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[RP] Le Vert Millau

Aelyenor
Quand la vie est consternante parfois...

Un crépuscule majestueux, couleur de framboise écrasée, de confiture de fraise et de pois cassés s'étale sur Millau comme une pâte à beugnets étirée au rouleau.
Le bonhomme de neige commençait à prendre forme dans un silence intégral, lorsqu'un aboiement lancinant recouvrit la bienséance des lieux.


- Ça vient de l'étang murmure Aelyenor à l'oreille de Bellanika.

Délaissant pour un temps son travail, la brune se dirige vers le raffut. C'est le chien sauvé des intempéries qui gueule. Il fait un tel ramdam ce museau de rat qu'il serait susceptible de troubler la quiétude de cette brave cité et faire sonner le tocsin.
La brave bête fait comprendre à Aely qu'un "Saint-Bernard" trempe dans l'étang.


- Nom d'un chien, Gudrule !

Un cri étouffé, puis la Grosse qui sort de l'étang en émettant des soupirs rauques. La brune l'aide à sortir, et la baigneuse la regarde d'un air morne en clignant des yeux à cause des algues qui collent à ses paupières.

- Ben qu'est ce qui te prend ma vieille ? T'as des envies de bain nordique ?

- Non répond la Baleine, j'voulais voir si tout se passait bien pour Maurice.

Aely se gratte la tête. Le temps de faire un retour dans sa mémoire et elle se rappelle que sa sœur avait baptisé un poisson rouge du gentil sobriquet de "Maurice".

- Ton humanisme me confond toujours ma douce, taquine Aely.

Fait étrange, voila la dodue qui se met à frétiller. Cela tient du cyclone et de la calamité naturelle. Elle s'agrippe à ses loques. Pour des raisons qui n'appartiennent qu'à elle, elle ne bande pas sa poitrine majestueuse. Du coup ses loloches ça devient un treuil pour nourrice avec des choses de renforcement par dessous, des sangles...

Vite fait elle décalotte l'ensemble pour laisser s'épanouir sa gorge...arriva ce qui devait arriver. Deux monstrueux gredins débouchent à l'air libre comme la sauce gigot jaillissant des canines des parlementaires. Et ce qui en découle Madoué ! Six pintes de flotte se répandent au sol, trois petits poissons rouges complètement perdus et qui n'avaient pas potassé la carte des voies navigables retrouvent enfin le chemin de la mare.
Gudrule vocifère, rigole, car les cyprins la chatouillent.

Elle manque un peu de pudeur Gudrule je vous l'avoue, et se déloque pour poser le marécage qui lui sert d'effets afin de se sentir mieux. Aelyenor jette un œil en arrière, espérant que Bella ne soit pas trop attirée par le spectacle dantesque proposée par la Bienheureuse.
Elle en tombe sur son séant l'aînée. De sa monstrueuse poitrine, mis à part les poissons rouges, Gudrule ressort un jeu de cartes, trois nénuphars, une boule infâme qui devait ressembler auparavant à une miche de pain avec du pâté...ce n'est pas un soutien-choses c'est une hotte ! (c'est de circonstance me direz-vous).
Elle stoppe finalement l'évacuation, se sonde l'entre-seins, retire encore une coquine d'anguille particulièrement hardie - on lui filerait une médaille pour son héroïsme - puis déclare forfait.


- Laely, suave son Énormité, j'te prierais de pas m'regarder avec ton air con cul pissant (oui elle est facile celle-là). J'sais bien qu't'es mon aînée, mais ça t'autorise pas d'me mater de la sorte...vous visionnez l'ambiance ?

La Mastodonte roucoule que sa soeur est une polissonne et qu'elle a toujours remarqué l'éclat lubrique qui brillait dans ses prunelles, puis lui demande de se retourner vu qu'elle va se défroquer entièrement pour sécher.

Aely obtempère...épouvantée par cette perspective. C'est pas qu'elle redoute les émotions fortes la brune, mais elle craint de faire des cauchemars...avouez que ce serait dommage pour Noël.
Elle lui jette au passage sa cape et son manteau en lui disant de rentrer à la maison pour se réchauffer et se changer.


- M'ci Laely, j'me grouille, après je vais t'expliquer quelque chose d'inuit (inouï voulait-elle dire ?) C'est à propos d'Maurice...
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Ce n'est pas nous qui ne marchons pas droit, c'est le monde qui va de travers.
Bellanika
Assise sur son fessier à faire son bonhomme, Bella leva ses yeux lorsqu'elle entendit une voix s'approcher.

Elle chercha du regard, puis vit s'approcher Aelyenor. Tiens, celle qu'elle attendait d'ailleurs.

Léger sourire puis la louve se leva pour bisouiller la digne Milhavoise qui était à l'origine de la création de l'espace.

Elle semblait aimer le bonhomme. C'était tant bien, pensa t-elle. . Pour une fois qu'elle faisait de ses doigts et que ce n'était pas satanisé
.

Oooh ! Tu trouves vraiment de la classe à ce bonhomme là?!. Rigole. Je vais donc le laisser ici que les enfants viennent s'amuser avec.

Puis l'écouta en espace d'un temps, acquiesçant à ses dires.

Je suis bien daccord avec toi, il faut parfois s'amuser , c'est le sens premier de la vie !.

Se retourna lorsqu'elle entendit des pas approcher.
Mais c'était rien qu'un animal errent. Elle se retourna de nouveau vers Aelyenor qui lui montrait les milles merveilles du jardin.
Un jeu de lumière qui illuminait le fond du jardin. Les couleurs se mariaient et cela donnait qu'envie de s'éterniser en les lieux.


Long moment de contemplation sans mot, puis Bella félicita de nouveau la petite, non sans lui souhaiter aussi une joyeuse noel.

Joyeuse noel à toi Aelyenor !. Que beau ce jardin qui j'èspère vivra même après l'hiver.

Je suis..... Hum... Comment dire, très bluffée en tout cas !. Rit profitant de l'air frais, puis engage pas vers une assise du jardin. Les pieds grelottaient déjà en raison de ce que la louve n'eu pas l’intelligence de sortir avec ses bottes.

Assise à regarder tout et rien, se fît entendre un bruit de sous sol. Apeurée, Bella regarda avec de grands yeux Aelyenor, qui lui murmura que cela venait de l'étang.
Fallait pas s'y rendre surtout. Les animaux, la louve n'aiment pas tant quoiqu'étant une.
Elle resta donc là, à attendre qu'Aely vienne lui raconter le calvert de l'étang.

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Aelyenor
Les jeux d'eau terminés, l’Épouvantable se carapata vite fait pour se changer. De ce fait, Aelyenor revint précipitamment vers Bella, un sourire amusé au coin des lèvres.

- Ce n'était rien Bella, juste ma sœur qui s'offrait quelques ablutions matinales dans son étang à pâmoisons et en profitait pour faire provision de têtards pour le nouvel an.

Puis pour tenter d'apaiser l'inquiétude de l'ex-maire, Aely reprit.


