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[RP] "La bête and the beast*"

Tourette




C'est l'air du printemps qui pointe son nez. Le charme de l'hiver qui s'en va et qui laisse la vie reprendre peu à peu ses droits.
Les fleurs qui s'épanouissent, les poulains qui gambadent, le lit des rivières qui trépignent à nouveau.

HHaaa !

Et il y a aussi Tourette. Qui crie. Parfois. Souvent même. Comme ça, sans raison. C'est une jeune femme, certes. Mais il y a une connexion dans sa petite tête qui ne s'est jamais faites. Du coup, elle crie, encore plus souvent qu'une saine d'esprit. Un genre de paon dans un corps de femme.

Hiii - Onnn !

Voilà. Un paon. Un paon solitaire car la communauté l'évite à défaut d'avoir pu la faire griller sur un bûché. Il faut dire que la viande du volatile n'est pas spécialement bonne. Elle se balade, les oiseaux volètent, les lapereaux découvrent les joies de l'air libre...

Haaaa !

Et tous les animaux dégagent devant cette bizarrerie à deux pattes qui beuglent comme un ours. Surtout que sur ce dernier cri, elle s'est aussi fendue d'un spasme désarticulé. Comme ça, les sourds aussi peuvent en avoir peur.

[Bonjour, Bonjour,
Merci de traduire le moindre mot qui ne soit pas Français comme cela est stipulé dans les règles d'or du coin des aRPenteurs.
Bon jeu, bon RP,
Modo Mahelya]


* "And the Beast" = "et la bête"
Umbra
L’arrivée du printemps est proche, on le sent à la clémence du temps. Les doux rayons solaires réchauffent l’atmosphère encore frais, sans dorer les couleurs encore pâles de l’environnement.

Dans la clarté du jour, un point sombre évolue lentement. Il est solitaire, détaché de sa lumière mais il reste palpable car si l’on observe attentivement, ce contraste est finalement un être à part entière. La tâche enlaidit le paysage, elle est l’ombre du tableau.

Silencieusement, la silhouette ténébreuse erre. Elle se laisse porter par la brise légère, se guidant au bruissement des feuillages naissants et aux chants des volatiles amoureux. L’apparence vogue en suivant la mélodie du renouveau. Elle pourrait même fermer les yeux pour avancer, le calme environnant suffisant aisément à la conduire vers la sérénité.

Citation:
Haaaa !


Tout était trop parfait pour que ça dure, n’est-ce pas ? Le cri semble venir du fond fin des entrailles d’une bête mais à l’entendre, il est proche…trop proche.

Umbra s’arrête et lève ses yeux noirs au ciel. Les oiseaux effarouchés partent dans la direction opposée à celle de la jeune femme. Ce signe de mauvais présage rend la brune anxieuse. Ce hurlement n’a rien d’humain et lui donne un aspect encore plus effrayant.


Quelle chose peut rugir de la sorte ? se demanda intérieurement l’Ombre.

Inquiet, le regard corbeau balaye les environs, cherchant d’autres indices mais il est déjà trop tard, la réponse est devant elle…

_________________
Marin
Moi, je m'appelle Marin, mais j'suis tout sauf marin. La seule fois où j'ai mis les pieds sur un bâteau, c'était pour piquer du cordage, et bien même dans un port, j'ai vu qu'j'avais pas l'pied ... Marin donc. C'est mon prénom.

Marin, deux jambes, deux bras, une tête et des cheveux. Une jolie paire de...

Je viens de débarquer dans cette ville, j'suis du genre loubard. Enfin y paraît. Maman dit qu'j'ai été fini à la pisse, Papa qu'il avait la chaude-pisse, bref, mes parents sont pas souvent d'accord, mais quand c'est sur ma personne que ça cause, bin les avis convergent.

J'ai pas énormément de préoccupation dans la vie, mais avec l'arrivée du printemps, je suis carrément comblé. J'aime les animaux moi, je les aime et pas seulement dans mon assiette. Et donc là... là j'suis le plus heureux des hommes. Les papillons je m'en contrebalance,mais les petits lapins qui gambadent, les petits chats qui miaulent, sans parler des chèvres... Toute cette nature qui s'excite un peu juste parce que c'est le printemps, bin c'est simple, ça me laisse pas de marbre.
J'allais donc mettre un coup de pied dans un caillou, histoire de me changer les idées, quand j'ai entendu des sons bizarres. Mais vraiment ... bizarres. Pas le bizarre " oh tiens, c'est bizarre", mais plutôt le bizarre heu... " hmmm bizarre...". C'est qu'ça sent la bestiole inconnue, la grande et grosse bestiole. La rencontre de ma vie sûrement.

