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[RP Ouvert] Les épousailles Corleone !

Lililith
L'enfant était tout à son bonheur de caresser son chat. Elle avait oublié tout le reste. Maledic qui voulait chanter, le gâteau promis, la possibilité de piquer à boire en douce, même son rendez-vous avec l'Inconnu. Elle le serra contre elle, doucement, respirant sa fourrure fauve qui ne manquerait pas d'étinceler sous les rayons du soleil dans les mois à venir.
Les couleurs autour d'elle ne cessaient de bouger, et l’œil de l'enfant était ravi, attiré partout comme une abeille sur une fleur.
Elle se retourna pour chercher du regard Maledic qui s'était un peu éloigné. Ses yeux balayèrent l'horizon passèrent sur la vieille en noir. Elle ne put s'empêcher de grimacer. Le noir. C'était pas une belle couleur. Et puis elle se figea. La madame, là-bas...
Elle lâcha son chat qui poussa un « meow » de mécontentement. Et galopa à toute vitesse, parce qu'elle était persuadée que c'était une vision. Un mirage. Un truc-qui-n'existait-pas et qui allait disparaître quand elle clignerait des yeux.


- Hiiiiiiiiii, M'maaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaan ! cria-t-elle, ce qui n'était pas sans rappeler un autre cri, des mois et des mois plus tôt, à propos d'une... « bourse Airmaisse ». Elle dérapa et s'arrêta juste devant les pieds d'Erwelyn, se retenant de justesse de lui agripper sa robe.
Et, comme la première fois quand elle avait cru retrouver sa Maman, elle demanda d'une voix timide :


- M'man ?

Sauf qu'elle savait que ce n'était pas sa Maman. Sa « vraie » Maman.
La Guerrière, oui, se sentit intimidée tandis qu'elle se relevait. Parce que les derniers échanges épistolaires -ouh le beau mot- avaient été un peu houleux. Et elle ne savait pas comme sa Grande réagirait.
Le chat qui n'avait pas perdu le nord vint se frotter à ses jambes. L'Étoile se pencha et l'attrapa.


- M'man, c'est Pandou !
« Meow. »


Pour un second premier contact, plutôt pas mal, non... ?

… Non... ?

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Berthe.
Le printemps c'est le temps des amours, de l'aubépine qui blanchit les haies, des hirondelles qui font la saison, des petits coeurs dans les yeux, et à Paris, le temps des dragées et des serments d'amour plus ou moins éternels.

Bert ferma en sifflotant la porte de la Gentilhommière et entreprit de rejoindre la place des épousailles d'elle ne savait trop qui. Détail qui n'avait en soit pas d'importance, il y aurait à boire assez et du spectacle plus qu'il n'en fallait. C'était au fond l'intérêt principal de la chose, cérémonie nouvelle et les fleurs du parterre seraient un ravissement pour les yeux. Si la farce est donnée sans chapeau final, le déplacement valait d'user un peu ses chausses sur les pavés disjoints et nauséabonds des ruelles parisiennes.

De Brissel aux Miracles il n'y avait qu'un pas, vite franchi. Elle sentait toujours la campagne , la nouvelle chauve. Elle arborait pour l'occasion sa tenue habituelle, rehaussée de sa nouvelles coiffe, chevelure de plumes d'un vert scintillant, confection de la Maison Grayne. Indifférente à la faune locale, côtoyée depuis assez longtemps pour qu'elle la range dans la case "décor autochtone", elle baguenauda le nez en l'air à la recherche de la salle des fêtes improvisée. Elle se demanda à la marge s'ils auraient accroché des vessies avec le nom des épousées, qu'on suive le fléchage sans s'égarer dans les culs-de-sac environnants.


Taverne du sans nom hé? En v'là encore une idée. Si on l'nomme sans nom c'est d'jà qu'on lui r'fourgue l'patronyme.

Marmonnant, elle poussa la porte de la-dite auberge ou taverne et resta un instant sur le pas à inspecter la foule hétéroclite. Elle avisa au fond quelques Piques en goguette, et se dirigea tranquillement vers eux, attrappant un godet de piquette en chemin.

Alors la compagnie, c'qui donc les épousées? Il m'semble avoir croisé l'Enjoy dans l'temps à Saumur. Une rouquine qui voulait tamponner l'tarin d'la terre entière s'il m'souvient bien.

Regard aux environs, détailler chaque acteur de la pièce futur, avant de se stopper net, la mâchoire ballante et le godet à mi-chemin entre lèvres et néant, à la vision incongrue d'un blondinet balafré.

Mais... Qu'est-ce mon vieux vient errer dans l'lieu? Ou... p'tête pas si vieux... l'ancien.

Yeux plissés, elle alla glisser dans un coin pour aviser l'intrus prudemment.
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Grayne
La ponctualité est une qualité appréciée par bien des personnes. Mais certaines qualités sont malheureusement profondément incompatibles avec certaines personnalités au même titre que l'eau et l'huile. Bien sur, on peut, grâce à des subterfuges les faire exister un temps ensemble, sous une forme un peu différentes... La magie de l'émulsion.
Donc, selon la logique, tout comme il est possible de faire coexister l'eau et l'huile sous forme d'émulsion épaisse, il est possible sous un certain angle de faire coexister la ponctualité et Grayne. Si on est peu exigent sur la forme, on peut tout à fait considérer la présence de Grayne à ce moment là comme une forme de ponctualité générale, en opposition à une non présence avec motif évasif.

Mais Grayne était là, en route pour ce sacré fichu de mariage. Les optimistes dirons que c'est la joie de retrouver de vieilles amis et célébrer avec elles le plus beau jour de leur vie, les pessimistes parlerons d'ultimatum et de dette longue comme le bras envers une certaine italienne. Mais après tout, les deux versions ne sont elles pas compatibles dans une certaine mesure ?

Quittant les dédales boueux de la cour Brissel, trottinant comme elle peut, Grayne avançait en direction de la cour des miracles. Il y avait peu de chemin à parcourir, mais c'était sans compter sa tenue de grande occasion et le cadeau de mariage qui l'accompagnait. Et bousculant les passants, donnant de l'épaule et du coude entre les étals de marchés et les mendiants elle fini par arriver, essoufflée à destination.


Putain d'chiur' m'erde ! t'va avancer ouais ?


