Haldor
« Il en est de la séduction des peuples comme de celle des femmes:
....c'est en racontant n'importe quoi qu'on fait le plus de conquêtes. » P. Bouvard
[Quartier des Halles, devant la boutique d'un joaillier...]
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....c'est en racontant n'importe quoi qu'on fait le plus de conquêtes. » P. Bouvard
[Quartier des Halles, devant la boutique d'un joaillier...]
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Le jeune Ténébreux se trouvait à présent riche et sans attaches. Il avait tout : lor & le charme. Ne lui manquait plus que le pouvoir. Cétait à présent sa seule lubie : le pouvoir. Il lui fallait cela pour le faire marcher. Cétait son étoile, sa carotte.
Il déambulait dans le quartier des halles à la recherche de quelques vêtements sobre mais élégant, à peu près pareils à ceux quil portait sur lui. Non, sa garde-robe sombre faisait partie de son identité et saccordait à merveille avec son visage aux traits sévères, ses yeux couleur de brume, sa démarche lente et cambrée, sa voix grave et monocorde.
A côté de lui marchait un adolescent à la tignasse en bataille, aux yeux noisette et au pas vif qui répondait au doux nom de
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« Ranulph ! Cesse de mater les croupes, je te prie
« Maître, je
« Vas !
Le garçon devient cramoisi et se rangea aux côté de son employeur en tentant de regarder droit devant lui, imitant la démarche de ce jeune homme froid et fortuné qui le payait grassement pour ses services.
Ce garçon était vif et intelligent, il ne parlait pas trop du moins pas encore ! car il manquait dassurance mais il faisait un jeune servant docile pour notre Ténébreux à présent riche depuis son retour de Saumur.
Le jeune Haldor lavait dégoté dans les bas-fonds de la ville. Ce qui lavait intrigué en premier lieu, cest quil navait pas le parler des lieux. Ladolescent semblait avoir reçu une certaine éducation, il savait même lire et écrire. Cétait assez pour que le Ténébreux le prenne à son service.
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« Maître ! Maître ! Voyez la belle rousse là-bas ?
« Oui eh ?
« Je vous mets au défi de la séduire !
« Tu me défies maintenant, toi ?
« Oui, Maître ! Je vous défie !
« Soit ! Défi accepté ! Reste là et apprends
Le Ténébreux navait jamais tenté de séduire une femme, mais son larbin lavait défié et le jeune Lefebvre Von Stern nétait pas homme à se défiler !
Il savança en dandinant lentement vers la belle rousse au-devant de la vitrine dun joaillier sans savoir comment sy prendre.
Le Ténébreux avait pour lui le charme, la beauté et lor. Pour le reste, il lui faudra tout apprendre.
Comme seule approche, il ne trouva rien de mieux que de lui susurrer à loreille :
« Il est ici des joyaux qui ne se paient point, et qui pourtant en valent cent mille »
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