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[RP] Au Gré d'un Voyage ...

Eleane

La mort ... Voilà ce à quoi pensait la jolie rousse ... Mourir ! Mourir pour ne plus souffrir, mourir pour ne plus avoir mal. Mal ! Mal de cette absence, mal de cette distance. La distance ! La distance qu'elle avait eu avec cet homme qui l'a fit changer d'orientation sexuelle, puis cette distance qu'était entrain de se mettre entre la femme qu'elle aimait et elle ..
Souvent, le soir, lorsqu'elle était seule, elle se demandait pourquoi sa vie était si compliquée, pourquoi elle ne pourrait pas, elle aussi, être heureuse au moins une fois dans vie ! Avait-elle fait quelque chose de mal et Aristote la punissait ? Elle n'en savait rien, mais pour elle, il lui était impossible de continuer à vivre comme cela ... C'était donc la seule solution ... Mourir !

Malgré ses peines, malgré sa rage, malgré son coeur .. Eleane se boosta et prit l'initiative de sortir de chez elle .. Mais où aller ..? Bourganeuf lui semblait terriblement triste et vide, elle ne supportait d'ailleurs plus d'y vivre ! Cette ville qu'elle aimait tant autrefois, était devenu son véritable enfer ! Elle ne s'y sentait plus à son aise, elle ne s'y sentait plus à sa place.. Mais où était donc sa place ..? Elle se le demandait, tout cela pour en arriver à se demander si elle avait encore une place dans ce monde.
Morbides, tristes, suicidaires .. voilà où en étaient ses pensées, voilà où en était sa vie, qui avait pourtant bien commencé...

Prise de folie, ce jour là, et ne sachant pas pourquoi .. Comme si quelqu'un, invisible en apparence, mais présent avec sa force, la poussait à sortir, elle se dirigea en taverne où elle rejoignit des personnes, elle ne savait plus .. Non, elle ne savait plus, si elle avait encore des liens dans cette ville .. Sa seule amie, faisant sa vie, elle avait maintenant l'impression qu'elle n'était plus qu'une étrangère pour elle ... Froide ! Voilà comment elle était avec elle dès à présent .. Simplement froide ! Fini les sauts dans ses bras, fini les bisouilles "en veux tu en voilà" .. Monotone ! Oui voilà, sa vie était monotone.

Dépassée ! Eleane était dépassée, dépassée par les évènements, dépassée par cette présence invisible autour d'elle qui l'avait poussée à sortir, voilà que maintenant elle la poussait à parler. Parler ! Parler de sa vie, parler de ses maux, parler de ses peines, parler de son envie de mourir .. Qu'elle ne fut pas sa surprise devant la réaction de cette femme qu'elle ne connaissait que très peu. Une femme ! Une femme qui ne voulait pas l'entendre parler ainsi, une femme qui commençait à la soutenir, une femme qui allait certainement changer sa vie .. Faustine !

Une rencontre ! Une rencontre qui lui faisait du bien, une rencontre qui apaisait ses maux, une rencontre qui lui redonner un espoir. L'espoir ! L'espoir de, peut être, continuer à vivre, l'espoir de retrouver le sourire, l'espoir d'un nouveau départ. Départ ! Voilà mon projet, un départ! Un départ en voyage, un départ vers un nouvelle vie, vers une nouvelle ère, vers un nouvel avenir. L'avenir ! Voilà une chose en lequel elle ne croyait plus, et, aujourd'hui, elle arrive à se l'imaginer, se l'imaginer avec elle. Elle ! Elle, si pure et innocente, si belle et si douce, si timide et réservée. Elle, elle allait changer ma vie, car elle avait commencé à conquérir mon coeur.

Mon Coeur ! Mon coeur se remit étrangement à battre, à battre plus fort quand elle était près de moi .. puis il se remettait à avoir mal à pensant à cette femme absente. L'absence ! L'absence de se sentir aimée, l'absence de l'être cher à ses côtés, l'absence de ce à quoi l'on croyait. Se résigner ! Oui, voilà ! Je devais me résigner, me résigner de l'aimer, me résigner au fait qu'elle revienne et du coup recommencer à vivre. Oui, Vivre ! Vivre et oublier, vivre et apprendre, apprendre à de nouveau aimer, vivre quoi ! Mais la vie aime nous mettre des obstacles, la vie aime jouer avec nos émotions, notre coeur. La vie fait parfois revenir ces personnes à qui l'on ne croyait plus ..

