Afficher le menu
Information and comments (0)

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] Le retour du démon.

Ael_mor


Rohan, en début d'après midi sous une pluie battante.

Yusek buvait son vin chaud., à l'abri dans une taverne, "Aux amis d'Antan". Coiffé de son bandana noir, armé de sa hache et protégé de sa cotte de maille, de ses gantelets et de ses jambières, le tout recouvert d'une robe blanche trempée, le breton lisait le courrier qu'il allait envoyer à Fauve.

"Jeu n'é pa étai présan cé derrnié tant. Mai jeu ne toubli pa. Jeu continu deu véllier sur toi."

Yusek n'écrivait pas très bien. Il l'a plia et l'enroula. Sa main tomba pour caresser son berger. Allons y mon chien. Le breton se leva et posa quelques pièces sur le comptoir.
-Pour moi et pour ... Il lança un regard à la table complètement dans l'obscurité, lui.

La pluie épaisse s’abattit sur lui au premier pas en dehors de la bâtisse. Un vrai breton ne la remarque qu'à peine, et même s'il plissait les yeux pour se concentrer sur son chemin cela ne l'empêcha pas d'avancer. Le chien c'était pareil.

Ils étaient sortis du bourg et ne croisaient plus que des maisonnettes et des buissons. Yusek regarda son chien renifler, releva le regard puis entendit son animal hurler à la mort, quand il rabaissa son regard son animal était transpercé d'un carreau.
-CHIEN? Oui il appelait son animal ainsi.

Yusek sortit sa hache et scruta les alentours, une silhouette en hauteur le fixait arbalète en main, vêtu de noir, d'un chapeau, et d'une très large cape, à ses pieds un molosse était assis fixant Yusek. La pluie empêchait celui ci de bien regarder son agresseur en hauteur.
-Qui es tu?

La silhouette fit le tour pour descendre de sa butte et se retrouva à quelques mètres de Yusek sans son arme de projection. Il leva son chapeau, le visage était à demi recouvert par un masque en bois.
-Aël? Yusek se mit en posture de combat, il sortit sa dague de sa main gauche.

Aël fixa l'horizon, il semblait n'y avoir personne.
-Je te trouve agressif envers quelqu'un de ta famille, j'ai fait de la route pour te retrouver, beaucoup de route, et surtout pour te remercier?

Yusek hurla.
-DE QUOI?

-Tu as pris soin de ma femme, d'ailleurs où est-elle? le bébé va bien? Mon fils?

-Elle ne te suivra plus, c'est compris? Plus jamais?

-Mais qui suivra-t-elle alors? Qui?

Yusek resta silencieux cherchant ses mots.

-Fauve est comme un petit chien qui a besoin d'un maître pour la guider.

-phylécastrope!

-Et si celui qu'elle suit actuellement c'est toi... alors je sais comment résoudre le problème!

Aêl se jeta à main nu sur Yusek qui recula de quelques pas pour éviter l’assaut, Aël ne lui laissait pas le temps d'armer la moindre frappe en l'agressant continuellement. Aël s'arrêta, Yusek arma sa hache, Aêl passa en dessous et lui envoya un coup de coude dans les côtes, la maille protéga Yusek, mais le tranchant de la main dans la gorge le fit chuter.

Yusek était au sol entrain d'étouffer. Aël ramassa la hache et la dague et les jeta un peu plus loin, puis scruta à nouveau l'horizon.
-Mon cousin, où est ma femme?

L'autre suffoquait.
-Je dois t'avouer une chose cher cousin, sache que je ne peux pas non plus vivre sans elle! Elle a été la seule femme à dompter le côté ... il se mit à réfléchir, ...démoniaque qui vit en moi.

Aël se pencha et saisit la mâchoire de yusek.
-Je ne te veux aucun mal, juste savoir où elle est, après je repars.

Yusek retrouvait doucement son souffle.
-Va chier!

