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[RP Ouvert] Les épousailles Corleone !

Lililith
Les réactions ne tardèrent pas à fuser. L'enfant, ravie, papillonna des cils. Elle manqua lâcher un juron quand Erwelyn s'exclama qu'elle était grande. Nan. Elle était pas une Grande. Mais ça, on l'avait tous compris.

La fillette plissa son nez en entendant la remarque de l'adulte sur le rose. Rouge et un peu de blanc, ça donnait rose. Moui... Rouge c'était le top, blanc n'était pas mal... Alors rose, pourquoi pas ?Elle eut un petit sourire.

Et puis, l'anniversaire. Ça avait pris ! Il faudrait qu'elle lui explique, un jour. Mais pas maintenant. Là, elle allait juste en profiter. Une sorte de compensation, quoi. Les lèvres dévoilèrent plus encore ses dents quand celles de la poney rose touchèrent ses lèvres. Du temps, elle ne demandait que cela, la Minusculissime. Elle en avait à revendre. Surtout avec sa M'man d'adoption. Elle hocha de la tête vigoureusement. Oui. Elle voulait. Passer un peu de temps avec Erwelyn. Oublier.


- C'est froid, l'bleu.

Pouvait-elle se douter que ce qu'elle disait pouvait avoir un impact sur l'autre Corleone ? Non. Sinon elle aurait tenu sa langue. Ou pas.
Hésitante, l'enfant la regarda.


- Je... J'veux bien. Tiltoplé. Et puis, prise d'une impulsion : J'peux venir avec toi ce soir ?

Elle commença aussi à se balancer d'un pied sur l'autre maladroitement. Ses pensées la ramenèrent à la Tatouée tandis qu'elle regardait son chat. Dans les prunelles vertes du rouquin, une question qu'elle pouvait deviner être dite d'un ton déçu: « Qu'est-ce que ta mère dira ? »*. Rodrielle, donc. Oui, qu'est-ce qu'elle dirait, la Matriarche, à l'enfant qui irait la trouver tout à l'heure, pour lui expliquer pourquoi elle ne rentrerait pas avec elle ? Elle se demanda ce que la Poney Rose lui offrirait. Elle était plutôt portée armes, ce genre de choses. Une fois, une grosse femme aubergiste avait voulu lui passer une robe, alors que l'Étoile s'en était faite une « amie » pour être plus à l'aise pour chaparder. Dans la rue, on se débrouillait comme on pouvait. Eh bien, Lili s'était enfuie poussant un hurlement mélangeant terreur et horreur avant d'aller trouver sa Mamma et de lui poser LA question... « J's'rai obligée de porter une robe ? » … Même pour mon mariage ?
Elle espérait que non. Mais de toutes façons, mariage il n'y aurait pas. Puisqu'elle deviendrait la maîtresse de Ti Lion. Son n'amoureuse, quoi.

Et toc.

En attendant, il lui faudrait trouver sa correspondante. Sa commanditaire. Et Lili, mine de rien, commençait à s'impatienter. Première fois qu'on lui confierait un travail. Elle espérait être à la hauteur... Mais la mini-Corleone avait cru comprendre qu'il ne serait pas pour tout de suite. À moins que ce ne fut parce que la victime n'était pas là ? Bon. Il fallait éclaircir cela. Et au plus vite.
Regardant Erwelyn, elle lui fit son plus beau sourire. Bouille d'ange, excusable à l'envi. Enfin, c'est ce qu'espérait l'enfant, quoi.


- M'man... 'Scuse-moi, j'ai qué'qu'un à voir.

Un emploi du temps plus chargé que celui d'Eusaias lui-même, té.
Se retournant, elle parcourut la foule des yeux. C'était une femme. Ou un homme qui se faisait passer pour une femme. Bon. Qui n'était pas supposé être là ? Elle regarda attentivement quelques personnes, assurément des piques-assiettes.
Ses yeux passèrent plusieurs fois sur un couple en retrait. Mais était-ce vraiment un couple ? Il y avait une vieille et un jeune. Une vieille et son gamin ? Fronçant les sourcils, elle trottina jusqu'à eux, laissant Pandou à Erwelyn, se donnant ainsi une bonne raison de filer la retrouver ensuite.

Elle se campa devant le débris humain. Ou ce qui paraissait l'être. De là où elle était, Lili arrivait à voir ses yeux. Qu'elle avait déjà croisé quelque part.


- C'est toi ?

*Un kinder à la personne qui me trouve la référence.

_________________
Bilbon
Duncan avait laissé sa femme parler avec Tynop en ne prenant que le temps de répondre positivement au blond lorsqu'il lui avait demandé s'il allait bien. Il écoutait avec attention tout en feignant se concentrer sur autre chose comme par exemple Sybelle et sa charmante compagne. Lorsque sa Précieuse vida complètement son sac en avouant se sentir au bord du gouffre, il serra brièvement la cuisse de sa Rousse sans pour autant prononcer le moindre mot. Il n'était pas doué pour exprimer clairement ses pensées et faisait ça bien mieux par gestes.

Une femme aussi ronde que la sienne en vint à réclamer le silence et il passa une main protectrice autour des épaules de sa Précieuse. Oh non il ne la laisserait pas tomber et si jamais elle trébuchait il saurait la retenir. Et s'il échouait il sauterait à son tour dans ce gouffre qu'elle redoutait tant.
Le silence réclamé fut brisé par un barbu, celui-là même avec qui Sybelle papotait. Puis bientôt par Manu qui se permit d'enguirlander sa femme.

"Ne lui parle pas comme ça." Fit-il d'une voix tranquille mais on sentait la tempête sous le calme.

Duncan avait horreur qu'on se permette de parler à sa femme comme à une moins que rien ou comme une banale personne.

"C'est à ta Cheffe que tu oses t'adresser ainsi."

Syu était Syu et même Manu n'aurait pas du l'oublier. Le brun se leva lorsque sa Précieuse en fit autant et se planta face au barbu. Non il ne pouvait pas contenir sa colère même si Syu semblait déjà maîtriser la conversation avec lui. Duncan n'était peut-être pas le Chef mais son père l'avait été avant de se rallier au MacDouggal et de devenir simplement un homme du Clan. Et à force de vivre auprès d'eux, Duncan avait fini par devenir aussi fier et orgueilleux qu'un MacDouggal.

