Isleen
[ Tout le monde
Répète encore que les femmes préfèrent les blonds
Qu'elles fondent
Pour un décoloré en moins d'une seconde
J'ai l'impression qu'elles confondent
Et Christophe Colomb, à moins qu'on le tonde
C'est quand même bien un brun
Les bruns comptent pas pour du raisin.*]
Aucune envie de quitter Bazas, aucune envie de lever le camp, de courir après un homme et son armée de soit disant brigands, pour le bon plaisir du Roy, pour un différent, un conflit. Si avant ces derniers jours la rouquine commençait à avoir mare de cette inaction certaine, là elle na plus aucune envie de bouger ses fesses de Bazas. Se battre à la limite mais que les combats viennent jusquà elle ou quils naient jamais lieu, voilà létat desprit dans lequel, elle termine son tour de garde, passant le flambeau à la relève, tandis que la nuit tombe à peine. Elle en a mare, mais elle fait sa part des corvées, sa part de travail dans cette foutue armée.
Ce qui a changé depuis son implication ? Le temps écoulé, trop de temps au final, trop dinaction, trop longtemps les uns sur les autres au campement, et malgré les quelques efforts dEnzo, pour lui permettre une certaine liberté, un manque criant de celle ci. Sans compter, les rencontres des derniers jours, intéressantes, surprenantes, peut être parce que nouvelles aussi. Masculines évidemment. Que voulez vous on ne se refait pas, la rouquine a toujours été plus attirée par lunivers masculin que les flonflons féminins, cela a toujours été ainsi en Irlande, et cela le reste en ce Royaume. Sentendre avec ses semblables nest pas toujours chose aisée. On ne refera pas lanalyse freudienne du pourquoi du comment dans le détail, mais le résumé tiens en quelques mots : une mère morte, une "marâtre" en remplacement, une sur surprotégée, un père franchement pas aimant, et un autre de substitution- mentor- ami- confident.
Un sourire nostalgique et triste sesquisse, au souvenir de ce dernier, alors quelle entre dans sa tente, y récupère sa besace, son nécessaire vital sans lequel elle ne se déplace jamais, limportance dune vie dans un petit sac, pratique lorsquil faut partir en vitesse, mais rien de bien folichon dedans : une bourse, son journal, plume, encre, velins, couteau et bois à sculpter, un paquet de lettres, une dague supplémentaire, quelques crochets. Elle en ressort, quelques instants après, la nuit sest avancée, lastre lunaire joue à dissimuler sa face derrière les nuages, lirlandaise devrait aller manger avec les hommes, puis prendre du repos pour les combats qui auront bientôt lieu, mais voilà non, ses envies du moment sont toutes autres, et lorsquelle sy laisse aller, envoyant au loin la raison, Isleen est tout autre, une ombre dans la nuit, glissant sans bruit, un feu follet impalpable, aux doigts agiles ségarant de ci de là dans vos vies pas si secrètes pour qui sait chercher, trouver et prendre. Dans ces moments là, tout nest que frisson, exaltation, liberté, aucune entrave, aucune raison pour vous murmurer "tu ne devrais pas", labandon total à ses désirs, le plaisir. Cest vers là que vont ses envies, le moment est idéal, la nuit tous les chats sont gris, et les rouquines aussi.
Isleen quitte donc le camp prenant la direction de la ville, les mains frémissantes danticipation, elle sait dans quel quartier aller, elle a apprit à connaître quelques recoins intéressants de cette ville, et son esprit ségare, erre sur les souvenirs des derniers jours, des dernières personnes croisées : Raphale, ce douanier sympathique, avec lequel étonnement elle sentend bien, avec qui elle compte bien prendre un verre voir plusieurs avant de partir, sil savait ce quelle sapprête à faire, pas certain quil lapprécie encore, dautres intéressants aussi et puis lui, le marin, lirlandais, son compatriote, ce brun totalement insaisissable quelle croise très loin de leur île commune, ce brun dont elle na rien dit à Gabrielle, à Enzo, tout juste savent-ils quil est marin en la voyant apprendre à faire des nuds. Elle ne la pas vu souvent, mais il a réussi a réveillé un intérêt, une curiosité chez elle, elle qui dhabitude néprouve quun simple intérêt poli pour les autres, voir aucun. Il réussi à lintriguer, elle qui a pourtant lhabitude de cerner rapidement, dans les grandes lignes, une personne, dadapter si elle le veut son comportement à celle ci, là elle reste circonspecte, il lui reste indiscernable, caché derrière une folie apparente, si bien quelle ne sait trop comment réagir, comment se comporter lorsquil passe de lexubérance au calme. Il lintrigue, linquiète aussi de ne pas arriver à le déchiffrer, cela loblige à reculer chaque fois quil se met à avancer vers elle, à lenvoyer balader, à le repousser lorsquil sapproche et la touche, à tenter de léviter alors quavec une assurance et un aplomb comme elle na encore jamais vu, il semble résolu, à ce quelle lui tombe dans les bras, quelle soit sienne. Cest rapide, trop, folie, exubérance, simplicité, complexité, Isleen se sent perdue avec lui, il lintrigue et leffraie, ses propres réactions sont surement un rien disproportionnées, instinctives, mais elle se protège du danger quil représente pour elle, car il en représente un, elle le sent, même si elle ne sait encore totalement lequel.
