Sulfura
Tout ce qui est dans le présent affecte l'avenir en conséquence, et le passé par rédemption. Paul Coelho
Rédemption. Rédemption. Rédemption. Ca n'existe pas n'est ce pas ? Et pourtant, Rédemption. Depuis plusieurs mois, ce mot la taraudait. Rédemption, encore..., elle ne savait pas pourquoi. Elle avait beau faire sa sourde, ignorer l'écho de cette voix rien n'y faisait. Rédemption. Leitmotiv incessante. Un disque qui ne peut changer, qui ne peut être rayé.
Alors, partir loin, très loin. Dans un endroit où plus rien aurait de sens. Un lieu où le son criard de la tourmente ne trouverait plus la dièse. La où le silence fait mélodie. Où la Lune et le Soleil achèveront enfin leur course effrenée pour se retrouver... Où les astres se coucheront enfin contre les grains de sable de la terre. Où l'eau pourra enfin épouser les flammes dansantes du feu.
Mais où trouver ce lieu ? Existe t il seulement ? Sûrement. Le dernier souffle échappé d'entre ses lèvres répondra peut être à cette question. Mais en attendant, règne le noir intense. Une pénombre qui envahit jusqu'à la plus infime particule. Comme un raz de marée, elle emporte tout sur son passage : les rêves, les joies, les espoirs et la volonté.
Le vent est toujours là, persistant, lui rappelant qu'elle est. Non pas une chimère, non plus un atome invisible, mais qu'elle est tout en chair. Les assaults du vent la rassurent presque. Ils lui prouvent sa vitalité. Preuve de son existence. Le froid a cessé de faire son effet. Il fait partie intégrante d'elle. Une seule entité. Une même espèce. Elle est le vent... Personnification de ces bourrasques. Et la pluie torrentielle avoue ses larmes invisibles. Le visage relevé sur le ciel sombre, terne. Un ciel qui a perdu de son bleu profond. Une goutte, une pluie de goutte tombe sur son visage. Elle n'ira pas s'abriter. Non, elle reste là comme un arbre parmi tant d'autres dans une forêt dense. Elle contemple les nuages et la tristesse qui s'y cache derrière. Un sourire présent mais tout à la fois inexistant fait halte sur ses lèvres. Un murmure : "J'existe".
La pluie ruisselle sur son visage, il suit la rive de sa gorge pour s'imprégner de ses vêtements. Un flux qui suit le mouvement de l'énergie latente qui se propage dans ses veines : Son Sang. Elle le sent couler, suivre la rivière comme la pluie. Tout rejoint un seul et même lieu : l'antre de son coeur. un coeur débauché. Un coeur en vrac. Mais un unique son : Boum, Boum, Boum...
Parfait mélange que la pluie et le vent. Sentiment serein. Douleur qui devient ce sentiment. Blessure qui devient un baume pour un coeur gelé.
La sulfureuse n'avait plus rien d'une sulfureuse... Elle était l'Iceberg. Le monde mouvait autour d'elle presque au ralenti. Et elle, elle était extérieure de tout ça. Spectatrice des vies qui défilent devant elle. Parfois, elle aimerait figer certaines images pour les préserver comme un trésor. Parfois, elle aimerait juste fermer les yeux pour ne pas entendre et voir...
Elle avait la sensation de ne faire que du surplace. Et pourtant, ce sont bien ses jambes qui s'élancent vers l'avant. Propulser en arrière. Un pas réel en avant mais deux à trois pas d'illusions ou invisibles en arrière. Oui, la brune régresse. Rien ne va en s'arrangeant. Tout vole en éclat. Mais dans ces esclandres, elle voudrait réaliser une chose. Ce serait ainsi sa quête, son Graal. Ses dernières forces s'useront à cet exploit. Fi de la compassion, elle atteindra son ultime... devoir. Alors, certes un pas invisible en arrière mais, pourtant, elle marche en avant.
La route, ils avaient repris la route. Trio de choc mais pourtant, ce trio semble plus être un duo. Et un Duo qui devient plus un Solo. Solitude, l'enveloppe solitaire la blottit chaque nuit et pourtant, ils sont là... surtout, la brebis. Une main tendue ignorée. Un bras pour épauler mais rien. Le vent s'enfonce dans ses intempéries. Elle ne peut y faire autrement. Elle ne sait plus, tout simplement, comment faire. La bourrique lui manque. Peut être finira t elle par la rejoindre enfin... bientôt. La Reyne pense de plus en plus, à cette perte. Impardonnable. Elle faisait partie de son Royaume et pourtant, elle l'a laissé mourir... Comment a t elle pu...?
Régression. La cicatrice s'ouvre et le vent s'infiltre en elle.