Mais j'suis pas un mec facile moi, et surtout, j'ai dit que j'allais en taverne, parce que ouai... j'ai rencontré quelqu'un chez Dame Violette.
Vous verrez hmm... C'est une jeune particulière, elle... Vous la reconnaitrez entre mille." Ouaip, c'est ça qu'elle avait dit. Alors moi, j'suis sur mon trente et un. Pantalon d'velours couleur moutarde, chemise verte, catogan rouge et cape violette.


Taaa...avernier ! A boire TuuuuDieu!


J'm'appelle Marin, et les mots accrochent un peu à mon palet.
Tourette



Tourette. Dans son malheur, le Très Haut, à la livraison des corps, lui a refilé une gueule pas trop dégueulasse. Du coup, ceux qui ne savent pas, et qui l'abordent pour essayer de la... pour lui compter fleurette; la mettent complétement en stress.

Et le stress chez Tourette, c'est comme quand on lâche une grosse caisse alors que le silence se fait à la messe; ça déclenche plein de trucs. Et pas des trucs sympas. D'ailleurs la petite est interdite d'Eglise. M'enfin là, c'est direction la taverne. D'une, parce que picoler, c'est tendance; de deux, quand elle a un spasme ou une poussée vocale incontrôlée, les autres pensent qu'elle est juste bourrée ou alors sont eux même trop atteints pour y prêter attention.

Mais sur la route, sa route, se présente une donzelle et la Tourette, elle commence déjà à se triturer les mains. Et Tourette qui se triture les mains, c'est comme un chevalier qui charge; il n'y va pas pour aller claquer un bisou au mec en face. Tactique du chevalier qui charge. Elle avance, ralentit alors qu'elle passe à côté de la demoiselle.

Je... Je... suis Tourette. Ve... Venez. Il ne faut pas rester ici, il y a des bêtes bizarres. Haaaaa ! Je vous invite. Ve... Venez. Ha ! la taverne.


Un seul Ha. Ou un et demi. Une vraie performance. Et la Tourette avance. Lentement, pour que la brune croisée, puisse se mettre en route.

Haa!-Ller !
Umbra
L'Ombre reste sur ses gardes tandis qu'une demoiselle approche. De visu, cette dernière n'a rien d'alarmant et au contraire même. La brune détaille du regard l'arrivante et se demande si réellement cette charmante fille peut avoir un rapport avec le hurlement précédent.

Tandis que Tourette s'approche, Umbra recule, de par sa nature sauvage et son instinct méfiant. D'ailleurs, elle n'est pas la seule à angoisser voyant la donzelle se triture les mains.

Ne sachant comment réagir face à cette rencontre, l'Ombre se fige, silencieuse et observe.


Citation:
Je... Je... suis Tourette. Ve... Venez. Il ne faut pas rester ici, il y a des bêtes bizarres. Haaaaa ! Je vous invite. Ve... Venez. Ha ! la taverne.


Le visage stoïque de la brune tique aux paroles. Quelles espèces animales peuvent rôder dans les parages? se demanda-t-elle. Mais a-t-elle le temps de formuler son interrogation que la demoiselle crie à nouveau.

La situation laissa pantoise Umbra. Son interlocutrice, des plus étranges, il faut l'avouer, reprend son chemin tandis que l'Ombre ne réalise toujours pas ce qu'il se passe. Une nuée de questions envahit l'esprit de la brune, la paralysant un bref instant.

Voyant Tourette, source de l’énigme mais aussi surement porteuse de réponses, reprendre la route, la jeune fille décida de la suivre.


Est-ce vous qui criiez de la sorte, Demoiselle? finit-elle par formuler une fois à son hauteur.

Umbra n'est pas du tout curieuse et encore moins loquace comme le prouvent ses traits fermés, son regard froid et son absence de sourire. Pourtant cette rencontre l'intrigue au plus au point.

