Aude_elisa

« Aubert… Je te laisse ta journée. Tu es libre de faire ce que tu souhaites… J’ai à faire, notamment me recueillir sur la tombe de ma moitié. » D’Aude Elisa.
Plusieurs semaines maintenant que je suis au courant pour la mort de ma sœur, nous sommes arrivés à Limoges, puis repartis. Je n’ai guère eu le temps d’aller me recueillir sur sa tombe. Mais à l’heure d’aujourd’hui, comme nous y sommes de retour, je ne compte pas attendre plus longtemps.
Donner une journée complète à mon valet, il l’a bien mérité. Lui qui me suit partout, qui est toujours là pour moi, une journée de repos, où il ferait ce que bon lui semble, ne lui fera aucun mal. Puis j’ai besoin de me retrouver seule pour le faire. Je ne veux pas qu’il soit non loin de moi, je ne veux pas qu’il me voit dans l’état où je risque fort d’être. Faible, vulnérable, triste… Certes, il m’a déjà vu. Mais tout est différent aujourd’hui.
Je suis donc en la demeure d’Euzen. Où je loge, le temps de trouver mon propre logement. Je suis en ma chambre, tranquillement… Devant ma coiffeuse, pensive. Ma crinière de feu relâchée, je la peigne, quand ma voix retentit.
-Aubert, viens me retrouver je te prie.
Je sais qu’il n’est guère loin. Probablement derrière la porte, à attendre que je donne signe de vie. Et pas manqué, il s’y trouvait bien. Puisque quelques secondes plus tard, la porte de ma chambre s’ouvre.
-Oui, m’dame ?
-Ecoute moi, je te donne ta journée. Tu as quartiers libre. Tu vas ou ça te chante. Tu te reposes. Tu peux aller boire un verre en taverne… Faire tout ce que tu veux.
-Mais m’dame, savez bien que jamais je ne vous ai laissé.
-Aubert… Je sais bien, et je te remercierais jamais assez de tout ce que tu fais pour moi. Mais aujourd’hui, j’ai besoin d’être seule. Je veux me recueillir, comprends-tu ?
-Oui, m’dame… Vous remarquerez que le valet baisse doucement la tête, légèrement tristounet de devoir laisser sa maitresse seule, une journée complète.
-Je te remercie, Aubert… Tiens voila pour toi… Tendre une bourse bien pleine, pour qu’il se fasse plaisir, l’argent je n’en manque guère, alors quand je peux lui faire plaisir, je n’hésite pas… Tu te fais plaisir, ne te retient surtout pas.
-Merci m’dame !
Puis de le voir disparaitre. Mes pupilles se vissent à nouveau sur mon reflet dans le miroir. J’ai l’impression de la voir… Elle est moi, je suis elle. Une partie d’elle, vit encore… En moi, en elle également, doutez vous bien que je parle de ma merveilleuse nièce. La seule enfant qu’elle ai eu. Et un sourire se dessine alors sur mes lèvres. Prête, je suis.
Châle qui recouvre mes épaules, je me dirige vers l’endroit qu’Eloan m’a indiqué. Là ou repose sa mère… Ma sœur, ma moitié, ma jumelle. C’est douloureux. Toutes sortes de souvenirs viennent s’immiscer en mon esprit.
Je suis là, face à cette pierre… Je m’y agenouille lentement. La journée est belle, le soleil tape légèrement… Pas trop fort, non juste ce qu’il faut. Et les souvenirs me hantent. Ceux de nos discussions jusque tard dans la nuit. Imaginez, deux jeunes filles, avec différents secrets… Des jeunes garçons qui plaisent à l’une et à l’autre. Deux sœurs, qui s’avouent tout, ne se cachent rien.
Une perle salée vient rouler doucement sur ma peau de porcelaine, pour venir mourir dans le creux de mon cou. Cela fait tellement mal, je n’ai guère pu lui dire au revoir. Et je dois maintenant parler à une pierre… Lui dire au revoir à travers cela.
Non, je ne peux. Bouleversée, je me relève, la douleur qui entrave ma poitrine est insoutenable. Il me faut partir loin d’ici. M’évader un temps… Les pans de ma robe sont relevés de mes mains, et je me mets à courir aussi loin que je le peux.
