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La chasse à la Baraka

Cymoril
La Fourmi durant le court répit accordé par Bethany était en train de composer sa future médication, calculant la dose d’écorce de saule blanc qui serait nécessaire à faire passer la céphalée lancinante qui lui martelait les tempes, ou encore le nombre d’application de cataplasmes d’arnica qu’il allait falloir pour dégonfler son front et sa pommette. Pas vraiment attentive donc, puisque la blessure qu’elle venait d’infliger à la maquerelle ne laissait à celle-ci d’autre choix que de se tirer en vitesse dans l’espoir d’échapper à une mort quasi certaine.

Mesurant mal le degré de haine d’une Bethany faisant le choix de crever bêtement plutôt que de lui foutre la paix ; c’est ainsi qu’elle reçoit l’autre en pleine poire sans avoir même avoir eu le temps ni d’ôter le stylet encore profondément installé dans sa chair, ni de sortir son épée du fourreau. Foutue catin…

L’impact contre le mur est rude, faisant remuer le couteau dans la plaie, mais elle ne lui donnera rien de ce qu’elle veut. Même pas un éclat de haine dans ses prunelles en retour. Sinon elle étendrait la main jusqu’à atteindre le métal dont elle l’a percée et le retirerait sans remords, si elle n’était pas la Fourmi…

Une lutte contre la gravité s’engage, et bien vite Cym se retrouve au sol, écrasée par une Bethany qui s’avère plus massive qu’elle ne l’aurait supposé. P’têt une histoire de masse osseuse… Et elle recommence à se perdre en pensées plus saugrenues les unes que les autres, cherchant un moyen de se sortir de cette impasse sans avoir à accomplir froidement l’irrémédiable destinée qui s’imposait à la maquerelle. A savoir finir vidée de son sang comme un goret dans cette ruelle sordide. Pas encore prête à cet extrême la petite labritoise, imaginant divers scénarios, une autre issue…

On se refait pas…

Ceci dit, l’idée commence à faire son petit bonhomme de chemin, parce que bon, elle veut bien être gentille mais de là à se laisser zigouiller pour éviter de commettre pareille forfaiture, faut pas déconner non plus.
Surtout que l’air commence sérieusement à manquer…. Elle sent ses tempes battre à mesure que Bethany resserre l’emprise sur sa gorge. Fait chier… Dire qu’elle n’était venue que pour retrouver la Châtaigne. Foutue Eilith... Où est-ce qu’elle est celle-là d’ailleurs ? Est-ce qu’elle va bien ? Incroyable c’te brunette qui s’inquiète de son amie alors qu’elle est si mal barrée. Retour à la réalité. L’évidence s’impose, mais, alors qu’elle allait se résoudre à…

Bethany décolle. Comme arrachée du sol…
Cym en profite pour reculer sur le derrière, se coller au mur, plus personne ne viendra l’attaquer de ce côté-là. Sa main gauche se porte à sa gorge, elle tousse pour mieux dégager ses voies respiratoires et reprendre son souffle, déglutit puis s’intéresse à la scène se déroulant sous ses yeux…

Tain, c’est qui lui encore…

L’esprit complètement alambiqué de la demoiselle part une nouvelle fois dans ses délires. Un cureton masqué… Hiiiii !!! Un cureton lépreux p’têt bien, vu qu’il a pris soin de couvrir chaque parcelle de son corps… Puis lui reviennent les bribes de deux conversations, concernant des encapumachinchoses, tain elle arrive jamais à s’rappeler du nom. L’un avait qualifié ça de mal absolu, l’autre avait parlé d’une légende…
Ca reste pour la Fourmi un bonhomme en bure bien planqué sous un masque, et qui pour l’instant lui rend service.
Sauf que les services, c’est comme les cadeaux, Cym a ça en horreur, tous ceux qui la connaissaient le savaient. Y’a toujours un truc à donner en échange. Et là, ce qu’il est en train de raconter, lui déplait fortement… Encore un adepte du jugement hâtif à deux balles…
C’est contagieux ou quoi ?



Hey Oh !!!

J’suppose que j’dois vous remercier…

…..


Mais ceci dit, j’avais rien pour elle, et j’ai rien pour vous non plus…



Nan mais c’est vrai quoi ! Pas le premier prix d’une tombola la Fourmi, faut qu’ils arrêtent un peu tous. Elle n’a rien d’une catin, ni dans le vêtement ni dans l’attitude. Et l’épée accrochée à son flanc devrait éclairer mieux la lanterne du monsieur… Elle soupire de lassitude. Portant un regard peiné sur Bethany. Elle est déjà morte, elle le sait… S’il ne l’achève pas, il ne lui reste que peu de temps. Reprenant, tout en essayant de se relever dos solidement callé contre le mur d'une voix éraillée :

J’cherchais juste une Châtaigne…

Pas encore solide sur ses canes la Fourmi, ça flageole, et ça retombe…

La merdasse, de mal en pis, de Charybde et Scylla, un don certain pour se foutre dans la mouise jusqu’au cou. Et un mal de crâne comme jamais, même après les pires bitures… Quoi que, c’est tellement lointain.

_________________
pnj
Ruelle, immondices, entre un chat crevé, un ivrogne, et un reste de repas...

Oue ben la Châtaigne, elle fait face à un croisement du Yéti et d'une outre de vin, là.
Argh, c'est qu'en plus le dégénéré, il refoule! Pire que le Commandant Poivrot, et pourtant, faut y arriver!
Ah, voilà qu'il dit qu'il va rien faire et l'aider... Hum...


D'accord!

Hop, elle lui flanque le poisson dans les mains, puis se penche rapidement pour récupérer son épée.

