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[RP] Journal d'une louve exotique

Domenika


Le temps passait, et Kem avait de moins en moins de doutes. Son ventre, encore discret, commençait à s'arrondir. Elle sourit, mais s'inquiétait un peu car Hermine, la médicastre était partie en voyage. Cette idée d'être seule à ce moment là l'emplissait de terreur... Jusqu'à maintenant, ses tentatives pour contacter une herboriste pour des conseils s'étaient soldées par un échec. Il lui fallait continuer ...

Elle avait des courriers à envoyer, mais ne savait par où commencer. Elle n'avait plus de nouvelles depuis le départ d'Exael et d'Asselyne de Rohan. Étaient-ils bien arrivés à Poitiers? Kem hésitait à envoyer une missive. Elle espérait qu'il soit heureux avec sa compagne. Elle avait l'air gentille, mais elle n'était pas sûre qu'elle comprendrait vraiment qui il était... Et avait l'air d'avoir l'ambition de le changer, de le modeler. Ça marcherait peut être, un moment. A moins qu'elle même se trompe. Après tout ... Devait-elle écrire? Elle ne savait pas si elle devait s'acharner, peut être allait-elle l'embrouiller. Après tout ce qu'ils ont vécu, c'était presque normal... Elle même restait troublée, malgré l'amour et la tendresse qu'elle éprouvait pour son mari, celui qui lui avait rendu sa dignité et pansé ses blessures. Et la dernière missive étant restée sans réponse...

Elle referma brusquement l'écritoire. Pas de nouvelles, bonne nouvelles. Ni d'eux, ni d'ambroisine, ni de Grangousier, disparu sans laisser de traces, ni des autres. Tout le monde est remplaçable visiblement, elle ferait sans. Pas d'acharnement inutile... Yûki geigna et réclama des câlins à ce moment précis, et tira un sourire de la jeune femme...

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Domenika


Le miroir de la peur et des peines

La brune faisait des cauchemars... le premier d'une longue série. Qui terminait invariablement dans le sang et la douleur, l'affolement de son époux, et aucun médicastre pour l'aider....

Kem s'éveilla, comme tous les matins, aux côtés de son mari, aux petits soins depuis la grande nouvelle. Il l'embrassa tendrement, la câlina, amoureusement, parcourant inlassablement de caresses son corps qui changeait, peu à peu, émerveillé de savoir qu'il portait la vie qu'il avait engendré. Elle avait déjà choisi deux prénoms, même si en son fort intérieur, elle savait que ce serait une fille. Peut être se trompait-elle... Kem sourit à son époux, croisant ses doigts au dessus des siens, au dessus de son ventre. Elle ne se sentait pas malades, comme cela arrivait souvent, juste quelques douleurs de temps en temps. Un peu plus fortes ce matin là... Son mari se leva, l'embrassa sur le front, et partit travailler dans son atelier. Elle sourit, et mangea de bon appétit son petit déjeuner amoureusement préparé.

Mais lorsqu'elle se leva, ce matin, un large tâche de sang souillait leur couche. Immédiatement, elle compris, et pleura, de douleur, de n'être bonne à rien, même pas de donner descendance à son mari ... Peur de se faire abandonner, encore! Comme c'était un rêve, rien n'était réel, et elle le savait. Étrangement, alors qu'elle pleurait l'être qu'elle n'avait pu mener à terme, elle s'aperçut qu'il était là, bien vivant...
C'était un monstre difforme, criant horriblement. Des cris qui ressemblaient à des éclats de rire cyniques. Le monstre grandissait vite, bientôt de taille adulte, il planta ses horribles yeux verts dans les siens, et lui rit au nez... Elle le reconnu. -M- ...


Merci petite chérie, de m'avoir permis de revenir... Regarde ce que tu as fait...


Elle sentit une main l'étrangler, et elle savait, que si elle ne le tuait pas avant, il s'en prendrait ensuite à son fils...


Elle se réveilla en sursaut, reprenant sa respiration, le cœur battant la chamade. Si elle en croyait les signes, cela voulait peut être dire que cet enfant provoquerait... sa propre fin. Il fallait qu'elle en parle à Feuilllle, la diaconesse, d'urgence ...