Tourette n'est pas banale: ses tics et son verbe ne sont pas singuliers. Sans parler d'aura, l'Ombre perçoit le mystère qui pèse autour de cette personne. L'impression de ressentir un mal-être, une profonde détresse aux côtés de la demoiselle la pousse à la suivre jusqu'en taverne.

La brune ne peut s'empêcher de dévisager son acolyte tant elle la fascine par sa différence.


Quel...Avez-vous vu ces "bêtes bizarres"? s'exclama-t-elle pour briser le silence presque pesant.
_________________
Marin
Et et etttt et bien elle était jolie et et et
Et ?
Belle.



Non je ne suis pas bourré, pas encore. De toute manière comment voulez vous que je sois bourré en ayant bu une bière? je voulais de l'armagnac mais j'ai un soucis avec les mots trop long, des fois que vous n'auriez pas compris.
Donc elle est jolie et... belle. Je me mettrais des claques, je voulais dire intelligente, mais... Bah... Trop de lettres quoi.
Des fois j'ai envie de dire plein de choses, j'ai des envolées lyriques qui feraient pâlir plus d'un poète, des mots qui s'alignent parfaitement dans ma tête, et sur mon cahier, mais dès que j'ouvre la bouche... Ils sortent tous en même temps. En pâté. Genre une énorme tâche d'encre, tout droit sorti de ma bouche. Donc je m'abstiens.
Et Léonie, c'est vrai qu'elle était belle. C'était la femme parfaite, douce, cultivée, de bonne famille, elle aurait faire une mère merveilleuse. Une épouse parfaite. Une maîtresse du tonnerre. Le premier soir j'avais un peu bu, dès que je l'ai vu, j'ai eu un truc qui me colle encore au coeur et au corps. Elle avait une queue d'cheval à la sortie d'la crèmerie, une jupe plissée. Ah oui, puis elle chantait. J'ai donc joué du banjo pour l'accompagner. C'était génial. Puis la seconde fois ça a merdé, elle avait toujours ce petit truc, j'étais confiant, j'ai chanté. J'ai dégueulé les mots, mais elle les a pas ramassé. Elle a juste rigolé. Mais t'es bègue ! .J'ai pas compris. Je l'ai plus jamais revu Léonie. Et j'ai adopté une chèvre. C'est mignon les chèvres. C'est docile. C'est...


Bière. Et viii...iiite.

C'est pire quand je m'impatiente. J'aurais du me contenter de commander, parce que pour la seconde fois de ma vie, on allait me sortir un mot que je connaissais pas.

Oh, un Bègue !
J'suis pas bèèègue, j'suis... Lan...langue.... languedocien.


Ah si j'avais été Breton, ça serait passé crême.

Et Marin.
Et il est où ton bateau mon grand ?
Q...qu....
Dans ton cul ouai on la connait ta blagounette.

Je soupire, sans bégayer, les gens ne comprendront jamais que c'est mon prénom, et je n'ai ni l'envie de répondre, ni le temps d'expliquer, parce que bientôt la porte s'ouvre dans un crissement caractéristique de porte qui s'ouvre, et j'ai la ferme impression... qu'il y a quelqu'un derrière. Oui, je suis un fin observateur.
Tourette



Tiens. Tourette se sent suivie. Ah oui. Normal, la brune la suit. Avec un peu de chance, la farfelue se dit qu'en sympathisant un peu, il y a peut être moyen de devenir copine. Parce que des copines, Tourette n'en a pas vraiment. La dernière, c'était y a longtemps. Au temps de l'innocence, toussa, toussa; c'était soirée pyjama et Tourette n'a plus jamais revu la copine en question. Et oui, baver en pleine nuit dans l'oreille d'une copine tout en la tirant des songes avec le cri du paon, ça peut mettre fin à n'importe quelle relation. Là, c'est ce qui était arrivé.

Je... je... ne crie pas. Haaaa ! Je... vocalise.

Son entourloupette préférée. C'est que niveau "excuse", il y a une longue liste, très longue. "J'éternue", "J'ai un chat dans la gorge", ... Très longue, ouais. Là elle se prend pour une artiste. Peut être même que c'est crédible en plus. Le pas se fait un peu plus pressé.