"Et tu as l'impudence de la menacer ? Tu crois que tu peux quitter le Clan parce que la Cheffe prend une décision qui ne te plait pas ? Remercie-la plutôt de t'aimer assez pour marier sa cousine pour sauver ta fille ! Nous ne sommes peut-être plus en Ecosse mais nous avons les mêmes règles qu'autrefois. Et ne te penses pas supérieur à elle, car je me ferai un devoir de te rafraichir la mémoire."

Suite au discour de Sybelle il déposa une main compréhensive sur la joue de sa cousine par alliance. Elle était forte, courageuse et non dénuée d'humour et de débrouillardise.

"Ta cousine ne t'a pas choisi par hasard, Sybelle. Tu es la plus à même d'accomplir ton devoir. Et je suis fier de constater que tu considères ce mariage comme un honneur pour toi. Ton mari en lui-même ne t'apportera pas grand chose, mais ta bravoure sera profitable à ton Clan. Les Dieux te protègent, Sybelle NicAvoy."

Passant une main sur l'épaule de la jeune fille il lui adressa un sourire reconnaissant. Syu les entraina vers le banc quitté une poignée de secondes auparavant et il fit silence, espérant n'avoir pas trop dérangé le mariage de sa belle-soeur.
Rodrielle
Le môme et la mère étaient tout aussi têtus l'un que l'autre. Et pendant que la Malediction se débâtait, la Tatouée serrait plus fort. "Non tu partiras pas" - "Si j'partiras"... Et il partu, laissant sa blonde de mère grogner de cette défaite. Mais la guerre n'était pas terminée, c'était sur. Et l'italienne regarda son fils partir en haussant les épaules. Elle osa rire lorsque le petit régurgita sur les chausses de Killi mais s'accroupit pour le récupérer (Maledic hein, voyons).

Bambino, come sei ?

Oui, elle parlait autant italien que français à ses enfants. Elle y tenait énormément. Mais en français ou en italien, Maledic ne prit pas le temps de répondre, déjà parti vers une petite blondinette. Ah ! Pour sur ! Elle ne pouvait pas rivaliser devant une si jolie petite fille que la Spirit là-bas. Même sans la connaître, l'italienne connaissait la troisième amoureuse de son fils du bout des doigts. L'était mignonne en tout cas !

La cérémonie commença alors, d'une aussi drôle façon que les Corleone pouvaient le faire. L'italienne écouta d'une oreille et ne put s’empêcher de rire à la question - stupide - d'Arthor. L'en ratait pas une c'lui-ci ! Et elle l'adorait presque que pour ça. Mais son amusement ne fut que de courte durée car déjà la petite Malediction ambulante revenait en pleurant. L'alcool faisait effet. D'un soupire, la Tatouée s'accroupit et attrapa l'enfant dans ses bras.

Voilà jeune homme, tes premiers déboires avec l'alcool !

Avec un coin de sa robe, elle lui essuya le front et attrapa un morceau de pain et de l'eau.

Tiens, bois et mange ça. Faut attendre que ça passe.

Faites des gosses, qu'il disait !
Tynop
On prend les mêmes et on recommence. Il avait l'impression de revivre son passage à la Tour Macdouggal. Il faut dire que si le blondinet connaissait peu Manu, en deux rencontres, il pouvait déjà discerner quelques traits de caractères. Une fâcheuse tendance à débarquer en retard, déjà, et souvent au plus mauvais moment. Ensuite et surtout, le barbu semblait s'être fait un devoir de pousser des gueulantes pour dire qu'il n'était pas content, qu'il était tout grognon. Ah ça, ça devait se savoir qu'il était pas content. Du coup il hurlait, il vociférait, bref, il manifestait son mécontentement comme un chien qui aboie.Cela devait être dur à vivre au quotidien.

Il observa le barbu tandis que celui-ci crachait sa haine à la cheffesse, puis alla ensuite s'insurger auprès de la sauvageonne avant d'aller voir celle qui se sacrifiait pour lui et de se montrer soudainement beaucoup plus calme. Vraiment? En quelques instants passer d'une fureur incommensurable à une douceur mielleuse? Le blondinet en tira une conclusion: soit cette homme jouait la comédie et feignait les sentiments qu'il souhaitait exprimer, soit il était au contraire incapable de maitriser ces sentiments. Allez savoir pourquoi, le blondinet, plus que probablement influencé par l’antipathie qu'il ressentait pour la barbu, opta pour la seconde hypothèse, se disant que l’Écossais ne pouvait avoir assez de jugeote pour être capable d'une telle prouesse.

Vient ensuite la réaction du clan à ce que le vagabond ne pouvait considérer que comme de l'ingratitude et de la bêtise. Sybelle se montre extrêmement mature pour son jeune âge, gardant son calme, et décidant de réunir les protagonistes pour mettre un terme à ce qui semble être une menace dans la cohésion de son clan. Ses mots son bien choisis, et parviennent même à convaincre le vagabond qui quelques instants auparavant essayait de dissuader la cheffesse de prendre une telle décision. Oui, elle semblait assez maline pour profiter de la situation, non il n'avait finalement pas son mot à dire dans cette histoire.

La tirade de la cheffesse succède à celle de sa cousine. Et là le blond déglutit. Le barbu,depuis des semaines, écrivait des lettres à Sarah pour cracher toute sa haine, lui dire qu'elle n'avait rien à faire avec le blondinet. Ce même barbu avait tenté de le tuer dès qu'il en avait l'occasion. Ce type profitait de la moindre occasion pour le dénigrer. Et c'est le même homme qui pondait des bâtards par-ci par-là? Le même homme qui "batifolait à droite à gauche"? Le même homme qui allait bientôt entrainer son clan dans un futur périlleux parce qu'il était incapable de régler lui-même ses problèmes? Le même homme qui semblait plus apte à réfléchir avec sa queue qu'avec sa tête, et qui de cette manière avait forcé sa cousine à se marier à inconnu? C'était ce type qui jouait les gros durs, arrogant comme pas deux, mais qui semblait être dépourvu de la moindre parcelle d'intelligence et obligeait ceux qu'il prétendait aimer à faire des sacrifices. C'était ce type qui prétendait empêcher sa sœur d'être heureuse par pure jalousie. Non, il ne les méritait pas, il ne méritait pas tout le mal que sa famille se donnait pour lui. Et en plus il trouvait l'occasion de se plaindre, de s'offusquer? Désolant, pitoyable, affligeant. La liste était encore longue pour un blondinet empli de mépris et donc pas vraiment objectif à l'égard du barbu.

