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[RP] A chacun son Graal

Kleze
    [Arles.]

    Quelques jours à Bourganeuf. Vous savez, à deux pas du Berry. J'y ai tourné en rond. Une fois, deux fois... Bon, c'est peut être le manque d'animation là bas - c'est le Limousin quoi -, l'envie d'ailleurs - c'est le Limousin quoi -, le mauvais temps - c'est le Limousin quoi -, le... Ouais, vous avez compris, c'est le Limousin !
    Et franchement ce comté fait réfléchir. Pour un retranchement spirituel, je vous le conseille. Vous ne risquez pas d'être emmerdé pendant une prière ou... En fait, c'est peut être bien d'ici que vient la zénitude des orientaux, les gros messieurs avec de longues oreilles assis en tailleur, vous voyez ? Franchement, ça se tient. Faudrait que je demande à Georgette.

    Donc oui. Méditation machin truc. D'ailleurs, en taverne, on m'a même fait fumer à la pipe. Et vu mon état après, c'était ni du thym ni de la camomille. C'est qu'ils ont des trucs étranges ici. Mais bon, faut tenir le coup. Ça ne m'étonne qu'à moitié au final.
    Au début, je me suis dit "brigand, ça a l'air pas si mal". Ben oui. On picole, on récupère des trucs à l'oeil... Mais la dépilation, très peu pour moi. Du coup, après une réunion avec moi même, je me suis décidé.


    Geoooorrrgette !!

    "Ne crie pas ! tu vas troubler la quiétude des gens d'ici."

    Quié... Quoi ? Oh laisse tomber.

    Non mais franchement, sont chiants les gents à utiliser des mots compliqués.

    On va dans le sud !

    "Je sais que tu n'es pas à l'aise avec les cartes mais..."

    Teuteuteu ! A l'aise Kleze ! On fait un détour ! On va voir la mer !

    Ouais, la mer. Du bol, encore. On a croisé aucun brigand. Et je n'ai même pas fait voir le pigeon du prévôt de je ne sais plus quel comté qui promettait procès et torture si on ne quittait pas son territoire sous deux jours.
    On est resté trois jours et on a rien eu ! Héhéhé ! Que de la bouche ! Et puis on est arrivé à Arles. Toute une histoire.

Kleze
    [Arles.]

    "Et ta plumée ? Et ta plumée ? Et..."

    Tchouk.
    Le tchouk c'est le bruitage que je m'imagine quand j'enclenche ma surdité sélective. Et franchement les mecs, non seulement c'est utile, mais en plus je pense que parfois, ça peut sauver une vie, la vôtre. Evidemment. Quoique faut vous méfier; moi, la nonne est non violente du coup soit elle continue de parler, soit elle se parle à elle même; dans les deux cas elle parle, mais bon, c'est une femme, c'est normal.

    Ma première soirée en taverne arlésienne.
    Combien de chances pour que je croise une des rares personnes que j'ai rencontré en Bretagne ? Pas beaucoup. Infime même. Du coup pour la taquiner - et oui, encore une femme - j'ai parlé de signe du destin et de mariage, j'ai enchainé tous les trucs barbants quoi. Elle en a même recraché sa bière par le nez il me semble; et franchement, voir ça, ça... c'est... ça pourrait être un motif de dissolution je pense. Du coup quand je la recroise, je lui ressers l'histoire du mariage, juste pour voir sa tête. Y a des gens comme ça, qui sont allergiques à certains mots. Pour certains c'est "mariage", pour d'autres c'est "aimer", mais ça marche aussi avec "travail", "enfant", "eau" et tout un tas d'autres trucs !

    Puis il y a cette blonde qui est entrée. Je suis sûr d'avoir eu l'air con quand j'ai vu tout le monde faire une petite révérence. C'est que non seulement, je ne savais pas qui c'était mais en plus après trois mois de voyage, j'en avais plein les bottes et plein le dos. Alors la révérence, je l'ai négocié contre une tournée générale... A la stupeur générale. J'eus - je conjugue bien hein ? - coupé la tête d'un nouveau né sur le comptoir qu'ils m'auraient regardé de la même façon.
    Madame la Marquise. Premier contact un peu foiré, mais ça, c'est ma spécialité. Mais je vous rassure, j'ai largement rattrapé le coup depuis. vous verrez ça plus tard.