Réapparaître ! La voilà, cette femme absente depuis beaucoup trop de temps d'après elle, elle réapparait, ce soir ! Ce soir, je lui annonce donc que je m'en vais en voyage, que j'ai besoin de changer d'air et de voir autre chose, je pars en voyage avec Faustine, et un homme, Lorick .. et je vois dans son regard de l'incompréhention. L'incompréhension ! L'incompréhension de mon comportement envers elle, l'incompréhension de mon départ, de mon choix ! Et puis zut ! Je pars, ma décision est prise et on ne pourra plus m'en empêcher, Je pars !

Puis, c'est moi que l'incompréhension envahit .. Je détourne le regard de celui de celle qui est sensée être ma compagne, et que vois-je ..? Une main ! Une main posée sur une autre, la main de cette femme qui fait battre mon coeur posée sur celle de l'homme qui nous accompagne en voyage, Lorick ! Et voilà que mon coeur se remet à avoir mal. Avoir mal! C'est un cercle vicieux ! Et ne cherchant plus à comprendre, je décide de m'échapper de cette taverne, frustrée, en colère et surtout très attristée. Peut être demandera-t-elle des explications .. Mais cela attendra demain. Oui car demain, c'est le début de notre voyage ... Voyager !

Faustine_

Au lendemain.

Deux chevaux bruns patientaient dans la cour du castel des Jagellon, en ce matin d'avril, retenus encore par la main d'un garçon d'écurie. Faustine aidée par un palefrenier terminait d'arranger ses affaires de voyage dans les sacoches. Sa maîtresse, la vicomtesse Sofja, était déjà partie travailler au tribunal et elle lui avait dit au revoir un peu plus tôt. Quand tout fut près, on aida Faustine à prendre place sur sa selle et on lui tendit les rênes de la seconde monture.

- Faites bonne route, mademoiselle. Revenez-nous vite.

La pucelle sourit au palefrenier, lui dit au revoir également, puis engagea son cheval au travers du portail grand ouvert. Elle ne montait pas souvent et se tenait encore très raide et mal à l'aise sur sa selle, mais on lui avait confié deux juments paisibles qui ne devraient pas trop leur faire de misères. Sofja avait insisté pour qu'elle ne parte pas à pied avec son amie Eleane. Elles devaient prendre la route avec le sieur Lorick et une autre femme qu'elles ne connaissaient pas. Faustine arriva bientôt devant chez celle-ci, confia les montures à un garçon en lui donnant un sou, puis frappa à la porte.

- Eleane ! C'est Faustine. Est-tu prête ?

Elle espérait qu'elle n'avait pas changé d'avis : elle adorait Eleane et était toute excitée de partir en voyage avec elle ! Se joindre à Lorick et à l'autre femme n'était qu'une sécurité, mais c'était avec Eleane qu'elle voulait être. Lorick était un charmant jeune homme, poli et délicat. Oui, il lui plaisait. Et la veille au soir, elle s'était un peu rapprochée de lui, quand Merwyn avait débarqué dans la taverne pour se trouver confrontée à Eleane... Mais Lorick n'était pas dupe. Dans le regard qu'avait posé Faustine sur sa rousse amie, il avait tout de suite vu la douce attirance qui se nouait entre les deux femmes. À voix basse, il en avait parlé à la brunette, qui par timidité et par convenances, s'en était défendue. Ho non bien sûr, elles étaient amies... Juste amies ! Comment aurait-elle pu lui avouer, à lui qu'elle ne connaissait qu'à peine, que l'arrivée de Merwyn l'avait angoissée ? Qu'elle avait craint qu'Eleane choisisse de rester à Bourganeuf avec sa compagne, au lieu de partir avec elle ? Elle avait sentit Merwyn méfiante... c'était à ce moment qu'elle avait pris la main de Lorick dans la sienne, à la fois pour se réconforter, pour lui dire de ne rien dire, et pour lui montrer son affection. Pour faire croire à Merwyn qu'elle n'était pas attirée par Eleane. Elle avait vu son regard se poser sur eux... et celui d'Eleane, soudain triste, voyant son geste. Elle avait failli se mordre les lèvres. Elle aurait voulu prendre aussi la main d'Eleane, en même temps... mais la présence de sa compagne officielle l'en avait dissuadée. Elle n'avait pas osé le faire. Et puis elles n'étaient pas en couple, après tout, de quel droit aurait-elle pu faire un tel geste de possession devant elle ? Et Lorick qui n'avait pas semblé rebuté par son contact....

