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[RP] L'amour est la première condition du bonheur d'un foyer

Mahelya
[Bien des semaines plus tard]

Cette nuit, ce n'est pas dans la même chambre qu'elle se reposa, encore moins dans le même lit que lui. Cette nuit, la Flamme avait préféré la fraicheur de l'ancienne chambre d'Harchi, plutôt que la chaleur des bras de son Époux. La journée d'hier pourtant avait si bien commencée, avec le mariage de Shigella et Andréa. Pourtant ... Une dispute avait éclatée la veille au soir et cette fois-ci, la Rousse ne cèderait pas à la trêve facilement. Non, pas avec cette impression d'avoir été trahie. Alors, oui Marie évitait sa moitié. Arrivée plus tard à la maison, elle en était partie plus tôt, alors même que le soleil ne manifestait pas encore dans le ciel son intention de se lever, certaine ainsi de ne pas avoir à le croiser. C'était une colère froide qui habitait l'esprit de la Rouquine. Il n'y avait pas eu d'éclat de voix, mais une quantité de piques plus pointues les unes que les autres.

Et la Colère sourde, violente se mêlait également à l'incompréhension. Elle y avait cru pourtant, à ces douces paroles "Je me retire de tout, pour m'occuper de vous." Oh oui, elle y avait cru, se laissant bercer volontiers par les rythme rassurant de ces mots apaisants. Mais au bout de deux semaines c'est un tout autre son de cloche que lui avait déversé, hier, Kylian : "Je me suis engagé chez les hospitaliers.". Il n'avait pas fallu plus que ces mots pour que Marie voit rouge. Au final, il s'éloignerait encore, et ne vivrait jamais les premières fois d'Heliana, toujours dans le giron de sa si précieuse marraine. ... Fuir une réalité pour vivre un rêve ... * Qu'il y aille donc batifoler avec ses frères d'armes. Ce qu'il se passe dans l'Ordre reste dans l'Ordre. Et peut-être que mon Histoire se répètera ... * L'amertume que ressentait l’Étincelle, l'amenait indubitablement à penser aux siens, à sa famille, décimée alors que le Père était au combat à cette dissimulation de Kylian qui avait tout fait dans son dos sans prendre la peine de s'inquiéter de ce qu'elle ressentait. Si seulement son père avait été à ses cotés pour sur qu'il lui aurait dit de ne jamais épouser un soldat, et peut-être qu'elle l'aurait écouté ...

Pour la première fois de sa vie, pour la première fois depuis son mariage, c'était elle qui n'avait pas envie de le voir Lui. La Rancœur est tenace pour la petite orpheline. Chaque membres du Couple n'avait jamais eu les mêmes aspirations, mais ils étaient toujours parvenus à un compromis ... Toujours ... Pas cette fois. Marie doutait que la situation ne s'améliore, qu'une solution serait trouvée. Peut-être que finalement, hier soir, quelque chose s'était brisé. Peut-être ... peut-être pas, seul l'avenir le dira. Mais quel avenir pour ce couple qui sera toujours géographiquement séparé ? Plus de scène de tendresse, plus de regards langoureux, plus de mots tendres murmurés aux creux de l'oreille, plus de draps chauds, plus de bras réconfortants ... Juste quelques courriers insipides pour prendre rapidement des nouvelles de l'autre. Mais bien vite, le temps manquerait même pour ces petits courriers. Et quand les jeunes mariés se retrouveront, Ils ne seront alors plus que des étrangers l'un pour l'autre, incapables de se remémorer s'ils se sont aimés un jour... Amen.

Assise là, dans son bureau de Procureur verrouillé, l'Incandescente se disait, qu'aujourd'hui serait une très mauvaise journée.

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Kylian.
[Bien des semaines plus tard, meme lieu, meme endroit, ect]

Et le plus vexé des deux n'est pas forcement celui qu'on croit. Kylian, plus en version enervé qu'en froide pique comme sa femme, etait rentré claquant la porte et montant dans sa chambrée afin de faire sa besace . Comment avait-elle osé remettre en doute son amour pour elle et pour leur fille ? Comment le juger mauvais Père et mauvais Mari, tout cela car il voulait vivre son reve. Etre Chevalier faisait parti de lui autant que son amour pour sa femme. Il l'aimait a en crever et tout ce qu'elle avait trouvé a dire ce sont des phrases acerbes, insultantes pour ce qu'il ressentait pour elle.

Une chose etait certaine, il ne voulait pas la voir ce soir la. Il commettait des erreurs certes mais ca .. ca c'etait trop pour lui. Il y avait bien une chose qu'il ne voulait c'etait passer ses derniers jours a Limoges a s'enguirlander avec sa femme. Reviendrait-elle ou pas, a vrai dire ce soir il s'en moquait. L'ultimatum comme elle lui avait posé lui etait insupportable. Combien de mission avait-il refusé a la licorne quand il en faisait parti. Deux.. trois peut-etre ou pour s'occuper de sa femme il avait mit entre parenthèses ce qu'il voulait. Meme le soir de leur noce on lui avait demandé de partir. Ce qu'il avait refusé pour la raison evidente.

Mais non ce n'etait pas assez pour elle. Il devait rester la, en ce village pour des mois et des mois encore. Des Années peut-etre. Leur voyage en amoureux ? oublié . Alexandrie? Aux oubliettes . Depuis plus de 8 mois il ne cessait de repousser l’inéluctable afin qu'elle poursuive son propre reve et qu'il soit la comme un pillier pour elle. . Il l'avait vu perdre pied lors de son mandat et betement il avait cru que cela lui avait servi de lécon.. Mais non elle s'impliquait de plus en plus sans rien demander. En oubliant ses promesses. C'etait meme etonnant que personne ne lui demande de reprendre une tete de liste .

Mais revenons au Deschenaux qui avait emplie sa besace de voyage de quelques affaires. Un mauvais mari, je t'en foutrais du mauvais mari. Ronchonnant encore plus en redescendant les escaliers, il partit dans la petite chambrée de rose habillée. L'atmosphère bonbon et un beau regard vert posé sur lui le fit un peu se calmer. C'est avec douceur qu'il s'approcha du berceau de sa fille , glissant sa main protectrice que son ventre


Toi tu le sais ma puce que je t'aime, que je vous aime .. faut pas ecouter maman

Un sourire alors qu'il se penche pour embrasser sa fille et un murmure a son oreille pour lequel nul temoin ne saurait rapporter les paroles, et puis il s'eloigne regardant sa puce pour la dernière fois ce soir. Dès la porte fermée, le masque tombe et c'est un visage plus que fermé qui apparait. La décision es tprise, il ne dormait pas chez lui ce soir, surtout pas avec elle, surtout pas dans ce lit, nid d'amour qui avait vu leurs belles heures pour ce soir oubliées. Ignorant que sa rousse avait pour idée de dormir dans la chambre d'Harchi, Il part lui meme a quelques patés de maison de la, dans leur auberge. Et meme si cette taverne fut aussi lieu d'amour, il pourrait au moins trouver le reconfort avec une chope.

Un fauteuil simplement posé devant l'atre, un tonneau se vidant a mesure des heures, une nuit.. sa première nuit sans elle depuis des mois. Le froid l'avait envahit, la tristesse ne faisait que croitre, et finalement habillement alcoolisé il s'etait effondré de son fauteil pour roupiller sur la sol de sa taverne.


Le lendemain difficile naissait en lui quand le village trouva un peu d'animation. Le son est decuplé, et ca tambourine dans sa tete. Et le voilà reparti dans son ronchonnage


Si tu crois que tu vas t'en sortir comme ca tu te trompe ma belle !