Voilà, génial! Ah ben du coup, vous pouvez garder le poisson, hein, moi j'en ai plus besoin.

L'air radieux, elle joue un peu avec son épée. C'est que mine de rien, c'est sécurisant, d'avoir son arme en main. Et en plus elle a un guide qui se dévoue gentiment, franchement, que demander de plus ?
Ah, oui, c'est vrai. Un pendu.

Ben en fait, je cherche quelqu'un de pendu ou à pendre, si vous voulez savoir, pour avoir la veine et tout. Du coup, si vous connaissez un endroit où il y a des gens pendables, ou si le travail est déjà fait, je veux bien vous suivre, hein. Sinon, je cherche une gitane, qui court un peu trop vite à mon goût. Ou Chaos, un camarade qui cherche un pendu aussi.
Enfin, je cherche des gens et des cadavres, quoi.

Tout de même, elle se rend compte du côté un peu décalé de la situation. Dans ces rues un peu sordide, où beaucoup de scélérats traînent, Eilith, elle, tape la discute avec un gars du coin qui est serviable et tout. Bah, en même temps, des situations bizarres, elle commence à s'y faire, et cherche même plus à comprendre, à force.

Avec un mouvement du poignet, elle indique la rue de la pointe de son épée.

Bon, on y va ?

C'est qu'il faudrait pas trop tarder non plus, imaginez si elle fait une mauvaise rencontre, hein ?
Une pensée survient, concernant ses amis. Heureusement qu'elle est venue seule et qu'elle leur a dit de pas s'inquiéter. Nan parce que ce serait vraiment pas un endroit pour eux, et tout.
Pas tout le monde n'a une bonne âme à portée de main.
--Sempay
Chambre d'auberge poisseuse

Des bruits de pas dans l'escalier. Deux personnes. Il tend l'oreille et porte une main à son poignard. Le chat sera-t-il sa seule victime ce soir ?
On toque à la porte. Son autre main se planque dans son dos et en tire un second poignard. C'est qu'il aimerait tout de même pas avoir deux idiots qui lui sautent dessus sans même être prêt à réagir !

La porte s'ouvre. Il reconnaît le premier visage, mais sa main ne se détend pas. La tension ne redescend pas. Crétin comme il est le criard il est capable de lui avoir ramener un rat. Un de plus dans la Cour. Comme si y'en avait déjà pas suffisamment.


L'a pas lâché le morceau

Il secoue lentement la tête. Pourquoi cet idiot ne l'a-t-il pas lâché ce fameux morceau. Ca aurait quand même été plus simple ! Il a fallu qu'il l'amène ici en plus.
Un soupire s'échappe entre ses lèvres.


Et bien il va le lâcher

Et il va lâcher sa vie aussi. Mais ça il ne le sait pas tout de suite. Il se lève, ramène la chaise en face de l'autre. Il remet en place son poignard, bien en main. Il indique la seconde chaise. Le criard le pousse pour qu'il s'y asseye. Bien ça va aller vite.
Il prend place en face et le regard dans les yeux. Lueurs d'incompréhension, pointe de peur, et un soupçon d'insouciance. Ca ne lui plait pas ça à Sempay.
Par contre la pointe de peur, ça va bientôt être des cris de panique.
Un sourire sadique se dessine sur ses lèvres.


Alors, qu'est-c'qu'on veut savoir ?


L'homme secoue la tête et beugle.

On double que j'dis ! Double !

Haussement de sourcil tout à fait volontaire. Doubler ? Quelque soit la somme proposée par le criard, elle peut être doublée. Mais ce gars là est rapiat. Et lui il n'a pas de temps à perdre à marchander, et encore moins à l'écouter. Crétin.
Sa chique rejoint le plancher. Marrant ça, on la verrait presque pas vu la couleur.
Il pose la pointe de son poignard sur le genoux.
On double vraiment ?
Ca y est, ça n'est plus une pointe de peur qui s'allume... Son sourire s'agrandit. L'autre va voir ce qui l'attend. Il s'en délecte d'avance.
Il n'a pas l'air prêt à craquer. La pression de la lame augmente. Le sang paraît. Blessure superficielle et quasiment indolore.

L'homme regarde sa cuisse et commence à se poser des questions... Bien ...
On double alors? Il pose la question, la voix mielleuse. Ah, il commence à s'agiter.
Pauvre petit poisson dans le filet.
Un regard rapide vers le criard. Toujours aussi brave celui là. A peine bon à regarder le spectacle qui va se dérouler sous ses yeux. Il y prendra plaisir pour deux.
Toujours sans réponse, il accentue la pression. Cette fois ci, l'homme tente de se lever. Dommage pour lui. Sa lame ricoche sur un os, et la douleur fait hurler l'homme. Ah ben en plus c'est une chochotte. Pourrait mieux choisir ses contacts le criard !
Les yeux noirs, Sempay les plonge dans ceux de l'homme à terre. Le sang se répand sur le sol. Une belle couleur.

On revient pas au prix normal là ?

Serait-il prêt à laisser sa vie pour une information ? Peut-être bin, mais c'est qu'il est pas d'ici celui là alors.
Sempay se tourne vers le criard.


J'suis sûr, va l'lacher l'morceau

Un coup de pied vole dans les cotes de l'homme. Lààà, tu vas parler. Il se recroqueville sur lui même.
Un rictus se dessine sur le visage de Sempay. Son pied se pose, doucement sur la blessure ouverte. Puis en le regardant, il appuie, de plus en plus fermement.
L'autre se met à brailler comme pas possib. Mais il braille utile ! On recommence un ptit coup pour voir si sa version change pas ...
Le son des cris lui apaise l'esprit. Il n'a pas changé de chanson, c'est que ça doit être bon.
Avisant un rideau élimé qui traîne là, il l'attrape. Enfin un truc qui va servir à quelque chose. Il lui plante un coup de pied dans le ventre, 'stoire de le faire taire.
Un noeud coulant rapidement éxécuté, il passe le linge par dessus la poutre.