Elle se sentait partagée entre le désir de son jeune coeur attiré par ce charmant jeune homme, et la tendre amitié que lui inspirait Eleane. Elle avait, un jour, goûté à ses lèvres... Juste deux fois. Un baiser donné, un baiser rendu. Deux baisers chastes, légers. Mais leur souvenir ne s'était pas effacé. Et pourtant Lorick... Lorick aussi lui inspirait la tendresse ! Les quelques gestes échangés entre eux la veille au soir l'avait troublée... La pucelle ne savait plus trop à quel saint se vouer. Pouvait-on vraiment aimer deux êtres différents au même moment ? Etait-ce deux sortes d'amour ? Son coeur n'allait-il pas se trouver déchiré entre Lorick et Eleane ? Voilà tant de questions auxquelles elle ne pouvait répondre... et pour le moment elle ne savait pas encore dans quel état elle trouvera Eleane après la confrontation avec Merwyn.
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Eleane

Ce matin, c'est encore triste et dans l'incompréhension qu'Eleane ouvrit ses yeux .. La soirée d'hier l'avait chamboulée, déjà par le retour de Merwyn, cette femme qu'elle aimait d'un amour pure malgré les doutes qui s'étaient installés depuis quelques temps. Pourtant, quand elle lui avoua qu'elle partait en voyage, oui, à ce moment là .. Elle ne ressentit aucune peine car au fond elle savait que si elle partait en voyage c'était pour son bien, pour son moral, car elle aurait fini par faire une grosse bêtise.

Non, ce n'était pas à ce moment là qu'elle sentit de la peine, c'est en voyant cette main se poser sur cette autre .. C'est en voyant se rapprochement entre sa douce amie et cet homme, un rapprochement dont elle était loin de se douter .. Pourquoi son coeur s'est-il mis à se serrer ? Pourquoi s'est-il mis à saigner ..? Il était évident, qu'Eleane ressentait quelque chose pour cette jeune femme si pure. Faustine avait en elle, ce petit quelque chose qui l'attirait, ce manque de confiance, cette ignorance qui la rendait si fragile mais si forte à la fois.

Voilà donc pourquoi elle avait eu si mal .. Elle était attirée par cette femme qui devenait de plus en plus, le fruit de ses désirs .. Est-ce qu'elle ressentait de l'Amour ? Elle n'en savait rien, mais en tout cas, elle ressentait de la jalousie envers cet homme, et ne dit-on pas que la jalousie est une preuve d'amour ? C'est donc dans le doute qu'Eleane prit le courage de se lever et de commencer à préparer ces affaires car quoiqu'il en soit elle allait partir, tout simplement car elle en avait besoin malgré la peine qu'elle a pu ressentir en voyant ses compagnons de voyage se rapprocher. Il est vrai que cet évènement avait failli la faire changer d'avis, mais pour une fois dans sa vie, elle voulait penser à elle, rien qu'à elle, pour se sentir mieux dans son corps et dans sa tête.

Quelques temps après, les affaires de la belle rousse étaient prêtes. Faustine lui avait dis qu'elle passerait la chercher .. Mais Eleane ne lui avait pas répondu, peut être l'avait-elle mal pris et s'était dis qu'elle ne voulait pas la voir, peut-être qu'elle pensait qu'Eleane n'avait pas besoin d'elle, qu'elle n'avait besoin de personne pour venir la chercher.
C'est alors que le doute se réinstalla et qu'elle se posa toutes sortes de questions, s'évadant peu à peu dans ses pensées. Allait-elle finalement venir ? Allait-elle lui en vouloir d'être partie si précipitamment hier soir ..? Si elle venait, allait-elle être seule ? Ou allait-elle être accompagné par cet homme qui aujourd'hui était pour elle qu'un rival ..?

Plongée dans ses pensées, elle n'entendit pas frapper à la porte, elle ressentit ces frappes comme si, dans ses pensées, elle frappait une épée d'un caillou pour se venger de cet homme qui était entrain de lui voler cette femme pour qui, elle ressentait quelques choses.
C'est seulement lorsqu'elle entendit son nom, crié par Faustine dehors, qu'elle comprit que ce n'était pas réel, mais que quelqu'un frappait bel et bien à la porte.