On est... Hééé - Onnnn ! ... en retard. On a... Haaaaa ! ... rendez vous !

Puis la première question refait surface dans l'esprit de la Tourette. Des bêtes. Elle se triture les mains encore plus et offre une grimace absolument hideuse. D'ailleurs, si une illustration devait montrer "l'absolument hideux", on verrait une représentation de la dingue prise d'un spasme.

Des bêtes ! Oui ! Hiiii ! Haaaa ! Elles sont fourbes ! Fourbes ! Avec des grandes pattes, des grandes oreilles ! Et elles forniquent ! Tout le temps, elles forniquent. Hiiiiiic ! Haaaaaa !

La cuniculophobie. Elle est vraiment pas aidée la Tourette. Et rien que d'en parler, sous le stress, ses crises de "ha" s'amplifient. Je vous laisse imaginer le jour où elle devra en manger un.

On est arrivé. Héééé ! Viens !

Et la porte de s'ouvrir.
Umbra
Citation:
Je... je... ne crie pas. Haaaa ! Je... vocalise.


L'Ombre arque un sourcil d'incompréhension. Certes, elle n'avait jamais suivi de cours de musique mais elle sait tout de même reconnaître un chant d'un beuglement: à moins que Tourette s’entraîne à la tyrolienne mais là encore, il y a du boulot.

Voyant la demoiselle accélérer, la brune ne préfère rien ajouter, pensant déjà l'avoir vexée en remettant en doutes ses talents de cantatrice. Pour se rattraper, la jeune femme songe à feindre son intérêt pour l'art mais avant qu'un son ne sorte de sa bouche, son interlocutrice renchérit:


Citation:
On est... Hééé - Onnnn ! ... en retard. On a... Haaaaa ! ... rendez vous !


Décidément, ces vocalises ont vraiment un aspect animal mais ce qui choque le plus Umbra fut ce "On". Son étonnement est tel que les mots s’échappèrent indépendamment de sa volonté:

On?

Pour récapituler la situation, l'Ombre suit à l'aveuglette une pseudo chanteuse tout en ignorant qu'elle a rendez-vous quelque part, avec quelqu'un pour quelque chose: simple hasard de la vie ou destinée improbable?

La brune qui pensait résoudre une énigme s'embourbe dans une charade sans fin mais qu'importe! L'aventure rime avec impulsion sinon on appelle ça de l'errance!


Citation:
Des bêtes ! Oui ! Hiiii ! Haaaa ! Elles sont fourbes ! Fourbes ! Avec des grandes pattes, des grandes oreilles ! Et elles forniquent ! Tout le temps, elles forniquent. Hiiiiiic ! Haaaaaa !


Si le portrait des animaux n'a rien de très effrayant en lui-même, l'immonde moue de Tourette fit pâlir la jeune femme déjà blême de nature. Par instinct, Umbra scrute les alentours, non dans l'espoir d'apercevoir les bêtes décrites mais plutôt d'accrocher son regard à un joli paysage afin de se rassurer du charme du monde.

Il faut avouer que dès lors la rencontre avec la demoiselle, la sérénité, le calme et la beauté avait fait un aller sans retour. Particulièrement depuis que la brune avait décidé de faire un bout de chemin à ses côtés.


Citation:
On est arrivé. Héééé ! Viens !


Les yeux noirs se relèvent sur une modeste bâtisse, surement le genre d'auberges miteuses fréquentés par tout et surtout n'importe quoi. En retrait dans le dos de Tourette, l'Ombre l'interroge en suivant ses pas:

Et avec qui avons-nous rendez-vous, Tourette?
_________________
Marin
Et la porte de s'ouvrir sur une vision qui me laisse pantois. Oui, vous, vous voyez une fille quelconque, et vous avez raison, mais moi... Moi je vois un petit oiseau. Une Colombe, mais ça c'est juste parce que sa robe est blanche, enfin.. était, à l'origine, parce que là, soit c'est moi qui ai la vue qui baisse, soit elle est fâché avec sa lavandière. A moins que ça soit des motifs, mais le Tisserand devait avoir bu... Sûrement un pique à saut. Mais elle est ... belle. Plus que Léonie, bien plus que Léonie. Elle est brune, tellement brune qu'on dirait un corbeau. Elle a des petits yeux marrons, un peu comme une petite truie sans défense, mais quand elle sourit, ça éclaire son visage fin d'une lueur particulière. Comme un rayon de soleil qui caresserait l'herbe mouillée, le matin. Bon, elle a pas le sourire brillant, mais c'est normal, on est en fin de journée, moi, tant qu'il n'y a pas de salade entre les incisives...

