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La chasse à la Baraka

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Début de la nuit...


Elle trône dans la nuit, majestueuse, dardant de ses rayons les paysages divers du Royaume.
Donnant à l'occasion une touche glauque aux ruelles de la Cour, sombres bâtisses construites à la va-vite, chaque bicoque grignotant de l'espace à sa voisine.
Les toitures se chevauchent, ne laissant que des délimitations floues, terrains de jeux favoris des chats et des amoureux des hauteurs.

Elle les couve du regard, ses âmes damnées, celles qui sont condamnées à la rejoindre, tôt ou tard.
Les aime, et les accueillera, tous autant qu'ils sont, voleurs, violeurs, menteurs, avares, miséreux, nobles véreux, magistrats corrompus, et tant d'autres...

Pour l'heure, ses rayons caressent de leurs doigts d'argent une frêle silhouette qui s'avance dans les ruelles de la Cour.
Ce que le commun des mortels pense, c'est que les Ténèbres abritent les croque-mitaines en tout genre. Ce qu'ils oublient, c'est qu'ils repèrent leurs proies lorsqu'elles évoluent à la Lumière, pour les entraîner dans un coin plus tranquille ensuite.
Mais les innocents peuvent se réfugier dans la Nuit, maternelle, qui saura les soustraire à la vue et à la convoitise de ces rapaces.

En voici une, vierge de toute morale et de toute souillure, si ce n'est celle laissée par la guerre.
Combien fois la Lune l'a-t-elle bercée de sa lueur ?
Elle sait que cette enfant est sienne, sitôt qu'elle s'est éveillée à ce monde.
Elle sait que seules les ténèbres l'ont préservée de la marque de la vicissitude.
Elle sait que cette gamine ne reste dans l'enfance uniquement pour mieux se voiler la face, pour préserver cette apparence.

Plus loin, sa lumière englobe un jeune homme, lui aussi promis à son Royaume.
Bien plus combatif, plus agressif.

Les deux sont là pour la même raison, se rejoignent, repartiront...

La Lune se pare d'une robe pourpre, prête à assister au ballet macabre réunissant des acteurs qui la rejoindront tôt ou tard.
Pour certains, cela pourrait bien être avant l'aube.

La nuit sera longue.
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[Entrée est de la Cour des Miracles]

Un vivant suivait le chemin éclairé par l'astre nocturne, le guidant vers un nouvel événement de sa vie, le rapprochant d'avantage de la chaleur des flammes de l'Enfer Lunaire dont la lueur sera cette lumière blanche qui apparaitra lors de son dernier souffle.

Le mortel était un jeune homme qui avait plus d'une fois contemplé la mort présente dans les cadavres plus ou moins ensanglantés. Peut être est-ce parce qu'il n'a pas tremblé en voyant le regard de ceux qui ne sont plus en ce monde, peut être est-ce parce qu'il ne craint pas de trépasser que la Mort elle même avait demander à son symbole argenté de lui montrer la route vers ce qui pourrait être sa fin ? Le brigand s'en moquait : On mourra tous un jour ou l'autre, ce qui importe, c'est comment cela arrivera.

Grâce à la lumière contrastant avec le noir qui l'entourait, on pouvait voir l'allure de vagabond de Chaos. Ses vêtements étaient sales et troués au niveau de la cuisse et des côtes, laissant voir des bandages qui recouvraient de sévères blessures.

Les cheveux mi longs, bruns et sales du jeune homme flottaient dans le vent frais de la nuit. Le voyage avait été long, une goutte de sueur commençait à faire son chemin le long de la cicatrice qui barre sa joue gauche. Encore une fois, car il le faisait très souvent, il leva sa main gauche devant ses yeux et observait le bandage qui camouflait son annulaire qui avait été amputé d'une partie. En regardant cette blessure, le brigand fronçait les sourcils, serrait les dents et repensait à son ex-femme, puis fulminait à l'idée de la revoir et de l'étrangler de à mains nus, tendant l'oreille pour entendre ses paroles qui réclamaient pitié, ou bien ses cris étouffaient d'au secours.

Les murs qui séparaient la nature sauvage et indomptée de la nature parisienne et folle étaient enfin en vu. Chaos pressa le pas pour enfin retrouver la jeune femme qu'il allait falloir chercher. Ils s'étaient mis d'accord pour se retrouver à l'entrée est de la ville, mais pas sur un point précis.

