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On the highway to hell

Aélys O'Domnhail
Etrange silence qui les a escortés jusqu’à leur repère. Elle en avait profité pour détailler leur proie. Maintenant qu’elle se tenait calme, elle pouvait aisément la détailler de son regard avenant de braise. Le chevalier était dans un état lamentable, mais pas désespéré. Il était plutôt bien fait et la largeur agréable de ses reins laissait deviner une puissance qui ne devait pas être déplaisante… Puis elle revint sur le Germain, un peu en avant, les traits sévères et le regard plein d’animosité. Elle devinait sa jalousie qu’elle se plaisait grandement à attiser. Et dire que… Cette pensée lui fit esquisser un sourire ambitieux. C’est qu’elle avait une idée derrière la tête et qu’il lui tardait d’arriver enfin à destination.

Et quelle destination ! Plus douteuse, tu meurs. Mais bientôt luxe et volupté seront siens. Il en vaut des écus pesants et trébuchants ; une vraie mine d’or l’animal à la corne saillante. Et dire que certains n’en verront même pas la couleur (de l’argent pas de la corne…), comme c’est dommage. Mais tout est prévu et en temps voulu ménage macabre sera fait dans les rangs des mercenaires. Quand ils s’en rendront compte, s’ils s’en rendent compte, il sera bien trop tard.
D’un pas langoureux, elle se colle à son Germain qui ne lui adresse qu’un grognement rempli de reproches : il est à point, c’est là chose parfaite. D’un regard chaleureux adressé en biais, elle le cherche, le provoque silencieusement. Pour seule autre réponse, une main virile vient se refermer sur le rond séant de la jeune femme. Ils se sont compris, choses seront mises au point entre eux. D’autant que le gros René qui beugle telle une vache que l’on égorge sans état d’âme a, à sa façon pris les choses en mains.

Pauvre licorne qui finit parquée dans un enclos sale et renfermé comme un vulgaire bétail. Mais après tout, n’est-elle pas cela ? Que sont les chevaliers ? Des hommes soumis au bon vouloir d’un Roy et de ses stupides représentants qui ne pensent qu’à protéger leurs fesses de soie et qu’à se baigner dans des bains d’or et de pierreries. Les autres feront le sale travail à leur place ; eux déclenchent déjà assez des boucheries, ils ne peuvent donc pas tout faire. Or donc, les habitudes du chevalier ne seront donc pas trop changées. Ou presque. Et puis il n’avait qu’à faire comme tous ces hommes qui ne jurent que par l’individualisme. S’il est dans cette situation, il n’a qu’à s’en prendre qu’à lui-même. Mais bon, ce fut là une bonne idée, l’amant potentiel n’est pas déplaisant. Fut il semblable à un cerf bien connu de ce pauvre pays, la donne n’aurait pas été la même : se seraient-ils d’ailleurs casser la tête ? Ils auraient perdu leur temps et leur argent. Ils auraient même rendu service à cette pauvre société. Enfin, la proie est à son gout, et c'est tout ce qui compte.


- Luder!
Il s'énerve; elle sourit d'un air avenant avec un haussement de sourcil intéressé. Il est appuyé, dos contre la porte branlante d'une pièce qu'il s'est approprié et dont il a fait sa chambre à l'étage. Leur chambre, soit dit en passant. Une marche après l'autre, elle diminue cette distance qui les sépare sans le quitter des yeux, alors qu'il porte à ses lèvres une pinte de bière fraiche. Combien en a t il bu depuis qu'ils sont rentrés? Sans doute n'est-ce pas la première au vu du rouge qui ressort de son fond d'oeil. Il commence à être saoul, la partie n'en sera que plus intéressante. Le missionnaire est loin d'être le bienvenu en ces lieux. Même le calme n'y a pas sa place. Ici c'est la tempête qui à la dominante.
Elle se laisse attirer dans un mouvement brutal contre lui, sa poitrine frôlant le poitrail viril. Et la senestre irlandaise entame une promenade silencieuse sur le tissus de la chemise, montant de quelques pas, redescendant de bien plus.

- Schönes Luder... du machst mir verrückt, du weißt?
Bien sur qu'elle le sait, et elle en joue comme un charmeur de serpent jouerait de sa flute pour faire danser le reptile devant lui.

CLAC!
La porte s'est ouverte et refermée en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Ou l'écrire. Il n'y a qu'eux; en théorie. Car en bas, la grouillante masse des sans cervelles destinées à l'abattoir de fin de route, s'agite, picole pour fêter la victoire. Du moins, la réussite du plan du chef. D'ailleurs était il une bonne raison d'en douter? Ce fut tellement facile.
Et aux cris inaudibles et braillards des hommes, viennent se mêler les cris d'une donzelle que son amant emmène par delà des monts interdits. Qu'ils ne fussent point tout à faire seuls - après tout, il n'y à qu'un escalier à monter et qu'une porte à franchir - cela lui importe bien peu à l'Irlandaise. Insensible charbon qui s'assume parfaitement. Ô Wiliam, tu peux être fier de ta pupille;l les leçons furent bien apprises et elles sont parfaitement mises en oeuvre. Et dire qu'à à peine dix neuf ans, voilà déjà prêt de cinq qu'elle est forgée à tout cela.

Les heures tournent; du moins pas tant que cela : il faut tout de même être un peu raisonnable et ils n"ont pas forcément que ça à faire. Et puis, elle a envie de changement. Non, pas avec des gueulants dont le bas ventre commence à bouillir et qui ne peuvent avoir raison de la brune. Non pas qu'ils aimeraient pas, mais ils sont bien trop lâches pour tenter le diable. Mais vous pensez bien que l'irlandaise le sait et que son déhanché continue de faire "maladroitement" des émules.
Délaissant le Germain, allongé et en sueur dans les draps à moitié déchiré du lit miteux, et passant négligemment une fine robe de chambre, elle descend au rez de chaussé d'un pas décidé. Sans un regard pour les hommes, elle se glisse parmi eux, parmi les propositions salaces qui lui passent bien au dessus, et sur une table sale, prend dans ses mains un pichet de bière et deux gobelets.

Et tournant les talons, elle se dirige vers l'enclos à bétail retenant la pauvre bête. Elle en sourit déjà, l'imaginant à se démener pour sortir et donc forcément à s'épuiser. Son destin est scellé. Il faudrait être fou pour croire qu'il pourra gagner sa liberté sans versé le sang: et la seule liberté dans ce cas qui serait sienne, serait la mort. Avec un peu de persuasion, il comprendra. Il vaut mieux pour lui.
Silencieuse, elle se dirige vers son but. La porte grince et se referme dans le même ton sur l'enfer, un enfer sombre et noir. Elle le sent il est juste là, non loin d'elle. Se baissant, elle pose rapidemment ce qu'elle tenait dans les mains, dans un coin; si tant est que dans le noir, il est possible d'identifier un endroit comme étant un coin. C'est le seul geste qu'elle fait pour le moment, mais cela suffit à dégager une effluve florale, qu'il reconnaitra surement: c'est un détail voulu. Le rendre fou, le faire succomber à cette fragrance qu'Elle porte, pour lui montrer qu'ils savent tout de lui et de ce qui l'entoure, pour lui faire peur, pour voir ce que la bête a dans le ventre et si la légende la corne unique n'est justement pas qu'une légende. Konrad appréciera surement; mais comme toujours il sera si facile de l'amadouer. Ce n'est qu'un homme, comme celui qui se trouve à quelques pas d'elle.