Decidé, il se lève, remet bien sa chemise et ressort de la taverne. Et elle n'est pas chez eux. Elle fuit comme d'habitude ! La colère montant plus encore a chaque pas le rapprochant du castel de Limoges. Il sait que meme si elle abandonne son mari, elle ne laissera jamais tomber son travail. Tiens ca serait a lui ressortir aussi cela. Passant les portes un peu abruptement, il va directement dans l'aile justice , penètre dnas le bureau sans y etre annoncé, et cale la porte avec le premier fauteuil qu'il voit. Posant son regard empli de colère sur son epouse. ET il lache tout ce qui le travaille depuis des heures

Tu crois franchement que je vais t'abandonner toi et notre fille, tu crois vraiment parce que je serais au loin que je vais moins penser a toi, que chaque jour vous ne serez pas dans mes pensées. Tu crois sincèrement que je vais aller m'amuser la bas ? Hein c'est ca que tu imagine ? Loin des yeux loin du coeur ? c'est ca ta phylosophie de l'amour avec moi ? Oui toi bien avec tes petits copains ca va etre facile de mieux s'impliquer quand le petit mari sera parti. Tu pense avec tout ce que tu sais sur moi, que je suis le genre d'homme a abandonner ma famille. OUI je me suis engagé avec les Hospitaliers, non je ne le regrette pas car ca fait parti de ma vie autant que toi et Heliana, Oui je vais partir souvent, et des semaines, Oui je vais aller combattre , pêut-etre me faire blessé, peut-etre crever mais tu le savais en m'epousant !! Je ne suis pas un de ces petits nobles de salons paradant comme un dindon en farce, je suis un soldat, je l'ai toujours été !Depuis mes 8 ans tu me connais avec une épée, tu crois que c'est fait pour quoi hein? une decoration de plus dans ton petit monde parfait. Non Marie je porte cette épée pour l'utiliser ! ca fait des mois que je devais etre parti, des mois tu m'entend. Meme le soir de notre mariage j'etais mobolisé, J'ai toujours refusé les missions depuis des mois pour toi ! et tu me dis que la que suis un salaud en m'etant investi ailleurs

Je t'interdis , tu m'entend bien je t'interdis de pretendre que je ne vous aime pas. Autant tu peux m'envoyer paître pour n'importe quel motif, autant dire cela n'est qu'une connerie dont tu as le secret. Je creverais pour toi. Pour que meme pas une seule larme ne jaillisse de ton regard. Alors surtout tu evite de me sortir ce genre de commentaire et de douter de mon amour !
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Mahelya
La porte verrouillée, ne l'était apparemment pas assez. Peut-être que le Ténébreux avait un double ... Peut-être ? Mais pourquoi ? Ca c'était une question qui mériterait que la Rousse l'approfondisse. Peut-on mettre son Mari en procès pour détention illégale de clés ? Pas sur, il faudrait qu'elle creuse la question. Pour l'heure, elle revient au "ici et maintenant", regardant la silhouette de celui qu'elle aimait entrer furibond dans son bureau. * A quoi t'attends-tu Deschenaux ? Que je te tremble ? Que je pleure ? Que je te demande pardon ? Que je me jette à tes pieds comme la petite épouse parfaite que tu veux que je sois et que jamais je ne fut ? * Le sourcil se hausse plus d'interrogation que d'étonnement. D’apparence calme elle le laisse finir son pitch n'ayant écouté que d'une oreille distraite, les mêmes arguments qu'il lui servait depuis la veille au soir. C'est avec peine qu'elle réprime un soupire las. parfais d'ailleurs, les prunelles s'évadent et regarde le monticule de travail qui s'accumule. Oui il s'accumule, mais pas devant elle non ... Non Marie n'a pas jeté le nez dans un seul dossier de la matinée, mais qui donc s'en préoccupe, puisque tout le monde semble si bien la connaître ... Erreur ... Marie est insaisissable, aussi instable que la Flamme et c'est un miracle si ce jour, elle ne s'est pas encore réfugiée au pays de ses pensées.
Une fois la remontrance finie, elle le toise, en silence pendant quelques instants. Pour sur que si ses prunelles avaient su envoyer des éclaires, Kylian serait foudroyé sur place.

Après ce silence pesant, lentement la fine silhouette se lève, non sans lisser ses jupons au préalable et c'est délibérément qu'elle tourne le dos à son Epoux alors qu'elle prend place devant la fenêtre, regard perdu vers l'horizon, avant de prononcer ... Une pique évidemment.


- Et qu'est-ce que cela m'apportera que tu penses à moi à l'autre bout du Pays ? Que crois-tu que cela apportera à Heliana de savoir que tu pense à elle, en compagnie de ta bande de copains, alors qu'elle pleure parce qu'elle a mal aux dents. Non vraiment ... Qu'est-ce que tu penses que ça va lui apporter que je lui dise cela ? Tu crois que ça la soulagera ? Tu crois que cela aura le même effet que si tu la prenais dans tes bras ? J'aimerai bien que tu m'expliques comment, toi à des lieues de nous, ça ne va rien changer pour nous ... Ouais ça j'aimerai vraiment que tu me l'expliques. Peut-être que toi, ça te suffit de simplement penser à nous.


Le minois se tourne enfin vers le Brun, mais dans l'éclat des prunelles de Marie, brille encore cette lueur de rage froide. Définitivement quelque chose fut brisé hier soir.

- Tu veux partir à la Guerre et bien part ! Je ne te retiens pas ! Quant à ce qui est de se battre ou d'être blesser, si tu parles là de la même stratégie qu'employer à Dijon, alors tu compteras davantage les cailloux que de tirer ton épée. Mais soit, je suppose que c'est plus amusant que de prendre ses responsabilités sur femme et enfant.

Et lentement après quelques pas toujours dans ce calme apparent, elle referme sa pochette de cuir, négligemment posée sur son bureau. Bien évidemment, les prunelles, nullement se détachent du Ténébreux. Il était en colère ? Elle aussi. Il voulait vivre ses rêves en faisant fi de sa réalité ? Et bien qu'il en soit ainsi. La messe était dite, nul ne servait d'argumenter encore. Toujours en dévisageant ce visage qui lui fait face, elle récupère ce porte document qui ne contenait que des esquisses de poèmes finalement, et le glissant sous son bras, s'approche lentement de la porte. Prête à partir.

- Fait ce que tu veux ! Je n'ai plus rien à dire sur le sujet. Tu as raison ... je le savais depuis le début. Je n'ai juste pas réalisé à temps que nous n'étions finalement pas compatibles. Je pense que nous n'aurions pas du nous marier si vite. Je pense avec le temps que nous avons fait une erreur. Je pense que nous sommes trop différents. Ce n'est pas une femme comme moi qu'il te fallait, mais une qui aime les armes et voue sa vie pour quelques Roy fantoches et leurs caprices. Je ne doute pas que tu vas trouver là-bas ...

Attendez voir ! A mais oui, c'était son rêve à elle, c'était son cœur à elle, c'était son sourire à elle, qui s'étaient brisés la veille ! Une âme voler en éclat ...
Et ... Sans un mot de plus, sans un regard, l’Étincelle s’éclipse dans les couloirs du Castel. Bien évidemment dès qu'elle serait loin de lui, elle laisserait alors ces larmes retenues, maintenues en un nœud dans sa gorge, se verser, se déverser jusqu'à noyer complétement les éphélides mignonnes.

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Kylian.
C'etait donc cela qu'elle attendait depuis des semaines. L'excuse de lui sortir qu'elle regrettait son mariage. Enfin elle se devoilait. Enfin elle osait lui dire ce qu'elle pensait. Il accueillit cette nouvelle comme une nouvelle mort pour lui. Il aurait preferé mille combat que ca . Lui avec tant d'espoir pour sa vie future, elle avait foutu tout ca en l'air en un mot.