Les mots, les mots continuent d'exister. Pourtant, elle aimerait les annihiler comme ses sentiments. Une colère sourde l'envahit. Une douleur implacable la tenaille. Boîte de pandore, où est donc la clé pour te soulager un peu ? Te délivrer de cette tornade de souffrance. Aucune réponse, juste un silence pesant. Elle aime sa boîte. Elle y tient. Ne touchez pas à sa boîte sinon le volcan reprendra la relève et entraînera érutpion et séisme.
La brune se pose contre un rocher, les genoux relevés contre sa poitrine, elle sort plume, encrier et parchemin. Le même velin qu'elle sort chaque jour, chaque nuit, chaque moment où elle s'isole. Nouveau rituel qui s'est installé depuis des mois. Habitude qui ne peut plus la quitter car elle ne peut oublier. Mémoire d'acier. Trop présent. Il l'habite. Pourtant elle l'avait dit : "Tu vas souffrir". La brune en était parfaitement consciente. " Je ne provoque que le mal autour de moi". Comme le vent qui apporte les cataclysmes, elle entraîne peine et douleur pour des êtres qui lui sont chers.
La feuille de papier est posé sur ses genoux. Elle la contemple. Panne d'inspiration. Que te dire...? Que te dire...? Les mots sont restés coincés au fin fond de sa gorge et là, ils sont prisonniers de son esprit. Elle trempe le bout de sa plume sur l'encre. Relevant la tête contre l'arbre, elle attend la phrase d'accroche. "Bonsoir", non. " Retour de ta Reyne des Glaces", non plus. Rien...l'encre s'assèche, un soupire de lassitude trouble le souffle serein du vent. Les bras ballants, elle reste comme inerte. Le regard doré perdu dans les limbes bleus du ciel, elle admire le vide. Un moment de calme. Que recherche t elle ? Un petit signe ? Même pas. Elle s'en moque. Plus rien a de saveur. Tout est néant, tout est morne. Néanmoins, le vent est provocateur, il est instable et la gifle sans ménagement. Un cri étouffé, brisé contre les intempéries d'elle même ou bien ..."Oh...". En temps normal, la sulfureuse aurait accueillit avec quiétude cette caresse mais là, non. La panique la saisit. Les traits de son visages la vieillissent d'un coup par sa crainte.
Le parchemin s'envole. Comme un grain de poussière, il valse contre le vent. Froncement de sourcil. Un bruit s'échappe de ses lèvres "Nooon, Reviens !" Prenant appui contre l'arbre, elle se redresse et court à la poursuite de ce velin qui est et qui restera vierge. Précieux papyrus où sont cachés, d'une écriture invisible, ce qui se terre au fond. Parchemin symbolique. Seul lien qui la rattache à sa passion passée.
Rédemption...
Rédemption. Rédemption. Rédemption. Ca n'existe pas n'est ce pas ? Et pourtant, Rédemption. Depuis plusieurs mois, ce mot la taraudait. Rédemption, encore..., elle ne savait pas pourquoi. Elle avait beau faire sa sourde, ignorer l'écho de cette voix rien n'y faisait. Rédemption. Leitmotiv incessante. Un disque qui ne peut changer, qui ne peut être rayé.
Alors, partir loin, très loin. Dans un endroit où plus rien aurait de sens. Un lieu où le son criard de la tourmente ne trouverait plus la dièse. La où le silence fait mélodie. Où la Lune et le Soleil achèveront enfin leur course effrenée pour se retrouver... Où les astres se coucheront enfin contre les grains de sable de la terre. Où l'eau pourra enfin épouser les flammes dansantes du feu.
Mais où trouver ce lieu ? Existe t il seulement ? Sûrement. Le dernier souffle échappé d'entre ses lèvres répondra peut être à cette question. Mais en attendant, règne le noir intense. Une pénombre qui envahit jusqu'à la plus infime particule. Comme un raz de marée, elle emporte tout sur son passage : les rêves, les joies, les espoirs et la volonté.
Le vent est toujours là, persistant, lui rappelant qu'elle est. Non pas une chimère, non plus un atome invisible, mais qu'elle est tout en chair. Les assaults du vent la rassurent presque. Ils lui prouvent sa vitalité. Preuve de son existence. Le froid a cessé de faire son effet. Il fait partie intégrante d'elle. Une seule entité. Une même espèce. Elle est le vent... Personnification de ces bourrasques. Et la pluie torrentielle avoue ses larmes invisibles. Le visage relevé sur le ciel sombre, terne. Un ciel qui a perdu de son bleu profond. Une goutte, une pluie de goutte tombe sur son visage. Elle n'ira pas s'abriter. Non, elle reste là comme un arbre parmi tant d'autres dans une forêt dense. Elle contemple les nuages et la tristesse qui s'y cache derrière. Un sourire présent mais tout à la fois inexistant fait halte sur ses lèvres. Un murmure : "J'existe".
La pluie ruisselle sur son visage, il suit la rive de sa gorge pour s'imprégner de ses vêtements. Un flux qui suit le mouvement de l'énergie latente qui se propage dans ses veines : Son Sang. Elle le sent couler, suivre la rivière comme la pluie. Tout rejoint un seul et même lieu : l'antre de son coeur. un coeur débauché. Un coeur en vrac. Mais un unique son : Boum, Boum, Boum...