Elle fait un pas d'ailleurs, laissant ainsi le tissu du peignoir crisser légèrement pour troubler le lourd silence. La voix de l'Irlandaise ne le troublera pas: c'est volontaire... Il doit bouillir, elle le sent...
Guillaume_de_Jeneffe
Le bruit et avec lui l'odeur avaient fait leur entrée dans ce qui était désormais la demeure de Guillaume. Mais l'odeur, surtout, restait en sa mémoire. Elle ne lui était pas inconnue, bien au contraire, elle était aimée de lui, lorsqu'il était le comte de Scye, elle lui ôtait ses sombres pensées, lui offrait un repos au milieu de ses charges et rajeunissait son coeur d'une dizaine d'années, faisant de lui un jeune homme vigoureux et joyeux et non le chevalier au visage impassible. Cette odeur, c'était celle de son épouse, de la belle Daresha de Riddermarck. Ainsi donc, ils savaient. Ils savaient parfaitement qui il était, et à qui il était lié. Et comment, mais comment avaient-ils pu savoir son parfum, et comment le recréer? Serait-ce possible que... cela prouve... une manoeuvre de cette puissante famille signant ainsi son crime?

Certes, Almaric de Margny, plus connu comme « Le Gros Coluche », n'avait pas été, doux euphémisme, des plus heureux lorsqu'il avait appris la nature des relations liant le Chevalier à la Rose. Il avait d'ailleurs tenté d'abréger l'existence du Flamand, mais en restant dans les règles de la noblesse. Hélas pour le Gros Condé, le duel avait été remporté par le Nordiste et Guillaume avait mené Daresha à l'autel. Depuis, même lors du mariage, il n'avait plus été menacé par cet homme, ni par cette famille qui devait peut-être avoir considéré quelque intérêt à la préservation de cette union. Mais peut-être cela avait-il changé? Une autre union se dessinerait-elle qui nécessitait une femme richement possessionnée à marier? Et dans ce cas, le Flamand, tout vicomte qu'il était, n'était rien de plus qu'un obstacle. Obstacle qu'il convenait d'éliminer, et ce par tous les moyens...

Peut-être était-ce cela qui lui valait sa situation... Mais dans ce cas, pourquoi l'avoir conservé en vie? Il eut été bien plus simple, et moins risqué, de le saigner au beau milieu de la forêt, et de fuir loin de Marchiennes. Non, là, il était toujours en vie. Et à moins que ce ne soit pour la torture, hypothèse ridicule car qu'avait-il à révéler que les Riddermarck ne sachent déjà par leurs réseaux, s'il respirait toujours, c'est qu'il devait être échangé contre quelque rançon. Et de cela, cette famille n'avait nul besoin. Non, il y avait autre chose, d'autres personnes certainement...

Personnes qui avaient envoyé cette femme sur sa route, et femme qui n'avait de cesse de le provoquer. Elle avait fait son entrée, en mouvements lents sans chercher à se dissimuler. Pire, elle voulait se faire connaître de lui. Elle voulait qu'il sache qu'elle était non loin de lui, aussi provoquante que lors de leur dernière rencontre. Elle ne pouvait vouloir que le jouer et prendre la main dans la relation qui se nouait entre eux. Jeune femme face à un guerrier aguerri, elle usait de son arme principale, sa beauté que le Flamand n'avait pas rechigné à reconnaître. C'est par elle qu'elle comptait le mener, usant sans le savoir de ce qui était certainement une faiblesse de sa proie du jour.

Guillaume entendait ce silence, comprenait qu'elle voulait retourner contre lui l'arme qu'il avait utilisé pendant leur longue marche vers sa prison actuelle. Le briser, et il se montrerait demandeur d'une présence. La conserver, et il lui offrait une initiative dont, somme toute, il avait encore besoin. Ainsi, c'est hésitant quelque peu qu'il commence, ouverture vers d'autres possibilités...


- Le bonjour damoiselle... Ainsi donc, c'est vous qui venez à moi...

Les paroles s'élèvent, lentes, depuis le sol jusqu'à l'endroit où elle se trouve, chevelure noire noyée dans l'obscurité du lieu.

« C'est un... réel plaisir que de vous... sentir près de moi. Car je ne peux dire que je vous vois, que non point... Hélas... »

Voila. Entre deux respirations, entre deux douleurs des blessures toujours ouvertes, les premières paroles sont parties. Ce qu'il en adviendra, il ne le sait encore. Ce qu'il tente, se montrer faible, la faire croire à quelque besoin qu'elle puisse s'imaginer. Car, il le pense, elle cherche un amant en lui. Jouer cet homme faible aux délices de la chair, lui souffler comme une confession ce qui est une manipulation et assister à son évolution.

« Je ne vous vois et... ne vous entends que mal... Rapprochez-vous donc belle enfant... Et parlez encore à l'homme que je suis... Je vous en prie... Ne me laissez point seul... »

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Aélys O'Domnhail
Elle respire et soupire profondément, volontairement pour que l'atmosphère de la pièce sombre se garnisse d'un peu d'étrangeté et de chaleur délicate, envoutante, attirante. Elle cherche à capter son attention autrement que par le prononcé de quelques mots sonores; sans doute viendront ils par la suite. Sa poitrine voilée d'un fin tissu qui ne demande qu'à glisser pour la découvrir et se laisser flatter, se gonfle à chaque inspiration et se dégonfle à chaque expiration un brin appuyée, appel sourd à franchir cette barrière si fragile qui les sépare.
Un nouveau pas, elle se rapproche à nouveau.
Il a ouvert la discussion; il a décidé de prendre la main : du moins lui fera t elle croire qu'il peut avoir une main dans ce jeu qu'elle compte bien mener seule; ou presque. Elle avait pensé qu'il attendrait plus longtemps avant d'ouvrir la bouche, préférant rester muré dans le silence dans lequel il s'était déjà plongé lors du trajet qui les avait conduits jusqu'ici. Ce fut décidément trop facile. Sa volonté était donc bien faible. Il lui faudra trouver une autre façon de s'amuser avec sa proie mais cela ne devrait pas être trop difficile...

Surtout qu'il tend le baton pour se faire battre. Les hommes, ils sont vraiment tous pareils; ou alors ils aiment vraiment être faibles devant ce sexe opposé qu'ils qualifient pourtant à haute voix et en moquerie de sexe faible. Mais qui est réellement le plus faible des deux? L'assurer pourtant du contraire pour mieux le faire plonger, pour mieux l'attirer, pour mieux le blesser : voilà qui serait une idée à approfondir. Comme tant de choses d'ailleurs.
Dans un long soupir qui vient frôler les oreilles chevaleresque, elle se glisse vers lui, féline aux grands yeux froids mais au sang bouillonnant, allant et venant sous sa peau à travers ses nombreuses veines. Dans le noir, elle le cherche et sait le deviner. Elle l'examine, cherchant à le deviner, à analyser son souffle, sa respiration, ses mouvements. Trop facile...

Elle s'agenouille aux cotés de l'homme qu'elle a deviné allongé; elle sent la chaleur du mâle qui émane de lui et dans ses reins monte ce désir qui guide sa vie et la plupart de ses faits et gestes. L'on peut avoir le teint de la glace, cela n'empêche pas d'être une brulante et insatiable nymphomane.

- Et de quoi... voulez vous parler...? sourit elle dans le noir en posant sa senestre sur l'épaule du chevalier y exerçant une douloureuse pression volontaire. Il y a tant de choses plus... intéressantes à faire pourtant... lui murmure t elle à l'oreille après s'être penché legerement vers lui, ses longs cheveux corbeaux défaits glissant sur le visage chevaleresque, son parfum choisit avec soin remontant aux narines du prisonnier.. Oui... bien plus intéressantes... croyez moi.... des choses pour profiter de la vie.... et.... je serais vous... j'en profiterais.... douce menace déguisée...
Guillaume_de_Jeneffe
Penchée. Elle était maintenant penchée sur lui, le provoquant comme il s'y attendait. Ne voulait-elle donc que cela? Faire du chevalier blessé son amant? Bien sûr, il se savait un certain charme, voire un charme certain. Mais n'y avait-il rien de plus? Juste un besoin physique à assouvir... Était-elle déjà lassée de son Germain? Et comment réagirait celui-ci lorsqu'il saurait que le Flamand avait eu ce que parmi sa troupe il était le seul à pouvoir posséder? Mais n'était-ce pas là ce qu'en fait le captif cherchait? Semer le trouble chez ses ennemis, les empêcher de rester unis, les décimer sans bouger et retrouver la liberté, et avec elle le profil que tous lui connaissaient.

