Bataille d'Azincourt, ou quand la vie renaît de la mort Répondre en citant
1er acte - 21-22 novembre 1461 - La bataille d'Azincourt
La soirée n'avait pas été fameuse. Après une discussion avec Adso qui l'avait laissé sur sa faim, en revenant au campement militaire, sous les murs de Calais, il avait vu le visage de Maé. Sa Maé, son amour, sa vie. Il y lut la douleur, la tristesse et la souffrance. Il savait pourquoi, ils en avaient parlé. Et il en était le responsable. Et il s'en voulait. Rien n'était plus important pour lui qu'elle. Que son bonheur.
Son nainsecrétaire le rappela à la réalité pressente du moment.
- On suit les ordres, chef Braillard?
Il relut le message, qui venait d'Arras.
- Bien sûr ! On lève le camps. Avec Maé je vais voir pour détacher et ranger les tentes, voit avec Leontes pour charger la bouffe sur un chariot. Demain, nous déjeunerons à Azincourt !
Et ainsi, le camps militaire démonté, empaqueté, les chariots remplis, ils se mirent en route. Petite mais brave troupe. Ce qui faisait la différence par rapport aux autres déplacements de cette armée c'est le silence. Ils sont bruyants, joyeux d'habitude. Mais là, il reste comme un froid...
Le nainsecrétaire tente maladroitement de rompre ce silence.
- On va faire quoi en fait chef Braillard, sécuriser la route entre Arras et les ports ?
- Non, en fait les normands se retirent. Le Roy a enfin compris qu'il se cassera les dents contre notre résistance. Il a vécu ici, il sait ce que notre devise veut dire...
- Oui, il a même connu les geôles ici... enfin presque, il a rejoint le côté obscur du DR avant, niark, niark...
- Toujours est-il que nous allons nous assurer qu'il n'y a plus de normands ni à Azincourt, ni à Bertincourt, puis nous nous assurer que toutes les mines et tous les points de passage [noeuds] artésiens soient bien redevenus artésiens.
Le nain hocha la tête pensif.
Son destrier menant la troupe, Bayard se tourna, fit un sourire à son Ange, et vit que Leontes puis le chariot de ravitaillement et celui de matériel suivaient bien.
Sur sa gauche, le mauve foncé de la fin de nuit virait au bleu marine, au violet, et là où le soleil se levait, à l'orange. La nuit cédait sa place à l'aube. Une nouvelle journée s'annonçait...
- L'aube point déjà, on va bientôt arriver à Azincourt.
- Oui chef Braillard, d'ailleurs je vois déjà le clocher là-bas... on verra bientôt les murs et je pourrai trouver un endroit approprié pour monter le campem...
Mais la dernière syllabe resta dans sa petite gorge. Encore que pour un nain, il avait un grand cou... soit... Il ne finit pas sa phrase, donc, les yeux écarquillés sur le spectacle qui s'offrait à lui.
- Y devaient pas être à Bertincourt, ceux-là ?
- Bordel, mais c'est quoi ce merdier ?
Entre eux et les murs d'Azincourt, des soldats. En grand nombre. Et Français. Ces derniers les avaient vu aussi, se préparant à se défendre. Puis se détendant, voyant que la troupe n'était pas très importante en nombre...
Punaise ! Ils sont plus d'une centaine... Là, je vois l'étendard de l'armée "urit sed non moriatur", là-bas, c'est celui de l'armée "Oderint, dum metuant", et là, l'armée la plus proche de nous, c'est l'étendard de l'armée "Diex Aie", commandée par un certain Méléagre, je crois. D'ailleurs, il nous fait signe de nous rendre je pense...
Il avait un grand cou, pour un nain, mais une vue perçante.
Pfiou, trois et demi contre au moins une bonne centaine... on fait quoi chef, on se rend ?
Il avait un grand cou, une vue perçante, mais il était un peu lâche, le nainsecrétaire. Que voulez-vous on ne peut avoir toutes les qualités !
Les yeux de Bayard fulminaient. Ils ne devaient pas être là ! Soit le roy avait menti, soit ils désobéissaient, mais ils ne devaient pas être là. Impossible de faire demi-tour maintenant... et puis fuir, c'est assez moyen pour son charisme de chevalier...
Se rendre ? Que Nenni ma foy ! Vous êtes avec moi ?
Il se retourna vers sa troupe en posant sa question, son destrier nerveux, sentant la tension présente. Déjà Maé avait empoigné son épée, ses magnifiques yeux montrant sa détermination, Leontes aussi était prêt à se battre. A 3 contre au moins 100... des braves... des fous... des artésiens !
L'étendard rose de son armée, le terrible "Legion des nains de Cambrai" claquait fièrement au vent du petit matin, ainsi que le fanion des Bourrins que Maé et lui arboraient fièrement. Les français étaient un peu interloqué se demandant ce qu'ils feraient, et se mettant en position, au cas où... Soudain, d'un geste martial, Bayard sortit son épée, qui refléta un court instant l'orangé du soleil levant, puis la tendit d'un geste sec vers le camps adverse... Et son destrier s'ébrouèrent, puis pris de la vitesse, chargeant les français, martelant le sol de ses sabots... bien vite imité par le cheval de Maé, puis celui de Leontes... et enfin celui du nain, qui ne voulait point y aller mais suivait quand même le mouvement...
J'crois que je me suis pisser dessuuuuuuuuus
Alors que le soleil se levait sur une journée froide mais sans nuage de novembre, des murailles d'Azincourt on pouvait voir ces trois et demi courageux cavaliers charger les armées ennemies... à 3 et demi contre 130... quelle charge héroïque... quel courage... quel boucherie...
Dans l'ivresse de la bataille, Bayard ne put voir ce qui arrivait à sa troupe. Voyant un groupe ennemis, il dirigea sa monture vers eux. Il leva son épée prêt à l'abattre sur un des soldats présent en face de lui... mais...
... un soldat casqué réagit plus vite que lui... armé d'un bâton, il propulsa celui-ci dans les jambes avant de son destrier, jambes avant qui ployèrent, et Bayard vida les étriers et passa par-dessus son cheval. C'était ça ou avoir le risque de se trouver coincé sous son cheval. La chute en armure fut sévère, et la blessure du dernier tournoi, à sa jambe, se réouvrit. Il sentit aussi des douleurs côtés côte et clavicule.
