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[RP] [Semi fermé] Des traces inachevées

Maltea
Quelques mots et son monde s'écroula. L'euphorie feinte, la nonchalance et l'audace afin de masquer sa peur commencèrent à la quitter. Elle n'osait regarder dans sa direction, sentant la présence de son époux non loin d'elle.... c'est qu'il venait, quelques heures auparavant, de lui passer un savon en appuyant bien sur le fait qu'elle était tout le temps fourrée avec son garde.... si seulement cela pouvait être vrai! D'ailleurs, elle allait mourir sans avoir pu se glisser entre ses bras et consommer le désir ardent qui la dévorait depuis des mois.
La jeune femme ne put néanmoins résister et son regard croisa celui de l'homme qui lui avait volé la raison à défaut d'un coeur qu'elle ne possédait pas. Malgré l'horreur de la situation, le sentiment d'impuissance qui étreignait la duchesse depuis qu'ils savaient qu'une attaque était imminente sur Reims et que forcément le sang champenois coulerait, laissa la place à cette sensation de chaleur qui véhicule le long des reins lorsque le désir s'annonce. Déjà que la simple pensée d'Alphonse avait généralement cet effet sur elle, sa présence des plus proches, ne l'aidait pas du tout à occulter ces sentiments et sensations.
Maltea garda ainsi le silence une poignée de seconde qui lui sembla durer des heures.... forcément, alors qu'elle devait donner le change pour éviter que son époux et les personnes présentes, surtout Alphonse d'ailleurs, ne détectent quoi que ce soit, elle n'y arrivait pas. Peste soit cet homme qui l'empêchait de contrôler ses actes comme elle en avait pourtant l'habitude depuis de longues années maintenant! Ses émeraudes toujours accrochées au regard masculin finirent par le quitter et se reposèrent sur le camp ennemi. Il lui en avait fallu de la volonté pour réussir à ne pas se noyer dans cet océan qui semblait lui promettre la passion dont elle avait besoin pour se sentir exister.
Enfin le silence fut rompu, mais le ton était loin d'être celui dont elle faisait preuve quelques instant plus tôt. La retour à la dure réalité des choses, au tableau qui n'augurait rien de bon.


Si j'avais un souhait, ce serait qu'ils brulent tous en enfer, cela est certain.... je me demande s'ils ne tentent pas un siège.... il sera difficile de se faire réapprovisionner dans ce cas. J'aurais pensé les voir attaquer mais non.... j'avoue que cela me destabilise quelque peu. Je déteste attendre!

Son regard glissa une fois de plus sur Alphonse avant de chercher la silhouette de son époux afin de se rendre compte s'il la voyait ou pas.... elle avait tant envie de le toucher.... juste une fois, juste un effleurement furtif....

Bon ce n'est pas tout cela, mais il y a des ordres à donner et vu que j'ai encore fait ma mauvaise tête en déclarant à la curia que je reprenais mes droits sur les armées champenoises, je n'ai donc pas d'autre choix.

Se levant de son trône, elle profita de ce mouvement pour effleurer de son corps tendu, celui de son garde qui lui donna l'impression d'être braise incandescente. Ses yeux se fermèrent un instant alors qu'elle humait l'odeur se dégageant d'Alphonse. Comment après tout ce temps, parvenait il encore à lui faire tourner la tête à ce point? Peut-être le fait que jamais elle n'avait pu concrétiser....
C'est d'une voix quelque peu troublée par ce contact ô combien furtif, qu'elle ordonne que le trone soit descendu.... pauvres conseillers... en espérant qu'ils aient la bonne idée de faire se charger des valets cette nouvelle corvée.

La brienne se dirigea vers les étroits escaliers de pierre... il était grand temps de rejoindre les soldats et prendre place parmi eux, mais aussi d'aller se changer.... guerroyer en robe, aussi jolie soit elle, ne l'aiderait surement pas à sauver sa peau, si un quelconque espoir perdurait.


Vous venez Alphonse? Ce n'est pas comme si je comptais sur vous pour me servir de bouclier....

Alors qu'elle prononçait ses mots, sa pensée était toute autre, et elle priait pour que le très haut lui laisse la chance d'une première et surement ultime étreinte avec lui.
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Aimelin
[Le Castel de Reims, J-2 … avant les soldes]


Et pendant que certaines parlaient chiffons et froufrou, que d'autres trainassaient, du verbe trainasser sur les chemins, lui comptait les écus qu'il avait retiré de sa caissette, tel l’avare comptant son trésor.