Parfait mélange que la pluie et le vent. Sentiment serein. Douleur qui devient ce sentiment. Blessure qui devient un baume pour un coeur gelé.
La sulfureuse n'avait plus rien d'une sulfureuse... Elle était l'Iceberg. Le monde mouvait autour d'elle presque au ralenti. Et elle, elle était extérieure de tout ça. Spectatrice des vies qui défilent devant elle. Parfois, elle aimerait figer certaines images pour les préserver comme un trésor. Parfois, elle aimerait juste fermer les yeux pour ne pas entendre et voir...
Elle avait la sensation de ne faire que du surplace. Et pourtant, ce sont bien ses jambes qui s'élancent vers l'avant. Propulser en arrière. Un pas réel en avant mais deux à trois pas d'illusions ou invisibles en arrière. Oui, la brune régresse. Rien ne va en s'arrangeant. Tout vole en éclat. Mais dans ces esclandres, elle voudrait réaliser une chose. Ce serait ainsi sa quête, son Graal. Ses dernières forces s'useront à cet exploit. Fi de la compassion, elle atteindra son ultime... devoir. Alors, certes un pas invisible en arrière mais, pourtant, elle marche en avant.
La route, ils avaient repris la route. Trio de choc mais pourtant, ce trio semble plus être un duo. Et un Duo qui devient plus un Solo. Solitude, l'enveloppe solitaire la blottit chaque nuit et pourtant, ils sont là... surtout, la brebis. Une main tendue ignorée. Un bras pour épauler mais rien. Le vent s'enfonce dans ses intempéries. Elle ne peut y faire autrement. Elle ne sait plus, tout simplement, comment faire. La bourrique lui manque. Peut être finira t elle par la rejoindre enfin... bientôt. La Reyne pense de plus en plus, à cette perte. Impardonnable. Elle faisait partie de son Royaume et pourtant, elle l'a laissé mourir... Comment a t elle pu...?
Régression. La cicatrice s'ouvre et le vent s'infiltre en elle.
Les mots, les mots continuent d'exister. Pourtant, elle aimerait les annihiler comme ses sentiments. Une colère sourde l'envahit. Une douleur implacable la tenaille. Boîte de pandore, où est donc la clé pour te soulager un peu ? Te délivrer de cette tornade de souffrance. Aucune réponse, juste un silence pesant. Elle aime sa boîte. Elle y tient. Ne touchez pas à sa boîte sinon le volcan reprendra la relève et entraînera érutpion et séisme.
La brune se pose contre un rocher, les genoux relevés contre sa poitrine, elle sort plume, encrier et parchemin. Le même velin qu'elle sort chaque jour, chaque nuit, chaque moment où elle s'isole. Nouveau rituel qui s'est installé depuis des mois. Habitude qui ne peut plus la quitter car elle ne peut oublier. Mémoire d'acier. Trop présent. Il l'habite. Pourtant elle l'avait dit : "Tu vas souffrir". La brune en était parfaitement consciente. " Je ne provoque que le mal autour de moi". Comme le vent qui apporte les cataclysmes, elle entraîne peine et douleur pour des êtres qui lui sont chers.
La feuille de papier est posé sur ses genoux. Elle la contemple. Panne d'inspiration. Que te dire...? Que te dire...? Les mots sont restés coincés au fin fond de sa gorge et là, ils sont prisonniers de son esprit. Elle trempe le bout de sa plume sur l'encre. Relevant la tête contre l'arbre, elle attend la phrase d'accroche. "Bonsoir", non. " Retour de ta Reyne des Glaces", non plus. Rien...l'encre s'assèche, un soupire de lassitude trouble le souffle serein du vent. Les bras ballants, elle reste comme inerte. Le regard doré perdu dans les limbes bleus du ciel, elle admire le vide. Un moment de calme. Que recherche t elle ? Un petit signe ? Même pas. Elle s'en moque. Plus rien a de saveur. Tout est néant, tout est morne. Néanmoins, le vent est provocateur, il est instable et la gifle sans ménagement. Un cri étouffé, brisé contre les intempéries d'elle même ou bien ..."Oh...". En temps normal, la sulfureuse aurait accueillit avec quiétude cette caresse mais là, non. La panique la saisit. Les traits de son visages la vieillissent d'un coup par sa crainte.
Le parchemin s'envole. Comme un grain de poussière, il valse contre le vent. Froncement de sourcil. Un bruit s'échappe de ses lèvres "Nooon, Reviens !" Prenant appui contre l'arbre, elle se redresse et court à la poursuite de ce velin qui est et qui restera vierge. Précieux papyrus où sont cachés, d'une écriture invisible, ce qui se terre au fond. Parchemin symbolique. Seul lien qui la rattache à sa passion passée.
Rédemption...