T'aurais pas dû l'am'ner c'lui là. Reste pas longtemps avec mon visage en vue.

Lugubre. Si l'criard a pas compris l'allusion c'est qu'il est aussi con que Sempay le croit. Et faut croire que c'est le cas. Un bruit se fait entendre. Se sont demandés ce qui s'passait en bas. L'est temps de filer.
Il passe le rideau autour du coup de l'ingénu beuglard, et hisse le corps. Le criard lui file un coup d'patte et le v'la pendu bien comme il faut.

Ils se tournent vers la porte. Trop de bruit pour passer par là. Trop d'intérêt. On sait jamais ce qui pourrait passer par la tête aux joueurs. Il prend la table, la lance contre le mur. Il éclate, et la table rejoint le plancher des vaches, deux mètres plus bas.
Sempay jette un oeil au criard.


Chacun pour soit. Rendez vous comme convenu. Si t'es en retard, ce sera la dernière fois.


Il saute et amorti sa chute dans le tas d'ordure. Regard devant et derrière lui, il court en direction du passage sombre, sur la gauche.
Il a déjà disparu.
pnj




Bethany se trouvait dans un état proche de l’extase, un sourire dément accrochée à ses lèvres pourpres. Elle contemplait son œuvre, le visage juvénile de la brunette maculé de sang, croisant un regard où elle lit de la répugnance et une forme de pitié, provoquant immédiatement une pression supplémentaire sur la glotte de la jeunette. Elle enrage encore autant qu’elle exulte…

Cette fille est à n’y rien comprendre. Même à l’approche de la mort elle ne voit ni peur ni colère se dessiner sur ses traits.
Dommage, il est trop tard pour étudier le cas fourmi.

Trop tard pour elles deux.

Elle a conscience dans sa folie que sa fin suivra de près celle de sa proie.
C’est bien pour cela qu’elle se laisser aller ainsi.
N’ayant plus rien à perdre.



Arghhhhhhhhhh….. ….


Le gémissement est étouffé par la violence de l’assaut.
L’impudent… lui ôte son plaisir final.
Son apothéose…

Elle agrippe de ses deux mains ce bras qui la retient et rapproche sa fin. Essayant de griffer au travers de l’étoffe. S’il est une mégère c’est elle, à n’en point douter. L’autre n’est que douceur à côté.

Elle étouffe déjà, sent que son cœur ne bat pas aussi vite qu’il devrait, la Fourmi l’a bel et bien tuée, lui n’est que prétention, décorum de cette Cour infecte… Son regard haineux passe de la labritoise au masque, du masque à la labritoise.
Le masque a la couleur du teint naturel de la donzelle.
Cet ivoirin qui contraste si bien avec la chevelure sombre…
Avoir voulu la posséder aura été sa perte…

Bethany pourrait choisir de briser là, de disparaître sans faire plus de vague, mais sa haine est si profondément enracinée, chevillée à ses tripes que cela ne saurait finir ainsi.
Rictus de dédain sur le visage, elle choisit de répondre à celui qui vient d’attiser son ire :



Elle n’a rien…



Elle est… C’est suffisant…

Les mots sont prononcés avec lenteur, tandis que ses mains commencent à desserrer leur faible emprise. Un sursaut d’orgueil… sa main va quérir ce métal qui la tue. Elle ose ce que la Fourmi avec son écœurante bienveillance n’a pas osé ; l’arrachant avec une grimace hideuse, et dans un geste désordonné et sans force la catin tente de le planter dans ce bras qui la retient.

Un dernier regard à Cymoril… Entendra-t-elle cette tirade pernicieuse qui sort dans un souffle quasi inaudible :



Sois maudite…
--Brocard

*Hips*



Gné… V’là donc que la chtiote lui colle son merlu pas frais dans les pattes. La merdasse pour l’effet d surprise.
Brocard remet donc à plus tard son idée de galipettes, mais ne renonce.


Comment qu’ça qu’tu *hips*cherches à pendouiller des gens ?

T’sais qu’c’est *hips* mal ça ?


Il avise l’épée qu’elle a récupérée et l’écoutant déblatérer à vitesse de la lumière un tas d’infos qu’il saisit plus ou moins…


T’sais qu’c’est dangereux c’que tu *hips*cherches là, la Chtiote….

Aller chercher les gitans dans leur camp pour les pendre, sûr qu’ça va être un beau chaos…
T’s’rai *hips* pas un peu s’couée ?



La mini donzelle a du frapper trop fort en tombant du toit, pas possible autrement.

T’préfères pas qu’on essaye d’se *hips*trouver un coin tranquille…
Ou un bouge pour boire un coup ?*hips*



Il balance le poisson puis s’essuie les mains sur ses braies. Préfère s’battre à mains nues à défaut d’avoir une épée. Pis il a bien un semblant d’lame planqué en d’ssous d’sa chemise.

Il va faire semblant d’être secourable alors…
Au détour de certaines ruelles il est des passages sombres, des impasses dont personne ne revient. Un sourire en coin s’dessine sur son visage rougi par des années de beuveries sans fin.
Une fois là bas, il lui fera regretter d’l’avoir pris pour un guide touristique.