Et elle s'offrait ainsi à lui, et avec elle la première étape de ce plan. Elle n'était plus qu'à quelques centimètres, il pouvait la sentir, la deviner là, à portée de main, ne demandant qu'à être cueillie, l'invitant à de silencieuses et interdites caresses. Mais l'homme restait couché, trop blessé que pour se relever. Blessé, certes, mais voulant aussi continuer à dominer l'échange. Se lever et la saisir en ses bras serait faire montre de trop de faiblesse. Non, il devait se montrer faible, certes, mais point trop non plus. La laisser agir, lui laisser cette main que, il l'ignore, ils sont deux à se disputer.


- Mais... je suis blessé... Je ne peux me relever... Il va falloir m'aider...

La forcer à le toucher, sentir son coeur battre sous cette peau laiteuse, y deviner, peut-être, son trouble. Mais toujours en savoir plus sur elle, lui ôter peu à peu son armure d'apparente insensibilité, et savoir enfin comment l'utiliser dans ce plan qu'il dessine...

« Car vos exploits... m'ont bien navré... Et à mon âge... on n'a plus la... vigueur des vingt ans... Paroles qui prennent le ton de la confidence. On a beau avoir... des terres... le goût des bonnes et... des belles choses... la richesse... le pouvoir d'oublier le mal qui... nous est fait... quand on en a... consolation... »

« Viens donc ici, femme, et vois comme l'homme peut se montrer pervers. Laisse-toi prendre dans ces rets qu'il tend à ton intention. Crois le dominer et retrouve-toi sous son emprise. » C'est un sourire mauvais qui se dessine dans l'obscurité sur ce visage barbu. À ces yeux, elle n'est plus rien, rien qu'une arme en ses mains, et une arme qu'il ne craint pas de briser si elle lui ôte ses chaînes de prisonnier. Au risque de se perdre, au risque de se mépriser lorsqu'il sera à nouveau ce Grand Maistre de la Licorne dont le collier ne l'a pas encore quitté.

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Aélys O'Domnhail
De plus en plus facile, c'est navrant. Mais qu'importe, elle prendra grand plaisir à l'avoir entre ses cuisses, s'il sait encore faire montre de quelque force vu l'état dans lequel il se trouve; état qui aurait pu être pire et qui prouve que finalement un chevalier ne vaut pas mieux que le premier des mercenaires arraché à son champ de blé après lui avoir fait miroiter quelques jolis écus en guise de récompense pour ses inutiles services.

Sans répondre à ses demandes à travers lesquelles elle devine son désir masculin, elle reste à le regarder autant que faire se peut à travers ce noir qui les maintient dans son étreinte pesante; surement pesante pour lui d'ailleurs. Elle approche son autre main du visage que les ans ont marqué et le frôle du bout de ses doigts, détaillant instinctivement les traits du Comte, devinant la commissure de ses lèvres qui bouge à mesure que ses paroles en sortent. Elle le laisse parler, du moins essayer, tant son souffle semble court. Mais comme de beaucoup de choses, elle finit par se lasser et le coupe d'un baiser rapide avant de s'éloigner dans un bruissement de tissus lourd.

Ainsi, le chevalier ne l'intéresserait plus? Fou serait celui qui penserait cela. Elle se rapproche, ses pieds glissant sur le sol incertain pour en repérer les contours et éviter de tomber, ce qui serait quand même gênant pour quelqu'un qui aime à tout maîtriser. Trébucher, même sans flatter le sol serait laisser tomber les cartes qu'elle tient dans la main. Elle ne doit pas perdre cette partie; hors de question.
Arrivée pret de la porte - qui soit dit en passant ressemble plus à un vulgaire assemblement de planche de bois tordus laissant passer quelques traits d'une lumière incertaine, elle s'accroupit et laisse glisser ses mains dans le vide noirci jusqu'à ce qu'elles se referment sur ce qu'elle cherche : l'air étouffant assèche la gorge et rend piquante la moindre respiration. Elle a bien fait d'amener avec elle cette bière doucement amère.

Puis elle opère un gracile demi-tour. Oui il fait noir, c'est là chose inutile que de rouler savamment des hanches mais un geste, même s'il ne peut être vu, dégage quelque chose d'abstrait, d'insaisissable lorsqu'il est effectué. Les corps échappent à l'"ordre du réel pour se retrouver dans l'irréel, dans le monde des sens. Elle revient vers lui, toujours silencieuse; lui aussi. Sans doute est il troublé qu'il n'ose plus parler?
Reposant son trésor hydratant, elle aide sa proie à se relever, geste un peu difficile, l'homme n'est pas léger. Mais pourtant, elle y arrive et le chevalier jusqu'alors couché se retrouve en position assise, ses bras meurtris toujours lés dans son dos. Elle prend ses aises l'Irlandaise et fait de la licorne sa monture du moment. Bassin contre bassin, elle l'enlace de ses jambes fines sur lesquelles sont remontés les pans de son peignoir, pour lui donner un appui. Puis, elle enfouie son visage dans son cou poussiéreux et le frole de ses lèvres avant que de l'enlacer. Elle souffle contre le cou chevaleresque, souffle chaud, brulant, pour l'attiser, pour le chercher, alors que ses mains descendent vers leurs comparses encores scellées. Soupir. Grimace imperceptoble Le Germain a bien serré le noeud, elle n'avait pas prévu cela. Mais qu'importe, elle s'acharne et gagne la manche. Le Chevalier est libre. Ou presque...Ils seront mieux ainsi. Elle jette les cordes dans un coin, au loin. Il sera ainsi dur de les récupérer au cas où il veuille jouer au plus fort.

Joue contre joue, les secondes s'écoulent sans que l'un des deux ne bouge. Puis elle se penche sur le coté pour récupérer sa première mise. Les coupes de métal grossi teintent, mais elle n'en prend qu'une finalement et le lourd liquide laisse entendre sa douce musique lorsqu'il vient la garnir. Elle la porte à ses lèvres et enfin lui présente.

- Je suis sure qu'à votre age... vous pouvez encore faire montre de bien des qualités... N'avez vous envie de me les faire partager...?
Guillaume_de_Jeneffe
Et la danse interdite de se poursuivre. Entre un homme qui joue son dernier atout comme nul joueur de ramponneau n'a jamais osé le faire et une femme qui brûle de le sentir vivre en elle, nul n'entrevoit le recul comme une solution raisonnable, ni même digne d'être envisagée. Non, Guillaume le sent, ils ne cesseront point que lorsque la victoire sera pour l'un d'eux, voire pour les deux, qui sait...

De jeunes lèvres viennent maintenant à sa rencontre, lui offrent ce qu'il pensait ne voir arriver que plus tard. L'aurait-il sous-estimer? Se dévoilait-elle déjà maintenant dans sa faiblesse? Était-elle déjà vaincue, elle qui lui avait d'abord offert le visage d'une fausse prude, vivant dans le sang et la jouissance malsaine de ses forfaits? Elle le semblait, en effet. D'ailleurs, c'est elle qui s'éloigne puis revient, le relève puis l'enserre. C'est elle qui à ses yeux le demande.