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Domenika


Kem travaillait d’arrache-pied sur son examen de citoyenneté, lorsqu'un oiseau tapota à la fenêtre du bureau. Elle s'attendait à voir le faucon pèlerin d'Akira, mais à sa grande surprise, c'était un aigle. Pas n'importe lequel ... Falco! Elle sourit presque malgré elle alors qu'elle attrapa le vélin pour le lire. Il lui donnait des nouvelles...

Citation:

Kem,

Je ne me souviens que des tortures de mon enfance, le reste non , aucun bribes de souvenirs , rien du tout , je ne sais même pas si un jour j’ai joué. Je pense à toi souvent malgré ce que l’on peut dire , tu sais j’ai regretté de n’avoir pas débarqué à ton mariage et m’y opposer. Quelque chose me dit qu’on sera éternellement liés je ne saurais dire pourquoi, non pas parce qu’ensemble on à vaincu le tyran mais en nous oui il aura toujours un lien qui nous uni...

Je ne pouvais répondre avant , la paperasse Poitevine n’est pas efficace mais bon faut tout expliquer une bonne dizaine de fois avant que les gens comprennent c’est déroutant , j’ai l’impression que cette vie la …je ne l’écrirais pas .

On a pas eu le temps de parler mais tu sais je ne me sentais pas à ma place, te voir assise non loin de moi alors qu’avant je t’aurais prise dans mes bras , j’aurais plongé mes yeux dans les tiens et j’aurais posé mes mains sur le bas de tes reins…

Ton mari à l’air charmant mais comment te dire sans te blesser , et bien pareil je ne l’écrirais pas , si tu es heureuse je le suis pour toi .

Lyne est merveilleuse elle me change peu à peu , j’espère tenir mes promesses.

Ton ami Exa


Elle médita un long moment sur la lettre, les yeux humides, sur ce qu'elle disait, et ce qu'elle taisait aussi... Encore cette impression de toucher du doigt une vérité qu'elle se refusait de voir ...

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Domenika


Kem observa la pluie tomber, par la fenêtre. Son mari était encore enfermé dans le bureau, à travailler, envoyer de nombreux pigeons...
Elle s'installa à son propre bureau, et relu encore une fois la missive d'Exa. Elle était troublée... Elle prit la plume, et commença à rédiger la réponse ...

Citation:
Exa,

Je suis heureuse d’avoir de tes nouvelles et que votre retour se soit bien passé... Tu as raison, Lyne m’a donné l’impression d’une femme très gentille et dévouée. On a pas mal papoté toute les deux, même si au début, elle se méfiait de moi. Moi aussi, je me serai méfiée de moi même à sa place...
J’espère que tu es heureux toi aussi. Ne change pas trop ... Ne fait pas la même erreur que moi... si tu as un doute, il ne faut pas s’engager. Pour ne pas regretter...
Je pense moi aussi très souvent à toi... Si tu avais débarqué au mariage... (ratures).

On a pas eu le temps de beaucoup parler, ensemble. C’était plus sage si tu veux mon avis. J’ai failli te prendre dans mes bras. Si Lyne n’était pas entrée... j’ai préféré partir, c’était difficile. A croire que ... ( ratures). Mon époux est un homme attentionné. Ma vie est tranquille, même si l’ambiance me paraît étrange... La paperasse Bretonne, la politique... Ca me ressemble si peu... Moi qui suit habituée à voyager, je dois m’habituer à une vie ... enfin bref, inutile de continuer.

Tu as raison, j’ai moi aussi l’impression qu’on sera éternellement liés, et ce depuis le jour de notre première rencontre, j’avais l’impression de retrouver une part de moi même, va comprendre.
J’ai moi même oublié beaucoup de choses de mon enfance durant ces quatre ans avec -M-...
J’attend encore la réponse d’Akira à ce sujet, je pense qu’il en sait plus que nous. Il est encore en train de la chercher...

Prends soin de toi

Kem


Il y avait beaucoup de sous entendu dans cette lettre. Elle avait le cœur brisé de le reconnaitre, mais n'avait-elle pas été trop vite? Elle avait été complètement brisée. Exa-Gypsi, Exa-Darken. Il avait hésité à venir avant le mariage... Que Barelius avait accéléré. Peut être avait-il eu peur de la perdre... Elle attacha la lettre à la patte de Falco, à qui elle avait donné quelques morceaux de viande le temps de rédiger la lettre.
Son mari entra au moment précis où elle observait le rapace s'éloigner, plus troublée que jamais. Il embrassa son épouse et la prit dans ses bras, caressant son ventre.