Aël le lâcha et se redressa. Il eut à peine le temps de se retourner qu'un homme à quelques pas fonçait vers lui, Aël voulut reculer et se prit les pieds dans Yusek, le voilà lui aussi au sol.
-Kaelig?

Yusek se releva.
-Tu en as mis du temps.

-Tu avais donné trop d'écus au tavernier, j’allais pas gâcher.

Aël se redressa.
-Mes cousins, deux contre un? Est-ce juste?

-Yusek, va ramasser tes armes! Aël, on va juste t'égorger et maudir ton âme.

Aël sourit.
-C'est ça la famille? Merde!

Les trois hommes se fixaient, Aël détacha sa cape et la laissa tomber, Kaelig était bras nu comme toujours, Yusek en position de combat.
-C'est ici que tout se finit. 3 hommes pour une femme, 3 frères! Nous avons grandit ensemble, nous avons été entraînés ensemble.

-Grand père t'a juste retourné l'esprit! C'est ta dernière chance de te reprendre Aël! Hurla Yusek.

-Grand père a fait de moi un être incontrôlable, Aël ouvrit les bras avec un sourire démoniaque, un être imbattable, il a bannis la peur de mon coeur, il a offert la force à mon corps.

-Il a fait de toi un homme mort de l'intérieur!


Yusek se lança le premier suivi de Kaelig, l'opération d'Aêl était simple, le placement, il fallait toujours faire en sorte que Yusek et Kaelig reste sur la même ligne, le premier empêchant le second de l'approcher. Aêl se déplaça et attendit que Yusek arme pour foncer par en dessous et lui crocher dedans. Yusek se retrouva bloqué entre Kaelig et Aël. Aêl propulsa Yusek pour faire tomber les deux au sol.

Kaelig se releva aussitôt sortant son épée, et il chargea aussitôt, Aêl s'arma lui aussi de sa lame immédiatement et para chaque attaque. Chaque coup que Kaelig lançait était paré, le retour n'était qu'un coup de botte dans le genoux.

Aël recula d'un coup et envoya son talon dans le visage de Yusek qui se relevait. Il para à nouveau Kaelig, tourna sur lui même et permit à sa lame de lécher le dos de Kaelig lui offrant une entaille terrible. Aêl lui envoya son talon dans l'arrière du genoux et son coup de coude à droite de la nuque sur l'épaule. Les deux étaient au sol.
-On en était où déjà? Oui, où est ma femme?

Kaelig se relevait, Yusek aussi.
-Les gars non! Des Mor, fallait s'en douter!

-YUSEK Maintenant!

Kaeig se mit en position défensive pendant que Yusek fuyait.
-C'est quoi ça? Il fuit?

-Et toi tu es bloqué ici, tu ne pas pas t'enfuir!

Aël pencha sa tête.
-Vraiment?

Aël s'approcha lame en main, les deux épées se frappèrent quelques coups et Kaelig tourna sur lui même et fit une balayette à Aêl qui chuta à plat dos lâchant sa lame.
-Oh Pu...tain...!

Aël fermait les yeux immobile. Kaelig s'approchait arme en main, prêt à exécuter son cousin.
-Tu m'as laissé la vie sauve dans cette maison, pourquoi Aël?

Il ouvrit les yeux pour répondre.
-Tu es un Mor bordel, on ne se tue pas entre nous!

Kaelig le fixait.
-Je ne tuerai jamais un Mor! Jamais! Notre sang est pur! Nous sommes de vrais bretons, personne ne nous soumet!

Kaelig réfléchissait. Aël se mit à hurler comme effrayé, Kaelig ne comprit pas. Jusqu'au moment ou une force impressionnante lui frappa le dos et lui mordit la nuque.

Aël se releva en regardant son danois déchiqueter le dos de Kaelig allongé sur le ventre, Aël alla le retenir.
-Lâche le, allez!