Groggy , il la regarda partir , si fière de son effet.

Le mariage. Son mariage n'etait donc qu’une farce sans nom. Il lui fallait s'ecraser pour qu'elle reste a ses cotés. Le bouche s'ouvre enfin, tentant de sortir un mot, de la retenir , son bras se lève mais dejà elle n'est plus la. Pourtant rien ne sort de ses lèvres, ni de ce geste vain. Rien du tout. Elle le brise un nouvelle fois. la dernière. Le monde tourne autour de lui. Jamais il ne fut plus rapide. Enfin elle s'est devoilée..

C'est un siège qui enfin lui permet de ne pas tomber au sol. Son regard vert se ternit alors q'une larme coule le long de sa joue. A t-elle donc menti tout ce temps ? Ne l'a t-elle jamais aimé ? Tout cela pour quoi.. tout ces efforts pour rien .. Enfin elle se devoilait.

Lentement, il se relève, lentement, machinalement il ressort de ce bureau ou sa femme venait de mettre fin a tout cet amour. Les rues defilent devant lui. Ou vas t-il ? Nul ne le sait pas meme lui. Va t-il au moins quelque part. Et sa voix resonne en lui, ses mots le tuent a chaque fois qu'il les entend

La vie s'etait illuminée avec elle, elle s’éteindrait avec ses mots. Elle avait reussit la ou d'autres avaient echoué. Ca en etait finit pour Lui. Vie. Reves. Espoir. Mariage. Tout cela en une phrase . Elle avait reussit.

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Mahelya
S'était-elle dévoilée ? Était-elle fière d'elle après cette conversation ? Était-elle à la tête du conspiration qui avait consister à mentir à Kylian ? Non ! Indubitablement Non ! Irrémédiablement Non. Ce que le Brun ne comprenait pas c'est que si elle se mettait dans cet état, c'est que pour elle, elle finirait pas le perdre. L'adage Loin des Yeux, loin du Coeur se vérifiait chaque jour et Marie manquait de confiance en elle pour croire qu'elle le retiendrait simplement à la force d'un souvenir s'il partait là-bas, en compagnie de toutes ces femmes qui avaient la même passion que Lui.
Et si elle était partie si vite sans se retourner, sans se pavaner, parce que non, elle ne levait pas la tête fière en fermant la porte de son bureau, c'était surtout pour dissimuler ces stupides larmes qu'elle gardait nouées dans sa gorges. Larmes qui montraient sa faiblesse, larmes qui montraient à quel point elle avait été stupide de croire au bonheur parfait. Larmes qui donnaient raison à tous ces médisants de Limoges.

La vue brouillée, elle ne savait pas vraiment où elle allait. Mais si Kylian désirait sa liberté alors elle le lui rendrait. C'était ça aussi l'amour. L'abnégation de ce que l'on désirait pour que l'autre soit heureux ... Toujours. Cela n'avait-il pas comme un gout de déjà vu. Loin dans ses pensées, la Pauvre Étincelle vacillante faisait confiance à ses pieds pour l’amener quelque part où elle serait en sécurité. Et où est-ce qu'une mère pouvait se trouvait davantage en sécurité qu'au chevet de sa fille ? Car oui c'est dans cette chambre rose que ses chausses l'avaient menée. Silencieusement, doucement, elle se pencha sur l'enfant endormie, la main, protectrice posée sur le petite ventre que se levait et s'abaissait au rythme de sa respiration. Les larmes coulaient toujours, alors la Frêle Rousse posa son bras libre sur le rebord du lit, y couchant son visage par la suite.


- Je te demande pardon, ma petite Puce. Pardonnes-moi ...

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Kylian.
Il s'en va de bars en Bars,
Il n'a plus d'espoir, plus d'espoir,
Il ne rentre pas ce soir *


Ses pas l'avaient mené sans s'en rendre compte loin de Limoges en pleine campagne, à la croisée des chemins. Devant lui, Le Poitou. . A sa droite Bourganeuf. a sa Gauche Rochechouart. Tellement de chemin qui le mènerait loin de toute cette désillusion, loin de tellement de tristesse de voir que ses noces n’étaient que farce. Lui qui aimait tellement, le voici anéanti. Son mariage ne valait rien pour elle, elle s'etait trompée. Que repondre à cela. Comment lui dire que pour lui, c'etait les plus beaux moments de sa vie. Ne serais ce pas encore trainer a ses pieds, a la supplier de l'aimer alors qu'elle ne ressentait que de la deception dans ses sentiments. Elle ne l'aimait pas. ..

Une goutte de pluie vient lui tomber sur la joue, suivie par des centaines lors d'une averse froide, qui se melèrent aux larmes salées du jeune vicomte. Il ne cherchait meme pas a se mettre a l'abri restant la, debout a cette croisée. Le son tonitruant de l'averse se mela a quelques chants venues d'un peu plus loin, certainement un feu de camps. La chemise trempée, les bottes boueuses, il s'y dirigea comme un poisson appelé en pleine lumière. La suite ..

Ce fut trois jours plus tard qu'on peut la raconter. Il avait bu tout ce qu'il avait pu se payer ou se faire payer. Plusieurs fois il etait tombé inanimé par trop d'alcool, plusieurs fois des bagarres avaient barré son visage de quelques bleus. Oublié le noble, oublié l'epoux et le père, il n'etait la bas qu'un vagabond imbibé d'alcool, vindicatif, haineux. La bas, il n'etait rien.

Malheureusement pour lui l'argent ne pousse pas sur les arbres, et le pseudo tavernier finit par le balancer dehors le laissant cuver dans une boue gluante qui se mela au sang coulant de son arcade. Les heures passaient, Kyian avait finit par se relever, Fièvreux, brulant, allant en tanguant, trébuchant vers le premier chemin devant lui. Ce chemin qui le ramenerait chez lui.

Ces pavés trop de fois foulés avec Elle a son bras, Ces rues qu'il ne connaissait que trop bien voulant trouver quelques tissus roses pour Elle et leur fille. Ce petit parc ou la famille venait parfois. Les souvenirs lui tournaient autant que la senteur alcoolisée que portait sa chemise sale et dechirée. Lui sans Elle n'etait rien. Lui sans Elle ne vivait pas. Et pourtant il devrait s'y faire. Oublier son unique amour. Oublier car elle s'etait trompée. Mon dieu.. Elle s'est trompée.. Appuyant ses mains contre le mur, il finit par deglutir dans cette ruelle le peu qu'il avait dans l'estomac. Sa vie ne valait plus rien il perdait meme l'honneur. Sa chemise essuyant ses lèvres, il se remit en marche vers cette maison qui avait vu tant de jours heureux. Sa vue le rendit encore plus malade, encore plus triste. Pourquoi tout cela alors qu'il l'aimait comme un fou. Et fou de douleur sous cette fenetre, son cri dechira le silence de la rue endormie

Mariiiieeee Mariiiiiiiiieee. **

Ses jambes flagellaient, tremblaient. La fièvre le faisait encore plus trembler, il lui semblait que le monde n'etait que tremblement. Il ne tiendrait pas longtemps debout. Mais il ne fuirait pas, Elle devrait le tuer , l'achever car elle etait sa Vie et serait la, l'instrument de sa Mort.



(* Eddy Mitchell, il ne rentre pas ce soir)
** Pour ceux qui connaissent la scene finale, de 58 minutes pour vivre, ou Mclaine appelle sa femme.