Une… deux…. Dix… quatorze… dix septet de secouer le coffret en le retournant dix sept ?

Et de regarder sur le bureau en soulevant les parchemins qu’il venait de remplir avant de se lever et de regarder autour de son fauteuil et autour de lui puis de se baisser pour vérifier si aucune piécette n’était tombée sous le bureau. Et c’est ce moment que choisit Ernest, garde du Millelieues pour faire son apparition dans le bureau après avoir comme à son habitude frappé lourdement et ouvert pour en franchir le seuil. Booumm.

- Ouch

Une grimace avant de hisser son regard, suivi de sa bouille c’est mieux, au-dessus du bureau pour regarder l’importun qui osait le surprendre, tel un vil brigand avec des bottes à clochettes et de croiser son regard navré.

- v..vou.. vous êt.. êtes f… fai…fait ma.. mal Seig..gne..gneur
- mal ? pourquoi veux tu que je me sois fais mal


Et de se lever en se frottant la tête.

- aucune raison que je me sois fait mal. Mon crâne a juste rencontré le bois massif de ce bureau et le son qui a suivi en a été la preuve.

C’tait pas de la mauvaise qualité les bureaux du Castel de Reims, ça il pourrait en attester.

- tiens puisque tu es là vérifie s’il n’y a pas quelques pièces qui seraient tombées autour du bureau.
- la .. la ré.. la rég..
- hum ?


Il tourna la tête vers Ernest pour attendre la suite non sans continuer à vérifier le sol.

- régen.. gente.. v… veu.. ve..
- la régente est là ? déjà ?
- ou..oui et elle… el.. veu
- elle veut une nouvelle plume pour rédiger une annonce c’est ça ? hier elle est venue m’en piquer une
- n.. n… elle v... vous at... tend d’urgence !
- elle m’attend d’urgence ?
- ou .. oui
- et tu me le dis que maintenant ?
alors allons y. Prends ma caissette avec toi et veilles sur ses dix sept écus comme sur la prunelle de tes yeux. Tu ne la donnes à personne même pas à la Duchesse de Brienne c’est compris ?



[Salle du conseil]


Allez hop, chantez là en portant le trône, ça vous donnera du courage!

S'il n'avait pas haussé les sourcils c'était qu'il aurait été malade. Ses mirettes suivirent le geste de Maltea à propos de son trône.
Déplacer le trône sur les remparts ? La régence leur avait tous tapé sur le ciboulot et ils étaient dingues. Faut dire qu’avec tout ce qu’ils prenaient sur la tronche y’avait de quoi. En y réfléchissant bien cela pouvait être un avantage non négligeable devant le roi. La Champagne ? je n’en veux plus ! et hop hors DR et tout le monde les acclamerait tels des héros.

Il sortit de ses rêves et regarda ses compagnons de galère avant d’aviser le superbe coussin ducal aux couleurs champenoises, placé sur le trône. Ben oui c’était ça le secret de l’attrait du trône. Un coussin pour y poser ses fesses. Il n’y avait que sur le trône où était posé un coussin bien rembouré et confortable, alors que les fauteuils des conseillers n’en avaient point. Ben oui il l’avait essayé le trône et il s’y serait bien endormi si Malt n’était entrée et ne lui avait jeté un regard noir de peur qu’il ne lui pique son coussin. Car passer des heures assis à même le bois, ça tanne le cuir j’vous l’dis. D’un autre côté ça muscle, fallait voir le bon côté des choses, les conseillers avaient donc tous de belles fesses. Bande de jaloux va.


Allez les conseillers, pensez à la Champagne, c'est un acte des plus importants.... promis, je vous décernerais une médaille.... une de plus oui, je sais, mais c'est joli les médailles et on peut les faire fondre!

Faire fondre ses médailles. Il pensa rapidement aux siennes et se sortit bien vite cette idée de la tête en pensant à celle d'Aristote. Avec la chance qu'il avait, le Très Haut ne manquerait pas de lui envoyer représailles. Ses réflexions fûrent interrompues par une chanson et il ouvrit grandes ses mirettes. Pour sûr cette fois-ci ils étaient vraiment devenus dingues.

Il se contenta de mimer les paroles, du moins celles qu’il avait eu le temps de retenir, c'est-à-dire juste "comme d’habitoude".. et lorsque le trône fût en place il se pencha comme tout le monde par-dessus les créneaux.. pas de noix bande d’incultes mais ceux des remparts et scruta la pénombre tandis que Maltea parlait et lorsqu'elle marqua une pause prit la parole.