- Ne t'inquiètes pas, ma sœur est un personnage qui est obligée de se composer. Gudrule tu sais, c'est un peu mon vice. Ses mauvais mots, ses colères éléphantesques, ses manières déplacées parfois, mais aussi son dévouement légendaire et son sens artistique paradoxalement fort développé et qui peut surprendre quand on la voit, font un peu partie de ma vie.
Que veux-tu...je l'aime quand elle tonitrue, je l'adore quand elle néologise le vocabulaire à sa manière, quand elle fait étalage de ses connaissances historiques, du genre quand elle dit que :
"A notre époque de ramollos, il faut du poil sur la poitrine, et que nos ancêtres les Gaulois étaient de grands costauds avec des yeux bleus azurés et que contrairement à ce que tout le monde pense, ils se revêtaient de casque à plumes et puisqu'il en est ainsi, on est en droit de se demander si la Gauloise, Elle ! N'était pas à poils.
Il est vrai qu'aucune encyclopédie ne mentionne ceci, la Gauloise...humble délasseuse de guerriers, de plus, si nous n'avions pas la preuve que les Gaulois portaient des cornes, on serait presque en droit de se demander si elle a bel et bien existé..."


Je la trouve attendrissante quand elle se met à rêver d'une demeure toute en granit rose recouverte d'un toit de chaume.
On peut mourir sans voir Venise, mais on ne peut pas mourir sans avoir connu Gudrule ma soeur, Gudrule la Valeureuse, Gudrule et ses chemises innommables, son nez vineux, sa faim inextinguible, sa soif constante et ses baffes qui font cracher les dents...


Pendant que la brunette présentait sa sœur de la façon dont elle la ressentait, la Valeureuse se radine. Elle est belle Gudrule, gonflée et rondouillarde dans sa chemise d'un blanc immaculé et ses braies d'un noir ! Ses braies moulantes lui dégageant bien les bourrelets aux cuisses, au bidon et au derrière.

Elle prend la mine contrite la Gud en apercevant Madame le Maire. Du coup elle plonge son regard un peu partout, troublée, émue, honteuse. Elle prend une mine recueillie et se triture les doigts.


- 'Jour M'dame le Maire bégaie la charmeuse.

Au moment où elle s'avance pour un excès de politesse, elle glisse sur la neige gelée et s'étale lourdement. Aelyenor ne peut retenir son hilarité. Le vocabulaire de Gudrule l'aide à retrouver son sérieux.

- C'est la faute à ce P...de temps de M... N...de D...
vocifère-t-elle.

S'avisant des mots qu'elle a lâché et de l'entourage composant son environnement elle balbutie en se relevant.


- Mande pardon Dame Bella mais c'est plus fort que moi, je deviens mal embouchée chaque fois que je m'casse la figure.

Aelyenor tente de récupérer ce qui peut l'être.

- Ma chère soeur, chaque soir après l'entretien des jardins, nous reprendrons les cours de français et de mathématiques, agrémentés de leçons de savoir-vivre.

Vexée la Farouche tire sur sa chemise...

- Parfait. Si tu me trouves inepte dis-le tout de suite ! Ce s'ra pas la peine que tu passasses des nuits blanches à me faire potasser la grammule et le calcaire...si c'est toute la considération qu'tu m'portes...

Aelyenor ne peut résister et rit comme jamais. Elle se claque sur les cuisses et répond.

- Mais non ma chère soeur, je sais que tu as de l'ambition et de la persévérance. Je ne peux pas me passer de toi et de tes talents. Tu as tort de m'en vouloir. Mes invectives ne servent qu'à protéger l'éducation que nos parents nous ont inculquée.

Gudrule écrase un pleur puis toussote.

- Bon ben c'est pas tout ça mais j'vais déblayer la neige. Faudrait voir à terminer non ?
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Ce n'est pas nous qui ne marchons pas droit, c'est le monde qui va de travers.
Acanthe
Errant dans les ruelles étroites, les venelles de Millau au gré des bruits les parcourant, l'Acanthe se retrouva à quelques pas des jardins.
Il y trouverait certainement l'attachante, depuis le temps qu'il se disait de passer admirer son travail, son acharnement à rendre la beauté en ce lieu. L'occasion s'offrit et il la prit.

Il déambulait lentement au milieu de la verdure, se dirigeant machinalement vers les clapotis que l'eau produisait. Peut-être pensait-il y jeter son filet, l'habitude !
Deux voix lui parvenaient, deux voix qu'il connaissait. Et une autre un peu moins....enfin un peu plus....une autre qu'il ne reconnaissait pas.
Il s'assit donc au bord de l'étang pour ne pas déranger.
Et plongea dans ses pensées pour ne plus entendre.

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Gudrule
Pendant que Bellanika et Aelyenor devisaient sur le déroulement de la vie et de ses inadéquations, la Gud, fidèle à ses engagements prit le parti de déblayer la neige encombrant les allées des jardins. Au bout d'un moment, elle décida d'aller faire une petite visite de courtoisie à son ami "Maurice" le poisson rouge (si vous avez bien suivi...) et s'aperçut que près de l'étang un homme était assis, contemplatif de la sérénité de l'endroit.

Trop heureuse de voir un mâle de la qualité de l'homme méditatif, Gudrule s'avance pour lui présenter ses hommages du jour, cette chère bonne grosse Gudrule, triomphale, éléphantesque, toute en grâce de baleine terre-neuvaine.


-' jour vous crie la Grosse, seriez pas Acanthe des fois ? L'ami de ma sœur Aelyenor ? J'm'appelle Gudrule première du nom...

Elle se met à fureter auprès du grand pêcheur, avec la frénésie d'un porc qui ne retrouve pas son auge. Puis elle regarde en direction de Bella et de sa soeur pour s'assurer qu'elle avait le champ libre et poursuit ses œillades indécentes, lui colle un sourire de bordelière accentuant la polissonnerie de son regard. Son bas de laine se dilate ; comme ses braies d'ailleurs.
Sans être congestionnée outre mesure par son indécence voilà que Gudrule tout en le reluquant lui dit


- Alors ce serait bien vous l'Acanthe qui avait fait découvrir les joies de la pêche à ma soeur chérie...c't'une bonne élève hein ! Enfin dans ce domaine, parce-que pour le reste...

Puis, mue par son instinct de grosse femelle, encouragée par la perspective de découvrir d'autres horizons elle lui marmonne.

- Seigneur ! De la compagnie mâle enfin ! Et un bel homme de surcroive ! Est-ce que dou you parlave le rut émoi ? (Ruthénois hein...) Dis mon trognon, t'aurait-y pas la moindre envie de choses coquines qu'tu voudrais qu'j'te fasses hein ? Un beau mâle comme vous, c'est vraiment l'bon Aristote qui vous a mis sur mon chemin

Elle est ce qu'elle est gudrule, mais elle n'est pas ce que l'on pourrait penser, elle a le sens des affaires mais surtout de l'amitié. Il y a toujours eu un manque dans sa vie sentimentale et affective.
Elle est maligne, aussi se rendant à l'évidence qu'elle perdrait son temps et que finalement il n'y avait que son bel italien pour apprécier la valeur de ses charmes elle poursuit.


- Causez-moi franchement Milord...serait-ce qu'je s'rais pas vot'genre ?...Et bien vous avez tort, bougonne la rombière intelligemment, si on ne peut plus faire de gâteries avec les amis de sa sœur ben l'amitié ne ressemble plus à grand-chose...

Là dessus elle en profite l'énorme, et actionne ses vertugadins en viandasse vers les berges de l'étang et ôte les feuilles, branches et autres lichens souillant ses créations.