    Et puis en toute fin de soirée, ou alors c'était le lendemain. J'ai papoté, longtemps, très longtemps, très très... Avec une femme; bah oui, sinon j'aurais picolé... Par contre je ne me souviens plus de son nom. Je n'ai pas la mémoire des noms moi... On ne peut pas être parfait. Il parait.
    J'ai raconté mon périple, le bal, la plumée. Enfin un peu tout quoi. Je n'ai même pas été étonné lorsque la question est tombée "mais qu'est ce que tu fais ici ?".
    Ouais, j'ai mis de la distance avec le Berry. Mais après trois mois à braver les éléments, la mer, les tempêtes, la nonnette, les brigands, le Limousin et tout un tas de trucs. Après trois mois, il reste quoi ? Moi et Georgette sur la route, à tout faire pour attraper un rêve. Et la plumée alors ? Une rencontre, une promesse et puis plus rien. Je ne vais pas courir seul après un rêve de plusieurs. Alors je mets de la distance et je laisse de nouveau le hasard et le destin se charger de tout ça.
    De toute façon, ceux qui sont fait pour être ensemble se trouveront, un jour ou l'autre. Et c'est cette dernière phrase que j'ai servi à Georgette quand elle m'a ressorti...


    "Et ta plumée ? Et ta plumée ? Et..."
Kleze
    [L'évidence.]

    Ma vie est une succession d'évidences et d'hésitations. Bon, souvent, les choix que je fais quand j'sais pas trop où aller sont plus judicieux que quand j'suis sûr de sûr de la route à prendre.
    Enfin des tout fois je regrette de ne pas être simple d'esprit, comme ça tout ne serait qu'évidence. Et ouais, mine de rien en plus d'être bêtes, ils ont la vie facile ! Pas trop de questions et surtout... pas trop de réponses, bah ouais, sinon c'est de la triche...

    Donc l'évidence.
    Y'a l'évidence con. Celle qui vous tombe sur la gueule régulièrement.
    Quand vous vous éclatez le même orteil sur le même meuble tous les deux jours - bah oui, le temps d'oublier - ou quand vous repérez une bouse au loin et que trop fier en l'évitant vous finissez avec un pied dans un énorme crottin.
    Voilà, l'évidence con, c'est une punition divine j'ai l'impression. Ou la "loose", comme vous préférez.

    Puis y'a l'évidence pas con.
    Moi, à Arles j'ai reçu un courrier d'hélène qui me demandait de m'engager - oui, moi, m'engager, hahin - dans l'armée de la marquise pour aller chasser du brigand. Bon, je vous avoue que je n'ai rien compris à la situation - je dois être sur le chemin de la simplitude espriesque -.
    Donc ouais. le courrier je l'ai gardé et il a finit sur la pile de ma table de chevet sans que j'y pense vraiment.
    Et puis une nuit aller savoir pourquoi. La pleine lune peut être. Après un réveil en sursaut, j'y ai répondu.
    Si j'avais été transi d'amour et accompagné, j'me serais tourné pour faire une légère gratouille sur le dos de l'aimée. Transi et pas accompagné, j'aurais pris le pigeon le plus rapide du monde pour envoyer un petit mot du genre "rêve de nous", "je pense à toi"... 'Fin un truc romantique quoi. C'est chou non ? Etre la première pensée d'un mâle à son réveil, ça vous émeut pas mesdemoiselles ?
    Mais le soucis, c'est que j'suis pas transi - ou alors transit intestinal - du coup cette nuit là, au lieu de me réveiller en pensant à une donzelle, je pensais à l'armée. Et ni une ni deux, je me suis engagé.
    Ouais, moi. Engagé. Et j'en ai même profité pour m'installer à Arles. Histoire de pas faire "mercenaire" quand on partira en guerre.
    Bon, maintenant, faut que j'annonce ça à Georgette.


Kleze
    [Les choses à dire.]

    Georgette, elle est sympa, elle râle toujours quand je fais une connerie. Et oui, j'avoue que ça arrive de temps en... Oui, bon, ok... souvent.
    Mais à chaque fois à la fin très elle compatit - c'est très religieux comme truc et ça me sert souvent... - et elle me suit dans mes aventures. Bon là quand j'ai évoqué l'armée, j'ai pas pu dire que c'était pour partir en balade; c'est qu'elle est pas con la nonnette. Alors oui, y'a un petit risque. De toute façon quand je parle de mort, je parle toujours de la petite, comme ça Georgette tire une gueule de trois pieds de longs et généralement elle me lâche la grappe. Ca n'a pas manqué ce coup ci non plus et on est parti avec l'armée de la marquise - celle avec qui j'ai pris un mauvais départ, vous vous souvenez ? -.

    Bon, je vous fais grâce du récit de la route jusque Varennes. Suffit d'imaginer plein de monde qui bouge en même temps avec tous les avantages et les inconvénients qui vont avec. J'vous ferais une liste à l'occasion mais j'pense que vous voyez très bien le bordel.