C'est d'une oreille distraite, toujours empli de ces sombres pensées, qu'il écoute enfin Duncan sermonner le barbu. A quoi bon essayer de raisonner quelqu'un incapable de faire preuve de ne serait-ce qu'une once de bon sens? Et en plus, il en était persuadé, le barbu allait encore trouver le moyen de rejeter la raison de tout ses problèmes sur lui. Oui, en plus d'être sans doute l'homme le plus stupide qu'il ait eu l'occasion de rencontrer, ce dernier était incapable d'assumer ses responsabilité et ses torts, et il chercherait sans aucun doute à l'accuser d'une manigance quelconque.

Tandis que la cheffesse revenait s'assoir à ses côtés et lui adressa un sourire, il se leva à son tour, incapable d'y répondre. Il se dirigea vers Sarah, que la jeune rousse avait amené près du reste du clan, posa ses mains sur les hanches de la sauvageonne et lui déposa un long et doux baiser sur les lèvres. Elle allait bien en avoir besoin, pour affronter la bête sans cervelle qu'était son frère. Puis il fallait bien montrer à ce dernier qu'il pourrait écrire autant de courriers qu'il voulait, il n'allait pas les empêcher d'être heureux ensemble, que ça lui fasse plaisir ou non. Enfin, il se retourna vers l'attroupement Ecossais, et d'un ton rendu plus doux et assuré par ce baiser, déclara:


Je vais vous laisser régler vos problèmes, et je vais en profiter pour aller me rafraichir le gosier. Bonne chance...

Les deux derniers mots lancés dans deux regards successifs à la cheffesse et à Sarah, il tourna ensuite les talons pour se diriger de nouveau vers les tonneaux. Oui, il allait avoir grand besoin d'une pinte. Arrivé devant lesdits tonneaux, il entreprit de choisir le chope la plus grande, pour ensuite la remplir à ras-bord et la vider d'un trait. Rien de tel pour calmer ses ardeurs. Il leva ensuite la tête pour poser son regard sur Fleur-des-Pois, qui n'avait pas bougé depuis tout à l'heure, toujours en compagnie de l'homme qui s'était opposé sans vraiment s'opposer. Adressant un maigre sourire à la brune, il entreprit de la saluer

Désolé, je suis passé devant tout à l'heure sans vous reconnaitre. Vous allez bien?

Se tournant vers le barbu au Patois incompréhensible.

Moi c'est Tynop. C'est votre compagne?

Lança-t-il en pointant désignant du chef la petite brune à ses côtés. Question des plus indiscrètes, mais il désirait quelque peu se venger -à sa manière- de la façon dont Fleur-des-Pois s'était moquée de lui à Sémur.
Lanceline
- Va pour une bière, gamin.

Ben oui. Une vieille n'allait pas boire de la tisane quand même, si ? Et puis il y avait fort à parier qu'à ce genre de réunions il n'y en avait pas. Y'avait qu'à regarder la dégaine des gens autour. Alors tous deux, bras dessus bras dessous, s'approchèrent de la table. Elle s'empara d'un morceau de viande qui traînait avant de le fourrer dans les mains du chevalier.

- Tiens, mange. Faut t'remplumer un peu. Sinon t'impressionn'ras personne. Et encor'moins les jeunes d'moiselles. Crois-moi, j'en sais quelqu'chose.

Un nouveau sourire au coin des lèvres, elle s'empare de deux chopes. Aujourd'hui c'était ripaille.

- Ouais, c'ben possible qu'j'aie faim. M'enfin, à mon âge, gamin... T'apprendras vite à pas faire l'difficile.

Il la reposait. Oui, c'était bien cela : il lui donnait un second souffle, un échappatoire auquel elle ne rêvait plus. Désillusionnée, la Valdesti ? Clairement. Et pourtant elle n'avait que vingt-six piges. Ce qui était, de son point de vue, vieux. Trop vieux. Bientôt elle tomberait en ruine, deviendrait vraiment la mamie qu'elle incarnait à l'instant. Au moins elle saurait ce que ce serait. Elle eut le réflexe peut-être idiot de s'éloigner. Idiot parce qu'elle démontrait clairement aux yeux de tous qu'elle n'était pas de leur bord. « Peut-être » seulement, puisque le rejeton en furie de Rodrielle -apparemment- avait commencé à bombarder tout le monde de projectiles non identifiés mais non moins gluants. Brunehaut éclata de rire. Un rire éraillé.

- J'crois qu'on l'a échappée belle... Plus ou moins. J'ai rien sur moi, dis ?

La vioque fit lentement un tour sur elle-même. Ça par contre c'était chiant, de devoir tout faire lentement. Elle aurait préféré tourner normalement. Si possible avec une belle robe. Peut-être pour se la péter. Peut-être pas. Ça faisait beaucoup d'hypothèses.

Elle sirotait tranquillement sa chope, rêvant à un lendemain meilleur. Comme quoi, même si désillusionnée, elle pouvait encore croire et espérer. Peut-être qu'elle n'avait pas encore tout perdu de son âme d'enfant, la preuve : elle se déguisait encore, et elle adorait ça.