Alors je la regarde, j'ai peut être un regard pervers, enfin... pas vraiment pervers mais on comprend bien que je commence à avoir la virilité qui me démange. Sauf que cette fois, bah c'est pas les morpions. Elle, c'est un peu mon apparition divine, blanche comme ça, on dirait un ange. Elle a même pris la peine de se coiffer, et je devine, parce que j'aime bien deviner que dessous cette robe sans forme... Bah y en a pas non plus. A part peut être... Ah si, quand elle se met de profil, je remarque son petit cul tout rebondi. Une culotte de cheval Bondiou ! Elle sent Calais... Son port et sa dentelle.


La dentelle. Qu'elle ne garderait pas longtemps, bien vite arrachée par mes crocs acérés. J'imagine parfaitement l'odeur de sa peau. Sa texture, sa douceur. J'imagine mes mains parcourant ses hanches, remontant et cherchant, en vain, des seins qui auraient oublié de pousser. J'imagine tellement bien que mes braies deviennent soudain étroites, oui je suis réactif.
Je pense que ça pourrait durer toute la nuit, parce que rien que ce que je vois, suffit à me remonter comme une pendule.


Dites moi, Oh oui si le très haut existe, dites moi que sa voix est suave et mélodieuse, et là, seulement là je lui dévoilerais mon plus joli sourire, celui qui fait ressortir mes deux quenottes de devant, celles un peu plus longues que les autres, je ferais juste en sorte que ma babine inférieure recouvre un peu le bout...Qui a dit que je cumulais?
Tourette


Hinnnn...

C'est le bruit de la porte. Ne vous inquiétez pas. La taverne accueille pas mal de monde. Faut dire qu'à part se pinter la gueule, il n'y a pas grand chose à faire d'autres ici. Rendez vous ? Avec qui ? La brune qui l'accompagne se fait curieuse et Tourette se rend compte qu'elle ne connait même pas son nom. C'est que niveau convenance sociale, la farfelue ce n'est pas à ras les pâquerettes - bah non, il y a des lapins au milieu des pâquerettes - ; non, c'est plus au niveau d'une bouse qui sèche depuis trop longtemps au soleil. C'est craquelé et si on fouille un peu, ça put et c'est plein de bêtes.

Viens ! Hinnnn ! Tu t'haaa-pelles comment ?

Et d'emmener sa toute nouvelle copine par la main à l'intérieur. Il y a du monde. Et le monde, ça la stresse. Triturage de mains, mimiques étranges et spasmophilie légère; le combo ultime pour aller à un rencart.

Tu... veux bien Hinnnnn ! m'aider ? On va voir un Hinnnn ! garçon. Hé-onnnn !

Elle balaie la pièce du regard, sentant l'angoisse monter encore un peu plus comme on peut sentir l'odeur d'un pet foireux. Tiens une chemise verte. Surement lui. Tourette se dit que ce n'est pas forcément gagner. Parce que le vert, elle n'aime pas trop. D'ailleurs son cauchemar ultime, c'est un lapin vert. Mais il a l'air propre sur lui et avec un peu de chance, propre dedans aussi. C'est important la propreté intérieure. Ou alors c'est la beauté, elle ne sait plus trop.

Viens ! Hinnn ! C'est lui ! Il n'est pas si mal non ? Tu m'aides pour... pour... Haaa ! faire connaissance ?

Oui, parce que la Tourette. A force de solitude, elle se dit que le premier qui passe et qui n'est pas trop réticent, fera l'affaire.

Aller viens ! Hinnn !
Umbra
Citation:
Viens ! Hinnnn ! Tu t'haaa-pelles comment ?


Emportée par la foule qui nous traîne, nous entraîne. Écrasés l'un contre l'autre*...Ouais, enfin c'est pas tout à fait mais il y a de l'idée.

L'Ombre craint le contact et le rapprochement soudain de Tourette l'effraye. Qu'elles se tutoient, il y a pas de mal en soi mais main dans la main...Surtout qu'à cause de leur anxiosité respective, leurs mains sont moites ! Quelle sensation gênante pour la brune.