Se mit elle à râler après le cadeau ambulant, donnant un violent coup de pied dans le flanc de l'animal. Bêlant misérablement, le mouton exprima son mécontentement. Il faut dire que la préparation du stade "d'animal" à "cadeau de mariage décent" n'avait pas été une mince affaire. La bestiole avait été consciencieusement tondue sur la croupe, en forme de palme de canard. La puce, qu'elle avait croisé en sortant de la gentilhommière s'était d'ailleurs pris un beau gnon dans la poire pour avoir demandé pourquoi le mouton avait une cloche sur le cul. Passé l'énervement du moment et pour parfaire la décoration, il s'était vu gratifié d'un ruban et d'une flasque de tafia accroché autour du cou. Mais pour plus de clarté, l'édentée avait finalement rajouté, tracé au charbon "BAGUE AU DOIGT CORDE AU COU".

Trainant donc le cadeau au bout d'une corde, non sans jurons au passage, Grayne s'avança donc au milieu des invités dans la taverne du sans nom. Repérant quelques têtes dans la foule, c'est surtout rapidement les voix familières qui attirèrent son attention. L'arsouille ! déjà au taquet, sur la brèche. Elle localisa Hippolyte, VIc, et même Berthe... Magnifique ! On se croyait déjà retourné à la gentilhommière, comme si l'on avait pas quitté la crasseuse et malodorante cour.

Vêtue d'une robe, anciennement de bonne facture, mais trouée, brulée par endroit et maculée de tâches de vin, Grayne arrive derrière l'arsouille, le coude posé sur son épaule comme un poivrot accoudé à un comptoir.


Aaaalors... T'veux pas jouer aux jeux qu't'propose les hôtes ?

Elle tourna alors la tête vers Enjoy, un large sourire incomplet s'étirant sur ses lèvre et se mis à chuchoter au creux de l'oreille de Théo.

L'arsouille... t'veux goûter à ça ? Elle lui tendit une flasque dodue. C'la gnôle où baigne ton ptit morceau. Quand yaura plus d'chair, j'me f'rai monter l'os en sautoir ! En attendant, j'te bois !

Elle éclata d'un rire sonore. Elle se souvint alors de la présence du cadeau encore pendu à son bras, celui-ci essayant désespérément de s'en aller dans l'autre sens.

Belle brunette... t'es drôlement bien mise aujourd'hui. J'ai un cadeau pour vous. Elle secoua la corde du mouton, toujours aussi peu rassuré par sa propriétaire du moment. Elle est où t'futur femme que j'lui l'r'mette entre ses douces mains ?

Elle se gratta le menton et jeta un oeil sur l'assemblée.


Et s'où qu'on s'rince l'gosier ?

Un nouveau sourire se dessina sur son visage, oui, il serait dommage de perdre le sens des priorités...
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Hippolyte
Les autres Palmés étaient arrivés petit à petit, au final, elle était la première à être arrivée. L'Arsouille, Vic, Berthe et la dernière venue, Grayne qui s'était démarquée des autres de part son entrée accompagnée son sublime cadeau de mariage... Un magnifique mouton tétanisé de peur et rasé au niveau du derrière. T'as la classe à la Pique ou tu l'as pas !
La gorge se faisait sèche et franchement elle se faisait chier à tenir son mur. Tant pis ! Si elle se prenait une mandale ça mettrait de l’animation.

C'est en passant une main dans ses cheveux - qui d'ailleurs commençaient à être longs, il était temps de passer entre les doigts de l’Édentée - et en prenant un air dégagé, après être passée par la case boisson qu'elle s'approcha de la bande de canards.


T'peux pas faire taire ta bestiole toi ?!
L'est pire qu'l'Archipoète !


Sourire en coin elle s'enfile une bonne gorgée de vin.
L'Hippolyte changer depuis la dernière fois que les Corleone l'ont vu ? Non, si peut !


S'lut Joy

Quelque secondes à peine après ce salut les yeux se perdent dans la foule à la recherche de la malédiction ambulante. Dès qu'il est repéré elle s'éloigne du groupe comme elle arrivée, une main dans ses cheveux, un sourire aux lèvres.

Elle s'approche de lui par derrière et se penche en demandant, son haleine empestant l'alcool


Hé l'nain j'cherche un pirate, nan... L'roi des pirates, t'peux m'aider ??
Maledic
Des têtes et d'autres se rassemblaient autour de la table de victuailles, discutant de choses qui n'intéressait pas le moins du monde la malédiction ambulante, qui déambulait entre leurs jambes, se faufilant par ci par là, dans l'indifférence générale.
Il était en train de mijoter sa surprise avec application. Sa poche droite se remplissait de ver de terre, de cailloux, de boue. Il essuya sa main sur la robe d'une invitée, peu préoccupé par les manières des grands de ce monde, laissant une jolie signature de doigts. Trottinant jusqu'à la table, sa poche gauche se garnit elle de toute nourriture collante ou facile à projeter, le tout profitant en partie à sa gourmandise. Son visage se trouvait barbouillé joliment.
Bientôt les chopes trouvèrent un invité grouillant au fond de chacun d’entre elles, la mèche blonde avançant à quatre pattes sous la table, piquant et redisposant sa façon à lui de saluer le mariage.
Il n'avait toujours pas repéré le gâteau, et avait donc décidé d'offrir un meilleur spectacle, avec sa chanson prévue pour l'occasion.

Lance-pierre dégainé, serré dans son poing, lui-même perché sur la table, il s'apprêtait à ouvrir le bal quand Hippolyte se pointa devant lui. Ou plutôt derrière.


" Hé l'nain j'cherche un pirate, nan... L'roi des pirates, t'peux m'aider ?? "

Le mioche sursauta, comme pris sur le fait, alors qu'il n'avait encore rien commis.

POPO !!

Déjà déséquilibré, le fait de tourner acheva la comédie. Il glissa de son perchoir, entrainant dans sa chute la nappe, et toutes les chopes qu'il venait de remplir de ver de terre, ainsi que ce qui garnissait les tables. Maledic atterit cul dans la boue, sonné, la nappe le recouvrant en partie. Passé l'état de choc, il se mit à agiter les bras comme un monstre sorti des abimes, courant dans tout les sens, pour faire bouger la nappe transformée en costume de méga-méchant.

BOOOUUUUUHHHH !