Elle sortit donc de ses pensées, et se leva pour ouvrir la porte. En l'ouvrant, elle y vit Faustine ! Sans même s'en rendre compte, un sourire vint se dessiner sur ses lèvres en la voyant, mais il s'effaça rapidement lorsqu'elle repensa à ce qu'il s'était passé hier. Elle s'approcha d'elle et lui fit une bise qui n'avait rien de sensuel, qui n'avait aucun sentiments, contrairement à ceux qu'elle lui faisait avant ce fameux soir. Allait-elle comprendre que quelque chose clochait chez Eleane ?

"Bonjour Faustine, comment vas-tu aujourd'hui ?"

Sans rien ajouter de plus, elle l'a fit entrer chez elle, lui montrant que ses valises étaient prêtes. Elle se dirigea vers sa cuisine et lui demanda.

"Tu veux boire quelque chose avant que l'on parte ..?"

Elle la regarda, sans aucune lueur dans ses yeux, elle lui parlait sans aucune émotion dans sa voix. En réalité, elle était là, sans être là, la vision de cette main sur cette autre, l'obsédant et l'empêchant d'être entreprenante avec elle.

Faustine_

La froideur. Voilà ce qui gifla Faustine au moment où Eleane lui ouvrit sa porte. Elle avait pris ses distances, d'un coup. Mais avec ce qui s'était passé la veille il y avait matière à cela. Il leur fallait s'expliquer. La pucelle entra dans la maison derrière la jolie rousse.

- Nous avons un peu de temps, je suis venue en avance. Nous pourrions peut-être discuter un peu ? *reprise dialogue taverne

Avec timidité, Faustine posa la main sur le bras de son amie. Un geste anodin qui pourtant ne l'était pas tant que ça. Elle avait ressenti un pincement au coeur en voyant Eleane si froide...

- As-tu à nouveau vu Merwyn ?
- Non ...

Faustine posa doucement une main sur la sienne.

- Tu veux toujours partir, j'espère ?
- Oui, je n'ai pas changé d'avis ...

Eleane retira doucement sa main, revoyant la scène d'hier dans sa tête, puis regarda par la fenêtre. Faustine continua :

- Tu sais... Je découvre des choses.De nouvelles choses chaque jour.

La pucelle reprit délicatement sa main entre les siennes.

-Et il y a... tant de nouveautés. Que je m'y perds parfois.
-J'ai cru comprendre oui ... Je t'avais dis que ta vie changerait ...
-C'est pour être avec toi, que je veux partir en voyage.

Eleane évitait de la regarder. Mais elle lâcha :

-Je serai là ...

Faustine la regarda, avec dans les yeux toute sa douceur innocente, et lui murmura :

-Ce voyage est pour nous deux. Peu importe qui nous accompagne, qui partage notre vie un instant, juste à côté de nous.

Eleane, pour une fois, elle ne la croyait pas du tout. Faustine continua, hésitante.

- L'on m'a toujours enseigné... qu'une femme et un homme étaient fait pour s'aimer. Tu sais... Lorick me plait... et je trouve sa compagnie agréable. Mais... je... je ne peux pas oublier ce baiser que tu m'as donné...

La jouvencelle rougit un peu et baissa les yeux. La voix froide d'Eleane lui serra le coeur :

- Ne te justifie pas ...Ce n'est pas la peine et je comprends très bien ce qu'il se passe ...
- Ce qui se passe, c'est que... je ne sais comment, mais... vous deux...

Faustine serra la main d'Eleane dans la sienne... gênée, mal à l'aise, mais aussi le coeur battant. Elle murmura :

- Toi.

Eleane la regarda.

- Ne dis rien ..

Faustine la regarda, angoissée. Eleane continua :

- Je préfère voir de mes propres yeux, et j'ai vu hier ce qu'il se passait .. J'ai compris, et je suis heureuse pour toi ..Et si je pars en voyage, c'est surtout pour changer d'air et me changer les idées ...
- Sais-tu... sais-tu seulement ce qui a fait battre mon coeur et qui hante mes nuits depuis ?
- Faustine ... Peu importe .. Et je ne veux pas savoir.
- Si.

La pucelle attira doucement Eleane face à elle, posa la main sur son bras, et prit ses lèvres en un baiser tremblant.
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Faustine_

Les mots vinrent tout seul aux lèvres de la timide Faustine...

- Je voudrais tant... être à toi...

Mais Eleane s'éloigna d'elle, préférant, pour une raison qui lui était à elle-même inconnue, ne pas accepter ce baiser ... Faustine s'immobilisa, glacée, angoissée, tandis que la rousse partait vers la fenêtre pour s'éloigner. Eleane ne la croyait plus. La jouvencelle resta plantée là, démunie, tremblante, et les larmes coulèrent doucement sur ses joues. Eleane fit comme si de rien n'était.