- Je vous présente mon ami Maurice, il est là voyez...c'est le seul ami que j'ai ici...il m'le rend bien savez...On croit que le poisson rouge ne comprend rien mais c'est pas vrai...j'vous expliquerai un jour...

La Monstrueuse se craquelle, elle fendille de partout la marchande de fesses. Sur ces dires littéraires et romanesques, elle caresse de ses saucisses lui servant de doigts l'onde glacée. La belle en cuisses elle est attendrissante dans le fond...elle ne prend plus d'écus qu'avec certains habitués huppés auxquels elle leur sert l'ordinaire...les extases rarissimes c'est pour les amis.

- Cher ami, j'vous cache pas qu'en vous voyant, j'avais une idée derrière la langue. Mais comme vous êtes le grand ami de ma sœur...j'suis une princesse...on ne touche pas aux amis de ma sœur...

Là dessus elle se relève, princière, royale, à grands coups de bottes cotonnées ; énorme amas de graisse et de gentillesse, seulement nostalgique d'un passé qu'elle savait à tout jamais perdu.

A ce moment-là, Aelyenor accourut, toute essoufflée, posant son regard de l'un à l'autre, effrayée à la perspective d'une éventuelle conversation entre Gudrule et Acanthe...


- Oh mon Dieu...prends pitié d'Acanthe, de moi...
Acanthe
Toute à sa contemplation l’Acanthe n’entendit pas les pas arrivant.
Ses pensées devaient vraiment être prenantes pour ne pas percevoir le bruit de cette arrivante. Ou c’est qu’elle avait la foulée vaporeuse, la conduite délicate.
En tout cas il fut sorti de sa torpeur par un cri. Se retournant il la vit, planté sur ses deux jambes….enfin planté là devant lui. Tout en chair qu’elle était.
Il s’était relevé, comme pour mieux riposter à une attaque mammaire.
Sur le coup il se demanda quelles autres curiosités ce jardin pouvait recéler. Et puis cette phrase «L'ami de ma sœur Aelyenor » qui lui claqua en pleine face. Il lui fallut un certain temps pour réaliser, pour comprendre l’invraisemblable. Comment cela était possible, si différentes. Les fées ne s’étaient pas penchées de façon équitable sur les berceaux fallait croire. La beauté rayonnait chez l’une quand l’éclat s’absenta de l’autre.
D’une voix chevrotante


- Enchanté Gud…Gudrule ! C’est bien moi Acanthe

Pas à l’aise l’Acanthe, l’imposante joue de ses charmes. Et elle ne jouait pas d’irrésistibles appas, pas le moindre enchantement, ni d’attribut où se réfugier.
Mais elle était directe, annonçait la couleur sans prendre de petits raccourcis. De ceux qui faisaient durer l’envie et retardaient le plaisir.
Non, elle lui proposait la botte. S’offrant à lui dans toute sa splendeur. Mais aucune pensée impure ne passa par la tête de la proie à cet instant.

Esquissant un sourire amusé en même temps que gêné, il tenta de détourner la conversation et les envies de corps à corps unilatérale


- Et z’êtes la grande ou la p’tite sœur ? Une question franchement mal placé que n’entendit même pas l’imposante

A la requéte de savoir si elle était son genre, il n’y eu qu’un
– Heeeuuu !!!! En guise de réponse mais un rire, discret, quand vint la phrase suivante "si on ne peut plus faire de gâteries avec les amis de sa sœur ben l'amitié ne ressemble plus à grand-chose..."
Elle avait de l’esprit et peut-être même assez fin finalement.

L’orage semblait passé et la Gudrule se radoucie. Enfin….elle mit de côté sa ferveur quelque peu animale.
Et c’est une confondante attendrie qui lui présenta Maurice, un poisson rouge. L’Acanthe s’approcha même pour voir l’animal.
C’était attendrissant de la voir avec ce poisson, de l’écouter parler de lui. Attendrissante, ça leurs faisait un point commun aux sœurs.
Une princesse qu’elle était ? Ben oui, sûrement un peu oui.


- Ca m'fait plaisir d'vous connaitre !
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Aelyenor
La brune s'avance en catimini, se dissimulant d'arbre en arbre jusqu'à pouvoir se trouver à portée de voix des deux dialoguistes.
Fort anxieuse, elle jette un œil en direction d'Acanthe. D'après ce qu'elle peut en conclure, son visage passe par toutes les émotions de la création en visionnant l’Énormité.
L'effarement se lit sur son visage, laissant place à la terreur puis l'effroi, la stupéfaction, l'étonnement, la curiosité, l'inquiétude, la surprise, l'amusement enfin l'intérêt.

Aely n'entend pas très bien la conversation qui s'engage entre eux, alors elle s'arme de courage ; du reste c'est le seul engin de défense qu'elle est capable d'utiliser. Elle se tient au garde à vous, raide comme un sapin derrière son sapin. On dirait un pauvre hère s'apprêtant à morfler une douzaine de flèches dans le buffet, style droit au cœur, évitez la tronche, je vous en prie. Un peu comme Saint Sébastien percé comme un fromage Suisse par les Romains.

Elle a peur la brunette que sa sœur en quelques mots puisse rompre l'amitié qui s'était instaurée entre Acanthe et elle. Alors elle est prête à bondir s'il le faut...elle a toutes les qualités Aely, plus un nombre intéressant de défauts plus agréables les uns que les autres. Seulement elle n'est pas très patiente. Et quand un malfrat ou autre trouble-fête veut la chambrer avec des airs d'avoir l'air de quelqu'un d'important ou d'imposant, même s'il s'agit d'un supérieur, elle est d'attaque à l'envoyer se faire considérer chez les Grecs...Mais sa sœur non...

Elle est enfin à portée de voix, attend la suite, les narines plus pincées que les cuisses d'une tavernière.

Marrant comme Aely prend toujours place dans la conversation de sa jeune sœur. L'aînée la rabroue, la houspille, l'invective, la bafoue, la ridiculise parfois, la piétine, la déminéralise, la souille, la corrompt, l'opprime, la comprime, la déprime...et pourtant Gudrule elle aime son aînée...


Citation:
...Mais comme vous êtes le grand ami de ma sœur...j'suis une princesse...on ne touche pas aux amis de ma sœur...


Ça y est pense Aelyenor. Voilà qu'elle se répand en extase Big Mamma. Si ça continue dans pas longtemps elle va l'appeler chérie et l'embrasser sur la bouche...

Aely également accorde beaucoup d'affection pour son inadéquate frangine. La Gud elle pèse deux-cent-cinquante livres, possède douze mentons, quatre-vingt livres de nichons, des verrues à poils...elle est mafflue, ventrue, joufflue et têtue. Mais elle l'aime...

C'est beau la vie.

Pourtant un jour, faudra bien que Aelyenor se décide à lui montrer combien elle peut l'aimer. Arrivera un jour si ça continue ben Gudrule tirera sa révérence en douceur et qu'Aely restera plantée dans sa cuisine, foudroyée par son absence. Une cuisine avec un foyer de cheminée éteint et qu'elle prendra conscience mais trop tard des objets familiers de sa petite sœur, et surtout de son bol de terre aux motifs bleu myosotis..."Ne m'oubliez pas" dans le langage des fleurs.

