Haldor
[A l'approche du château...]
*Trad. (norvégien) : Sombre idiot !
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La route fut longue depuis la Champagne où il s'était à son arrivée en France trouvé un petit point d'attache. Mais à la vérité, ces derniers temps, le Bâtard avait passé plus de temps dans un coche que dans une couche. Entre les voyages à Saumur pour les sombres histoires d'héritage et ses rendez-vous parisiens à l'Auberge des Cinq Sens où il avait là aussi élu domicile, le jeune homme n'avait guère eu le temps de se poser.
C'est qu'à présent, il s'était mis une nouvelle lubie en tête. En effet, d'être à la tête d'une immense fortune ne le satisfaisait guère. Non, ce qu'il voulait, lui, c'était le pouvoir, la reconnaissance. L'or satisfait les désirs primaires. A présent, il lui faudra creuser sa route et se faire un nom. Haldor Lefebvre Von Stern : personne ne devra l'oublier.
Évidemment, la tâche semblait ardue étant donné quà ce jour, il nétait personne. Il était seulement un étranger, un grand brun ténébreux aux yeux gris-verts qui charment autant quils peuvent glacer. Il parlait le français comme sa langue maternel et parlait aussi ces langues étranges des contrées lointaines du Nord dont quelques fois laccent se faisait ressentir.
Vêtu sobrement mais élégamment tout de noire, le jeune homme austère regardait par les vitres du coches les lumières qui séchappait des chaumières du bourg de Seignelay lorsque soudain son regard fut attiré par ce qui ressemblait à une annonce. Il ne vit dabord que les armes et le cachet, mais ce fut suffisant pour quil interpelle le cocher.
« Mørk idiot*, faites demi-tour. Nous nous rendons au château. Arrêtez le coche, je men vais lire de plus près cette annonce
Le Ténébreux avait pris lhabitude daffubler son cocher de ce vilain sobriquet que le bonhomme pensait être amical.
Aussitôt dit, aussitôt fait. Le cocher braqua le coche qui sarrêta, laissant le jeune Haldor contempler les lignes de laffiche. Un intendant de confiance, voilà poste fait à mesure pour lui plaire.
Il remonta dans le coche et lorsque celui-ci eût passé le pont levis et que les gardes linterpellèrent, il déclara avec confiance :
« Annoncez à la Baronne de Seignelay que moi, Haldor Lefebvre Von Stern, est fort intéressé par lannonce que je désirerais la rencontrer au plus vite.
*Trad. (norvégien) : Sombre idiot !
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