Anthoyne
* en référence à un titre de Jacques Dutronc
Mais tout commença à Nevers, un jour d'avril.
En cette journée printanière, le ciel sembrasait pour de longues heures. Les jours rallongeaient et petit à petit, la grisaille hivernale laissait place à une voute azure. La ville de Nevers séveillait aux bruits des différents artisanats qui se mettaient en place avec énergie. Malgré les senteurs citadines très désagréables à cette heure matinale, lodorat pouvait séchapper le temps dun instant soumis à la faible odeur émanant des boulangeries. Elle suffisait à elle seule à faire oublier le caractère fétide des rues nivernaises et à faire saliver le plus rassasié des hommes tel Anthoyne. Ce dernier, rompu de son petit déjeuner, arrivait tout de même à simaginer croquer dans un de ces pains brisant la croûte et libérant la mie encore chaude et qui allait fondre lentement dans la bouche. Il était rare que cet homme se laisse aller à ce genre de divagations, cependant cette journée sannonçait suffisamment bonne pour quil rêvasse ainsi. Sa toilette avait même été effectuée sous le signe de la gaité et son repas matinal avait été avalé avec plaisir, ce qui nétait pas chose acquise tous les jours.
A présent, il arpentait les rues de Nevers, le sourire aux lèvres. Il se surprit même à chantonner. En somme, en ce matin, addition de comportements inhabituels pour cet homme qui la plupart du temps paraissait froid et distant. Seulement quelques privilégiés, si nous pouvons les nommer ainsi, disposaient du droit de le voir sourire avec sincérité. Cest justement devant chez une de ces personnes quil sarrêta puis frappa à la porte. Lorsque celle-ci souvrit, Anthoyne arbora un large sourire et lâcha gaiment :
« Bonjour ! Alors, êtes-vous prête ? »
Il observait la femme qui lui faisait face. Sil devait la qualifier en deux mots : jeune et naïve. Sa longue chevelure blonde, son doux visage où était toujours dessiné un large sourire évacuaient de la fraîcheur et de linnocence : les deux expressions de la jeunesse. Anthoyne avait du mal à mettre des mots pour la décrire physiquement. Elle nétait pas la femme la plus belle qui lui avait été donné de voir cependant les doux traits de son visage, son sourire permanent ainsi que ces gestes et mimiques la rendaient attendrissante et charmante et la faisaient sortir du lot. Son innocence était paradoxalement la coupable cause de son don à attendrir, malgré elle, tous les hommes qui croisaient sa route. La Louveterie, lui-même attendri, avait remarqué cette particularité. Ces petits manies, ces petites paranoïas faisaient sourire et rire la gente masculine. Même si elle désirait se détacher de lun deux, son sourire innocent détruisait toutes démarches allant dans ce sens. Cette jeune femme lui faisait penser à son ancienne fiancée décédée qui nétait autre que la cousine de la blonde. Rapprochement malsain ? Certainement ! Toutefois, cela nétait pas surprenant. Même si Anthoyne se défendait de navoir jamais ressenti ce que lon peut appeler de lamour pour sa fiancée disparue, ce quil lavait charmé chez la première, il le retrouvait en celle avec qui il partageait à présent de nombreuses soirées à discuter.
Des heures sétaient écoulées dans son esprit à tenter de mettre des mots sur ce quil ressentait, à essayer de la décrire mais seulement quelques dixièmes de seconde avaient défilé, lui laissant loccasion dajouter :
« Paris nous attend. Et une surprise pour vous. Enfin Si cela ne vous dérange pas car je ne voudrai pas vous imposer des choses qui vous déplaisent, ma chère filleule. »
Et pour accentuer sa taquinerie, son sourire mutin sélargit.
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Mais tout commença à Nevers, un jour d'avril.
En cette journée printanière, le ciel sembrasait pour de longues heures. Les jours rallongeaient et petit à petit, la grisaille hivernale laissait place à une voute azure. La ville de Nevers séveillait aux bruits des différents artisanats qui se mettaient en place avec énergie. Malgré les senteurs citadines très désagréables à cette heure matinale, lodorat pouvait séchapper le temps dun instant soumis à la faible odeur émanant des boulangeries. Elle suffisait à elle seule à faire oublier le caractère fétide des rues nivernaises et à faire saliver le plus rassasié des hommes tel Anthoyne. Ce dernier, rompu de son petit déjeuner, arrivait tout de même à simaginer croquer dans un de ces pains brisant la croûte et libérant la mie encore chaude et qui allait fondre lentement dans la bouche. Il était rare que cet homme se laisse aller à ce genre de divagations, cependant cette journée sannonçait suffisamment bonne pour quil rêvasse ainsi. Sa toilette avait même été effectuée sous le signe de la gaité et son repas matinal avait été avalé avec plaisir, ce qui nétait pas chose acquise tous les jours.
A présent, il arpentait les rues de Nevers, le sourire aux lèvres. Il se surprit même à chantonner. En somme, en ce matin, addition de comportements inhabituels pour cet homme qui la plupart du temps paraissait froid et distant. Seulement quelques privilégiés, si nous pouvons les nommer ainsi, disposaient du droit de le voir sourire avec sincérité. Cest justement devant chez une de ces personnes quil sarrêta puis frappa à la porte. Lorsque celle-ci souvrit, Anthoyne arbora un large sourire et lâcha gaiment :
« Bonjour ! Alors, êtes-vous prête ? »
Il observait la femme qui lui faisait face. Sil devait la qualifier en deux mots : jeune et naïve. Sa longue chevelure blonde, son doux visage où était toujours dessiné un large sourire évacuaient de la fraîcheur et de linnocence : les deux expressions de la jeunesse. Anthoyne avait du mal à mettre des mots pour la décrire physiquement. Elle nétait pas la femme la plus belle qui lui avait été donné de voir cependant les doux traits de son visage, son sourire permanent ainsi que ces gestes et mimiques la rendaient attendrissante et charmante et la faisaient sortir du lot. Son innocence était paradoxalement la coupable cause de son don à attendrir, malgré elle, tous les hommes qui croisaient sa route. La Louveterie, lui-même attendri, avait remarqué cette particularité. Ces petits manies, ces petites paranoïas faisaient sourire et rire la gente masculine. Même si elle désirait se détacher de lun deux, son sourire innocent détruisait toutes démarches allant dans ce sens. Cette jeune femme lui faisait penser à son ancienne fiancée décédée qui nétait autre que la cousine de la blonde. Rapprochement malsain ? Certainement ! Toutefois, cela nétait pas surprenant. Même si Anthoyne se défendait de navoir jamais ressenti ce que lon peut appeler de lamour pour sa fiancée disparue, ce quil lavait charmé chez la première, il le retrouvait en celle avec qui il partageait à présent de nombreuses soirées à discuter.
Des heures sétaient écoulées dans son esprit à tenter de mettre des mots sur ce quil ressentait, à essayer de la décrire mais seulement quelques dixièmes de seconde avaient défilé, lui laissant loccasion dajouter :
« Paris nous attend. Et une surprise pour vous. Enfin Si cela ne vous dérange pas car je ne voudrai pas vous imposer des choses qui vous déplaisent, ma chère filleule. »
Et pour accentuer sa taquinerie, son sourire mutin sélargit.
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