Riant à moitié, il percuta quelques barils, avant de se cogner droit dans des jambes qui l'arrêtèrent net et le firent tomber. Il retira son drap qui lui cachait la vue et offrit un large sourire innocent à sa mère qui le regardait depuis tout là haut.

Pas mwa, pas fait s'près.

Avant qu'elle ne s'avise de l'attraper par le col pour l'enguirlander, ou qu'Amalio ne se pointe pour le punir, il fila comme une anguille et remonta sur la table, prêt à déclamer sa chanson (sur l'air de trois petits chats ), jetant en même temps ce qu'il chantait.

v'ire de terre, v'ire de terre, v'ire de terre, terre, terre
ptits cailloux, ptits cailloux, ptits cailloux, iou iou iou
pis d'la boue, pis d'la boue, pis d'la boue, boue boue boue
mangy bin, mangy bin, mangy bin, bien bien *jette de la nourriture*


Un éclat de rire acheva le mini-spectacle dont l'acteur principal retourna près d'Hippolyte, simple sujet qui avait besoin de son aide à lui. Du moment qu'elle le récompensait en sucreries ça pouvait le faire !

Moi suis roi piate, t'y veux qwaaa ?
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Killijo_de_denere
Rodrielle a écrit:
Tu vois l'blondinet dehors ? Avec une petite fille ? C'est lui mon fils. Maledic.


La relève est assurée, ma belle.

Puis la question qu'il n'attendait pas. Il tenta de masquer sa surprise.

Rodrielle a écrit:
Et toi que deviens-tu ? Bientôt marié ?


Tu as eu des nouvelles des filles ?

Il reprit une inspiration. Depuis qu'ils se connaissaient, il avait manqué de se marier deux fois. Une troisième n'était donc pas étonnante.


Je vieillis ma belle, il est temps d'avoir une vraie famille, officielle, comme toutes mes femmes me demandent depuis très longtemps.

Il se rapprocha


Mais on ne met pas un coq en cage, tu le sais bien.

Il lui sourit d'un air enjôleur, vieux réflexe d'un séducteur aguerri.

Rodrielle a écrit:
Laell, la brune, est ma nièce. Enjoy aussi d'ailleurs ! Mais elle a du sang écossais plus qu'italien. 'Fin... Elles font c'qu'elles veulent ! Aller, viens on va boire un verre !


Il se laissa entraîner par son amie et regardait les gens présents. Avec la matriarche, il était sûr de connaître du monde. Il regardait les gens pour se rappeler des têtes, espérant aussi que s'il se trouvait sur les routes, ils l'épargneraient en sachant qu'il était un grand ami de leur cheffesse.

Rodrielle a écrit:
Bienv'nu chez les fous.


Il lui sourit, la chope à la main. Sitôt commandée, sitôt arrivée. On se croirait à la maison. Un rapide merci murmuré à l'homme, il trinqua avec Rod.

Aux mariées qui affirment leur amour au grand jour.

Une pause...

Et à nos retrouvailles inattendues.
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En deuil de sa mère
Chez moi
Tynop
La sauvageonne persistant dans son mutisme, occupée qu'elle était à détailler chaque invité, le blondinet se pencha une fois de plus vers elle:

Je vais faire un tour. Pas de bêtises, promis.

Lui lançant un dernier sourire, il tourna les talons et se mit en quête d'une pinte, observant en chemin la foule hétéroclite. Enjoy avait entrepris de tester la vivacité d'un des invités en se livrant au jeu du couteau. Le blondinet ne put s'empêcher de sourire. Ce serait probablement l'unique fois dans sa vie où il verrait une femme faire pareille chose le jour de son mariage. Deux diablotins allaient et venaient à leur guise, se faufilant entre les jambes des adultes, piaffant à tout va. L'un des deux fit d'ailleurs une remarquable chute depuis la table des victuailles, entrainant avec lui la nappe et une bonne partie de ces dernières. Contemplant la scène d'un air amusé, le vagabond dut se résoudre à changer d'itinéraire, la chope dont il allait s'emparer ayant suivi le gamin dans sa chute et déversé son précieux nectar au sol, ainsi qu'un... vers? Était-ce là une spécialité des Corleone, la bière au vers? Finalement la chute du mioche semblait s'être avérée salvatrice pour l'estomac du vagabond.

Il se mit donc en quête d'un autre endroit où il serait à même de pouvoir étancher sa soif, et ne tarda pas à apercevoir les tonneaux tout juste percés par un invité. Il allait devoir se servir lui-même, mais c'était finalement tant mieux. Cela lui éviterait d'avoir de mauvaises surprises quant au contenu des chopes. Pendant ce temps les invités -qu'ils le soient par les mariées ou de leur propre initiative- ne cessaient d'affluer, et la foule grossissait . Se frayant un chemin parmi cette dernière, le blondinet remarqua du coin de l’œil que la deuxième cousine de la sauvageonne, la plus jeune, avait fait son apparition et s'était installée à côté de la cheffesse. Il parvint finalement aux tonneaux, salua d'un signe de tête et d'un sourire les personnes présentes, en l’occurrence un barbu au patois incompréhensible en train de discuter avec une jeune femme, puis entreprit de remplir une, puis deux, et finalement trois pintes, avant d'apercevoir l'autre mariée, celle qu'il ne connaissait pas, adossée aux tonneaux. Même si elle devait se soucier de la présence du blondinet autant que du regard que porterait l’Église sur son mariage, celui-ci entreprit quand même de la saluer


C'est un vrai plaisir de vous voir, Laell. Vous êtes resplendissante. Et pour parfaire le tout la boisson coule à flots!

Lança-t-il d'un air enjoué, désignant les trois pintes qu'il portait tant bien que mal, avant de partir en direction de la table où s'étaient installées les rousses cousines de sa sauvageonne. En chemin il jeta un œil au chariot qui venait d'arriver, déchargeant de nouvelles victuailles, celles-ci ne semblant pas destiné à satisfaire l'estomac des invités, mais l'appétit de leur entrejambe. Décidément ce mariage promettait d'être riche en surprises. Parvenant à hauteur des deux Écossaises, le vagabond déposa une chope devant chacune d'elle, puis, leur souriant:

Dame Suyzanna, damoiselle Sybelle, je me suis permis de vous apporter à boire. Vous allez bien? Je peux me permettre? Enfin, si je dérange pas.