Le brigand était maintenant à quelques mètres de la sortie, il regardait autour de lui pour repérer les lieux. Aucune Châtaigne n'était en vu. Peut être était-elle entrain de l'observer à partir d'une ruelle, cachée dans l'ombre ? Il ne valait mieux pas pour elle, le jeune homme n'avait pas la patience dans la liste de ses vertus. Il prit donc une profonde inspiration, rependant aux rumeurs sur cet endroit qui disaient que la nuit, tous les fous sanguinaires sortaient de leurs cachettes, et se retourna vers la première silhouette qu'il trouva, avant de crier d'une voix autoritaire :


Hey ! Toi là !
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Pas loin du même endroit, entrée est, donc.

Cour des Miracles, avec ses mendiants, ses miséreux.

C'est avec un regard de sympathie que la jeune fille parcourt les ruelles. La mendicité, le vagabondage, elle connaît, oui.
La famine et la malnutrition aussi. Croyez qu'elle a oublié de grandir en le faisant exprès ?
Bien sûr, elle n'a pas connu ces rues, se contentant des chemins de traverse dans le Royaume, grappillant des fruits dès que possible, entre autres.
Pour ça qu'elle peut plus les voir en peinture, d'ailleurs.

Eilith secoue la tête, et continue d'avancer. C'est pas que, mais elle a un pendu à retrouver, hein. Paraît qu'on peut avoir une veine de pendu. Même que d'autres bouts de pendus peuvent porter chance. Et quoi de mieux que la Cour des Miracles pour en dégotter ?
Elle s'est précipitée dès que possible sur les routes, prévenant son amie au passage, pour pas qu'on s'inquiète de son absence.

La Châtaigne a aussi prévu de pas se balader seule. Pas folle la guêpe, on va pas dans la Cour toute seule sans protection.
A deux, c'est bien mieux.
Surtout quand le deuxième larron est du genre à taper d'abord, pour se défouler, et discuter ensuite.

Oui, mais... elle s'est paumée, encore une fois.
Autant quand elle a une carte à disposition, ça va, la jouvencelle se repère, mais sans rien... et puis ces rues qui se ressemblent toutes... Droite, gauche, gauche, droite ? Raaaah, mais c'est pas possible, ça..

Ah ? Quelqu'un l'interpelle. La jeune fille se crispe. Voilà, ça y est, elle s'est faite repérée, et s'ils sont plusieurs, elle est mal.
Eilith se retourne lentement.. et reconnaît son sauveur!
...
Bon, d'accord, son partenaire de chasse.


Ah, ben heureusement qu'on s'était donné rendez-vous par là, hein, sinon on aurait pu chercher longtemps, et tout.
Bon, et maintenant, par où qu'on commence à chercher ?
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Le brigand s'attendait à ce que le gueux devant lui se retourne, l'air agacé, regarde de haut en bas celui qui lui gueule dessus, avant de cracher un mollard rouge sang, vert morve et noir charbon, s'éclaircissant ainsi la voix, avant de maugréer "Qu'est c'tu m'veux ?!". Mais non, la voix qui lui répondit était féminine. D'abord surpris de voir une femme à cette heure ci, en ces lieux, seule et qui se dirigeait vers lui, Chaos serra ses poings, prêt à frapper avant de converser avec l'inconnue. Mais quand elle fut plus près, que la lumière argentée éclairait son visage aux yeux du jeune homme, il reconnut la personne qui était bientôt en face de lui. C'était pas n'importe qui, c'était la femme qu'il était venu chercher. Ah pas de doute, c'était bien elle, à peine ils se retrouvaient, déjà elle parlait de ce qui se serait passé si ils ne s'était pas vus. Un vrai moulin à vent pour le brigand qui la regardait, le visage inexpressif, la bouche fermée, attendant de pouvoir en placé une.

Quand Eillith lui demanda par où ils commenceraient leur recherche de proie, il leva son regard du visage de la Châtaigne, et regarda autour d'eux. Il observa ainsi les alentours pendant une interminable minute, à l'écoute du moindre de bruit de pas qui aurait trahi un courageux et imprudent parisien, au moindre rayon de lune qu'auraient envoyé les morts pour désigner un vivant qui avaient pour destinée de les rejoindre. Mais non. Rien. A croire que les meurtriers dans les ruelles étaient timides ou peureux.

Le regard de Chaos se reposa sur sa partenaire pour cette aventure


On cherche une arme... Pour moi, dit il en rejetant sa cape en arrière pour qu'elle voit qu'aucune arme n'était cachée. Le brigand avait perdu son épée contre l'officier allemand, et la dague de son défunt père en la plantant -ironie du sort- dans la jambe de l'ancienne compagne du blondinet, donc la belle-mère du jeune homme qui n'a jamais eu le sens de la famille.