Il sera magnifique notre enfant. Comme toi, ma chérie... Pardonne moi de te consacrer si peu de temps... Tu vas bien, mon petit chat? Tu as l'air ailleurs ...

Je suis un peu fatiguée, mon cœur ...

Tu sais, je t'aime fort... mon épouse... Je suis bien avec toi. Même si parfois je suis absent... Pardonne moi ...

Ça arrive... Tu... as peur que je loue un cheval et que je me sauve au loin?

Non non mon petit chat... Mais j'ai peur que tu t'ennuies... Nous allons faire une petite balade, ma chérie ... ça te dit?

Oh, ça me ferait plaisir de bouger un peu! Tu sais, je n'ai pas été habituée ... à être sédentaire ...


Kem sourit à son époux, cachant son trouble. Akira lui avait dit que ce serait normal d'être troublée ainsi de temps en temps. Vu leur histoire compliquée. Et puis même, si elle s'en allait, quittait tout pour débarquer là bas, qui dit qu'il quitterait tout lui aussi pour revenir avec elle? Lui aussi essayait de construire quelque chose avec sa blonde. Et puis... Il n'avait pas débarqué pour empêcher le mariage. Il dit qu'il regrette... Mais il ne l'a pas fait.
Et enfin ...il y avait l'enfant... ne restaient que des regrets ... Et ce n'était pas bon pour le bébé. Il fallait qu'elle oublie ces fantasmes, dans lesquels elle prenait Tsuki pour débarquer là bas. Ou ceux dans lesquels lui même venait l'enlever sur Rohan...
Il fallait qu'elle vide son sac auprès de son amie Flora. Elle comprendrait et saurait quoi lui dire....

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Domenika



[Rohan, le 5 juillet 1461]

Ducunt volentem fata, nolentem trahunt, « Les destins conduisent celui qui se soumet à leurs arrêts ; ils entraînent celui qui résiste. »

I never had a dream that
I could follow through
Only tears left to stain
Dry my eyes once again
I don't know who I am,
Or what I'm gonna do
Been so long
I've been hopelessly confused

This can never really end,
It's infinitely sad
Can someone tell me when
Something good became so bad
So if you have a cure to me would you please send,
A picture of my life
With a letter telling how
It should really be instead

The precipice is there but
Will I ever dare
Throw myself in the sky,
So at last I can die
See I've become a man who holds nothing too dear
Who will mind if I just disappear

This can never really end,
It's infinitely sad
Can someone tell me when
Something good became so bad
So if you have a cure to me would you please send,
A picture of my life
With a letter telling how
It should really be instead *


Un rêve, des bribes de souvenirs. Une douce musique triste qui m'enveloppe. J'y pense souvent... Et si, et si, mais le présent est là, se rappelle à moi. Akira ne m'a toujours pas répondue pour cette phrase mystérieuse de ma sœur. Il SAIT quelque chose, quelque chose que j'ai oublié, enfoui dans ma mémoire, enterré. Que Exa a oublié également. Quelque chose d'important. La pluie a cessé, le soleil revient ces jours ci. Barelius est très tendre et prévenant, vraiment heureux que je sois enceinte, malgré les difficultés annoncées. Il m'a offert de magnifiques sabres, sortis de forges de maître Masamune , ou de l'un de ces disciples. Il n'a aucune idée de leur valeur réelle, je crois. Un cadeau magnifique, qui me rappelle Nihon Koku. Il m'a aussi préparé des sucreries, des gâteaux, des tisanes au miel, milles et une attentions, entre autres cajoleries.
Demain, nous allons nous promener. Il s'agit d'une mission d'escorte, mais j'ai envie de chevaucher tsuki tant qu'il est encore temps ... Barelius est inquiet, il sait que si je tombe, c'est dangereux pour le bébé. Mais il sait aussi que la sédentarité me pèse...


Jamiroquai, picture of my life
http://www.lacoccinelle.net/257092.html pour une traduction "approximative."