Entre les bafouilles des ivrognes et les braillements des saoulards, la jeune femme répond si doucement qu'elle ne sait si quelqu'un l'a entendu:


Je me nomme Ombeline...

Citation:
Tu... veux bien Hinnnnn ! m'aider ? On va voir un Hinnnn ! garçon. Hé-onnnn !


Un garçon?! Umbra ne connait rien à la gente masculine! Ayant fuit récemment le couvent qui l'avait séquestré -ou accueillit selon les points de vue- depuis sa naissance, la pucelle n'a jamais fréquenté d'hommes plus loin que les salutations et l'échange de banalités sans queue ni tête.

Éduquée par les religieuses dans un puritanisme presque extrémiste et élevée aux tabous, Ombeline n'était qu'une jeune femme farouche aux valeurs prudes.


Citation:
Viens ! Hinnn ! C'est lui ! Il n'est pas si mal non ? Tu m'aides pour... pour... Haaa ! faire connaissance ?


Dans la foule de soiffards, l'Ombre repère un garçon vêtu d'une chemise verte. Ce dernier fixe son acolyte d'une manière assez dérangeante -enfin, de son avis-, il y a pas de doutes, c'est bien lui.

"Pas si mal?" C'est encore une question de gout, ça. Mais pour l'heure, la jeune femme ne peut pas répondre. Tout simplement car elle ne sait pas regarder un homme. Elle ne connait pas leurs charmes, ni n'a conscience de leurs qualités attirantes. A vrai dire, la brune ne fait même pas la différence entre un garçon et une fille, tant son niveau d’intéressement frôle le "je-m'en-foutisme".

Mais soit, Umbra aidera la Castafiore à accrocher cet inconnu qui semble déjà séduit à voir sa tête de niais.


Citation:
Aller viens ! Hinnn !


Ombeline voit en ce "défi", l'opportunité d'étudier un rencard et l'attraction Homme/Femme. Choses qui ne lui ont jamais été enseignée chez les nonnes.

Finalement, les deux demoiselles se trouvent bien vite nez-à-nez avec le demoiseau attablé. Intimidée, l'Ombre se terre dans le dos de son "amie" et observe la scène avec attention. Pour soutenir un peu sa camarade, elle lui murmure:


Tu devrais le saluer et faire un compliment sur sa toilette... Je pense que ça lui fera plaisir.

*Paroles de "La Foule" d'Edith Piaf

_________________
Marin
Le très haut n'existe pas. Et la vie a été terriblement injuste avec ma bien-aimée-qui-ne-le-sait-pas-encore.

J'en reste d'abord bouche bée. Et là j'peux vous dire que le tavernier pourrait me remercier : plus une seule mouche à l'horizon. Brouillard des odeurs, limite il y aurait de la fumée verte que ça étonnerait personne. Un machin à couper au couteau, une odeur à redonner l'ouïe à un sourd, la vue à un aveugle et la parole à un muet. THE odeur quoi.
C'est au moment précis où mon nez s'est subitement rapproché de ma bouche que je l'ai fermé. J'ai toujours été contre le suicide... Je l'ai fermé et j'ai ouvert les yeux. Je viens de me faire rouler je crois. Ce n'était pas de la bière mais...

Mais...

Mais des milliards de cocons de papillons qui viennent tous d'éclore en même temps. Et tous ces papillons Mamoiz'elle, ils battent des ailes en choeur, juste pour toi. Parce que tu ne le sais pas encore, mais tu es la femme de ma vie. Tant de douceur, de poésie et de beauté dans un si beau visage, ça devrait être interdit. C'est pour ça que le très haut t'a donné cet accent qui ... Hmm, je reviendrais sur ton accent plus tard.

Je saute de ma chaise gracieusement, dévoilant par la même mes superbes chevilles... Là, c'est sûr, elle va craquer, je suis pile à la mode avec mon pantalon taillé : " pêche à la moule", la collection automne-hiver de cette année est vraiment avec les pecnos !
Je m'empresse de saluer d'un signe de tête la fille aux cheveux corbeau et à l'air d'avoir passé sa jeunesse dans un couvent, me promettant un jour, d'lui retirer le balai qu'on lui aurait collé là.Puis vint l'illumination, ma belle, ma jolie, ma beauté, mon éternelle, bref, Tourette.
Mon regard vagabonde entre les deux donzelles après ce bref instant qui n'appartient qu'à nous, parce que oui, je suis poli.

