Faustine_
La neige avait beaucoup fondu au cours des jours passés, les remparts de Bourganeuf retrouvaient leur peau de pierre et quelques oiseaux peu frileux commençaient à faire entendre leurs chants. Faustine marchait tranquillement ce jour-là, profitant du congé accordé par sa dame pour se promener autour de la ville. Le ciel d'un gris clair se reflétait dans le petit ruisseau qui s'écartait du rempart sud pour s'enfoncer dans le bois proche, le long de la route vers Limoges. Sans avoir de but précis, Faustine quitta le chemin qu'elle avait emprunté jusqu'alors pour passer les portes de la ville, et elle se dirigea vers le bord du ruisseau.
Pensivement, elle foula l'herbe humide, ses pas la menant vers l'orée du petit bois. La solitude de sa promenade ne dépareillait pas de ses habitudes. Si la vicomtesse Sofja, dont elle était la demoiselle de compagnie, appréciait les voyages et l'air frais, l'accompagner lors de ses journées de travail ne donnait pas la même sensation de liberté que cette marche silencieuse et solitaire. La jeune fille enviait un peu sa maîtresse... Sofja, riche, belle et reconnue, avait la chance d'être aimée de son époux, d'un amour réciproque qui alternait tendresse et complicité. Faustine qui vivait auprès d'eux depuis plusieurs mois déjà, appréciait leur fréquentation... mais parfois, un sentiment diffus de tristesse l'envahissait lorsqu'elle voyait le bonheur conjugal qui était le leur, et qu'elle n'avait jamais connu.
Faustine n'avait jamais eu de compagnon, ni n'avait été courtisée. Elle avait grandi au couvent entre ses sept ans et ses neuf ans, et n'en était sortie que pour vivre auprès de sa grand-mère récemment décédée. Séparée de sa jumelle Elisabeth et du reste de sa famille, Faustine n'avait plus de lien direct avec eux, et espérait secrètement des retrouvailles. De plus, elle ne connaissait que très peu de monde à Bourganeuf, car elle ne quittait qu'une ou deux fois par semaine la maisonnée de la vicomtesse de Bellegarde. Avec la fonte des neige, l'espoir de rencontrer de nouvelles personnes refit surface...
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Pensivement, elle foula l'herbe humide, ses pas la menant vers l'orée du petit bois. La solitude de sa promenade ne dépareillait pas de ses habitudes. Si la vicomtesse Sofja, dont elle était la demoiselle de compagnie, appréciait les voyages et l'air frais, l'accompagner lors de ses journées de travail ne donnait pas la même sensation de liberté que cette marche silencieuse et solitaire. La jeune fille enviait un peu sa maîtresse... Sofja, riche, belle et reconnue, avait la chance d'être aimée de son époux, d'un amour réciproque qui alternait tendresse et complicité. Faustine qui vivait auprès d'eux depuis plusieurs mois déjà, appréciait leur fréquentation... mais parfois, un sentiment diffus de tristesse l'envahissait lorsqu'elle voyait le bonheur conjugal qui était le leur, et qu'elle n'avait jamais connu.
Faustine n'avait jamais eu de compagnon, ni n'avait été courtisée. Elle avait grandi au couvent entre ses sept ans et ses neuf ans, et n'en était sortie que pour vivre auprès de sa grand-mère récemment décédée. Séparée de sa jumelle Elisabeth et du reste de sa famille, Faustine n'avait plus de lien direct avec eux, et espérait secrètement des retrouvailles. De plus, elle ne connaissait que très peu de monde à Bourganeuf, car elle ne quittait qu'une ou deux fois par semaine la maisonnée de la vicomtesse de Bellegarde. Avec la fonte des neige, l'espoir de rencontrer de nouvelles personnes refit surface...
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