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Domenika


[6 juillet, feu de camp]

La balade est agréable... Une mission d'escorte, que je me suis empressée d'accepter. Même Barelius a senti qu'il ne pouvait refuser... J'ai besoin d'action. Je suis une guerrière... Et lui craint les voyages. Je le sens inquiet, de la manière dont il me noie de conseils, je suis obligée de lui rappeler qu'avant, nous battions les routes avec Exael. Alors les voyages, ça me connaît... Il n'aime pas que je parle de lui, mais ne me dit rien.
Le ton suppliant, il me demanda hier si j'ai envie qu'il vienne... Évidemment! Je suis très heureuse de lui faire découvrir le charme d'un feu de camp, accompagné de mère Feuilllle, de Jehanne, qui s'ennuie, et de Fyn, l'autre escorteur.
La nuit tombe, et les discussions sont animées, entre notre diaconesse, Jehanne son élève, et nous autres.
Je pense aux soirées passées avec lui sur les routes. C'est loin... Je sais qu'il s'est installé là bas, à la Trémouille. J'espère qu'il s'accroche, comme moi. Nous avons besoin d'ancres solides pour nous retenir à une terre... A une vie. Je regarde avec tendresse mon médaillon. Mon ami, qui m'a sauvée de toutes la manières possibles, ou presque. Le reste, c'est Barelius qui l'a fait... Je regarde les étoiles, je me souviens de mes paroles, à l'époque. Alors que nous battions les routes. Non, ça ne me dérangeait pas de dormir à la belle étoile. Car ainsi, je ne me sens pas enfermée, étouffée, et lors de ma captivité, c'était la seule chose qui me donnait l'impression d’être libre...

Je prends le premier tour de garde. C'est moi, la meneuse. Chacun s'enroule dans ses couvertures, Barelius s'endort, et j'observe avec tendresse mon époux dont le visage est illuminé par les braises du feu. Les montures sont agitées, elles ont du mal à s'habituer à Yûki, à part Tsuki et Luch'ed. J'envoie un de mes faucons pèlerins à Akira, dont le silence m’inquiète. Il sait quelque chose, sur mon enfance. Son silence m'inquiète et m'intrigue... Et puis je me demande s'il retrouve trace de ma sœur.

Mon mari me prend la main, dans son sommeil, et je ne peux m'empêcher de sourire. Il s'inquiète pour le bébé, pour ses projets, pour moi. Il est peu présent ces temps ci, mais essaye de se faire pardonner de mille et une attentions. Sans lui, je serai encore sur les routes... Je me perds dans mes pensées, au bébé qui grandit dans mon giron, lorsqu'une tape sur l'épaule me tire de mes rêveries. Fyn prend la relève, je m'installe alors auprès de mon époux pour dormir jusqu'à l'aube ...

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Domenika


[Retour à rohan ... ]

Comme il est étrange de revenir vers Rohan... Après avoir voyagé de nouveau. Je passe la soirée seule au feu de camp, avec Yûki. J'ai eu longuement le temps de réfléchir. Le sens de la vie, son absence de sens. Je me sens comme une barque, qui se serait pris dans un courant trop fort, sans pouvoir lutter pour garder un cap cohérent. Le vent souffle et dirige à ma place. Comme une marionnette dont on actionne les fils. Tu feras ainsi... et comme cela... Bridée. En oubliant qui j'étais, qui j'ai été. Je me suis perdue, je crois. Empêtrée. Je ne sais plus ce que je dois croire. Barelius m'aime t-il uniquement parce que je suis une jolie plante docile, facile à manœuvrer? Je me pose des questions... Je me sens comme un pion, un atout.

Au fond, je me demande s'il a honte de mon passé. Il ne faut pas trop en parler, ne pas l'ébruiter, c'est important pour notre avenir, me dit-il... Comme si les bretons oublieraient, malgré ma mère Bretonne, mes traits orientaux...
En fin de compte, j'ai écris à Exael de ne pas s'engager s'il avait un doute, de ne pas changer. je lui ai fait croire que tout allait pour le mieux, pour moi. J'espère qu'il sera heureux, sans tuer ce qui fait de lui l'Exaellissime... Pas comme moi, et tout ce qui fait la Kemissime, qui meurt à petit feu.
Un faucon pèlerin est revenu, tantôt. Un simple message d'Akira, concernant mon passé.
" Pas maintenant, il n'est pas encore venu, le temps des révélations"

Je prends ma couverture et m'éloigne du feu, m'enfonçant dans le noir, Yûki sur mes talons. Et je regarde les étoiles ... Comme avant. Je m'enfonce dans l'ombre.. comme pour y disparaître. Demain sera un autre jour. On me dira quoi faire, comment agir. Et rien ne me sauvera.