Tellement joyeux, je me laisse emporté, je vais juste la jouer en monosyllabe pour commencer.



Bbbière ?

Dddeux?

Aaaahhh.... Bonheur!


Au fait... J'suiiiis Maaaarin et vous?



Alors que ma main se tend vers elles. J'vous préviens les donzelles, m'obligez pas à expliquer que je suis pas vraiment marin, mais juste Marin, et parlez... Oh oui parlez, refaites moi entendre cette... voix. J'ai du mal entendre...
Tourette


Il est là. L’Élu.

Sa toute nouvelle copine l'accompagne. Elle se sent presque pas mal à l'aise la Tourette. Enfin... En fait si. Les paroles d'Umbra résonnent encore dans sa tête, se mélangeant un peu, beaucoup, passionnément, à la folie... Oui voilà, à la folie. C'est le mot.

Le mâle se dresse devant elles, c'est un véritable arc en ciel à lui tout seul. Le genre de truc psychédélique qui perturbe un peu plus Tourette et à force de le regarder de haut en bas, de bas en haut, de droite à gauche... Elle finit par loucher. Quand je vous dis qu'elle est au top pour les rencards.

Une bière ? Bonheur ? Marin ? Tout se bouscule dans sa tête. C'est comme les syllabes dans la bouche de Marin, sauf que pour Tourette, ce sont les pensées dans son esprit. Un petit spasme au niveau de la bouche et elle tourne la tête, fixant sa comparse brune d'un air bovin. Bovin loucheur quoi. Genre "Ombeline. Os'cours ! tu m'as dit quoi déjà ?!".

Remettre les mots dans l'ordre. Le féliciter. La toilette. Compliment. Les yeux se reposent sur le damoiseau au regard tout à fait lubrique. Il tend la main. Elle se demande pourquoi. Dans sa tête, c'est comme dans un carnaval, ça se bouscule, ça beugle, ça rit... Enfin bref, c'est le bordel. Et même si la présence féminine à ses côtés l'aide un peu. Elle finit par se lancer, très maladroitement.

Moi ? Nous ? Ouuuh ! Je... C'est... Ombeline. Haaaa ! Et je su... Hiiiiii ! Tourette.

Ça commence mal. Et au milieu du marasme neuronal, elle se rappelle le conseil de son amie, pour sauver les apparences, ne pas tout faire capoter à la première phrase, comme cela lui arrive tout le temps, même quand il s'agit d'aller à la boulangerie.

Vous.. Vous reven... Hééééé ! Des toilettes ? Haaaa !

Et finalement, snobant la main tendue, elle se jette sur la banquette, entrainant avec elle, Ombeline. C'est que la Tourette, elle a fait coup double. Trouver une meilleure amie et un prince charmant. Du coup, elle n'est pas prête de partir.

Oh oui ! Hiiiiii ! Une bière. Hinnnn !
Vous... vous êtes marin ? Hinnn !
Venez vous asseoir. Hinnn !
Vous... vous êtes propre ? Hinnn !


Oui. Tourette, pour faire des quatrains, c'est une championne, elle a la rime super facile. Faut dire qu'avec ses tics et ses tocs elle a la poésie dans le sang.

Elle tapote la table, invitant maladroitement son monsieur propre ou alors est ce un nouveau signe de stress, nul ne le sait, pas même elle. Et puis cette chemise verte. Il va falloir qu'elle passe par dessus. Oublier son aversion. Penser à lui enlever. L'arracher. La déchiqueter. La brûler. Faire popo dedans et la jeter aux cochons. Ou alors; entrer dans la matrice et faire en sorte que la chemise verte, n'existe pas.