Lança-t-il, désignant la place laissée vide à leur côté. Il s'était lancé. Il était décidé à faire plus ample connaissance avec la famille de sa compagne, non pas pour s'imposer ou quoi que ce soit, mais simplement parce qu'il avait envie de découvrir l'entourage de la sauvageonne. Certes, le frère de cette dernière semblait pour le moment peu enclin à discuter avec le blondinet, mais les cousines ne s'étaient jusqu'à maintenant pas vraiment montrées hostiles envers lui
La plus jeune, la dénommée Sybelle, semblait passablement énervée, ou en tout cas moins enjouée que la première fois qu'il l'avait vu. Se maudissant intérieurement de ne pas s'en être rendu compte plus tôt, il espéra ne pas être arrivé au mauvais moment, et, attendant leur réponse, but une gorgée de la dernière chope, restée dans ses mains
Arnan
Y jeta un oeil à Jeny.

Est passé où ta robe p'tit rubis?

Non, y était pas à son aise parmi tous ses gens. Y était là que pour Jeny et les Corleones, sans plus. Y préférait fichtrement se mettre dans l'ombre d'un chêne et zieuté.

C'est c'qui fit. Glissant un mot à la VdR de le laisser et de courir s'amuser, le Géant se retira et se posta près de la taverne, regardant. Na, c'lui rappelait trop d'souvenir. Y voulait juste.. pas.

Rentrant tout juste sous le toi, Kyl se cala contre le mur, grognon, sa bouteille de rhum à la main, sa hache dans le dos, sa cape de fourrure sur les épaules et ses braies du même tissus sur le corps. Y s'foutait de ses cicatrices qui le parcourait entier, que son torse quasiment toujours nu dévoilait. Y s'foutait royalement de son apparence, de ses cheveux trop long, de ses dehors trop.. sale. Homme des Cavernes lui allait à merveille, c'est sur.

Y croisa un instant le regard de Rod, qui salua d'un bref signe de tête. Au moins, y aurait fait acte de présence.

Bizarrement, il adorait ses nana débordantes d'énergie et ses gosses tout aussi rockambolesque. Elles ne le savent peut-être pas, mais elles avaient été son second souffle et ses petits rayons de soleil de tous les jours. Il y avait trouvé des amies, des gens bien et qui ferait tout pour protéger. Des gens qu'ils laisseraient jamais volontairement tombé. D'un façon, y se sentait chez lui parmi leur coup pendable et leur histoire abracadabrante à n'en plus finir. Y était content pour Joy et Laell. Elles le méritaient.

Se balançant un autre goulé dans le gosié, y regardait d'une attitude détaché, aussi désintéressé que ses iris pouvaient le démontré. Naa.. y avait passé c'temps là où l'plaisir de vivre et d'rentré chez soi était un besoin vital. D'puis plus de 10 ans il n'avait pas de chez lui, et bizarrement, Rod lui avait offert une sorte de chez lui. Y savait pas si elle en avait conscience, mais il la remerciait pour ca.

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Un gros merci à JD Lililith!
Syuzanna.
La Cour des Miracles... On ne lui ôterait pas de l'idée que le lieu était étrangement choisi pour une cérémonie de cette nature. Mais cela semblait s'accorder comme des notes de musique, avec les invités présents. Un certain nombre semblait être issu du « pire du pire » de l'humanité. Il y avait dans l'air comme une odeur de vol et de meurtre qui empuantissait tout. Ce mariage était à mille lieues du sien, si calme en bordure de clairière. De plus, Duncan lui manquait horriblement. Mais son époux l'ayant prévenu qu'il arriverait en retard, la rousse était contrainte de prendre son mal en patience. La présence de Sybelle l'apaisait un peu, même si elle sentait bien que sa cousine était de méchante humeur. Au moins, songea Syuzanna, elle n'était pas seule.

- Dame Suyzanna, damoiselle Sybelle, je me suis permis de vous apporter à boire. Vous allez bien ? Je peux me permettre ? Enfin, si je dérange pas.

L'Ecossaise releva le nez, étonnée que quelqu'un vienne lui adresser la parole. Reconnaissant Tynop, elle adressa un large sourire au blond, l'heureux élu du coeur de son autre cousine présente ici, Sarah.
Ce jeune homme l'intriguait. Être parvenu à dompter l'indomptable, cela ne méritait rien de moins que le respect. Et puis, il lui semblait sympathique. Et non dénué d'intelligence, ce qui n'était pas négligeable.


- Je vous en prie, Tynop. Prenez place ! lança-t-elle joyeusement en tapotant la place libre sur le banc, juste à côté d'elle.

Se saisissant de la chope offerte, la rousse y trempa les lèvres. Remerciant Tynop d'un regard accompagné d'un mouvement de tête, elle prit le temps de siroter une seconde gorgée avant de répondre.


- Pour ma part... Je ne vais pas trop mal.

A quoi bon lui expliquer qu'elle commençait sérieusement à en avoir assez de supporter cette barrique en guise de ventre, à longueur de jour et de nuit ? Ce n'était qu'un homme, qu'y entendait-il aux problèmes de femmes enceintes ?

- Et vous-même ? Comment vous portez-vous ?

Sous ces innocentes questions se cachaient pourtant quelques interrogations d'une autre nature, tournant autour de sa relation avec sa brune cousine. Il ne s'agissait en rien d'une mise à l'épreuve car après tout, c'était à Sarah de s'en charger. En réalité, cela tenait plus d'une forme de sollicitude. Le blond lui plaisait bien, et elle ne pouvait s'empêcher de se demander si de son côté, il jugeait la famille de sa dulcinée comme s'agissant d'une bande de barbares. C'était bien souvent ainsi que l'on considérait les Ecossais de part le monde. Peut-être un peu moins en France, car après tout, ce pays trouvait sa source dans le peuple celte, et semblait en avoir conservé davantage de traces que ces maudits Anglais - puissent-ils tous dessécher sur place.
Soudain, elle se mit à examiner Tynop avec une attention accrue. Sans doute était-il venu les voir pour se lier plus étroitement avec la famille de la Sauvageonne. Peut-être était-il temps de laisser tomber les platitudes pour aborder des sujets plus... importants ?


- Rassurez-moi, Tynop... Vous n'êtes pas Anglois, n'est-ce pas ?