Tout se passe donc comme prévu. Elle a bien répondu à ses avances, suffisamment énaurmes que pour ne pas laisser voir ce qu'il lui préparait à la suite. Mais que lui préparait-il, au final? Le savait-il seulement? N'était-ce pas lui, qui se faisait mener par l'Irlandaise? Car lui serait-il seulement possible de ne pas la suivre là où elle semblait vouloir le mener, vers ce plaisir des sens qui serait fin de ses chances de fuite. Et saurait-il résister à l'appel qui lui était fait? Ce corps qui se joint au sien, subtil échauffement de réactions qu'il cherche à empêcher, à ralentir. Se sent-il encore la force de la repousser, alors que la tentatrice est si belle, et le crime est si gai?

Déjà elle vient se noyer en ses cheveux, réchauffant le cou flamand de baisers et d'un souffle chaud et provoquant. Déjà il sent sa vigueur renaître là où l'homme est le plus faible, ou puissant c'est selon... Déjà il se voit uni à elle dans la solitude d'un refuge qui devait avoir vu plus de naissances de fourmis que d'échanges amoureux...

Mais déjà elle se recule et brise en lui l'hésitation fatale. Et revient avec de la bière, peut-être un de ses liens les plus forts avec la terre des Flandres, alors que ses autres liens, immobilisant ses mains, viennent de disparaître sous les doigts experts de l'Irlandaise. La coupe se pose sur ses lèvres, le raffraichit, lui rend un peu de cette énergie qui le quittait depuis les premières blessures reçues ce jour...

Et les paroles de sa cavalière du jour n'éveillent rien, plus rien chez lui. Elle a cru que l'alcool le rendrait plus maléable, plus simple à posséder... Comme elle se trompait. Elle vient de réveiller le prédateur qui sommeillait en lui, de lui rappeler le goût qu'ont la colère et la haine quand elles sont nourries par l'amer jus de houblon, de le ramener au milieu des tavernes dévastées par des rixes dont il avait parfois été l'auteur, ce Guillaume qu'aucun ne connaisse plus. Il en oublie presque la douleur, les plaies toujours ouvertes et la faim. Ses mains, enfin libres, viennent se poser sur les hanches à peine protégées par un bien fin rempart de tissu. Son bassin se soulève, reste un instant suspendu, puis bascule. C'est toute la masse de muscles, taillés par des années de vie à la rude, qui s'ébroue, entraînant avec elle un corps sculpté pour et par le plaisir des hommes.

Les voila sur le flanc, face à face. Il la contemple dans le noir, la devinant plus que la voyant. C'est donc au jugé qu'il approche sa main de ses cheveux, l'y plonge et débute à son tour ses caresses.


- En voila déjà... un avant-goût... belle enfant...

Et c'est un baiser violent, enragé, qui vient clôre sa phrase, toujours hachée par ses courtes respirations. S'il se retire, c'est pour juger de son effet, et pour reprendre son souffle. A-t-on idée de jouer au sauvage quand on est juste en forme pour chevaucher un poney neurasthénique. Et poursuivre le duel...

« Est-ce là... agréable qualité?... Vous en faut-il plus?... Car je peux plus plus encore... Ici... ou ailleurs... Bien plus que... vous ne pouvez imaginer... que vous ne pouvez rêver... »

Cette fois, le baiser vient orner le bas du cou laiteux, et le souffle s'égarer à la naissance de la poitrine.

« Mais cela... n'est pas encore... possible ici... »

D'une main, comme pour confirmer ses dires, il flatte les flancs de la belle, glisse sur ses hanches, va se perdre sur ses longues jambes, et revient, lentement, vers son dos, nouant à son tour les fils de sa toile dont elle ne devra échapper.

« Et tout ce que... je veux vous... donner... Cela ne peut se trouver ici... Au milieu des brigands... Sous le froid de la forêt... Non... Il en faut plus... Je ne veux... je ne peux vous donner que... ma virilité... Et c'est plus... bien plus que je veux vous offir... »

Nouveau baiser, plus doux, plus calme, plus amoureux peut-être... Tout du moins est-ce là ce qu'il essaye...Mais un homme blessé et risquant sa chance par chacun de ses gestes peut-il réussir ce genre de choses?

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Uriel l'Envoyeur
[ Devant une proie...]

Le sourire du Coquillard dévoile au fur et à mesure que ses lèvres s'étirent ces ratiches taillées en pointe et luisantes comme des crocs de boucher.

L'ange blond d'vient dang'reusement un démon. Ça commence à sentir bon la castagne, ça l'émoustille l'Envoyeur. C'est l'moment adoré où ça frétille en face, ça pétoche sa mère, ses soeurs et toute la smala. Ça dégouline de trouille, jusqu'à s'en pisser d'sus. Et encore ça c'est juste quand zont entendu l'blaze d'sa fratrie... l'panard, j'vous dit, l'panard... la pauvresse qu's'est cassé la gueule elle semble pas connaître la Coquille mais va réparer ça Uriel, avec plus d'application qu'le marieur ou l'questionneur quand ils les gaules, les vauriens. P'tain il plisse le blaire, le coquillard qui s'délectait, la menteuse passant ses lèvres... l'a pas bien vu là ? Quoi ? Elle fait signe d'avancer d'un bout d'saucisse pointé ? 'tain il salurait pour la peine...

Couillue la pucelle. Franchement couillue. Enfin ça l'fait se gondoler d'la voire là droite comme un giber d'potence sans avoir même dégainé un s'rin. Et dire que sa p'tain d'caboche de drolesse va s'teinter d'rouge dans pas longtemps et qu'elle le sait même pas la bougresse. Qu'est-c'qu'elle attend ? L'Déluge ? Suicidaire p'être. P'tain ouais... c'te gourde, pour rester plantée là comme un gland tombé s'on putain d'canasson, elle doit avoir envie d'passer l'arme à gauche. Pas comme si elle avait le choix, r'marquez...
Ricanement du fond des Enfers qui s'logent dans ses tripes. Ouais c'doit être ça... ben on va s'amuser avant d'te planter fillette. J'vais pas t'ach'ver comme ça, on va pas bouder son plaisir. Le gastos torture à la louche et fait pas du plat d'radin. Ça cuisine avec force chataignes, viande sanguinolente, moelle à foison et parfois des esgourdes tranchées dans l'potage. Puis pas comme si j'savais préparé les abats, c'ma spécialité. D'menu de choix que j'te mitonne ma greluche, un truc que tu t'en r'mettras jamais... qu'ça va te sortir par les tripes et pas au figuré.

L'matou des rues se campe bien sur ses appuis. L'a déjà ses griffes parées, l'Envoyeur. Sa belle lame pas bien nette, pour sur ça fait deux fois plus mal tous ces p'tits accros quand ça cisaille les chairs, et l'autre patte vient s'enfourailler d'un autre grand cran qui attendait sag'ment à sa ceinture. Aller ma belle, t'vas voir, on va gambiller à ma façon... façon danse avec la Faucheuse, pas d'deux sur la piste des traumas et des saignées. T'vas avoir d'belles lèvres ouvertes en guise d'fringues, et t'vas bringuer jusqu'à en tomber à g'noux, l'souffle rauque et les yeux écarquillés. T'vas suivre mes pas, poulette, parce qu'aux pays des combats d'rues, les vauriens sont rois. T'vas connaître l'extase des suppliciés et d'l'arrivée d'la Camarde.