N'attendant pas de réaction de la part de la petite femme, Chaos la contourna et commença à marcher d'un pas bruyant à cause de ses bottes qui claquaient sur les pavés humides, trop fier pour s'abaisser à demander à qui que se soit une dague.
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Sur les toits

Le quartier est petit, quelques rues malfamées, difficilement distinguables, quelques impasses à éviter, son lot de tavernes enfumées et bruyantes. Entre rires gras, jurons proclamés et parfois le corps d'un homme qui prend la porte sans toucher la terre. Pour finir sa nuit dans le ruisseau d'eau sale. Des rixes, des filatures, des informations qu'on se revend sous le manteau, le tire laine souriant et discret, le malfrat, l'assassin en cavale, le traitre venu se faire oublier quelques mois..Peuple hétéroclite que celui là, l'artisan débutant, le vagabond, le mendiant, le blessé de guerre, ancien soldat que l'âge a rendu inutile, l'artiste raté et surtout le pauvre y a sa place, celui qui voudrait aller vivre ailleurs mais que la misère condamne à ces ruelles. Qui n'arrive pas à se sortir de sa condition. Il habite en général les maisons dont les volets se ferment avec le tomber du jour. Laissant à la nuit, les cris, les rapières, ayant barricadé sa porte sur la menace de la nuit. Celle qui grouille au pas des logis...Celui qui vit dans la terreur de son chez soi, le mal être collé aux chausses rapiécées...


Et les gitans. Bigarrés, fils du vent, nomades, peuple fermé ne se mélant guère aux autres. Un mode de vie, des croyances...
Ce soir là comme à l'accoutumée quand elle traine ses pieds par ici, Humana a choisi ce toit escarpé.. Une vue plongeante sur la Cour et plus loin sur son campement, son feu, la silhouette rétrécie de ses roulottes.
Observant les allées venues des badauds en faisant l'inventaire de ses rafles du jour...Ecus volés en quelques croisements astucieux ou encore gagnés en dansant pour l'avide de spectacle exotique. Ils seront mis en collectivité...

Elle sait tous les visages, les heures de passage, des anonymes connus, locataires du lieux.
C'est pour cette raison que son interêt indolent s'éveille à cette scène nouvelle, insolite pour le moment de la journée... Elle se redresse abandonnant sa pose avachie, en plein bain de Lune, les yeux plissés du fauve ayant repéré une proie, vers le contrebas, fondue dans l'obscurité...
Du nouveau...Aux aguêts la tzigane, un sourire d'un blanc carnassier, éclaire le visage buriné d'une vie au grand air. Elle se laisse glisser sur le pentu, accoutumée à l'exercice, les vêtements fluides n'entravant pas le geste, la corne de ses pieds ne craignant plus le caillou, la terre et la tuile brisée.

Interessant...

Silencieuse, la filature est entamée, ombre parmi les ombres, à peine un mouvement souple, Humana comme tous les siens sait se fondre avec le félin de rigueur...
La Lune est pleine ce soir, habillée par pudeur de quelques voiles gris et noirs, coquette lumineuse, complice...
Voir où ils vont, ce qu'ils veulent, tout se paie, se monnaie et se vend à la Cour...Ensuite elle regagnera le campement ou ira dormir entre les gargouilles de Notre Dame, on y fait belle recette au matin...
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Depuis quand il faut une arme pour trouver un pendu ?
La jeune fille fronce les sourcils, pas sûre d'avoir tout suivi, là. Bah, tant pis, trouvons-lui une arme.

Par contre, il est plutôt bruyant, le Chaos. La discrétion et lui ça semble faire deux. Et juste avant, il scrutait la rue... Faudrait peut-être qu'elle pense à lui dire de faire l'inverse, en fait...
Mais son instinct de survie fonctionne encore, il semblerait. Elle ne dira rien là-dessus.


Ben en même temps, pour pendre quelqu'un, vaudrait mieux une corde qu'une épée, hein. Et puis si tu te promènes avec une épée, tu risques plus d'attirer les gens qu'autre chose.
Une lame, c'est cher.


C'est bien pour ça qu'elle planque la sienne et a sorti la paire de tenailles fétiche, d'ailleurs.
Outil bien plus commun, mais qui fait mal quand on tape avec.
C'est l'essentiel.