Kaelig gémissait, Aël sortit sa dague et se positionna au dessus de lui lui tirant les cheveux pour libérer sa gorge, poser sa dague juste en dessous.
-Je ne t'ai pas tué, car comme un abruti tu allais me guider à Yusek.

Il tira d'un coup sec sur sa dague égorgeant son cousin.
-L'amour et la confiance sont deux terribles défauts Kaelig! Salues grand père de ma part.

Aël fixa le chemin par où s'était enfuis Yusek. Il alla derrière la bute d'où il était sortit, son cheval l'attendait, il arma son arbalète et sans attendre pris le chemin avec son cheval et son chien, enjambant Kaelig mort.

Il arriva jusqu'à une baraque, il savait que Yusek vivait là, entouré de vaches et de son potager, une forge non loin. Sans attendre Aël s'approcha de la porte d'entrée, une flèche lui pénétra l'omoplate, Aêl se retourna remplis de douleur, Yusek était dans son dos à 20 mètres entrain de réarmer. Aël leva son arme tira et chuta au sol gémissant.

Il se fit réveiller par son chien qui lui léchait la bouche.
-Ah mon épaule.

Il releva le regard, son cousin était entrain de ramper péniblement dans la direction opposée, le carreau transperçant sa cuisse.
Aël s'aida de son chien pour se relever.
-Yusek! Je vais te tuer!

Il sortit sa lame de sa mauvaise main, la gauche, mais ça allait faire l'affaire.
-Où est ma femme?

Il se fit mal en tapant de toutes ses forces dans la cuisse blessée de Yusek, mais la douleur était bien plus terrible pour Yusek lui même.
-Parle ou je t'arrache les yeux avant de t'étouffer avec!

-Elle... elle est...

-Elle est? Oui, Où?

-Va chier!

Aël se releva et alla jusqu'au cheval de Yusek.
-Monte la dessus.

Aël l'aida comme il put à s'allonger dessus, Yusek était presque évanouis.
-Un jour tu as su me laisser pour mort sur un cheval.

Aël lacéra les bras de Yusek avec sa dague, le breton gémit de douleur.
-Je venais de me faire mordre violemment par un chien qui m'avait déchiré les bras! J'avais pris deux flèches. Et je suis là devant toi.
On est désormais à égalité. La prochaine fois, il n'y aura que la mort si elle ne te prends pas maintenant
.

Aël tapa sur la croupe du canasson, une fois éloigné il murmura.
-Mène moi jusqu'à elle!


_________________
L'heure est venue!
Fauve_mor
[Prison de Rohan, au fond d’un cachot.]

La rousseur était là, recroquevillée sur elle-même, attendant le moment où elle reverrait la lumière du jour.
Quelques miettes de pain jaillissaient de ses mains pour atterrir non loin d’elle, nourrir quelques rats affamés.
Elle bougonnait entre ses dents, rageant intérieurement…


- C’est pas moi. Pour une fois j’ai rien fait.
- Tu essaie de t’en convaincre Princesse ? Entraine-toi, t’as du boulot !

Elle ferma les yeux et s’appuya la tête au mur, soupirant longuement.

- J’chui juste allée m’balader. Pas ma faute si on m’confond avec… elle.
- C’est ça oui. Tu raconteras ça à qui tu sais. Je doute que ça lui fasse plaisir d’ailleurs.

Un haussement d’épaule et elle enroula ses bras autour de ses jambes repliées qu’elle essaya de rapprocher de sa poitrine sans écraser son ventre rebondi.
Position trop inconfortable, elle abandonna sa posture et se releva.


- Tu parles toute seule en plus. Fais gaffe bientôt tu seras ici pour sorcellerie.
- LA FERME ! Tu m’empêches de réfléchir…

Interruption soudaine de ses pensées, la porte s’ouvrit dans un grincement loin d’être harmonieux.
Les rats filèrent se planquer et sa tite voix mit une sourdine. Enfin !