Dans l'énergie du désespoir il tenta de reprendre son épée et de faire face, tout en essayant d'apercevoir Maé... mais il était déjà entouré de 8 soldats français, dont deux soldates... qui partirent tous à la curée, le frappant à plusieurs endroits...
Les premiers coups furent les plus douloureux, après, l'esprit rend le corps déjà moins sensible, tandis qu'il s'affale sur le sol, la terre buvant avidement son sang s'écoulant de multiples plaies...
Tandis que sa vie s'échappe doucement dans la boue azincourtoise, ses pensées ne sont tournées que vers Maé... va-t-elle aussi mourir ? Vont-ils quitter ce monde sans pouvoir une dernière fois se voir, se parler, s'embrasser ? Vont-ils quitter cette vie après cette tension entre eux qu'il y a eu... Bayard ne le veut pas... pas encore mourir... d'abord lui demander pardon, et crier son amour, avant de fermer les yeux pour de bon...
Là, tandis que la journée est maintenant installée, et que le pâle soleil d'hiver brille, ses yeux se ferment, et c'est le noir total...
22/11/1461 04:09 : Votre bouclier a été détruit.
22/11/1461 04:09 : Votre arme a été détruite.
22/11/1461 04:09 : Souveraine vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
22/11/1461 04:09 : Delemir vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
22/11/1461 04:09 : Yocto vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
22/11/1461 04:09 : Rems vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
22/11/1461 04:09 : Galette vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
22/11/1461 04:09 : Yocto vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
22/11/1461 04:09 : Ethan vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
22/11/1461 04:09 : Shaomye vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
22/11/1461 04:09 : Vous êtes mort au combat.
22/11/1461 04:09 : Arator vous a donné un coup de baton. Vous avez été sérieusement blessé.
22/11/1461 04:09 : Vous avez été attaqué par l'armée "Diex Aie" dirigée par Meleagre.
Aujourd'hui, en chemin, vous avez croisé l'armée "Diex Aie" dirigée par Meleagre, l'armée "Oderint, dum metuant" dirigée par Mymu_von_strass, et l'armée "urit sed non moriatur" dirigée par Scorpius.
[/u]
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Maeva83
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MessagePosté le: 23 Nov 2013 16:46 Sujet du message: Répondre en citant Editer/Supprimer ce message
Elle chevauchait à sa suite comme elle l'avait toujours fait, mais cette fois-ci elle gardait ses distances pour n'avoir pas à croiser son regard.
Elle cachait sous son casque, ses yeux rougis et congestionnés par des nuits sans sommeil, baignés de larmes.
La guerre n'y était pour rien, elle n'en était pas à ses premières batailles et ne s'effrayait plus ni ne s'émouvait de piétiner des restes humains et une terre imbibée de sang, au lendemain des assauts et des affrontement avec Champi, Royalos et autres menus fretins de la même espèce, foulant les terres d'Artois.
Peut-être serait-ce la dernière bataille qu'elle mènerait, elle n'avait plus rien à perdre après tout, puisque son avenir et leurs projets lui échappaient depuis des mois, alors qu'elle passait le plus clair de son temps à scruter la mer et l'horizon du haut des remparts de Calais.
Elle frissonna lorsque des cliquetis étouffés, d'armures et de lances firent écho comme un murmure porté par un vent de mauvaise augure.
Instinctivement elle se redressa, prenant appui sur son paquetage, pour scruter les lisières en aval, alors que les premières lueurs de l'aube pointaient déjà.
Telle l'épine dorsale d'un dragon endormi dans un nuage de vapeur, les remparts de Azincourt émergeaient au loin de la brume, dominant la plaine blanchie par les gelées matinales et où s'étendaient des ombres inquiétantes en mouvement.
Des perles de sueur glacées dévalaient le long de ses reins lorsqu'elle glissa sa dague fétiche à sa ceinture et que ses doigts se crispèrent sur le pommeau de son épée au moment même où Bayard brisa le silence ...
Bordel, mais c'est quoi ce merdier?
Et son nain de confiance s'écrier "Je vois l'étendard de l'armée "Urit sed non moriatur", là-bas, c'est celui de l'armée "Oderint, dum metuant", et là, l'armée la plus proche de nous, c'est l'étendard de l'armée "Diex Aie"
Son beau chevalier, le visage déformé par la colère et l'incompréhension se tourna vers eux, le regard dévastateur, la fureur inscrite dans les plis de son front...
Se rendre ? Que Nenni ma foy ! Vous êtes avec moi ?
Avait-il seulement besoin de poser la question? Qu'avaient ils à perdre? Ils étaient fous bien sûr à trois contre au moins une centaine de piétons et cavaliers mêlés...
Ils étaient artésiens et sur trois, deux bons gros bourrins de base qui n'avaient jamais reculés contre un assaut, et pas uniquement à la soule!
Le Roi avait failli à sa parole, et ses troupes n'avaient pas quitté le territoire comme il l'avait promis.
C'était le moment où jamais de leur montrer qu'ils étaient déterminés et fermement décidés à les bouter hors de leur territoire.
La partie était perdue d'avance, mais rien ne pouvait les arrêter. Bannières flottants au vent, ils s'élancèrent d'un seul tenant, dévalant le talus face au vent, chargeant comme des bêtes sauvages, les flancs battus jusqu'au sang par l'étendard des Bourrins comme des encouragements à surmonter la douleur et l'idée même de la mort.
Lorsque sa monture s'effondra sous elle dans un grondement de terreur, elle sentit la terrible morsure d'un fer à son côté avant de lâcher son épée, brisée par une pluie de tailles et d'estocs qui s'abattaient sur elle de tous côtés.
Couchée sur le dos, rendue, elle voyait se fondre dans le bleu glacial du ciel, les arbres démunis de leurs feuillages pareils à des spectres qui l'attendait pour la conduire dans lau-delà.
Elle ne pouvait tourner la tête, raidie et paralysée par la douleur et la peur. Elle le savait là, tout près d'elle, étendu, sans vie, parti sans lui avoir fait ses adieux, elle ne lui survivrait pas...
Elle ferma les yeux, lucide, priant le très Haut de la laisser le rejoindre pour l'éternité.