L'adolescente jette un regard vers l'astre lunaire, pensant à ses amis qu'elle a quitté sans un mot, ou presque. Elle les connaît, ils auraient voulu l'en empêcher. Mais ses réserves de chance vont bien finir par s'épuiser un jour, hein.
Elle suit des prunelles la danse du disque d’argent avec les nuages et les ombres... pour être attirée par l’une d’elles.
Ah, c’est marrant, avec toute cette ambiance, on pourrait presque croire qu’il y avait quelqu’un, là.
Mais non, avec le camarade parano à ses côtés qui a tout scruté, le quelqu’un aurait été repéré, hein ?

Juste son imagination, donc.
Elle jette un dernier coup d’oeil en direction des toits, et se dépêche de rejoindre le jeune homme.
Ce serait ballot de se retrouver séparés juste parce qu’elle a voulu admirer le paysage.
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[ Pas loin...]

Bethany squatte depuis quelques jours un taudis à la frontière invisible entre la Cour et le reste de la capitale. Ruminant sa vengeance pour un orgueil piqué au vif et une humiliation publique qu’on lui avait infligé quelques temps auparavant. Des heures durant elle s’est imaginé les tourments qu’elle fera endurer à la donzelle quand elle sera à sa merci. Et le plaisir intense qu’elle en retirerait.

La maquerelle labritoise avait trouvé ce qu’elle était venue chercher, un soudard prêt à travailler pour elle pour l’occasion et contre une bourse conséquente. La catin qu’elle n’a jamais cessé d’être sait être enjôleuse et les parfums capiteux dont elle aimait à s’envelopper rajoutait à susciter le désir de ces messieurs. Ainsi elle s’attachait la complicité de cet homme en lui faisant avance en nature, le faisant bénéficier de son savoir faire et s’en servant d’exutoire au passage, sans lui en dire trop sur le boulot. L’affaire lui tenant particulièrement à cœur... Et pour récupérer sa marchandise elle était prête à dépenser bien plus qu’elle ne l’aurait fait lors de ces enchères de malheur.

De la fenêtre sale de la chambre qu’elle occupe et partage avec son nouvel assistant, elle observe longuement les allées et venues, à la lumière vacillante des rares flambeaux qui éclairent la rue. Et, quand elle a reconnu la petite crasseuse qui avait visité ses bains, elle a sourit. La chance était de son côté. Enfin.

Pour avoir longuement étudié les autochtones gascons, elle avait compris que si l’une était dans le coin, l’autre ne devrait pas être bien loin. L’occasion était trop belle. Et, dans le pire des cas, elle choisira de s’en servir d’appât, pour peu que son homme de main s’avère suffisamment efficace.

Bethany, un rictus mauvais au visage se lève de la chaise sur lequel son séant était posé, invitant du regard à son acolyte à en faire de même. Elle prend la porte, sans trop de précipitation mais sans non plus traîner, la donzelle est petite et dans la nuit le risque de perdre sa trace était grand.

Arrivée dans la ruelle, elle désigne du doigt la silhouette de la gamine qui s’éloignait, apparemment rejointe déjà par un sale type. Elle grimace mais ne renonce pas.


On va la filer, elle nous mènera à ce que je désire.
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Sur les toits


A ombre complice, une sortie de cheminée désafectée. Elle se tient là, depuis qu'elle a bondit furtive le dos en appui. Elle a senti juste à temps l'éveil de l'intérêt...L'arrêt du corps, en attente et la lente courbe d'un visage qui se lève vers les toits. Elle fera preuve de plus de prudence..La jeune fille semble particulièrement instinctive..Il est vrai que l'on peut les sentir. Les regards. Les présences. Parfois même ce sens nous sauve la vie.

Surtout ici..

Humana sourit, laissant aux pas qui ont repris leur avançée, l'écho d'avance, celui qui lui assure une piste feutrée. Au faît d'un toit, elle ressemble un court instant à une ombre de plus, mouvante certes, déjà disparue le temps d'un clignement.
Elle assimile tout ce que le regard peut appréhender.. Nombre, file, attitudes et jusqu'à cette suite qui se voudrait discrète. Rasant les murs, comme elle même effleure le ciel, fondue dans sa nocturne toile.
L'interêt de passage, qui rompt la monotonie a céder la place, à celui plus captivant d'un mystère à percer.
Des gens se suivent et ne se ressemblent pas, les uns cherchent, les autres suivent.
Plane là des informations, savoir c'est pouvoir, seulement voir c'est détenir parfois bien des clés. Et il y a toujours quelques obscures pour les vouloir obtenir. Au prix fort...
Et puis surtout, la soirée l'ennuie et le touriste a toujours ce qui fait défaut à celui de ses rues.
Le nerf de la guerre, ce pourquoi elle danse, fait la lecture de paumes sous des regards inquièts, bonne aventure qui commence aussi pour elle...
A une gouttière, le rebond est svelte, l'envolée légère, à peine un bruissement de l'autre côté lorsqu'elle retrouve pied sur le chemin de tuiles. Ayant survolé une ruelle exigue et d'un noir de bouge.