Pas de danger que je t'oublie mon trésor...oh non, pas de danger...

C'est alors que Acanthe, semblant intéressé par la représentation grandeur nature de Gudrule, incroyable contraire d'Aelyenor, lui fit.


Citation:
- Ca m'fait plaisir d'vous connaitre !
Gudrule
Aelyenor s'assoit à quelques toises des deux compères sur un amas neigeux. Acanthe est heureux de faire connaissance de la sœur d'Aely...celle-ci est persuadée qu'il est sincère.

Gudrule s'exprime bien, de façon gouleyante. Fille droite et intelligente jusqu'au bout. Elle parle sans détours de son nouvel ami "Maurice" et de sa vie passée dans la bauge où il survivait avant qu'elle n'assainisse l'endroit.

L'instant est émouvant, c'est plein de grandeur. A côté, le serment des trois Horace c'est de la crotte de chevreau.
Certain qu'Acanthe s'apitoie, compatit et pense que Gudrule est la plus brave femme du monde.
La Mahousse transforme ses cinq doigts en un poing musculeux dont la vue ferait s'évanouir le géant Atlas lui-même et elle abat cette masse de viande non désossée dans l'étang.

Le reste relève de l'inouï. Un cyprin doré comme une écrevisse vint se louvoyer dans la paume immergée de la Charmeuse qui émue comme une jeune vierge faisant connaissance avec sa première plénitude se lança dans une explication qui fera n'en doutons pas les belles pages de Millau.


- Alinéa jacte à l'aise lance la Philosophe. (Comprenez Aléa jacta est). J'vas t'raconter l'Acanthe la vie de Maurice. 'tendons nous bien hein, rien d'indiscret, simplement faut qu'le monde sache que le poisson rouge a un cœur.

Elle écrase une larme et reprend.

- Ben voilà, quand j'ai découvert "Maurice", c't'ablette là vivait reclus dans un espace aussi grand qu'un bocal tant l'eau était vaseuse, un peu comme un nez clé s'y astique dans son monastère. (Là on a longtemps cogité pour tenter de comprendre ce que voulait dire Gudrule, en définitive nous sommes arrivés à la conclusion suivante : ecclésiastique. Si certains lecteurs ont d'autres propositions à faire, je suis preneuse.)

- Tu sais bien Acanthe que le poisson rouge est l'une des espèces vivantes qui à la mémoire la plus courte...enfin il paraît ; à peine quelques secondes, pour ça qu'il ne s'est jamais ennuyé dans son petit bassin vaseux, un vrai océan à ses yeux.
On oublie vite. Sans doute pour ça que j'ai voulu toujours être un poisson. C'est pas plus mal non ?
Mais voilà, le "Maurice" là, il m'a dit qu'on avait l'impression qu'on lui cachait la vérité, car la vérité est à l'extérieur, et depuis le temps qu'il vivait dans son espace réduit il ne voulait plus y croire.

- Dis Acanthe, tu penses que si à l'université on nous parlait de poissons rouges, ben les cours de philo seraient pas plus intéressants ?...

Bon, oui, c'est vrai, je m'éloigne de mon sujet initial, mais bon... n'empêche...le poisson rouge a des choses à dire.
Donc, voici un petit poisson rouge avec une mémoire de 3 secondes ou peut-être un peu plus... C'est court et pourtant il se souvient très bien de certaines choses sans savoir quand elles se sont passées, si c'était dans son enfance ou bien il y a quelques jours !
Il a quelques souvenirs tristes, mais il ne sait pas de quand ils datent. Le problème ce sont les trous de mémoire qui viennent si souvent ! Voilà la différence éguesitentielle ! Ce n'est pas qu'il n'a pas de mémoire ! C'est qu'il a des trous de mémoire !


Les premières lueurs du soir se démerdent avec les nuages servant de couvercle à la campagne Millavoise. Répugnance des aubes crépusculaires.

- Dans que'que temps y'aura plein de petits Maurice et de petites Mauricettes, la seule chose qui m'inquiète c'est qu'il les oublie. Quouaque coasse-t-elle, on ne peut pas oublier ses enfants, mais quand on connaît la mémoire du poisson rouge si... même si Maurice est une exception.

Gudrule soupire, se laisse prendre à ses émotions. De temps en temps faut se lâcher. C'est pour le bien être de la conscience.

- C'est rien va l'Acanthe, juste un mauvais moment à passer...et puis le temps reprendra le dessus, on peut lui faire confiance à ce salaud.

C'est le moment que choisit Aelyenor pour interrompre l'épanchement de sa petite sœur et ses états d'âme pour le moins pittoresques.
Toussant pour s'annoncer, elle sourit.


- Bonsoir vous deux, ah je vois que vous avez fait connaissance...Acanthe, voici ma petite sœur Gudrule.
Acanthe
Il n'avait rien trouvé de mieux à dire que le plaisir qu'il avait de la connaitre, dans le fond il était sincère. Elle était quand même la sœur.
Mais de cette première rencontre il s'en sortait sans séquelle, sans traumatisme apparent.
Et ça c'était pas si mal tant il s'était vu, durant quelques minutes auparavant, emprisonné par l'étau de l'imposante à faire des choses que le diable lui-même n'aurait cru possible.
On évitera de détailler la scène, des enfants pouvant lire ce passage.
Je m’autocensure donc.

Encore sous le choc de ses propres visions, l'Acanthe ne savait quoi dire. Alors il la laissa parler, de Maurice le poisson rouge, de sa vie et du petit cœur qui battait sous les écailles.
Une larme perla de la Gudrule, une goutte de tendresse comme un reflet de la beauté intérieur.
Dans un geste machinal, il esquissa un mouvement pour l'essuyer. Mais se reprit très vite ne sachant comment elle pourrait l'interpréter.

Elle parlait, dissertait sur les bienfaits d'une mémoire courte.
Il aurait quand même voulu lui dire qu'oublier n'était pas une solution et puis que d'un point de vu personnel il y avait quelques personnes qu'il ne souhaitait pas oublier par exemple.
Quitte à vivre avec le reste, les regrets, les remords..........
Mais il n'osa l'interrompre. Et de toute façon comment l'interrompre ? Et pourquoi ?

Acanthe souriait, acquiesçant de la tête à l'idée d'un cours de philo sur le cyprin. L'imaginant oratrice devant l'assemblé ébahi.
Maurice parlait, oui le poisson rouge parlait. C'était pas comme les carpes un poisson rouge. Encore fallait-il le comprendre et Gudrule le comprenait.
Ne tirons pas de conclusions trop hâtives, d'autres parlaient avec les cieux.

Elle était émouvante l'imposante, en tout cas quand elle parlait de Maurice et de ses futur enfants.
Et Acanthe se garda bien de lui dire que Maurice s'en ferait peut-être un bon repas de ses enfants. La vie sauvage était bien trop cruelle pour l'émotive.

- Acanthe, voici ma petite sœur Gudrule

Souriant à l'attachante et surpris par le mot "petite"
- C'est la p'tite soeur alors ! On a un peu fait connaissance passant son regard de l'une à l'autre, vraiment la nature est surprenante

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Aelyenor
Aely mate à mort (appréciez le jeu de mots), les devisants. Étrange, elle a l'impression que Acanthe est dubitatif...et pourtant, faudrait bien qu'il s'y fasse.
Elle se dit qu'il était temps de lui expliquer les énigmes de l'Humanité...