A l’orée de la forêt, je suis… Et je pénètre sans hésitation, en cette végétation dense. Dangereux, probablement, mais sur l’instant je ne réalise pas. Tout ce que je veux… C’est être loin de cette pierre tombale, loin de cette douleur, de cette peine ressenti.
Mais je n’aurais pas dû.
Je n’ai guère le temps d’aller plus loin, qu’une main ferme et masculine s’empare de mon bras. Le serre si fort, qu’une grimace déforme mon visage d’ange. Tout défile, je ne sais ce qui se passe réellement. Quelques minutes plus tôt, j’étais à me recueillir près de ma sœur… Et maintenant…
Mes yeux vrillent sur sa personne. Que me veut-il ? Et un sourire carnassier se dessine sur son visage. Il me fait peur. Il est assez grand, costaud. Je ne suis qu’une jeune femme frêle sans défense aucune. Mais pourquoi ai-je congédier Aubert pour la journée ? Prise de regret je suis.
Et là tout s’enchaine. Il en veut à mes parures. Mes bijoux… Qu’il les prenne. J’en ai d’autres. Mais qu’il ne me fasse aucune mal.
-Donnes moi ton argent !
-Je… Je n’ai… Pas…
-Donnes moi tout ce que t’as !
-Je… Je n’ai guère… plus que ce… Que vous avez là…
Dans son regard, une lueur me fait penser que rien est fini. Je lui ai pourtant tout donné. Mais non… Cela ne lui suffit pas. Ces mains grasses glissent sur mon cou, doucement… Pour descendre à la naissance de ma poitrine. Un frisson s’empare de mon être. Non pas celui qui est bon de ressentir… celui-ci n’inspire que dégouts.
-Non, pas tout ! Une chose que tu ne m'as pas donné, et que j'vais prendre maintenant !
Et ses lèvres qui s’approchent de mon visage… Son souffle sur ma peau. Mes yeux se ferment… Lentement, tandis que ma gorge se noue. Aucun son ne peut en sortir, je ne peux me débattre. Je suis tout simplement pétrifiée…
Lui continue son œuvre sagement… Les mains qui glissent sur ma peau. Moi si prude, si innocente… Bientôt je ne le serais probablement plus…
Le cauchemars ne fait que commencer...
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**Merci Jd Catherine**
Plusieurs semaines maintenant que je suis au courant pour la mort de ma sœur, nous sommes arrivés à Limoges, puis repartis. Je n’ai guère eu le temps d’aller me recueillir sur sa tombe. Mais à l’heure d’aujourd’hui, comme nous y sommes de retour, je ne compte pas attendre plus longtemps.
Donner une journée complète à mon valet, il l’a bien mérité. Lui qui me suit partout, qui est toujours là pour moi, une journée de repos, où il ferait ce que bon lui semble, ne lui fera aucun mal. Puis j’ai besoin de me retrouver seule pour le faire. Je ne veux pas qu’il soit non loin de moi, je ne veux pas qu’il me voit dans l’état où je risque fort d’être. Faible, vulnérable, triste… Certes, il m’a déjà vu. Mais tout est différent aujourd’hui.
Je suis donc en la demeure d’Euzen. Où je loge, le temps de trouver mon propre logement. Je suis en ma chambre, tranquillement… Devant ma coiffeuse, pensive. Ma crinière de feu relâchée, je la peigne, quand ma voix retentit.
-Aubert, viens me retrouver je te prie.
Je sais qu’il n’est guère loin. Probablement derrière la porte, à attendre que je donne signe de vie. Et pas manqué, il s’y trouvait bien. Puisque quelques secondes plus tard, la porte de ma chambre s’ouvre.
-Oui, m’dame ?
-Ecoute moi, je te donne ta journée. Tu as quartiers libre. Tu vas ou ça te chante. Tu te reposes. Tu peux aller boire un verre en taverne… Faire tout ce que tu veux.
-Mais m’dame, savez bien que jamais je ne vous ai laissé.
-Aubert… Je sais bien, et je te remercierais jamais assez de tout ce que tu fais pour moi. Mais aujourd’hui, j’ai besoin d’être seule. Je veux me recueillir, comprends-tu ?
-Oui, m’dame… Vous remarquerez que le valet baisse doucement la tête, légèrement tristounet de devoir laisser sa maitresse seule, une journée complète.