Une main tendue en direction d’la première rue à gauche, il poursuit :


Par là, m’semble qu’un mouchard pendouille d’puis une bonne quinzaine…
pnj
La jeune fille fait la moue lorsque l'ivrogne lui sort que "c'est mal et pis c'est dangereux".
Moui... Sauf que hein, on lui dit toujours tout et son contraire, concernant le bien et le mal.

Tenez, les combats par exemple. D'un côté on lui dit que c'est pas bien de se battre, de l'autre on la félicite quand elle réussit.
Ou l'Église, ça aussi c'est compliqué. Tout le monde dit que les gens d'Église doivent être vertueux et tout, et tous ceux qu'elle a croisés sont des pourritures qui mettent des têtes à prix, se laissent soudoyer ou mettent le feu aux gens, donc bon...
Du coup Eilith a depuis longtemps pris sa décision : si ça la dérange, c'est que c'est mal, sinon, c'est que c'est bien.
Et tuer, ben ça la dérange pas. Bon d'accord, y a pas grand-chose qui la dérange, faut dire.

Mais non c'est pas mal, c'est pour faire les réserves de chance!
Si on a une veine de pendu, ben on a beaucoup de chance. Pareil, les bouts de corde de pendu, ça porte chance aussi. Et parait que la graisse de pendu, ça peut soigner des blessures. Faudra juste penser à l'embrocher et y mettre le feu pour en sortir la graisse, comme les morceaux de viande qu'on fait griller, c'est tout, hein.
Donc c'est pas mal.

Et puis, même si c'est dangereux, il suffit de donner de grands coups d'épée au moindre problème, c'est tout. Comme ça, on blesse la personne et on la pend ensuite.
En plus, comme ça, les gens comme vous qui disent que c'est mal, ben ils diront "ah mais c'est pas mal en fait, elle s'est juste défendue". Et tout ira pour le mieux!

Puis je vous payerai un coup à boire ensuite, pour vous remercier et tout, si vous voulez.
Ah et puis j'ai perdu ma paire de tenailles, j'aimerai bien la retrouver, aussi. Même s'il me reste l'épée et le briquet, ma paire j'y tiens un peu, c'est un cadeau.
Enfin, on verra, hein, là, on va aller voir votre mouchard, déjà.

L'air satisfaite, la Châtaigne s'engage aussitôt dans la ruelle qu'il lui indique, contente à l'idée de pouvoir dégotter un pendu.
Ah, c'est limite si elle n'avait pas besoin du Chaos, en fait!
pnj
Plus loin, beaucoup plus loin que les pucelles convoitées de tous et des petites cleptomanes, accroupi à côté d'un pendu qui avait gardé la corde autour de son cou, Chaos souriait de satisfaction. Enfin, il allait ce pourquoi il était venu ici, où les gens disparaissent pour ne jamais revenir, et où personne n'y prête attention.

Les superstitieux disaient que les cordes utilisaient pour les pendus portaient bonheur, ainsi que leurs os. Beaux mensonges des bourreaux qui ne pensent qu'à s'enrichir sur le dos des brigands et autres hors-la-loi, mais dont tout le monde jurait que c'est la vérité. Et le jeune homme ne faisait pas exception : il avait la corde, mais il fallait encore retirer les os ; chose qui n'était pas si aisée que cela puisque les seuls anatomies qu'il a étudié, c'est celles de ses anciennes compagnes -pas si nombreuses que ça-, celles de ceux qui ont goûté à sa colère, et la sienne. Combien de lame s'était-il déjà pris dans le corps, qu'elles le transpercent ou ne font que lui couper la peau, n'entaillant que légèrement la chair ?

Mais il n'abandonnait pas si facilement. Il apprendrait sur le tas, comme pour le brigandage. Pas besoin d'aide, il était trop fier pour ça.

Mais un autre problème se posa : un bon ouvrier a de bons outils. On a jamais vu un juge sans tribunal, un curé sans sa croix, un noble sans son blason, une maquerelle sans catins, et encore moins un boucher sans couteau. Chaos n'avait qu'une paire de tenailles dont les dents étaient, certes, pointues, mais pas idéal pour couper un corps.

Au moment où il allait commencer son ouvrage, ses réflexes de brigand l'obligèrent à fouiller les poches trouées de l'ivrogne étendu sur le sol. Rien dans les poches des braies, peut être à la ceinture ?
Chaos commença à tâter la taille du mort, non sans éprouver un sentiment de dégoût de toucher ainsi un homme qui, pour le brigand, n'était qu'une larve sans courage. Ces pensées furent oublier quand il fit rouler le corps pour fouiller dans le bas du dos, et où il trouva la dague que l'homme avait réajusté quand Chaos l'avait interpellé.


Finalement, c'est pas si pauvre que ça, un gueux d'ici
, dit il pour lui même, avant de commencer à déchirer la chemise poisseuse de l'homme. Dire qu'il faudra lui retirer les braies... Cette idée lui arracha une grimace.

Le vêtement était maintenant déchiré de telle façon qu'il ne le gène pas dans sa dissection. Maintenant, occupons nous de la colonne vertébrale. Chaos planta, sans la moindre douceur, la lame, juste à côté de la chaîne de vertèbres, avant de remonter l'arme le long de celle-ci. Pour l'instant, pas de problèmes, à part le sang qui venait camoufler la plaie.

Quelques minutes plus tard, la lame fut bloquée par une côte. Chaos commença à forcer, croyant que c'était juste un organe plus dur que les autres, et se souvenu que le torse des gens était tout dur. Y a un os là-dessous ? Apparemment oui. Le chirurgien débutant commença à caresser la peau qui recouvrait la cage thoracique, non pas par plaisir, mais pour s'imaginer la forme de ce qui se cachait là. On aurait dit des barreaux espacées, fixaient aux os du dos, et... Ah mince, sa main butait contre le sol. Il fallait de nouveau retourner le corps, mais c'est qu'il pèse son pesant de bière lui !