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Mahelya
Des jours, ce n'était que depuis quelques jours, mais cela avait déjà la saveur de mois, d'années d'errance. Marie vivait dans la brume depuis le départ de Kylian. Seul sa fille parvenait à lui arracher un peu d'attention. Et lorsque la Frêle devait faire des apparitions publiques ? Et bien on aurait pu dire alors - si l'expression avait existé à cette époque - qu'elle était en mode "pilote automatique". Le Conseil ? Elle y passait disait trois mots, puis fuyait encore. La Chancellerie ? Elle faisait son travail. Mais sans passion, sans saveur, juste parce qu'il fallait le faire. La journée était devenue son Enfer, où la Rousse Flamme arborait ce masque étriqué du "tout va bien" tellement contraire à ce palpitant, écrin de leur Amour, tombé en miette quand il lui avait appris son nouvel engagement. Et la nuit, à l'heure où la ville plonge dans les Ténébres, L’Étincelle vacillante, s'immergeait dans les Ombres et s'en faisait un manteau. Après tout ... N'avait-elle pas été une Flamme dans les Ténèbres ? Et s'Il n'était plus là pour la faire briller, alors elle se laisserait dévorer par l'obscurité.

Âme en Peine, Cœur Brisé. Marie chaque nuit, depuis qu'elle était seule dans cette trop grande maison du 16 rue de la Justice, arpentait chaque pièce, chaque placard, regardait chaque meuble, rappelant à sa mémoire les souvenirs de LUI. Et lorsque leur bonheur passé s'étalait derrière ses paupières fermées, évidemment qu'elle avait mal, mais au moins savait-elle que cela avait été réel. Il n'y a rien de pire quand on perd tout que de ce demander si on n'a jamais tout eu un jour, ou si on a simplement rêvé. La Torture qu'elle s'infligeait ne s'arrête pas à cela. Chaque fois qu'elle rentrait de sa journée, la Rousselotte laissait tomber tout ses vêtements, pour enfiler rapidement, la chemise et les braies trop grandes qui humaient encore le parfum de son Mari. Accoutrée ainsi elle semblait une gamine ayant hérité des mises d'un potentiel frère aîné.

Et alors elle déambulait, telle un fantôme retenu ici par quelques liens invisibles. Heliana dormait, blottit elle aussi dans une nouvelle couverture : Une chemise de son Papa. Bertille avait été congédiée à Linards. Ne restait plus qu'Elle, seule et ivre de tristesse, infectée de son absence, écorchée de son silence, condamnée à l'indifférence. Une voix pourtant brisa la solitude habituelle depuis quelques jours. Mais bien trop anéantie - et le Mari bien trop alcoolisé aussi - La Flamme ne reconnu pas la voix hurlait dans la rue. Si l'ivrogne, ça ne pouvait être que ça pas vrai, n'avait pas insisté sans doute que Marie n'aurait pas bronché. Mais sa fille dormait à l'étage. Et Heliana, était tout ce qu'il lui restait. Alors elle ouvrit la fenêtre du salon et de sa voix mélodieux, se joignit au gai luron.


- NON MAIS C'EST PAS BIENTÔT FINIT CE BERDOL ! Y'A UNE GOSSE QUI DORT ! ALORS FERME TA GRAN .... Oh ....

C'est l'instant précis où elle réalisa que la silhouette qui se tenait debout non loin d'elle était en fait son Époux. Enfin ça ne pouvait être que lui non ? Il n'était pas rasé, ses cheveux était en bataille et même de là où elle se trouvait, son nez se plissa sous l'odeur rance qu'il dégageait. Il n'avait plus rien du valeureux Vicomte. A mesure qu'elle détaillait l'apparence de ses Ténèbres, elle sentait son cœur se serrer, sa gorge s’assécher, et la tête lui tourner.

- Kyl ? ...

Et ce fut la parole de trop. Sa voix se brisa et elle se mit à pleurer, mains dissimulant les éphélides et silhouette appuyée précairement contre l'encadrement de la fenêtre. Qu'est-ce qu'ils avaient fait ?
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Kylian.
Il etait la ne tenant presque pas debout, l'envie de fuir, l'envie de rester, l'envie de sombrer ou de relever la tete. il savait qu'elle etait la. C'etait elle qui marquerait la fin ou le renouveau de Eux. Elle seule. Lui n'avait jamais eu de doute sur leur mariage, il l'aimait et c'est tout. Enfin sa voix melodieusement criante se fait entendre . Il ne peut s'empecher d'un leger sourire en l'entendant. Mère poule qu’elle est devenue. Et elle etait bien la, mais pas de ses frou-frou rose. Non il lui semblait reconnaître sa propre chemise. Ému il s'approcha de la fenêtre

Cherie .. On ..

Non .. Non il ne la laisserait pas finir son mariage comme ca, C'etait hors de questions. Marie etait sa femme, qu'elle hurle, qu'elle l'insulte il s'en foutait, il etait hors de question de finir ce pour quoi ils s'etaitent battu durant un an./ Alors il commenca a grimper cette fenetre se raccrochant comme il pouvait. Une porte juste a coté ? Pourquoi faire je vous le demande. Et il se hisse, glisse, se rehisse, se mord la levre, grimace en passant la fenetre sur ses cotes douloureuse, et finalement se casse la figure dans le fauteuil puis sur son beau tapis qu'elle avait tissé avec amour

Les gestes se font plus long, mais plus sur. Ici il etait chez lui, il connaissait. Alors la carcasse avinée se relève, son regard vert se pose sur elle qui est habillée de pied en cape en Kylian. La main un peu abimée se pose sur la joue de la jeune femme,

Cherie .. j'suis pas un mauvais mari, j'suis pas un mauvais père. Et t'a pas le droit de dire que tu regrette notre mariage. Non t'as pas le droit. On s'est battu des mois pour pouvoir se marier, pour faire accepter meme l'idée que l'on s'aimait malgrè notre situation, et parce qu'on est pas d'accord pour quelque chose on va se quitter ? Non c'est hors de question.

Oui je vais partir avec l'ordre mais Marie, notre amour ne se limite pas aux remparts du village. Crois tu que je t'aimerais moins en partant ? Crois tu que je vais profiter de cela pour te tromper? Crois tu que je ne t'enverrai pas de messages tout les jours, a toi et notre fille. Marie mon amour tu me connais mieux que ca . On est different oui, toi tu aime la politique, moi les armes, toi tu aimes etre a Limoges le plus souvent possible, moi j'aime les routes. Mais l'on s'est toujours connu ainsi mon coeur ? Rien n'a jamais été insurmontable et notre amour est plus fort que ces broutilles la. Ce sont des broutilles Marie, l'essentiel c'est Nous , Nous et notre fille. Notre famille.


Ses genoux se posent sur ce moelleux, alors qi'l l'enlace, epuisé par ces jours , la tete posée sur son ventre ayant porté la vie. Un simple murmure lancée alors qu'il se sentait partir doucement "je t'aime".. Un resumé pour toute une vie à ses cotés.
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Mahelya
Les larmes ruissèlent toujours sur le visage rougit et bouffi. Mesdames, le manque de sommeil fait de terribles ravages sur votre beauté. Les tâches brunâtre de son teint d'albâtre se sont fondues dans le rouge qui pigmente désormais sa peau. La Frêle silhouette est parcourue de tremblements et il lui faut un temps certain pour réaliser que son Époux tente de rentrer chez Eux par la fenêtre. Messieurs, l'alcool fait de terribles ravages sur votre capacité à raisonner. La porte d'entrée était juste à côté, pourquoi tant d'efforts quand il suffisait de franchir trois marches. Encore interloquée, la Flamme en oublierait presque de pleurer, se contentant de poser ses prunelles virides sur la silhouette de son Ténébreux qui se débattait avec l'encadrement de la fenêtre, un fauteuil et un tapis. Non, il ne lui vient pas à l'idée une seule seconde de l'aider. La Rousse Mère toujours anéanti par la dispute que le couple tentait d'essuyer depuis des jours. En même temps, Kylian devait être trop alcoolisé, car il ne lui en demandait pas davantage.
Au bout d'un moment, elle réussit enfin à murmurer.


