Gypsi
[Là tout n'est qu'ORDRE, beauté,
Luxe Calme et Volupté...]
Charles Baudelaire
Le vieux et drôle de trio prenait place dans la ville de Chambéry. Deux brunes, un brun assis sur un tabouret jouait aux cartes mais... Non, on va s'arrêter là. Pas de colère, pas de torgnole dans la tronche. Gypsi avec sa plus grande amie, qu'elle considère comme sa soeur jumelle tant on leur a dit qu'elles se ressemblaient, et le berger, soit l'homme a qui elle tient le plus. Sauf que... une certaine distance régnait entre Gypsi et Sulfura. Drôle d'histoire. Sulfura voulait qu'elle quitte Steph pour se remettre avec Exaël qui était parti, et l'avait quitté - dans le fond - pour se mettre en couple avec une autre jeune femme prénommée Kem. Bref, comme dirait une autre amie de Gypsi, c'était le gros "Berdol". Et Gypsi au milieu de tout ce berdol était perdue. Elle aimait Exaël, elle ne s'en cachait pas. Mais elle avait mal. Elle avait peur et surtout elle n'avait plus confiance. Ils se ressemblaient trop. Elle tenait énormément à Steph. Mais son amie faisait tout pour lui démontrer par A + B - C qu'elle n'était pas faite pour lui. Que son véritable amour était Exaël. Qu'ils faisaient une bêtise. Qu'ils se faisaient du mal pour rien. Et qu'elle utilisait le pauvre barbichu.
Ils s'installaient dans une vieille auberge un peu branlante, un peu sale, un peu pauvre, un peu vieille - non ce n'était pas du luxe mais au milieu de nulle part ils avaient déjà eu la chance d'en trouver une. Gyps tira une chaise dont un pied semblait vraisemblablement plus court et alla la placer devant la fenêtre. Le soir tombait lentement, et elle laissait autant que possible son berger et la belle brune se retrouver. Affalée contre sa chaise, qui bougeotait au moindre petit geste trop appuyé, et berçait ou réveillait alternativement, elle regardait les étoiles, en cogitant. Steph, Exa ? Exa, Steph ? Ni l'un ni l'autre ? Faire plaisir à Sulfura ? Ou protéger son barbichu ? Se venger ou pardonner au jeune Albert ? Autant de dilemmes sans réponse. Le noir envahissait peu à peu la pièce. Et ses pensées. Gyps s'affaissait de plus en plus sur sa chaise. Avachie. Un murmure s'échappa de ses lèvres :
Tu me manques barbichu... Tout est plus simple quand tu es là...
Gypsi est alors enveloppée de la nuit. Toujours sur sa chaise, devant la fenêtre. Rien ne se passe. Le temps semble s'être arrêté. Derrière elle la porte s'ouvre. Mais le silence reste entier. Une silhouette entre. Et magiquement la brune se tourne pour la découvrir. Une lente remontée des pieds vers le visage. Un corps magnifique, bien vêtu, bien sculpté. Un pas tranquille mais assuré. De belles mains. Un visage qui reste un peu flou... Gypsi se lève, sans quitter des yeux cette superbe silhouette. Un clignement d'oeil plus tard, et elle se retrouve dans les bras de cette silhouette. Un homme. Ses bras se referment autour de lui. Elle hume son parfum. Le sourire se dessine sur ses lèvres. Lui, ou son incarnation. Steph. Il est là. Dans cette chambre miteuse qui ne le paraît plus totalement. Tout recouvre soudain une beauté cachée. Le sol paraît plus propre, la pièce plus lumineuse comme si les rayons de lune venait éclairé les deux corps enlacés. Le monde semble vide. Il n'y a plus que cette chambre, et ces deux corps. Lentement les visages se reculent, les lèvres se joignent, le baiser est échangé, se propage en long frisson le long de l'échine de Gypsi. Elle sourit. Romantisme niais quand tu nous tiens...
