Aelyenor
Lodève - Millau
Je préfère te dire, lecteur de mon cur, que certaines zones obscures ne seront point éclairées lors de l'étape ci-jointe de cette uvre puissante. Ça ! ça n'appartiendra à tout jamais qu'à nous.
Sortant de la taverne municipale de Lodève, Aely portant dans ses bras la fillette de Lona Louise-Anne, se dirigent vers la charrette. Dans la carriole ça pionçait dur. l'Acanthe ronflait d'une manière particulière, très réservée. Sa bouche arrondie émettait un gentil bruit d'ébullition qui aurait donné du vague à l'âme à une bouilloire à tisane. Dans sa grosse poutoune de brave pêcheur il tenait fermement le panier d'osier posé sur son ventre où babillait Kundera, heureux d'être ainsi balloté vous pensez bien au rythme des inspirations de son papa.
Louise émit un petit rire innocent et spontané en virgulant le tableau. l'Acanthe, on aurait dit une jeune accouchée, pressant le fruit de ses entrailles en un geste d'infinie possession.
C'était beau comme une sculpture de Praxitèle* représentant Aphrodite nue...au point que les larmes envahirent les cils inférieurs de Aelyenor.
- Ça roupille là-dedans n'est-ce-pas Loulou...Tu sais, il y a peu, il n'aurait dormi que d'un il ; mais depuis que...non mais tu crois qu'il se lèverait pour nous accueillir ?! Il a bien trop peur de déranger sa merveille !
La petite étouffa un petit rire coquin. A considérer le tableau, Aely pige combien ils sont heureux ensemble.
- Bouge pas Lou, je vais atteler Héphaïstos, après on essaiera de se trouver une place pour dormir.
Le travail achevé, la brune se gratta la tête. Ben maintenant comment faire pour se trouver un semblant de coin raisonnable pour s'allonger sans réveiller la nounou barbue ? Acanthe avait souscrit toute la soirée à la première formalité : occuper bébé et l'endormir, mais par contre sa fonction d'homme l'empêchait de souscrire à la deuxième : l'allaitement.
Avec d'infinies précautions, susurrant une comptine aux oreilles de son barbu, elle arrive ô miracle à le déposséder de SON BIEN ! C'est alors...le croirez-vous ? Un tableau d'une rare cocasserie s'étale sous leurs yeux ébahis. C'est le regard malicieux et sarcastique de Louise-Anne qui mit la puce à l'oreille à la jeune maman. Rien de plus intimidant qu'un visage d'enfant, et de plus impitoyable. Un enfant voit tout.
Aely suit son regard et ne peut dissiper son hilarité.
- Le chat !!!
- Oh non...le chat !!! T'en profites pour me ramener une greffière à la maison sans savoir où elle a traîné encore...
Spectacle trop mignon. Les deux minets ne bougèrent pas d'un iota à leurs regards indiscrets...s'en foutaient carrément. Enfin...les choses de la vie hein. On nous promet la neige comme on nous promet la lune mais les chats sont bien sages pour l'instant...Loulou adore leur bonne bouille, quand à Aely elle a du mal à croire que les chats, à l'instar des enfants restent aussi sages longtemps...
Non mais franchement. Ça la gêne...un peu que la fillette assiste à une scène pareille. Bon, c'est vrai que l'enseignement va vers la réforme et que bientôt on emmènera les mouflets en âge de marcher dans des maisons de ventrières pour leur inculquer très tôt que même à Bruxelles, les bébés ça nait pas dans les choux...mais quand même...
On était bien.
Puis voilà Lona qui rapplique, et une silhouette furtive derrière elle s'enfonce dans la nuit plus noire qu'un deuil.
Elle est belle Lona. Encore plus belle en cet instant. Aely lui montre le tableau bigarré de ce qui fut une charrette en d'autres temps et qui ressemble désormais à un étrange dortoir, lui sourit et lui soumet que ce serait criminel de troubler le sommeil du Seigneur et de ses acolytes. Lui propose de s'asseoir sur le banc du conducteur et que Louise s'assoupisse entre elles deux. La blonde mènerait la charrette pendant que la brune donnerait la gougoutte à Kundera.
Elles font.
Aely a les yeux fripons, et est curieux comme une tique. Elle se tourne vers son amie pendant que la chambrée itinérante entame les dernières lieues avant Millau et lui tire les vers du nez jusqu'au bout.
Dans la taverne Lodévoise, s'est-il passé l'insoupçonnable ? Toujours est-il que Lona a refusé catégoriquement de les quitter, déclarant qu'elle ne laisserait pas ses amis et son existence pour une rapière spadassine. Certaines filles sont brusquement touchées par la foi. Lona c'était par ses compagnons de route et d'infortune...
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Ce n'est pas nous qui ne marchons pas droit, c'est le monde qui va de travers.