Après s'être débattu avec le pendu pour qu'il veuille bien se retourner sur le dos, Chaos se rendit compte que les "barreaux" se regroupaient un peu plus haut qu'au départ : le sternum. Et comment il allait extraire cette masse osseuse, lui qui ne connait que la manière forte ? Bah il allait devoir se contrôler et s'essuyer souvent le front parce qu'il allait suer à grosses gouttes avec cette histoire.

Le brigand commença donc à planter sa dague dans le bas de la cage thoracique pour enlever tous ces trucs "mous qui portent pas chance", comme il le pensait. Il ne fallut pas longtemps pour que le diaphragme, le foi, l'estomac et les muscles abdominales soient réduis en état de bouilli, vaste champ de bataille multicolore et sanguinolent.

Maintenant l'entrée était dégagée, Chaos essaya de voir ce qu'il y avait dans cette cage d'os : des trucs mous ! Rha bah décidément, ça manquait pas dans le corps humain. C'était la première fois qu'il se rendait compte à quel point c'était le bazar là-dedans. Pas moyen d'extraire les os sans être gêné. Une goutte qui perlait sur le front vint se mélanger à la compote d'organes, signe qu'il était temps d'aller un peu plus vite dans cette histoire.

Retroussant les manches de sa chemise, car il ne l'avait pas fait, et donc, ils sont tâchés de sang ; Chaos enfonça sa main dans la cage thoracique, empoignant les poumons gélatineux, et les tira de là, jetant les immondices plus loin, avant d'aller chercher le cœur... Et pour ça, il dût posait son coude dans la soupe de la marmite abdominal. Le cœur une fois bien en main, le brigand tira d'un coup sec, et l'organe éclata dans sa main. Beurk...

Après avoir agiter une bonne dizaine de fois ses mains dans le vide pour enlever tous ces morceaux cardiaques, il saisit à deux mains l'œsophage qui lui glissait entre les doigts, et finit par l'arracher en deux-trois fois. Ce n'était même plus une boucherie, c'était de la science.

Récapitulons l'avancée de cette étude sur l'anatomie des poivrots : cage thoracique dégagée, organes abdominaux en forme de soupe et une longue plaie le long de la colonne vertébrale.
Il restait donc : les membres supérieurs et inférieurs à disséquer, l'autre côté de la colonne à ouvrir, dégager cette infâme bouillie et récupérer les os de la tête. Chaque chose en son temps.

Chaos glissa la pointe de la lame le long du sternum, libérant la peau tendue du torse, et continua son chemin jusqu'à les anneaux cartilagineux du cou. Ouvrir, pas ouvrir ? Telle est la question...

On ouvre, pour la science, le sadisme et la baraka !

Un bon coup de lame dans la gorge, en faisant attention de ne pas abimer les vertèbres dorsales, puis il remonta jusqu'à ce qu'il se rende compte que dans sa soif de savoir, il avait oublié d'enlever la corde. Manquerait plus qu'il oublie ce précieux objet !

Le jeune homme la retira et l'enroula autour de sa taille, fier d'avoir trouver ce qu'il était venu chercher : la chance. Mais pourquoi s'arrêter en si bon chemin ? Il avait un squelette de pendu entier et en bon état devant ses yeux. Mais ça sentait fort les entrailles de poivrot, fallait avouer.

Maintenant que le cou était dégagé, Chaos allait pouvoir continuer son ouvrage : il continua d'ouvrir jusqu'au menton, et écarta les pans formaient par la dissection dans des craquements d'os. On ne voyait pas les vertèbres, il commença donc à racler tout ce qui se trouvait dans le couloir en un petit tas de déchets, les empoigna et les jeta plus loin, sur les pavés humides et maintenant colorés de rouge.

Maintenant, le crâne. Il commença par sortir les yeux de leurs orbites, découvrant qu'ils étaient reliés par des petits fils bizarres : les nerfs optiques.


Yeurk ! Laissa-t-il échappé de sa bouche en prenant les yeux dans sa main pour couper les nerfs avec sa dague.

Il restait encore le visage... Comment il allait retirer ça ? Oh et puis il laissera les rats s'en chargé, il en a déjà retiré pas mal.

Ensuite, le bras. Pas compliqué cette fois : il glissa la lame entre la clavicule et l'humérus pour détacher entièrement le bras. Ainsi, il fut plus aisé de le lacérer de partout et d'extirper l'humérus, le coude, le radius et l'ulna.

Arriver au poignet, Chaos coupa net. Il n'avait pas la patiente de décortiquer tous les carpes, métacarpes et phalanges. Et il fit de même pour l'autre bras.

L'instant fatidique était maintenant arrivé. Le moment redouté des âmes sensibles et de la pudeur de Chaos : les jambes... Va falloir lui retirer ses braies au gaillard. Oh et puis zut ! Pas touche à ça, nan mais ! Ça en fera plus pour les rats et les charognards.

Rester donc les jambes, parce qu'il y avait encore trop de chair dessus. Le brigand planta la lame entre la hanche et le fémur, à la manière des bras, et écarta le tout. Une fois le membre dégagé, il ne restait plus qu'à enlever tout ces trucs qui servaient à rien : la peau, les muscles et les nerfs, pour garder l'essentiel : le fémur, la rotule, le tibia, le péroné. Les pieds, on coupe et on empile ça avec les os des bras et des jambes.

