mer du Nord, mais je me sens un peu comme après ce duel que j'ai perdu en lice contre lui...Enfin...surtout les sensations post-duel quand Syu avait du prendre soin de moi, n'étant plus capable de rien. Oui...Ce soir-là, après la lice, j'étais passé aux Amazones à Sarlat. Je racontais mes exploits et ma bêtise d'aller me battre à poings nus contre un homme armé d'une épée. Je m'étais senti mal et puis...plus rien!

Puis toutes les pensées disparaissent, Je ne suis même plus capable de penser tellement la tête résonne. Des coups de piques. Des coups de marteau. Une pression de part et d'autre. Une sensation d'écrasement et de flottaison. L'impression de porter de petits volumes extrêmement pesants, infiniment pesants...Volumes qui alternent dans mes bras avec d'autres grands, énormes et infiniment légers. Ma respiration est aussi élégante qu'un boeuf qui vient de courser une vache dans les paturages.

Les questions de la comtesse resteront sans réponse. Formuler des syllabes cohérentes me parait être un effort inhumain. Et sortir ne fait même pas partie de mes priorités. D'abord apaiser cette tête. Ensuite retrouver une vue potable. Enfin essayer de me tenir debout. Tout un programme! Espérons juste qu'il ne s'étalera pas sur plusieurs années.

Un bruit strident m'arrache de nouveaux cris de douleurs que je ne peux réprimer. La porte grince salement. Un halo de lumière vient prendre place, halo vite obscurci par une masse imposante.


- Dépêchez-vous! Ce n'est guère le temps de conter fleurette...

Une masse qui parle... Elle a d'ailleurs un fort accent périgourdin! N'empêche, c'est étonnant comme, dans certaines situations, l'humour passe mal chez moi...
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Oane
- Dépêchez-vous! Ce n'est guère le temps de conter fleurette...

Le signal d’alarme tant attendu avait retenti dans les limbes d’Oane. Deux océans s’ouvrirent grand, alertes, un éclat métalliques les traversa avant qu’ils ne se plissent, formant ainsi deux fentes lumineuses. Le cœur de la jeune femme se mit à battre puissamment, irriguant les muscles et le cerveau. En un instant fugace d’éternité, une rage brûlante et épaisse forma une boule incandescente et monta en elle, s'empara d'elle, balayant tout sur son passage, vrillant ses nerfs, tendant ses muscles, électrisant ses lourdes boucles aussi noires que la nuit.

[Quelques cloches auparavant, dans la même cellule ou,
ce que la De Surgères ne dit pas]


La respiration sifflante du procureur ne signifiait rien de bon. Sans être médicastre ou guérisseuse, la jeune femme avait suffisamment vu de blessés sur les champs de bataille pour le savoir. Elle posa ses océans sur lui ; malgré l’obscurité, elle devinait son visage crayeux, ses lèvres exsangues et tuméfiées, le teint violacé de sa tempe gauche. Oane vérifia d’un coup d’oeil que le bandage qu’elle avait confectionné plus tôt en entamant sa chemise (à lui) tenait bien en place et c’était le cas ; bientôt, il faudrait le changer. Avant cela, elle ne pouvait rien faire de plus. Adossée contre le mur de pierres froides, elle frissonna et ramena ses jambes nues repliées contre elle puis, les entoura de ses bras : au moins lui restait-il les manches de sa robe et cela la réchauffait un peu. Le contact de ses pieds nus avec le sol glacé en terre battue de la cellule lui donnait un sentiment de fragilité accrue, d’impuissance. Jamais au grand jamais, la comtesse n’avait été pieds nus. faut dire que jamais non plus elle n'était sortie seule, sans chaperon, avec un inconnu la nuit, fut il procureur, jamais elle n'avait s'était sentie attirée ainsi par un homme, un barbare, jamais ... c'était la nuit des "jamais" sur lesquels on s'assoit... Ce simple contact de ce pied nu sir la terre gelée la ramenait aussitôt à ce moment précis où les gus lui avaient piqué ses bottes... et le couteau qui s’y trouvait, la privant ainsi de sa seule arme. Et s’ils s’étaient contentés de cela. Mais il y avait bien pis ! Oane serra la mâchoire à s’en faire mal.
Les images de l’immonde porc croisé dans la ruelle glissant ses mains calleuses le long de ses cuisses se confondirent un instant avec celles avides du goelier au regard concupiscent et à l’haleine avinée. Elle eut un haut le coeur en songeant à cette face de rat immonde et pestilentielle. Elle ne savait par quel miracle, l’autre malandrin était intervenu pour faire cesser cette barbarie indicible qu’on infligeait avec légèreté aux femmes de tous temps que vante bise. Apparemment il fallait que la « marchandise » soit livrée en état pour « TheArtist », un homme, le chef des truands de la ville sans doute, qu’ils devaient craindre plus que le Sans Nom lui même puisqu’ils en étaient quasiment venus aux mains pour se mettre d’accord. Au final, celui à la moustache jaune avait eu gain de cause du libidineux en lui faisant remarquer que les femmes qui passaient entre ses mains étaient ensuite rarement « utilisables » ; ce qui étaient aussi le cas de ceux qui désobéissait à TheArtist ; et les deux pendards s’étaient contentés de la voler. Un « i » qui faisait une sacrée différence ! Elle aurait dû sans aucun doute remercier le Très Haut de s’en sortir à si bon compte. C’eut été mal connaître la comtesse. Au bord de ses océans ourlés de longs cils noirs de jais, perlaient quelques larmes amères de désespoir.