- LA TULIPE ! DEHORS !!!

Fauve ne se fit pas prier. Elle se frotta le visage et passa devant le geôlier sans même le regarder.
Un pas, deux pas devant lui et il la saisit par un bras la forçant à se retourner.


- Hey fillette ! On s’revoit bientôt hein. La prochaine fois t’aura droit à une suite royale, tout près d’ma piaule.

Il partit d’un rire gras et elle se dégagea d’un mouvement circulaire du coude.

- Même pas en rêve. J’reviendrais pas d’abord !

Elle accéléra le pas, visant la sortie, le rayon de lumière qui s’agrandissait au bout du couloir devant elle.

- Tu vois ? Même lui il sait qu’tu r’viendras.
- J’t’avais pas dit d’te taire ?

Les portes se refermèrent derrière elle et elle alla de suite s’adosser au premier arbre venu, restant là un instant, le temps de réfléchir, encore…
Trop tard ! Un cheval arrivait.
Elle se pencha légèrement en avant, essayant de distinguer la silhouette. Une forme étrangement affalée d’ailleurs…


- Encore un pochtron qui s’fait ramener par son fidèle canasson…

Sa phrase resta en suspend, ses sourcils se froncèrent.
Un instant sa respiration s’arrêta, et elle s’avança au-devant du cavalier, lentement, un étrange pressentiment lui nouant le ventre.
Puis elle le reconnu.


- Yus…YUUUSEEEEEEK !!!!

Cette fois elle courut au-devant de lui, oubliant sa rondeur qui l’alourdissait et saisit les brides du cheval.
Ses yeux s’écarquillèrent en le découvrant lacéré, couvert de sang, blessé…
Sa bouche resta ouverte mais aucun son n’en sortit.


- T’auras même pas d’excuses à fournir cette fois. Tsss…
- Ta gueule !

Pas l’moment d’écouter sa conscience ! Fauve aida Yusek à descendre ou plutôt le fit glisser au sol, à moitié inconscient, et l’adossa à l’arbre.
Elle s’agenouilla face à lui et lui saisit le visage.


- Yusek ! Parles moi. Réponds-moi. Qu’est-ce qui s’est passé… Yusek !!

La Féline jeta un regard circulaire autour d’elle, cherchant de l’aide puis examina ses blessures en grimaçant.

- Oh bordel ! C’est qui l’enfoiré qui t’as fait ça ? Il s’est passé quoi !
Yuseek répond !


La rousseur avait la gorge sèche et mourait d’soif, mais ça elle s’en foutait. Elle déchira un morceau de sa jupe et le serra autour de sa cuisse blessée, ne le quittant pas des yeux.
La tête penchée sous son visage, elle scrutait ses réactions, espérant qu’il parle enfin…


_________________
Ael_mor


Yusek et la Fauve étaient au sol en plein devant la prison. Yusek ouvrit faiblement les yeux.
-Il est... là!

Yusek laissa sa tête en arrière, les feuilles de l'arbre filtraient les gouttes, et laissaient tomber de plus grosses gouttelettes qui lui humidifiaient le visage. Il ouvrit la bouche pour sentir la fraîcheur de l'eau sur sa langue.

Chez Yusek et Fauve.

Aël avait remis sa cape, attaché le corps de Kaelig à son cheval, et le trainait jusqu'à la forge. De son épée tenue dans la main gauche il cassa le cadenas avec plusieurs coups d'essai. Il rentra avec son canasson, le chien et le cadavre. Les braises servant à chauffer les métaux s'éteignaient. Aël la flèche dans l'omoplate raviva le feu.
-Dis moi Trorall comment je fais pour m'enlever cette merde dans le dos.

Aël réfléchissait faisant fi de la douleur.
-Quel lâche, il a peur de moi! Il m'attaque dans le dos! Tssss

Il regardait les instruments qui reposaient dans l'atelier.
-L'enclume, mmm d'accord, il me faut quelques chose de très lourd, très très lourd, une bonne bouteille, qu'elle soit vite descendue.