Vivement qu'il finisse, ces travaux manuels commençaient à être lassant.

Maintenant, l'homme était démembré. On pouvait presque l'emballer, si il ne restait pas de la chair de chaque côté de la colonne vertébrale. Le jeune homme renversa le corps, déversant par la même occasion l'appareil digestif restant dans l'abdomen, et finit l'incision qu'il avait commençait en découpant le bas de la plaie en longeant la hanche et le haut en longeant les omoplates. Pareil pour l'autre côté. On voyait bien la forme de la colonne vertébrale, même si un chien aurait rêvé de ronger tout ce qui restait dessus.

Enfin la besogne finie, Chaos se redressa, posant ses mains au bas de son dos pour soulager la douleur d'être rester accroupi aussi longtemps. Il retira même sa cape, ne se préoccupant pas de la salir avec le sang sur ses mains.


Et comment je vais transporter ça, moi ?
se demanda-t-il à haute voix.

Pour commencer, il empila les os des membres et leurs extrémités sur le squelette, puis eut l'idée d'envelopper le tout dans la cape. Tant pis si ça sentirait la charogne, il lavera le vêtement plus tard.

C'est donc en tenant son précieux à la manière d'un colis que Chaos s'en alla de cette ruelle, laissant les déchets organiques sur le sol, qui feraient le bonheur des rats pestiférés.
--Brocard
*Hips*

L’Brocard fait les gros yeux en écoutant la donzelle déblatérer à la vitesse de la lumière, bon sang, s’dit-il, longtemps qu’j’avais pas vu un moulin à paroles pareil…

Un coup à vous flanquer la migraine en cinq secondes chrono.
Et il a toujours pas tout compris à son histoire d’pendu le pauvre Brocard.
Par contre elle le prend par les sentiments en lui promettant une rincée après l’escorte.
Même s’il voit pas forcément les choses comme elle.

Dès qu’ils seront à l’abri des regards, il escompte bien profiter de la prometteuse greluche. Un petit coup derrière la tête suffirait à l’estourbir suffisamment pour lui ôter la piquante de la paluche ; après… arriverait ce qui arrive toujours dans ces cas là.
Une jolie petite croupe blanche serait honorée, de sa bourse la demoiselle serait délestée, et si elle se montre assez conciliante peut-être aura-t-elle la vie sauve.


*Hips*
C’est dé*hips*goûtant c’que vous m’racontez là !
*Hips*



Il en a de nouveau la bile à la bouche. Comment une donzelle de cet acabit peut-elle avoir ce genre d’idées en tête. Elle est s’couée c’est sûr !

*Hips*

Voulez cuire *hips* l’pendu en plus ?
Z’allez fout’le feu partout *hips* vec vos conn’ries ! Ou faire rappliquer les *hips*pires racailles du coin…


Un mouvement d’hésitation. LE Brocard est p’têt un soulard mais il lui reste une once de bon sens, et cette gigolette là, ça pue les emmerdes à pleins naseaux.
Y aller, ne pas y aller…


Hum…

Tant pis, perdu pour perdu…
Il a trouvé ce qu’il espérait après tout.
Une âme encore plus perdue que la sienne.
Perdue.
Perdu.
Perdus…



C’est *hips* par là… faut prendre à gauche là, *reuh* un rot bien gras accompagnant l’explication, pis après on tourne à *hips* droite après le bouiboui du *hips* Père Guedon, *hips* on passe d’ssous l’porche….

Même lui se perd dans son itinéraire foireux au possible. Bah, qu’importe, avec d’la chance la chtiote ne verrait même pas le piège, et si d’aventure elle sentait venir la menace, c’est pas les passants qui viendraient l’aider à se tirer d’affaire…
pnj
De la ruelle aux immondices à la victime de Sempay.

D'accord!
Bon ben on va pas traîner, hein!


Aussitôt elle suit l'itinéraire indiqué, assez vite quand même. Imaginez si Chaos il va lui piquer tous les pendus du coin, elle aurait l'air maligne.
Donc, tourner à gauche, droite, passer sous le porche, passer devant la tav...ah!


Génial, vous aviez raison !!

A travers un trou dans le mur, on pouvait admirer deux pieds qui flottaient dans les airs. Par contre, c'est un peu haut, là...
La jeune fille se gratte un peu les cheveux, entendant de l'agitation, et comprenant qu'il allait falloir se dépêcher pour récupérer le corps rapidement.
Du coin de l'œil, elle avise une table dans la rue. Ne cherchant même pas à comprendre ce que pouvait bien fabriquer une table à cet endroit, elle la tire, et essaie de la soulever..sans trop de succès. Faut dire qu'une table capable de passer à travers un mur, c'est pas de la gnognotte.


Humpf.. Dites, vous pourriez m'aider un peu, s'il vous plaît ?

Nan, mais c'est vrai quoi, être bloquée à deux mètres de son but, à cause d'une table toute bête, c'est ballot, quand même.

Écoutez, on met la table contre le mur, on grimpe, on récupère vite un bout de corde et de veine, et on repart!
La graisse j'en ai pas trop trop besoin, je suis pas pressée, moi, hein. Même s'il paraît que ça se vend bien, mais bon.


Après tout, la graisse et les os, c'était surtout Chaos. Eilith, elle veut juste une veine, de base.
--Brocard
*Hips*

T'vois...
Qu'est-ce qu'il disait l'père Brocard, *hips* hein hein...


Il aurait voulu trouver un pendu qu'il n'en aurait pas vu l'ombre, et là, alors qu'il n'en cherchait pas vraiment un... A croire que ça pousse par enchantement ces bêtes là. Au moins la donzelle sera en confiance après ça et se tiendra de moins en moins sur ses gardes. Il affiche donc un sourire satisfait.