- Des nouvelles de Lorick ?

Elle n'obtint pas de réponse. Faustine ne fit pas même un geste pour essuyer ses pleurs. Eleane finit par se retourner, n'entendant pas de réponse, et la brunette leva finalement une main pour essuyer sa joue, détournant le visage. Eleane vit ses larmes couler sur ses joues, mais cela lui semblait facile, elle n'avait pas vu les siennes hier quand elle était allée s'isoler dans cette autre taverne pour quitter la scène. Durement, elle demanda :

- Tu ne réponds pas ?

Faustine haussa les épaules, puis dit lentement :

- Est-ce à lui que je pense le soir... le matin... la journée... ?
- Ce n'est pas la question que je te pose ... Je te demande si tu as des nouvelles de lui, en ce qui concerne le voyage .. Je ne veux pas savoir si tu penses à lui ou non ...
- Il nous attend pour partir tout à l'heure.
- D'accord.

D'un geste tremblant, la petite brune essuya ses larmes. Sa voix hésitante se fit entendre :

- Excuse-moi, pour hier soir... devant Merwyn, j'ai voulu... ne pas t'embarrasser... il m'a chuchoté... que ça se voyait...
- Faustine .. J'aimerais autant ne pas reparler d'hier ...
- Moi, si. Je veux te dire... combien tu importante pour moi... combien je... je...

Faustine se remit à pleurer, terriblement gênée et se sentant très sotte, puis laissa échapper d'une voix tremblante :

- Je t'aime..

Eleane la regarda...

- Ne pleure pas.

Rouge comme une pivoine, la jouvencelle se détourna. Eleane continua :

- Et malgré l'excuse que tu voulais faire diversion devant Merwyn .. Tu semblais pas l'être hier .. J'étais quand même là ... Et tu n'as pas pensé à ce que j'ai pu ressentir moi

Une sorte de petit hoquet mélangé à un rire échappa à la jeune fille qui pleurait.

- Même Lorick... à peine entré... il m'a dit... qu'à la façon dont je te regardais... ça se voyait... et il a accepté ma main car je lui ai dis qu'il ne fallait pas le dire devant Merwyn...
- Peu importe ...
- Et puis... comment aurais-je pu savoir... que ma conduite te blesserait ? Je ne savais pas, moi... que.... que tu te sentirais si mal de me voir... j'ignorais que...
- Faustine ... passons ...
- Alors... c'est... c'est que tu m'aimes ? C'est pour cela que ma conduite te blesse ?

Eleane ne répondit pas. Faustine la regarda, encore rouge, le visage humide de larmes et l'air éperdu, perdu surtout. La rouquine insista :

- Passons.

Doublant Faustine qui resta plantée là, Eleane prit ses affaires de voyage, rouvrit la porte, et sortit. Pour la jeune fille brune, ce fut comme si elle l'avait frappée. Elle venait de dire ce qu'elle n'avait jamais dis à personne, ce qu'elle n'avait même jamais pensé, et elle avait reçu en retour un véritable soufflet. D'une main froide et pâle, elle prit un mouchoir, essuya son visage et se moucha, puis prit le chemin de la sortie... en tentant de ne pas montrer la détresse qui l'avait envahie.

Est-ce ainsi, Seigneur, que tu récompenses le premier amour de la plus innocente de tes brebis ?
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Lorick

[ Le beau, ses belles, et un départ....]

Voilà qu'il avait reprit la route de la Rochelle en charmante compagnie. Il avait prit la route jusqu'à cette ville pour un seul but..amené Eloane à bon port pour qu'elle puisse retrouver ses amies et il y était resté dans cette ville bien des semaines avant que l'envie de reprendre la route ne revienne en lui.
L'âme du voyageur qui le possédait avait refait surface et c'est en bien belle compagnie de la Brunette qu'ils avaient reprit les chemins, ensemble. Aucune destination précise, il voulait simplement fouler les chemins caillouteux, bosselés et qu'importe les états des roules, il voulait simplement se ressentir libre. Puis la Brunette, Clairvie, voulait connaitre les voyage, apprendre sur les routes ce que lui-même avait appris.