Aël fixa son chien.
-Et toi Trorall. Je compte sur toi pour me faire revenir avant que quelqu'un se manifeste.

Aël s'approcha et saisit une énorme masse.
-Trop léger.

Il ne cessait de réfléchir.
-Comment sortir une flèche dans son dos?

Il s'arma une ficelle servant à fabriquer les pommeaux d'épée et prépara un petit nœud, il ne resterait plus qu'à serrer. Il le fit passer autour de la flèche et le rapprocha au plus près de son épaule, il serra en grinçant des dents.
-Bordel de merde.

Il attacha l'autre bout à son chien et saisit un manche.
-Te loupe pas l'cabot!

Il ouvrit la porte en saisissant entre son bras et son torse une bouteille de chouchen. Il s'assieds devant la maison.
-Au pieds, reste au pieds, pars pas de suite.

Assis au milieu du terrain, sous le déluge, Aël but le tiers de la bouteille en une traite.
-AAAaaaaa. Trorall?

Il lâcha le contenant pour saisir le manche.
-A toi de jouer!

Il le lança en arrière de toute ses force le baton.
-VA CHERCHER!!!!!

Il se mit à hurler pour trouver ses force.
-AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA

Le chien fusa, le lacet glissa le long de la flèche se retint au bout, tira sur le projectile qui sortit de quelques centimètres avant que la ficelle se dénoue.
-Oh bon dieu! AAAAAAAAAAAAAAAA

Aël chuta au sol en hurlant, la pointe toujours plantée dans l'omoplate.
-Oh...

Aël s'évanouit.

_________________
L'heure est venue!
Fauve_mor
- Il est... là!

Ses trois mots raisonnèrent longtemps dans sa tête avant qu’elle emmagasine leur signification.
Elle continuait d’observer Yusek, le regard fixe, une foule de pensées et d’émotions traversant son esprit.
Son coeur se serrait et il battait fort, mais en même temps elle avait peur…
Comment allait-elle le retrouver ? Dans quel état ? Et… était-il en colère contre elle ?
Mais au moins il était en vie ! Elle l’avait tant espéré…


- Tu te souviens de c’qu’il a fait la dernière fois que tu l’as vu ? Et il était pas content après toi…
- Je t’ai dit de la fermer ! Le temps est passé depuis…

Yusek était plutôt mal, la pluie qui inondait son visage le maintenait éveillé, marmonnant juste quelques mots.

- Quoi ? A qui… tu… parles…
- Personne ! Je pense tout haut.
Viens ! Faut pas rester là.
Je sais que t’as mal mais ça craint ici.


Elle jeta à nouveau un regard circulaire et se releva pour ramener le cheval au plus près.

- Essaie d’te lever et grimpe là-d’ssus. Accroches toi à moi.
Allez tu peux l’faire, ‘suis pas en sucre !


Fauve se pencha pour le soutenir. Elle était costaud la p’tite mais elle fit tout d’même attention de ne pas se faire mal. Puis l’cousin était suffisamment solide pour y arriver aussi. Après tout c’est un Mor hein.

Après quelques gémissements et beaucoup d’efforts, la Féline prenait le chemin de la maison, menant l’équidé par la bride.
Son regard scrutait au loin devant elle, plissant les yeux, puis cherchant aux alentours, les oreilles à l’affut du moindre bruit suspect.


- Il pleut comme vache qui pisse, on y voit que dalle !

La rousseur accéléra le pas. Les sabots du cheval claquaient dans les flaques de boue. La maison n’était plus très loin.
Elle tourna la tête et jeta un coup d’œil à Yusek.
Visiblement il tenait l’coup et restait cramponné sur la selle. Il basculait d’avant en arrière mais la pluie continuait son œuvre bienfaitrice et au moins il gardait les yeux ouverts.