- La porte d'entée ... elle était ouverte ... tu sais ?

Oui ! Cette lourde porte de chêne ouvragée restait immanquablement ouverte pour le retour de son Époux. Était-il nécessaire d'expliquer que Marie avait prier, implorer, supplier pour le retour de l'homme de sa vie ? Était-il judicieux de préciser qu'elle en aurait vendu son âme à la créature du sans nom pour que le Deschenaux lui revienne en un seul morceau ? Alors oui, cette porte serait restée ouverte aussi longtemps qu'il l'aurait fallu. Jusqu'à ce qu'il revienne ou jusqu'à ce que la Mort la prenne. Inexorablement, elle aurait attendu, un jour, un mois, une année, une Éternité. Mais le destin cabotin avait décidé de les réunir ce soir, alors que l'un comme l'autre n'avait rien de séduisant en cette instant. Marie, larmes accrochées à ses cils, telle une statue marmoréenne restait plantée là, à écouter les paroles d'un Kylian aviné.

Les odeurs qui parvenaient à son nez plissé, indiquaient à la jeune Rousselotte que le Vicomte avait certainement passé trois jours et trois nuits entières à alterner période de pintage sévère et période de cuvage inanimé. En tout cas ses vêtements avait bien macéré voir même fermenté. Mais qui était-elle donc pour lui faire la moindre remarque désormais ? N'était-elle pas vêtue de lui ? Ne ressemblait-elle pas à une chose informe tant les vêtements masculins lui étaient grands ? Au diable les apparences ! Au diables les odeurs étranges qui émanaient d'eux ! Au diable la barbe de trois jours et les boucles dressés ! Ce n'était pas cela l'important à cet instant. Il était là. Elle était là... Redeviendraient-ils ce "nous" ?

Au geste désespéré du Brun, elle ne pu s'empêcher de glisser sa main fine dans les mèches sombres. Un reflex jamais oublié.


- Je ne regrette pas ... Voilà tout ce qui peut sortir de sa gorge alors que le nœud de ses larmes l'étrangle presque désormais. Alors elle se racle la gorge, la silhouette tremblante.- Mais ... tu vas t'apercevoir justement que je ne suis pas celle qu'il te faut ... Nos différences, jusque là notre force, deviendront m'ont handicape ... Et ... je vais te perdre ... Je ne pourrai pas m'empêcher de me demander qui te consolera quand tu auras le mal du pays ? ... Et si mon absence ... Et si mon absence faisait que tu m'oublies, et que tu finissais par t'abandonner dans le réconfort et la chaleur d'autres bras ? ... Je vais te perdre ... je suis convaincu ... parce que loin ... tu ne pourras que t'apercevoir que je ne suis rien ... que je ne sers à rien ... que tu t'es trompé sur moi ... et c'est ça qui me tue.

La rage contenu dans les derniers mots de la Frêle, n'empêche pas cette dernière de griffer un peu fort le cuir chevelu de Kylian. A moi ! Voilà ce qu'elle voulait lui dire. Le Brun était sien, tout comme elle était sienne. Et l'idée de le perdre, la mettait dans tous ses états.
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Kylian.deschenaux
Il etait là . Simplement contre Elle. Le coeur et L'ame du Jeune Homme se calmaient sous ses doigts, oubliant ces derniers jours passé loin d'Elle. Comment avait-il pu survivre a cet eloignement alors qu'a chaque seconde sans la voir, sa vie s’effilochait a petit feu. Sa respiration avinée se calmait a mesure qu'il sentait le ventre de sa femme contre sa joue. Chaque parcelle d'Elle etait un havre pour Lui.

Revenant un peu a lui, il ecouta avec attention son discours. Etais ce simplement qu'elle doutait de lui .. Ou bien d'elle ? Comment pouvait-elle se mettre de telles idées en tete ? Ne lui avait-il jamais prouvé que c'etait Elle qu'il aimait . Le nez se relève alors que son menton mal rasé se pose sur son ventre. Il la regarde encore un peu ailleurs, et il la trouve belle. Oh oui si belle, meme avec ses yeux rougis et gonflés, meme avec sa chemise qui fait trois fois sa taille, meme decoiffée .


Marie tu es bête
. Ouais y a mieux comme discours mais ca a le merite d'etre direct. T'es la plus bete des intelligentes que je connais. Comment tu peux croire une seconde que je vais me dire "oh tiens elle est pas la alors finalement je ne l'aime pas" . Cherie on est marié .. regarda ca Lui prenant la main baguée , il la lève un peu, mettant a coté de la finesse incarnée sa paluche ou tronait un peu de sang seché Regarde on est marié et lié .. tu te souviens de ce que l'on disait a notre mariage . Jusqu'a la mort.. et au delà. Je t'aime Marie. Toi et toi seule, tu es celle que j'ai choisi pour fonder une famille, celle que j'ai choisi pour m'aimer et etre mon Havre, celle que j'ai choisi . Pourquoi cela changerait si je suis loin, pourquoi me perdra tu ? Crois tu vraiment que je pourrais aimer une autre que toi pour me consoler de ton absence? Tu dois me faire confiance Marie .. Comme j'ai appris a te faire confiance après .. Après ma tristesse. Tu es la seule Marie, la seule qui puisse me dire de partir et tant que tu ne le fera pas, je resterais et vieillirais a tes cotés. On verra notre fille grandir et devenir une femme, je .. je .. j'eloignerais les hommes d'elle, et toi tu me disputeras en me rappelant que l'amour est magnifique et qu'elle a le droit de vivre ca . Et nous serons toujours..

Lentement il reposa sa tete contre le ventre de sa belle, s'accrochant un peu plus aux vetements qu'elle portait. L'odeur de la vinasse mal famée,de la boue et autres melées au parfum de sa belle, a cette delicate odeur dans leur maison.

Je sens mauvais ..

Ouais fallait peut-etre t'en rendre compte avant. Avec difficulté, il se relève, prenant appui sur elle, et sur ce fauteuil . Il la tire, la repousse, tangue comme un bateau prit en tempete. mais toujours ses gestes le ramène vers elle . Doucement il lui recule sa meche rebelle. Son regard tente de se fixer au sien alors que leur corps se rapprochent.

Tu m'attendras hein Marie ? Parce que moi je t'attendrais toujours.. toujours
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Mahelya
Elle écoute, et pourtant même maintenant, même s'il est là, les mots ont du mal à trouver sens dans son esprit. Pas de doute pour la Rouquine, s'il part, il ne reviendra pas, pas pour elle en tout cas ... Néanmoins cela ne l'empêche pas d'exprimer sa possessivité dans ses gestes. Car la main fine et délicate s'accroche un peu plus aux mèches sombre, alors que le bras libre vient encercler les épaules du Ténébreux. * A Moi ! A Nulle autre ! Il est Mien ! *. Comme une louve qui s’imprègne de son partenaire elle l'attire davantage à elle. Elle ne veut Kyl, Kyl est sien et là dans le silence de cette maison où le temps s'est arrêté depuis leur dispute, elle ne le cache plus. Kyl lui appartient et sans lui, Elle n'est rien. Une constatation aussi belle que terrible.