Pas en avant.
Appui au sol et lame qui s'lève. Ça scintille comme un avertiss'ment, l'métal dans l'soleil du soir.
Vl'a qu'est bien, t'as suivi la cadence, tu t'es déportée sur la droite, ma belle, c'bien, t'as compris...
Rotation, vl'a ma valse, t'vas adorer la pirouette...
S'rin qui passe près d'la hanche et qui aggripe l'cuir d'la ceinture et qui tranche dans l'vif.
Beau bruit n'ce pas pour ponctuer la musique. C'beau bruit d'cuir tranché. Cherche bien y a p'être bien l'tien aussi...
Saign'ra, saig'ra pas ?
Pas grave ma belle, ça viendra, j'te déshabille, j't'effeuille, t'vas bientôt bieurler tel'ment ça s'ra dur...
T'les vois tes lames à tes pieds ? S'deux belles dagues que j'envoie valdiguer au sol ?
Coup d'pied d'dans, pour qu'on soit pas dérangé, toi et moi...
T'voilà un peu plus nue, ma p'tite garce, un peu plus à découvert...
Menuet qui s'achève pour la r'garder dans l'blanc des mirettes qu'ce sont ouvertes...

T'vois tu commences à entraver les arpèges... les grinc'ments d'ma lame sur ta peau ou pas loin, des archers d'vauriens qui vont t'user les cordes, jusqu'à scier celle de ta vie.
Mais quand l'maître d'orchestre l'aura décidé ma belle. Là on en est juste à l'ouverture avant cescendo... d'quoi t'faire frémir jusqu'à la moelle...
Aller ma belle... on continue ma danse macabre...
En sinistre mineur.
Pour un soliste et une écorchée.

On accélère un peu l'rythme... histoire juste de r'prendre ta respiration. Trois fois rien qu'un son rauque dans c'te mélodie du faraud. Juste un beau p'tit son adéquat. Ça dissonne ? Normal t'penses pas qu'dans les bas fonds on nous enseigne l'savoir sirupeux d'la symphonie du bonheur. J'crois qu'en celle des ongles sur l'ardoise, des glapiss'ments d'effroi, des craqu'ements d'os et des râles d'agonie. Suave, ma souris. Si bonnard à mes esgourdes d'creveur d'âme.
Attends donc ton cavalier d'l'Apocalypse, pour t'servir.
Lame qui s'faufile, pas loin, en appât ou en charcutière...
Prise d'fer contre la tienne. Ça devient chaud bouillant dis moi...
S'rin qui passe pas loin, pas loin, qui joue avec la peau d'la donzelle. La cuisse, qui s'entrouvre comme une fleur d'raisiné toute fraîche. Pas bien profonde mais d'quoi d'jà t'parer d'rouge et m'exciter.
Anicroche. Là c'mon cuir qu't'as fait chanter. L'avant bras qui flanche juste le temps qu'tu t'reposes. Menteuse qui s'délecte du sang qui coule... S'tu savais qu'la douleur ça m'fait me poiler. C'ma Reyne, mon idéal. T'vas la servir à ton corps défendant, drôlesse.

A côté la boite de conserve s'fait ficeler. Merde ça décale. J'conclue notre pavane ? Quel ton ?
Mode cris'ment d'tes dents qu'tombent une à une ? Cascade d'sang qui jaillit en bouquet final d'ton palpitant ?
P'tain pas l'tend d'te donner une fin digne d'mon art ma belle. Et si...
Un point d'orgue. Un au r'voir pas un adieu ?
Que j'te reserve un autre morceau un d'ces quatre. T'as bien imprimé ma trogne là non ? D'quoi t'faire cauch'marder toutes tes p'tains d'nuits, jusqu'à la torture où tu t'réveill'ras en braillant et en sueur en continuant dans l'enfer d'Morphée notre p'tite chanson au clair du métal ? Que j'devienne le visage d'ta peur ?
Rire que même les démons savent pas jacter.
Dernier déplac'ment. Dernier siffl'ment d'lame. Et mon front qu'vient rencontrer l'tien. Son d'glas pour c't'opus du jour. Vl'a qu'tu t'étales...
P'tain si j'avais l'temps ma belle... j't'éplucherai... p'dant des heures...
Mais là juste l'temps d'te laisser un souvenir.

L'Envoyeur part cueillir les deux dagues d'la donzelle. Et il en plante une à chaque épaule. Pas dans les chairs, ça s'rait gâcher. Juste dans l'tissu d'la chemise et du doublet. 'stoire que tu restes clouée d'admiration quand tu lèvras les paupières. Que t'sentes bien qu'jt'ai laissé vivre pour l'instant. Qu'tu t'souviennes qu'la Faucheuse t'attend au détour d'un ch'min. Qu'c'est moi qui mène la gambille, t'jours.
Et p'être même qu't'viendras m'chercher. Des cavaliers comme moi ça s'laisse pas filer.
Dernier sourire qu'tu peux pas voir...

Et l'Envoyeur s'éclipse.
A bientôt greluche.
T'as pas fini d'regretter d'pas avoir fait ta révérence au bal des Damnés.

_________________
Aélys O'Domnhail
Ose t il lui demander s'il lui en faut plus? Mais s'il savait qu'il lui en faut toujours plus à la brune glaciale, exilée volontaire des incomparables terres irlandaises. Voilà peu d'années - trois peut etre? - qu'elle a quitté son mentor du Quartier de Plane Blood, pour partir à l'aventure et à la découverte du monde. Et quelle aventure... Le Gosse des basses rues qui rêve d'aller cueillir fortune aurait les iris qui lui sortiraient des orbites si on lui faisait un exposé des intentions macabres et lubriques de l'Irlandaise. Il faut dire qu'à ce stade, c'est interdit aux mineurs ainsi qu'aux âmes sensibles. Seuls les hommes peuvent comprendre, ainsi que les femmes qui n"ont pas froid aux yeux. Et sur le moment, c'est un chevalier qui va sans doute en faire les frais.

Bien sur qu'elle veut plus, toujours plus, encore plus. Mais elle sait se montrer raisonnable; du moins patiente, surtout lorsque le jeu en vaut la chandelle. Et la chandelle semble en valoir vraiment la peine... Petit sourire de satisfaction dans le noir avec que sa main s'égare du côté d'un endroit à faire rougir toutes ces dames coincées. Elle lui rend ses baisers, légers, se fait amante douce comme les hommes aiment parfois : ils se sentent ainsi plus forts, plus protecteurs... Oui ils aiment cela : se sentir utiles, virils, masculins. A petite dose cela peut avoir un quelconque intéret. Mais ça lasse vite... Les hommes peuvent être homme également entre les mains d'une nymphomane venue d'ailleurs. Mais ne pas lui faire peur et continuer à prendre incidieusement la main.


Et bien... donnez moi ce que vous pouvez... n'ayez crainte de me décevoir... car je suis sure que cela est impossible.... Elle murmure, sussure à son oreille, lui mordille le lobe, se colle contre lui, glissant son pied contre sa jambe, subtile appel au condamnable. Mais qu'est-ce qui est réellement condamnable ? Le fait de se laisser aller à des plaisirs justement condamnés par ceux qui n'y connaissent rien? Ou refuser de donner le plaisir qu'elle réclame à une gente demoiselle? Non, il ne résistera pas. Son corps parle pour lui. Il serait peut etre temps non? Patiente oui, mais dans la limite du raisonnable. D'une main habile elle laisse choir de ses épaule le tissu qui la couvrait deja à peine et s'attèle à lui retirer sa chemise rendue crasseuse par la poussière dans laquelle il fut trainé, et sa sueur. Un homme méritant un bon bain peut étrangement etre attirant. Ou alors est-ce sa qualité? Qui pourra prétendre le savoir... Reste à savoir si ce qu'elle a deviné est digne de son propriétaire.

