Sara_
- Le plus grand traumatisme de ma vie, c'est quand j'ai perdu ma tétine.
Depuis que Cyrielle m'avait abandonnée, tout comme ma mère, et ma sœur, et... bref, beaucoup de monde, j'étais dans les pattes de Wedyco, et elle dans les miennes. Son coté religieuse m'avait fortement déplu au départ mais je m'en accommodais désormais, trouvant agréable, ou peu s'en fallait, ce coté pratique d'une mère, attentionnée, et consciente de mes besoins physiologiques. Dormir, manger, étaient des activités quotidiennes très bien réglées par ma nouvelle protectrice. Et quand elle oubliait...
Waaaaaaaaaaaaaaaah!
L'heure c'est l'heure, quoi, m.erde.
Midi, j'avais faim depuis deux bonnes minutes, et ma patience avait des limites. Le fond de ma couche aussi, c'était l'occasion la plus pertinente pour lui signaler que j'avais, en plus de ça, besoin d'un pelage de fessier. Elle était si douce, ma marâtre...
Notez, que dans ma gentillesse habituelle, j'avais beuglé "Waa" si proche de "Weee" pas loin de "Weedyco". C'était un message plein d'amour que celui que je tendais à mon acheteuse, plein d'intelligence aussi, car j'avais snifé odeur attirante de pis de vaches et mamelles de chèvres à la sortie de la ville ; nonobstant le lait que j'avais bu le matin même, et recraché, d'ailleurs, sur l'épaule de ma presque-génitrice, je beuglais l'envie de mordre aux pis de cette génisse, à vue de nez une jersiaise de un an et demi, qui avait mis bas l'avant veille, et dont je sentais jusque ici la propreté de ses pis. J'avais un don, c'était sûr, mais outre ce nez raffiné dont on ne voyait somme toute peu l'avenir lorsqu'il était bordé de morve, trônait en haut de mes capacités, celle en tous cas de hurler plus fort que tout le monde.
Léééééééé! léééééé!