Question importante s'il en était, les Ecossais haïssant dès leur naissance leur voisin de frontières. Eux un siècle plus tôt, torturaient et tuaient le plus brave de tous les braves de leur contrée montagneuse.
Bien sûr, s'il répondait par l'affirmative à cette question qui semblait peut-être subsidiaire mais ne l'était en rien, il faudrait qu'elle s'explique avec sa cousine. Mais, songea-t-elle soupirant, qu'y pourrait-elle vraiment ? Elle donnait bien sa rousse cousine à un Italien, alors comment empêcher Sarah de batifoler avec le peuple exécré ?
Miramaz
A peine les deux fiancées saluées qu'elles se foutaient déjà d'elle, secouant la tête Mira essaya de comprendre ce qui pouvait provoquer leur hilarité, elle avait pourtant fait des efforts vestimentaires évidents par rapport à ces dernières semaines. Fichue jeunesse pas foutue de reconnaître le bon goût.. Un peu surprise par le geste de 'Joy elle retira rapidement sa main, pas de sensibleries, c'était une dure à cuire l'ex-Rasée..ou au moins devant des inconnus.

Un épouvantail..un déguisement.. J'aurai mieux fait d'rester sur ma couche et d'vous laisser vous débrouiller seules, ingrates! Au moins j'suis pas toute en sombre comme la moitié d'l'assemblée qu'on dirait qu'ils veulent pas qu'on les r'marque ici..z'ont honte d'êt'v'nus j'vous dis..

Ronchonnant elle se leva de son banc, son paquet dans les bras et se dirigea vers l'intérieur de la taverne, regagnant sa chambre pour se changer. Maugréant et se plaignant à chaque instant, elle finit par enlever ses frusques soi disant plus ridicules que l'union à venir, et enfila la houppelande avec l'aide de son brun qu'elle houspilla pour l'avoir laissé seule avec les jeunes folles. Ravie de son nouveau vêtement, même si on ne lui en avait pas laissé choisir la couleur, elle redescendit en essayant de rendre son bide le moins visible possible -cause perdue d'avance-. Ce n'est qu'une fois de retour à l'extérieur qu'elle remarqua deux têtes plus connues que d'autres, deux trognes qui la firent sourire largement avant qu'elle ne se dirige vers la plus vieille des deux tout en apostrophant fort peu discrètement la plus jeune en passant près d'elle.

Vic', saleté de louvarde! T'pourrais au moins saluer ta marraine quand t'es en même lieu..à défaut d'lui donner des nouvelles..

Le crâne de la -plus vraiment- p'tiote fut ébouriffé comme elle le faisait il y a maintenant quelques années, seul geste d'affection qu'elle était capable de dispenser. Lui laissant la choppe qu'elle avait récupérée en revenant parmi les invités elle marmonna tout en souriant de nouveau:

Y'avait plus d'lait, m'enfin un peu d'bière ça t'f'ra pas d'mal maint'nant.

On pouvait traduire ça par un "contente d'voir qu't'es t'jours en vie et qu'tu t'portes plutôt bien", mais ça lui écorcherait trop la bouche pour que ce soit prononcé ainsi. Bousculant tout gêneur sur son passage elle continua ses salutations personnelles en s'approchant de Baile qui était en grande discussion avec une femme qu'elle savait Corleone sans avoir vraiment eu l'occasion de l'a connaître plus que ça. Sourire toujours affiché sur la trogne, elle enlaça un instant la taille de la royale chevalière.

'lut la Rose, 'jour Corleone centième du nom au moins.

J'pensais pas t'voir ici Baile..quoi qu'en y réfléchissant..un mariage d'femmes..c't'un bon terrain d'chasse pour toi.


Et elle resta là, s'incrustant auprès de cette petite partie du côté honnête des relations corleonienne, montrant par là que personne n'avait rien à redire sur la présence de la royaliste, comme si celle-ci n'était pas capable de faire taire seule les mauvaises langues.
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Sybelle
En effet... L'avantage avec les mariages de l'année c'est qu'ils sont tous aussi différents que les couples qui s'unissent, murmure-t-elle avec une certaine froideur.

Puis, le regard perdu dans le vide, Sybelle écoute les excuses de Syuzanna, plus émue qu'elle ne veut bien le faire paraître. Et d'une certaine façon, elle les accepte. De toute manière, quand bien même elle voudrait rester fâchée, elle en serait incapable : son âme a été forgée là-bas, dans les grandes terres d’Écosse et de ce fait, elle sait l'importance du clan. Elle vit pour et par le clan. Et puis, il faut aussi dire que de voir son héroïne s'excuser auprès d'elle n'est pas pour lui déplaire : quand on est orgueilleuse, on apprécie au moins que les autres reconnaissent, en quelque sorte, qu'ils nous ont fait du tord.

Observant le désastre provoquer par une espèce de minuscule terreur blonde, la jeune femme esquisse un sourire. Elle n'aime pas particulièrement les enfants mais celui-ci lui plaît bien : au moins il anime l’événement avec le bordel sans nom (en honneur à la taverne ?) qu'il provoque. Posant délicatement une main sur le ventre gravide de sa rousse cousine, la NicAnoy lui sourit d'un air amusé en désignant le petit monstre du menton.


On pari combien que ton petit monstre à toi sera encore pire que ça, Syu' ? Demande-t-elle, espérant bien que ceci se confirme : un gosse c'est fait pour être pénible, pas pour être sage.

Et par cette phrase anodine, par la caresse légère de sa main sur le ventre de la cheffe de clan, Sybelle exprime son pardon. L'avenir sera ce qu'il sera et elle est prête à l'accepter.

Voyant débarquer l'amoureux de Sarah, Sybelle salut son arrivée – et celle de la bière ! - d'un sourire. Prenant le verre, elle jette un coup d’œil à son contenu d'un air suspicieux mais ne distinguant pas de corps étranger, elle en boit une gorgée. Tout en écoutant sa cousine, la rouquine sourit un peu plus largement : au moins la grossesse n'a pas enlevé son bon sens à Syuzanna qui s'assure que l'homme n'est pas un de ces foutus anglois, ces rognures d'ongle, ces sottards, ces... Bref. On l'aura comprit : la jeune femme déteste les anglois.