Gudrule voyant sa sœur, se lève, sourit et va l'enlacer entre quarante livres de matières grasses avec os. Elle semble ravie d'avoir fait un brin de causette avec le pêcheur tanné. Elle est belle, superbe Gudrule et son bonheur luit comme le dôme des monts du Rouergue.

Puis elle sort de sa poche non pas un mouchoir, mais un drap ! Et ce n'est pas le premier drap venu, il s'agit de celui qui a subi son dernier déjeuner. On dirait une enluminure encore inconnue dans le style, que l'on qualifiera sans doute dans plusieurs siècles d'abstrait...et pourtant, je vous jure qu'elle l'a peinte avec du concret : vin rouge, sauces diverses, traces de doigts et économies alimentaires. Entre les tâches elle s'émeut. Jette un regard sur "Maurice" à qui elle envoie un signe de la main, puis annonce qu'elle va poursuivre le nettoyage des jardins.

Et tout à coup la terre s'arrête de tourner dans le bon sens, le soleil cesse de se cacher, les oiseaux se taisent, Acanthe et Aely retiennent leur souffle.

L'Antédiluvienne se précipite vers Acanthe, cérémonieusement, la bouche en fleur.


- Cher ami Acanthe, c'fut un plaisir de discutailler avec vous. Croyez bien qu'je me meurs l'espérance de renouv'ler l'ex pet rance (expérience n'est-ce-pas).

Et elle lui dépose sur le dos de la paluche un baiser miauleur, dont il ne faut même pas songer à essuyer.
Et la voilà repartie sur les chemins fangeux de la gloire et de l'honneur Millavois.


Millau étincelle dans son écrin de lumières. Point à la ligne. Les jardins, virgule, illuminés par les torches festives, revirgule, ressemblent au coeur du Rouergue à un conte de fées. Point.


- C'est beau murmure Aelyenor... Tu dois t'en poser des questions hein mon ami. Je te demande pardon de ne pas t'avoir expliqué plus récemment.
Cette enfant représente tout pour moi. Sa disgrâce m'a attachée à elle. Les parents ont toujours plus d'amour pour leur enfant qu'ils sont déshérités par la nature...
Quand ma soeur a décidé de me rejoindre, ma mère m'a bien recommandé de prendre soin de Gudrule. J'essaie. Mais de là à remplacer maman..Alors...
Mais je fais ce que je peux, et je dois dire que sa présence me motive, me motive et me motive. Elle est comme l'alcool d'arbouses. Elle réconforte.


Tous deux sont là, au milieu des beaux étangs et rêvassent dans l'ombre orangée du soleil couchant. Le soleil pète encore le feu. La vie semble douce. Aely pose sa tête contre le bras de son ami. Elle est bien comme ça. Juste un instant de chaleur avec un ami comme elle, deux âmes solitaires unissant leurs solitudes pour faire exploser un monde qui ne tournait pas bien rond...
Ouais...Et pourtant, des gens continuent d'en tuer d'autres dans cette ambiance feutrée. Il y a des accidents, des personnes qui se foutent en l'air...il y a la vie, intacte, faisandée, malodorante...

Elle se ressaisit un instant. Toussote puis lui dit.


- Tu vois là-bas, juste derrière la gloriette, il reste encore des arpents non utilisés. Ben tu sais quoi ? Je vais planter de la vigne. Ouais mon vieux. De la vigne ! Et ce sera de nouveaux cépages...mais ça c'est une surprise !

Elle rit puis lui dépose une bise sur sa joue hâlée.

- Allez viens, je te paye une tournée chez le Fred.
Aelyenor
[Millau - Estaing ; un aller-retour]

C'est le silence qui réveille Aelyenor. La chose est connue, lorsque vous êtes endormi au milieu d'un bruit et que ce bruit cesse vous revenez à vous.

Elle se frotte les yeux. Tout chaos cessant elle regarde le spectacle. Un rapide calcul, parties ce matin à l'aube, le soleil frileux est pile poil au-dessus des deux jeunes femmes. Midi. Le cheval a l'air en forme, Gudrule aussi. Elle est pleine comme toute la Pologne lorsqu'elle pose son regard sur sa chère sœur.


- T'en veux propose l'Outre ?

Aely secoue négativement la tête.

- T'as tort, l'alcool me flanque des coups de fouet dans le corgnolon et ça m'est indispensable pour une croisière pareille.

On jappe. C'est le chien qui depuis quelques jours s'était refait une santé et qui ne quittait plus la Gud depuis que celle-ci le nourrissait aux ris de veau.

- On est arrivé chez le Père Escalette ?

- Oui Laelly, allez viens, j'me languis de r'voir l'grand-père.

La Gud frappe à une porte vermoulue.

- Qu'est-ce-que c'est ? demande une grosse voix

- C'est moi Gugude...J'suis avec Laelly.


- Entrez !

On ne se le fait pas dire deux fois.
Dans la chaume du Grand-père, Aely, l'espace d'un instant ferme les yeux. Il se dégageait de la pièce unique un curieux parfum qui l'émut étrangement. Elle le hume profondément. Cette odeur était celle de son enfance, lui faisant évoquer beaucoup de choses incertaines, fragiles, des choses floues, des choses passées qu'elle pensait ne plus exister et qui ressurgissaient du fin fond de sa mémoire lui donnant une envie de pleurer.

La brune avait oublié que Gudrule était très imprégnée de la religion Aristotélicienne. Avant de se jeter dans les bras du Vieux, elle plonge l'extrémité de ses doigts de droite dans la vasque située à gauche de l'arceau de la pièce et se signe en mettant toute son âme dans ce geste croisé, puis se précipite et s'agenouille sur le sol de terre battue froid aux pieds du grand-père.

Celui-ci entoure la bonne grosse tête de la Gud.


- Gugude !!! C'que t'es belle ! L'air de Millau te conviendrait-il donc ?

La Pieuse sourit et fait comme le cheval. Elle opine.

Aely sourit, s'avance mais ne se signedecroisepas et va embrasser ce qu'il reste de l'ancienne génération.
Elle les regarde tous les deux. A les voir réunis on se demanderait si ce n'est pas Aelyenor qui serait le côté mystère de la famille. Gud et le Fossile originent du même pays des Causses - Aelyenor aussi du reste mais ça ne se voit pas - les pommettes résultant de plusieurs générations vermillonnées au gros rouge, regard bonasse et matois à la fois, bouche jouisseuse qui en dit plus long qu'un incunable* sur le lieu de provenance.

Ça ne traîne pas. En moins de deux, le bougre lit le pedigree de Son Altesse Gudrule sur sa frime boursoufflée dont les joues se parent d'une crépine violacée. Il pointe alors sur Aely un index équivoque et déclare d'une voix sourde, pleine de passion contenue.


- Toi la Laelly, on aura beau faire, tu resteras aussi maigre qu'un fifrelin.

- Que veux-tu Grand-père, je fais partie de ces gens qui arrivent toujours trop tard à la remise des récompenses et aux distributions.

Il l'engueule...

- Pfff, avec c'te mentalité, t'arriveras jamais à rien ma pauv'Laelly. Tu t'gargarises avec du renoncement. Tu t'ronges les sangs ma fille ! Plus la vie te file des coups de pied aux fesses plus t'es contente...