King for a day, jamiroquai

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--Richard
Richard devait remettre en mains propres cette lettre à Kem , digne héritière de la confrérie noire , il avait passé presque une année à voyager pour enfin la trouver. Il ne s'attendait pas que cette intervention changerait le cour de la vie de la louve et du renard ...



Kem ,

Il est temps que tu en saches un peu plus sur ta famille... Ton père, le vrai, faisait partie d’une famille puissante et respectée. C’était un chef de guerre, du clan Ashikaga. La guerre faisait rage... nous avons été victime d’une terrible traîtrise de la part d’un des vassaux de ton père, Nakajima.

Cet homme a comploté, et a fomenté contre notre clan, nous obligeant à fuir de notre territoire. Nous étions privé de tout soutien, plus personne ne nous faisait confiance... Pour notre peuple, c’est la loi du plus fort qui prime! Les perdants ne sont plus considérés. Alors, nous avons fui, pour trouver des appuis. Nous avons voyagé pendant des lunes et des lunes, et durant notre voyage, ton père est tombé amoureux. De deux femmes. L’une, lors de la traversée du saint empire germanique, qui a donné naissance à Noélie, ta soeur, et Galia, en Bretagne, une jeune adolescente, subjuguée par ton père elle a quitté sa famille et son honneur pour le suivre.

Tu es née à Tours, mais ta mère ne survécut pas à ta naissance... Tandis que Feu ton père cherchait toujours des appuis pour recouvrer ses terres, mais les portes se claquaient les unes après les autres... Il n'eut pas le choix. Il prit alors la pire décision de sa vie...Il paya des mercenaires , à leur tête Jasnor. Autant dire qu’il a fait un pacte avec le diable... la confrérie noire était née.

Ils repartirent là bas, en orient. Ils réussirent à nous rendre nos terres, forçant Nakajima à se replier dans les montagnes. Les ennuis ne s’arrêtèrent pas là... Ces gens, ces mercenaires, n'étaient obsédés que par le pouvoir et la fortune. Ils prirent tout ce qu'ils voulaient et réclamèrent des filles. Chaque année, ils demandaient toujours plus d’or pour la protection des terres, et prenaient ce dont ils avaient besoin, et plus encore! Ils pillaient les fermes, terrorisaient les paysans.

Nous voulions que cela cesse, sans pouvoir rien faire, car nous devions sans cesse nous battre contre Nakajima, qui continuait le combat, avec l’appui de la population de plus en plus excédée par les exactions de Jasnor et de ses hommes. Notre fardeau était lourd a porter... Jasnor, mourant, avait appelé à lui ses amis. Et d’autres mercenaires avaient débarqué, dont Magnus, le père d’Exael, qu’on appelait Ael à l’époque...

Ce fut une année maudite, où nous avons tout perdu. Ashikaga, ton père fut assassiné. On ne sait par qui, mais dès le lendemain, Nakajima entra dans le domaine et le château, en maître, sans que personne ne put rien y faire, et oui il avait les mercenaires de son côté. Nakajima revendiqua tout pour lui, et t’adopta, toi, la dernière héritière, dans le but de te spolier de ton héritage. Il te maria à son frère, puis, parce que tu ne donnas aucun héritier, il te vendit aux derniers mercenaires qui restaient sur l’île, faisant croire à ta mort, pour qu’ils partent...

Avec ton père assassiné, Nakajima croyait avoir détruit la confrérie. Mais si Jasnor et Magnus étaient des traîtres félons, obsédés par le pouvoir et l’argent, certains mercenaires et d’autres amis de ton père étaient d’authentiques confrères, loyaux et fidèles. Nous avons oeuvré dans l’ombre, pour maintenir la tradition vivante. Mon mari Izumi, en faisait parti. L’oncle et parrain d’Ael également, c’était l'un des chefs avec feu ton père. Un jeune soldat du nom d’Akira, que tu connais puisqu’il te protège depuis peu. Lorsque vous étiez jeunes enfants, Izumi vous a uni. Désormais, vous êtes tous les deux les derniers héritiers de la confrérie...

J'espère avoir était clair dans mon récit , que celle lettre t'apporte les réponses aux questions que tu devais te poser .

Mariska San .