Je vais bien, merci... Mais alors par contre, je vous le dis tout de suite Tynop : Si vous persistez à me donner du mademoiselle comme si j'étais une petite cruche de noble, je vais sûrement devoir vous tailler les oreilles en pointe, lance-t-elle, un sourire malicieux accroché aux lèvres. Et vous alors ? Vous allez bien ?

Souriant brièvement au Blondinet, Sybelle lève les yeux et observe les catins qui viennent d'arriver en grand nombre sur les lieux de la fête. Passant une main dans ses longs cheveux roux, elle soupire légèrement. Enjoy fait n'importe quoi. Enjoy organise le plus ridicule de tous les mariages. Et malgré tout, Enjoy a le droit d'aimer. Face à cette constatation, sa cadette voudrait pouvoir rester parfaitement neutre mais elle n'y parvient pas. Elle est folle de jalousie.

Incapable de rester immobile plus longtemps, elle se lève et pose sa chope sur un rebord de table, avant de tourner le dos aux deux autres et de s’écarter d'eux. Passant entre les gens, qu'ils soient officiellement invités ou non, la jeune femme retrousse légèrement le nez. Ce n'est pas humain d'être aussi sale que certaines des personnes présentes. Regardant autour d'elle, la futur druidesse repère Fleur-des-Pois, en grande conversation avec un homme baragouinant dans une langue étrange, Sybelle se décide à aller la saluer. S'approchant doucement, elle touche du bout des doigts l'épaule de la belle Corleone pour signaler sa présence.


Bonjour Fleur, dit-elle doucement. Comment allez-vous ?

Avisant la tenue élégante de la brune, l'ancienne funambule esquisse un sourire. Au moins une qui a du bon goût.

L'endroit diffère totalement de celui où nous avons l'habitude de nous croiser, n'est-ce pas ? Ajoute-t-elle non sans ironie, tâchant d'imaginer le très sage Merwynn perdu comme elles au milieu de la décadence de cette journée.
Etienne_lahire
[A l'orée de la Cour, tout près de Saint-Eustache]

- Qu'est-ce que tu viens faire ici, beau gosse ?

La femme s'extirpe de la boue qui la collait au mur crasseux. Un mouvement de hanches, un roulement de tétons et la voilà collée contre l'homme à présent. Elle a du sentir la bourse pleine.
D'écus, s'entend. Etienne la repousse froidement, sans douceur, sans brutalité inutile.


- Pas maintenant. Mais attends...

Elle va pour tourner le dos, n'insistant pas. L'injonction la fait hésiter. Son regard interroge.

- Une fête se donne ici. Corleone. La Taverne du Sans-Nom. Tu connais ?

Pour quelques pièces, on connait forcément. La Cour n'est pas un quartier si grand que ceux qui y croupissent ignorent le nom des rues, celui des enseignes et souvent, aussi, le nom des clans qui les régissent. Il ne reste qu'à suivre les indications.

[Flashback]

Autres lieux, autres cours. Etienne a quitté la Bourgogne tantôt, empruntant un cheval pour mieux rallier Paris. Une dizaine de jours en amont, c'est à Sémur, dans une taverne animée, qu'une rencontre imprévue avait décidé du voyage. Etienne s'apprêtait alors à quitter la ville où de longs mois de convalescence l'avaient retenu après le siège de Dijon. La Compagnie d'Artus patrouillait dans la zone ce jour là et par hasard, par chance, Etienne croisa Jusoor en ville. La Corbelette, Princesse de France, lui fit comprendre qu'elle apprécierait sa présence au sacre du Roy son père, Eusaias le Balbuzard.

On ne refuse pas l'invitation d'une princesse et du reste Etienne n'en avait aucunement l'intention. Sa relation à la Blanc-Combaz restait mal définie, ambigüe, indécise mais pourtant exigeante. Elle l'invitait, il se tiendrait à ses côtés.


Une bonne occasion pour se rappeler que Reims n'est pas bien loin de Paris et qu'un modeste crochet sur la route du Sacre ramènerait Etienne en ces rues qu'il a longtemps foulées.

Paris où, à ce qu'un voyageur fort aimable et bien renseigné lui avait signalé dans cette même taverne sémuroise, les Corleone allaient donner quelque curieuse fête.

De cette sulfureuse famille, Etienne ne connait guère que deux représentantes : Elwenn la rousse et surtout Enjoy Corleone Mac Douggal, une brune au pas de chasseuse, au cou de cygne, aux griffes d'acier. Le jeune homme les a croisées toutes les deux dans cette même taverne sémuroise, tandis qu'il finissait de se remettre de ses blessures. Il avait alors appris qu'elles avaient hébergé quelque temps, tout comme lui, à l'Hospice des Gris Faillis où les soeurs soignaient en silence soldats et mercenaires tombés aux combats contre les Teutoniques ou leurs collaborateurs bourguignons.

Enjoy était l'une des héroïnes de la soirée selon messire Tynop le voyageur bien renseigné.

Une fugace communauté de destin, celle que partagent tous ceux qui se battent sous une même bannière : combats, blessures, souffrances et mort ou rémission. Enjoy la brune avait aussi quelque chose dans la voix - Etienne ne savait pas si cela relevait du timbre ou de l'intonation - qui retenait l'attention. Quelques verres offerts, quelques conversations. Rien, au fond, sinon une image fuyante et quelques sons tenaces dansant au creux de la mémoire.

Rien mais assez pour qu'Etienne, sur le chemin de Reims, tourne un beau matin ses pensées curieuses vers Paris et décide de s'accorder un petit détour par la capitale.
Ce serait aussi l'occasion de revoir les lieux où il avait changé de vie, de visiter le vieux Galileo à qui il devait tant, de reprendre quelques contacts. A la Cour des Miracles proche de la boutique, d'aller voir si les filles tarifées qu'il fréquentait jadis étaient toujours aussi gouailleuses et aussi chères.

[Le ventre de la Bête]

La Cour, donc, et ses ruelles, ses caniveaux.
Le matin qui s'écoule pose sur le pays le voile blanc, terne, ennuyeux d'un grand ciel indécis. Des nuages fins et filandreux, hauts, fuyants, font des remous sur cette peau abstraite qui semble figer le temps. Elle égalise les ombres, affadit la lumière. Par contraste, les mansardes crasseuses qui bordent la ruelle ont gagné en substance. Leurs volets ouverts, brinquebalants, de guingois, certains peints de couleurs criardes, d'autres couverts de croûtes et d'écailles, pavent les murs d'une maussade mosaïque. Ils balisent la gueule de pièces sombres où dégueule l'air frais du matin.