Elle regardait distraitement la scène -les scènes- qui se jouai(en)t devant ses noisettes. Tout la ramenait à la raison pour laquelle elle était là. Brunehaut. Si elle pouvait, elle aurait fait demi-tour sur-le-champ et planté là son escorte. Mais il fallait croire que, toute vieille qu'elle était, il restait des résidus de sa vraie personnalité. À croire que ces foutues convenances restaient et resteraient collées à jamais sur elle, quoi qu'elle fasse. Sauf quand elle buvait trop. Alors là, tout et n'importe quoi pouvait arriver. C'est ça qui était drôle. Mais parfois, elle se lâchait même sans avoir bu une seule goutte d'alcool. Juste pour s'amuser. Sortir des sentiers battus. Malheureusement elle ne le faisait pas souvent. Une p*tain d'image àlakon à garder intacte. Quelque chose dans le genre.

Et puis une fillette se pointa. Brunehaut sursauta. Mais qu'est-ce qu'elle faisait là, celle-là ?
Elle était tellement prise dans son rôle qu'elle commençait à avoir la mémoire-gruyère qui allait avec.
Ah. Oui. Elle était là pour avoir une discussion avec la gamine. -C'est fou cette manie qu'elle avait prise d'appeler tout le monde « gamin ».-


- Oui.
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Laell
Le sourire de Laell se perdit peu de temps après qu'elle se fut retournée vers Mira, celle ci n'avait pas encore eu le temps de reprendre que des vociférations se faisaient entendre dans l'assemblée. Autant Arthor posait des questions à la noix autant d'autres semblaient n'avoir rien à faire de la raison de leur présence. Elle se retourna vivement et se rendit compte que les beuglements venaient du groupe des MacDouggal. Son sang ne fit qu'un tour. La propre famille de sa future femme n'accordait aucune importance à ce qui se déroulait. En rage, elle se retourna vers Mira et Enjoy.

J'reviens, on va pas continuer comme ça.

L'Italienne traversa la foule de convives d'un pas décidé, le regard fermé comme rarement. Peu de choses l'atteignaient mais le manque de respect évident de cette famille l'avait mit hors d'elle. Déjà à la Tour MacDouggal, elle avait failli claquer la porte devant le manque de respect de certains mais là c'était trop. Elle se planta au coeur du groupe, le regard assombri.

Qu'vous z'en ayez rien à battre d'être là ! Qu'ce mariage soit pour vous une obligation ! J'm'en cogne ! Mais qu'vous n'respectiez même pas assez une des vôtres pour vous la fermer alors qu'Mira a commencé à nous marier, ça j'vais pas supporter !

Le ton n'était pas haussé mais particulièrement froid, elle parla toutefois assez fort pour que ceux autour d'elle l'entende. Son regard se posa tour à tour sur les présents. Puis se fixa dans celui de Syu.

S'le mariage d'ta soeur t'emmerde, t'casse avec les autres membres d'ta famille. Ca m'évit'ra d'mander d'l'aide aux invités pour vous botter l'cul.
Ca f'ra d'l'animation mais j'aim'rai autant attendre d'être mariée pour faire couler l'sang surtout s'l'est écossais.


Les points serrés, l'envie de casser quelques dents pour leur apprendre l'honneur et le respect se sentait dans sa voix. Son regard était devenu dur en quelques secondes. Ne leur laissant pas le temps de répondre, elle enchaîna.

Z'êtes pas des gosses, on règlera ça après l'mariage et faites moi plaisir fermez la.

Tournant le dos sans prêter attention aux éventuelles réponses, elle retourna prendre place auprès d'Enjoy, maugréant au fil de ses pas.

J'ai bien fait d'pas garder ma hache, elle s'rait d'jà rouge...

Il n'en faudrait pas beaucoup plus pour que l'animation commence au milieu de la cérémonie. Ils étaient de nombreux brigands et sans doute que même les honnêtes gens devaient trouver ce comportement irrespectueux au possible. Une belle bagarre même si elle était contre sa belle famille ne serait pas pour lui déplaire s'ils n'apprenaient pas vite à se taire.

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Etienne_lahire
La brune Enjoy s'éloigne donc à pas comptés. Etienne suit quelque instants du regard la silhouette agréablement galbée, pour dire le moins, puis reporte son attention sur l'assemblée. Difficile de dire ce qui se passe parmi le brouhaha. Les gens vont et viennent, discutent, s'interpellent, boivent.

Ha oui, boire... C'est la sagesse même en ce lieu. La poussière arrache la gorge. Parler fort arrache la gorge. Et même cette gamine blondinette qui surgit de sous une table et vient se jeter dans ses jambes, ça vous arrache un peu la gorge.

- Rhaaaa !

La secousse se transmet jusqu'au bras d'Etienne, au bout duquel la main porteuse de la chope bien remplie se trouve soudain animée d'un vague mouvement imprévu. Quelques gouttes du précieux liquide jaillissent et tombent. Irrémédiablement perdues.

Etienne foudroie du regard la petite chose insolente avant de l'attraper par le col. Soulevée à bout de bras, la créature gesticule, battant l'air de ses membres d'une manière fort touchante.

- Pardon, pardon... c'est vite dit, Fleur d'Egout ! Et ca ne paye pas le gâchis ! Dis voir, tu sais ce qu'on leur fait aux mômes qui renversent de la bière, ici, hmmmm ???

Etienne fronce les sourcils, imitant à merveille quelque féroce brigand dévoreur d'enfants ou tout autre croquemitaine de même acabit. A la vérité, l'idée d'aller coller la gamine sur ce même pilori dont l'autre morveux vient de s'extraire lui effleure un instant l'esprit, juste pour jouer. Mais autre chose se passe à présent plus loin, là où les deux "mariées" du jour semblent négocier quelque obscure transaction avec une troisième femme dont la mine, extrêmement peu avenante, est à peu près au charme délicat d'une vierge ce que le libellé d'un percepteur des impôts est à l'alexandrin poétique.

Soit dit sans vouloir offenser personne, cela va de soi.