22/11/1461 04:09 : Souveraine vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
22/11/1461 04:09 : Smag80 vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
22/11/1461 04:09 : Ariot vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
22/11/1461 04:09 : Kaths vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
22/11/1461 04:09 : Aldebaran2 vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
22/11/1461 04:09 : Loupameth vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
22/11/1461 04:09 : Profy vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
22/11/1461 04:09 : Pamounette vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
22/11/1461 04:09 : Shaomye vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
22/11/1461 04:09 : Delemir vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
22/11/1461 04:09 : Shadow59 vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
22/11/1461 04:09 : Vous êtes mort au combat.
22/11/1461 04:09 : Shadow59 vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
22/11/1461 04:09 : Cpt.picard vous a porté un coup d'épée. Vous avez été sérieusement blessé.
22/11/1461 04:09 : Vous avez été attaqué par l'armée "Diex Aie" dirigée par Meleagre.
en chemin, vous avez croisé l'armée "Diex Aie" dirigée par Meleagre, l'armée "Oderint, dum metuant" dirigée par Mymu_von_strass
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Chevalier_bayard
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MessagePosté le: 27 Nov 2013 10:18 Sujet du message: Répondre en citant
Le nainsecrétaire ouvrit doucement les yeux... où était-il donc ? Il voyait un ciel bleu, quelques oiseaux qui tournoyaient autour de branches d'arbres sans feuilles... il avait les fesses humides... les fesses humides ?
Soudain tout lui revint en mémoire, la route Calais-Azincourt, les armées françaises, la charge héroïque... au cours de laquelle il avait mouillé sa culotte avant de s'évanouir au moment où Maé et Bayard tombaient sous les coups de l'ennemi. S'évanouir et tomber de son (petit) cheval. Evidemment.
Il reprenait ses esprits, décolla un peu ses épaules du sol, et d'un mouvement connu des nains seuls, réussit à se tourner à 180°, pour se retrouver le ventre sur le sol et prêt à ramper. Pour ne pas attirer les regards des soldats français, qui assiégeaient Azincourt. Il rampa sur la terre froide et humide, jusqu'au corps le plus près de lui. Le soldat Leontes. Heureusement pas mort. Mais mal en point. Puis il rampa encore, tortillant ses petites fesses, jusqu'aux suivants.
Même face à la mort, ils avaient chargés ensembles, et ils étaient tombés ensemble, à quelque pas l'un de l'autre. Maé, la jolie rousse, et le grand Braillard. Tous les deux étaient fort mal en point. La situation était critique, et s'il les laissait là, ils mourraient avant la fin de la journée...
Il devait agir et vite ! Les Français ne faisaient plus du tout attention à eux, il devait en profiter. Il se se leva, et tirant Maé par les épaules, l'amena près de Leontes. Puis il fit de même avec Bayard. Bigre, c'est qu'il était lourd le Braillard !
Il tira les trois blessés hors de vue. Mais que faire maintenant ???
Le destin répondit à son questionnement.
Hue, hue, mais avancez les boeufs ! C'est pleins de soldatesque par ici, pour sûr, s'ils nous voient, on est cuit ! Allez, hue, hue...
Un gros paysan et sa charrette de fourrage, tiré par deux boeufs. Le nain devait s'emparer de cette charrette. Bon, il aurait pu aussi essayer de la racheter, mais radins comme sont les nains... soit...
Le nain mis ses mains dans la boue, s'en macula les joues et la barbe. Puis se ficha deux bois dans le bonnet. Avant de se cacher dans un fourré, puis de surgir devant le paysan !
Ah, ah, ah je suis la malebête, et je vais maudire tes couilles... elles deviendront purulentes et puantes et ce sur 33 générations !
Beugla-t-il, en faisant d'affreuses grimaces... Le paysan, superstitieux, comme la majorité des paysans, devint blême, sauta à bas de sa charrette, et s'enfuit à toute jambe, en courant les mains protégeant son entrejambe...
aaaaaaaah... un sorcier... un sorcieeeeeeeer...
Souriant de la naïveté humaine, le nain sauta sur la charrette, et la mena près de l'endroit où gisaient les blessés. Il n'y avait plus qu'à les tirer dans la charrette qui heureusement pour lui n'était pas trop haute par rapport au sol...
*** *** *** *** ***
Bayard avait l'impression de flotter. Etait-mort ? Son corps était engourdi par le froid, ses sens étaient tous tournés vers Maé. Où était-elle ? Près de lui ? Avait-elle survécu ? Pourvu qu'elle ne soit pas tombée aux mains de ces bâtards de français...
Et toujours cette impression de flotter... soudain tout fut secoué, comme s'il avait heurté quelque chose... avant de reflotter dans les limbes...
*** *** *** *** ***
Le nain tira Leontes, Maé et Bayard dans la charrette (mais qu'il est lourd ce Braillard ! D'ailleurs il cogna sa tête contre la charrette, pfffff, quel travail). Avec des tissus récupérés sur la chemise de Bayard et de Leontes (il n'aurait jamais osé s'en prendre à la chemise de Maé, honnête le nain, et craignant le Braillard qui ne rigolait pas quand il s'agissait de sa flamboyante rousse), et fit des bandages de fortune un peu partout où ça saignait... au moins, ils ne se videraient pas de tous leur sang en route...
Maintenant, où aller ? L'hôpital de campagne était à Arras, ainsi que les armées artésiennes... seulement voilà, pour prendre la route d'Arras, il fallait passer par Azincourt... les soldats français ne le laisseraient certainement pas passer. Juste devant lui, c'était la route de Calais, et il y serait plus vite qu'à Arras. Pour les blessé, il fallait agir vite... Le petit cerveau nanesque n'hésita pas plus longtemps, et il mena la charrette vers Calais...
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Maeva83
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MessagePosté le: 27 Nov 2013 21:12 Sujet du message: Répondre en citant Editer/Supprimer ce message
Alors qu'elle rêvait de noces et de ripailles, une forte odeur de pisse lui tordit le nez et la réveilla avec un haut le coeur.
Elle risqua un il, ne pouvant risquer autre chose étant épuisée et déconfite.
Si elle avait pu, elle se serait signée en psalmodiant des cantiques, si elle en avait connu bien sûr , car elle vit le diable en personne la tirer par les bras.
Bon sang ce qu'il était laid et puant!
Pourquoi n'avait elle pas écouté son papou lorsqu'il lui disait d'être sage et de ne taper que sur les champis? Allait elle payer maintenant pour tous les coups donnés aux bourguignons et au Normands?