Un nouveau baiser, brulant, attisant. Il va lacher c'est sur. Allez chevalier, on accepte de n'être qu'un simple homme qui ne sait pas se controler ni faire preuve de résistance...
Le Calicot
had een andere dit rotte plaats kunnen kiezen vol?
Clac.
Clac.
Clac.
Et claque sur le chemin bosseleux rendu sec par le froid de la saison, la béquille qui lui sert d'appui et qui lui permet de marcher depuis que sa hanche et sa jambe droite ne sont plus en mesure de le supporter de leur plein gré.
Clac.
Clac.
Clac.
Et claudique le vieux à la longue barbe fournie au roux tirant sur le blond et qui tranche avec son crane devenu quasi chauve avec le temps qui se compte en d'innombrable années.
Clac.
Clac.
Clac.

- On est bientot arrivé mon seigneur.
- Spreekt niet Frans! Ik houd niet van deze taal van de verraders en de imbecielen.
- Vergeving, mijn heer.
bedragen weldra aangekomen ons?
- Weldra mijn heer. Weldra.
Clac.
Clac.
Clac.
Et par principe il a refusé la chaise à porteur : il faut dire que la dernière fois, ça ne fut pas une grande réussite, avec ces crétins de gardes. D'habitude il a également recours à un carrosse, mais l'autre teuton a demandé de faire preuve de discrétion, pour pas attirer l'attention.
Clac.
Clac.
Clac.
Il vaut mieux que la marchandise en vaille la peine...
Clac.
Clac.
Clac.

- Wij zijn aangekomen. mijn heer.
Clac.
Clac.
Clac.
Hum...
Clac.
Clac.
Clac.
Il renifle dédaigneusement le vieux Calicot. Voilà un bien miteux endroit pour un lieu de rendez vous. Du moment que ça en vaille vraiment la peine, sinon c'est le teuton qui sera envoyé à l'autre bout du monde.[/i]
Jij wacht op de stortvloed?
Niet. Mijn heer.
- en goed? De zaken wachten niet.
- Jawoord. Mijn heer.

Et bien non. Pas de clac. Il reste en retrait en attendant que son gros bras fasse son travail. Il est pas vraiment fou le vieux, même si son regard peut prétendre le contraire.[i]
- Halte mon gars! On approche pas par ici.
- Les cocottes sont murs et les chiens pondent des oeufs.
- Hum...

[i]Bam.
Bam.
Bam.

- Les frites sont cuites et les moules sont sur le feux.
Et... rien. Juste le temps qui passe et une mouche qui n'est pas encore parti en hibertnation.
- Les bourses sont vides mais ne tarderont plus à se remplir.
- Ok, c'est bon, vous pouvez entrer, le teuton vous attend.

Gniiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii!
Quant on parle de discrétion....


Clac.
Clac.
Clac.
Clac.
Il accélère le pas le Calicot. Il a assez attendu et les affaires attendent pas.


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Traductions effectuées sur babelfish, on verra si j'ai le temps de vous les mettre en français.
Kadoc
P'tain on dirait qu'ça c'est clamé...

Pas fou l'bretonnant il jette un oeil dehors. Wouha créfieu d'merlant ! Ça a dérouillé ! Y en a un peu partout... le ventre en l'air. Bien morts ouais. On dirait le bord du lac quand son cousin avait tenté d'pêcher avec une poudre noire un peu bizarre et qui t'fait un boucan ! Puis ça pisse le sang ça et là....
Kadoc se relève lentement de derrière la monture crevée. L'est toujours là la vieille boite de conserve. Aller on prend pas d'risque avant d'partir.
PLONG !
Un bon coup sur le crâne... au mieux l'est mort. Au pire va faire la sieste encore un peu.

Il se faufile discrètement vers le groupe qui s'en va... discrètement vous m'direz qu'c'est pas évident pour l'personnage. Le gros trottine le plus légèrement possible – autant dire comme un éléphant dans une échoppe de verrerie – avant de se placer d'un air angélique qui va parfaitement avec sa démarche empaffée – ça jure autant qu'du jaune poussin sur du vert bouteille passé- derrière l'agglomérat hiératique de soudards comme un cheveu sur la soupe.
On sifflote l'air de rien, hein, on avance...
P'tain et l'autre chaudasse qu'est devant...
L'a retient le Kadoc, il en a encore mal à l'entre jambe et à la mâchoire...
Puis comment elle le regarde l'autre là ? Ça lui plait pas.... c'est lui qui doit la manger toute crue... ou avec du beurre salé.... c'est bon le beurre salé... pas comme leur bouffe infâme avec de l'huile dans l'coin. Puis le Germain il est pas loin. Pas sur qu'il accepte qu'il la colle, tout gluant qu'il est...

Encore quelques lieues... il a mal aux arpions maintenant... p'tain espérons qu'y aura d'la bière au moins...
Il s'installe le bretonnant sur une chaise pendant que les autres vaquent à leurs occupations.
Ben il bouge pas non. On lui a pas dit quoi faire.... manquerait plus qu'il bosse....
Il tourne une fois...
Deux fois...
Attrape une chopine.
Qu'est c'qu'on s'fait chier....
Elle est où l'Irlandaise ? Qu'on s'occupe un peu...
Tiens elle est jolie la charpente...
Un....
Deux....
Trois....
Ben quoi il compte ses poils d'avant bras...

Il sursaute quand la porte s'ouvre. Il manque de retenir un cri. Oh on dirait son vieil oncle Arbucle ! L'a aussi l'air futé...
Ses grosses mains se rabattent quand même sur sa chope de bière au cas où on sait jamais qu'il aurait soif et tout... on touche po à sa bière....

Il toise le vieux et lui d'mande pas fin :


T'es qui toi ?

_________________
Il faut pas respirer d'la compote, ça fait tousser.
Konrad
Vêtue de son plus simple appareil qui le rendait assez fier - quel homme d'ailleurs n'est pas fier de ce qui lui pendouille entre les jambes même si ça n'en vaut pas forcément la peine? - il s'installe pour se détendre un peu sur le seuil fauteuil miteux qui meuble la seule chambre miteuse de la bicoque miteuse qu'il a pris lui-même la peine de louer. Louer dans ce cas là est un terme particulier, vétue d'une définition bien teutone : je te prends ta barraque, tu fermes ta grande gueule et si t'obéis pas je t'envoie six pieds sous terre. Si tu obéis, je te rendrais ta cambuse et t'auras la vie sauve. Sur que bon nombre aurait pas beaucoup marchander les prix et conditions d'une telle location : faut dire que le propriétaire avait eu la bonne idée de crever d'un lâchement du battant. Il aura donc pas eu à se salir les mains. Mais pas sur que ça dure. Il aimait bien mettre les mains à la patte aussi.

Il s'était un peu lâché sur le Chevalier. Ca lui dirait bien, à lui , de recommencer. Et ca se dit chevalier hein? Mais faut pas trop abimé la marchandises, sinon l'acheteur il payera moins. Oui, mais il avait qu'à pas reluquer sa gonzesse. "Perdu" dans ses songes de richesse, il pense même pas que sa dite femelle est pas là et il est encore bien loin d'imaginer qu'elle est en train de faire du rentre dedans forbiden to - 18 years old au dit chevalier.Et dire que ça lui ferait une bonne excuse pour taper dans le morceau. Mais est-ce qu'une garce vaudrait vraiment la peine qu'on perde du pognon pour une irlandaise qui ferait pâlir le plus gros bucher d'hérétiques jamais enflammé au monde? De toute façon il est pas encore dessus. Pas sur le sujet entendons nous bien...



- Who, chef! Y a de la visite!
- Hum? Wer?
aboie t il à travers la porte d'un air peu agréable et humain. Faut pas le déranger ni quand il besogne sa tornade brune, ni quand il compte ses sous. Il aurait du faire intendant du trésor. Mais bon, obéir au doigt et à l'oeil c'est pas son truc. C'est mieux de les donner les ordres quand meme.
- Je sais pas...
- Dummkopf! du willst nicht, dass ich deine Arbeit mache selbst?
- J'ai pas compris chef...
- Imbécile! Tu veux quand même pas que je fasse ton travail a ta place?

