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[Rp] Juste entre elles!

Neolonie
Comme d'habitude, faut pas qu'elles s'ennuient, parce que, comme d'habitude, elles doivent chercher de l'occupation, et pas douées qu'elles sont, pour le crochet ou le tricot, non, pas vraiment...
Non, là, pour les louves, il s'agit plutôt de se prouver autre chose.
Se prouver qu'elles ne sont pas confites dans les sentiments d'amour, qu'elles peuvent encore vivre pour elles. Tout en se cachant, volontairement ou non, qu'elles n'auront de cesse d'aller les retrouver, eux...

Mais il leur faut une nuit de folie, juste entre filles.
Pour se nourrir ensuite de clins d'oeils et de rires étouffés.

La nuit est bien noire, la lune s'est cachée, complice, quand Néo sort de la taverne, dissimulée sous un ample manteau chaud, la dague à la ceinture.
Le point de rendez-vous, ironie du sort, est le parvis de l'Eglise.
Et pourtant, elles doutent que le Très Haut soit d'accord avec l'objet de leur équipée nocturne.
La jeune brune est la première arrivée, et elle s'adosse au mur de pierre, juste à l'angle de l'édifice, pour avoir une meilleure vision, malgré la noirceur des ruelles.
Elle caresse le manche de sa dague, et évite de trop penser aux yeux lumineux qui la regardent comme si elle était unique, aux mains qui la modèlent selon ses envies, aux lèvres qui.... Stop!!

Vivement que les autres arrivent!

_________________
Laka
« Ce n'est que quand il fait nuit que les étoiles brillent. » *




Noire est la nuit........ quand les 10 coups sonnent au clocher. Elle allonge le pas, pressée de retrouver celle que plus personne n'oserait appeler la Sans Coeur. Puisque la Belle se plait entre les pattes d'un Loup, et qu'elle en redemande.....

L'Armagnac a cet effêt sur elles..........le vent du sud les rend amoureuses......et ça leur fiche la frousse. Une frousse bleue......à l'idée d'être enchainées, en attente, fragiles et vulnérables. Mais c'est un peu comme quand vous vous apprêtez à sauter dans le vide, dans des eaux fraiches et tumultueuses..........C'est foutrement bon......Didiou...........

Mais elles sont rebelles pas nature, alors elles rechignent et c'est pour ça qu'elles ont décrété la nuit des Louves....Histoire de croire qu'elles ont encore le choix...Comme un dernier soubresaut avant de rendre les armes........

La silhouette vêtue de cuir sombre, taille soulignée par une large ceinture de daim noir lacée haut.......est masquée...........Là encore, juste pour ajouter au plaisir........

Puisque noire est la nuit............

Masquée ......et armée. On ne sait jamais. A sa cuisse, la dague est là, lame effilée, aiguisée, rassurante...


Elles ont décidé de jouer......et je vous vois venir, n'allez pas croire qu'elles vont investir la mairie...Allez pas sonner le tocsin,foutre dieu !
Par pitié, ne leur envoyez pas trois armées rien que pour elles. Elles seraient flattées, mais morbleu, c'est pas le but, ce soir.....Elles veulent juste jouer.......


Et la brune mordille nerveusement ses lèvres pleines alors qu'elle cherche quelles bêtises elles vont bien pouvoir faire...Son regard balaie la place .....inquisiteur...... aux aguets. Quelques pas encore et elle rejoint l'autre brune, échange un regard complice à la lueur de sa torche.

Et le sourire se fait provoquant quand un seul mot sort de sa bouche :


- Cap ?

* de Winston Churchill
Cruellita


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Bien sur qu’elle en est. Elle vient d’accrocher doucement son masque, pas forcément pratique avec ce long bec mais au moins, même si elle est reconnaissable avec sa chevelure, pour le moment cachée dans sa capuche, personne pas même ses comparses ne pourra voir sa mine. Sourit-elle ? fait-elle mauvaise tête.
La belle se mets en chemin. Elle arrive sur le lieu de rendez-vous. Un hochement de tête pour saluer les Lycanes. Et elle attend.
Elle attend, elle a vraiment besoin de se dégourdir les pattes et de s’amuser avant de prendre la mouche pour peu de chose. Elle a vraiment besoin de se défouler avant d’en tuer quelques-uns ou unes.
Le regard scrute les alentours. Cherchant une idiotie à faire. A pas de louve… la belle cherche… et murmure.