    Varennes.
    Dans la vie, y'a des choses très importantes à dire.
    Georgette me dit toujours qu'on peut pas vivre sans dire "merci", "pardon" et "je t'aime". Bon c'est encore un truc de religieux, surtout que je vis très bien sans le dernier depuis que je suis né.
    Donc ouais. Les choses à dire. Moi j'ai fais ma petite liste.
    Déjà, j'suivrais le précepte de Georgette. Un "je t'aime", c'est fort, à dire, à recevoir même si j'imagine que certains et certaines doivent en abuser pour tirer leurs crampes.
    Après j'ai appris que quand on propose un truc ou qu'on pose une question, faut savoir dire "oui" ou "non". Repousser pour finalement ne rien dire, c'est pas bon ! Genre pas bon du tout, n'vous étonnez pas qu'y ait une couille dans le pâté après ça.
    Enfin bref, en règle générale, faut dire les choses. Même si parfois ça peut faire peur. Se découvrir un courage, poser ses roubignolles sur la table et envoyer la sauce. Parce qu'y a rien de mieux pour laisser filer les choses et rater des opportunités que le silence et les non dits.

    Bon moi à Varennes. J'ai oublié de dire "Je suis dans votre camp !".
    Le fameux silence quoi. Et l'armée de la marquise m'est passée dessus - l'armée, pas la marquise -... Mais ça ne m'étonnerait pas qu'elle se soit juste venger de moi et du groupe qui m'accompagnait. Et bim, 45 jours à Varennes et Georgette qui tous les jours me répète "je te l'avais dit !".

Kleze
    [Trois fois.]

    Trois.
    Trois c'est un chiffre que j'aime pas trop même si Georgette me fait souvent remarquer que j'achète tout par trois... Pommes, pains, poissons. Et comme elle adore jouer à l'apprenti psy, j'ai souvent droit à :


    "C'est parce que tu rêves d'avoir une femme et un enfant !"

    Bon, heureusement que j'achète pas tout par 10 hein...
    Et puis de toute façon. Le trois c'est aussi...
    Les pyramides en Egypte
    Les Grâces
    Les Parques
    Les petits cochons
    Jamais deux sans trois
    Haut comme trois pommes
    Les noces de froment
    Ou de cuir dans le SERG, humhum, z'ont l'air plus ouvert là bas
    ...
    Enfin voilà, le trois peut vouloir dire plein de trucs. Ou rien du tout. Ça doit être ça le symbolisme, chercher des trucs là où y a pas forcément grand chose.

    'Fin oui. Varennes et l'histoire des trois. C'est une belle histoire en plus. Une de ces histoires pour lesquelles j'ai accepté de partir à l'aventure. Alors comme le dit un grand philosophe, "tu les as voulu, tu les as eu, des grands coups..."; si vous connaissez la fin de la tirade, vous pouvez me contacter.

    Bon, vous vous souvenez, j'me suis engagé avec l'armée de la marquise à Arles pour chasser du brigand vilain pas beau.
    Faut savoir qu'on avait récupéré Varennes et qu'on défendait la ville pour la nuit. J'avoue, c'était mon dépucelage du "défendage de pouvoir".

    Il parait que les dépucelages sont parfois douloureux. Enfin c'est ce qui se dit. Pour celui ci, allez savoir pourquoi, on surveillait tranquilou minou les deux entrées - celle de la ville, je vous vois venir... - et... Je ne sais toujours pas pourquoi l'armée nous a prit pour des brigands.

    Mon combat s'est vite résumé. Vous voyez un chien qui court après sa queue ?
    Et bien moi je tournais sur moi même, un peu de la même manière, non parce qu'en face ils étaient trois. Trois soldats contre moi, le vagabond qui découvre la vie. J'ai quand même eu le temps de faire un tour et demi avant de clapser. Une parade à l'épée, juste ce qu'il faut pour qu'elle éclate. Bouclier même sort. Casque... je ne me souviens même plus si j'en avais un.
    Bim bam boum.
    Trois.
    Voilà, les chats peuvent claquer sept fois. Les hommes je ne sais pas. En tout cas j'ai cramé trois vies sur ce coup là.

    Enfin, parait que les cicatrices ça fait viril.


Kleze
    [Jamais, toujours, peut être.]

    Tulututu !

    C'est l'été. Enfin.
    Et moi j'ai un truc spécial et infaillible pour savoir quand cette saison commence. Pour certains c'est quand telle fleur s'épanouit, pour d'autres c'est quand on voit tel oiseau dans son jardin, ... La liste est ultra longue mais je vais vous donner mon truc à moi.
    Pour moi, le top départ de l'été, c'est quand, deux matins de suite, j'transpire un brin alors que les marmottes sortent d'hibernation. Quand j'vais faire popo quoi. Et ça, c'est le signe irréfutable qu'on entre dans la saison où il fait chaud et beau, que les donzelles montrent leur peau au soleil, que le blé pou... ah non, il pousse tout le temps.