- On est presque arrivé. Tu pourras t’écrouler bientôt mais pas maintenant … T’as vraiment une sale trogne tu sais ? On va arranger ça…

Un gémissement en guise de réponse, étouffé par le bruit de la pluie.
Ramenant son regard mordoré sur l’horizon elle plissa les yeux, inquiète, le palpitant résonnant jusque dans ses oreilles.
Un sourcil relevé, elle essayait de se remémorer les derniers instants où elle avait vu son mari.

- Cherche pas Princesse, tu te souviens de tout !
- En effet… j’ai rien oublié. Je n’oublie jamais rien. Sauf que j’ai pas vu dans quel état il est parti. J’étais… euuuh… hors service. Hum…

La dextre tenant la bride du cheval et la senestre posée sur son ventre, elle avançait à grandes enjambées ne cherchant même pas à éviter le ruisseau de flotte boueuse que le déluge avait creusé au milieu du chemin.
Ils se rapprochaient.
Elle fixait le toit de la forge, droit devant…

_________________
Ael_mor


Wouaff... ça ressemblait à ça le cri de Trorall quand il entendit du monde s'approcher. Il courut pour apercevoir le cheval s'approchant sans aucune marque d'agressivité et relâcha son Wouaff! Le chien s'en alla et courut à côté de son maître tout excité et lui rongea la manche pour jouer.
-Aïe! Mon épaule.

Aël était détrempé, sa première vision fut sa bouteille à moitié vidée, couchée sur le côté. Il picola une bonne gorgée et s'en mit partout avant de tousser, boire allongé n'est pas commode. Le bruit des sabots réveillèrent définitivement Aël. Il se tenait sur son coude encore valide. Quand il aperçut Fauve tenant la bride de son cheval supportant Yusek,Aël sembla se relever avec une extraordinaire facilité.
-La... Tulipe?

Il portait son demi masque, il le retira et le jeta à terre, son visage déformé apparut. Il s'approcha doucement sur ses gardes, comme si Fauve allait le mordre, mais il avait en réalité peur que ça ne soit qu'une illusion.
-T'es là? C'est bien toi?

Il se mit à sourire crispé sans plus bouger, juste en tendant sa main.
-Merde... j'ai bien l'impression que t'es là!

Il renifla d'émotion.
-Mais merde, qu'est-ce que tu fous là? Et avec lui?

Il tendait toujours sa main et baissa la tête pour se moucher dans la manche de son bras blessé.

Yusek attrapa le poignet de Fauve, dans sa main la saisissant se tenait une dague.
-Prends la... Tu es la seul à pouvoir... N'oublie pas ce dont tu rêves pour lui! Fais le!

Aël la main tendue, la tête baissée était entrain de pleurer.
-Je te vois enfin... Snif.

LJD Fauve... allé décide duquel qui meurt et duquel qui reste! Je t'avais promis un sale coup :p A toi de jouer!

_________________
L'heure est venue!
Fauve_mor
- Wouaff !

La rousseur avait continué d’avancer, plongée dans ses pensées, sans même s’apercevoir qu’ils étaient déjà arrivés.
Quand soudain un…
Wouaff…


- C’est quoi ça !
- Euuuh… Yann qui mue ?
- Andouille !


Elle avait laissé son jeune chien avec Yusek le temps de purger sa peine. Deux jours c’est rien, elle se souvenait parfaitement des aboiements d’son ti clébard.
Mais là, rien à voir…
Elle zieuta Yusek par-dessus son épaule. Il redressait la tête et fixait devant lui, au-delà de la Féline.
Inquiète, elle suivit son regard et se figea net, lâchant la bride du cheval.

Il était là. Debout devant elle. La main tendue.


- La... Tulipe?... T'es là? C'est bien toi?...