Nouveau toit. L'écho emplit la nuit. Son visage capte un éclat de lune, sondant le vent, bifurquant, dominant par la hauteur le couple étrange formé comme par un faux hazard quelques rues plus bas maintenant...
Savent ils seulement où ils vont...

Un bond nouveau...A couvert la cape relevée sur sa silhouette. Ton sur ton, Humana caméléon en trompe l'oeil...

La Lune joue de ses voiles, jetant un opaque nouveau, les constrastes s'adoucissent, les contours prennent ce flou qui sont l'apanage de certaines toiles. La tzigane, dans son élément, tisse de ses étoffes sombres, crochetant un zeste de brume, un habit de muraille..

Silence..

Au loin, sur la butte, son campement. Le feu. Les lumières douces crachées des roulottes. Fermer les yeux. Et les entendre les musiciens à leurs complaintes lancinantes..

Vibrer d'un unisson lointain...

Silence...

Entre ses cils, filtrer ce qui se passe là en bas...
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Chaos continuait d'avancer dans la lumière nocturne, claquant sans retenue ses bottes crasseuses. Pas besoin de se faire discret, il savait qu'ils étaient déjà repérés. Combien étaient-ils ? Où étaient-ils ? Qui étaient-ce ? Que voulaient-ils ? Le brigand ne savait pas, il était juste assez paranoïaque et au courant de ce qu'on raconte sur cette Cour pour savoir que dès leur entrée en ces lieux, quelqu'un les surveillait, que se soit un drille, un voleur ou un fou sanguinaire. Peu importe où on allait, on ne pouvait pas échapper aux regards camouflés dans le noir : c'est ce qui fait le charme de cet endroit. La loi des hommes, du papier, ne pouvait rien faire ici ; seule la loi du plus fort et du plus audacieux pouvait permettre de survivre.

Néanmoins, le regard du jeune homme se baladait de droite à gauche, détallant les coins sombres, imaginant qu'à tout instant, quelqu'un pouvait sortir de sa cachette et tomber sur eux. Il en était même à se demander si Eilith n'avait pas l'intention de le doubler.
"Pas d'arme ? Mais bien sûr ma mignonne... Et tu vas me casser le crâne avec ta grosse pince pendant que je ferais un nœud coulant à ma corde ?", pensait-il ; c'est dire si il ne faut pas tourner le dos à ce brigand.

Chaos s'arrêta brusquement, ne prit pas la peine de se retourner, et répondit à la jeune femme :


On est pas dans une ville ou à la Grotte, ici, les gens sont armés, et savent se servir de leurs lames. Si je veux capturer l'un de ces cloportes, je dois être armé... Et ça peut aussi m'éviter de me prendre un coup dans le dos...

Il laissa sa phrase en suspend, qu'elle assimile bien le fait que le brigand ne lui faisait pas confiance malgré qu'ils partageaient quelques chopes de temps en temps, puis il ajouta :

Dois bien y avoir une forge quelque part !

Sur ces mots, il reprit sa marche, faisant comprendre à Eilith qu'aucune discution n'était nécessaire avec lui. Ils marchèrent encore pendant de longues minutes dans la rue où le silence se faisait pesant malgré leurs poursuivants bien cachés, puis le regard du brigand fut ébloui par une porte en fer. Ça ne pouvait-être qu'une forge, qui semblait désertée, comme un peu partout ici.

Cette fois, il se retourna vers sa coéquipière, et lui fit signe de ne plus faire aucun bruit, même si c'était plutôt lui qui en faisait. Chaos saisit la poignée rouillée, et essaya de pousser la porte qui semblait verrouiller. Il réessaya, avec impatience, commençant à s'énerver sur l'objet inanimé.


Morbleu ! Ouvre toi !

Ces paroles résonnaient pour aller s'éteindre dans la nuit. La discrétion était encore moins son point fort que d'habitude, à croire qu'il le faisait exprès.