Puis silence. Gudrule regarde sa sœur d'un air de dire "t'en fais pas ça lui passera" et en effet, le silence navré du Père Escalette apporte une nouvelle preuve de l'intérêt qu'il témoigne pourl'aînée des deux frangines.

Fallait pas trop s'attarder. Aelyenor va droit au but.


- Grand-père, j'ai besoin de sarments et de boutures. Tu peux m'en procurer ?

L'interpellé la regarde en se frottant le menton.

- Ca peut s'faire. C'est pour quoi ?

- Ben planter de la vigne Ô Vénérable.

- Seigneur ! Enfin ! J'me demandais bien si j'allais pas devoir les brûler. Bien sûr qu'j'en ai la gosse, et plus de mille plants encore. Et c'est du bon hein ! Du Gamay et du Mauzac. Arf...figure-toi qu'avec les décrets et les goûts et les humeurs de c't'enfoiré d'Bourguignon il a fallu qu'j'arrache tous mes plants pour planter du Pinot noir. Et tout ça pour faire plaisir au Duc de Mesdeux...Tsss, j't'en foutrais. Alors j'ai tout arraché et replanté ici à Estaing.

Aelyenor grimace. Le Vieux le remarque et sourit.

- Mais t'en fais pas. Tu t'souviens d'l'Ernest ? Le Maire de St Machin Les Fouilles.

- Mouiiiiiiiii hurle Gudrule. j'le connais, c'est çui qui couchait avec sa soeur ?

- Hmmm...ce détail est toujours resté litigieux. Et comme les deux intéressés sont décédés, il est préférable de le passer désormais sous silence.
Ah l'Ernest, il était suffisamment célèbre dans la contrée. Les femmes jeunes ou vieilles baissaient le ton pour parler de ses prouesses. Les hommes le respectaient ! Même les matamores !


Escalette embrasse la chevelure de Gudrule

- L'est mort de quoi ?


- Suicidé...à cause du Bourguignon...enfin on pense. Certains l'ont entendu injurier et traiter une mouche de tapette...pffff...pas des choses à dire.
Mais c'est moi qui ai récupéré ses boutures.


Ce disant il regarde Aelyenor.

- J'te les donne ma fille, fais-en bon usage et perpétue la tradition.

- T'en fais pas Grand-père. Je te promets que dans quelques années on en parlera de notre vin...et puis j'ai rencontré quelqu'un...ça l'intéresse.

- Ouais. Il s'appelle Acanthe. C'est l'ziozio d'Laelly.

- Gudrule ! Arrête ! Tu confonds toujours tout.

L'enfer c'est les autres* *. Fait chier la Gud de toujours chiquer sur les héros, à grimper sur les barricades, parler sans savoir. Elle a le goût du martyre ou quoi ? Elle se veut héroïque, elle l'est. Certain que dans peu de temps si elle se révolte, au lieu de lui savater la gueule on la prendra gentiment par le bras, on la mettra à l'abri et on lui dira que c'est plus de son âge...et elle, la Gud, je vous parie qu'elle glapira comme un putois en brandissant l'étendard de la liberté.
Le drame de la Gud c'est qu'elle a beaucoup trop de talent pour être prise au sérieux...

Mais revenons à nos sarments.

Aelyenor la fustige du regard en lui disant qu'elle ferait mieux de s'occuper de ses miches qu'elle a bien épaisses, puis s'adressant au Père Escalette.


- Je les prends tous. Merci l'Ancêtre. Allez Gud, rends-toi utile. On charge la charrette et on rentre.



* Un incunable est un ouvrage qui date des premiers temps de l'imprimerie (soit vers 1451)

** Petit clin d’œil à J.P. Sartre

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Ce n'est pas nous qui ne marchons pas droit, c'est le monde qui va de travers.
Aelyenor
Deux jours après leur expédition dans les contreforts du Rouergue, Aelyenor décida qu'il était temps de doter l'espace des jardins resté en friche en une vigne qui s'insinuerait dans le paysage.

En plus des boutures, le père Escalette lui avait donné serpettes, binettes, houx, besoches, ces lames triangulaires nécessaires à opérer des trous dans la terre afin d'y planter des échalas, et par conséquent les nouveaux pieds de vigne ; tiens, des échalas, il y en avait des bottes complètes, chaque botte contenant cinquante brins.
Tout heureux, il leur avait offert un pressoir tout neuf ! N'ayant jamais servi. Un fouloir également beaucoup plus usagé mais fort correct, bref, il y avait tout pour faire du bon vin et également en faire un vin de renom.

Gudrule modelait la pente, bâtissait des murets de pierre et consolidaient des terrasses, pendant ce temps-là Aely trouait la terre et plantait à raison de deux coudées et un pied par bouture la vigne.

Certes tout n'était pas parfait en Rouergue. Mais avec un peu de cœur et le souci de générer et de garder de la valeur au pays, la réputation de cette région pourrait s'infléchir.
Alors, loin des batailles politiciennes servant plus le cursus populaire de certains, les deux sœurs avaient décidé d'être plus en phase avec le bien-être du peuple : faire de bons produits, les faire apprécier in situ tout en les mettant à la portée de tout un chacun.

Certes, le plateau qu'elle avait choisi, entaillé par le Tarn, avec de terribles dénivellations, où les parcelles seraient forcément petites, à hauteur d’homme, sans jamais écraser le paysage, ne serait pas forcément synonyme de bons vins.
Mais cette poignée d'arpents qu'elle défendrait jusqu'au bout de ses forces n'aura d'autre but que d'avoir des vins qui rendront joyeux et heureux ceux qui les auront bus.

D'ailleurs elle ne cessait de répéter à qui voulait bien l'entendre, que le vin n’est pas qu’un produit d’admiration, d’adulation pour grands amateurs c’est, ou ça devrait être avant tout un produit de partage et de convivialité.

Le temps s'était radouci. C'était le moment idéal pour planter. Quelques trous, des boutures, les points de greffe à quelques pouces au-dessus du sol et le tour était joué.

Quand on abordait le sujet du vin, des chais et tout ce qui allait avec, Aely se sublimait, elle ne vivait pratiquement que pour ça...ça et la conscience de la nature propre de l'Homme car sans lui rien ne semblait possible.
Tout le monde avait droit au savoir, à la connaissance et à l'instruction et sa vie avait toujours été guidée vers l'égalité des hommes.

Tout en travaillant, elle entendit Gudrule chanter au loin tout en tassant la terre pour consolider les pentes. Un air qu'elle reprit avec elle, un air chanté par des générations et que leur grand-père leur avait apprise.


" A vous je m'adresse Mes Dames
Je vais chanter le Saint-Péray
Il est surnommé vin des femmes,
C'est vous dire qu'il est parfait.
La violette qu'il exhale
En rend le goût délicieux
Et l'on peut dire qu'il égale
Le nectar que buvaient les Dieux..."


A la mi-journée, elle fit un tour d'horizon du travail accompli. La moitié des plants était en terre. Une moitié Gamay, une moitié Mauzac.
Lui vint l'idée farfelue dirait certains, mais qui lui tenait fortement à coeur de baptiser les nouveaux cépages.