Une petite voix criarde lui soufflait :

L’perte d’ta virginité n’a été qu’r’poussée. C’est pour mieux t’sauter mon enfant !

La voix plus douce de sa Lady
Cessez donc de la torturer, veille pie... ma fille n’y puit rien y faire .

Palsembleu, ces margoulins ont pris l’anneau ! Peuh ! Ils savent même pas c’que c’est :!

Et mieux vaut sans doute. S’ils avaient reconnu le scel des De Surgères, ils auraient compris qu’ils tenaient là un otage de prix. Déos seul sait ce qu’ils auraient fait alors ! là elle a une chance qu’il la relâche après leur forfait.

Peuh ! Vous rêvez tout haut ma chère vont l’violer pis la fout su’l trottoir s’ils la crèvent pas ! Mieux vaut encore la mort !

Laissant ses ancêtres débattre de son sort, Oane avait pleuré en silence. Une vie à attendre de rencontrer enfin le bon, celui qui ferait frémir son coeur endormi, caché sous son mouchoir dans sa poche, sans connaître les joies du batifolages pour quoi ?! Se faire troncher par le premier gouape venu ?! Et ce juste au moment ou son coeur semblait s'éveiller ... Ah ! Quelle ironie du sort ! Elle aurait donné cher pour se trouver face à ces gus en armure sur un champs de bataille. Nul doute qu’ils n’auraient pas fait long feu ! Oane rumina ainsi, oscillant entre rage et désespoir des cloches avant de se sentir tout à fait transie. Le froid s’était insinué par tous les pores de sa peaux, fluide glacial qui minait ses forces tout autant que ses sombres et amères pensées. Ses larmes avaient tari sur ses joues. Lentement, elle était sortie de sa léthargie. Elle avait refait le bandage du procureur. Sa peau était si chaude, il devait avoir de la fièvre. La rage se mit à bouillir peu à peu dans ses veines et reprit le dessus sur la peur et les regrets. Sa vie était toujours en danger ainsi que celle du Mac Fadyen Eriksen. Mais, tant qu’il y de la vie, il y a de l’espoir. Même si elle ne voyait pas séant comment sortir de cette foutue impasse, la cellule étant bel et bien fermée et sans issue, il fallait rester à l’affût s’était elle morigénée. « Toute situation, même tragique, offre des opportunités ». Si ça s’appliquait sur un champs de bataille ou en politique, ça marchait icelieu aussi. Et puis... mourir dignement était mourir en se battant. Et, rajouta-t-elle, elle avait un avantage, court certes, mais un avantage tout de même sur ses goeliers : ils la voulaient vivante et pas trop cabossée... « utilisable ». Il lui fallait rester alerte, reconstituer ses forces. Sa main toucha le bras du procureur ; il était si chaud et elle avait si froid. Elle se déplaça et vint se lover au creux de ses bras. Dans d’autres circonstances, c’eut put être une place de rêve se dit elle. Son ovale de porcelaine s’était orné d‘un sourire cerise craquelé. Malgré ses blessures ; le blond était ... impressionnant. Elle était sur le point de s’endormir bercée par la respiration bruyante de Soren. Mais, une douleur lui vrillait la poitrine aussitôt qu’elle se roulait en boule pour se nicher dans ses bras. Elle tenta de se déplacer sans succès. Elle regarda le blessé suspicieuse : aurait-il quelque objet qui lui fasse mal ? Elle tata sa chemise et ne sentit que les formes de son torse. Au moins là était il intacte. Elle tata alors sa propre poitrine et découvrit le bat qui blesse : son corset malmené par les pourceaux était déchiré, une fine tige de métal en saillait. A force de se démener, elle finit par extraire la tige de son logement. Ce n’était pas un couteau mais ça pourrait servir. Elle la glissa dans sa manche puis, allât se lover dans la chaleur enveloppante.