Bon on mange le chocolat de qui ? On fume le chanvre de qui ? Et on coupe les rideaux où ?
Gourmandise.



Lasse… Je me sens lasse…
Quand l’ennui prend place…
Comment y faire face ?
Sans qu’il n’y ai réellement de trace.

Une proposition des plus intéressante, se joindre à une folie. Masquée, il le faut.
Soirée en pleine air, où les hommes doivent nous reconnaitre. Mais qu’en saura-t-il de moi ? Me connaissent-ils réellement pour pouvoir me reconnaitre ? Je n’en suis guère certaine. Mais c’est le jeu.

La nuit tombe… Gourmandise que je suis, je me dirige vers le parvis de l’église, point de rendez vous des folles. Le masque niché sur mon nez, me reconnaitront-elles ? Pour sûr, l’une d’entre elle, le ferait sur le champs… Elle me connait si bien. Chut…

Le pas qui chaloupe légèrement, la lippe qui se transforme en un doux sourire. Une soirée où enfin l’ennui laisserait place à l’amusement… Que demander de plus ?

Les émeraudes scrutent les alentours par delà le masque, la moue se fait légèrement boudeuse en ne reconnaissant personne… Et si elle n’était pas encore arrivée.

Mais pourquoi m’obsède-t-elle tant ? Peut être m’a-t-elle tout simplement envoutée… Pourtant elle ne semble pas aimée les femmes. Et moi ? Qu’en ai-t-il réellement ? Les épaules se haussent à toutes ses pensées qui perturbent mon esprit… Je n’en savais rien, je n’avais aucune réponses à toutes ces questions. Tout ce que je savais c’est que j’aimais autant les hommes, que les femmes… Mais avec elle, tout était différent. Bien que rien, ou presque, ne se soit passé… Alors pourquoi ?

Chut, faire taire mon âme et se concentrer simplement sur cette soirée…
Le masque vissé sur mon nez, je relève…
Attendre la suite… Non loin d’elles…
Pas un mot…
Silencieuse…
Chut…
Laka


Chut !

La nuit.Tout est tellement différent la nuit, quand le ciel se fait velours sombre et que la lumière se dérobe...

Les sens se réveillent, et tout peut arriver.
Nuit magique où les corps se trouvent, se reconnaissent et se donnent .
Ou Nuit sombre de solitude ou de doute........

La nuit tout s'amplifie, tout prend un autre sens......
La peur devient vite terreur, et l'abandon devient don........

Qu'à celà ne tienne, cette nuit est à elles.
Elles en feront une nuit de folie......

Elle a rejoint la maitresse du jeu : Néo.......et là, sous le porche de l'église, alors que le vent joue dans les plis de sa cape, elle voit arriver deux autres complices.

La première est vite reconnue, à sa chevelure flamboyante.
La deuxième n'est peut-être pas une Lycane, mais elle est si bien dissimulée, que la brune garde encore un doute à son sujet.

Son regard se trouble , elle oublie un instant le jeu, songe à celles qui doutent ou se perdent.Pourquoi ne peuvent-elles jamais être heureuses toutes à la fois ?

Les regards se cherchent et se prennent, alors qu'elles se taisent pour ne pas se faire repèrer, et la brune se décide soudain..........

Il est temps...........Elle songe à ce que lui a dit Néo un peu plus tôt............

Sourit doucement et montre le soupirail qui mène à la cave du vigneron...........

Et d'un geste vif,elle rejette sa cape en arrière, se penche pour venir lentement délacer de ses doigts fins, le lien qui retient sa dague à sa cuisse...

Brandissant la lame, elle regarde les filles, désigne la grille qui masque l'entrée du soupirail, par lequel elles pourront se glisser et dans un rire étouffé, elle propose :


- On force la grille ?
Gwenaela


Vite ,vite ,court la belle ,il ne vont pas t’attendre les diablesses !
Les dix coups du cloché ont sonné
Mince en retard !
Toute vêtue de noir , elle finissait d'enfiler ses longues cuissardes ,quelques gouttes de parfum rose sauvage sur sa peau et la brune enfila son masque
La porte claque ,elle est partie

Court ,court vite ,il est l'heure
Elle les cherche ,elle cherche sa petite brune
une fenêtre éclairée ,elle s'approche
ce soir elle joue les voyeuse
Deux amants enlacés ,elle rit et repart de plus belle !