Et si on faisait le coup du bouclier humain ? Par exemple, Amory et moi on fait semblant de te prendre en otage : on te met une dague sous le cou et on traverse le camp adverse en gueulant : " Bougez pas, bougez pas ou on bute la Régente ! "*

Bon c'était vrai qu'il y avait de fortes chances que les ennemis les laissent faire, mais Aimelin n'était pas en manque d'imagination.

Ou alors, faut faire comme avec les scorpions qui se suicident quand ils sont entourés par le feu, faut faire un feu en forme de cercle, autour d’eux, comme ça ils se suicident, pendant que nous on fait le tour et on lance de la caillasse de l’autre côté pour brouiller... Non ? *

Mais ses plans furent brûlés et éparpillés au vent à son grand désappointement. Pourtant ça n'était pas une mauvaise idée pensait il en jetant un dernier coup d'oeil vers les campements disparates que l'on pouvait apercevoir du haut des remparts.

La nuit allait être chaude mais pas d'une bonne chaleur.



* adaptation de Kaamelott
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Merci aux merveilleuses rpistes avec qui je joue
Jean_poucet
Une oreille attentive trainait ci et là, une pair d'yeux fouineur se posait à tour de rôle sur l'assemblée regardant du haut des remparts. Petite ombre que personne ne voit jamais. Il aurait aussi bien pu les pousser et voir chuter leur corps sans même se faire remarquer. Cette idée fit pétiller les deux billes sombres qui s'enfonçait dans les yeux du gamin. Ce n'était pas la première fois qu'il se glissait ainsi silencieux parmi les conseillers. Il les suivait suivant, les épiait pendant leur garde, connaissait leur moindre fait et geste. Il les filait un par un d'habitude. Il aimait bien voir le dénommé Aimelin compter ses pièces. Il y en avait toujours beaucoup quand il revenait des ventes du bétail. La jolie brune et le fou blond, étaient eux aussi très intéressants. L'homme hurlait souvent aussi des mots étranges tels que: niveau 17, c'est parfait, amélioration je veux, je suis le meilleur! Et la brune, ce qui était attirant chez elle, c'est le fait qu'elle se promenait souvent avec une bourse bien remplie. Mais le plus drôle était quand ces deux là étaient côte à côte. La brune affichait toujours une mine désespérée alors que le blond la regardait avec des yeux de merlan frit. Y avait aussi un zigoto avec une canne qui râlait toujours et bien souvent sur une brune avec des yeux étranges. Oui il savait tout ce qui se passait dans le coin. L'homme brun près de la blonde qui était le chef de file qui ne pouvait détacher son regard des fesses de celle-ci lorsqu'ils patrouillaient et tout ça sous le nez du mari qui semblait ne rien remarquer, bien que parfois il avait l'impression de voir de la nervosité chez celui-ci, lorsqu'il les voyaient ensemble. Oui une belle brochette à filer, et il attendait d'avoir assez de renseignements pour les offrir au plus offrant! Alors qu'il s'approchait en catimini d'Aimelin afin de lui dérober une petite pièce ou deux, comme il en avait l'habitude, il entendit les paroles de celui-ci. Il enregistra rapidement les mots de celui-ci, sa mémoire était étonnante, il irait loin dans la vie ce petit, il en était sur! Ni une ni deux, il courut après la blonde régente. Aujourd'hui c'était son jour, aujourd'hui, la belle dame lui offrirait une bourse emplie d'or pour lui avoir donné ce renseignement.

Dame Régente, Dame Régente, j'ai la solution!
Dites à deux de vos hommes de faire semblant de vous prendre en otage et de se rendre dans le campement adverse en hurlant « bougez pas ou on bute la régente! » ou alors encore mieux, faut faire comme avec les scorpions qui se suicident quand ils sont entourés par le feu, faut faire un feu en forme de cercle, autour d’eux, comme ça ils se suicident, pendant que vous, vous faites le tour et vous lancez de la caillasse de l’autre côté pour brouiller.