    Pour m'occuper pendant mes fameux 45 jours à Varennes, j'ai testé. J'ai testé ma résistance à l'alcool, au début c'était pas top top; mais à force d'entrainement, j'tiens plutôt pas trop mal. Parait que c'est en forgeant qu'on devient forgeron. Faut croire que c'est en buvant qu'on devient buveron aussi. Héhé.
    Bon le truc avec l'alcool, c'est que j'ai aussi testé les approches féminines. C'est qu'elles sont compliquées ces bêtes là. Puis comme j'repars bientôt...

    Alors j'ai une longue liste de trucs à pas dire. Le genre de trucs qui peuvent vous revenir en version cinq doigts sur une joue.
    - Ça t'dit d'venir chez moi regarder le plafond ?
    - Tiens, 20 deniers...
    - Rho les jambes ! Elles ouvrent quand ?
    - J'suis nul pour aborder les filles... J'peux te peloter tout de suite ?
    - ...

    Nan, définitivement, ça n'passe pas. Même avec un bonjour et un s'il te plait - bah oui, je suis poli, faut pas croire -. Encore que le coup des 20 deniers...

    Dans mon bonheur, je n'ai pris aucune volée ou tarte sur le coin de la face, sûrement grâce à mon sourire innocent. Humhum.
    Du coup, vu les ratés, je me suis mit en tête d'observer. Zieuter, écouter. Mais pas sentir, nan, sentir c'est bien pour les chiens. En plus y parait que les rousses ça puent des fesses - en plus d'être des sorcières, toussa, toussa -.
    Et j'ai presque réussit à faire une petite liste.

    - "Jamais"
    La femme "jamais".
    J'en ai vu, deux ou trois spécimens.
    "Moi ? boire ? Jamais !" Et dix minutes après, elle s'en est renversée un demi litre sur la robe.
    "Moi ? Avec lui ? Jamais !" Et en fin de soirée, bim bam boum, et c'était pas pour 20 deniers.
    'Fin voilà, vous avez saisi le concept. Elles disent noir et elles font blanc. Celles ci j'ai mis un gros "A EVITER" à côté. En gros, parce que j'ai la mémoire comme un épi de maïs fatigué et qu'on s'laisse vite avoir. Bon après y'a les vraies femmes "jamais", mais là... on ne peut rien faire pour elles.

    - "Toujours"
    La femme "toujours".
    Je ne vais pas faire de dessin, elle dit oui à tout. Parfois, c'est chouette, parfois non.
    "Tu m'payes un verre ?"
    "Tu fais le poirier ?"
    "Tu m'laves mon linge ?"
    "Tu m'offres un autre verre ?"
    "Tu veux 20 deniers ?"
    Voilà...
    Après le coup des vingt deniers, j'ai collé un énorme "A EVITER". Déjà dire oui à tout, c'est louche. Faut savoir dire non, merde ! Puis en plus, elles ont les yeux qui crient braguette. C'est vraiment pas mon truc.

    - "Peut être"
    La femme "peut être".
    Tu veux ou tu veux pas, si tu veux... ou tu veux pas... ou peut être bien que oui ou que non. Nan vraiment, j'saiiiiis pas. T'es sûr ? D'un côté ça m'parait pas trop mal, de l'autre ça semble étrange non ? Et si on attendait pour voir ? Ce serait pas meilleur chaud ? Ou alors froid ?
    L'indécision perpétuelle ! Une catapulte émotionnelle ! Un coup en haut, un coup en bas. Et j'parle pas du kama sutra.
    Et là, pareil. "A EVITER" !

    Jamais, toujours, peut être.

    Et y a pas un équilibre là dedans ?


Kleze
    [Dualité.]

    Et si Varennes, ce n'était pas si mal ?

    De toute façon, ce ne sera jamais aussi mort que dans le Larzac, la Creuse, la Somme ou les Cévennes.
    Mais après plusieurs semaines à jouer l'estropié - j'étais mort trois fois, je vous rappelle - je m'en suis remis au destin.
    Le destin est joueur, il nous emmène un peu n'importe où pour peu qu'on ne soit pas cul-de-jatte ou femme-tronc. D'ailleurs, je me suis toujours posé une question. Autant pour les cul-de-jatte, j'imagine bien, autant pour les femme-tronc... Elles font comment pour aller aux latrines - elles font sur place ? - et surtout après, pour s'essuyer ? - elles se laissent rouler dans l'herbe en espérant ressortir propre ? -.
    Nan, j'sais pas. Si vous avez une idée, hein.

    Donc oui. Le destin.
    La vie est faite de choix.
    J'aurais pu ne pas quitter la Bretagne.
    J'aurais pu ne pas aller à ce bal.
    J'aurais pu franchir la frontière du Berry.
    J'aurais pu ne pas m'engager. - Engagez vous, qu'y disait ! -
    J'aurais pu arrêter de suivre Hélène au moins 14 fois.
    J'aurais pu faire l'ermite en boudant dans mon coin.
    J'aurais pu ne pas trainer en taverne.