Faut toujours faire le boulot. Mais bon, là il compte pas vraiment le faire, il est un peu à poil. Pas que ça dérange, mais il y en a certains qui seraient forcément jaloux des dons de la nature. Puis en plus, il serait dans un sérail de filles faciles, il dit pas, mais là, les crétins masculins c'est pas vraiment son truc. Il préfère sa belle brune. Tiens d'ailleurs...
- Oder ist sie? Ou est elle? Mais personne pour lui répondre, l'autre est déjà retourné en bas en manquant de se rétamer dans les escaliers. Comment le sait il alors qu'il n'a même pas encore mis un pied dehors ni même passer une jambe dans ses braies? Les pas lourds sur les planches de bois et le gros bruit lourd qui s'en est suivi. Bande d'abrutis... Bon dès qu'il la retrouve, il la dérouille; ça lui apprendra.

Une première jambe, une seconde, une botte, une seconde, une chemise qu'on prend pas le temps de refermer et on débaroule mais sans faire comme l'autre tanche en bas. parfait... les affaires vont commencer.

- Messire Calicot... je pensais pas vous voir arriver aussi.. tot... regard amusé et moqueur envers le quasi unijambiste, alors qu'il frotte sur sa manche une pomme flettrie attrapée au vol au bord d'une table. Nous allons pouvoir parler affaires... Regard en biais : tiens il est là lui? Faudra qu'il arrive à lui refiler avec le reste de la marchandise. Il va pas garder ce lourdeau sur les bras...
Zalina
[Dans la clairière – fin d’un petit jeu]

Dents pointus qui ricanne.
Encore un qui la prend pour une gamine sans cervelle incapable de se défendre et qu’ils vont étendre en deux temps trois mouvements. Ils rigolent tous les premières secondes.
Une fille, sans armure, et avec une épée. Pas bien haute en plus. Ils prennent tous çà pour une blague des copains.
Sauf que la Peste n’est plus une gamine et qu’elle sait jouer avec le cure dent offert à la cérémonie d’intronisation. C’est un Taureau Furieux qui lui a enseigné. Elle en a garder cette habitude de foncer droit devant et de taper tout ce qui passe à proximité. Quoi que cette dernière partie, c’est plus du Destructeur qu’elle la tient.

Zalina le laisse rire, tant qu’il le peut encore, et l’initiative de l’attaque. A croire qu’elle commence à devenir sage et ne plus foncer tant que çà tête baissée.
Au métal qui brille, la Peste répond par un nouveau sourire malicieux. La danse va enfin commencer. Mais on se dépêche un peu, elle a un autre rendez vous après le bal et n’a pas envie de se faire attendre.
Une entaille légère à la hanche. Elle ne s’est pas déplacée assez vite. La danse est entamée, on rentre dans le vif du sujet.
La blessure ? Pas grave. Une de plus, une de moins. Et il ne l’a toujours pas tuée. Ca non plus pas grave cela dit. En d’autres circonstances, elle aurait déjà foncée sur la lame adverse pour en finir. Mais là, il faut d’abord ramener la Licorne d’Or en sécurité avant de se faire tuer.
Les deux lames qui se retrouvent plus loin, çà, çà l’embête d’avantage et rend son regard un peu plus noir lorsqu’elle lève les yeux sur son cavalier. Pas spécialement parce qu’elle se retrouve avec moins de défense. Non. Ces deux lames sont bien trop précieuses pour qu’elle les utilise en combat réel. Mais les laisser loin d’elle, çà elle n’aime pas.
Ses poings se serrent sur la garde de son épée. Cette fois, on ne joue plus.

Zalina entre dans la danse et suit les passes de son cavalier du moment.
Passes, prise de fer… et une nouvelle tache rouge. Une de plus au palmarès. Encore un peu et elle pourra presque rivaliser avec Bralic. Tout juste une légère grimace sous la morsure de la lame.
La Peste n’y jeta qu’à peine un regard.
Son sang qui coule, elle l’a déjà vu. La mort qui approche, elle l’a déjà vu aussi. Sa mort qui la frôle, déjà sentit aussi. Pas assez près, pas assez souvent pour l’attraper. Mais çà viendra, il n’y a qu’à attendre. Cela ne lui fait plus ni chaud ni froid.

Encore un rire. Encore un qui s’imagine qu’elle tremble devant lui. Alors qu’elle ne tremble que de perdre son Maistre, redevenu allié quelques minutes plus tôt.
S’il veut la tuer, qu’il la tue, ou essaie, et on n’en parle plus. La mort est toujours mieux que de rester en vie sans plus personne. Ils l’attendent déjà tous de l’autre coté, alors vas y, au lieu de ricaner comme un abruti.
Mais ce n’est pas le métal qu’elle sent. Juste de nouveau ce mal de crâne qui précède le trou noir.

La lumière revient doucement, toujours accompagnée d’une migraine de tous les diables. Mais là, la Peste n’a aucun souvenir d’une soirée à se réchauffer avec quelques bonnes bouteilles malencontreusement échouées dans les catacombes avec elle.
Quelques clignements des paupières.
C’est une foret qui l’entoure.
Se souvenir des évènements précédents… Un retour à la maison, enfin celle de Guillaume, parce qu’elle, elle n’a pas de maison… une discussion… des bras réconfortants autour d’elle… Et l’attaque.
Et la situation actuelle ? Des corps un peu partout, et elle, plantée par les épaules à un arbre avec une cervelle en bouillie et quelques plaies supplémentaires.
Bon, d’abord descendre de son perchoir.

Zalina attrapa l’une des dagues et tira pour la dégager du bois. A force de l’asticoter de droite à gauche, de haut en bas, la lame se libéra. L’épaule droite avec. Idem pour la seconde.
La Peste tomba au sol. Les jambes engourdies et la cuisse ensanglantée ne la soutirent pas. C’est le postérieur qui arrêta sa chute.
Quelques insultes et la Gamine tenta de se remettre debout. La hanche çà va. La cuisse un peu moins. Mais pas le temps de s’arrêter pour se faire dorloter par un médicastre. De toute façon, il n’y en avait pas dans le coin. Elle arracha le bas de sa chemise déjà trouée et banda la cuisse en sang.
L’épée reprit sa place dans son fourreau toujours sur son dos. Les dagues… ceinture inutilisable. Elle les gardera à la main. Il fallait retrouver le Maistre ! Quitte à se que ce soit en sautant à cloche pied.
Coup d’œil à Totox en passant près de lui. Il respire encore, mais est belle et bien inconscient. Elle partira seule sur le chemin que Guillaume, sous bonne escorte, a emprunté de force.
Guillaume_de_Jeneffe
C'est elle qui semble avoir pris le pouvoir dans leur échange interdit que la morale, la fidélité, l'idéal d'un chevalier réprouverait. Mais alors que seul Guillaume vit encore sous le toit – ou ce qui en tient lieu dans le cas présent – rien d'autre ne compte que la survie. Qu'importe ce que plus tard certains diront s'il en échappe, le gamin des rues aura alors disparu sous le vernis du chevalier de France. Qui pourra reprendre le cours normal de ses activités.

Cependant, présentement, s'il ne réagit pas rapidement, il sera devenu entre ses mains ce jouet qu'il avait projeté de faire d'elle. Lui donner ce qu'il peut, et elle serait certainement comblée, ayant ajouté un comte à la liste, qui doit être bien longue, des hommes qu'elle a connu, bibliquement aurait-on dit avant la réforme aristotélicienne. Lui donner ce qu'il peut et il ne l'intéresserait plus. Ne lui en donner qu'une partie, et jouer le jeu de la carotte et de l'âne, c'est ce qu'il faisait depuis le début. Et on ne peut pas dire que c'était un réel succès.