Il était fier le gamin, et aujourd'hui il pourrait manger à l'auberge un bon repas en plus d'avoir aidé son duché. A moins d'aller dire à l'ennemi la même chose, ça ferait deux bourses comme ça!
Alphonse_tabouret
Aux onyx s’opposèrent les jades, étincelants, comme deux miroirs pleins dans lesquels il trouvait le reflet de mille pensées se bousculant, et s’il savait les lire, étrangement, il s’y refusait.
Maltea n’était pas comme les autres, il en avait toujours eu conscience. Sa façon d’être, ce double jeu qu’elle distillait tantôt forte, si forte qu’il lui semblait qu’à elle seule elle aurait pu soulever la voute du ciel, la trouvant trop basse de plafond pour l’éclairer à sa juste mesure, et cette fragilité, ses hésitations qui se décelaient, infimes, derrière le masque ducal qu’elle affichait. Il n’expliquait pas ce qui retenait les gestes qu’il distillait aux autres sans même y penser, sachant pertinemment que ce n’était pas qu’une affaire de rang, de respect et autres hiérarchies. Les bouches qu’il avait pris tout au long de sa route avaient tantôt l’accent des paysannes, tantôt celle des bourgeoises, tantôt celle de la noblesse et il n’avait jamais refréné ses instincts pour une quelconque bienséance due aux gens bien nés, bien au contraire…
Alors qu’est ce qui le retenait, qu’est ce qui le fascinait au point qu’il n’ose jamais un geste trop déplacé, se contentant d’observer ce rose colorant les joues blondes à un mot chuchoté lors d’une confidence passagère, lui qui ne vivait d’habitude que pour susciter cet air conquis et offusqué que seules les femmes savent offrir.

Oui, il savait. Il savait qu’il lui plaisait et il ne doutait pas une seconde qu’elle avait senti sur ses courbes délicates, son regard s’attarder de trop, prenant le temps de détailler avec une parcimonie d’esthète ce qu’il pourrait emmener au creux de la nuit à défaut d’y gouter jusqu’à ce que l’aube ne pointe… mais le statut quo résistait… peut-être à cause de l’ombre de l’époux, distante, lointaine, mais bel et bien présente, respectée et pourtant désespérante… peut-être parce qu’une fois qu’ils auraient cédé, ce serait jusqu’à se consumer, incapables de cacher plus que ce que leur pudeur ne dévoilait déjà…
Voilà peut-être où était le nœud du problème… Une fois touchée, une fois dévorée à ses lèvres, une fois goutée jusqu’à l’extase des sens, il ne saurait plus refréner les gestes qu’il jugulait déjà, il ne saurait plus s’empêcher de poser sur cette hanche joliment courbe, une main visant à la faire frémir, à amener dans ce regard la muette supplication d’une étreinte immédiate à laquelle il se savait déjà incapable de résister.
Brièvement distrait d'un sourire par les propos d'Aimelin, le mouvement froufroutant de l'italienne le ramena à l'ordre dés qu'elle commença à parler.

Se levant, dans un frôlement furtif aiguisant tous ses sens, déchainant un frisson le long de sa nuque, il la regarda faire quelques pas en annonçant la suite des festivités macabres prévues pour la nuit avant qu’elle ne l’interpelle, faisant naitre à ses lèvres un sourire tendrement carnassier tandis qu’il la rejoignait d’un pas :


Vous venez Alphonse? Ce n'est pas comme si je comptais sur vous pour me servir de bouclier....

-Je viens votre Grâce, bien sûr que je viens
, répondit-il en lui adressant un regard où l’amusement se disputait la raison. Mon bras est à vous… mon corps, n’en parlons pas, rajouta-t-il à mi-voix, assez bas pour qu’elle seule l’entende, regardant droit devant lui, indubitablement trahi par le dessin de ses lèvres

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Maltea
Deux émeraudes qui s'écarquillent, un feu qui s'empare de son être.... son corps lui appartient.... que dire du sien qui ne brule que pour lui? Par chance, une diversion, même si fantasme et image de corps à corps torride ne s'effacent totalement de son esprit.
Mais qui était donc ce gamin? Et qu'est ce qu'il racontait? Des scorpions? La prendre en otage au milieu du campement ennemi?
Lui il n'a pas du trouver ce genre d'ânerie tout seul, du moins il fallait l'espérer pour lui! Ça ressemblait plus à son conseil de joyeux lurons. Son regard se pose sur ses conseillers qui ont l'air des plus calmes, bien qu'un seul regarde vers les remparts.... elle aurait pu croire que c'était encore un coup du Ereon, mais non, il n'était pas présent, il était parti en mission top secrète avec son épouse, afin d'aller planquer ses robes à Paris.
Aimelin, elle ne voyait que lui! C'est d'un ton amusé qu'elle s'adressa à lui.