    Mais faut croire que je suis tombé dans l'alcoolisme à force de désinfecter mes plaies. Ouais, j'ai rien trouver de mieux comme excuse et de toute façon, je la trouve tout à fait valable.

    J'ai fait le choix. Choix de fouiller les surprises du destin qui m'a amené ici.
    Et je les ai découverte, je crois. Peut être pas toutes, mais comme quoi, la dualité, le "j'y vais, j'y vais pas". "J'ai des couilles, j'en ai pas". C'est pas du flan et à y réfléchir, j'ai résumé.

    On joue, on déjoue.
    On perd, on gagne.
    On est sûr, on hésite.
    On profite, on gâche.
    On avance, on recule.
    On espère, on broie du noir.
    On dit les choses, on les garde.
    Remords, regrets.
    On brille, on s'éteint.
    On aime, on déteste.
    On rit, on pleure.
    On assume, on regrette.

    Moi. J'ai choisi mon côté. Avec les sourires, sans les regrets, car la vraie valeur des choses, on ne s'en rend compte qu'une fois perdues.

Kleze
    [Moi j'y crois.]

    Le destin.

    Jusqu'à ce fâcheux événement qui m'a vu mourir trois fois - oui je sais, je le répète souvent, mais ça traumatise, vous comprenez ? -, Georgette me rappelait souvent - trop souvent - qu'elle avait quitté sa Breizh pour une plumée. Ma plumée. Et depuis que je me suis détourné de "cette quête", elle me le rappelle encore plus souvent - genre aussi souvent qu'une femme peut l'rappeler à un homme... ça fait peur hein ? -. Oui, bon, Georgette elle m'a trop saoulé avec cette histoire. D'ailleurs je l'ai appelé un bon moment "ma 9ème pinte". Cette pinte qui me bascule dans l'autre monde. Le monde où je lève mes mains à hauteur d'yeux et où je les regarde bouger.
    La proprioception qu'on appelle.

    "Georgette m'a cramer".
    Ouais, j'ai fait exprès pour la faute. La grammaire chez moi, c'est mon révélateur. Quand j'commence à trop boire, c'est elle qui saute en premier.
    Alors oui, Georgette a bien vu le petit changement.
    Le sourire un peu niais, voir un peu con.
    Le regard un peu dans le vague.
    Les pensées dans les nuages.
    Les "ah j'parle souvent d'elle ?".
    Comment ça j'suis toujours fourré en taverne ?

    Pourtant y'a pas vraiment de quoi sauter au plafond.
    Mais y a un petit truc.
    Déjà elle est jolie. C'est pas primordial mais ça aide vachement.
    Elle lève le coude. Primordial ça.
    Elle sourit, souvent.
    Elle râle, pas trop.
    Elle taquine, parfois.
    Ouais. Pourtant, il n'y a pas grand chose.
    Mais il y a aussi ce petit rituel. Tous les soirs, on se raconte une histoire, et tous les soirs, il y a ce petit "bonne nuit".
    C'est peut être rien pour vous, mais les petits rituels sont souvent la base de grandes choses.

    Les expériences, le passé, les casseroles - petites ou grandes -, il faut savoir les mettre de côté, les opportunités sont souvent uniques et ce n'est qu'en se jetant à l'eau et en prenant son courage à deux mains qu'on peut avancer.
    Et moi j'y crois.

Kleze
    [Ou pas.]

    "Tu sais pas ce que tu veux !"

    Ben si !

    "T'es bien un homme toi ! Pire même !"

    C'est à cause de mon côte "femme" !

    Hu !?

    J'ai la bougeotte alors j'suis un sous-homme ?
    Nan mais Georgette, on est tous les enfants du Très-haut, nan ?
    Genre tous égaux, machin machin ? Bon d'accord, certains sont un peu en dessous mais l'idée de base, c'est ça non ?

    Oui bon. Je la désespère je crois, la nonnette. En même temps deux mois à Varennes, c'est un petit exploit en lui même. Mais allez expliquer à quelqu'un capable de rester une vie entière dans un couvent à lire des bouquins que vous ne pouvez pas vivre sans voyager. C'est un peu deux visions qui s'affrontent. Comme "le jour et la nuit", "le bien et le mal", "l'ail et l'oignon", "le yin et le yang", ... J'pourrais même remettre le truc sur la dualité de l'autre fois.


    "Et on va où ?"

    A Reims.

    "Tu t'fous d'ma gueule ?"

    Tulututu.
    Jackpot, on fait sauter la banque !
    Evidemment que je me fous de ta gue... que je te taquine. Mais quand je vais te dire où on va vraiment, tu vas chier une pendule. Ou pire.
    Pire...
    Chier du barbelé. Ca doit faire mal. En plus ça sonne bien comme expression. Aller. Je la garde.