Je préfère te dire, lecteur de mon cur, que certaines zones obscures ne seront point éclairées lors de l'étape ci-jointe de cette uvre puissante. Ça ! ça n'appartiendra à tout jamais qu'à nous.
Sortant de la taverne municipale de Lodève, Aely portant dans ses bras la fillette de Lona Louise-Anne, se dirigent vers la charrette. Dans la carriole ça pionçait dur. l'Acanthe ronflait d'une manière particulière, très réservée. Sa bouche arrondie émettait un gentil bruit d'ébullition qui aurait donné du vague à l'âme à une bouilloire à tisane. Dans sa grosse poutoune de brave pêcheur il tenait fermement le panier d'osier posé sur son ventre où babillait Kundera, heureux d'être ainsi balloté vous pensez bien au rythme des inspirations de son papa.
Louise émit un petit rire innocent et spontané en virgulant le tableau. l'Acanthe, on aurait dit une jeune accouchée, pressant le fruit de ses entrailles en un geste d'infinie possession.
C'était beau comme une sculpture de Praxitèle* représentant Aphrodite nue...au point que les larmes envahirent les cils inférieurs de Aelyenor.
- Ça roupille là-dedans n'est-ce-pas Loulou...Tu sais, il y a peu, il n'aurait dormi que d'un il ; mais depuis que...non mais tu crois qu'il se lèverait pour nous accueillir ?! Il a bien trop peur de déranger sa merveille !
La petite étouffa un petit rire coquin. A considérer le tableau, Aely pige combien ils sont heureux ensemble.
- Bouge pas Lou, je vais atteler Héphaïstos, après on essaiera de se trouver une place pour dormir.
Le travail achevé, la brune se gratta la tête. Ben maintenant comment faire pour se trouver un semblant de coin raisonnable pour s'allonger sans réveiller la nounou barbue ? Acanthe avait souscrit toute la soirée à la première formalité : occuper bébé et l'endormir, mais par contre sa fonction d'homme l'empêchait de souscrire à la deuxième : l'allaitement.
Avec d'infinies précautions, susurrant une comptine aux oreilles de son barbu, elle arrive ô miracle à le déposséder de SON BIEN ! C'est alors...le croirez-vous ? Un tableau d'une rare cocasserie s'étale sous leurs yeux ébahis. C'est le regard malicieux et sarcastique de Louise-Anne qui mit la puce à l'oreille à la jeune maman. Rien de plus intimidant qu'un visage d'enfant, et de plus impitoyable. Un enfant voit tout.
Aely suit son regard et ne peut dissiper son hilarité.
- Le chat !!!
- Oh non...le chat !!! T'en profites pour me ramener une greffière à la maison sans savoir où elle a traîné encore...
Spectacle trop mignon. Les deux minets ne bougèrent pas d'un iota à leurs regards indiscrets...s'en foutaient carrément. Enfin...les choses de la vie hein. On nous promet la neige comme on nous promet la lune mais les chats sont bien sages pour l'instant...Loulou adore leur bonne bouille, quand à Aely elle a du mal à croire que les chats, à l'instar des enfants restent aussi sages longtemps...
Non mais franchement. Ça la gêne...un peu que la fillette assiste à une scène pareille. Bon, c'est vrai que l'enseignement va vers la réforme et que bientôt on emmènera les mouflets en âge de marcher dans des maisons de ventrières pour leur inculquer très tôt que même à Bruxelles, les bébés ça nait pas dans les choux...mais quand même...
On était bien.
Puis voilà Lona qui rapplique, et une silhouette furtive derrière elle s'enfonce dans la nuit plus noire qu'un deuil.
Elle est belle Lona. Encore plus belle en cet instant. Aely lui montre le tableau bigarré de ce qui fut une charrette en d'autres temps et qui ressemble désormais à un étrange dortoir, lui sourit et lui soumet que ce serait criminel de troubler le sommeil du Seigneur et de ses acolytes. Lui propose de s'asseoir sur le banc du conducteur et que Louise s'assoupisse entre elles deux. La blonde mènerait la charrette pendant que la brune donnerait la gougoutte à Kundera.
Elles font.
Aely a les yeux fripons, et est curieux comme une tique. Elle se tourne vers son amie pendant que la chambrée itinérante entame les dernières lieues avant Millau et lui tire les vers du nez jusqu'au bout.
Dans la taverne Lodévoise, s'est-il passé l'insoupçonnable ? Toujours est-il que Lona a refusé catégoriquement de les quitter, déclarant qu'elle ne laisserait pas ses amis et son existence pour une rapière spadassine. Certaines filles sont brusquement touchées par la foi. Lona c'était par ses compagnons de route et d'infortune...
*Praxitèle était un sculpteur grec vivant aux environs de 400 avant J.C.
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Ce n'est pas nous qui ne marchons pas droit, c'est le monde qui va de travers.