Dites moi Etampes, vous en avez beaucoup des comme ça? Non parce que je vais proposer votre nom à la connétablie de France, avec des tactiques comme ça, le Royaume en serait révolutionné et gagnerait toutes les batailles! Digne successeur du Giffard, en plus comique, si j'ose dire!

Elle se retenait de rire mais y réfléchissait tout de même... après tout, pourquoi pas....

Vous vous dévouez pour la mission suicide? Par contre, pas la régente, prenez plutôt le Jouarre, ce serait plus drôle. D'ailleurs où est il celui là? Toujours en route avec tête de bois? J'espère qu'ils arriveront à temps!

Regardant le gamin qui se tenait toujours devant elle, courbé...

Et donnez lui donc une bourse, il l'a bien mérité! Vous devriez le prendre à votre service, vous formeriez un superbe duo.

Cette fois, elle ne se retint plus et éclata de rire. Elle les imaginait lancer des cailloux sur le camp adverse, il fallait avouer que c'était une image qui marquerait les esprits et qui pourrait déstabiliser grandement l'ennemi. Bon leur réputation qui n'était déjà pas glorieuse en prendrait un coup, mais au point où ils en étaient.... après tout, il fallait oser dans la vie.

La tension de par cet éclat de rire, s'était quelque peu atténuée, mais malheureusement en se retournant pour reprendre son chemin, elle buta contre Alphonse qui l'attendait dans l'ombre de l'escalier, caché à la vue de ceux qui étaient encore sur les remparts. C'est alors qu'elle commit une erreur et que le masque tomba... prise d'une pulsion trop longtemps refrénée, son corps au lieu de s'écarter, s'y colla étroitement et ses lèvres gorgée de désir s'appuyèrent sur celles de son garde, avides de passion. Etait-ce cette sensation de mort qui rodait qui avait fait que la blonde duchesse n'avait pu cette fois se retenir? Peut-être bien, mais le mal était fait, il lui était impossible de revenir en arrière. Le monde autour d'elle n'existait plus, seule, elle était seule au monde avec l'homme qui avait allumé le brasier ardent de ses sens. Ses lèvres, sa bouche, se firent plus passionnées dans ce baiser alors que ses mains s'étaient glissées dans la chevelure soyeuse d'Alphonse... son corps réclamait beaucoup plus encore que son adorable bouche.... comment arriva t'elle à s'arracher de ses puissante étreinte? Elle ne pouvait le dire, mais elle se rendit compte que le silence en cet instant n'était pas normal. Quelqu'un les avait ils surpris? Elle n'osait regarder du côté des remparts.... et si c'était son époux? Son coeur battait la chamade.... pour cet instant volé, mais aussi la crainte d'avoir été aperçue.
Elle hésitait à continuer son chemin, l'air de rien, altière et fière malgré la situation dérogeant complètement à une femme de son rang, ou à se retourner afin de vérifier par elle même si une quelconque menace planait.... en cet instant, elle se sentait comme une petite fille prise en faute, coupable de n'avoir su résister à la tentation.... et quelle tentation! Le corps d'Alphonse, qu'elle avait pu sentir contre le sien, dégageait cette chaleur animale dont elle avait toujours eu besoin pour se sentir exister.... sa bouche attirante et passionnée, qui excellait dans ses baisers.... elle ne put s'empêcher de l'imaginer parcourant son corps et elle réprima un léger gémissement d'envie....
Non, elle ne pouvait s'imaginer que leur moment avait été partagé par une tierce personne et surtout pas son époux.... il leur appartenait à tous deux!

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Aimelin
[Nuit du 2 au 3 mai... nuit de la grande attaque attendue]


"Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir ?"*
Ce à quoi il aurait pû répondre dans un premier temps pour un peu qu'il se soit prénommé Anne :
"Je ne vois rien que le soleil qui poudroie, et l’herbe qui verdoie" .

Sauf également qu'il aurait été un fieffé menteur car de soleil il n'y en avait point, vu qu'il faisait nuit et que de plus au bas des remparts de la capitale, ça n'était pas de l'herbe verdoyante mais de la mauvaise herbe, qui s'abritait sous quelques tentes battant pavillon quineluidisaitrienquivaille.

Il marmonna.


vont se décider à attaquer où ils attendent qu'on leur ouvre les portes

Certains avaient même été signalés en taverne, sitôt leur barda posé aux pieds des remparts. Il soupira pensant que tout se perdait. Et puis la majorité du conseil, n'avait pas confiance au maire et les discussions étaient allées bon train sur une éventuelle trahison. Ce qui était certain c'est que le bougre n'aurait pas assez de semelle à ses chausses, pour courir le restant de ses jours à travers le Royaume, s'il jouait un sale tour à la Champagne.