Elle ne sut si c'était la douleur, la puanteur où l'idée de l'horreur qui allait suivre, mais elle trouva la force de botter le cul du démon en le boutant hors de la chariote lorsque celui-ci, après avoir arraché la chemise de Bayard, s'apprêtait à profaner le corps de son aimé.
La douleur était telle lors du choc, qu'elle s'évanouit lorsque le Mâlin s'en prit à la chemise de Leontes...
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Chevalier_bayard
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MessagePosté le: 28 Nov 2013 15:38 Sujet du message: Répondre en citant
Tout occupé à ses occupations (ce qui en soit n'est pas anormal), le nainsecrétaire ne vit pas venir le bottage de cul. Il bascula en avant, et se retournant ne vit rien d'autre qu'une Maé évanouie. Trois corps inanimés dans la charrette et lui... bigre mais qui donc alors l'avait frappé ?
Tout cela sentait le souffre. Valait mieux pas trop traîner par ici ! Il finit de bander les blessure, et mis prestement la charrette en route.
Direction Calais donc. Il fit avancer les boeufs au maximum de leur vitesse (ce qui n'est en soit pas vraiment rapide) d'un cri que seul les nains connaissent. Cri inimitable d'ailleurs. Mais bon, faut dire aussi que c'est une habitude, chez les nains, de faire des cris et des bruits bizarres. Soit...
Futé comme tout (c'est d'ailleurs pour ça que Bayard l'avait engagé, hein, parce que bon, trouver du bon personnel, surtout chez les nains, c'est pas de la tarte), le nain profita du train (assez lent) de route pour envoyer deux des pigeons du chevalier. Un premier message pour Calais, afin qu'on puisse monter une tente médicale au plus vite, ainsi lorsqu'ils arriveront en ville il n'y aura plus qu'à transporter les blessés sur leurs grabats. Un autre à Arras, afin de prévenir le médecin-chef pour qu'il vienne ou envoie un médicastre au plus vite pour sauver ce qu'il restait à sauver chez nos trois héros...
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Maeva83
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MessagePosté le: 02 Déc 2013 15:59 Sujet du message: Répondre en citant Editer/Supprimer ce message
Bon sang, ce que le chemin était long et inconfortable pour aller en enfer, en plus on pouvait pas vraiment dire que c'était la fournaise...
La rousse claquait des dents et grelottait, ballotté et chahutée sur un lit de foin moisi qui sentait le rance et la poiscaille de Calais.
Elle essayait d'ouvrir les yeux, de tourner la tête, mais elle était raide comme un balaie et ses paupières étaient collées par les larmes versées en voyant le corps sans vie de son pauvre Chevalier...
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Chevalier_bayard
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MessagePosté le: 02 Déc 2013 16:49 Sujet du message: Répondre en citant
2eme acte - 23 novembre 1461 et suivants - Un hôpital militaire (de fortune) à Calais
Arrivé à Calais, le nainsecrétaire avait tout de suite demandé aux gardes, aux portes de la ville, où se trouvait l'hospital militaire. Le garde lui indiqua la partie près du port où avait été monté (vite fait) une tente d'hospital militaire. Dans le sens du vent. Heureusement qu'il était quasi-mort le Bayard, sinon il aurait encore râlé que ça sentait la poiscaille... mais que voulez-vous, à Calais, ils sont persuadés que l'air du large à des vertus curatives...
La charrette est donc fissa amenée devant la tente, et cette fois aidé par un apprenti infirmier, les trois corps furent descendu de la charrette et emmené à l'intérieur, sur des grabats. Comme il était futé (mais ça, je vous l'ai déjà dit!), le nainsecrétaire mit Léontes à part, et mit Bayard et Maé sur deux grabats tout proche. S'ils tendaient le bras leurs mains pouvaient se toucher... enfin, s'ils pouvaient encore bouger un membre, car là...
Le nain vit qu'ils étaient vraiment dans un sale état... Bayard devenait même livide... plutôt qu'un médecin, c'était peut être un prêtre qu'il fallait, pour les derniers sacrements ???
Il avait déjà prévenu le médecin-chef, en attendant que celui-ci n'arrive, il devait peut être préparer une lettre au cas où le médicastre arriverait trop tard...
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Dernière édition par Chevalier_bayard le 04 Déc 2013 12:47; édité 1 fois
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Liptis
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MessagePosté le: 02 Déc 2013 21:26 Sujet du message: Répondre en citant
[Arras, hôpital de fortune]
Les batailles autour d'Arras dataient déjà de plusieurs jours. Liptis et ses aides avaient fait du très bon travail ; certes ils n'avaient pu sauver tout le monde mais les survivants étaient toutefois nombreux. Et parmi ces survivants, des personnalités de l'Artois. Le médecin-chef n'était pas peu fier de son équipe. Désormais, chacun gérait les quelques malades et blessés présents et finissant de se rétablir.
C'est alors qu'un courrier arriva avec un message scellé.
Intrigué car adressé à lui Liptis le prit, cassa le cachet et entreprit de lire le courrier.
Citation:
Monsieur le Médecin-chef,
Après avoir chargés héroïquement les français sous les murailles d'Azincourt, Dame Maéva, le Chevalier Bayard et le soldat Leontes sont tombés au combat.
J'ai pu extirper leurs corps aux troupes françaises, et je les ramène vers Calais. Sont tous les trois dans un sale état. Vraiment pas beau à voir. Et même pire encore.
Pourriez venir à Calais ou y envoyer un médicastre, je crains pour leur vie, et ne suis pas à même de soigner, n'ayant dans ma courte vie juste amputé deux fois et mis bas quelques cochons.
A vous voir très vite,
Le nainsecrétaire de Bayard
Plus il lisait, plus le front du médecin se fronçait. Ce qu'il lisait ne lui plaisait pas du tout. Bon sang, pas un instant à perdre. Il regarda autour de lui... Maigh pourrait parfaitement gérer avec ses aides les blessés restants.
Se tournant vers un messager il lui commanda d'aller prévenir Robert, à l'hôpital. Le rouquin l'accompagnerai et lui servirai autant d'aide que de porteur.
Sa décision prise, Liptis s'activa.
Maigh, je te laisse la gestion de cette hôpital et de veiller sur nos derniers blessés. Ils sont tous soignés et en cours de rétablissement, donc tu ne devrait pas avoir trop de soucis.
Enchainant, rapidement...
J'emmène Robert avec moi... Ne le cherche donc pas...