*Hips*

Un coup d'main...*hips* j'veux ben, mais c'est qu'elle a l'air ben massive c'te table là...
J'suis ben trop vieux pour ça, moué, la chtiote! *hips*



C'est que s'il s'épuise avec la table, comment qu'il fera après pour s'occuper de la gamine.

V'à c'que j'te propose...
J't'aide à grimper et *hips*j'reste là à faire l'guet... Couvrir tes arrières quoi!


Et si jamais les choses tournaient mal, il pourrait toujours se carapater ni vu ni connu. Va pas risquer sa vieille carcasse pour une greluche, même appétissante comme celle-là, l'Brocard non plus...

Il s'appuie dos au mur, mains jointes, paré à la hisser. Après ça, elle fait ce qu'elle à faire, il attend là.


*Hips*

Allez la chtiote, *hips* r'mues toi, quelqu'un pourrait ben s'radiner...
pnj
Et moi, il me semblait, - tant la fièvre est incohérente ! -
que la lune, grimant sa face, me tirait la langue comme
un pendu !

Aloysius Bertrand, Le Clair de lune.


Hop, la voilà qui prend son élan, utilise le Brocard en guise de tremplin, avec un "Merci!" au passage, et rentre dans la pièce.

C'est émerveillée qu'elle regarde son Graal. Enfin, un pendu. Sûr qu'elle va être veinarde toute sa vie, avec ça, hein! Elle prend encore quelques secondes pour l'admirer, puis, entendant que l'ivrogne semblait pressé, attrape une chaise, grimpe dessus, et coupe la corde d'un coup d'épée.

Là, c'est le moment de se mettre au dépeçage -Chaos vous ayant déjà fait le cours d'anatomie, on va vous l'épargner ce coup-ci-.
La jeune fille cisaille la corde pour la mettre dans sa besace, puis découpe proprement le cadavre de haut en bas. Comme d'habitude, hein.
C'est comme un tissu d'emballage qu'on déplierait. Le tout est d'y aller proprement.

La pucelle décortique donc le cadavre, de manière à en extraire la veine tant convoitée. Grimaçant un peu. C'est que ça a pas l'air très très solide, hein.
Bah, tant pis, elle le laissera dans la poche, et y touchera pas.
Après, les os et la graisse... Eilith réfléchit un petit moment, se frottant les cheveux comme à son habitude.


Et zut... J'avais oublié.

Bah oui. Tripatouiller un cadavre, c'est pas très propre, y a du sang partout. Et se frotter la tête avec une main ensanglantée, c'est pas très malin non plus.
Elle a pas intérêt à se faire voir, on va comprendre de suite ce qu'elle a fabriqué, sinon...
Bah, pas grave. Vaut mieux continuer sans plus attendre.

La jouvencelle allait pour embrocher le corps, lorsque les bruits d'affolements qui sortaient de derrière la porte se font de plus en plus rapprochés.
Erf, va y avoir du monde dans peu... bon, ben, reste plus qu'à prendre ce qui est transportable...

D'un geste précis, elle tranche les deux bras et les deux jambes du corps, espérant pouvoir en transporter facilement pour ensuite s'en occuper tranquillement. En les empilant, elle devrait peut-être y arriver, hein!
Rapidement, la Châtaigne saute, se retrouve devant Brocard, et lui passe les deux jambes.


Allez, faut vite qu'on se mette à courir, on va tout dépecer tranquillement, et là, si je porte tout, je vais avoir du mal, mine de rien.

A nouveau encore, course sous la Lune, bienveillante, main dans les mains... sans le reste, mais c'est accessoire, ça.
--Brocard
Humpffff....

*Hips*



Heureusement qu'elle est légère la donzelle, parce rien que là il a failli céder sous le poids... L'aurait pu prévenir aussi avant de s'élancer... C'est qu'il n'a plus vingt ans l'Père Brocard, et qu'il a déjà tout juste la force de se tenir debout fait comme il est.

Tout en jettant des coups d'oeil inquiets à droite et à gauche, il réalise à quel point il est tombé bien bas. C'te donzelle il l'aurait étalée d'un revers il y a quelques années de ça... Et là, tout juste la force de lui servir de marche pied... Ca lui fout un sacré coup à l'égo tout de même!

Il gonfle ses poumons de cet air empreint d'impureté qui flotte dans les ruelles, se redresse, comme regaillardi, l'oeil un peu plus vif, plus alerte.

Et c'est pile à ce moment précis que la greluche choisi de lui sauter quasiment dessus, les bras chargés de débris humains.


HIIIIIII !!!!!!

Il a frôlé la crise cardiaque là le Père Brocard... Main gauche qui se pose sur son palpitant, il a tout juste le temps de se remettre qu'il se retrouve orné de deux guitares sanguinolentes. Refoulant à grand peine ce nouveau relent de bile aigre qu'il sent monter dans sa gorge. Il aurait du s'en douter, elle est complètement ravagée la pauvrette.

Voilà comment il se retrouve dans cette situation complètement surréaliste, à trotter derrière la gamine tout en essayant de ne pas perdre son chargement.


Mais ousskon va là ?

*Hips*
pnj
Chaos tenait fermement sa cape repliée sur des restes humains pendant qu'il déambulait dans les rues de la Cour. Il tenait la paire de tenailles de l'autre main, faisant claquer les mâchoires de temps en temps pour rompre le silence. C'était trop calme ici, ça manquait d'animation en tout genre.

