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[RP]Une tête pour deux

Kelen


Jour. Paris. Les passants passent et repassent. A côté d'eux, ignorés par tous, un homme affalé contre un mur, ronflait profondément. Une bouteille vide, signe de la cause de son sommeil, était serrée contre lui, comme si quelqu'un se serait avisé de la voler.
Un passant s'arrêta à quelques pas de lui, plus noble de dégaine. Il dévisagea la carrure d'un ancien soldat, et jugea celui-ci suffisant pour ses affaires. Son nez se replissa en sentant l'odeur de vinasse mélangée à celle de la crasse. Il faudrait lui ôter cette chemise jaunie, trouée et trop étroite qui couvrait à peine cette affreuse bedaine de bière dont la main de l'endormi venait justement d'en secouer les graisses. La grimace de dégout s'atténua en visualisant la hache rouillée, visiblement peu entretenue par les traces de sang séchées qui la couvrait, et qui servait de compagne à l'homme.

Un coup de pied jaillit dans les côtes de l'ivrogne, qui grogna et ouvrit les yeux d'un air pâteux pour voir qui osait déranger sa tranquillité. Veut un coup de hache dans sa face de rat, çui-là ?


Dégage poiscaille.

Un vocabulaire à la hauteur de sa tenue pensa le bourge.

- T'veux gagner une belle somme ?

L'intérêt s'alluma dans les yeux du poivrot qui relâcha légèrement la prise sur sa hache, et baissa le bras qui tenait la bouteille dont il comptait se servir pour lui fracasser le crâne.

- Rapporte moi la tête de ce gars-là. Il vit dans l'coin.

Le parchemin, représentant un autre homme, tout ce qu'il y a de banal atterrit dans la grosse main de Kelen.
Un grognement conclua l'affaire.
Mais d'abord, une bière, une fille, et d'quoi grailler.
Cyrielle.
    « Héé, l’écorchée, r’viens par là ! »

    La bedaine de la tavernière la précède, elle qui manque, par trois fois, de se ramasser dans ses jupons en trottinant jusqu’à la borgne qui quitte sa taverne.
    Hoquetant, déjà, la grosse baisse le ton, grognant en raccompagnant Cyrielle à la porte.

    « C’est pas parce qu’tu viens d’me payer ton ardoise qu’tu peux filer sans nettoyer l’carnage que t’as fichu dans ma ruelle. Alors t’es bien mignonne, mais tu vas m’virer tout c’sang illico ! On fait pas là d’dans, ici, t’m’entends ?
    - Rhaa, lépreuse va. J’ai rien fait, moi, c’t’une charrette qui lui a roulé d’ssus, au pauv’ gosse. Un rouquin d’moins, t’vas pas t’en plaindre quand même ? »


    Le regard que lui adresse la grasse tavernière est lourd de reproches & d’agacement. C’est ce que ce n’est pas la première fois que la Fauve sévit dans les parages, & fiche le bordel à côté de son établissement.
    Pas la première fois non plus que tout le monde sait très bien ce qui vient d’arriver, mais que l’excuse de la charrette décapitateuse convient à tous, même à la maréchaussée. Et que c’est à la grasse de nettoyer tout ce sang.
    Sauf que la grasse, elle, elle aime pas le sang. Mais alors pas du tout.

    La porte a claqué pourtant, emportant une Cyrielle guillerette, à la réputation repue & lavée de tout soupçon.
    Qui, sa sortie terminée, se fait déjà harponnée par un homme. De ses doigts encore tâchés de sang, elle saisit le parchemin, arquant le sourcil sous le dessin grossier. Un hochement de tête pour s’emparer du contrat, trois murmures indicibles, & la Fauve, déjà, lui a tourné le dos.

    Mais d’abord, absinthe, un mec, & d’quoi grailler.

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Kelen


Quoi de mieux qu'une auberge/bordel pour recueillir des informations ? Rien.

Surtout après un pareil repas, et en pareille compagnie. Certain d'empocher jolie somme après son contrat - pour lequel il n'avait même pas commencé à réfléchir, soyons franc - l'homme n'avait pas été pingre sur sa pitance. Ne restait de son bol d'abats qu'un fond de graisse brunâtre, et de sa bouteille de piquette qu'un demi-verre qu'il s'envoya après s'être léché les doigts de toute nourriture, et essuyé les miettes de pain garnissant sa chemise jaunie.


'pproche.

Commanda-t-il à la jeune fille dont il venait d'enserrer d'une poigne solide les hanches. Il la jeta à terre, glissant de sa chaise pour la recouvrir et la prendre là, sans l'once d'une émotion, animé par le seul besoin primaire.
Une fois sa besogne faite, il colla le parchemin qui commençait déjà à souffrir sur le visage de la pauvre fille essoufflée qui retenait ses larmes.


T'le connais ce con ?

Un hochement de tête répondit à la question. Il appuya son corps contre le sien, pour entendre ses paroles.

Plus fort, gueuse, j't'entends pas.

Il se releva péniblement après avoir reçu ses informations, empoignant sa hache dont il posa la lame au sol pour le guider. Boitillant, le rouge de la honte ou de l’orgueil gagna ses joues alors qu'il sortait avec grande peine de la taverne dont la porte claqua sans ménagement.

Fichue jambe, grogna-t-il dans un murmure en desserrant les liens de ses braies pour se soulager contre le muret de l'auberge.