Il ne pensa même pas à lui dire où il partait tellement Liptis était excité. Fébrilement, il ramassa du matériel, des potions et autres choses nécessaires.
Bon comment se rendre là bas ? A cheval ! Il soupira...
Mais bon tant pis... Il courut a travers les rues de la ville ; chez lui, il fit un second bagage d'ustensile utile pour soigner, installa ses fontes sur "canasson" et monta en selle. Pour une fois, l'animal sembla répondre à la moindre de ses sollicitations semblant comprendre la gravité de la situation.
Il passa prendre Robert qui l'attendait, monter sur un animal peu glorieux mais semblait il costaud.
Allons y Robert, en route... A lui non plus, il ne pensa pas à lui indiquer la destination de leur voyage précipité.
[en route vers Calais, la nuit tombant]
Les deux cavaliers avaient quitté Arras à la nuit tombante afin d'éviter de tomber sur des patrouilles ennemies. Il leur fallait monter au nord... Liptis entraina Robert sur de petits chemins, sortant même des routes pour couper à travers champs. Il galopèrent toute la nuit, s'arrêtant et se cachant lorsqu'ils détectaient une patrouille. Ils réussirent à échapper à un petit groupe isolé grâce à la malice de Robert qui parvint à les leurrer.
Enfin, au petit jour, ils arrivèrent en vue de... Calais
[Calais]
Ils approchèrent lentement de la ville. Les défenseurs étaient sur les dents. Liptis s'identifia auprès des défenseurs et se fit indiquer l'endroit où était installé l'hôpital de fortune. On lui indiqua par de grand geste ; certains le prièrent de se presser. Ses patients semblaient très mal en point. Il pressa "Canasson" et Robert et lui arrivèrent enfin à destination.
Liptis sauta, tant bien que mal, de sa monture et se dirigea à grandes enjambés vers les blessés tandis qu'il laissait Robert défaire leurs bagages et les amener au bon endroit.
La vision que le médecin-chef eut en entrant le fit légèrement hésiter. L'homme de côté était fort amoché ; il s'approcha du couple installé non loin. Il se mit à genoux et regarda ses nouveaux patients. Rien qu'à les voir, Liptis voyait bien que la vie de ces deux là ne tenait qu'à un fil... Robert et lui allaient devoir agir promptement !
Tandis que Robert amenait le matériel, Liptis entreprit de prendre le pouls de ses patients - fort faible - et de voir s'ils avaient de la fièvre.
Robert déballez vite le matériel... Nous avons un immense travail ici pour sauver ces gens... Surtout lorsqu'on connait certaines de ces personnes marmonna-t-il.
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Maeva83
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MessagePosté le: 04 Déc 2013 11:33 Sujet du message: Répondre en citant Editer/Supprimer ce message
La rousse glissait doucement vers un autre monde où ses chers disparus semblaient réels, elle était plus jeune, plus naïve et plus insouciante aussi...
Pourquoi avait-elle le sentiment d'avoir déjà vécu tout cela? Elle se complaisait pourtant dans cet état où douleurs et craintes sestompaient pour laisser place à la vie et au bonheur de vivre des aventures excitantes ...
Tout le monde était enfin au point de rencontre. Lheure était aux préparatifs de lassaut et chacun avait eu ses instructions. Plus question daborder Neid pour lui demander des explications, encore moins de chasser, où de se prélasser dans le ruisseau où flottaient des milliers de pétales de tulipes inodores
De peur doublier quelques trucs avant le top du papou, Maé avait retranscrit les consignes dans son petit guide du parfait nain révolté
Elle en profitait aussi pour griffonner quelques mots qu'elle enverrait si elle en avait le courage, à un beau chevalier qui l'avait libéré quelques semaines plus tôt d'un corset bien trop serré...
"Nous sommes prêts, nous sommes au début du mois d' avril 1457, jai presque dix-sept ans. Lâge des espérances et des chimères, comme on dit, - et voici que jai reçu hier seulement votre aimable lettre, qui ma poursuivi par toutes les villes du Nord [...] Depuis que je vous ai donné de mes nouvelles
La marque du chagrin cest un feu qui embrase le cur, une larme qui coule et se répand sur les joues.
Si lêtre épris cache le secret de son âme, les larmes de lil le décèlent et le trahissent.
Quand, des paupières, jaillit le flot des larmes, cest que le cur renferme une passion cruelle.
« Amour de terres lointaines,
Tout mon corps à mal de vous.
De baume ne puis trouver,
Qui de vous ne se réclame.
Lattrait de douces amours,
Dont vous mavez fait promesse,
Mapaise et magrée.
Si loin pourtant que je suis encore de vous,
Mon cur et ma raison vous demeurent attachés »
Votre Dame de cur
Maé
Puis non! Qu'allait-il penser? Qu'elle lui faisait la cour! Elle gribouilla son mot pour en recommencer un autre, plus tard lorsqu'elle aurait de vraies choses à lui raconter et pour prendre l'air de rien de ses nouvelles...
Alors que Torq criaient à lAssssoooo, tous séparpillèrent enfin pour attaquer le château.
Chut gueulait Zab ! Nous allons approcher doucement !
Pink : Dommage quon doive sortir du couvert des arbres, jaimais tellement my retrouver avec le pépère
.
Torq : Vous allez vous éparpiller, mais pas trop loin les uns des autres
Soyez prudents et silencieux ! Plop ! Jentends comme un bruit deau ! Glup ! Encore Maé qui fait trempette dans le ruisseau ! Jy crois pas boudiou !
Ramène ton bulp, Maé on passe à lassaut !
Maé : Arff je croyais encore à un dernier exercice boudiou ! Où est mon petit guide du révolté ??
Hul : On voit que tu nétais pas à Reims
mouarfff !!!
Certains rirent, les autres se fâchèrent trouvant ces parleries inutiles.
Le rassemblement avait lieu près dune bosse caillouteux, à la lisière dun bosquet planté de chênes et de Ent morts depuis longtemps, à trente toises pas plus, le château jetais son ombre sur les nains
Le groupe, dont les membres sétaient dispersés avança précautionneusement dans un terrain plat, bossué, dont la végétation se composait de ronces et de fougères. Tous les arbres qui avaient crû en ce lieu avaient été abattus. Les nainlandais avaient ils donc prévu le coup et se tenaient à laffût ?