Elle a utilisé largument qui semble lavoir arrêté dans son élan, mettant de la distance entre eux : "tes pas si mal, mais je préfère les blonds". Peut être cela a-t-il fonctionné, toujours est-il quelle ne la pas vu depuis quelques jours, pas quelle sinquiète, elle ne le connaît pas assez pour cela, mais il ne lui a pourtant pas sembler être du genre à renoncer si rapidement, plutôt du genre à vouloir lui faire aimer les bruns. Mais bon, à chaque fois quil sétait sagi dune relation autre quamicale avec un homme, elle sétait plantée magistralement dans ses interprétations des réactions masculines, alors une fois de plus ne serait pas étonnant. Toujours est-il, quelle arrive en ville, et prend la direction du quartier Eoline, au nord, non loin du bois, un fourmillement de plus en plus important dans les mains, un petit tour histoire de les calmer, puis deux trois verres en taverne avant le départ, le brun réapparaitra peut être un de ces jours, lair de rien, avec son charmant sourire et la ferme intention de lui faire comprendre que les bruns ça ne comptent pas pour du raisin...ou pas.
*Adaptation de Les brunes comptent pas pour des prunes - Lio
Répète encore que les femmes préfèrent les blonds
Qu'elles fondent
Pour un décoloré en moins d'une seconde
J'ai l'impression qu'elles confondent
Et Christophe Colomb, à moins qu'on le tonde
C'est quand même bien un brun
Les bruns comptent pas pour du raisin.*]
Aucune envie de quitter Bazas, aucune envie de lever le camp, de courir après un homme et son armée de soit disant brigands, pour le bon plaisir du Roy, pour un différent, un conflit. Si avant ces derniers jours la rouquine commençait à avoir mare de cette inaction certaine, là elle na plus aucune envie de bouger ses fesses de Bazas. Se battre à la limite mais que les combats viennent jusquà elle ou quils naient jamais lieu, voilà létat desprit dans lequel, elle termine son tour de garde, passant le flambeau à la relève, tandis que la nuit tombe à peine. Elle en a mare, mais elle fait sa part des corvées, sa part de travail dans cette foutue armée.
Ce qui a changé depuis son implication ? Le temps écoulé, trop de temps au final, trop dinaction, trop longtemps les uns sur les autres au campement, et malgré les quelques efforts dEnzo, pour lui permettre une certaine liberté, un manque criant de celle ci. Sans compter, les rencontres des derniers jours, intéressantes, surprenantes, peut être parce que nouvelles aussi. Masculines évidemment. Que voulez vous on ne se refait pas, la rouquine a toujours été plus attirée par lunivers masculin que les flonflons féminins, cela a toujours été ainsi en Irlande, et cela le reste en ce Royaume. Sentendre avec ses semblables nest pas toujours chose aisée. On ne refera pas lanalyse freudienne du pourquoi du comment dans le détail, mais le résumé tiens en quelques mots : une mère morte, une "marâtre" en remplacement, une sur surprotégée, un père franchement pas aimant, et un autre de substitution- mentor- ami- confident.