Inutile de prolonger ce tête-à-tête si ce n'est que pour obtenir ce que tant d'autres lui ont offert, en des lieux, temps ou circonstances bien différents. S'il l'avait voulu, il l'aurait possédée, elle aussi. Mais il n'en aurait rien retiré. Et, ici, le plaisir lui importait moins que la survie, bien moins.

Se dégager doucement de ce baiser bien plus long que les précédents.


- Belle... enfant... Je ne peux... je le sais... vous donner ce que vous... enviez. Trop blessé... trop fatigué... trop froid...

Mais tout de même venir orner cette poitrine de deux offrandes langoureuses, prolongées, appuyées.

« Mais... ailleurs... oui... je le ferai... je vous offrirai tout... Ce que vous me... demandez... ce dont vous rêvez... plus encore... »

Et, comme pour sceller ce pacte, un nouveau baiser vient cueillir le cou d'un blanc nacré qu'hélas, ou heureusement, il ne distingue qu'à peine.

Puis, doucement, mais est-on vraiment capable de douceur quand votre corps est épuisé et votre vigueur appelée avec tant de force, il pose ses mains sur les épaules dénudées, tremble un instant à ce contact délicieux, et s'éloigne d'elle pour mieux se trouver le dos collé au sol.


« Je suis... désolé... je ne veux vous décevoir... Et vous offrir maintenant ce que vous... voulez ne fera que... vous décevoir... Mais ailleurs... ou plus en forme... vous ne le regretterez pas... Ma parole vous est donnée... »

Voila, tout est joué. C'est elle qui a les cartes en main. Le risque est pris. Soit elle se lasse et elle l'abandonne, soit elle est curieuse et lui offrira une porte de sortie... Au pire, il pourra toujours provoquer le Germain sur le sujet.

Mais, pour le moment, le Flamand reprend son souffle, son calme et tente de retrouver un peu d'énergie... dans son propre silence.

_________________
Le Calicot
-Oui et bien, parlons affaires! Je suis pressé!
Clac.
Clac.
Clac.
Il fait trois pas et regarde le gros sentant la vinasse à plein nez.

- Il est à vendre lui?
Le nez se plisse, renifle dédaigneusement.
Clac.
Clac.
Clac.
Un petit tour, bien assez long et claque sur le sol poussiéreux, la canne en bois.

- Hum...on peut faire quoi de ça? demande-t-il en caressant sa barbe bouclée de ses longs doigts maigres.
- Il est pas à vendre...
- Il rapporterait pas beaucoup de toute façon.
Clac.
Clac.
Clac.
Clac!
Grands coups de cannes dans les tibias du Kadoc qui se trouve au milieu de son passage.

- On se met pas impunément au milieu du passage du Calicot sans en subir les conséquences. Bouge donc!
Clac!
Konrad
Mais il se croit chez lui, ma parole! Alors que cette baraque, lui, le Konrad, il l'avait acquise à la sueur de...rien en fait. Même pas eu besoin de se creuser. Mais bon, un truc pourrave comme ça, il allait pas y rester, surtout qu'c'était un peu juste pas loin de la piaule du nobliau. Et niveau idée stupide pour sa propre survie, ça dépassait de loin celle de "chiche de traverser la Bretagne seul avec une bannière Vive la Bretagne française". Il la lui aurait bien revendue, s'il faisait pas si pourri dans ce foutu pays de misère. En plus de la neige, il gèle à pierre fendre, et les paysages sont aussi plats qu'une sole. Dire que lui il avait vu les montagnes de Bavière avant de tailler la zone, de quoi vous foutre le bourdon grave.

En fait bon, une chose en ayant entrainé une autre, dans ce cas, la "chose" en question, c'était une main... tranchée... yen avait qui lui en avaient voulu, mais 'l'avait qu'à pas le renverser l'autre espèce de... cureton..., il avait du filer, mais jamais loin de ses montagnes. Le Tessin, la Suisse, le Jura aussi, jamais sans mes montagnes. Il lui avait fallu trouver un sacré intérêt à aller respirer l'air de la mer flamande. Mais bon, le gars qui l'avait choppé, à ce niveau-là, on ne dit plus accoster, dans cette taverne miteuse, il avait des arguments de poids. De une, une poigne qui vous broie l'épaule mieux qu'une demi-douzaine de taureaux au galop. De deux, une bourse dont la grande soeur devait pas trop tarder si tout se passait comme prévu. De trois, les fringues mal cachées du gars en question. Un serviteur, ptèt même un chambellan. Habitué des coups en douce, mais qui était pas le dernier des jobards. Et de quatre, la sensation qu'il finirait pas vivant en répondant non à cette "offre". C'est que l'autre barbu, là, dans la cabane, c'était pas le dernier des jean-foutre. Un comte, et pas de ceux en dentelles. Chevalier, même, et il l'avait vu se battre. Et c'était clair, pas un des derniers. Yavait eu mieux, en tous cas aux yeux du Germain, mais le Flamand c'était un beau morceau.

Et c'est pour ce morceau qu'il avait fait la route vers l'ouest. A traverser des pays inconnus, à rosser des gars qui berdellaient un baragouin incompréhensible, et à réfléchir à un moyen de "doubler la mise". Moyen qui s'était vite découvert, sous la forme d'un pauvre tocard, seul sur sa charriotte au beau milieu de nulle part. Bon, c'était pas nulle part, c'était près d'une rivière, dans une vallée, yavait un donjon pas loin mais les cadors du lieux devaient pas être là, entre deux terres qui se haïssaient, bref, l'endroit idéal pour faire son cou en douce, sauter une rivière et se retrouver en sûreté, sous une autre juridiction. Et avant qu'les sergents d'l'un osent entrer dans l'autre, on serait déjà à Dublin à écluser des bières noires et plattes. Et ni d'une ni d'deux, le gars s'était retrouver à bailler aux corneilles avec sa panse, ouverte en deux. Mais bon, c'était bien joli tout ça, mais il fallait transformer tout ça, parce que si rien ne se crée, fallait bien qu'on y gagne un ptit kekchose.

Et, vu le temps passé à traîner dans le coin, il avait eu le temps de localiser le "partenaire économique" idoine. D'aucuns le disaient Spinoziste, d'autres Lombards, certains encore né à Oran d'une mère artiste et d'un père gens d'armes, il avait pas l'air de se soucier de moralité. Loin de là. Mais il avait une réputation de sérieux, ce qu'on peut, qu'on doit traduire, par "il s'est jamais fait choppé ou alors il leur a bien graissé la patte".

Et le Calicot, c'était son blaze, se trouvait maintenant là devant lui. Comme en terrain conquis. Et pas avec cette fausse contenance de ceux qui font dans leurs chausses, non, avec celle de ceux qui savent ce qu'ils font. Et qui en venait au fait, tant mieux, au final, on était pas là pour autre chose.


- Ouaip, parlons. J'ai trouvé, on notera ces sous-entendus d'une finesse à toute épreuve, pas mal de trucs sur la route. Pourpoints, armes, plantes, et tout. On m'a dit que ça vous intéresse, d'habitude. J'vous en d'mande autant, et de lui tendre un papier avec un beau chiffre bien rond, pas question d'laisser les imbéciles qui lui servent de muscles connaître l'envie d'le percer, je crois que c'est pas du vol, quelle ironie mes amis. Ca vous convient?

Et de conclure la discussion, brève et précise, comme souvent dans ce cas avec lui, par une bonne bière dans le fond de la gorge. Ca a beau être un pays de mouise, mazette leur bière c'est pas de la piquette.
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