[Entre les draps]
Sentir Orphée réagir, elle aime ça, et savoir exciter son partenaire, elle a découvert à quel point c'était plaisant, chose qu'elle ignorait lorsque, plus jeune, elle avait vendu son corps pour pouvoir se nourrir. Aujourd'hui, la situation est différente, elle se sait désirable, et elle sait en jouer, et surtout, même si les raisons de sa venue au Boudoir des Sens ne sont pas guidées par le désir de plaisirs, elle est heureuse d'être là, dans cette chambre, sur ce lit avec Orphée. Et elle a vraiment envie de lui donner du plaisir. Sauf que là, voilà, elle est tiraillée entre désir et besoin. Désir de l'avoir en bouche, et besoin de...besoin de quoi au fait ? Vivre une réelle étreinte, forniquer ou...faire l'amour ? Peut-on réellement dire qu'ils s'apprêtent à faire l'amour alors qu'ils ne ressentent rien de tel l'un pour l'autre ? Voilà que, même si le désir est toujours là, toujours puissant, le cerveau d'Athîva s'est remit en route.
Soudain, il retire son index, et elle fronce les sourcils, a-t-elle trop réfléchit ? Peut-être qu'il n'a plus envie, qu'il s'est lassé. Mais non, voilà qu'il l'attire contre lui, et ses mots la font sourire, bêtement, elle ne pensait pas que son hésitation était si visible, il décide pour elle, ôtant le dernier tissu qui faisait obstacle, et elle le laisse faire, savourant ses baisers et y réagissant, ses hésitations s'envolèrent, d'autant plus qu'il vint sur elle, et elle se mordit la lèvre, appréciant énormément le poids de son corps nu sur le sien. Elle glissa sa main gauche sur le dos du courtisan, une caresse du bout des doigts le long de sa colonne vertébrale, et, répondant au contact visuel, elle plonge ses azurs dans ses yeux, et lui sourit, sa voix devenue murmure contredisant d'une certaine manière ce qu'il vient de dire, tandis que ses cuisses répondent à cette main qui s'aventure entre elle, ses jambes s'écartant davantage afin de le laisser la posséder.
Je n'ai pas peur...
Et en effet, hésiter n'est pas craindre. Oui, personne d'autre qu'eux n'est présent, mais ça, elle l'avait remarqué, et dire qu'elle apprécie cet instant intime serait comme décrire le soleil comme étant une chandelle. Ridicule. Elle approcha ses lèvres de celles d'Orphée, bouche entrouverte, le souffle toujours court, et, au lieu de l'embrasser, ce qui était son but premier, elle se contenta de le frôler d'un baiser, les yeux ouverts, captivés par l'intensité de son regard. Son membre dressé s'approcha de son intimité, et sa main, posée sur le bas de son dos, glissa légèrement vers les fesses du jeune homme, comme une douce pression, comme pour l'encourager à envahir ce qui lui appartient déjà. Elle l'ignore, mais elle frémit et ses cuisses s'ouvrirent légèrement plus pour l'accueillir en elle, elle griffe légèrement sa peau lorsqu'il la possède enfin, elle ne veux pas le repousser, elle le veux, et ses coups de reins fonctionnent à merveille, le plaisir éclot, éclate, réchauffe son bas ventre comme si un ruisseau de lave dérivant sans réflexion, dans tout son être, bientôt la voilà qui gémit, elle s'abandonne et s'oublie entre leurs corps enlacés, elle se cambre, sans le vouloir, réaction réflexe de son corps sous les assauts du plaisir, la tête légèrement renversée en arrière, bien vite bloquée par le matelas, ses paupières s'abaissant, et la première véritable expression de sa jouissance franchit ses lèvres et retentit dans la pièce, suivie de près par plusieurs autres, c'est du Beethoven ou du Mozart, mais elle ne s'entendit pas, elle a perdu tout contact avec l'extérieur, son monde s'est réduit depuis un moment déjà à Orphée et elle, enlacés.
Bientôt, ce qu'elle pensait être un mythe se produit, alors qu'elle ouvrait les yeux avec peine, tant l'extase l'alanguissait, elle souhaitait regarder le jeune homme, voir son plaisir qu'elle entendait depuis qu'il était en elle, certes bien moins expressif que son propre plaisir, et il n'est pas certain que les personnes présentes au salon ne l'aient pas entendue et ne l'entendent pas, mais, lorsqu'elle voulu voir tout cela donc, ses azurs lui refusèrent, elle ne vit pas le visage d'Orphée, comme si tous ses sens s'étaient retirés, avaient tirés leur révérence face au plaisir qui emportait visiblement la bataille, ses hanches participant au ballet, accompagnées par la musique qui franchit les lèvres de la brune, chant à la fois soupiré, et clamé. Ce qu'elle croyait mythe se révéla réalité, lorsque le visage d'Orphée s'effaça pour laisser la place à l'obscurité et aux étoiles, le sens qu'est la vue disparaissant pour que le ressentit prenne ses aises. Une femme peut-elle réellement avoir plusieurs orgasmes dans une seule étreinte ? Question rhétorique, et quels orgasmes ! Se sentant faillir, elle s'abandonna un peu plus contre Orphée, et le plaisir implosa en elle, feu ravageant son corps et réduisant son esprit à l'état absent, une larme, qu'elle ne sentit pas, roula sur sa joue droite, perle salée s'échappant de ses yeux à nouveau fermés pour glisser sur sa peau.
Ses mains se joignirent sur le torse du courtisan, sans qu'elle l'eut décidé, incapable qu'elle est de réfléchir, et, son corps combattant le plaisir quand il est trop fort, elle repoussa le jeune homme, et, sans rejeter le conquérant de son intimité, elle les fit rouler, de manière à revenir sur lui. Mais cette fois, aucune hésitation dans ses gestes et dans ses yeux, elle se pencha pour l'embrasser, tendrement, entamant déjà un mouvement de vas et vient, long, lent, doux, puis se redressa, ondulant des hanches dans une danse caractéristique, se concentrant sur son plaisir à lui, observant la moindre de ses réactions, les mains posées sur son buste, ses doigts se rétractant légèrement parfois, ses ongles griffant à nouveau la peau, laissant surement quelques marques de son plaisir, ses mouvements méthodiques, certes irréfléchis mais néanmoins étudiés afin que son partenaire ait un plaisir intense. Puis une de ses mains quitta son torse pour aller trouver celle d'Orphée, entrelaçant leurs doigts, tandis que ses azurs ne quittent pas ce visage qu'elle n'est pas près d'oublier....