Cela sent, comme toujours à Paris. Cela pue. Paris pue. C'est ici.

La ruelle est déjà noire de monde. On devine des feux qui crépitent. Des relents de graillon, de chair cramée se mêlent dans l'air épais chargé de froide humidité. La rue rote son haleine empoissée où l'on devine aussi par bouffées la viande rôtie, la pisse et la vinasse. Il y a des rires et des corps qui se pressent. Un malabar taciturne, au bras croisés, regarde approcher Etienne. Le jeune homme parcourt rapidement du regard les premiers rangs des convives qui occupent la rue devant l'auberge. Aucune tête connue à première vue. Etienne remonte sur son épaule la sangle qui porte son luth. Il est venu avec un équipement léger. Arc, épée et bouclier sont restés chez le Vieux qui l'héberge. A la Cour, une bonne dague et des bottes solides pour se déplacer vite sont, en général, de meilleurs gages de santé.

- Enjoy Corleone, c'est où ?


(*) NB en mode hrp : modification de la partie 'flashback' pour re-contextualiser l'action
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Fanchon...


A-t-elle senti, la Défraîchie, ce qui s’agite derrière la façade souriante de la future ? Probablement pas. ‘Faut dire qu’elle ne s’embarrasse guère des états d’âme des autres. Et quand bien même, qu’en aurait-elle fait ? Râlé ? ou ri ? Fanchon a été belle, elle le sait, dont acte : on ne se bat pas pour une gloire perdue. Ce n’est rien là qu’un coup de gnôle ne puisse faire passer. A la mariée en devenir, elle n’offre que le sourire persistant sur ses lèvres tombantes – soit : sa trogne par défaut – et se détourne pour observer la foule qui radine.

Car peu à peu, le gros des invités – et probablement : des pique-assiette de son acabit – afflue en masse devant et dans la Sans Nom. Un chevalier taciturne, quelques donzelles en fleur, des crasseux en pagaille, une élégante en cloque, un tire-laine hâbleur… ça couine, ça grince, ça râle, ça se marre, ça grouille de partout et ça met Fanchon en joie. La vie, v’comprenez. Cette chienne de vie en mouvement, comme les vers dans un cadavre. C’est moche, c’est crade, ça pue, mais ça s’agite.

Elle se met en marche, déambulant dedans, dehors, pour choper des morceaux choisis de conversations – le sourire flamboyant, ça s’entretient, voyez-vous. Le blondin Défenseur de la Foi l’amuse pas mal ; le bras armé de la Couronne davantage encore ; et ne parlons même pas de la perle rousse, dont le cri du cœur (« C’est dégueulasse, ton trou ! ») lui arrache un rire rugueux. Ecoute-t-elle au hasard ? Oui… et non. En vérité, elle cherche à capter quelque chose, l’information qui lui manque, ou plutôt la confirmation des rumeurs qui l’ont décidée à ramener sa viande par ici : ce sont deux femmes que l’on va marier.
Notez : erreur ! Elle serait peut-être venue sans ça. Un mariage à la Cour… l’association est assez surprenante pour faire bouger la Fanchon, et l’on voit bien d’ailleurs qu’elle n’a pas à le regretter, pour l’instant. N’empêche. Deux femmes… ce serait le pied-de-nez ultime. Le couronnement de sa conviction profonde, la seule qu’elle ait jamais eu : que le monde n’est qu’un vaste foutoir, et qu’on peut tout en faire, jusqu’à en crever – et si possible en se payant sa tête. Romantique, pas vrai ?
Elle n’entend rien qui le lui confirme. Qu’à cela ne tienne. Elle saura bien assez tôt.

Son tour d’inspection terminé, la vieille belle – puisqu’il y a bien de vieux beaux – échoue sa carcasse usagée dans un coin un peu plus calme, pour observer de loin l’océan saugrenu qui roule ses canailles, ses ribaudes et ses gens heureux. A sa gauche, une ombre adolescente. Fanchon lui adresse son éternel sourire souverain, mélange d’ironie et de joie féroce, avant d’écluser quelques gorgées d’un tord-boyaux récupéré ici ou là.
Laell
Boire un coup ? T'as prévu le lait j'espère.

Du lait ! Nan mais t't'crois à la cour du Roy ! T'aura qu'à tenter d'traire Mira s't'en veux!

La Brune ponctua sa phrase par un nouveau sourire, répondant à l'embrassade de Vic. Chose suffisamment rare pour la souligner.

Couper l'doigt de ta future femme, en voila une idée qu'elle est bonne.

Un simple regard pour réponse, d'un air de dire : "essaie et j'te fais la peau". Puis la Blonde repartît comme elle était venue, laissant la future mariée Italienne seule. Ca ne durerait pas elle le savait et en profita pour observer un peu mieux la foule qui s'amassait. Elle les connaissait presque tous. Adressant ça et là un sourire. Son regard s'arrêta un instant sur l'homme aux cotés de Rod. Son visage lui disait quelque chose, ben que son souvenir fut flou. N'était ce pas lui qui accompagnait la matriarche lors de leur première rencontre au détour d'un chemin. C'était encore leurs débuts, à peine quelques jours après que Laell eut rejoint Elwenn. A croire que s'attaquer mutuellement est une constante chez les Corleone qui ne se connaissent pas encore. Se battre est un bon moyen de jauger de la valeur des autres. Et c'est encore plus intéressant quand aucun ne sait qu'ils partagent le même sang. Les deux gamines n'avaient pas fait le poids à l'époque et avaient finies délestées de leurs maigres provisions.
Une arrivée auprès d'elle la tira de ses réflexions. Un blond aux yeux clairs, perçants. Son regard s'obscurcit légèrement, elle ne le connaissait pas. Il avait l'air d'un guerrier aguerrit, vêtu lourdement, comme s'il craignait d'attraper la mort en ce lieu. L'air était frais, il faut l'avouer, bien que même le vent n'osait s'aventurer dans la Cour des Miracles.

- Laell Corleone ? Soit, j'ai sous-estimé ton "envergure", mais était-ce nécessaire d'me faire traverser le royaume quand je pouvais te trouver ici ?