Liberté, voilà un mot simple qui résonnait dans l'esprit du Lo' depuis quelques jours, se retrouvant avec lui-même et son passé. Passé qui le repoussait sans cesse sur les chemins pour ne plus affronter les abandons qui lui étaient infligé. Saintes, Angoulême, Rochechouart, Limoges et Bourganeuf. Ville où il devait rejoindre une connaissance qui n'était même pas présente et dont il avait mal prit cette mauvaise blague..
Bourganeuf, ville morte, sans vie ou presque, des villageois se faisant rare et une ambiance si mortuaire qu'un mort s'y serait plu aussitôt. Voilà ce à quoi était confronté le Lo'. Une veine qu'il aurait aimé éviter, n'aimant guère l'ennuie, c'était bien là vraiment le retour de cette blague foireuse.

Deux jour avant le départ, il fît la rencontre de la jeune Faustine, jouvencelle qui lui renvoyait en pleine figure l'image de son passé, sa jeunesse. Innocente, naïve, craintif de tout et surtout des gens, et grande ignorante. Voilà ce qu'elle était et ce qu'il a été de nombreuses années, ayant appris tout le contraire de ses qualificatifs sur les chemins avec les rencontres, les épreuves de la vie, et avec l'amour d'une femme.
Départ repoussé d'une journée pour accompagner cette nouvelle connaissance qui voulait rejoindre la Rochelle avec une amie. Amie qu'il ne connaissait pas encore mais qui allait apprendre à connaitre rapidement.

Veille du départ et soirée étrange. Un pied en taverne et le début de la folle histoire commence. Un regard du brun envers Faustine et la femme qui allait les accompagné, Eleane, ainsi l'ambiance était donnée, ambiance de l'amour qu'il ressentait entre-elles. Moment de solitude en se début de nuit bien avancée, se sentant de trop entre ses deux femmes, dont il ne pouvait comprendre l'amour de deux femmes entre-elles. Mais la soirée continua dans l'ambiance plus détendue à parler du départ pour la Rochelle avant que la soirée ne tourne au vinaigre.

Même si il ressentait l'amour, l'attirance des deux jeunes femmes qu'elles se vouaient l'une à l'autre, l'une d'entre elle ne semblait pas être seule dans sa vie et à ses dépens il assista à la scène quand la compagne d'Eleane entra en taverne. Explication, froid tout ressemblait à une séparation inévitable.
Lorick et la jeune Faustine ne savaient plus où se mettre, laissant le couple dans leur moment d'explication. Les deux jeunes parlaient entre eux, des gestes échangé, moment de douceur sans arrière pensées avant que tard dans la nuit Lo' se retira pour un sommeil bien mérité sur les remparts après la soirée qu'il avait vécu.

Jour-J. Derniers préparatifs avant que la troupe ne se mette en marche direction la Rochelle. Dernière soirée en taverne dans cette ville de Bourganeuf qui avait pas perdue son ambiance mortuaire outre que dans les moments ou Lorick, Faustine, Clairvie et Eleane avaient été en taverne.
Nouveau pied dans la taverne où l'ambiance n'avait guère redescendue mais cette fois-ci entre Faustine et Eleane. Les deux femmes qu'il avaient vue la veille de leur yeux si brillants d'amour, n'avaient plus que le regard noir du diable entre-elles. Que c'était-il passé pour avoir ce si rapide changement entre les deux belles? Est-ce le léger rapprochement entre Faustine et Lorick, pour si anodin? Des questions sans réponses pour lui-même mais il se retrouvait maintenant entre les deux femmes et c'était de nouveau sa veine de se retrouvé dans ce genre d'histoire qui n'était guère la sienne.

Regards, paroles, reproches, voilà ce qu'était devenue la soirée et le départ de toute la troupe était mit en cause de la part d'Eleane qui ne voulait plus prendre le départ, alors que Faustine espérée tant un rapprochement avec elle pendant le dit voyage.
Et Lo', si jeune qu'il était encore, tentait tant bien que mal de faire retrouver les deux femmes qui ne pouvaient plus se voir et qui limite se détestaient pour qu'elles se parlent et se confie l'une à l'autre sur leur mépris surement maladroit qui les divisaient.

Deux femmes maintenant qui se tourner vers lui et deux femmes maintenant qui dans la soirée se retrouvaient attirée par lui. Aider son prochain et ne plus voir de tristesse dans les yeux des gens était pour lui une motivation mais pourquoi soudainement deux femmes dont il ne voulait que l'amour ensemble se rapprochaient de lui? Nouvelle question sans réponse qu'il tentera de trouver et comprendre pendant le voyage car le beau et ses belles prenaient le départ pour une folle aventure.

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