Elle continue a remonter la ruelle
un ivrogne l'interpelle
Moqueuse elle lui cachera la vue avec son chapeau

Vite,court ,elle sont la !


-On force la grille ?

Elle les regarde amusée les reconnaissant presque toute,attrape la dague et d'un geste sur ,fait sauter la serrure de la grille


CLACCC !!
Neolonie
Dans une nuit sans lune, à quoi peuvent bien servir les masques?
C'est l'une de ces questions qu'il est inutile de poser, n'ayant jamais de réponse réellement explicite.

Accotée aux moellons de pierre, Néo les a vu arriver, plus ou moins rapidement, plus ou moins prudemment. La nuit, tous les chats sont gris, donc peu importe de montrer ou non patte blanche.

Un geste, un sourire, quelques mots et la soirée commence.
Il suffit d'ébaucher une idée de quelques mots pour qu'elle soit réalisée sans attendre, sans palabre inutiles, et rien que ça, ça fait un bien fou!
Le soupirail est donc forcé, et les lianes n'ont aucun mal à se glisser par l'ouverture.
Une fois en bas, elles allument prudemment une petite bougie, qui fait grandir les ombres et danser les parois, reflétant des tonneaux le long des murs de pierre.

S'éloignant du soupirail, Néo se met à fouiller à la recherche de la salle qui contient les barriques à presse, celles qui permettent d'écraser le raison, nu pied, lors des chaudes journées d'automne.
Et comme le vigneron en question fait aussi de la goutte, il y a même de quoi faire le feu sous l'alambic, pour l'instant précieusement posé en hauteur.


Psstttt!!
Par ici!


Roulant une barrique vers la cheminée, croisant les doigts pour que la famille tout entière soit bien endormie, à l'étage, Néo cherche les seaux du regard.
Lorsqu'elle les a trouvé, elle explique son idée à ses complices.


La dernière fois, on a chipé des nippes! C'te nuit, j'vous propose un truc de riches!
On va prendre un bain dans l'vin, parait qu'ça fait la peau toute douce à celles d'la Haute.

Y nous faut du feu, là. Et pis récupérer du vin dans les seaux, l'faire chauffer, et l'mettre dans la grande bassinoire.
Qui s'y colle?

_________________
Laka
« La nuit fait des tours de magie pour les amants de minuit. »*




C'est un jeu d'enfant de pénétrer par le soupirail que la brune vient de forcer.
Et la flamme de la bougie la guide vers Néo jusqu'à cette salle aux énormes fûts dans lesquels on foule du pied le raisin pour qu'il rende son nectar.

Et la Sauvageonne mène la danse, alors qu'elle annonce d'une traite :


"On va prendre un bain dans l'vin, parait qu'ça fait la peau toute douce à celles d'la Haute.

Y nous faut du feu, là. Et pis récupérer du vin dans les seaux, l'faire chauffer, et l'mettre dans la grande bassinoire. "


Déjà, la Belle s'empare d'un seau, et fait couler le vin d'un tonneau, regardant le liquide sombre remplir le récipient.
Lentement , ses yeux s'habituent à l'obscurité, repèrent les lieux et les ombres dansent sur les murs.
Silhouettes minces et souples qui s'activent et s'affairent. La bassinoire est bientôt pleine et un parfum de vin chaud envahit la salle , réchauffant les murs de pierre.

Sans perdre un instant, elle pose ses fesses sur un vieux coffre , retire sa cape et entreprend de délacer ses cuissardes qu'elle envoie valser plus loin. Le sol est froid sous ses pieds nus quand ses mains font lentement rouler les bas sur sa peau , alors qu'elle reste en alerte, guettant le moindre bruit signalant un danger. Et un rire étouffé sort de sa bouche quand elle lance à une de ses complices les braies de cuir sombre.

Et elle reste là,simplement vêtue d'une longue chemise qui lui arrive à mi cuisses, à surveiller la température du vin . Elle vérifie du bout du doigt qu'elle trempe dans la bassinoire et qu'elle lèche à chaque fois , si c'est assez chaud.