Immobile, possessive, statue marmoréenne. Les voilà dignes représentants d'Amour et de Psyché. Loin de lui, désespérée, elle humera le parfum des effluves des Enfers et plongera dans un profond sommeil. En catatonie. Pour l'heure il est là, alors elle s'accroche à lui et écoute encore et toujours jusqu'à cette remarques : "Je sens mauvais .. "
C'est trois mots la sortent du tragique qu'elle imagine depuis des jours déjà, lui arrachant un sourire amusé. Que répondre ? "Hum, oui c'est pas faux." ... "Oh pas tant que ça tu sais." ... "Punaise tu rigoles ?! tu sens le fennec mon chéri, voilà pourquoi je respire par la bouche depuis ton arrivée. " ... ou encore ... " Oh mais mon Amour, je t'aime, alors j'aime tes odeurs évidemment ..."... Mouais non, on y croit pas trop à celle là.

Alors ... Plutôt que de faire le moindre commentaire qui serait soit un mensonge soit fort désagréable, la Petite Étincelle, invite son Époux à se relever et à la suivre dans la salle d'eau. Épouse modèle, elle entame alors la cérémonie du bain. L'eau bouillante, prévue pour Elle à la base, n'attendait plus que le Deschenaux pour l'aider un peu à se prélasser avant la mobilisation et le départ. Tout un rituel mit en place et respecter à la lettre ... Tout d’abord, se furent les étoffes du Brun qui couche après couche chutèrent sur le sol. Puis doucement, délicatement, tendrement, à l'aide d'un linge imbibé d'essence de rose, elle lui lava les mains et les pieds, avant de l'aider à s'installer dans le baquet fumant. Pour lui seul le baquet. Elle, elle resterait sur le coté à le laver amoureusement. Quelques goutes de d'eau s'insinuant dans les sillons de ce torse musclé. Et doucement, le nez joli de la petite Flamme effleurant l'oreille de Kylian à qui elle frottait le dos, elle répond enfin à dans un murmure à la question qui le tourmentait tant.


- Je t'attendrais toujours Kyl ... Toujours ...

Un souffle, telle une bise légère et le bout de chandelle installé non loin s'éteint de lui même. Pas de curieux, pas de témoins, le reste de la nuit n'appartiendra qu'à ces amants maudits.
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Mahelya
[Plus tard alors que Kylian est sur les Routes]

Le manteau sombre de la nuit recouvrait depuis bien longtemps la capitale Limousine et Marchoise. Dans les rues, à cette heure avancée ne restait que quelques soudards qui, avaient écumé les comptoirs, et rencontraient à présent bien des difficultés à rentrer. Les quelques lanternes qui éclairaient les porches de maison avaient depuis longtemps expié leur dernière fumée ... pour la nuit. Pourtant Rue de la Justice, le premier étage de la Maison en pierre du seize, brillait de mille feu et des hurlement de bébé parvenaient jusque dans la rue. Recroquevillée dans un coin de la chambre de sa Fille, la Rousse Flamme aux joues maculées de larmes, ne savait que faire pour cessez les pleures de son engeance.

- Heliana ... Je t'en prie ... tais-toi !!! ... Je t'en prie arrête de pleurer .... Pitié ...


Mais la silhouette de la Rousse est fatiguée, et même si l'envie presse toutes ses veines, Marie est incapable de se lever. Courageusement, elle se traine vers le berceau.

- Pitié Heliana ! Pitié, arrête de hurler ... je t'en prie ... je t'en prie ... Je ne pourrai pas supporter cela toute son absence ton père va revenir, mais Pitié ... arrête de pleurer ...


Mais l'enfançon qui a l'impression d'être abandonné hurle de plus bel. Et la Flamme désemparée se serre entre ses bras, pleurant silencieusement. Elle se balance, là assise à même le sol, d'avant en arrière, d'arrière en avant. Incapable de raisonner tant le cris de sa fille lui transpercent les tympans. Elle voudrait qu'elle se taise. Elle voudrait dormir. Mais le petit diable, lui refuse le moindre instant de répit. C'est alors qu'entre une Bertille passablement débraillée. Le chignon défait, la chemise de nuit de travers.

- Bah M'dame Marie, faudrait qu'elle se taise maint'nant hein ?
- J'essaie Bertille, j'essaie, mais ma fille ne m'aime pas ...
- Allons Allons M'dame dites pas d'sottises !
- Non tu vois bien qu'elle hurle, elle ne veut pas que je la touche ...
- L'gosse, elle sent qu'vous êtes malheureuse ... ça l'indispose ... Allez dormir, j'm'occupe d'la p'tite. Demain quand vous serez calmer, vous verrez qu'ça s'passera mieux entre vous deux !Là vous l'énervez ! Pa'ce que vous êtes fatiguée. Allez zou au lit ! laissez-nous donc toutes les deux, j'suis sure qu'on a plein de chose à se raconter ...


Et en effet, dès qu'Heliana fut dans les bras de Bertille, nichée contre la gorge généreuse de la cuisinière, ses pleurs commencèrent à s'atténuer, pour finir par disparaitre totalement. A bout, la Flammèche parvint tout de même à se lever, et après un dernier regard en arrière, Elle disparut dans le couloir avec un seul objectif, s'oublier des heures durant sous son duvet en plume. Peut-être que Morphée viendrait l'enlacer rapidement ...
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Kylian.deschenaux
Quelques semaines plus tard,

Le couple etait passé par des moments plus que dur. La solidité de leur union avait été mise a mal par un ennemi pernicieux ne souhaitant qu’une chose, la fin du couple. De fil en aiguille La Peur avait prit le pas sur l'Amour, La C0lère sur le Désir, La manque de Confiance sur la Confiance elle meme . L’éloignement, les courriers incompréhensible ou se lisait de la haine, le desespoir . Tout cela avait rendu l'union plus que fragile,  Le jeune homme ne voulait meme plus rentrer chez lui. L'espace d'une nuit, il avait meme pensé au Divorce, au déménagement .. a la mort delivrance d'une vie sans elle qui n'aurait plus de saveur. .

Et puis ..

Qui ose s'en prendre a Eux devra faire plus que cela. Un couple qui s'aime comme eux a des Hauts, des Bas, mais surtout un Amour que peu peuvent comprendre. L'amour avait donc reprit sa place légitime dans le coeur de la Flamme et des Ténèbres. Il submergea la moindre once de colère, de mefiance, de doute, pour les faire retourner à leur etat naturel. Un Couple version guimauve, fou d'amour et ne souhaitant qu'une chose : se retrouver. Les courriers s’échangeaient, journalier ou quasiment.  Ce dernier écrit le matin même arriva donc a leur demeure


Citation:
Ma Douce, ma Tendre Marie,

Que dire encore, sauf toute ma fierté de Père sachant que sa Fille grandit si vite, tellement vite. Je la revois encore menue et fragile, j'osais a peine la prendre entre mes bras, et la voici dejà prete a prendre son envol pour te faire courir. Dire que bientot elle aura un amoureux, qu'elle se mariera .. rien qu'a l'idée j'ai quelques envies de meurtres sur ces futurs pretendants. Retiens mon bras mon Amour. Oui j'en plaisante un peu meme si je sais au fond de moi que ma Princesse partira un jour. Nous avons le temps dirais tu .. "Kyl n’exagère pas" me soufflerais tu avec ce charmant sourire qui me ferait fondre. Mais crois moi je crains quand meme un peu ces moments qui arriveront bien trop vite a mon gout.

Je te vois sourire à ces mots d'un Père trop exigeant ou trop "poule " comme dirait certains, et je t'avoue qu'en ecrivant ces mots et m'imaginant traumatiser ces pretendants, je souris aussi. Bref, nous verrons dans une cinquantaine d'années si je la laisse sortir .. D'ailleurs ou en est son premier mot, avance t-il vers Papa ou Maman? ou est-ce toujours une enigme linguistique ?