Or parmi les divers événements qui se déroulent là-bas, un détail retient l'attention d'Etienne. On demande qui s'oppose, ou qui se pose - des questions certainement.
Pareille invitation ne peut qu'éveiller chez notre jeune ami, qui est d'un naturel créatif, les plus vives inspirations. Aussi, pour se débarrasser du fardeau gesticulant qu'il tient à bout de bras, Etienne le pose-t'il sans plus de façons sur le couvercle de la barrique de bière dans laquelle il a puisé à l'instant. Fatale distraction, qui le conduit à négliger le fait que pour pouvoir puiser librement dans quelque récipient, il faut que celui-ci ne soit point refermé d'un couvercle. Un couic de surprise et un plouf retentissant, bientôt suivi par le doux grésillement des bulles qui crèvent par milliers à l'air libre, rappelle à notre invité que ladite barrique, suivant la loi imprescriptible de Dame Nature, était en effet absolument ouverte. Donc plouf, la blondinette. Espérons qu'elle sait nager.


Cependant, fort d'une expérience d'orateur public que bien des politiciens lui envieraient, Etienne écarte de son esprit ce fâcheux incident et, bien décidé à ne point se laisser déconcentrer, élève la voix pour être entendu de la revêche officiante dont il ignore qu'elle se nomme Miramaz - mais à qui la faute après tout, on ne l'a pas introduit, hein.

- Oui, hum... j'ai une question... de fond... en effet.

Laissant passer quelques secondes pour être certain que l'attention de ladite officiante se reporte bien dans sa direction, Etienne se redresse et poursuit de sa plus belle voix.

- J'ai entendu prononcer le mot mariage. Je me demandais donc en effet, pour garantir la validité de cette union, fut-ce devant le Sans-Nom qui, du fond de la Lune, garde tout de même quelques principes par devers lui, je me demande donc avant de pouvoir approuver : qui sera l'homme, pardi ? L'une de ces séduisantes vierges aurait-elle quelque chose de plus pénétrant que l'autre à faire valoir ? Et puisqu'à l'évidence les tragiques limitations du corps restreignent le champ des réponses, serait-ce donc l'esprit ? Si oui, une preuve en serait la bienvenue pour éviter les litiges et je propose un duel oral entre les impétrantes afin de mieux en juger sur pièces ! Si non, je crie à l'hérésie. Je suis magnanime aujourd'hui, je vous laisse choisir. Non, vraiment, c'est un plaisir, ne me remerciez pas.

Reste à savoir si la pratique du choix, toute empreinte d'un sens démocratique extrêmement avancé pour l'époque, saura intéresser cette assemblée de gueules cassées et avinées. Etienne jette un regard derrière lui. Jouer, c'est bien, mais garder une zone franche pour les replis d'urgence, ça permet de jouer plus longtemps.

Alors, elle est pas chouette, la vie ?

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Umbra
La première interruption n'avait franchement rien donné à part le fait que l'homme ne se ridiculise devant la foule et énerve davantage l'une des mariées légèrement...stressée?

L'Ombre ruminait toujours dans son coin, broyant sous ses bottes les débris de choppe brisée quand une seconde voix s'éleva. Les iris de jais s'agitèrent à la recherche de l'intervenant mais en vain. Par contre, son interrogation fit sourire en coin la jeune femme qui en eut presque des frissons. Pourquoi être aussi à fleur de peau pour un inconnu? Tout simplement parce que le cuir de ce dernier n'allait sûrement pas faire long feu!

Nerveusement, un petit rire s'échappa des lèvres d'Umbra qui commenta à voix basse:


La vérité...Parfois, elle fait vraiment mal à entendre...

Jetant une oeillade aux mariées, se demandant laquelle des deux l'étriperait en premier. Une descente de lit en chair d'homme, ça peut être romantique pour des hérétiques, non? Gardant son calme, la brune observait ou plutôt profitait du calme...avant la tempête?
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Jusoor
Les braies resteraient empesées et malcommodes un petit moment, Jusoor n'avait eu le temps de progresser beaucoup dans l'enchevêtrement des groupes formés que déja la cérémonie débutait.

Hmm... Ernst ? Son regard dériva vers le poignet que ses doigts enserraient et remonta le long du bras jusqu'à accrocher le regard de l'ex-germain. Pour couvrir la voix masculine qui s'élevait concernant le nom marital qui sera porté, elle éleva la sienne un peu plus fort pour Ernst : Puisque la cérémonie débute, que dirais-tu que nous nous arrêtions vers les tonneaux pour y assister ? Observant les trognes renfrognées autour de l'officiante : Vois-tu je pense qu'elle risque de durer. Nous ne serons pas mieux ailleurs que là-bas. Et si je suis bien certaine d'une chose, c'est que les Corleone n'auront pas lésiné sur la qualité des boissons.

Elle fut bien aimable de lui faire la proposition, mais elle n'attendit pour autant pas sa réponse pour prendre la direction des tonneaux. Elle regardait autour d'elle, esquivant les obstacles qui se dressaient et son regard se figea sur le visage de Baile un peu plus loin. Un sourire dévora son visage tout aussitôt. Elle tendit la main pour la désigner et se retourna vers Ernst mais déja ce dernier n'était plus visible. Où était-il donc ? Jusoor se hissa sur la pointe des pieds, fouilla du regard le rassemblement sans l'y voir. Elle haussa une épaule, il la retrouverait bien assez tôt. Alors... les tonneaux ? Baile ? Baile ? les tonneaux ? Baiiiiiiiiiiiiile bien sûr ! Le vin n'en serait que meilleur partagé. C'est ainsi que la princesse se fraya un passage vers le visage amical où les yeux roulent avec tant de grâce.
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Miramaz
Les réactions se faisaient attendre, à part le barbu qui ne comprenait pas grand chose et ne se faisait guère mieux comprendre, le reste de l'assemblée semblait consentir à cette union sans sourciller. L'engrossée allait reprendre pour interrompre le silence qui devenait ridicule quand un inconnu -pour elle- se décida à prendre la parole, d'un voix beaucoup plus audible que la sienne. Une fois la tirade du beau parleur terminée, un grognement échappa à Mira qui ne put se retenir:

M'avez pas écouté vous! J'l'ai dit qu'pour savoir qui était l'homme entre les deux fallait voir ça avec elles..qu'c'était pas nos oignons à nous aut'. z'irez r'garder ça dans leur piaule c'te nuit..qu'c'est qu'est plus pénétrante.. j'pas qu'ça à faire qu'd'attendre qu'elles duellisent.. fait faim, fait soif.. et les fiancées aim'raient bien d'venir mariées avant la tombée d' la nuit.