Domenika


[ Comme un séisme ... ]

[Rohan, le 11 juillet]

Je lis, et relis la lettre. Mon mari ne rentre pas, je ne sais plus quoi faire. Un bracelet ancien, avec un renard stylisé dessus. Les souvenirs remontent en surface, peu à peu... Je sais que je l'aime. Quoique je fasse, je ne pourrais l'oublier... Mon mariage ... je ne peux plus continuer ainsi. Maintenir un mensonge... J'aime mon mari, il est doux et attentionné, mais ce que j'éprouve pour le renard...
Les larmes aux yeux, je m'apprête à faire quelque chose de très difficile. Mais je me dois d'être honnête avec mon mari, je lui dois bien ça... Après avoir écris la lettre expliquant mon départ, je prends mes affaires, siffle Yûki et selle mon cheval. Je ne sais pas où je vais, mais je sais que je dois fuir. Mais avant ...

Citation:
Exa ...

Ces derniers jours ont été bouleversants, pour moi. Un homme , Richard, s'est présenté chez moi. Il me dit appartenir à la confrérie noire, dont je suis héritière ... avec toi. Il m'a également appris que nous nous connaissions depuis ... l'enfance. Des souvenirs me reviennent en mémoire, mais pour ma part, cela explique d'instinct ce que je pressentais, que nous sommes liés. Unis.

Je sais à présent... que mon mariage est un échec, malgré tous mes efforts, mon coeur appartient à un autre... La vérité éclate à mes yeux, enfin. J'ai demandé la dissolution du mariage, pour ne plus vivre dans un mensonge qui me tuait à petit feu.

Je ne sais ce que me réservera l'avenir. Je suis partie, j'ai quitté Rohan, je ne sais où mes pas m'amèneront... La liberté. Sache que je ne cherche pas à briser ton couple avec Lyne, je ne te demande rien... mais je ne peux te cacher plus longtemps... que je t'aime. Plus que tout. Si tu es heureux avec Lyne, je le serais également, et je disparaîtrai. Mais je devais avouer tout ça... ne fait pas la même erreur que moi. Je t'aime... Pardonne moi...

Kem


[ Le 12 juillet, sur la route ...]

Je chevauche, respirant l'air. Je sais que j'ai fais du mal à mon mari. Je fuis. Me faire oublier de tous. Mais mon faucon pèlerin me revient ... Si vite ... avec une réponse du renard.

Citation:
Kem ,

Je suis perturbé par ce courrier à vrai dire te voir avec un autre homme a été une déchirure , même si je m'étais fait à l'idée pensant que tu étais heureuse d'une part ça me rassurer mais d'un autre côté ça me faisait souffrir , égoïstement je pensais être le seul à pouvoir te combler de bonheur...

Et pour tout avouer je n'ai jamais cessé de t'aimer je pensais pouvoir t'oublier à travers une femme aimante dévouée gentille , mais non je ne le pouvais tu étais la en moi et tu le seras à jamais. J'ai quitté Lyne j'aurais jamais du essayer je lui ai fait tellement mal je pensais être sincère mais c’était bien la une illusion jamais tu n'as jamais quitté mon cœur , mon corps et mon esprit ...

Cette histoire de confrérie noire finalement serait plus vielle qu'on ne croit ? Et on se connaitrait depuis l'enfance ...Je suis désolé je n'arrive pas à me souvenir je me rappelle des caves , des bois ou je me battais ...

Que comptes tu faire ? J'aimerais tellement te revoir , te prendre dans mes bras et enfin te retrouver...

Je t'aime Bichette .

Exa


Mon coeur bat à toute allure, à cette lecture... Le revoir, j'aimerai tant ... Mais avant, je dois régler le divorce... Puis rien ne nous séparera plus ...

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Domenika



A la suite de la réception de la lettre d'Exael, alors que je suis sur la route avec Jehanne, me conforte dans ma décision. Je n'espérais rien, mais l'attraction semble mutuelle... et inévitable. J'ai donné naissance à une magnifique petite fille, que j'ai confiée à son père. La laisser fut un crève-coeur... J irai la voir régulièrement, je veillerai à ce qu'elle soit heureuse. Je doute qu'elle soit malheureuse, mais si c'est le cas, je la reprendrai avec moi. Je sais qu'Exa l'acceptera et l'aimera comme si c'était la sienne... Mais je pense qu'elle sera bien. Moi par contre, je ne reviendrai pas en Bretagne un jour de plus. Je ne suis pas Bretonne, ça je l'ai bien compris!