-Je te remercie, Aubert… Tiens voila pour toi… Tendre une bourse bien pleine, pour qu’il se fasse plaisir, l’argent je n’en manque guère, alors quand je peux lui faire plaisir, je n’hésite pas… Tu te fais plaisir, ne te retient surtout pas.
-Merci m’dame !
Puis de le voir disparaitre. Mes pupilles se vissent à nouveau sur mon reflet dans le miroir. J’ai l’impression de la voir… Elle est moi, je suis elle. Une partie d’elle, vit encore… En moi, en elle également, doutez vous bien que je parle de ma merveilleuse nièce. La seule enfant qu’elle ai eu. Et un sourire se dessine alors sur mes lèvres. Prête, je suis.
Châle qui recouvre mes épaules, je me dirige vers l’endroit qu’Eloan m’a indiqué. Là ou repose sa mère… Ma sœur, ma moitié, ma jumelle. C’est douloureux. Toutes sortes de souvenirs viennent s’immiscer en mon esprit.
Je suis là, face à cette pierre… Je m’y agenouille lentement. La journée est belle, le soleil tape légèrement… Pas trop fort, non juste ce qu’il faut. Et les souvenirs me hantent. Ceux de nos discussions jusque tard dans la nuit. Imaginez, deux jeunes filles, avec différents secrets… Des jeunes garçons qui plaisent à l’une et à l’autre. Deux sœurs, qui s’avouent tout, ne se cachent rien.
Une perle salée vient rouler doucement sur ma peau de porcelaine, pour venir mourir dans le creux de mon cou. Cela fait tellement mal, je n’ai guère pu lui dire au revoir. Et je dois maintenant parler à une pierre… Lui dire au revoir à travers cela.
Non, je ne peux. Bouleversée, je me relève, la douleur qui entrave ma poitrine est insoutenable. Il me faut partir loin d’ici. M’évader un temps… Les pans de ma robe sont relevés de mes mains, et je me mets à courir aussi loin que je le peux.
A l’orée de la forêt, je suis… Et je pénètre sans hésitation, en cette végétation dense. Dangereux, probablement, mais sur l’instant je ne réalise pas. Tout ce que je veux… C’est être loin de cette pierre tombale, loin de cette douleur, de cette peine ressenti.
Mais je n’aurais pas dû.
Je n’ai guère le temps d’aller plus loin, qu’une main ferme et masculine s’empare de mon bras. Le serre si fort, qu’une grimace déforme mon visage d’ange. Tout défile, je ne sais ce qui se passe réellement. Quelques minutes plus tôt, j’étais à me recueillir près de ma sœur… Et maintenant…
Mes yeux vrillent sur sa personne. Que me veut-il ? Et un sourire carnassier se dessine sur son visage. Il me fait peur. Il est assez grand, costaud. Je ne suis qu’une jeune femme frêle sans défense aucune. Mais pourquoi ai-je congédier Aubert pour la journée ? Prise de regret je suis.
Et là tout s’enchaine. Il en veut à mes parures. Mes bijoux… Qu’il les prenne. J’en ai d’autres. Mais qu’il ne me fasse aucune mal.
-Donnes moi ton argent !
-Je… Je n’ai… Pas…
-Donnes moi tout ce que t’as !
-Je… Je n’ai guère… plus que ce… Que vous avez là…
Dans son regard, une lueur me fait penser que rien est fini. Je lui ai pourtant tout donné. Mais non… Cela ne lui suffit pas. Ces mains grasses glissent sur mon cou, doucement… Pour descendre à la naissance de ma poitrine. Un frisson s’empare de mon être. Non pas celui qui est bon de ressentir… celui-ci n’inspire que dégouts.
-Non, pas tout ! Une chose que tu ne m'as pas donné, et que j'vais prendre maintenant !
Et ses lèvres qui s’approchent de mon visage… Son souffle sur ma peau. Mes yeux se ferment… Lentement, tandis que ma gorge se noue. Aucun son ne peut en sortir, je ne peux me débattre. Je suis tout simplement pétrifiée…
Lui continue son œuvre sagement… Les mains qui glissent sur ma peau. Moi si prude, si innocente… Bientôt je ne le serais probablement plus…
Le cauchemars ne fait que commencer...
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**Merci Jd Catherine**