Ne décourageant pas, et n'attendant pas un quelconque commentaire désagréable, il recula de quelques pas et fonça droit sur la porte pour l'enfoncer d'un coup d'épaule, mais le jeune homme se retrouva à terre, dans une flaque de boue qu'il espère n'être que le mélange d'eau et de terre...
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Il est là, dans ce bouge infâme de la cour. Comment il est arrivé là, il ne sait plus. Il est là, point, depuis toujours peut-être. Ses souvenirs les plus anciens étaient brouillés. Des visages, des cris, rien de précis.

La seule chose qui le tient au monde ce sont ses bouteilles. Il aime boire, ça oui, il s'en souvient. Il fait n'importe quoi, ce qu'on lui dit, pourvu qu'il ait à boire. N'importe quoi pourvu que ça arrache la gorge et retourne son estomac. Jusqu'à ce que sa vue se brouille. Et là, là, commence enfin sa vie.

Pour l'instant, il se souvient juste qu'elle l'a choisi. Un soir, dans une taverne, elle a relevé sa tête de la table sale où il s'était endormi et elle lui a dit de la suivre. Il aurait pu protester. Mais la vue des atours mis en évidence de la dame avait tu ses rares protestations. Il l'avait suivie dans les ruelles jusqu'au bouge. Elle lui avait énoncé les règles. La suivre et ne poser aucune question, jamais. Et obéir, toujours.

Ce soir, il n'y a personne. Elle est là, contre la fenêtre et pour une fois, elle est captivée. D'habitude elle est là à guetter, se mordant les lèvres, mais revenant finalement à d'autres activités, plus... intéressantes. Malgré la crasse et le brouillard qui l'envahit, il a aperçu du passage dans la rue. Et les silhouettes doivent être celles attendues.

Elle s'est levé et lui a fait signe de la suivre. Il la suit, donc jusqu'à la porte où elle désigne deux silhouettes qui avancent dans la nuit. Homme et fille, à ce qu'il peut en voir...



On va la filer, elle nous mènera à ce que je désire.


C'est donc la fille qui l'intéresse... Il respecte ses ordres. Il ne pose pas de question et suit Bethany dans la nuit. Machinalement, il s'assure de la présence de sa bouteille dans sa chemise, et de son poignard à sa taille.

Comme vous voulez... A c'tarif là j'file ce que vous voulez...


Il la regarde de dos... Ouais, à c'tarif, il la suit...
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Rah la honte...

Lui qui se la pétait en faisant une crise d'autorité et en donnant une leçon à la jeune fille sur pourquoi-qui-faut-une-arme, le voilà les quatre fers en l'air.

Ça fait crédible, tiens. C'est limite si elle se débrouille pas mieux toute seule.
Si y a des "cloportes" dans le coin, comme il dit, il peut être sûr que c'est pas lui qui fera le plus peur.
Elle non plus, faut dire, vu sa corpulence.

Bon, en gros, s'ils faisaient un peu peur avant, ben ça doit plus être le cas.

Y a une maxime qui dit "observer, analyser, agir".
La jeune fille observe donc la serrure et la porte.
Serrure à moitié abîmée par les assauts forcenés du fougueux jeune homme, c'est pas elle qui va poser le plus de problèmes - faut espérer qu'il inflige pas ce genre de traitement à tout ce qui lui résiste...-.
Quant à la porte... Eilith sourit en remarquant l'emplacement des gonds.

Avec un geste théâtral, la jouvencelle ne peut s'empêcher de faire bisquer le brigand.


"On est pas dans une ville ou à la Grotte", ici, les gens construisent comme ils peuvent. Et parfois, même qu'ils construisent les portes à l'envers. Et pas forcément avec du matériel de bonne qualité, hein.
Joignant le geste à la parole, un petit sourire en coin, la jeune fille tire brusquement sur la poignée, ouvrant la porte. Heureusement qu'il a quand même bien entamé le travail, faut avouer.

Bah oui, hein, quand on arrive pas dans un sens, faut tester dans l'autre.


L'adolescente sait qu'elle devrait pas le faire enrager plus que ça. Mais c'est plus fort qu'elle. Puis il avait qu'à pas commencer à vouloir se la jouer, d'abord.
Elle mime une rapide révérence, l'invitant d'un geste à entrer.


Après toi.
Je t'attends ici, je monte la garde et tout, hein. On sait jamais, faudrait pas qu'on se fasse surprendre alors qu'on serait à l'intérieur.