Impossible de décrocher un mot, pas même un son.
Les yeux écarquillés, le souffle coupé elle restait là à le regarder, la bouche ouverte. Le balayant du regard lentement, de haut en bas puis de bas en haut, elle ferma les yeux et déglutit péniblement.
Il lui faisait toujours autant d’effet. Mais elle avait mal pour lui aussi. Son état était aussi déplorable que celui de son cousin.

- Merde... j'ai bien l'impression que t'es là!

Elle rouvrit les yeux et fit un pas en avant, un sourire crispé se dessinait sur ses lèvres, son regard plongé dans le sien.

- Oui… Oui je suis là. C’est bien moi.
- Mais merde, qu'est-ce que tu fous là? Et avec lui?
- J’habite ici Aël. Et… il a pris soin de moi. Pour le bébé… Uniquement pour le bébé… Enfin je crois…


Elle voulait se jeter dans ses bras et ne plus penser à rien, le serrer contre elle et juste rester là…
Tant de choses se bousculaient dans sa tête. Tant de souvenirs, tant de douleurs, tant de bonheurs, tant de rires, tant de… tout était confus, emmêlé, empêtré… son cerveau lui envoyait des images qui lui broyaient le cœur autant d’amour que de souffrance. Non pas qu’elle souffrait elle, mais autour d’elle, elle avait vu…


Fauve secoua la tête pour chasser ses visions subliminales et s’avança vers lui, la main tendue vers la sienne, quand elle se sentit retenue par le bras.

- Prends-la... Tu es la seule à pouvoir... N'oublie pas ce dont tu rêves pour lui! Fais-le!

Le métal froid dans la paume de sa main la fit frissonner. Elle resserra ses doigts sur la dague, fixa quelques instants le regard de Yusek, et tourna lentement son visage vers son mari.

- Je te vois enfin... Snif.
- Oui, je suis là.


Ses doigts effleurèrent les siens et elle glissa sa main dans la sienne.
La tête penchée, elle lui sourit et se serra contre lui, observa son visage et ses larmes. Elle ne se souvenait pas l’avoir vu pleurer déjà et ça lui retournait le cœur.
Elle lui souriait toujours, fronçant les sourcils, et colla ses lèvres sur ses joues humides et salées, une à une.
Puis chercha ses lèvres et les effleura doucement avant de les embrasser longuement, passionnément.
Ses bras passèrent dans son dos pour aller s’enrouler sur ses épaules.
La dague remonta le long de sa colonne et la pointe de la lame se plaça sur sa nuque…


-Tu fais quoi Princesse… Une fois déjà tu as voulu…

Elle ferma les yeux pour faire taire sa conscience et colla son visage dans le cou de Aël.
La pointe de la lame glissa sur sa nuque et le tranchant vint se plaquer sur sa peau. Ses doigts se serrèrent et se desserrèrent…

Elle soupira longuement, lentement.
Son regard devint noir, ses pupilles se dilatèrent, elle décala sa tête et plongea ses yeux dans les siens.
Dans un murmure à peine audible elle lui souffla :


- Tue-le !

_________________
Ael_mor


Aël observa Fauve, il l'embrassa tout sourire.
-Je retrouve celle que j'aime.

Un boom se fit entendre, Yusek s'était laisser tomber de cheval en gémissant.
-Yusek, je t'avais dit que si on se recroisait, je serai obligé de te tuer!

Aël se mit à sourire en poussant doucement sa belle. Il s'approcha de son cousin et s'agenouilla. Yusek avait du mal à garder les yeux ouverts. D'une main Aël le tira par le bras pour le mettre sur le dos puis plaqua aussitôt sa main sur sa bouche en pinçant son nez.
-Ecoute moi mon petit cousin chéri! Regarde la! Je vais l'aimer, la chérir, le sang, la violence, la mort, le vol...

Aël se mit à hurler en grimaçant de douleur.
-...Si mon fils devient un assassin, alors je m'en fou totalement.

Yusek se débattait et parvint à retirer la main d'Aël, qui à son tour força pour attraper les cheveux de l'agonisant en souriant.
-T'es un vrai Mor toi! Hein!

