Jehanne_elissa
Elles essaient, en tout cas.
Elles étaient deux dans le même cas. L'une n'avait pas trop de recours devant elle. Au sein de l'Archiduché, c'était déjà le Tout-Puissant qui avait tranché. L'autre, au contraire, avait encore tout à tenter. Ces jeunes filles en fleur sont au désespoir, mais avec résolution. Elles ont pris leur vie en main, et, fiancées, elles choisissent de prendre aussi en main celles de leurs fiancés, dussent-ils leur en vouloir.
C'était la crainte la plus forte de la Volpilhat, au moment de se mettre en route pour le Louvre. Elle se remettait tout juste d'émotions incroyables, de retrouvailles larmoyantes, éprouvantes, même. De la Tour Jean-Sans-Peur, elle s'était mise en route, dans les rues de Paris, au côté de la Duchesse de Château-Gontier.
Les recevrait-on ? Elles étaient parties sur un coup de tête. Miguaël Enguerrand n'était pas au courant de la démarche qu'entreprenait sa fiancée. Sans doute, d'ailleurs, lui en aurait-il voulu.
Mais elle comme lui, dans son genre, est têtue. Goupil rencontrera corbeau ; et dans la fable, c'est maître Renart qui gagne. Cela ne vaut-il pas au moins le coup de tenter ?
- « Crois-tu qu'il voudra écouter ? »
Elle était, dans le coche de ville, face à Yolanda Isabel de Josselinière ; la blonde était sa benjamine, mais bien plus politisée qu'elle, l'air de rien. Quand on est angevin et gestionnaire d'un établissement de couture prestigieux, on apprend vite, sans doute. Elles portaient des vêtements riches, mais de coupe sobre. Jehanne n'avait pas caché ses cheveux courts, un peu en dessous des oreilles, juste ceints d'un tressoir. Elle venait humble et pure, elle venait aux pieds du Tout Puissant, elle venait implorer grâce, comme une mère pour son fils, comme Achille pour Patrocle, comme Iseut pour Tristan. Elle ne voulait pas qu'un papelard fût responsable d'un second deuil de fiançailles. Un bête papelard... ça se déchire, n'est-ce pas ?
Aux portes du Louvre, elles descendirent de coche et demandèrent s'il était possible d'être reçues par Sa Majesté récemment sacrée. Elles donnèrent noms et titres : Jehanne Elissa de Volpilhat, Vicomtesse de Cauvisson, Baronne de Malpertuis, et Yolanda-Isabel de Josselinière, Duchesse de Château-Gontier, Dame de Saint-Dionisy.
[RP lancé avec l'accord de LJD Eusaias]
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Elles étaient deux dans le même cas. L'une n'avait pas trop de recours devant elle. Au sein de l'Archiduché, c'était déjà le Tout-Puissant qui avait tranché. L'autre, au contraire, avait encore tout à tenter. Ces jeunes filles en fleur sont au désespoir, mais avec résolution. Elles ont pris leur vie en main, et, fiancées, elles choisissent de prendre aussi en main celles de leurs fiancés, dussent-ils leur en vouloir.
C'était la crainte la plus forte de la Volpilhat, au moment de se mettre en route pour le Louvre. Elle se remettait tout juste d'émotions incroyables, de retrouvailles larmoyantes, éprouvantes, même. De la Tour Jean-Sans-Peur, elle s'était mise en route, dans les rues de Paris, au côté de la Duchesse de Château-Gontier.
Les recevrait-on ? Elles étaient parties sur un coup de tête. Miguaël Enguerrand n'était pas au courant de la démarche qu'entreprenait sa fiancée. Sans doute, d'ailleurs, lui en aurait-il voulu.
Mais elle comme lui, dans son genre, est têtue. Goupil rencontrera corbeau ; et dans la fable, c'est maître Renart qui gagne. Cela ne vaut-il pas au moins le coup de tenter ?
- « Crois-tu qu'il voudra écouter ? »
Elle était, dans le coche de ville, face à Yolanda Isabel de Josselinière ; la blonde était sa benjamine, mais bien plus politisée qu'elle, l'air de rien. Quand on est angevin et gestionnaire d'un établissement de couture prestigieux, on apprend vite, sans doute. Elles portaient des vêtements riches, mais de coupe sobre. Jehanne n'avait pas caché ses cheveux courts, un peu en dessous des oreilles, juste ceints d'un tressoir. Elle venait humble et pure, elle venait aux pieds du Tout Puissant, elle venait implorer grâce, comme une mère pour son fils, comme Achille pour Patrocle, comme Iseut pour Tristan. Elle ne voulait pas qu'un papelard fût responsable d'un second deuil de fiançailles. Un bête papelard... ça se déchire, n'est-ce pas ?
Aux portes du Louvre, elles descendirent de coche et demandèrent s'il était possible d'être reçues par Sa Majesté récemment sacrée. Elles donnèrent noms et titres : Jehanne Elissa de Volpilhat, Vicomtesse de Cauvisson, Baronne de Malpertuis, et Yolanda-Isabel de Josselinière, Duchesse de Château-Gontier, Dame de Saint-Dionisy.
[RP lancé avec l'accord de LJD Eusaias]
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