Un sourire nostalgique et triste sesquisse, au souvenir de ce dernier, alors quelle entre dans sa tente, y récupère sa besace, son nécessaire vital sans lequel elle ne se déplace jamais, limportance dune vie dans un petit sac, pratique lorsquil faut partir en vitesse, mais rien de bien folichon dedans : une bourse, son journal, plume, encre, velins, couteau et bois à sculpter, un paquet de lettres, une dague supplémentaire, quelques crochets. Elle en ressort, quelques instants après, la nuit sest avancée, lastre lunaire joue à dissimuler sa face derrière les nuages, lirlandaise devrait aller manger avec les hommes, puis prendre du repos pour les combats qui auront bientôt lieu, mais voilà non, ses envies du moment sont toutes autres, et lorsquelle sy laisse aller, envoyant au loin la raison, Isleen est tout autre, une ombre dans la nuit, glissant sans bruit, un feu follet impalpable, aux doigts agiles ségarant de ci de là dans vos vies pas si secrètes pour qui sait chercher, trouver et prendre. Dans ces moments là, tout nest que frisson, exaltation, liberté, aucune entrave, aucune raison pour vous murmurer "tu ne devrais pas", labandon total à ses désirs, le plaisir. Cest vers là que vont ses envies, le moment est idéal, la nuit tous les chats sont gris, et les rouquines aussi.
Isleen quitte donc le camp prenant la direction de la ville, les mains frémissantes danticipation, elle sait dans quel quartier aller, elle a apprit à connaître quelques recoins intéressants de cette ville, et son esprit ségare, erre sur les souvenirs des derniers jours, des dernières personnes croisées : Raphale, ce douanier sympathique, avec lequel étonnement elle sentend bien, avec qui elle compte bien prendre un verre voir plusieurs avant de partir, sil savait ce quelle sapprête à faire, pas certain quil lapprécie encore, dautres intéressants aussi et puis lui, le marin, lirlandais, son compatriote, ce brun totalement insaisissable quelle croise très loin de leur île commune, ce brun dont elle na rien dit à Gabrielle, à Enzo, tout juste savent-ils quil est marin en la voyant apprendre à faire des nuds. Elle ne la pas vu souvent, mais il a réussi a réveillé un intérêt, une curiosité chez elle, elle qui dhabitude néprouve quun simple intérêt poli pour les autres, voir aucun. Il réussi à lintriguer, elle qui a pourtant lhabitude de cerner rapidement, dans les grandes lignes, une personne, dadapter si elle le veut son comportement à celle ci, là elle reste circonspecte, il lui reste indiscernable, caché derrière une folie apparente, si bien quelle ne sait trop comment réagir, comment se comporter lorsquil passe de lexubérance au calme. Il lintrigue, linquiète aussi de ne pas arriver à le déchiffrer, cela loblige à reculer chaque fois quil se met à avancer vers elle, à lenvoyer balader, à le repousser lorsquil sapproche et la touche, à tenter de léviter alors quavec une assurance et un aplomb comme elle na encore jamais vu, il semble résolu, à ce quelle lui tombe dans les bras, quelle soit sienne. Cest rapide, trop, folie, exubérance, simplicité, complexité, Isleen se sent perdue avec lui, il lintrigue et leffraie, ses propres réactions sont surement un rien disproportionnées, instinctives, mais elle se protège du danger quil représente pour elle, car il en représente un, elle le sent, même si elle ne sait encore totalement lequel.
Elle a utilisé largument qui semble lavoir arrêté dans son élan, mettant de la distance entre eux : "tes pas si mal, mais je préfère les blonds". Peut être cela a-t-il fonctionné, toujours est-il quelle ne la pas vu depuis quelques jours, pas quelle sinquiète, elle ne le connaît pas assez pour cela, mais il ne lui a pourtant pas sembler être du genre à renoncer si rapidement, plutôt du genre à vouloir lui faire aimer les bruns. Mais bon, à chaque fois quil sétait sagi dune relation autre quamicale avec un homme, elle sétait plantée magistralement dans ses interprétations des réactions masculines, alors une fois de plus ne serait pas étonnant. Toujours est-il, quelle arrive en ville, et prend la direction du quartier Eoline, au nord, non loin du bois, un fourmillement de plus en plus important dans les mains, un petit tour histoire de les calmer, puis deux trois verres en taverne avant le départ, le brun réapparaitra peut être un de ces jours, lair de rien, avec son charmant sourire et la ferme intention de lui faire comprendre que les bruns ça ne comptent pas pour du raisin...ou pas.
*Adaptation de Les brunes comptent pas pour des prunes - Lio