Une fois les relevailles terminées, j'ai repris la route. Et nous nous sommes retrouvés, c'était magique... nos mains, nos lèvres, nos yeux, ne se quittaient plus, et ne se quittent plus. Je sais à présent, que c'est lui, et personne d'autre. Qu'il est étrange de se retrouver ainsi, comme avant. Avant tout ceci ... Nous avons essayé de refaire nos vies, nous avons soufferts, et nous avons fait souffrir. Mais devions nous continuer à mentir? Je ne pense pas. Le respect des autres, c'est être honnête avec eux.
Hier, Exa m'a demandé ce que j'aurai fait s'il avait été heureux avec Lyne. Eh bien, je ne l'aurai pas rejoint, j'aurai continué ma route... ma fuite éperdue... Nous avons dormi à la belle étoile. Une nuit pleine de tendresse, une nuit pour nous retrouver simplement, pour dormir l'un contre l'autre, au coin du feu, à la belle étoile ... Nous nous ressemblons tellement... Il me dit qu'il a aucun doute. moi non plus... Je suis si heureuse...

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Domenika



[ la Trémouille, fin Juillet 1461]

Quand je le vois, j'oublie toute la souffrance... les derniers mois, si difficiles ... Mais je n'oublierai jamais ma fille, ni son père. Je pense souvent à elle, à Ariellle. J'espère qu'elle va bien, je sais qu'il s'occupera bien d'elle. Le procès avec le frère inquisiteur a été une épreuve. Ils l'ont rendu coupable d'avoir brisé un foyer, de priver une fille de sa mère. Alors que je suis seule fautive. J'aurai pu céder à la fierté, ignorer mes sentiments et continuer ce destin là.
Mais j'ai choisi d'être honnête. C'est évident pour moi, pour lui, pour son frère, pour ceux qui nous voient. La louve et le renard, indissociables. Depuis toujours, depuis l'enfance, depuis les retrouvailles à tour, et celles en Poitou.
Lorsqu'il m'a aperçue, en taverne, ses yeux se sont illuminés. D'amour, de passion... C'était nous, lui et moi, moi et lui. Et nous attendons le moment où nous pourront fusionner corps et âme, le moment où ma liberté me sera rendue.... Je l'aime, plus que tout. Je me battrais pour ça. Pour préserver cela, personne ne nous séparera...

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Domenika


[La Trémouille, 9 Août 1461 ]

La vie se poursuit, comme si elle ne s'était jamais arrêtée. Depuis nos retrouvailles, tendres retrouvailles. C'était si évident... Il est entré dans la taverne, s'est arrêté à ma vue. J'ai eu le souffle coupé, je pense que lui aussi... A Rohan, nous avions lutté contre ces sentiments, me suis-je aperçue, en discutant avec lui. Moi, lovée contre sa poitrine, fermant les yeux au son de son cœur. Je l'aime... il m'aime.. à en mourir. Rien ne nous séparera à présent. Malgré d'étranges rumeurs qui arrivent à nos oreilles, mais nous n'en avons cure. Nous sommes ensemble, plus solides encore qu'avant. Il part bientôt chez les moines, ce sera dur, mais je vais habiter avec Euphémie et son fils Arthur, qui elle doit supporter l'absence d'Arthus, le frère d'Exa. Il m'apprécie beaucoup, son frère, pourtant, il paraît qu'il a mauvais caractère... Allez comprendre. Il n'aime pas les personnes fausses et maniérées je pense, les non dits et les faux semblants. D'ailleurs, j'ai rencontré une amie de Rohan, Vannat, ce matin. Nous avons bien papoté, bien ri et échangé nos ragots respectifs. Rohan se meurt toujours...
J'essaye de ne pas penser au départ de mon ange, ma moitié, chez les moines. J'aurai l'impression d'avoir mon cœur amputé de quelque chose d'important... Mais il sera toujours là, avec moi. Nous échangeons jour après jour, nuits après nuits, des serments d'amour. Nos corps et nos cœurs semblent insatiables l'un de l'autre. J'aime m'endormir dans ses bras, je m'y sens apaisée, entière...

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Domenika


[ 16 Août 1461 ]

Cher journal ...