    Nan... En vrai on va du côté de La Rochelle.

    "Mais on en vient !"

    Et même qu'on va contourner le Berry !

    "..."

    Tu chies du barbelé ?

    Ouais. Trop bien placé. Dépucelage d'expression à la con. Check.

    Je savais que ça te plairait ma p'tite Georgette. On fait le chemin en sens inverse ou presque. Mais depuis, on a grandit. On se reprendra surement des coups sur le coin de la gueule. On retournera surement ensuite du côté d'Arles et de la marquise.
    Ouais. On tourne un peu. Comme les serviettes.
    Mais on profite. On avance.
    Parce que même si la vie parait parfois toute pourrave, les journées peuvent être...


Kleze
    [J'étais pas supposé l'être...]

    Quand on quitte quelque part. Il y a comme... des dommages collatéraux ?
    Un moi et demi à la carrière de pierre de Varennes. Ca donne l'occasion de faire des rencontres. Surtout pendant les pauses.
    Les "Barbecuites" que je les ai appelé. Après une bonne journée à casser de la caillasse à coup de pioche et de marteau. Et comme j'ai rien trouvé de mieux que de proposer aux donzelles qui triaient les cailloux que de "taquiner la saucisse" après une dure journée de boulot... Je me suis retrouvé à faire la popote pour tout le monde.
    Et au milieu des pintes, des chansons lancées à l'arrache - je chante très, très mal -, de la jetée collective dans le lac pour se débarrasser de ma poussière...
    Ouais, j'ai bien vu qu'une ou deux donzelles me reluquer. Faut dire qu'il n'y a pas trop de mâles par ici, du coup on attire plus facilement les oeillades.


    Tu prépares les affaires ?

    "Et tes groupies ? Tu ne leur dis pas au revoir ?"

    T'es jalouse ?

    Bah oui Georgette. "Mes groupies" ? Tu ne serais pas un brin jalouse ? Pourtant c'est à toi que je raconte tout, à qui je fais souvent le souper, à qui j'réclame des histoires même si tu me bassines avec tes théologismes à la con. Et te plains pas, je lave moi même mes braies.

    "Non. Mais tu vas briser des cœurs. Bourreau !"

    Ouais... Et pourtant je n'ai fait aucun promesse ou donner d'espoir.

    "hum..."

    Ah ! Si ! Promis ! Pas d'paroles ni d'gestes !

    Bah ouais, j'suis pas un bourreau. Et encore moins un phylécastrope. Puis j'l'aurais mal vécu si j'avais joué avec quelqu'un.

    Nos affaires sont prêtes ?

    Et hop, centralisation du sujet.

    En plus, Reims, ça a l'air bien. On fera les boutiques ? On ira voir la chapelle ?

    "La cathédrale, andouille !"
Kleze
    [Les départs.]

    Je ferais surement un bon brigand.
    Pas pour mes talents avec une lame. Non. On a bien vu la dernière fois le résultat, buté trois fois... Ah ? j'vous l'ai déjà dit 48 fois ?
    Pas pour ça non.
    Vocabulaire, je pense que je serais acceptable. Par contre niveau "on remballe les affaires et on s'arrache", là y'a quelque chose. C'est l'avantage de voyager léger - même si Georgette pèse son poids -... Nan parce que au couvent, elle n'a pas trop fait d'exercices j'ai l'impression mais à force de marcher, elle s'affine, suffit de voir les gros lourds qui tentent leur chance. Remarque si en plus du fantasme de l'uniforme elle devient bonasse... Je vais l'appeler la nonasse, tiens !


    "Redis le une seule fois et je t'émascule."

    Nota Bene : parler tout haut peut rendre stérile...
    Tu n'vois pas mon sourire d'ange Georgette ? T'sais bien que c'était pour rire. Et puis tu dis ça parce que t'es contrariée qu'on se fasse la malle à nouveau. Un nouveau départ.
    D'ailleurs j'ai fait une liste - oui, j'aime bien les listes, je suis listophile ou un truc dans le genre - des façons de dire "au revoir".

    "Bouhouhouhou, snif", bisou et calin. Avec émotion.
    "Au revoir", sans rien. Sans émotion.

    "On s'revoit vite", bisou, regard. Avec le plein d'espoir.
    "'Tain t'es encore là ?!", main sur la garde, regard. Sans espoir.

    "Hasta luego guapa !" Tirage de chapeau, toussa, toussa. La classe espagnole.
    "Ma ! Qué ! Antipasti !" Avec les mains et le gras dans les cheveux. L'anti-classe italienne.

    "Ahh ! Moi aussi j'vous aime", coiffure à la con, groupies partout. Façon Tristan des BeeHive.
    "...", cognage sur le premier arbre venu. Façon aveugle, sourd et muet - en vrai, j'étais complétement bourré -.