Maintenant que l'homme était prêt, la chasse pouvait débuter.
Clopinant toujours, ivre comme une barrique, ses pas ponctués de quelques grimaces de douleur, il se dirigea vers la boulangerie dont la fille venait de parler.
Cyrielle.
    « T’t’en vas déjà ?
    - Un contrat sur l’feu, mon chou.
    - C’te tronche là ? »

    La chambre est miteuse, la paillasse infestée de puces sans doute. Ce n’est pourtant pas ça qui les a retenu.
    L’homme n’est pas bien laid, quoi que plus vieux encore que la borgne, & semble exempt, lui, d’une quelconque cicatrice. Nu comme un ver, encore fier de leurs ébats, il s’enquiert de la trogne que la blonde recherche.
    Elle, se rhabille, avant de lui arracher le parchemin des mains.

    « Connais pô… mais tu d’vrais pas filer maint’nant. Attend un peu de r’descendre, au moins !
    - Déconne pas, j’pète la forme. »


    Aussitôt dit, aussitôt démenti par la main qui tente d’attraper par trois fois la poignée de la porte.

    « Putain d’poignée, elle veut pas poser son fion où on l’attend ?! »

    Lui, ricane, parce que l'absinthe & Cyrielle, c'est une histoire de longue date, mais ça n'a jamais été une relation calme. Elle, défonce la porte d’un coup de pied assez violent pour se faire partir en avant & dévaler les escaliers un peu trop vite. Déjà, la rue & sa violence, sa pestilence, & ce gamin édenté. Toujours un gamin édenté.

    « Hé morveux, elle lui colle le parchemin sous le nez, j’suis dans l’bon quartier ? »

    Lui, tend la main. Elle, y glisse une pièce. Puis deux. Puis trois.
    Puis un coup de botte dans le tibia, pour un doigt désigné sur une boulangerie, tout prêt de là.
    Un dernier regard sur le parchemin froissé, où l’encre déjà s’est mêlée de boue & de… trucs. Elle ne tarde pas, en entrant, bousculant le boiteux qui attend sa pitance.
    Et ça ne la choque pas plus que ça, un crasseux avec la braguette encore ouverte, qui vient chercher son pain dans une boulangerie de péteux.

    « Sors de là, mon mignon, & ferme la porte derrière toi. J’ai des choses à régler avec ce boulanger. »

    Déjà, accoudée au comptoir, la main sur la hanche, & le sourire coincé entre deux cicatrices, l’écorchée vive mate sa proie.
    C'est comme si c'était déjà fait.

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Kelen


Bousculé par une puanteur venue de nulle part, l'ivrogne dut avancer de quelques pas pour ne pas perdre équilibre et se vautrer comme un sac. Adjoint d'un juron bien salace, il allait décapiter la malheureuse, hache brandie vers elle quand un mot suspendit son geste.

Mignon ?
Elle a fumé quoi celle-là ? Un rictus étira sa trogne, trop amusé par la définition pour n'en rien laisser paraître. C'est quelle serait bonne à culbuter celle-là. Enfin, presque. Trop vieille.


- J’ai des choses à régler avec ce boulanger.

La hache finit sa course dans le comptoir, effrayant leur proie commune qui commençait à regarder la porte de sortie avec une envie démesurée, et freinant l'avancée de la "belle". L'était là le premier, il devait être servi en premier. Pas une femme qui allait le doubler.

Fait la queue comme tout l'monde... J'te laisse l'corps pour tes - il la jaugea du regard, et conclut qu'elle en voulait à son engin - ..."affaires"

Titubant il lança son poing dans la direction de la trainée qui s'était soudainement dédoublée dans le feu de l'action. Il en traversa une, et empoigna l'autre type par le col qui roulait de grands yeux terrifiés. L'adore quand ils lui font des grimaces.

Moi qu'ai défloré ta fille.
- J'... pas d'fille.

Merde. Il avait raté son final. Autant le trancher qu'on en finisse.
Où avait-il laissé sa hache déjà ?
Cyrielle.
    « Héé t’es con, t’as failli m’péter l’ongle ! »

    C’est que son ongle est court, & sale aussi, & qu’à 3 millimètres près, c’était un bout de doigt qui y restait. Comme si elle n’avait pas assez perdu de morceaux. Les sourcils froncés, la bouche entrouverte en une grimace baba, la borgne manque même d’exploser de rire.
    Sauf que le grincheux, là, il est en train de lui piquer son contrat.
    L’écorchée vive se redresse. C’est celui qui a la trogne la plus laide qui gagne toujours. Et vu sa tronche à demi-brûlée, faut pas s’étonner qu’elle perde aussi rarement.

    « Lâche-moi c’t’andouille, sa tête est à moi ! »

    Souple, elle entreprend de sauter par-dessus le comptoir. On passera le calcul mauvais, & l’effondrement aux pieds du boulanger qui claque des dents, des pieds, & de tout ce qui peut bien claquer encore, & on s’arrêtera sur sa main, quand, redressée, elle empoigne le poignet du doubleur.

    « T’as qu’à prendre sa queue, ça t’f’ra un souv’nir d’sa ‘fille’ ! »

    Hinhin.
    Parce que si le pauvre bougre n’a pas de fille, c’est que la chose qu’il a déflorée doit être son fils. Logique, allons. Drôle aussi. Non ?
    En tout cas, la Fauve en est pliée, & s’affale à moitié sur le boulanger qui, tétanisé, ne bouge pas d’un poil. Il crierait bien, le pauvre, mais entre un ivrogne qui lui tient le col, la hache plantée dans son comptoir, & la double-face répugnante qui se gausse sur son épaule, il n’est pas bien sûr d’avoir envie d’ouvrir la bouche.

    « Hinhin… Hin... Hin… Aaaah… Hé bon, tu lâches mon en-cas ou j’te coupe le poignet ? »

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