Haaaa ! Aller ! Venez ! Hééééé !
Marin
Bordel.
Je crois que c'est que ce qui a résonné dans ma tête quand je l'ai entendu parler. Mais je suis du genre têtu, quand j'ai quelque chose en tête, je l'ai aussi dans les braies, moi, Marin, j'ai décidé qu'elle serait la femme de ma vie, envers et contre tout.
Du coup, même si rha... oui, même si je vois bien qu'elle ne s'exprime pas comme la plupart des humains, et bien je l'aime, je ferais avec. Allez Tourette, montes donc dans ma charrette, allons cueillir des pâquerettes et ensuite, nous compterons Fleurette, je sortirais ma qué...

Pas le temps de finir la préparation de ce qui sera mon invitation à aller plus loin, à l'étage quoi, que ma bien-aimée me noie sous les paroles. Sa voix heu...suave et heu.. mélodieuse m'arrache les tympans à peu près aussi douloureusement que la première fois que j'ai fait connaissance avec Bébette, mon ânesse, la crise hémorroïdale qu'il l'avait suivi avait été sans précédent, et rien que d'y penser, j'en ai la virilité qui baisse.


Je fais l'air de rien, je me raccroche à son petit museau fouinesque, à sa petite robe qui bientôt recouvrira le sol de notre chambre nuptiale et... Je souris. Tourette, même si le très haut a été vache en lui donnant un drôle de syndrome, y a trouvé sa part. Ce n'est pas donné à tout le monde de s'exprimer en rimes ! C'est une femme forte, Aah ma Tourette.


Embarqué bien malgré moi sur la banquette, je me poste face à ma future femme et son amie. Pas causante l'amie, peut être une muette ? Ou une mouette, pour un Marin.. Ahah, je sors.
Mais là, je m'auto-motive, je respire, profondément, prêt à répondre aux flots de questions. Si possible en monosyllabe.




Je suis pas maaarin. C'eêêêêst mon prénom.
Je préfère anticiper. Avouez que j'ai géré là!


Maaaad'moiseelle Tourette, je suis eeeeen - enchant.. TCHOUM
Dis moi Tourette, ou Ombeline tiens, y en aurait pas une de vous deux qui aurait osé le parfum à la violette là ?


Les toilêêêttes non jjj jjjj jjjjjj.. non.ATCHA!
Monosyllabe idiot Monosyllabe!

Prooopre. Oui. Propre ! Omb' bière? Paul ! Bière! Trois !



En cet instant, je peux vous dire qu'on me respecte, jamais plus vous ne reverrez un homme parler avec autant d'assurance, vrai que si le serveur ce serait appelé Anatole, ça aurait été tout de suite plus problématique.
Je me redresse et je passe à la phase B du plan établi par mon père ce matin encore. " Montre que t'en as dans la bourse mon fils !"

Ma main s'approche de ma ceinture, farfouille et...
Umbra
A entendre les propos de Tourette, l'Ombre a une petite moue d'hésitation. C'est pas le genre de "compliment" auxquels elle pense mais les mots "toilette" et "propre" sont dans le même discours.

Avant que la jeune femme ne puisse ouvrir la bouche pour rattraper les paroles de son amie, là voilà attablée. Anxieuse, elle se tasse au fond du banc et laisse l'homme enchainer.

A les écouter, ils se sont bien trouvés. Entre l'une qui fait des vocalises et l'autre des trémolos, on va pouvoir faire un concerto!

Mais elle, qu'est ce qu'elle fout là?! C'est pas une musicienne, bordel! Non, restons calme...Dans cette cacophonie, il est certain d'avoir les nerfs à bloc surtout quand on est timide...et sobre. Mais ça, ça peut s'arranger.

Dans un élan de compassion, Ombeline tente de sauver la mise à la demoiselle qui semblait ramer avec le Marin -oui, c'est assez vague-. Après une certaine hésitation, elle balbutie:


Ce que mon amie cherche à vous dire, c'est qu'elle vous trouve... Dure de trouver un qualificatif vrai et réeleuh... laid? ravissant? Votre chemise verte est très...hum...comment dire... Moche? belle. Vous...Votre toilette est très propre...

Au fur et à mesure des compliments, Umbra détaille le damoiseau en question. Hélas plus le regard avance sur sa personne et plus les paroles ne peuvent être élogieuses. C'est pourquoi, à court d'idées, la brune se retourne vers la Castafiore et lui lance un sourire crispé pour qu'elle approuve:

N'est-ce pas, Tourette?

Vivement que l'ivresse arrive, les langues se délieront et on verra plus flou!
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