Gudrule
Et c'est juste en sortant des jardins de Millau, que le drame survint. Aelyenor s'arrête net, courbée en deux, les mains posées sur son ventre.
- J'ai mal...
Elle s'affaisse. Gudrule a juste le temps de la soutenir pour éviter qu'elle ne s'affale au sol.
- Laelly !!! T'as quoi ?
Elle semble perdue la Biquette. Comment ? Sa chère sur idolâtrée, raffolée, en vénérance totale qui est là, dans ses bras, un affreux rictus lui déformant le visage...ah non ! Au secours ! Y'a erreur ! C'est un coup monté ! Un coup d'état ! Un gai tapant ! Une infamie ! N'a-t-elle donc vécu que pour cette infamie !
- Oh ma Laelly adorée, mon don de moi, ma toute belle, je suis là, je te reste, ma toute petite...
Elle hèle au passage un pressé qui n'a d'autre ambition que de rentrer chez lui.
- Y'a un docteur dans le coin ? harengue-t-elle. Oui et non répond le fûté. Ah l'impeccable con ! Comme si c'était le moment des finasseries verbales.
- C'est oui ou c'est m... ? agresse la Trépignante. Et l'autre, apeuré par l'amas qui n'a pas l'air de plaisanter lui répond que oui il y en a bien mais qu'ils ne sont pas en exercice et qu'il en existe un ailleurs, quelque part à Villefranche qui soigne la population et encore lorsqu'il n'est pas trop saoul et que merci beaucoup Madame de vous avoir rencontré mais je me taille chez moi...
La Gud prend sa soeur dans ses bras, aperçoit Acanthe au loin qui n'a pas l'air bien non plus, l'appelle, lui fait signe de l'accompagner et qu'elle se chargera de les soigner.
Tout en marchant, la Gud pleure, s'enfonce dans les trépignantes bourrasques, elle chiale en parlant à Aely qui sombre dans l'inconscience.
- Laelly tu m'entends ?
Redoublement des sanglots Gudruléens.
- Ma surette, , ma vieillasse, ma chieuse, ma guenille, tu vas pas m'laisser hein ? Tu vas pas crever ? J't'interdis d'abord de crever. Surtout me fais pas l'coup autrement j'te cause plus jamais. Me lâche pas dis, te laisse pas glisser, tiens bon le cap ma fille, on va en reboire des bières ma douce, mais pour ça j't'interdis d'canner. T'entends ma beauté ? Essaie un peu et tu vas voir, sur ou pas tu vas le sentir passer. Retiens-toi M...Hein ? t'as parlé ? T'as rien dit ? Elle a rien dit. Allez dis, arrête ta mauvaise tête, bon t'agonises et alors ? Tu vas pas nous en faire tout un fromage hein ? J'veux t'voir bavouiller frangine encore un peu. J'veux pas t'voir crever. Meurs pas, j't'apporterai des tas de tonneaux de bon rouge, on ira dans des cloaques, allez dis, tu mourriras quand je serais une vioque et qu't'auras l'âge de t'faire une raison, quand tu seras devenue égoïste et qu'on aura plus que nos bobos à se préoccuper.
Bon dis, tu vis quoi ?
Aelyenor sort de sa léthargie. La Grosse pose sur elle la face la plus sublime qu'il ait été donné à Aely de rencontrer.
- Faut préparer le cheval mon trésor, peine à dire l'aînée
La Magnifique regarde le ciel et en souriant à travers ses larmes murmure.
- J'la connais, elle va vivre...elle va vivre.
_________________
" Sire, de grâce, écoutez-moi, je reviens des galères.
Je suis voleur, vous êtes roi, c'est à peu près la même affaire." (Lacenaire)
- J'ai mal...
Elle s'affaisse. Gudrule a juste le temps de la soutenir pour éviter qu'elle ne s'affale au sol.
- Laelly !!! T'as quoi ?
Elle semble perdue la Biquette. Comment ? Sa chère sur idolâtrée, raffolée, en vénérance totale qui est là, dans ses bras, un affreux rictus lui déformant le visage...ah non ! Au secours ! Y'a erreur ! C'est un coup monté ! Un coup d'état ! Un gai tapant ! Une infamie ! N'a-t-elle donc vécu que pour cette infamie !
- Oh ma Laelly adorée, mon don de moi, ma toute belle, je suis là, je te reste, ma toute petite...
Elle hèle au passage un pressé qui n'a d'autre ambition que de rentrer chez lui.
- Y'a un docteur dans le coin ? harengue-t-elle. Oui et non répond le fûté. Ah l'impeccable con ! Comme si c'était le moment des finasseries verbales.
- C'est oui ou c'est m... ? agresse la Trépignante. Et l'autre, apeuré par l'amas qui n'a pas l'air de plaisanter lui répond que oui il y en a bien mais qu'ils ne sont pas en exercice et qu'il en existe un ailleurs, quelque part à Villefranche qui soigne la population et encore lorsqu'il n'est pas trop saoul et que merci beaucoup Madame de vous avoir rencontré mais je me taille chez moi...
La Gud prend sa soeur dans ses bras, aperçoit Acanthe au loin qui n'a pas l'air bien non plus, l'appelle, lui fait signe de l'accompagner et qu'elle se chargera de les soigner.
Tout en marchant, la Gud pleure, s'enfonce dans les trépignantes bourrasques, elle chiale en parlant à Aely qui sombre dans l'inconscience.
- Laelly tu m'entends ?
Redoublement des sanglots Gudruléens.
- Ma surette, , ma vieillasse, ma chieuse, ma guenille, tu vas pas m'laisser hein ? Tu vas pas crever ? J't'interdis d'abord de crever. Surtout me fais pas l'coup autrement j'te cause plus jamais. Me lâche pas dis, te laisse pas glisser, tiens bon le cap ma fille, on va en reboire des bières ma douce, mais pour ça j't'interdis d'canner. T'entends ma beauté ? Essaie un peu et tu vas voir, sur ou pas tu vas le sentir passer. Retiens-toi M...Hein ? t'as parlé ? T'as rien dit ? Elle a rien dit. Allez dis, arrête ta mauvaise tête, bon t'agonises et alors ? Tu vas pas nous en faire tout un fromage hein ? J'veux t'voir bavouiller frangine encore un peu. J'veux pas t'voir crever. Meurs pas, j't'apporterai des tas de tonneaux de bon rouge, on ira dans des cloaques, allez dis, tu mourriras quand je serais une vioque et qu't'auras l'âge de t'faire une raison, quand tu seras devenue égoïste et qu'on aura plus que nos bobos à se préoccuper.
Bon dis, tu vis quoi ?
Aelyenor sort de sa léthargie. La Grosse pose sur elle la face la plus sublime qu'il ait été donné à Aely de rencontrer.
- Faut préparer le cheval mon trésor, peine à dire l'aînée
La Magnifique regarde le ciel et en souriant à travers ses larmes murmure.
- J'la connais, elle va vivre...elle va vivre.
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" Sire, de grâce, écoutez-moi, je reviens des galères.
Je suis voleur, vous êtes roi, c'est à peu près la même affaire." (Lacenaire)