Revenons en à toi ma Douce. Tu me manque aussi horriblement, terriblement. Chaque moment sans tes bras est une torture. Le chemin de nos retrouvailles sera malheureusement long. Cela est la vie que j'ai choisi, meme si crois moi j'en paie le prix. Etre separé des siens est une chose que je ne souhaite a personne. Sache juste mon Amour qu'a chaque pas que je fais mon coeur bat pour toi, qu'a chaque pensée, tu y es, tel un Ange me protegeant. Il n'y a aucun moment ou toi et notre fille n'etes avec moi en ces chemins tortueux. Continue d'avancer ma Marie, car tu es avec moi à tout ces moments. Et si le doute te prend, si la solitude creuse son sillon en toi, Pense juste à ces quelques mots qui resument une vie d'amour : Je t'aime . Tendrement. Passionnément. Rien , ni personne, ni aucune distance ne pourra changer cela .

Je ne peux malheureusement te dire ou je me trouve, mais sache que tout va bien. Je mange à ma faim, je dors suffisamment, et suis bien entouré . Pour le moment je n'ai besoin de rien d'autres que tes courriers et ton amour. Et j'ai les deux, ne suis je pas le Grand Epoux le plus chanceux au Royaume ?

Comment se passe ta grossesse ? est-ce que Mini-Nous te redonne des envies culinaires etranges ? Tu sais le genre Foie Gras sur lit de Moutarde et de confiture, agrementé de lait ? En y repensant , je me demande toujours comment tu faisais pour avaler cette .. mixture. Et moi pour ne pas rendre mon repas . Ton ventre prend -il des formes ? Que je regrette de ne pas etre la pour reposer mes mains dessus et sentir la vie grouillante.

Ainsi donc Joska est de retour ? Est-il mieux ? Je suis heureux et bien evidement d'accord pour qu'il demeure chez nous. Et rassuré de savoir que tu auras une epaule sur laquelle t'appuyer. Passe lui mon bonjour sincère.

Je te laisse sur ces quelques mots ma Marie.

Je t'aime,

Tendrement tiens

Kyl

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Mahelya
[Pause déjeuner.]

- Pipi ! Pipi ! Pipi ! dégagez le passage !!! Pardon ! Pipiiiiiii !!!

C'est une Rousse coureuse qui rentre comme une tempête au 16 rue de la Justice. Une Bertille impassible, équeutant quelques haricots verts, n'a pas vraiment l'intention de la laisser filer si rapidement. Quelques soit la raison invoquée d'ailleurs : ici une envie présente, semble-t-il.

- Comtesse, un pli est arrivé !
- Pas le temps ! Pipi ! Tu comprends ?!
- C'est un pli important !
- Maiiiiiis euuuh.


Boudeuse, le dos arrondi l’Étincelle redescend nonchalamment les quatre marches qu'elle avait déjà gravi. Elle baragouinait d'ailleurs quelques insanités bien senties, sur l'immondice qui avait osé lui envoyé un pli chez elle, comme si elle n'en recevait pas déjà assez au Château ?! Non fallait qu'on la poursuive même dans sa demeure, dans son Havre, dans son Paradis. Les chausses raclaient le sol en pierre de la bâtisse.

- Mais euh ... on fait rien qu'à m'empêcher de faire pipi ...
- Allons bon ... cessez geindre comme une truie et t'nez plutôt.


Et de tendre le vélin à la jeune Rouquine. Celle-ci pas bien réveillée, ou franchement fatiguée, mit tout de même quelques secondes à reconnaitre l'écriture chéri qui était couché sur la peau finement tannée.


- Berdol !!! Bertille tu aurais pu me dire que c'était lui !
- J'ai dit que c'était un pli impor


* Clac *

La Flammèche n'avait pas attendu les explications de la Généreuse et s'était directement dirigée vers le Bureau, aussi n'entendit-elle jamais la fin de la phrase de la cuisinière, quand elle claqua la porte de chêne. Là seule, elle prit le temps de lire les mots de son Mari, elle prit le temps de se délecter de leur saveur, de leur douceur. Une infime partie de Lui. Certes. Mais une partie de lui tout de même. Elle prit le temps, comme si elle retrouvait les bras de son amant. Il ne faut surtout pas bacler les préliminaires, lors de retrouvaille c'est important. Car à travers ses lignes, c'est Lui qu'elle rejoignait, comme si la voix de Kylian enregistrée dans son esprit prononçait, susurrait ces mots à son oreille pour l'en vêtir. La plus belle des parure qui lui procurait tout de même quelques frissons. Quelques instants volés dans un quotidien trépidant pour le retrouver.

Au bout d'un long moment, elle se décida enfin à lui apporter réponse. Armée de sa plume de cygne noir, elle partit à la conquête du virginal parchemin.


Citation:

    Mon Âme, mon Grand Époux,

    Oh oui tu peux être fière de ta fille ! Elle ne cesse de m'éblouir chaque jour. Aujourd'hui, ce matin, à l'heure du bain, alors que je venais la chercher pour le lui donner, elle était assise par terre dans sa chambre entourée de ses jouets. Me voyant arriver, et tu connais son aversion de l'eau, elle a tenté de fuir ... à quatre pattes ! Oui mon amour, elle a fait quelques pas à quatre pattes. Après je ne sais si c'est parce qu'elle est fragile, ou parce qu'elle avait le ventre un peu trop rond - il parait qu'elle s'était bien nourri auprès de sa nourrice - mais elle s'est laissée tombée sur le bidon. On aurait dit une tortue sur le dos agitant les pattes dans tous les sens pour se redresser. C'était absolument mignon. Le "Mbamba" n'a pas évolué je le crains, mais il est maintenant accompagné d'un "tereuh tereuh tereuh", hélas, j'ignore là aussi la signification.

    Elle fera des ravages ! Brisera des cœurs ! Créera des Passions ! J'en suis certaine. Je fonds déjà devant son innocence et sa candeur et je n'ai même pas évoqué sa beauté. J'entrevois, pour toi mon Amour, un avenir non dépourvu d'inquiétudes. Car oui, je t'imagine parfaitement en Père "poule" et exigeant. D'ailleurs tu as parfaitement raison, je souris en relisant les mots que tu as écris. Et parvient parfaitement à imaginer les scènes que tu me décris. Dans cinquante ans, la libérant enfin de sa chasteté. Pauvre enfant. Permets-moi d'être pour elle la Mère permissive alors ? Afin d'équilibrer les forces, non ?

    Je nous vois, tellement bien, tout deux dans ces rôles, les cheveux grisonnants, à veiller sur le bien être de notre ainée ... Et dire qu'elle est la première d'une longue lignée. Nous n'avons pas finit de nous faire un sang d'encre. J'aime ce futur rêvé, car, il est pensé en ta présence, avec toi à mes côtés. Et tant qu'il y a Toi, alors tout me va. Le manque de tes mots, de ta présence, de toi, se fait ressentir ici aussi, mais contrairement à il y a quelques temps, je vais de l'avant car je sais que toujours tu me reviendras. Alors oui, mes pensées s'envolent vers toi, toujours, tout le temps, et dans mes rêves je te rejoins, je t'étreins, je t'embrasse, je m'abandonne complétement à toi. Et cela m'aide à mieux vivre cette séparation. Je suis en sursis, dans l'attente, l'espérance, le souhait de ton retour. Et Crois-moi Monsieur mon Grand Époux, qu'une fois rentré, tu n'es pas près de revoir la lumière du jour. Du moins tant que je ne l'aurais pas décidé, et que je ne serais pas rassasiée de toi.