_________________
Luxe Calme et Volupté...]
Charles Baudelaire
Le vieux et drôle de trio prenait place dans la ville de Chambéry. Deux brunes, un brun assis sur un tabouret jouait aux cartes mais... Non, on va s'arrêter là. Pas de colère, pas de torgnole dans la tronche. Gypsi avec sa plus grande amie, qu'elle considère comme sa soeur jumelle tant on leur a dit qu'elles se ressemblaient, et le berger, soit l'homme a qui elle tient le plus. Sauf que... une certaine distance régnait entre Gypsi et Sulfura. Drôle d'histoire. Sulfura voulait qu'elle quitte Steph pour se remettre avec Exaël qui était parti, et l'avait quitté - dans le fond - pour se mettre en couple avec une autre jeune femme prénommée Kem. Bref, comme dirait une autre amie de Gypsi, c'était le gros "Berdol". Et Gypsi au milieu de tout ce berdol était perdue. Elle aimait Exaël, elle ne s'en cachait pas. Mais elle avait mal. Elle avait peur et surtout elle n'avait plus confiance. Ils se ressemblaient trop. Elle tenait énormément à Steph. Mais son amie faisait tout pour lui démontrer par A + B - C qu'elle n'était pas faite pour lui. Que son véritable amour était Exaël. Qu'ils faisaient une bêtise. Qu'ils se faisaient du mal pour rien. Et qu'elle utilisait le pauvre barbichu.
Ils s'installaient dans une vieille auberge un peu branlante, un peu sale, un peu pauvre, un peu vieille - non ce n'était pas du luxe mais au milieu de nulle part ils avaient déjà eu la chance d'en trouver une. Gyps tira une chaise dont un pied semblait vraisemblablement plus court et alla la placer devant la fenêtre. Le soir tombait lentement, et elle laissait autant que possible son berger et la belle brune se retrouver. Affalée contre sa chaise, qui bougeotait au moindre petit geste trop appuyé, et berçait ou réveillait alternativement, elle regardait les étoiles, en cogitant. Steph, Exa ? Exa, Steph ? Ni l'un ni l'autre ? Faire plaisir à Sulfura ? Ou protéger son barbichu ? Se venger ou pardonner au jeune Albert ? Autant de dilemmes sans réponse. Le noir envahissait peu à peu la pièce. Et ses pensées. Gyps s'affaissait de plus en plus sur sa chaise. Avachie. Un murmure s'échappa de ses lèvres :
Tu me manques barbichu... Tout est plus simple quand tu es là...
Gypsi est alors enveloppée de la nuit. Toujours sur sa chaise, devant la fenêtre. Rien ne se passe. Le temps semble s'être arrêté. Derrière elle la porte s'ouvre. Mais le silence reste entier. Une silhouette entre. Et magiquement la brune se tourne pour la découvrir. Une lente remontée des pieds vers le visage. Un corps magnifique, bien vêtu, bien sculpté. Un pas tranquille mais assuré. De belles mains. Un visage qui reste un peu flou... Gypsi se lève, sans quitter des yeux cette superbe silhouette. Un clignement d'oeil plus tard, et elle se retrouve dans les bras de cette silhouette. Un homme. Ses bras se referment autour de lui. Elle hume son parfum. Le sourire se dessine sur ses lèvres. Lui, ou son incarnation. Steph. Il est là. Dans cette chambre miteuse qui ne le paraît plus totalement. Tout recouvre soudain une beauté cachée. Le sol paraît plus propre, la pièce plus lumineuse comme si les rayons de lune venait éclairé les deux corps enlacés. Le monde semble vide. Il n'y a plus que cette chambre, et ces deux corps. Lentement les visages se reculent, les lèvres se joignent, le baiser est échangé, se propage en long frisson le long de l'échine de Gypsi. Elle sourit. Romantisme niais quand tu nous tiens...
_________________