Et, anticipant la réaction habituelle du jeune homme, elle soupire.
Je peux pas fermer la porte, la serrure est cassée. Donc je peux pas t'enfermer.
Et je pourrais pas te doubler, vu que tu auras une arme, et que t'es sûrement plus fort que moi et tout.
Donc vaut mieux que je monte la garde. Logique, non ?
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AH AH AHAHAHA MOuhahahaa HA!

Ainsi descendit du toit, sous une forme tangiblement hilare, Humana. Et de la voix. Le reste demeuré sur son toit.
Les blanc bec avaient toujours de quoi amuser la galerie.
Donc elle riait. De bon coeur et à gorge déployée. La porte grinça peut être de joie, la flaque eclaboussa l'alentour. La rue en pleurait de rire, Humana jeta un regard inquisiteur aux constructions. Ecroulées ?

Alors c'est ici qu'ils se rendaient. Dans cette forge abandonnée depuis des lustres, rongée d'oubli et vétuste.
Peu soucieuse d'être découverte maintenant, puis d'humour Humana en avait et le ridicule d'un grand machin blafard, marinant dans le jus d'une cour crasse..

Adossée à son pan de mur, bras croisés dans l'attitude de celle qui se sent plutôt dans son élément. Une crampe légère au ventre, une grande reprise d'air...


Elle salua d'une main désinvolte l'étrange couple, l'air qui était le sien.
Goguenarde.
Et pour dissiper tout doute, un sourire large.
Humana carrément narquoise se fend bien la poire.

Sans ostentation, ni remord.

Le fait est rare à la Cour.
Assez pour.. un coup de main..

Peut être.
Cymoril
Pas loin, paumée dans les ruelles...


C’est en pénétrant dans Paris certainement par la même porte qu’un célèbre gascon le fera quelques deux siècles plus tard sur une vieille jument jaune de la race des bidets béarnais, que la jeune labritoise découvre la capitale sur un étalon camarguais à robe blanche.
Monture qu’elle laissera bien vite aux bons soins d’une écurie locale contre quelques piécettes.

La Capitale et ses charmes si particuliers…
Quoi que.
La chose qui venait de faire
Sploch !!.. sous sa botte avait exactement la même teneur que celles de la campagne. Ca la fait même sourire. Toujours pas la classe, la houppelande n’y change rien. Elle permet simplement de dissimuler certaines choses tout comme la cape rend plus discrète l’épée qui pend à son flanc droit.

Quelques renseignements glanés en échange d’une poignée de deniers à un crevard affamé, et il lui avait indiqué comment se rendre à cette Cour des Miracles.
La petite forgeronne évolue dans les rues jusqu’à l’entrée Est de la dite Cour… dans laquelle elle s’engage. Un peu tard pour reculer de toute façon.

Dans sa poche, le courrier qui l’a amené jusque là… Châtaigne… et ses idées à la con. Et elle avait même osé mentionner de pas s’inquiéter en plus. Nan, on s’inquiète tellement pas, qu’on est là.
La brunette de même pas cinq pieds de haut allonge le pas. Même pas peur d’abord. Et pas question de laisser Eilith dans un endroit pareil et toute seule. Vu la réputation de l’endroit, la gamine va s’attirer des ennuis aucun doute là-dessus.

Dans un brouillard léger, cette partie de la capitale avait l’aspect irréel d’une ville fantôme. L’éclat de la lune donnait aspect aux contours des pierres laissant apparaître la crasse et les décombres où grouillait une vermine à laquelle on avait apparemment trouvé nul remède et que le reste de la ville s’employait à surtout ne pas voir.
Par endroit, elle exhalait une odeur de pourriture et de décrépitude. Des huis étaient tombés des toits, le chaume et les bardeaux s’effritaient par endroits ; seuls les murs de pierre tenaient bon, encore étaient-ils couverts de plantes humides et moisissures. Par dessus les traces de suie d’un ancien incendie. Pas l’genre d’endroit qu’on recommande à ses amis pour les vacances… Le reflet verdâtre, le goutte à goutte régulier d’une eau venant d’on ne sait trop où, mollesse du sol par endroit et pavés fissurés à d’autres, tout contribuait à donner une sensation de désolation.

Une partie de son esprit en éveil, attentive à ce qui l’entoure, et l’autre occupée à se remémorer les recherches qu’elle avait effectué suite au courrier.
Une rue parcourue… pas d’Eilith.