Mais ses pensées furent interrompues par le retour non du Jedi mais de la Régente.


c'est qu'on en a gros Régente **
ho je peux encore chercher d'autres moyens pour faire diversion


Courir nu au milieu des ennemis ? Il se mit à rire tout en l'écoutant imaginant l'effervescence dans le camp adverse.
Et de regarder autour de lui si une tête de bois était là.


Ils ne devraient pas tarder, à moins que Clélia ne s'arrête en chemin pour décimer le camp adverse à elle toute seule.

Il jeta un regard en direction du gamin plié en deux.

ne reste pas courbé comme ça c'est mauvais pour le dos... tout en lui parlant il avait sorti quelques pièces de sa poche pour les lui donner.... ma fortune du jour. Restes dans le coin et si tu vois quelque chose de louche tu viens m'avertir.

Et pendant que la Duchesse se retournait il regarda une autre fois par dessus les remparts, ce qui fit qu'il n'assista pas à la scène se déroulant à quelques pas dans la pénombre sinon il aurait bien été capable de les balancer sur sa blonde chieuse les cailloux plutôt que sur l'ennemi.
Profitant d'une accalmie dans les discussions, il prit place sur le petit mur qui longeait le chemin de ronde, et sortit son épée de son fourreau afin de la nettoyer.
Il fallait toujours tuer les ennemis proprement, c'est ce qu'il avait appris durant sa carrière de soldat.




*C. Perrault - Barbe bleu
**Kaamelot
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Merci aux merveilleuses rpistes avec qui je joue
Alphonse_tabouret
[Dans le sillage de Maltea]


Elle invectivait les derniers ordres, le laissant prendre seul la première volée de marches, dans laquelle il trouva une ombre bénéfique, une bulle de calme au creux de cette tempête qui menaçait le dehors comme le dedans, au fracas des armes et de ses pulsions. Un sourire s’affina à ses lèvres en pensant un instant ce que l’obscurité offrait aux amants quand la lumière, elle, se chargeait de révéler, songeant que l’une avait le parfum suave de choses que l’on se soit de deviner, d’étendre dans toute la fureur du temps compté quand l’autre assouvissait le regard sur le corps jeté en pâture, l’indécence d'une prunelle consumée d’envie…
Les pas de la duchesse retentirent, identifiés aux oreilles du félin qui depuis des mois qu’il était entré au service de la blonde italienne, savait rapidement l’identifier : légers, aériens, toujours un peu précipités, comme si elle retenait constamment au fond d’elle une envie de courir comme le font les enfants, accompagnés d’un froissement de tissus, dans un rythme cadencé à chaque fois que sa cheville se mouvait… Et Alphonse ne broncha pas, l’esprit tendu vers une rencontre comme il les aimait, chaotique, éphémère, au gout de « peut-être », laissant le choix à sa proie de s’extirper de ses griffes si elle le souhaitait, ravivant la frustration d’une proximité dont il se découvrait l’envie brutale de consommer. Maltea avait l’incroyable pouvoir de déclencher chez lui ses instincts les plus primaires, réveillant de son regard le désir enseveli du flamand, extirpant de son âme flétrie par son deuil l’envie saugrenue de la possession et quand leurs corps se heurtèrent à la faveur de l’ombre jetée là par un bienveillant hasard, il se laissa brièvement dépasser par le frisson qui lui parcourut l’échine, incapable, au même titre qu’elle, d’échapper à la brusque brulure de cet imprévu faussement fortuit.
La chaleur de la blonde l’irradia en un instant et lorsqu’il comprit dans l’impulsion de son corps que cette fois ci elle ne s’échapperait pas, qu’enfin, acculée elle aussi par le dedans et le dehors, à l’heure la moins propice qu’il soit, elle lui cédait dans sa toute splendeur, le félin ronronna au creux de son ventre, baillant comme seuls les chats savent le faire, promettant un réveil tout en dents et en morsures. Ses lèvres accusèrent les siennes et les butinèrent d’abord avec toute la délicatesse de la surprise que l’on attendait plus, saisissant ce moment si bref où l’on goute l‘autre pour la première fois, mais s’égarant sans s’en rendre compte une sauvagerie de plus en plus vive, goutant à son souffle et à sa langue sans plus accorder aucune importance au reste, à ce qui n’était pas la divine créature au creux de ses bras. Sa dextre la cueillit au creux du dos pour la presser contre lui, pour l’enferrer plus encore à sa bouche, palpitant d’un désir neuf à sentir sous l’entrelacs des tissus, le dessin de son ventre collé au sien, de ses seins écrasés à son torse, les tempes martelées par une énergie sourde et avide qui, comme il l’avait craint, ne s’apaisait pas d’un baiser, mais s’ouvrait bien au contraire aux affres d’envies adultères encore plus foudroyantes.
Seuls, ils l’étaient. Dévoyés, aussi. Vus, peut être… mais l’espace d’une seconde cela ne comptait plus, rien n’avait d’importance que cette senestre qui glissait sur elle pour se régaler des courbes sur lesquelles ses onyx s’étaient tant égarés, pour promettre à la chair de l’italienne le frémissement avant l’apothéose, la torture la plus ludique… elle glissait cette main, propriétaire pour si peu de temps, et ne se refusait rien, délaissant la rondeur de ses reins que pour mieux s’approprier celle de ses hanches, se sachant inconsciemment muselé par un temps qu’il savait s’écouler non loin d’eux, retenant l’envie furieuse de les faire pivoter pour leur offrir le mur en guise de support à une étreinte plus lascive, où ses mains auraient pu gouter à la peau, où il aurait pu prendre le temps de regarder le visage ravagé de désir de l’italienne , de s’y abimer quelques secondes de plus pour y noyer le sien…