Quand ça lui parait correct, elle verse le contenu dans l'énorme tonneau à fouler le raisin, et recommence, encore et encore.

Ses yeux d'émeraude accrochent celui des filles....suivi d'une légère grimace.Foutre Dieu,il va falloir se tremper là dedans.

- Elles ont de drôles d'idées tes dames de la Haute , Néo. J'aurais préfèré du lait...


*de Axelle Red
Neolonie
Du lait?
Secouant l'idée d'une secousse nonchalante de la tête, Néo justifie son choix.

L'lait, quand tu l'chauffes, ça fait d'la peau!
Imagines un peu les grumeaux...


Et pis le vin chaud, il suffit de mettre un peu d'cannelle dedans, et on en boit jusqu'à plus soif! Sans compter que l'alcool, bien dosé, ça tue certains microbes et morpions. Que des avantages vous dis-je. (Amis d'la poésie bonsoir...)

Pendant que la mixture chauffe lentement, bien lentement, faut l'avouer, il y en a une, soit plus pressée, soit plus prudente que les autres, qui commence à ôter le bas, conservant la chemise.
Pourvu que nul ne vienne les surprendre, elles seraient obligées de se sauver les fesses à l'air, illuminant la nuit de lunes bien pâles mais peu discrètes.

A son tour, la brune aide à emplir la profonde bagnoire (Non je n'ai pas oublié le "i", oui c'est de l'argot).
Elle n'hésite pas, entre temps, à déguster les tonneaux mis en perce, tombant par hasard sur un nectar doré, liquoreux et sucré.


Ehhhh les filles!!

V'nez goûter ça!


Foin de manières, elle met les mains en coupe pour profiter au maximum du vin, en ressortant les lèvres brillantes et poisseuses, la tête un peu lourde, déjà, avec les effluves de l'alcool qui retombent dans la cave, autour d'elles.

Les esprits s'échauffent autant que les comportes de vin s'accumulent dans le baquet, et les braies, bottes, chemises sont lancées un peu partout, espérant malgré tout ne pas se trouver piétiner dans la boue odorante.

Allez, essayez!

Néo s'approche du grand bac, glissant un pied conquérant dans le liquide carmin, le faisant rejoindre par le second, et s’asseyant dans un grand "plouf".
Le liquide est encore frais, mais l'alcool doré suffit à réchauffer les veines, et la voici qui se prélasse, barbotant parmi les senteurs vinaigrées, jouant à la grande dame, et surtout, envoyant à pleine main le vin sur ses congénères.

Boire, absorber le liquide par toutes les pores, oublier que finalement cette nuit la mène loin de lui, les séparant pour la première fois. Oublier ce manque au creux du ventre, ces mots acerbes qui l'ont dépassé.
Pour ne plus rien entendre, Néo ferme les yeux et se laisse couler au fond du baquet avant que d'autres y viennent y mettre les pieds et leur intimité, noyant ses mèches sombres jamais gouvernées.

Elle en ressort avec une grande inspiration, le rouge lui dégoulinant du front, dans le dos, comme de larges traînées de sang trop faible pour être coloré.
Le corps poisseux, l'âme ouverte, le coeur faible, elle se précipite vers sa consolation habituelle, et bois encore, dans ses mains, le vin doré.
Toute nue, la blancheur interceptant les lueurs mouvantes des flambeaux, elle reprend le sourire et regarde ses compagnes
.
Vous vouliez de l'orgie?
En voilà!!

_________________
Kachina
- Pfiouuuuuuuu !!

La Sauvageonne se plonge sans vergogne dans le grand fût et les éclaboussures qu'elle envoie à tout va, viennent tâcher la chemise de la Louve.

En riant, celle ci, inspecte un à un les tonneaux, ouvre le robinet d'un d'entre eux et se cambre pour recueillir le vin liquoreux qu'il contient.
L'alcool coule dans sa gorge, et quelques gouttes viennent mouiller son menton, ruisseler dans son cou, se perdre entre ses seins....


Celui qui entrerait à cet instant, songerait à un carnage, en la voyant, échevelée, chemise maculée du liquide carmin, regard sauvage et fou........dague à la main.