Mais qu’est-ce qu’elle veut foutre avec un pendu ? maugrée-t-elle en jouant du pied dans chaque caillou qui croise ses pas.
Tout ce qu’elle avait pu lire relatif aux pendus étant du genre à vous retourner l’estomac elle espérait se gourer. En même temps, connaissant la Châtaigne… Y’aurait pas grand-chose d’étonnant… de détonnant oui, mais d’étonnant non. La jeune fille étant dans une sorte d’état second perpétuel, en décalage avec la réalité, une vraie référence en matière de raisonnement tordu et de conclusions simplissimes.
On tourne à gauche, une autre rue, elle dépasse un bouge qui s’veut select avec gardien à l’entrée. Un sourire amusé. Elle continue d’avancer, et toujours pas de Châtaigne.

Marrant le décor tout d’même, avec ces ruelles aussi désertes que sordides. Alors c’est ça l’antre de la pire racaille du royaume… Pour l’instant pas d’quoi fouetter un chat ! D’ailleurs, elle a compté bien plus de rats que de chats…L’air vicié ambiant à n’en pas douter.
Elle vire à droite ce coup-ci. Et toujours personne.

Pas loin de s’agacer la Fourmi. Oui, la patience n’est pas sa principale vertu, encore que ça dépend pourquoi, mais là, ça la gonfle cette impression de tourner en rond dans ce dédale. Elle a bien croisé quelques bouges aux allures de tavernes mais bof… Avec sa chance habituelle, elle a préféré éviter. Pas à dire, la capitale sait accueillir le touriste by night… Même pas un panneau pour s’repérer… Ceci dit quand on sait pas où on va…

Ronchon, comme d’habitude, Cymoril continue de chercher une Châtaigne qui c’est sûr prendra son pied au derrière dès qu’elle la retrouvera, tout gardant un œil sur le moindre détail qui pourrait devoir retenir son attention. Et un classieux
Fait chier ! qui résonne au rythme de ses pas sur les pavés.
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pnj



C’est dans l’ombre d’un passage sous voûte qu’ils se sont réfugiés pour continuer leur surveillance quand les deux autres ont commencé leur vacarme.

Bethany n’a pas rit quand l’olibrius, après avoir fait tonner la porte, s’était lamentablement vautré, la tronche dans cette immonde flotte qui ruisselait dans le caniveau. Pathétique le pseudo-brigand… Et avec son entrée fracassante, c’est un coup à rameuter tous les chiens de l’enfer dans le coin.

Collée à la paroi de pierre, le corps tendu elle se tient aux aguets. S’en remettant entièrement à son acolyte pour sa sécurité. Elle a bien une dague pour sa défense, mais elle connait ce genre d’endroits… La discrétion est une bien meilleure arme qu’une lame.

Un regard vers la donzelle, rejointe par une seconde, tombée du ciel… Tsss… Une va-nue-pieds… Racaille bohémienne… Va falloir jouer serrer… Ca se complique légèrement. Peut-être que la nouvelle arrivante sera suffisamment maline pour ne pas se mêler de leurs affaires, ou alors qu’elle aura la présence d’esprit d’accepter de fermer les yeux en échange d’une bourse.

L’instant est à l’observation et à l’attente. La cible n’est pas là. Et il est encore trop tôt pour décider de s’en prendre à l’autre.
Un murmure :


On bouge pas…

Un oeil sur Lassoif qu'elle espère assez sobre pour mener à bien le travail qu'elle lui a confié. Au moins il tient debout et fait silence. Un bon point pour lui.

Elle trouve les autres bien trop bruyants, et commence à sentir la tension monter. Trop de bruit, beaucoup trop... Mais elle ne renoncera pas, elle veut la conseillère municipale, et elle l'aura, coûte que coûte. Même au péril de la vie d'son garde du corps.
pnj
Il la suit et tend l'oreille pour écouter les discussions des cibles. Mais trop loin, pas possible d'entendre. Enfin, la situation est pas trop compliquée, ils restent là devant une porte. L'homme se met à taper d'dans. Un peu bourrin, l'homme. Un coup de vinasse, discrètement, le temps de voir ce qui va se passer.

Elle a dit de pas bouger, il bouge pas. Pas contrariant, Lassoif. La fille a l'air de se foutre de la gueule de l'homme, elle arrive même à pousser la porte. Et là une ombre descend, et une gitane s'approche d'eux en riant.

Il y comprend rien, Lassoif, il attend et il regarde. Il boit de temps en temps, machinalement, comme une vieille habitude.

Elle, elle reste immobile et regarde la scène en se mordant les lèvres. Plus fort que lui, faut qu'il demande.


C'est l'quel qu'vous voulez ?

Parce qu'il aime bien savoir sur qui il cogne, Lassoif. Question de principes.
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