- Ce sera du Gamaylona et du Mauzacanthe, qu'on se le dise. L'un sera rouge, l'autre blanc. Je tiens à faire cette offrande à mes amis...ils seront frais, gourmands et fruités, avec un peu d’acidité comme leur caractère hi hi hi, et marqués par des arômes de pomme mûre, de poire, de miel, de coing, de vanille et de violette, comme des grands vins, comme l'amitié.
Si on arrive à en tirer ne serait-ce que 75 hecto l'an, on aura gagné notre pari.


Gudrule la rejoignit et s'assit près d'elle.

- On va la faire vivre cette ville ma chérie...
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Ce n'est pas nous qui ne marchons pas droit, c'est le monde qui va de travers.
Aelyenor
Le lendemain matin, Aelyenor regagna les jardins afin de faire un tour d'horizon du travail effectué depuis maintenant deux mois que sa sœur et elle-même s'étaient attelées à cette tâche.
Gudrule s'y était rendue bien avant elle afin de terminer les parterres et nourrir les pigeons de la population.

Elle commença par vérifier la vigne et se félicita de voir étalé sur les terrasses près de mille plants qui n'attendaient que le radoucissement du temps pour sortir de leur période de sommeil. La dormance.




- S'il pouvait pleuvoir le 22 janvier murmura-t-elle..."s'il pleut à la Saint-Vincent, la grappe monte au sarment".

Le froid et le gel en ce mois de janvier ne faisait point peur à Aely, en effet, la plupart des gens pensait qu'en apparence rien ne bougeait sur les parties aériennes, oui, mais au niveau des racines, la mise en réserve de l’amidon permettait les premières poussées de bourgeons, dès que le printemps serait revenu.
L’hiver, même long et rude, permettait d’assainir les parcelles sur le plan des parasites. Son grand-père appelait cela "tuer la vermine" car les parasites les plus virulents pour la vigne étaient irrémédiablement éliminés par les grandes périodes de froid sec.

Se grattant la tête elle eut une idée. Pour cela retrouver Gudrule et lui exposer son projet.
Elle la retrouve à l'odeur, près de la fuie. Comme l'Extraordinaire a eu la bonne idée d'allumer un feu dans le sens du vent, Aely a l'impression réconfortante de se retrouver dans les cuisines de la Mère Tutrude (cf voir plus haut pour ceux qui n'ont pas suivi...).


- Qu'est-ce qui t'arrive mon trésor, tu attends des invités ?

- Excuse-moi Laelly, c'est l'heure de ma tisane.

- Tu la prends à l'andouillette braisée ta tisane ?

Là la Gud elle abandonne son andouillette pour venir tailler une bavette près de sa sœur.

- J'vas t'expliquer...j'fais un régime...

- Un régime ?

- Moui, pour lutter contre l'embonpoint. Y'à un mes deux castré paraît à Millau, avec toutes ces maladies qui viennent des pays exotiques, le meilleur moillien de les éviter c'est de manger maigre, donc de laisser tomber les gros repas et de grignoter plusieurs fois dans la journée.

- Et tu grignotes des andouillettes ?

- Bah moui, c'est léger et ça trompe la faim.

- Han han...je crois que le gros public se fait une idée erronée des docteurs.

Levant les yeux au ciel elle en arrive au sujet principal.

- Dis voir Votre Énormité, ça te semblerait possible de construire un muret de protection à chaque terrasse des vignes ?

- Pour sûr ! S'indigne-t-elle. Tu me prends pour qui ?

- Pour ce que tu es. Une Valeureuse à qui rien n'est impossible.
Je t'explique. Bâtir des murs en pierre simplement au premier rang de chaque parcelle, permettrait à notre vigne de recevoir le soleil du matin au soir et la chaleur emmagasinée pendant le jour par la pierre, sera ainsi restituée pendant la nuit.
Qu'en dis-tu ?


- J'en dis que c'est une bonne idée. Jamais vu quelqu'un qui soit aussi maman poule avec des pieds de vigne...

- Faut être très attentifs avec les nouveaux cépages. Rien laisser au hasard...

- Moui...surtout quand ces nouveaux cépages s'appellent Acanthe et Lona hmmm ?

Aely rougit jusqu'à la racine des cheveux...

- Tu m'énerves ! Allons viens, on va faire un tour des jardins, je crois qu'on a terminé maintenant. Voyons voir si nous n'avons rien oublié...



Tout semblait parfait...Il ne restait plus qu'à se languir de la venue du printemps, et que dans ces lieux où les deux jeunes femmes y avaient mis tant de volonté, les promeneurs puissent cesser de maugréer contre l'humanité qui traverse l'existence en négligeant de s'essuyer les pieds.
Car en fait, elle ne fait que passer l'humanité. Qu'on se mette en rogne ou qu'on soit heureux, les sujets disparaissent.
Trop de misères humaines...la fonction crée l'organe et donc l'organe de l'insensibilité est né...

Aely n'avait d'autre ambition que de voir des personnes qui, en arpentant le long des jardins, puissent oublier l'espace d'un moment les merderies exixtentialistes.

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Ce n'est pas nous qui ne marchons pas droit, c'est le monde qui va de travers.
Gudrule
Laissant Aelyenor couver ses ceps de vigne, Son Altesse Gudrule en profita pour donner quelques coups de râteau dans les allées, brûler quelques branches mortes et pour terminer s'octroyer un temps d'apaisement assise sur la margelle de l'étang où batifolait le preux "Maurice".
C'est alors qu'elle s'aperçut que quelques pierres de son aménagement hydrique avaient été déplacées.


- Qui que c'est la tête de nœud qui se permet des "faces de scie" (facéties) pareilles ! Hurle-t-elle. Hein ! Qu'y s'montre le courageux que j'y ramone le naze à coups de bottes.

Tout en grommelant elle remet en place les sus-dites pierres puis décide de retrouver sa sœur à la vigne, croisant au passage un promeneur qui lui reproche sa façon outrancière de s'exprimer et qu'il en réfèrera à Mademoiselle Aelyenor, que jamais elle ne trouvera galant homme pour partager sa vie et que de nos jours la jeunesse n'est plus ce qu'elle était...

La Vaillante l'écoute, se marre, lui fait comprendre qu'elle n'autorise personne autre que sa sœur pour lui donner des leçons, lui conseille de la mettre en sourdine s'il ne veut pas terminer de clamer sa morale à deux deniers dans l'étang en compagnie de "Maurice".

C'est pas qu'elle soit susceptible la Révoltée, mais dans son boulot on ne peut pas se permettre les fantaisies.
L'éberlué ne demande pas son reste et s'en retourne sur ses pas vite fait. Pendant ce temps-là la Gud rejoint Aely.


- Ah Laelly, contente de te voir.

Et l'Obèse de lui raconter sa mésaventure.

- Non, tu vois Laelly, moi je ne suis pas difficile, mais ceux qui me picorent la cervelle sur le sujet de prédilection des gens qui n'ont de commun avec leur jeunesse que des souvenirs décolorés, qui en veulent à mort aux jeunes d'être nés longtemps après eux, ça m'fout la rogne.
Bon, d'accord, c'est triste pour eux, mais faut pourtant qu'y s'fassent une raison.
Puis alors, t'aurais vu c'prêt en cieux ! Rhaaa là là ! Mon Sieur m'a prise de haut ! La prestance et le gala ce sont les biens les plus précieux des Hommes. Plus ils ont une belle façade, plus ils sont prêts à toutes les raclure pour conserver leurs appâts rances.
Frimousse bien briquée, berceau en bois précieux de mes choses au caveau en marbre noir ! Un nom ! De beaux vêtements ! Des décorations ! Les honneurs ! Les bonnes manières ! Et comment tu disais Laelly ?...attends voir...le suce jonc quoi ?