On trébuchait, on sarrachait les braies, tout cela avait il été fait pour rendre la tâche du guet plus aisée ? Combien yen avait il ? Et des chiens ? Yavait il des chiens ? Maé frissonnait à cette idée, elle avait peur des chiens, surtout de leurs crocs depuis quelle y avait gouté en Bretagne brrrr
..
Yeuxbleus : Arrêtez un moment, je bois un coup !
Tandis que tous sagenouillaient, saccroupissaient où sasseyaient pour soctroyer une pause casse croute, on sorti les pâtés, les miches de pain, largenteries, les nappes et chandeliers
.
Le papou appela Torq : Ten pense quoi ?
Torq : Je mange un bout et je te dis !
Jen pense quoi de quoi ?
YB : De la défense du château boudiou !
Torq :Ben Assssssooooo bordel ! On est pas venu pour égrainer le chapelet ? Si ?
YB : Spèce de boudin va ! A bien y regarder, cest un château
.mais je vois pas comment on y accèdera sans éveiller de soupçons ?[/b]
Yosil : On est des bourrins, on poutre, on découpe, on discute ensuite^^
Le château de Haar était fortifié. Parois épaisses, enceinte semi-circulaire, et sur son côté courbe, bordée dun fossé rempli deau, une passerelle pour aboutir à la porte dentrée, grand ouverte
hummm intéressant^^
Gollum : Merdaille ! On est attendu ! Le pont levis est remonté mais la porte de courtoisie est grande ouverte ? Nous faut voir cela de plus près !
Maé : Ouf pas de chiens, doivent être enfermés pour la nuit
Enty : Tu crois vraiment ? Tu sais des fois ils rampent sournoisement et dun bond te saute dessus
Maé : Ah oui ? Elle tira doucement sa dague quelle tenait fermement, tétanisée par les propos de Enty
Torq : Quaucun ne soit tenté de tirer une lame. Pas de lueur, pas de bruit !
Dun signe de tête, Maé obtempéra, et remit sa dague au fourreau. Le papou la prit par lépaule et lui confia son gigot pour la rassurer.
Neid : Amis, dit-il le sourire chagrin, si cela peut vous endurcir devant des périls qui subsistent et me semblent avoir décuplé, faites comme moi : pensez aux fortes émotions que tous avaient déjà éprouvé dans votre vie. Votre première fille nue dans votre couche
.votre premier mandat au conseil
votre premier bobo sur un champ de bataille
Il sétait exprimé lentement tandis que son regard faisait le tour du groupe, interrogeant chaque visage luisant de suie et de sueur avec une ardeur quil voulait éloquente, stimulante.
Personne ne bronchait, tous se regardaient ébahis par ses propos
Junk: La fumette mes amis, la fumette !
Torq : Contournons cette muraille côté terre
Gollum : Pourquoi pas entrer par la porte, elle est grande ouverte ? Jai déjà perdu la moitié de mes braies dans les ronces, faudrait être idiot pour escalader plutôt que de passer par la porte ?
Luzi : La pas tord le bougre, puisquelle est ouverte boudiou !
Yeuxbleus : Tain, et mon plan alors ? La catapulte ? Les grappins ?
Torq : On sen fout pépère, on est pas tes hommes on est des bourrins, autonomes et indépendants, on passe par la porte, toi tu escalades et tu nous rejoindra au sommet du donjon si tu es est dici demain matin, on te dira si on a pris le château, tu viendras chercher ton mandat ! AAAAAAAAASSSSSSSSSSOOOOOOOOO !!!!! Mais chut, pas un bruit !
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Maeva83
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MessagePosté le: 04 Déc 2013 11:59 Sujet du message: Répondre en citant Editer/Supprimer ce message
[Infirmerie de fortune à Calais]
Maé flottaient désormais entre deux mondes...la sueur perlait sur son front...
Tandis que Robert amenait le matériel, Liptis entreprit de prendre le pouls de ses patients - fort faible - et de voir s'ils avaient de la fièvre.
Robert déballez vite le matériel... Nous avons un immense travail ici pour sauver ces gens... Surtout lorsqu'on connait certaines de ces personnes marmonna-t-il.
"Ils avancèrent prudemment, prêts à se jeter dans lherbe dès lapparition dun danger, mais les murs percés de minces et courtes archères paraissaient endormis comme ceux dun château de rêve.
Leur attention à tous fut attirée par des bruissements en provenance du champ de tulipes
Jum : Qui va là ?
Chani : Ouaiiiiiiiiiiiiiiiiiii !!! Je vous ai enfin retrouvé !!! Pourquoi zaviez pas fléché le château hein ?
Sous les leurs dun ciel dencre et dacier, le château saffirmait comme un monument redoutable, défiant les incursions, les complots et les intempéries.
Chani : Ah ? Bah ce nest pas la maison des sept nains hein ? Cest quil me ferait presque peur à nous défier comme ça ! Bon ! Kékon fait ? On entre ?
Torq : Bon Dieu ! Si nous étions ailleurs quoù nous sommes, je souhaiterais à cet écervelée de prendre une sagette dans le cul boudiou ! Ben quoi ? Pourquoi vous me regardez comme ça hein ? Elle a raison, on entre !
Equa : Si on réussi, comment quon prendra la fuite ?
Luzi : Par la porte morveux !
Enty : Quand nous aurons vidé les tours portières, si les gardes les occupent, tu baisseras le pont-levis Equa, je te préviendrai en jetant un nain par-dessus la muraille !
Les uns derrière les autres ils franchirent la porte, sauf le pépère qui sétait entêté à escalader comme une araignée sur un mur jusquà atteindre le premier merlon où il saccrocha avec son grappin. Tous furent bluffés par lagilité et la dextérité du pépère et se mirent à lapplaudir pour le féliciter. Le bougre les regardait maintenant de haut mais faillit tomber en se lâchant pour faire une révérence
.
Une immense déception se lit sur leurs visages. Au pied dune tour, au dessus deux, trois hommes darme étaient assis sur un banc, immobiles. Leur torse penchait obliquement en arrière, et leurs jambes allongées reposaient sur une grosse poutre. Ils avaient conservé leur épée au coté. Ils semblaient repus et assoupis. Mouftaient pas les bougres sétaient saouls comme des polonais ! Même pas besoin de les occire tellement ils étaient faits !
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Chevalier_bayard
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MessagePosté le: 04 Déc 2013 13:12 Sujet du message: Répondre en citant
Robert déballez vite le matériel... Nous avons un immense travail ici pour sauver ces gens...