    Bon, je ne les ait pas toutes testées. Mais certaines passent mieux que d'autres et en général j'essaie d'expérimenter sur des gens que je n'aime pas trop. Pour les autres, j'reste simple. Genre la simplitude dans la simplicité.

    Et dès ce soir on va expérimenter de nouveau.

Kleze
    [C19H21N3O]

    Reims la grande.
    Reims la magnifique.
    Sa cathédrale, ses rues étriquées, ses déchets qui roulent au milieu de la rue... nan, franchement la campagne ça a son charme.
    Reims et ses soirées en taverne, y a pas grand monde, hein.
    Reims et son bordel.


    Georgette ?

    "Non !"

    On visite ? Aller !

    "Non !"

    Sur l'échelle du "non" de Georgette, j'ai compris que c'était mort. Genre, mort, mort. Pas le "mort" où on peut ressusciter à l'Eglise du coin, non; mort, enterré, moisi, mangé par les vers et tout le tralala.
    Mais bon, on est là pour faire des expériences aussi, hein Georgette ? Et si tu te débridais ?


    Aller ! Ca fait quoi... 20 ans que ton corps attends ça !

    "Ta gueule !"

    Imagine ! La délivrance, le festival, le feu grégeois...

    "Va en enfer !"

    L'enfer... J'suis tombé sur un bouquin en route - on se fait chier sur les chemins - qui disait qu'y avait six enfers différents. Avant de le lire, j'étais plutôt confiant, mais depuis... J'en vois plusieurs qui peuvent m'accueillir.

    Le premier, c'est un endroit tout moche avec plein de bestioles bizarres. Genre le Nord de la France avec des ragondins partout. Imaginez l'horreur.
    Le second, c'est un endroit où y'a rien à manger. Du coup, j'me demande si les mendiants qui squattent l'Eglise quand on sort de la messe en font partie.
    Le troisième, c'est une histoire de bêtes. Si j'ai bien retenu, on se réincarne en coq ou en chien - c'est toujours mieux qu'en poule ou en chienne - ou en autres truc qui ne parlent pas. En papillon ça pourrait être sympa, m'enfin le bouquin dit que tout le monde y mange tout le monde.
    Le quatrième, violence et guerre. Genre France VS Bretagne VS Irlande VS ... De la guerre, du bruit, du sang, du cassoulet frelaté... La misère quoi. Trente milles guerriers avec les intestins pourris... Et après on s'étonne de l'état de la couche d'ozone.
    Le cinquième, notre monde à nous ! Béh ouais, vous croyez qu'c'est le paradis ici ?
    Le sixième, le nirvana... Un peu comme derrière cette porte surplombée par la p'tite lanterne...


    Juste une fois, on l'dira à personne...

    "L'enfer...'me ta gueule !"

    Bon, parfois j'suis borné, mais dans certaine situation j'ai appris qu'à être trop têtu on peut se faire buter. Et puis la nonnette qui tente une diversion avec une outre. Nan franchement, elle sait y faire. Mais en voyage, elle a du aussi lire deux ou trois bricoles sur deux ou trois trucs hallucinogènes. Parce que tomber comme une merde après avoir vu des "choses" et se réveiller dans une charriote sur le chemin pour Saint Ménehould... Sans parler de son petit sourire satisfait et sa petite phrase innocente...

    "Tes arguments n'ayant pas porté leurs fruits... j't'ai transformé en légume..."

    Voilà, une vulgaire courgette...
Kleze
    [90 ?]

    Une vulgaire courgette...

    Ouais Georgette. T'as géré. Un peu.
    T'avais prévu qu'un petit groupe en uniforme venait à notre rencontre alors qu'on vient juste de quitter Reims ? Nan parce que si tu comptes sur moi pour faire quoi que ce soit...
    Déjà que clean et sobre, je suis pas forcément une fine lame, alors avec la cervelle dans une mélasse au potiron, c'est pas la peine. Surtout que l'odeur du potiron m'insupporte.

    Ouais Georgette.
    T'avais pas prévu les deux bonhommes qui bloquent la route.
    Ni ceux qui sortent en courant des bas côtés comme des bichemouths apeurées. D'ailleurs t'as failli en écraser une, ç'aurait été con, surtout que dans notre chariote, on avance vraiment pas vite.


    Halte !

    Aller Georgette, t'as les rênes, tu m'as drogué, t'assumes... mais au bordel au moins, ta vertu y aurait été moins en danger qu'ici j'pense.

    Halte !

    Pour l'instant tout va bien...

    Brigade "ENC-ULA-SEC - des voyageurs", on est chargé de la sécurité des routes.

    J'ai mal compris ? C'est la mélasse au potiron ? Georgette, on va morfler.