Pour adoucir sa réplique elle adressa une pauvre grimace à l'énergumène avant de reprendre:

Si ça vous gêne trop l'temps d'la cérémonie..z'avez qu'a décidé laquelle vous préférez voir t'nir l'rôle d'l'homme..et verrez bien après l'banquet si z'aviez raison.

Elle frappa le tonneau du talon, observa une nouvelle fois l'assistance et se résigna.


Bon..puisqu'on dirait qu'personne n'a d'raison valab' d'empêcher c'mariage , et entre-nous j'trouve ça bien dommage m'enfin.. la cérémonie peut continuer.

Faisant signe aux deux donzelles de s'approcher, elle récupéra deux chopes pleines et en tendit une à chacune.

J'vous d'mande pas si z'avez vraiment envie d'vous marier ensemble, j'crois qu'on a tous bien compris qu'oui. J'vous rappelle juste qu'le mariage c't'un engag'ment qu'vous d'vrez supportez jusqu'à la mort -la vôtre ou celle d'vot'femme- et qu'même si un décès ça s'achète, c'pas donné donc ça risque d'durer un p'tit moment.

C'te cérémonie s'rapproche d'un mariage réformé, ya pas d'prêtre et j'suis là pour m'porter garante qu'c't'union a bien eu lieue. Hum j'vais maint'nant vous lire un passage des logions d'Christos, et pas des légions d'Christos comme certains pourraient l'comprendre.


Elle fit rapidement quelques ablutions avant de sortir le Livre de son dos tout en lançant un regard noir à Arthor, ainsi qu'à son barbare nordiste qui n'était pas toujours plus doué avec les mots que le parleur d'Oc. Une fois le livre ouvert et la page trouvée, elle ânonna d'une voix guère plus forte que précédemment.

Logion 13 : Sur l’amour, Christos disait parfois : "L’amour est enfant de bohème, qui n’a jamais, jamais connu de loi." Un jour, un de ses disciples, amoureux d’une belle paysanne, se vit rejeté par celle-ci. Alors Christos dit : "L’amour est enfant du salut, qui n’a jamais, jamais connu de loi."

Je vous laisse réfléchir à ces paroles, si l'amour ne connaît pas de loi.. il peut donc naître entre deux femmes. Et l'amour entre deux personnes, s'il est pur, peut être vécu dans le mariage et ainsi glorifié Deos.


L'officiante s'abstint de préciser que pour Christos l'amour devait perpétuer notre espèce par la procréation, on ne pouvait pas vous accuser de transgresser ce que vous ne connaissiez pas.. et qui pouvait dire qu'elle était au courant de cette précision?

Ceci étant su, que chacune avale une gorgée de la chope qu'elle a en main avant de la tendre à sa fiancée qui fera de même dans la chope ainsi offerte. Ce geste symbolise le partage, base de tout mariage durable: partagez vos butins comme vous partagerez les jours de geôles.

Surveillant l'assistance du coin de l'oeil, elle attendit que le couple lui obéisse.
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Syuzanna.
L'arrivée de Laell et ses reproches fit arquer les sourcils syuesques. Elle osait venir les réprimander ? Et pire encore, c'était à elle qu'elle s'en prenait, la seule avec Sybelle à n'avoir pas haussé le ton ? Voilà qui était un peu fort, songea la rousse. Et ses piques mesquines sur le fait qu'elle ne respecte pas le mariage de sa soeur... L'Italienne devait avoir de la fiente dans les yeux. Si les MacDouggal étaient là, c'était parce qu'ils avaient acceptés. Sinon ils ne seraient pas venus. Et effectivement, les hommes de la famille parlaient fort. D'ailleurs, la rousse nota que Manu avait le chic pour débarquer en hurlant aux moments les plus inapropriés. Il faudrait qu'elle lui en touche un mot, un de ces jours.

Mais finalement, tout cela la fit sourire gentiment. Oser la critiquer - voire même la menacer quelque peu - alors que l'Italienne n'offrait rien de mieux à Cait qu'un mariage à la Cour des Miracles ? Il y avait de quoi rire. Sa soeur, puisqu'elle tenait à se marier selon des rites différents de ceux dans lesquels elle avait baigné étant enfant, méritait une cérémonie dans le plus somptueux lieu de France. Cait ne méritait rien de moins que Nostre-Dame ! Si elle avait eu son mot à dire, il y aurait de l'or partout, des pierreries étincellantes ! Elle aurait porté une robe d'un rouge éclatant, et ses cheveux auraient accueillis un diadème d'or parsemée de diamants et de rubis ! Une tenue si parfaite pour elle que chaque homme - même le sien - serait tombé fou amoureux d'elle. Et c'eut été le Pape en personne qui l'aurait marié.
A la place de ça, Laell ne lui offrait qu'une engrossée pour officiante, et une taverne miteuse et sale. Et c'était elle, la brune Italienne, qui osait venir lui cracher à la figure parce qu'un cousin s'égosillait comme un cochon qu'on égorge ? Elle ne manquait pas d'air, la Mariée Numéro Deux.

Laell quitta les siens sitôt sa tirade terminée, ne leur laissant pas le temps de répondre. De toute façon, Syuzanna n'aurait rien dit. La brune s'imaginait sans doute plus coriace qu'eux parce qu'elle portait un nom encrassé par l'oubli, un nom qu autrefois sans doute brillait comme l'or qu'ils pillaient dans les mairies. Croyait-elle donc être la seule à avoir grandi à la dure ? S'imaginait-elle que parce qu'elle était brigande, elle était supérieure aux Ecossais ? Pensait-elle réellement que toute cette bande de joyeux lurons jouant les durs à cuire parviendrait à botter le derrière de son Clan ? Eux qui avaient tous - sauf Sybelle peut-être - participé à plus de batailles qu'eux tous réunis ? Cette pensée lui arracha un petit rire amusé.