Un éclat de rire sonore se fit entendre. Elle s'était amusée dans ses courriers à l'invectiver. Son regard se posa sur la cicatrice qui lui barrait le visage, le Balafré, effectivement, ce surnom lui convenait parfaitement. Un simple acquiescement de la tête en réponse et déjà il reprenait la parole.

- Nizam, ledit balafré de tes missives. J'ai entendu parler d'une union sortant d'l'ordinaire. J'ai p't'être été surpris en apprenant que ton promis avait une poitrine opulente et une houppelande, mais n'me dis pas que j'ai eu tort de profiter de l'occasion pour gagner du temps et te rencontrer.

Ainsi t'as un nom.

Léger sourire en coin.

Opulente, l'mot est faible, mais j't'déconseille d'vérifier, t'y perdrait les yeux.

A partir de ce jour, les yeux trainant trop seraient percés. Jusque là, elle n'avait pas vraiment son mot à dire mais l'Ecossaise, sa beauté, ses formes seraient siennes dans quelques heures.

T'as bien fait d'venir. On va pouvoir discuter plus sérieusement. Comme j't'ai dit, on a des projets.

Elle le détailla de haut en bas, un sourire narquois s'installa sur ses lèvres.

T'm'as l'air d'avoir les muscles pour t'battre, espérons qu't'aies aussi la technique. Ca m'donnerait presqu'envie d'te voir à l'oeuvre ici même.

Elle ne pouvait décemment pas l'envoyer se battre contre n'importe qui à son propre mariage mais avec un peu de chance une rixe éclaterait et l'occasion se présenterait d'elle même. Au vu des présents, tout pouvait arriver. La faune de la Cour se composait à présent de Chevaliers, de Royalistes, de Nobliots et de Bourgeois mais aussi de Vilains, de Piques, de Crève-la-faim, un mélange parfait pour une bonne soirée. Il ne restait plus qu'à arroser tout le monde copieusement et l'effet arriverait de lui même.

Un bruit de fracas fit tourner la tête de l'Italienne en direction du désastre. La Malédiction avait encore frappé. Elle avait espéré qu'il se tienne tranquille quelques heures mais elle avait rêvé. Elle ouvrit la bouche pour lui crier dessus bien qu'elle était à bonne distance de lui, puis se ravisa, envoyant voler sa chope dans sa direction. Si lui ne la prenait pas s'en serait un autre. Rien de bien grave. Une chope dans une tête même si ce n'est pas celle visée est toujours agréable à voir. Agile et surtout bien trop loin, il parvint à l'éviter sans même s'en rendre compte ce qui tira quand même un léger grognement à la Corleone. Elle le suivit des yeux, le vit grimper sur une nouvelle table.

Va tout saccager ! J'vais m'le coller au pilori avant l'heure c'lui là !

Puis sa voix cristalline, si si cristalline, enfin... sa voix de gosse mal élevé, s'éleva. Chanson accompagnée de gestes, Laell se félicita d'avoir gardé ses distances. Les invités présents trop près du Morpion se retrouvèrent magnifiquement redécorés. Son regard se posa sur la lâcheuse, l'Hippo perdue à cause d'une guerre qui n'avait finalement pas été la leur.

C'est un Blond qui la tira de sa contemplation de dégât du Gamin.

C'est un vrai plaisir de vous voir, Laell. Vous êtes resplendissante. Et pour parfaire le tout la boisson coule à flots!

Elle lui adressa un sourire et le salua d'un hochement de tête. Elle l'avait rencontré à la Tour des Macdouggal, quelques jours plus tôt. Sa méfiance envers lui n'avait pas durée. Elle doutait juste de ses capacités.

T'es pas obligé d'me vouvoyer, j'suis toujours pas noble.

Elle avisa les trois chopes et sourît.

J'vois qu't'as pas l'intention d'te priver, t'as raison, profites pour une fois c'moi qui offre.

Toujours aux cotés du Balafré, n'ayant plus de chope à vider, elle posa son regard sur lui. Et d'un signe de tête l'invita à la suivre pour se remplir les mains de nouveau. Deux chopes furent happées, l'une offerte à Nizam, l'autre gardée pour l'elle. Elle fit claquer le bois avant de s'abreuver à nouveau. Non pas qu'elle avait besoin d'être saoule pour la suite, mais l'ivresse est une chose qu'elle a toujours aimée. Leurs premiers émois n'avaient ils pas été consommés avec plus d'alcool que de sang dans les veines. Un sourire s'afficha en y repensant, tant de peur, d'hésitations et finalement aujourd'hui, ce mariage. Puis elle retourna ses pensées vers l'homme qui s'était invité ici pour s'éviter l'usure de ses bottes en les rejoignant dans le sud.

Comme j'te disais on a des projets, c's'ra l'occasion d'nous montrer qu'j'ai pas usé ma plume pour rien.

Elle lança un regard circulaire autour d'elle.

T'vois, ça, c'grâce à Toul et à Mende. Pas d'grosses prises mais d'quoi profiter d'la vie ensuite. Mais la suite d'vrait être plus prometteuse.

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Jenifaelr
La Da Roma,de regarder le géant et de répondre :

"- A l'auberge parisienne,avec les autres robes prises,j'en est pris une juste pour mon anoblissement aussi "

Et le géant qui s'enfuit,elle effleure doucement sa main et le tatoué est déjà parti,pourquoi elle à l'impression qu'il est triste? Il n'a pas même réagit à sa provocation ... La blonde vénitienne semble un peu déroutée,son assurance laisse voir une faiblesse,ses amis.Puis ses aigue-marine se pose sur la cugina,Rodrielle. Elle fait donc comme le géant lui dit et va voir la blonde tatouée,elle est accompagné d'un homme brun,avec qui elle semble discuter,elle à chopé une bouteille pour sa part avant d'arriver vers eux.Rodrielle est peut-être la seule de ses cousines avec qui elle à une réelle affinité ou un point en commun.
Déjà,les deux sont blonde.Ensuite les deux on eu des amour défunt.Elles doivent avoir bien d'autres point en commun,m'enfin elle ne le sait pas.


"- Bonjour ma cousine "

Elle sourit poliment à l'autre.Et se présenta

"- Jenifael Lisbeth Vitalis Da Roma,enchantée "

Et comme le voulait sa nouvelle habitude,elle omis le Corleone.

[HRP : Curgina = Cousine]
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