    Toi d'abord...

    "..."

    ENC-ULA-SEC,
    Etude Nationale sur les Chariotes.
    Union pour LA SECurité... des voyageurs...


    Bon j'avoue, on est passé de crispé à soulagé assez rapidement. Comme si on venait de relâcher un énorme étron qui ne voulait pas sortir depuis dix jours - d'ailleurs, petit conseil, préférez les latrines de chez belle-maman si un jour ça vous arrive -.

    Contrôle des roues, du châssis, Georgette qui doit marcher droit sur une ligne qui zigzag - ils sont sérieux là ? - ,...


    Pas de roue de secours ?

    Des rayons et des clous suffisent...

    Hum... Insolence... 5 écus.

    J'savais bien que c'était trop beau.

    Mule de secours ?

    Pas de mulemouth, par contre la nonne en soutane sait très bien le faire.

    Humour ? Humour ?

    15 écus.

    Raté...

    Ca vous fera 135 écus, à régler sous trois jours au prochain village. Ou 90 tout de suite. Ou 40 sous le manteau.

    Ouais... A sec, hein ?

    135 alors.

    Il n'a fallut que quelques mètres pour qu'enfin Georgette reprenne la parole...

    "Mais tu parles trop ! Tiens ! Bois ça !"

    Courgette, le retour.
Kleze
    [Saint Thomas]

    Sainte Ménehould.

    Un procès !
    Je vous raconte pas le sermon de Georgette. J'ai su qu'y avait un truc bizarre dès qu'elle a vu le scellé sur le message. Elle avait les yeux catapultes, le regard qui tue... Bon j'ai esquivé un peu à l'arrache. Genre j'me cogne sur la commode en me demandant si un autre boulet aller me tomber sur le coin de la gueule.

    Etrangement, Georgette s'est un brin énervée, mais pas sur moi. Comme quoi, depuis toutes ces années, je ne suis qu'un martyr. Une victime de tous les maux et la breloque expiatoire d'une furie religieuse... Quoi ? J'en fais trop ? Ouais, un peu.

    Alors oui.
    Moi. En procès. Pour séjour illégal. Alors que j'ai clapsé trois fois - running gag, fil rouge, toussa, toussa - pour la liberté d'un de leur village ?
    Genre sur l'échelle de la reconnaissance, on se place plus bas que les racines des pâquerettes. Limite sous le niveau de la mer. Avec les sirènes mortes et les bulots vides.

    Moi ?
    Le sauveur de Varennes, l'estropié de Champagne, le...
    Ouais. Franchement ça craint, d'ailleurs j'ai... enfin Georgette... réclamé une audience pour dire tout le bien que je pensais de cette "procédure". Et la prévôt a beau être une jolie blonde, je sens déjà venir le grand discours.

    Moi. Le faiseur de miracle, la compassion incarnée... comme la dernière fois en sortant de la messe.
    Des marches, un mendiant aveugle, ma générosité, ma main qui tend quelques piécettes...


    Tiens mon brave ! Quelques écus !

    J'crois que c'que je vois !

    Ah ben c'est mort !

    "..."

    ...

    ...

    En même temps... Il aurait du dire "entendre" plutôt que "voir... Bah ouais, l'est con ce mendiant aussi...
Kleze
    [Ovale.]

    Du coup avec cette histoire de procès, je reste un peu sur place; non parce qu'ils seraient bien capable de me mettre en prison depuis n'importe où, n'importe où, juste parce que j'ai fuit leur justice.

    Sainte Ménehould, la Champagne, ... c'est un peu mort vous savez ?
    Alors on s'amuse comme on peut. Je retrouve souvent le mendiant aveugle qui n'y voit rien. On se pose devant l'Eglise et on imagine les confessions des pèlerins qui en sortent. Ou pire, ce qu'ils font dans la vie... Bon parfois les deux se rejoignent.


    Alors lui... il doit faire du rodéo sur une vache déjà morte.

    Non... J'le vois plus décapiteur de chats avec une cuillère en bois.

    Ah ouais. Bien vu l'aveugle.

    "..."

    "Et lui... Ce serait pas un tavernier ? Il vend du jus de culottes je suis sûr !"

    Celui qui propose un "tartare de belle mère" sur sa carte ?

    Voilà, ça, c'est notre quotidien. Encore que parfois, les enterrements et les mariages nous sortent de notre quotidien. Et alors qu'on allait présenter nos condoléances, le "sourd des yeux" s'est un peu planté...

    Félicitations... Félicitations... Félicitations...

    Putain... T'es sûr qu'on dit ça pour un enterrement ?

    Ben, j'sais pas, j'ai jamais été enterré.

    Implacable.

    Oh Georgette ! Il n'est ni rond, ni carré, ni pointu ?!

    "..."

    Ovale... Non, rien.

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