Elle fut attentive cependant aux paroles de l'officiante. Les logions de Christos, et les explications qui suivirent lui semblèrent un peu capillotractées mais qu'importait. Dans le fond, il y avait une part de vérité. L'amour naissait là où il pouvait. Après tout, chaque pot avait son couvercle, même si parfois, le couvercle avait une drôle de forme.


- Les Dieux bénissent cette union, murmura-t-elle.

Une touche de religion ancestrale ne faisait de mal à personne, après tout.
Fanchon...


[Un peu en retrait, à côté de l’Ombre]

Ici, des considérations géométrico-patronymiques rondement (triangulairement ?) réglées. Juste là, un lancer rageur de chopine. Plus loin, un crêpage de chignon écossais. Un peu partout, des chiards déambulant – l’un dans un état d’ivresse avancé. Pour sûr, le spectacle valait le déplacement ! La Fanchon, au spectacle, avait croisé les bras sous son opulent décolleté – parce qu’au-dessus, ça passe toujours pas – et le rictus au coin de ses lèvres irradiait d’un éclat sanguin. Le contraste entre la rousse allègre et sa ténébreuse voisine devait être saisissant.

Y’a pas. Le mariage, c’tait une drôle d’affaire.

La réflexion se serait sans doute poursuivie en plein air, possiblement aux oreilles de la merlette, si… – vous dites ? La gamine ? Eh bien, quoi, la gamine ? Elle n’a… ? Pas la tête de quelqu’un qui veut causer ? Ah, mais ça, ma bonne dame, la Fanchon s’en fiche ! Donnez-lui seulement l’occasion de se rendre compte que la ténébreuse nourrit des pensées aristotéliciennes, même superficielles, la coquille vide de l’Aristotélisme… et elle se fera un plaisir d’en égratigner les rémanences. Face à un baraqué, elle n’oserait peut-être pas, ou plus. Pas folle, la guêpe ! Elle n’a plus une armée de soulauds à sa botte. Mais une oiselle malingre ?

Or donc, elle aurait volontiers communiqué ses commentaires à la noiraude, mais un renard inattendu réclama la parole. Où donc qu’il était ? Ah ! Là. La Fanée le voyait à peine, mais il causait clair. Et drôle. Très, très drôle.

Même rire gras qu’à la mention de la blancheur. L’idée que le zig put être sérieux n’effleura même pas le crâne résolument païen. Gonflé, ça oui. Suicidaire, peut-être. Mais sérieux ? Vous l’avez bien entendu ? Aussi le commentaire murmuré à côté (d’ailleurs : elle n’en entendit que la première moitié) l’intrigua.
Question ? Jamais.
Commentaire ? Y’aurait moyen, mais le corbac tonsuré (il doit y avoir ici quelque chose comme un pléonasme) se remit à causer.

Et là, miracle de bossu(e ?) : tout à coup, ça l’amusait beaucoup moins. Euphémisme, bien sûr, pour dire que ça la rase – sans mauvais jeu de mot (ou peut-être que si).


- Et pourtant, j’en ai entendu, des âneries…, râla-t-elle à voix basse.

Christos, l’amour, la pureté… Ce serait bien l’occasion de réellement considérer l’éventualité que, peut-être, deux femmes s’aiment. Deux êtres humains, en général. Qu’il existe quelque chose comme l’amour, et qui peut lier les êtres. Sans même aller jusqu’à des considérations religieuses, ce serait déjà un début. Ouais. Ce serait l’occasion. Mais on voit bien que vous ne connaissez pas la bête. La Défraîchie croit ce qu’elle voit ; et dans sa caboche trop endurcie pour se remodeler, y’a pas de place pour les fleurs ni les grands sentiments. Quant à la flagrante lacune de l’argumentation… Il va sans dire qu’elle n’est pas assez renseignée pour s’en rendre compte. Bref. V’voyez les ampoules sous le pied ? Le sérieux du discours est à la Fanchon ce qu’une ampoule sous le pied est à un marcheur enthousiaste : le diagnostic vital n’est pas engagé, mais c’est diablement pénible, et on aimerait bien que ça passe, si possible tout de suite.

Et pour la première fois depuis bien longtemps, elle cessa de sourire.
Fleur_des_pois
Arthor. Plus elle y pensait, plus son nom lui disait quelque chose. Mais c'était si léger que Fleur se demandait si elle n'avait pas rêvé. Peut-être avait-elle juste lu son nom quelque part. Ou peut-être pas. Une impression de déjà-vu. C'était troublant.
Sybelle s'éloigna d'elle. La famille l'appelait. Famille, devoir... C'était Bonnet Blanc et Blanc Bonnet. Être rattachée par quelque chose. C'était tout nouveau pour elle. De même, elle devrait sans doute s'habituer à l'idée de l'honneur. L'honneur. Ça tuait des millions de braves mais n'avait jamais sauvé personne * ! Mourir pour une cause ? Quelle cause ? Non, sans blague. Jamais personne n'avait pris à bras le corps sa propre cause. Ses parents étaient morts en la cherchant, Dieu savait comment. Et puis les autres Corleone l'avaient gentiment oubliés. De même que ce frère, confié à quelqu'un, on ne savait qui. Comment s'appelait-il déjà, ce frère ? Le nom lui échappait.

Tynop débarqua soudain. Ah ça, il ne manquait plus que lui ! Le Blondin ! Un sourire étira les lèvres de Fleur. Elle avait encore du mal avec son « nouvel-ancien » prénom. Et puis, elle se considérait encore comme une fille des Fées.
La Fée détailla le grand dadais qui lui faisait face. A réplique insolente, réponse piquante ! Elle était l'Ortie oui ou non ?


Et dis-moi, Tynop. Tu embrasses toujours aussi mal ? Sarah se contente de ton maigre savoir-faire ? A moins qu'elle se soit décidée à te donner des leçons.

S'il répliquait que c'était elle qui embrassait comme un manche... Elle l'aurait bien cherché ! Mais Fleur aimait provoquer. Et rebondir sur des propos. Quitte à récolter les insultes !

Mon compagnon ? Tu plaisantes ! Il est bien trop bavard. J'aime mieux l'action que la discussion.