- Subjonctif mon trésor.

- Ah voilà ! Subjonc....moui...Et tout ça pour servir d'écrin à cette charogne perfide qu'on nomme INDIVIDU ! Pfff...c'est toi un jour qui m'disait que le monde serait beau sans les gens. Ouais t'avais raison. T'imagines cette ritournelle ! Les arbres qui pourraient pousser sans craindre de terminer en table, les taureaux se reproduire sans avoir la trouille de devenir boeufs, les fleurs sentir bon sans trembler à l'idée de terminer sur un tombeau et l'or gésir sans crainte de devenir alliances...
Tiens, en parlant d'alliances, non mais il me dit l'autre putois que jamais j'trouverais homme à ma botte. Hin hin hin, y connaît pas le Louigi c'te pomme.


Aely la regarde, époustouflée par sa façon de commenter un incident aussi banal. Heureusement que ce n'était qu'une rencontre éphémère. Elle l'imagine en taverne...il y aurait la queue jusqu'à Rodez pour attendre son tour et espérer la rencontrer.

L'unique reprend.


- Pis hé, tu sais mon p'tit cœur que le mariage et moi hein. on s'adresse à la mauvaise personne. Tu remarqueras la puérile fierté qu'éprouvent les femmes à avoir un anneau au doigt. Il semblerait que l'état d'épousée leur confère une suprématie alors qu'il n'est fait que de servitudes. Ces lardonnes épousent des ivrognes, des brutes, des cocus et elles en sont fières parce-que le larron en question leur a filé son titre ronflant. Elles veulent bien torcher des gosses, recoudre des bas, ramasser des trempes, à condition de s'appeler Ma Dame Mes Choses...

Pfff, tu vois Laelly, ça s'peut qu'en ce moment je sois cocue, c'est vrai que je picole trop et que j'me lave pas assez les pieds...d'accord ! Mais j'm'excuse, j'ai de la dignité !


Aelyenor n'insiste pas. Un instant elle sourit. Elle vit un moment intense.
Cette Gudrule c'est un peu son vice vous savez.

La brune pose sa tête contre l'épaule de sa sœur ébranlée, ferme ses yeux et se décide enfin à lui révéler que...


- Je t'aime ma Gud...
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" Sire, de grâce, écoutez-moi, je reviens des galères.
Je suis voleur, vous êtes roi, c'est à peu près la même affaire."
(Lacenaire)
Aelyenor
Les voici alignées toutes les deux, assises sur la première terrasse des vignobles, le dos bien pépère contre un muret. Le crépuscule se prépare dans une grande apothéose violine. En cette saison, il vous choit sur la trogne en moins de temps qu'il ne faut pour le voir, et c'est assez désorientant de passer presque instantanément de la lumière à la pénombre...

Elles sont là, emplis d'humilité devant ce grandiose spectacle, et Aelyenor se dit que les guerres intestines des membres du Parlement en comparaison de ce que la Nature leur offre ça ne vaut pas le coup de s'y intéresser un seul instant. Ils auront beau s'incendier, se statufier, se dorer la feuille, cela ne les empêchera pas de crever ; et ne subsistera de leur gloire qu'une méchante exhalaison, alors que le soleil couchant derrière les monts Rouergats continuera de rupiner ce vachard, dans l'infini de cette beauté que l'on nomme Dame Nature.

Le silence. Et puis ça y est ! Le soleil bascule derrière les montagnes couvrant le Tarn et le jour se taille et nous meurt en pleine figure. Et il y a comme un grand frémissement de l'univers, un souffle frais qui passe sans bruit, tel un au revoir. Et c'est émouvant comme un adieu muet, un adieu du regard qui meurt et qui dit tout avant de s'engloutir.
Tout ce qu'il avait jamais dit de son vivant de regard vivant, toute la misère d'avoir été et celle encore plus désespérante de ne plus être à tout jamais et de quitter ce qu'on a juste eu le temps de mal aimer...

Et Aely, comme à chaque fois quand une émotion lui titille le coeur et le derrière, - deux choses inséparables - elle a une pensée pour ce qu'elle trouve valoir en ce monde : elle les cite dans sa pensée : Gudrule, Acanthe, Lona, Rafale, Maura, Donnae, Fred, Bella...et aussi toutes ces langueurs d'ivrogne dans les tavernes Millavoises silencieuses.

Tout ça.

On est peu de chose. On ne fait que passer. Passer et trépasser.


- Gudrule...c'est beau n'est-ce-pas ?

- Y'a pas d'mots...

- Non c'est vrai. Pas de mots. Il est beau ce jardin. Tu as fait un travail formidable. Et le vin sera bon car nous avons planté les vignes avec amour...

Tu étais à l'époque qu'un bébé goulu quand depuis ma plus tendre enfance j'ai vu nos grands-parents vendanger, vinifier, ils m'ont appris à aimer le vignoble, le respecter, à retirer l'essence même de ce noble fruit ; et depuis, chaque fois que je vois une vigne, je ne peux m'empêcher de caresser les ceps rugueux, flairer les feuilles, goûter les grains...bref...je m'égare pardonne-moi.
Savais-tu qu'Alexandre le Grand ajouta à ses titres victorieux le titre de Docteur en bien boire et en bien manger ? Si si, je t'assure, il ne pouvait rien faire que de grand.


- Qui qu'c'est çui-là ? Un de tes amants ?

Elle se marre Aely.

- Non non, tu ne l'as pas connu...il est mort il y a longtemps ironise-t-elle.
Je pourrais te parler également des caves de Scaurus dans l'antiquité qui contenaient 195 espèces de vins différents ; des vins de Scio, les meilleurs de la Grèce, des vignobles d'Albano en Italie donnant des vins forts et légers tout à la fois, pfff, encore plein d'autres !
Mais...comme avec les barbares, toute civilisation disparut ; et le vin également. Est arrivé la cervoise et le cidre, puis grâce à quelques amphitryons, le vin est réapparu avec l'hypocras, ensuite et bien s'est installé différents cépages ramenés par quelques esthètes ayant voyagé dans tous les horizons, dans tous les royaumes et qui donnent aujourd'hui diverses qualités de vins qui se font reconnaître aux gourmands afin qu'ils puissent les apprécier.

Nous vendangerons le Gamaylona et le Mauzacanthe, oui je sais j'ai rajouté une appellation ; faut savoir être reconnaissant envers les gens qui te font du bien. Je ne doute pas que l'on en fasse de grands vins rouge et blanc ordinaire.

Voilà ce que je puis te dire sur le vin ; oh, je pourrais t'en raconter encore, mais point trop n'en faut.


Elle frissonne soudainement.

- J'ai froid Gud...on rentre ? Nous avons terminé ma tendre sœur. Il ne reste plus qu'à accueillir et à apprécier les éventuels promeneurs qui nous feront la joie et l'honneur de visiter les jardins de Millau.
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Ce n'est pas nous qui ne marchons pas droit, c'est le monde qui va de travers.
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