Mahelya
- When you hold me, Im alive. Were like diamonds in the sky. (*)
Il l'enlace doucement et la Frêle tremble entre ses bras. Oui, elle a vraiment eu peur qu'il ne soit parti. Oui elle sait que c'était l'intention du Ténébreux la veille. Oui, elle se maudit encore pour ces mots affreux qu'elle lui a balancés et qui ont pourtant de loin dépassés ses pensées. Alors elle tremble, mais ne pleure pas. Ses doigts fins et délicats s'accrochent aux replis de la chemise de Kylian. Elle expire. Elle inspire. Elle s'enivre de l'odeur de son Soldat pour apaiser le rythme effréné des battements de son cur. Et si les yeux sont humides, les larmes sont retenues du bout des cils. LÉtincelle écoute les paroles qu'il distille rien que pour elle au creux de son oreille. * Si tu savais comme j'ai besoin de tes bras Deschenaux ... Aimes-moi ! Aimes-moi là où moi je m'insupporte. Pourras-tu seulement oublier un jour ce que j'ai osé te dire ? * Puis le silence tombe à nouveau, et la Flammèche se laisse bercer à la symphonie de leurs respirations entremêlées. Doucement, lentement, le calme regagne la frêle silhouette, l'émoi se musèle au fond de ses entrailles. * Dieu que le temps s'arrête je t'en prie ! Accordes-moi ce temps avec lui. Accordes-moi ses bras pour lÉternité. *
Sent-il sa crainte ? Sent-il ce mal qui la ronge ? Comprend-il qu'elle vacille qu'elle est effrayée ? Qu'elle voudrait de tout son coeur, de toute son âme tout effacer ? Toujours est-il qu'une fois encore il cherche les mots pour la détendre. Les iris émeraudes s'accrochent à leurs parfaits miroirs, et elle absorbe chaque syllabes comme s'il s'agissait d'une précieuse goulée d'air. Celle que recherchent désespérément ceux qui s'apprêtent à se noyer. La jeune Flamme s'accroche à ces mains qui se saisissent des siennes. Et les mots raisonnent, frappent son esprit : "Sans Toi, je ne suis rien qu'une coquille vide de toute vie."Elle voudrait lui dire, elle aimerait lui hurler que pour elle s'est idem, qu'elle se sent déjà vide. Qu'elle a l'impression d'avoir brisé quelque chose. La Rousse devine, la rousse sait que le Ténébreux souffre encore bien qu'il s'évertue à le cacher. Elle le comprend, elle en ai certaine aussi surement qu'elle ressent la peine qu'il éprouve. Cet étau cruel qui pince son organe de vie, cette boule lourde qui plombe son estomac, ce nud amer qui enserre sa gorge faisant érailler sa voix. * Kylian, Kylian je suis tellement désolée. Je te demande pardon ... Encore ... Pourras-tu seulement me pardonner cette fois encore ? * Mais les mots restent prisonniers de ce nud acide. Et Mahelya se contente de l'écouter et d'opiner doucement aux phrases qu'il murmure.
Le sourire qu'il affiche la rassure autant qu'il lui fait mal. Seigneur comme elle se déteste à présent. * Tu m'offres ton plus beau sourire quand je ne suis bonne qu'à te faire souffrir. Je t'en prie Kylian pardonne-moi. Oublie tout. Naie plus mal ... Je t'en prie, j'ai besoin que tu vives pour que je puisse vivre aussi ... * Pour sur cette dispute marquera l'Incandescente. Une trace indélébile qui toujours lui murmurera : "Fais attention petite Flamme. ". Des jours durant, La Rouquine suivra le Brun, une Flamme tapis dans son Ombre. Ce besoin permanent de se rassurer, de voir, de constater, de prouver qu'il sera là et qu'il y restera. Mais pour l'heure, il semble vouloir qu'elle se détende elle en est incapable. Un repas proposé. Une réponse.
- Oui ... il faut que je mange. * Mais je n'en ai aucune envie ... *
Sagement elle le suit, s'installe, mais il s'apprête déjà à s'éloigner. Machinalement les doigts s'agrippent à la tenue du Deschenaux qui une fois encore doit rassurer, la petite Flamme fragile qu'elle est devenue. Là, juste à côté, pour préparer ce repas qu'il veut qu'elle prenne. Elle opine mais la main délicate a du mal à lâcher le tissu de sa vesture. Au bout de quelques instants cependant, elle se résigne et le libère enfin. Mais la fine silhouette assise sur la petite chaise de bois, s'étire, se dandine pour ne pas le perdre de vue. Jamais. Pas même pendant un battement de cils. Il revient avec la collation sur un plateau. Le fois gras lécure, la confiture aussi. Elle ne veut que ses bras. C'est tout ce dont elle a faim.
Un paquet glisse jusque devant elle. Incrédule, elle lève les sinoples sur le visage tant aimé de son Fiancé. Pour elle ? Pourquoi ? l'a-t-elle mérité ? Immédiatement, la Frêle se mordille la lèvre et lentement, les mains blanches et tremblantes s'agitent autour du colis. Le nud est défait, le ruban soigneusement plié, manie de la tisserande qu'elle était, chaque galon, ruban trouveraient une utilité. L'emballage suit bientôt le même chemin et les doigts délicats s'attardent sur une étoffe rose profond. Un nouveau regard glisse sur le visage de Kylian alors qu'habilement la jolie tenue est dépliée. La Rousse étire sa silhouette et se lève enfin pour poser la robe sur elle. C'est parfait ! Une fois encore, ce qu'Il touche, prépare, réalise est parfait. Le Tissu est léger ... la couleur éclatante. Ce rose ... Ce rose ... N'en rêvait-elle pas ? Ne le désirait-elle pas ? N'avait-elle pas confié à son Fiancé, Ô combien elle était attristé d'avoir du abandonné son atelier de tisserande ? Ô combien elle avait envie de porter du rose, de voir la vie en rose, de repeindre la ville en rose ? Si ... Et Kylian s'en était amusé et pourtant ... pourtant ... que lui offrait-il aujourd'hui ? Un morceau de Rêve. Son Rêve. Ne s'évertuait-il pas à la faire vivre dans un songe, éveillée ?...
S'en fut trop pour lÉtincelle chancelante. Les larmes jusqu'alors contenues coulèrent avec force tandis qu'elle se réfugiait dans les seuls bras qu'elle voulait. Le corps de la Flammèche tremblait à nouveau. Il était parfait. Il était SA perfection ... Le nez aux tâches de rousseurs se niche dans le creux de son cou. Et la voix chevrotante raisonne doucement.
- Je t'aime tant Kylian.
__________________
(*) extrait de Diamonds - Rihanna
Quand tu me tiens, je suis vivante.
Nous sommes comme des diamants (étoiles) dans le ciel.
_________________