Quelques cloches plus tard, toujours dans cette foutue cellule.

Il s’était réveillé le premier. Elle avait du s’extraire de ce cocon. Elle lui avait parlé, d'abord seul le silence lui avait répondu. La barbare devait être suffisamment mal en point pour ne pas l’avoir entendu ou alors était il devenu muet ou pis ! Certains hommes après avoir subi des coups sur le crâne devenaient ... idiots. Mesdames, vous me direz ils le sont tous un peu à la base non ? Oui mais là il pouvait le devenir totalement la abve au levre et tout le toutim... la voix grave raisonna, le coeur d'Oane fit un bond dans sa poitrine :

- Comtesse, une fois n'est pas coutume, je crois que je vais avoir besoin d'aide…
car, voyez-vous, moi… je n'y vois pas assez pour faire quoi que ce soit. Ma vue est voilée. J'ai l'impression de me trouver dans un épais brouillard. Tout est…flou!

La seule chose qu’elle a retenue : il est vivant et il n'est pas idiot. Enfin, pas plus qu'avant. C'est çà dire juste ce qu'il faut à un homme pour être totalement ...craquant. Là tout de suite, elle l'aurait bien embrassée.
Cette première émotion passée, elle réanalysa ce qu'il venait de lui dire. En gros, qu’elle ne lui devrait pas son salut. Ils ne pouvaient compter que sur elle. En regardant par l’interstice entre les deux pierres, elle surveilla de nouveau la luminosité. Elle venait à peine de tomber pour laisser place à la nuit. Ils leur restaient donc plusieurs cloches jusqu’à l’aube et pourtant... la porte s’ouvrit brusquement. Une voix moqueuse, un brin stridente, retentit entre les quatre murs de la cellule:


Dépêchez-vous! Ce n'est guère le temps de conter fleurette...

Les océans se posèrent métalliques sur la masse sombre de l’homme ; sourde à tout discours, la De Surgères se leva d’un bond, propulsée par une boule de rage et fonça droit devant ; elle rentra la tête et se courbant à mesure qu’elle avançait droit vers son geôlier. Se servant de sa tête comme bélier, elle le faucha en plein ventre, il se casa en deux. Oane lui décocha un coup de genou magistral en travers de la tête ce qui lui explosa les dents. Deux ou trois tombèrent à terre avec quelques gerbes de sang. Tandis que l’homme gémissait, la forcenée leva sa main longue et fine taché d’encre bleue et enfonça quelque chose dans le cou de l’homme. Un borborygme s’en suivit. Les jambes de l’homme cédèrent sous son poids et il tomba à terre pissant le sang. Froide comme un écailleux, la sirène aux yeux de brume se pencha, flanqua un coup de pied pour retourner le corps de l’homme agonisant, se mit à genou et s’empara d’une lame courte passée à sa ceinture. Elle attrapa la tignasse du rufian et tira dessus d'un coup sec et dans un geste sans hésitation l’égorgea. Son opale de porcelaine affichant une expression indéchiffrable, comme absente, elle relâcha la touffe de cheveu et laissa retomber la tête dans la marre de sang ; à pas de louve, elle disparut derrière la porte laissée ouverte épée courte au clerc.
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