Livide, le corps perlé de sueur, Bayard n'entendait ni ne voyait ce qui se passait autour de lui. Il ne sentait plus les douleurs de son corps, ni le poids de l'armure... il se sentait même léger, léger...
Il planait, dans une sorte de brouillard, ne voyant plus ni ciel, ni terre... soudain, devant lui, une porte, d'où émanait une lumière, douce et apaisante... La dernière porte à franchir. Quelque chose en lui savait que la franchir serait un aller sans retour.
Franchira... franchira pas...
Une hésitation.
Une image qui revient à son esprit presque résigné.
Un souvenir par lui choyé...
Il est à cheval. Son épée au côté. Accrochée à sa selle, une hampe, au bout de laquelle flotte un drapeau. Un drapeau jaune avec un lion noir. Les Flandres.
Il est Capitaine de l'Ost des Flandres. Mais là, fringuant sur son cheval, la garde d'honneur derrière lui, il ne se trouve pas à Brugge, ni à Tournai. Non, c'est la place d'Arras qui est devant ses yeux, noire de monde. Au centre, une estrade.
Il est en mission officielle, envoyé par le Comte de Flandres, Wuggalix. Comte, parrain, mentor, ami et bientôt père adoptif. Dans le cadre de l'alliance du Lion de fer, qui sera bientôt signée, il vient avec les troupes artésiennes escorter le convoi du roi Lévan III, en visite dans ses terres du Nord...
Soudain, un homme sort d'un carrosse et s'avance vers l'estrade. Un homme qu'il admire: le comte artésien, Yeuxbleus. Il l'admire, car cet homme incarne la force de celui qui ne ploit pas les genoux devant l'autorité, ou le plus fort, mais de l'homme qui vit pour et par ses convictions. Un idéal pour le chevalier et tout frais Baron de Rubroëk.
Derrière l'homme suit une jolie femme, sans doute sa compagne, Pink. Et derrière celle-ci vient...
BAM !
Gné ?
BAM !
Ce que Bayard voit le frappe, en plein coeur, en pleine tête, en une explosion de sensations qui se répercutent dans tout son corps. Le fringant capitaine de l'Ost des Flandres n'a pas cillé, alors qu'il vient d'être frappé par la foudre... jamais il n'a vu fille si jolie... la perfection faite femme ! Et tandis que ses cheveux couleurs feux volent au vent, elle ralentit... hésite...
Il y a un problème... elle semble... étouffer ?
En un instant il a lancé son cheval, puis bondit, pour arriver le premier près d'elle. Il comprend tout de suite que c'est son corset trop serré qui l'étouffe. Elle manque de défaillir. Il comprend aussi que jamais il n'arrivera à défaire le noeud du laçage... Il la prend avec douceur pour ne pas qu'elle défaillisse, et sortant sa dague, il coupe d'un coup le laçage... un joli dos se dévoile... son pouce effleure la peau douce, et tandis qu'elle se tourne vers lui pour le remercier, leurs yeux se croisent...
Jamais il n'oubliera. Ces yeux, ce visage, tout ce qui s'en dégageait. Maéva. Maé.
La première fois qu'il la voyait, qu'il la touchait. La foudre qui l'avait traversé de part en part. Ce sentiment qu'elle était... unique... parfaite... Etait-ce cela l'amour ? Le coup de foudre ?
Soudain, les images s'estompent... il se retrouve dans ce brouillard, ne voyant plus ni ciel, ni terre, avec cette porte devant lui...
Franchira... franchira pas...
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Maeva83
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MessagePosté le: 04 Déc 2013 15:05 Sujet du message: Répondre en citant Editer/Supprimer ce message
Le château était à eux! Presque pas de résistance...à peine le souffle du vent chargé d'embruns pour les maintenir frais et vifs au cur de la nuit.
Tout le monde avait fait ce qu'il avait à faire et aucune perte n'était à déplorer, pas même Zab qui frétillait comme un gardon et qui pour une fois survivait à une opération...
Une fois le château vidé de son contenu intéressant, les bourrins, chargés comme des mulets s'en furent à travers la forêt pour s'y mettre à couvert. Les troupes hollandaises n'allaient pas tarder à se mettre à leurs trousses et ils savaient que bientôt ils livreraient combat.
Elle sentit des doigts se crisper sur les siens, des gros doigts doux et encore vigoureux...Revenait il lui aussi de son dernier tombeau? Avait-elle franchit le seuil du trépas pour le sentir s'accrocher à elle comme à un dernier souffle de vie?
Elle pressa de toutes ses forces ses petits doigts sur les siens lui hurlant du haut de la tour du château hollandais perdu dans les brumes mais si présent à son souvenir...
Bayard, attendez! Ne partez pas sans connaître le contenu de la seconde lettre que je vous ai écrit!
Mot pour mot, comme si elle tenait encore son carnet dans sa main, elle lui lu cette lettre à laquelle elle avait tant réfléchi, sur laquelle elle avait pleuré aussi, cette lettre qui lui ouvrait son coeur juste avant de foncer droit devant et de faire face au danger...
Citation:
Mon cher et tendre Chevalier,
Nous sommes à l'aube d'une grande bataille mais nous nous y sommes préparés depuis plusieurs jours maintenant.
Vos missives affluent et je sens monter votre angoisse. Ne soyez pas inquiet, je me tiendrai aux côtés de mes fidèles Bourrins et nous affronteront l'ennemi d'un bloc en veillant comme toujours, les uns sur les autres.
Pour ne point céder à la torture des dernières heures avant un assaut imminent, où à la peur légitime de me voir trépasser, sans jamais avoir gouté un de vos baisers, je ne cesse de penser à vous et aux merveilleux moments que nous aurions pu partager.
A des lieues, si loin de vous, et pourtant si proche par la pensée, vous m'avez offert de magnifiques moments de bonheur et d'espoir aux travers de vos missives.
Vous m'avez donné le courage et la force d'attendre sereinement cette rencontre sanglante, qui, jour après jour semblait inévitable...
Quelques messagers nous ont porté les nouvelles quand à votre volonté de remettre sur pied une armée pour vous porter à notre secours.
Vous vous remettez à peine de vos blessures, il faut vous ménager, ne prenez pas de risques inconsidérés, promettez moi de veiller sur vous, comme je l'aurais fait moi-même, si la destinée ne s'était point acharnée à nous maintenir toujours loin l'un de l'autre.