Il semblait que cela faisait une éternité que le genèvois tournait dans la nuit. Mais où est ce qu'ils sont les ivrognes qui décuvent, les coupes-jarrets qui bondissent d'on-ne-sait-où, les mendiants qui cachent des poignards et cette foutue coéquipière qui s'est barré pour chasser seule ? Elle aurait pas osé le planter ici ? Non pas qu'il est pas assez grand pour retrouver son chemin, mais ce genre d'épopée, ça se transmet par le bouche à oreille, et on va dire après qu'il est devenu galant avec les femmes, et pire que tout, on peut lui poser un lapin sans s'en mordre les doigts. Ah ça non, elle allait manger sa pince, la naine.

Encore tout une vie de marche dans ces ruelles sombres, et des bruits de pas viennent perturber ses rêvasseries. Des gamins qui font la course ? Non, on les entendrait rire sinon. Des soldats ? Non plus, on entendrait des râles virils. Des voleurs ? Peut être.

Le couple se rapprochait, et Chaos ne savait pas quoi faire, se cacher et ne pas se faire repérer, les suivre pour les surprendre ou les intercepter directement ? Allons y pour la manière qui lui correspond le mieux, on fonce dans le tas !

Le genèvois se posta en plein milieu de la rue, paire de tenaille fermement tenue dans ses mains, et il beugla :


Halte ! Qui va là ?!!
pnj
Le cri de fillette du Brocard l’a faite sourire, rapidement. Mais bon, pas trop le temps de le vanner, c’est qu’il faut vite aller tranquillement dépecer, hein.
Sauf qu’un « qui va-là  ? » d’une voix bien connue surgit. Chaos… Et zut, il risque de pas être très très content.

Attention, là, de manière très en avance pour l’époque, effet de ralenti*.
En moins de deux secondes la jeune fille évalue la situation et ses chances.

Reprenons.
Deux personnes, un ivrogne-guide touristique-homme de main et elle-même qui courent avec des membres dans les bras.
Une autre qui arrive en face, avec visiblement une arme. Qui ressemble un peu à sa paire de tenailles, d’ailleurs. Mais bon, c’est pas possible, hein, la paire de tenailles, c’est pour soigner, ça lui servirait à rien, là.
Là elle a le choix entre faire demi-tour, s’arrêter et s’expliquer gentiment, ou continuer sur sa lancée. Bah la pucelle prend la solution numéro trois, bien sûr.

Hop, elle fonce sur le jeune homme tout en lui jetant un bras dessus d’un côté, puis en baissant la tête et en continuant à courir. Eilith lui laisse le choix entre éviter le bras et se prendre la jeune fille de plein fouet, ou l’inverse, en gros. ‘Fin qu’elle croit.

Toute façon, elle va s’en sortir, hein. Elle a une veine de pendu dans la poche.


* oui, en effet, quelques centaines d’années plus tard, ce phénomène de ralenti sera très en vogue dans des espèces de dessins qui bougeraient sur une espèce de fenêtre. Notamment celui avec des bonshommes qui se mettent à courir après une baballe sur un terrain qui doit bien faire plusieurs kilomètres de long, vue la longueur parcourue pendant le temps de réflexion.
--Brocard
Halte ! Qui va là ?!!

*Hips*

Ce pauvre Brocard s'arrête net. Jambes coupées.
C'est le cas de le dire.
Souffle coupé aussi.
C'est plus de son âge ces conneries.
Lui qui avait espéré une partie de rigolade avec visite de croupe à la clé, le voilà déconfit.
Et en pleine descente.
Ayant rarement connu décuvage plus rapide.
Le voilà donc dans une des ruelles sordides d'un des plus glauques endroits qu'il soit, à tenir compagnie à une donzelle complètement siphonnée, cavalant une paire de jambes sanguinolentes dans les bras.
Pas loin d'étaler sur les pavés le repas de l'avant avant veille, vu que les suivants avaient déjà décorés les ruelles depuis sa sortie de taverne.

"Allez, ressaisi toi mon p'tit père. T'vas pas avoir les foies quand même..."
Il retente de se redresser, comme il l'avait fait avant de prendre des morceaux d'humains sur la trogne.
Une longue inspiration de relents putrides suivie de plusieurs expirations courtes, tel le coureur avant de s'élancer sans sa course.

Et sous son oeil hébété, voilà la greluche qui fonce sur le gaillard d'en face, feinte de corps et largage d'une partie de son chargement dans la face d'enluné.

*Hips*

Un reliquat.
C'est qu'elle a de la suite dans les idées n'empêche la gamine.
Finalement, c'est marrant cette histoire.
La jambe glisse dans la main qui s'affermit.
Voilà notre p'tit père Brocard qui tient sur son bras gauche une jambe, tandis que la main droite agrippe la cheville de la seconde guibole.

C'est parti mon kiki...
Il a de nouveau trente ans, en pleine force de l'âge, comme lorsqu'il bataillait, solide guerrier qu'il était alors.
Avant de se perdre.
Il s'élance, espérant bénéficier de l'effet de surprise induit par la donzelle.
Son bras balance et commence à effectuer de grands moulinets avec la jambe qui le prolonge.
Prêt à s'en servir comme d'une masse d'arme, en moins dur et plus grand, mais tout cela n'est que détail sans importance.
Et qu'on ne vienne pas lui dire qu'un gus, même jeune et en pleine santé, ayant un chargement comme il a, une paire de tenailles, et qui vient de prendre un bras dans la poire, sera parfaitement alerte et suffisamment lucide pour l'intercepter lui sans prendre un bon gros coup de gigot dans la machoire.
Il retrouve des sensations oubliées depuis longtemps.
Et il aime ça.


TAIAUT !
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