Il tira sur ses cheveux pour faire taper la tête contre le sol en criant.
-Un vrai Mor, Hein t'es un vrai Mor!

Il lui hurla dans l'oreille.
-Tu vaux même pas mon chien!

Yusek ne se débattait plus, Aël le relâcha. Il lui bloqua à nouveau les voix respiratoires.
-Dors bien mon cousin adoré!

Il se mit à sourire avec tendresse.
-Mon petit cousin d'amour.

Aël se releva et s'approcha de Fauve.
-Prends tes affaires, on dégage d'ici, moi je vais finir de me soigner. Prépare moi à manger.

Aël n'avait plus le même regard. Les derniers lambeaux de bonté, de bienveillance, tout semblait enfouis au plus profond de lui même, peut être trop profond pour resurgir un jour.

_________________
L'heure est venue!
Fauve_mor
La rousseur observait la scène, l’œil froid et inexpressif.
Les fesses posées sur le bord de la table, elle jouait avec la pointe de sa lame sur les nervures du bois s’amusant à les creuser davantage.


- Euuuh... tu le laisses faire sans rien dire ???
- En quoi ça t’regarde !

Haussement d’épaule et sa conscience se tut enfin.

Yusek ne se débattait plus, il ne réagissait même plus.
Le regard vide de la féline passait de l’un à l’autre des deux hommes, ses jambes balançant nonchalamment dans le vide. Elle les stoppa quand Aël se leva, s’approchant d’elle.


- Prends tes affaires, on dégage d'ici, moi je vais finir de me soigner. Prépare moi à manger.

Elle l’observa à nouveau, visant ses blessures de ses prunelles mordorées. Seule expression du visage habituellement si doux de la rousseur, un sourcil imperceptiblement relevé.
Elle sauta doucement de la table fixant Aël, planta son couteau d’un coup sec dans le milieu de celle-ci et enjamba le corps de Yusek.


- Il… il est mort tu crois ?
- Rien à foutre !… Et ferme-là s’il te plait, tu envahis ma cervelle avec tes jérémiades.

Elle sortit pour son brigand de quoi se soigner, compresses alcool et bandages, et fila embrocher quelques écureuils qu’elle mit sur le feu.
Rallumant une buche elle tourna à peine la tête, esquissant un semblant de sourire.


- Tu vas aimer, c’est tendre et juteux à souhait. J’ai même pensé à conserver la fourrure, ça peut être utile…

Le visage de Fauve se radoucit subitement un dixième de seconde. Elle fixa les flammes, perdues dans ses pensées, puis l’entendant gémir dans son dos alors qu’il se soignait, elle retira ses brochettes fumantes et les posa dans un plat sur la table.

- Mange ! Tu as des fruits et du vin aussi.
Je vais rassembler mes affaires. Et quand tu auras finis d’t’empiffrer rejoins moi à l’écurie. Raz l’cul de cet endroit…


Fauve poussa un long soupire en balayant la pièce du regard. Elle avait eu de bons moments mais il ne restait plus rien désormais. Ses amis étaient devenus ses ennemis, qu’elle espérait d’ailleurs croiser sur les chemins histoire de faire quelques brochettes de plus.
Une petite poignée restait fidèle à son cœur tout de même, et ceux-là c’est du « patouche » comme elle dit.

Elle ramena son regard sur son homme, lui sourit doucement ce qui illumina le visage de la rousseur durant quelques secondes et s’éloigna d’un pas légèrement trainant mais encore leste malgré le stade quelque peu avancée de sa grossesse…


- Et… Yusek ? Son... corps… tu le laisses comme ça ?
- Ta gueule ! Et c’est pas mon problème…

Malgré elle, son visage se crispa et ses yeux se fermèrent, laissant transparaître une émotion qu’on aurait pu prendre pour… de la tristesse…

_________________
See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)