Je connais l'amitié et la fraternité qui lient depuis toujours nos deux comtés, et je sais que toujours de fidèles alliés flamands et artésiens défendront ces liens de valeur et de rareté d'une qualité inestimable.
Je ne sais, ce que sera demain, je connais pour l'avoir mainte fois vécue, l'excitation et le tourment des grandes batailles.
Je connais également le tourment de la mort, les morsures des coups d'épées dans la chaire, presque aussi douloureux de les recevoir que de les donner.
J'ai du haut de mes 17 ans pris déjà bien des vies et fait le malheur de bien des familles. Je m'en repends devant vous, faute de croire à un dieu tout puissant où à autre chose de plus important que les causes et les valeurs que depuis toujours, aux côtés de mon père, je défends.
Je n'ai pas peur, je ne me sens pas esseulée au milieu des miens, de ma famille et de mes amis.
Je n'ai qu'un regret!
Celui de ne pas avoir eu le loisir où la chance de vous aimer d'un amour charnel et d'apaiser mon cur, si lourd d'amour pour vous.
Je vous sais à mes côtés et tout comme vous, je souhaite accorder les battements de mon cur aux vôtres lorsque ce soir, avec les Bourrins, je monterai à l'assaut.
Mes pensées et mon cur vous appartiennent, ce soir, plus que jamais.
Pour toujours votre Dame de cur,
Maéva
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Chevalier_bayard
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MessagePosté le: 05 Déc 2013 13:16 Sujet du message: Répondre en citant
Maé...
Tandis qu'il fait face à la porte éthérée, l'image du visage aimé se superpose à celui de la porte... puis une autre image revient à son esprit, un autre souvenir... il est à Leiden, devant des geôles...
En fait, les événements s'étaient enchaînés très très vite, et un petit flash-back s'impose... Après la visite lévanesque, et pour renforcer l'amitié Flamando-artésienne, un plan avait été mis sur pied par Wuggalix, Yeuxbleus et Kristoff. Une opération commune. Cible: la Hollande. But: Donner une mine et une ville en plus à la Flandres (Heusden). Moyens: les valeureux Bourrins font tomber le château d'Amsterdam, et tandis que les Hollandais pensent à un pillage, deux armées flamandes (celle de Bayard et celle de Slamjack), embusquées près d'Anvers prennent rapidement Heusden, la mine, les nuds, et force la Hollande à un traité de paix... propre, net, et sans bavure...
Enfin... la bavure sera Ascalon. En Flandres, et contre toute attente, Ascalon bat Wuggalix aux élections, et devient Comte de Flandres. Sous la pression, il lance d'abord l'ultimatum contre la Hollande (signe pour les Bourrins de faire tomber le château d'Amsterdam, ce qu'ils firent avec brio)... mais ce lèche-cul royalo de première se rétracte ensuite, mal conseillé par un autre royalo flamand, Louis-Hubert, et demande immédiatement aux armées flamandes de revenir, et de lâcher les Bourrins, coincés du coup à Amsterdam, les laissant à la vindicte des armées hollandaises...
Bayard se rappelle chaque lettres échangés avec Maé. Le premier coup de foudre qui l'a entièrement chamboulé fait encore chavirer son cur à chaque lettres reçues, chaque mots lus, et l'amour naissant grandit, se renforce, au rythme des courriers échangés... Lorsqu'il reçoit l'ordre formel de la laisser là, elle et les Bourrins, et de partir, tout son être se cabre de dégoût contre cette trahison, cette infamie. Slamjack étant un homme d'honneur, comme lui, ils décident de désobéir, d'aider les Bourrins, et de prendre Heusden pour négocier le retrait sauf des troupes artésos-flamandes contre la restitution de la ville...
Mais voilà, Ascalon n'était pas à une traîtrise près... Il donna aux Hollandais le positionnement, les forces, et la cible des armées flamandes. Résultat, quand Bayard et Slamjack arrivent devant Heusden, la ville est pleine à craquer de défenseurs, l'effet de surprise est anéanti... Tandis que plein d'angoisse il apprend que sa Maé et les Bourrins vont affronter en infériorité numérique les armées hollandaises, et que de nombreux soldats flamands commencent à hésiter sur la suite des événements, voulant rentrer chez eux, les deux chefs d'armées savent la position intenable, et veulent forcer la chance en tentant une attaque violente et frontale sur Heusden. C'est un échec.
Blessés, Slamjack et Bayard sont emprisonnés par les Hollandais, à Heusden. Du fonds de sa geôle, blessé, il ne pense qu'à Maé. Où est-elle, comment va-t-elle, comment s'est passé le combat contre les Hollandais ? En corrompant un geôlier, Bayard arrive à avoir des nouvelles de Maé. Elle est aussi blessée, ces sauvages l'ont enfermée dans la prison de Leiden, avec Yeuxbleus et peut être d'autres Bourrins...
Tous les deux parviennent à affronter les épreuves des geôles en s'écrivant, en se découvrant, en rêvant de pouvoir se serrer dans les bras l'un de l'autre, de s'embrasser,... déjà ils s'appartiennent totalement...
Bayard est libéré le premier, avec ordre de quitter la Hollande sous 24h sous peine de cachot ou d'être pourchassé par les armées hollandaises. Tu parles ! Maé est emprisonnée à Leiden, donc c'est vers Leiden que galope Bayard, sur la vieille haridelle qu'ils lui ont laissés... Au mépris du danger, des armées Hollandaises, il s'enfonce dans le pays des tulipes, évite les patrouilles, et arrive même à entrer à Leiden, le jour de la libération de Maé...
Il est à Leiden, devant des geôles...
L'image est nette devant ses yeux...
Citation:
Bayard
Ne sachant quand ouvrirait les portes de la prison de Leiden, quand ils relâchaient les prisonniers, il avait pris place face aux-dites portes. Enroulé dans sa cape noire, adossé au mur d'une bâtisse, il attendait patiemment.
Il attendait depuis une heure ou deux, lorsque le propriétaire de la maison vint lui demander ce qu'il faisait là, dans un mélange de nainllandais et de français boiteux. Les regards azur devint gris acier, et à la mine menaçante du baron, ses mains posées sur ses dagues, le nainllandais préféra battre en retraite, s'enfermant à double tour dans sa masure.