Cyrielle.
Et p*tain qu'est-ce qu'il est sale.
_________________
- - A cause de ça.
[Auprès de la Cour Brissel, qu'il fait - pas - bon chercher.]
« Hé mignonne, tconnais un Merlot ? »
Haussement dédaigneux des épaules, & regard de dégoût. Voilà tout ce quaujourdhui, Cyrielle a pu tirer des catins, des gamins, & même des aubergistes. A croire que la grisaille du ciel a fait de Paris une ville de grognons. Du moins, de plus grognons que dhabitude. Ce qui, on en est bien conscient, relève du miracle.
Soit, Paris est grognon.
Cyrielle aussi.
Les pieds en vrac, avec le bout de bottes qui tire franchement la gueule, les hanches qui craquent, le dos qui plie, & je ne vous parle même pas de son estomac qui gronde à se faire la malle. Fatiguée, de sa journée, du temps de bouseux, de la mauvaise humeur, de traquer un homme pour une poignée décus, juste pour que sa nièce puisse récupérer une broutille dalliance. Mais si Cyrielle a bien une qualité, cest celle de non, même pas.
Elle a juste lenvie, délicieuse envie, quIsaure soit sa débitrice.
Allons, cest si simple pourtant. Isaure est riche, Isaure est blanche, propre, dune noblesse pure. Isaure est mariée, Isaure est mère, & Isaure, ô grand jamais, ne voudrait que sa vie se noircisse dhorreur.
Et si impétueuse elle est, bête, Cyrielle ne lest pas. Lintelligence voudra quelle accepte la requête de sa nièce, présentant là une occasion inespérée de faire ses preuves aux yeux de la jeune noble, & de lui devenir indispensable. Quelques coups comme celui-là, & la tante sera riche.
Vive lesprit de famille.
Du moins, si elle lui met la main dessus.
« Par les morpions dune pute borgne, doit bien yavoir un MERLOT dans lcoin ?!! »
Et au prochain haussement d'épaules, elle vous met tous la tête au carré.
Quel est le con qui a dit qu'on devait laver son linge sale en famille ?
_________________