Fleur adressa un léger clin d'oeil au Blondin. Il était mignon, il fallait l'avouer. Enfin, assez banal en fait. Peut-être qu'elle le trouvait joli garçon parce qu'il semblait dégourdi. L'intelligence rendait beau. L'Ortie y croyait fermement ! Et puis la beauté... Qu'est-ce que c'était finalement ? Utile étant jeune. Inexistante en vieillissant.

Non, lui, c'est Arthor. Tenez, ajouta-t-elle en riant à demi. C'est amusant. Mais vraiment, votre nom me dit quelque chose. Arthor, Arthor. Je suis sûre d'avoir lu ce nom quelque part, mais je ne sais plus où ! Ce ne devait pas être bien important.

La Fée reposa son regard sur Tynop. Il venait de s'éclipser de chez les MacDouggal. Elle l'avait plus ou moins vu en discussion avec la rousse. Dommage que sa nouvelle meilleure amie ne soit plus là ! Fleur avait envie de discuter avec elle. Sybelle ! Quelle joie de pouvoir compter sur elle désormais ! Etrangère à sa nouvelle famille. Et puis elle n'avait pas fui en courant quand elle avait su son « métier ». Levant une main, la Fée la héla.

Sybelle ? Sybelle ? Viens-tu par ici ?

Mais zut, voilà que Mira commençait son office. Ou plutôt recommençait. Fleur écouta d'une oreille. L'important n'était pas là. Elle n'était venue que pour le banquet gratuit. Non ce qui l'intéressait, c'était de papoter avec Sybelle, Tynop, et Arthor.


* libre adaptation d'une réplique de Zorg (Le 5ème Elément)
Ernst.
Il y avait un certain brouhaha, voir un brouhaha certain. Ernst pencha légèrement la tête sur le côté pour entendre ce que lui disait Jusoor. Les tonneaux, l'alcool, ça c'était pour lui. Le genre de chose simple à retenir et facile à repérer. Par endroit, de petits attroupements se formaient, se défaisaient pour mieux s'agglomérer un peu plus. Les échanges humains, c'est un peu comme les échanges d'idées, la chaleur en plus. Ernst s'était arrêter pour mieux aviser de la situation. Il repéra, de loin, des mouvements, des barriques. Il ne suffisait plus que de suivre le mouvement. Ernst se pencha tout en gardant sa cible à vue.

- Je pense que c'est par l...

Le petit coin d'oeil qu'il voulait donner à la brune se perdit dans un néant d'incrédulité. Elle avait disparu. Il se serait damné. Ernst se suréleva de la point des pieds. Elle avait disparu. Réfléchir, vite et bien. Une princesse, même en braies, dans un rassemblement des personnes parmi les plus recherchées du royaume et à la Cour des Miracles, ça risque quoi? Et son garde du corps qui se laisse distraire? Ernst grogna. En fait, il fit plus que ça mais à sa manière.

Une longue phrase de jurons rhénans plus tard, le blond avait repéré la brune, ou plutôt, les brunes. Il était rassuré. Il fixa, de loin, Jusoor et Baile en insistant sur la Grande Amazone. Il lui confiait sa fille sans sourcilier. Il lui confiait sa princesse également. Ernst esquissa un sourire. Il faisait rarement confiance mais, rarement ne veut pas dire jamais.

Un bruit d'éclaboussure se fit entendre prêt du fil du Rhin. Il se détourna et cru voir un visage connu. Ernst était trop attiré par la source du bruit pour vraiment s'occuper de vérifier l'identité de la personne en question. Il se rendit à la barrique et en vit émerger une petite tête blonde, qui elle, lui était parfaitement connue. Ernst plissa les yeux et souleva la jeune fille en la saisissant sous les aisselles. Il l'amena à lui de façon à pouvoir bien l'observer malgré son état ... Dégoulinant. Il émit un léger grognement.

- Demoiselle von Zweischneidig, je présume?
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Umbra
[Derrière les convives, aux côtés de Fanchon]

Décidément, cette cérémonie n'avait ni queue ni tête. Un vrai rite païen décousu comme une poupée vaudou à laquelle on aurait arracher les jambes -ouais, les gambettes pour qu'elle stagne, un peu comme les épousailles quoi-. Le vacarme incessant mêlant rires, retrouvailles et colères devenait insupportable pour l'Ombre. A chaque fois que ça semblait intéressant, autre chose venait entraver l'enthousiasme de la jeune femme. C'était lassant à la longue.

Umbra était en territoire hostile et rien que le coup de gueule de la mariée faisait froid dans le dos. C'est peut-être pour ça que la brune restait tranquille sur son siège. Dans le fond, elle aurait aussi pu s'éclipser à la hâte mais le pré-sentiment qu'elle louperait quelque chose l'intimait de prendre sur elle et de patienter.

Un soupir de désespoir s'extirpa des lèvres pâles quand les oreilles captèrent le sermon de l'officiante. Là, on avait sûrement touché le fond, pensa la jouvencelle. Mais avant qu'elle ne commente à nouveau, sa voisine s'en chargea, ce qui surprit grandement l'Ombre. Les iris de jais se détournèrent vers sa voisine et pour la première fois depuis le début le début des festivités, le sourire de Fanchon s'était éteint. Elle n'avait plus trop de charme mais sans sa jovialité sarcastique, son visage prenait dix ans d'âge.


Citation:
- Et pourtant, j’en ai entendu, des âneries…


Après une courte hésitation à la vue des traits crispés de son accolyte, la jeune femme ironisa la situation afin de mettre un peu d'entrain -pas que mais si ça continue comme ça, dans cinq minutes, c'est plus un mariage mais un enterrement à voir les tronches de déterrés!- :

Voyez, même Christos est convié chez les impies... Mais peut-être est-il de trop selon vous?

Un peu d'humour pour que l'interrogation passe plus agréablement et si Umbra avait pu, c'est à cet instant qu'elle lui aurait tendu la pinte afin de dénouer la gorge et pourquoi pas délier la langue. Au lieu de ça, la brune jeta une oeillade envieuse vers les tonneaux, se disant qu'un petite rafraîchissement serait le bienvenu pour elle aussi.
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