Un mouvement imperceptible, une bouffée d’air plus fraiche qu’une autre… Il sentit, comme elle, que le cours de leur temps et de celui du monde, menaçaient de rentrer en collision, et sans rien pouvoir y faire, abasourdi par le feu qui terrassait sa chair, il la libéra de ses bras, sentant les doigts fins de la jeune femme quitter la chevelure à laquelle ils s’étaient noués avec ferveur et s’éloigner de lui.
Le regard un instant rivé au sol plutôt que sur elle craignant que leur baiser encore si frais à ses sens le rende incapable de refréner l’étincelle qu’elle venait d’y allumer, il prit quelques secondes pour recouvrer son masque le plus approprié avant de sortir à son tour de l’obscurité tentatrice.
Mourir ce soir ?
Impossible.
Il accorda ses pas à celui de la Duchesse pour la rejoindre, comme l’exigeait son métier, le regard porté devant lui, un air presqu’impassible affiché, si ce n’était cette étrange lueur de satisfaction qui lui grignotait la chair qu’un innocent aurait pu attribuer à la joie qu’ont parfois les hommes à aller se battre, mais que Maltea avait le loisir d’interpréter bien plus justement.
Il ne mourrait pas ce soir. Même le Très haut n’était pas assez cruel pour enlever et l’amour et le désir dans une même vie.
Le chat, éveillé désormais, s’agita en son ventre, faisant naitre un sourire en coin, fantomatique mais pourtant espiègle.


-Votre Grace,
fit il à mi-voix en la dépassant d’un pas tandis qu’ils se dirigeaient vers les combattants qui s’activaient dans leurs derniers préparatifs , ce soir, exceptionnellement , je ne vous autorise à me passer dessus que si je suis mort… En attendant, soyez prudente et tachez de rester derrière vos soldats, conclut-il d’un air où le conseil se mélangeait à la demande. Il savait bien qu’il lui était à peu près impossible de faire rentrer dans ce si joli crane un concept tel que l’ordre indiscutable, mais s’il ne pouvait pas prendre sa bouche d’un baiser pour lui demander de rester en vie au moins jusqu’à l’accalmie leur permettant de plus amples retrouvailles, peut être pouvait il lui faire comprendre qu’il s’inquiétait pour elle… Quoique l’on en dise, la place de la femme que l’on désire n’est jamais sur un champ de bataille…
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Alienor_vastel
[Pendant ce temps, Hôtel di Favara]

Une chambre, une petite blonde, et le bruit sourd d'un livre refermé sèchement. Pourquoi avait-elle voulu lire ce passage du journal de la Dame de Pomponne, justement maintenant ?
Orléans, juin 1456, et les armées royales qui tentent de reprendre la ville tombée aux mains des bretons. Une aspirante Dame Blanche qui marche au combat avec ses soeurs, et qui va en perdre l'enfant qu'elle porte. Sa mère. Pas l'adoptive, mais celle qui l'a mise au monde, et qui verra sa deuxième grossesse interrompue brutalement sous les coups des épées ennemies.