    Vois comme je suis coquine, pour ton retour, je te menace de m'enchainer à ton corps, m'emparer de tes lèvres, te séquestrer dans notre Paradis. Ainsi tu ne peux douter que je t'aime et que tu me manques et que j'ai hâte que tu rentre.

    Je l'avoue sans peine, c'est étrange de ne pas sentir tes mains sur ce ventre fertile. Je me souvient pour Heliana, comme j'appréciais ces matins où je te surprenais lui racontant tes exploits, les lèvres collée à ma peau. C'est étrange, mais tout semble si différent cette fois-ci. Mais je ne céderai point à la panique, il parait qu'aucune grossesse ne se ressemble. Cette fois-ci, je m'alimente très peu, et ne garde pas bien longtemps ce que j'ai dans le ventre. J'ai beaucoup de nausées par rapport à la première grossesse, et parfois rien qu'une odeur peut m'envoyer directement aux latrines pour de longues très longues minutes. Tu t'en doute, cela est un peu fatiguant, mais rien d'insurmontable pour l'instant, et je me ménage, ne t'inquiète pas. Je fais très attention à moi et notre Mini en devenir. Et puis comme tu l'as compris, Joska est là pour veiller un peu.

    Oui, il est de retour. Et non, il ne va pas si bien qu'il veut le laisser croire. Mais en t'en fais pas mon Amour, avec la vie qu'il y a au seize rue de la Justice - Eloïse Prudence, ma cousine devrait venir vivre chez nous quelques temps, le temps de trouver une demeure - je gage que nous arriverons tous à nous requinquer et garder bonne humeur.

    Ah !Mon Amour, me voilà contrainte d'apporter la conclusion à ce vélin. Heliana réclame un câlin de sa maman. Le devoir m'appelle donc. Elle vient de se réveiller de sa sieste et est quelque peu d'humeur grognon. Ne m'en veut pas de te laisser sur ces quelques mots. Je l'embrasserai pour toi.

    Je t'aime mes Ténèbres.
    Ta Flamme.
    M.

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Mahelya
[Il y a quelques jours]

    TOC TOC TOC

    L'enfant dormait contre le coeur maternel. Apaisé. Enfin. Et le sang et l'odeur de bruler qui flottait autour d'eux n'avait pas l'air de le déranger le moins du monde. Compréhensible. Il était avec sa mère. Marie admirait Kylian Junior. Ainsi se nommait-il. Dans sa folie, la Rousse abîmée avait oublié les prénoms qu'ils avaient choisi et s'était contentée de le nommer par le prénom de celui qui lui était le plus cher. Il ressemblait tellement à son père. Les prunelles sans éclat veillaient l'enfançon caliné.

    TOC TOC TOC

    Y avait-il de la lumière au 16 rue de la Justice ce soir là ? Aucune idée. L'évadée s'était simplement contentée de suivre ses jambes qui l'emmèneraient, elle en était certaine dans un endroit où elle serait en sécurité. Kylian Junior se mit à ronfler doucement et le palpitant de la mère s'accéléra de bonheur. Enfin elle étreignait sa chair. Enfin elle se délectait de son parfum de nouveau né. Enfin il était à elle. Enfin ... Cet instant elle l'avait espéré depuis longtemps. Depuis qu'il s'était extirpé de ses cuisses, depuis qu'il avait poussé son premier cri. Malheur à celui qui voudrait lui arracher. Elle venait de confier aux bons soins des flammes de l'enfer ceux qui l'avaient maltraité.

    TOC TOC ...

    La porte s'ouvrit enfin. Le visage buriné qui lui faisait face ne lui était pas inconnu mais dans ses délires, là voilà incapable de le nommer. L'homme est grand et bien bâti, malgré les traces laissées par le temps sur sa chevelure. Elle était presque immaculé. Ses yeux. Deux opales semble-t-il, l'observaient avec curiosité avant qu'elles ne s'écarquillent de stupéfaction.

    - Ma .. Ma ... Filia ???? Mais ... Ou étais-tu donc passée ? Mon dieu, il t'es arrivé quoi ? Donnes-moi ton enfant, tu trembles, tu es pleine de sang !!!! MARIE TU ES BLESSEE.

    Malheureusement, l'homme voulu se saisir de sa chair et malgré la douleur qui parcourait l'intégralité de la silhouette amaigrie, un grognement menaçant s'échappa de sa gorge et les mains déchiquetés et écarlates agrippèrent plus fort le maillotage du garçonnet. Elle pouvait tuer pour lui, et qui que soit l'homme qui se trouvait chez elle, même si son esprit tentait de la raisonner en lui soufflant doucement qu'elle le connaissait, c'était un inconnu qui tentait de toucher son fils.

    - Ma ... Marie ce n'est que moi ... Harchi ... Ma

    La tristesse qui transpirait dans la voix du vieil homme était trop pour elle et sans un mot elle le bouscula et entra, gravissant les escaliers en quatrième vitesse. La porte de la chambre marital claqua derrière elle. Là voilà en sécurité maintenant. Du moins c'est ce qu'elle pensait. Les sinoples observent mais tout semble si vide, si morne, si mort ... Kylian n'est pas là... Résignée, serrant toujours son bébé contre son sein, elle quitte ce qui était son havre de paix, pour retrouver sa Princesse acidulée. Doucement, lentement, elle entre dans la chambre d'Heliana. En-bas, elle entend des chuchottis. Aucune attention ne leurs sera accordée. Le Coeur de Marie vient de se briser. La Frêle se heurte une nouvelle fois à une pièce vide, frigide... Ils étaient partis, ils n'étaient pas là... L'avaient-ils oublié ?... N'était-ce pas sa plus grande crainte ? Qu'ils se débrouillent mieux sans elle ? ... *Seigneur je pensais avoir quitter l'enfer, voilà qu'il s'est invité chez moi ...* Il n'y a plus de goute salée, il n'y a plus d'espoir, juste du vide et ce bébé. Le corps tuméfié, lourd, engourdi, s'allonge sur le lit de petite fille, et Kylian Junior est étreint plus que jamais. La voix lui manque pour hurler, alors elle geignit comme un animal à l'agonie. Cette nuit là, alors que dans la forêt Limousine brûlait un feu de joie, l’Étincelle ne dormi pas, veillant sur le petit miracle nommé Kylian Junior. Cette nuit là Harchi et Bertille aussi ne dormirent pas, se relayant en silence pour veiller la miraculée retrouvée.


[Maintenant]

    Une dentelle noire dissimulant son visage encore meurtri, une robe tout aussi sombre, dont le col remontait presque à ses oreilles et dont les manches couvraient la paume de ses mains, des gants de cuir noir. C'est ainsi que vivait Marie, tentant de cacher aux yeux curieux du monde entier à quel point elle était abimée. Il avait fallu plusieurs jours pour qu'une confiance précaire revienne entre Harchi, Bertille et Marie. Confiance mise à mal, dès que l'un des deux tentait de s'occuper du petit garçon. Nul ne pouvait le toucher sans qu'elle ne grogne, hurle, devienne hystérique. Mais il y avait quelques progrès néanmoins. Elle parlait. Même si le ton employé était glacial et aussi doux qu'une pierre ponce. Le vieux Soldat avait réussi à lui arracher quelques mots et insuffler à cette étincelle éteinte un peu d'espoir en lui promettant qu’Époux et Fille rentreraient bientôt et seraient ravis de la retrouver. Elle sortait aussi. Un minimum. Pour assurer son devoir, même si la passion lui manquait. Elle semblait brisée, anéantie, mais n'avait conté son histoire à personne. Elle semblait là, mais ailleurs en même temps. Ses prunelles ne retrouvaient qu'un peu d'éclat lorsqu'elles regardaient Kylian Junior.

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