Judas
Par ici.
Il prit le temps de passer ses mains sur les hanches de son binôme, baissant un peu le chef afin de laisser glisser sa senestre derrière ses cuisses. Les jupons se froissèrent, Judas prit la brune dans ses bras en épouse. Elle ne pesait pas bien lourd la nubienne. Cela le surprit. La force des nourricières à faire forcir autrui leur conférait cette impression de robustesse, pourtant le satrape constata que lotie contre lui elle était semblable à la plus frêle des jouvencelles. Il observa son visage posté à une maigre distance du sien en entamant sa marche nuptiale vers le bois. Lentement mais surement le duo s'éloignait des bruits, des regards, des rires et du rythme du jeu. L'agitation se fit un léger écho aux oiseaux discrets, un pas devant l'autre Frayner laissait le sillon de leur passage comme une brèche dans les herbes hautes. L'extrémité d'un pan d'étoffe paresseux composant la tenue de Giulia se laissa caresser par les tiges feutrées et la cotonneuse végétation. L'homme progressait calmement, l'esprit toujours obsédé par ce qu'il laissait derrière. Proprement agacé par ses propres pensées il attaqua de front un sujet qui sans aucun doute dissiperait toutes vertes idées. La voix resta feutrée, plus éraillée que d'habitude peut-être.
Je ne suis pas sourd, encore moins idiot. J'espère que vous savez ce que vous faites...
Il aborda le bois d'un pas égal, et après quelques coups d'oeil avisés il déposa la nourrice sur une souche depuis bien longtemps sèche. Le fin chasseur qu'il était avait analysé le terrain propice à pister le lièvre. Il inspira, las. Le lapin au sirop que préparait Rose à Petit Bolchen avant qu'elle ne deviennent une femme du monde libre et courtisée lui manquait un peu. Avec l'arrivée des enfants, Judas s'était encore un peu éloigné de ses habitudes de matou fourré au manoir à se faire donner la becquée. Comme un besoin de... prendre le vert.
Instinctivement il tourna le visage vers le groupe au loin, prunelle noires avant que de ne revenir à Giulia. Il la dévisagea et s'accroupit, tandis que ses mains de nouveau libres coupèrent trois longs brins secs.
Aimer un chevalier, c'est beau. Aimer une femme est passible d'un feu de joie, autour duquel... Cas présent, je m'empresserai de danser.
Il est pas gentil Judas. Non. Il n'aime pas que l'on aime ce qu'il n'aime pas. Gentil n'a qu'un oeil dit-on, Frayner en a deux. Et assez observateurs pour avoir mis à jour sans difficulté ce que la nourrice et la Baile chevalier ne tentaient presque pas de dissimuler. Entrée dans sa famille, Giulia ne dérogerait pas aux méthodes du seigneur Bourguignon peu réputé pour caresser dans le sens du poil ceux ou celles qui n'allaient pas dans son sens. Nyam le savait, Rose le savait, toutes le savaient. Pis encore, il lui avait confié la responsabilité de son enfant premier, interdisant ainsi subliminalement qu'elle ne porte de l'attention à qui que ce soit d'autre. Ses doigts tressèrent patiemment, lentement, et ses yeux de rester arrimés à ceux de la Nubienne.
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Il prit le temps de passer ses mains sur les hanches de son binôme, baissant un peu le chef afin de laisser glisser sa senestre derrière ses cuisses. Les jupons se froissèrent, Judas prit la brune dans ses bras en épouse. Elle ne pesait pas bien lourd la nubienne. Cela le surprit. La force des nourricières à faire forcir autrui leur conférait cette impression de robustesse, pourtant le satrape constata que lotie contre lui elle était semblable à la plus frêle des jouvencelles. Il observa son visage posté à une maigre distance du sien en entamant sa marche nuptiale vers le bois. Lentement mais surement le duo s'éloignait des bruits, des regards, des rires et du rythme du jeu. L'agitation se fit un léger écho aux oiseaux discrets, un pas devant l'autre Frayner laissait le sillon de leur passage comme une brèche dans les herbes hautes. L'extrémité d'un pan d'étoffe paresseux composant la tenue de Giulia se laissa caresser par les tiges feutrées et la cotonneuse végétation. L'homme progressait calmement, l'esprit toujours obsédé par ce qu'il laissait derrière. Proprement agacé par ses propres pensées il attaqua de front un sujet qui sans aucun doute dissiperait toutes vertes idées. La voix resta feutrée, plus éraillée que d'habitude peut-être.
Je ne suis pas sourd, encore moins idiot. J'espère que vous savez ce que vous faites...
Il aborda le bois d'un pas égal, et après quelques coups d'oeil avisés il déposa la nourrice sur une souche depuis bien longtemps sèche. Le fin chasseur qu'il était avait analysé le terrain propice à pister le lièvre. Il inspira, las. Le lapin au sirop que préparait Rose à Petit Bolchen avant qu'elle ne deviennent une femme du monde libre et courtisée lui manquait un peu. Avec l'arrivée des enfants, Judas s'était encore un peu éloigné de ses habitudes de matou fourré au manoir à se faire donner la becquée. Comme un besoin de... prendre le vert.
Instinctivement il tourna le visage vers le groupe au loin, prunelle noires avant que de ne revenir à Giulia. Il la dévisagea et s'accroupit, tandis que ses mains de nouveau libres coupèrent trois longs brins secs.
Aimer un chevalier, c'est beau. Aimer une femme est passible d'un feu de joie, autour duquel... Cas présent, je m'empresserai de danser.
Il est pas gentil Judas. Non. Il n'aime pas que l'on aime ce qu'il n'aime pas. Gentil n'a qu'un oeil dit-on, Frayner en a deux. Et assez observateurs pour avoir mis à jour sans difficulté ce que la nourrice et la Baile chevalier ne tentaient presque pas de dissimuler. Entrée dans sa famille, Giulia ne dérogerait pas aux méthodes du seigneur Bourguignon peu réputé pour caresser dans le sens du poil ceux ou celles qui n'allaient pas dans son sens. Nyam le savait, Rose le savait, toutes le savaient. Pis encore, il lui avait confié la responsabilité de son enfant premier, interdisant ainsi subliminalement qu'elle ne porte de l'attention à qui que ce soit d'autre. Ses doigts tressèrent patiemment, lentement, et ses yeux de rester arrimés à ceux de la Nubienne.
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