Néo, l'a dit : Une orgie........... qu'à celà ne tienne.

Cette nuit est la leur et tant pis pour la déconvenue du riche vigneron quand viendra l'aube. Celui là, a bien des péchés à se reprocher. Mais c'est une autre histoire.

Et le masque tombe, d'un geste impatient de sa main, quand elle le laisseglisser à terre.


Laka redevient Kachi, transformée pour l'heure en déesse de Bacchus.
Insolente et rieuse alors qu'elle regarde se vider le fût, le vin se répandre sur les dalles sombres.


- Une orgie ?

Alors sa dague vient violemment perforer les fûts, s'acharne sur le bois des tonneaux, et la Brune s'enivre de l'odeur du vin qui se répand dans l'atmosphère.

Sa voix s'élève imprudente, sans se soucier si elle va réveiller leurs hôtes, et vient résonner en écho sur les murs de pierre.

- L'eau ne fait rien que pourrir le poumon
Goûte, goûte, goûte, goûte compagnon
Vide-nous ce verre et nous le remplirons


La chemise rejoint les frusques à terre et elle se glisse à son tour dans le tonneau, laissant le vin donner à sa tignasse sombre des reflets rouges...
Enivrée par l'odeur forte de l'alcool qui vient remplir ses narines.....
Le vin pénètre ses pores, s'incruste sous ses ongles, entre dans ses oreilles, et sa bouche à nouveau vient savourer le précieux liquide. Mais elle pousse vite un gloussement dépité :


- Foutre Dieu, c'est froid , déjà !

Elle sort d'un bond, laisse derrière elle la marque de ses pas, glisse sur le sol gluant et trempé, se rattrape en riant à une des filles.....

Et soudain, elle se fige, se retourne et contemple Néo aussi nue qu'elle , et sa bouche s'ouvre sur un soupir :


- Néo ? c'est malin, on pue la vinasse là !
_________________
Neolonie
Citation:
- Foutre Dieu, c'est froid , déjà !


Moui, tout est froid de toute façon dans cette cave.
Et même le meilleur alcool ne peut tout réchauffer, ni tout guérir.
Maintenant que l'une a osé poser les mots, tout haut, la fraîcheur du milieu de nuit semble les rattraper, noyant les agapes dans une brume de senteurs noisette et fruit trop mûr.

Les corps ne sont plus fêtés par les flambeaux, au contraire, comme mis en évidence dans leur pâleur, avant gout de la mort, qui préfère la lividité aux riches couleurs de la vie.
Un tremblement prend Néo de la nuque fine jusqu'aux fesses galbées, alors qu'elle se protège de ses avant-bras, dérisoire couverture.
La griserie se perd, les yeux retrouvent la dureté des perles.


Citation:
- Néo ? c'est malin, on pue la vinasse là !


Un haussement d'épaule, désinvolte, un sourire esquissé.
Vaut mieux puer la vinasse que risquer la mort!
Si on s'fait choper là, c'est la corde ou la roue.

Et si on s'habille pas, c'est l'insidieuse, la pulmonaire qui nous guette!


Les épaisseurs de toile sont enfilées à la hâte, les bottes laissent de larges empreintes dans la boue aux senteurs vinaigrées.
Y en a un qu'on risque d'entendre beugler aux quatre coins de la ville à l'aube venue...


Allez, on va s'laver!

Elles repassent par le soupirail, avec un peu plus de difficultés, car beaucoup moins discrètes, agiles...
Les talons des bottes claquent sur la terre dure, encore gelée, alors qu'elles essayent de retenir des cris de joie, pour ne pas attirer la maréchaussée.
Manquerait plus que de devoir expliquer au maire Toucoule leur situation à une heure aussi indue, avec un fumet aussi... peu conforme à leur travail habituel.

Le vin reste poisseux sur leur peau, collant les fines toiles des chemises, les cheveux tels des cordes en font une tignasse bien peu ragoutante.
Mais les sourires un peu niais, les gloussements et les clins d'oeil trop appuyés sont le signe que tout va bien!


Euh... Si on allait dormir final'ment???
L'bain attendra bien!
Nannn???


Parce que le lavoir, à c't'heure, y a pas à dire, mais y a plus attirant...

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