Pourquoi maintenant, alors que les armées brigandes sont aux portes de la ville, campent au pied des remparts ?
Peut-être pour se persuader que ce qui s'est déjà passé ne peut se reproduire, que l'histoire ne peut se répéter pour la génération suivante. Elle y aspire, elle le désire, elle le souhaite. Elle veut y croire.

Les pervenches se portèrent sur la ville, à travers la croisée. Aliénor avait pris un peu de repos, mais bientôt allait venir l'heure de rejoindre son groupe de défense. Par acquis de consicence, un peu plus tôt, elle était allée prendre les ordres de la journée. Tout en se doutant bien qu'il faudrait retrouver ses compagnons, et qu'aujourd'hui ce ne serait pas broderie. De toute façon, elle était nulle à l'exercice, l'aiguille se plantant plus souvent dans son doigt que dans l'étoffe.
Etonnament, elle était plus à l'aise avec une épée, sans doute son éducation, et les leçons de maniement de l'arme que sa défunte mère avait tenu à lui donner au grand dam de sa gouvernante. Au moins celà lui servirait-il ce soir.
Car ce soir il y aurait combat, ils étaient tous persuadés que les brigands ne voudraient pas ne pas mettre le château de Reims à leur tableau de chasse après avoir fait tomber celui de Dijon.

Et l'épée justement, fut glissée dans le fourreau accroché à la taille d'Aliénor. Elle avait encore un peu de temps avant de rejoindre son poste mais elle voulait avant passer trouver un peu de chaleur auprès de ses proches. Pour la première fois, ils seraient séparés. Aimelin, Maltea et Cedmisc étaient dans l'armée, Aliénor quant à elle avait été afffectée aux défenses civiles.
Encore un sujet qui ne la rendait pas sereine, les savoir loin d'elle et elle loin d'eux. Ne pas connaître leur sort, devoir combattre en ignorant s'ils avaient été blessés, ou pire. Il faudrait garder la tête froide, écarter cette inquiétude de son esprit sous peine de voir ses réflexes amoindris, elle en était consciente, mais elle n'était pas certaine d'y arriver.

Elle avait besoin de se rassurer, avant la bataille, et c'est dans cettte optique que ses pas la portaient alors, à travers les rues de Reims, vers la partie des remparts où on lui avait indiqué que les conseillers et les membres de l'armée se trouvaient.
Bien vite, elle se trouva au pied de l'escalier menant au chemin de ronde, et elle commença à en gravir les degrés, le coeur battant, réfléchissant à ce qu'elle leur dirait. Elle releva le menton, il était hors de question de leur montrer ses angoisses, elle trouverait bien à prendre la situation à la légère, à dédramatiser, même si elle doutait de berner ceux qui la connaissait bien.

Ses yeux commençaient à s'habituer à l'ombre qui y régnait, et elle distingua en haut des marches, un couple enlacé. Le sourire qui s'était affiché sur ses lèvres à la pensée qu'il devait s'agir d'un couple d'amoureux oubliant l'instant d'un baiser -passionné à ce qu'elle en distinguait- la tempête qui allait s'abattre sur eux tous, s'effaça lorsqu'elle devina, dans le contre-jour, l'identité des protagonistes.
Le sang reflua brutalement de son visage et elle mordit violemment l'intérieur de ses joues à la vision de ce qu'elle n'aurait jamais dû, voulu voir. Un moment immobile, figée de stupéfaction, elle fit cependant volte face dans une envolée de cheveux blonds et redescendit précipitamment, le claquement de ses bottes sur les marches de pierre se répercutant contre les murs de l'escalier.

Un vertige une fois arrivée au bas, et elle posa la main contre le mur le plus proche, tentant de reprendre ses esprits, incertaine quant à l'attitude à tenir. Devait-elle remonter, glisser à Maltea ce qu'elle venait de surprendre pour que celle-ci sache que cela ne serait jamais divulgué, que cela resterait comme l'une des confidences qu'elles partageaient ?
Un regard par derrière elle vers l'escalier, mais finalement, elle repartit à l'opposé, en direction de l'endroit où elle devait rejoindre les autres membres de son groupe.

Elle serait un peu en avance, mais qu'importait au final. La nuit allait être longue, et éprouvante. Parce qu'en plus de tout le reste, venait de s'y ajouter le poids du secret qu'elle détenait.

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