Quelques semaines se sont passées en compagnie de mon ange. Nous nous sommes retrouvés, il n'y a plus aucun doute. Nous avons passé des soirées entières à discuter. Du passé, de notre enfance... Exael retrouve petit à petit la mémoire, par bribes. Il va passer un petit moment au monastère, d'ici quelques jours... Il a vu à ma tête que je redoute ce moment. Il m'a promis qu'il reviendrai vite, rien à voir avec Février. Il me rassure, en me disant que c'était incroyable comme notre amour était encore plus fort qu'avant...
Il a construit notre pied à terre à côté de l'auberge. Nous avons donc quitté la fameuse chambre rose, et sa baignoire que l'on a rempli de champagne, un soir. La baignoire de notre chez nous est plus grande, elle lui a nécessité de nombreuses heures de travail... Ce soir, nous allons inaugurer le bassin extérieur pour un bain de minuit. Je lui ai fait la surprise d'acheter une bouteille de champagne pour l'occasion ...


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Domenika


[juillet 1461]

Cher journal ...

Nous nous sommes enfin rejoint... J'en avais presque oublié tout ce qui faisait l'Exaellissime. Son odeur, ses cheveux, le sentiment de plénitude lorsqu'il me tient dans ses bras ou m'embrasse. Évidemment, la tentation est grande... Mais il est hors de question de céder avant que le divorce ne soit prononcé. Déjà, nous sommes ensemble, c'est si bon... Mais certains jours, la tentation est forte, si forte... Rires, embrassades, et ... un seau d'eau glacé dans la figure. Pouah! Je lui ai rendu la pareille, il déteste l'eau froide, et il est hors de question qu'il échappe au châtiment! Nous nous sommes retrouvés à rire, complètement mouillés, dans les bras l'un de l'autre. Les rires se sont peu à peu évanouis. Nos vêtements nous collaient à la peau. Je savais ce qu'il voyait, il savait ce que je voyais. Ce qu'on sentait l'un de l'autre. Mon cœur battait de plus en plus vite, je déboutonnais sa chemise, et posais doucement une main au niveau de son cœur, qui battait la chamade. Chacun respirait de plus en plus vite...
Lui même déboutonna ma chemise, qui me collait à la peau, ne cachant pourtant rien de mes appas, et posa ses lèvres dans mon cou, puis au niveau de mon cœur. Je ne pus taire un petit gémissement, tout s'évanouissant dans mon esprit, retenue, scrupules, ne laissant que Lui, sa présence et le désir que j'avais de le toucher, et qu'il me touche.
Je l'embrassai dans le cou, remonta à son oreille, à son tour de tenter d'étouffer un gémissement d'anticipation. Il me détacha les cheveux, et passant ses doigts dedans, me tient fermement la nuque pour m'embrasser passionnément... Je sentais mes défenses d'amenuiser petit à petit, oubliant serment et mariage, il ne restait que lui et moi... Je m'arrêtai et lui murmura : Sois fort pour moi, je t'en prie ... Je vais craquer ...

Nous restâmes quelques minutes dans les bras l'un de l'autre, sans oser bouger, les respirations hachées, les yeux clos. Luttant. Il esquissa un geste, mon cœur bondit dans ma poitrine, comme pour se décrocher. Mais tendrement, il me reboutonna la chemise, non sans effleurer gentiment de ci, de là. Nous résisterons.. Je m'éloignai de lui, le laissant se rajuster, le temps de reprendre ma respiration, un rien déçue, une part de moi même désirant tellement craquer et fusionner corps et âme... Mais tant que je suis liée par un serment, je me dois de rester loyale à mon mari... Il sourit et m'embrassa tendrement, simple caresse sur mes lèvres, sachant qu'un baiser plus voluptueux serait, à cet instant précis, pousse au crime ...

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Domenika



[ ... Août 1461 ... ]

Les deux bruns avaient fêté l'annonce du divorce avec leurs amis... Enfin, ils pourraient vivre leur amour au grand jour! Mais ce soir, Exael devait prendre son poste sur les remparts... Kem l'accompagna main dans la main, jusqu'à son poste. Il posa la torche à son emplacement, près du poste de garde.

Tu veux que je reste?
... Avec moi?
Ben oui, ce soir! Sur les remparts!
Ouf ... j'ai cru que tu voudrais repartir en Bretagne... Vivre avec ta fille ...
Ne dis pas de bêtises! Veux tu que je reste?
Tu sais c'est pas palpitant de surveiller les remparts, on s'ennuie ... Avec toi je m’ennuierais pas...
Mmhmm... tu crois que tu mérites que je reste?
Tu restes.

C'était autant un ordre qu'une supplication. Il lui prit doucement la main et l'attira à lui pour l'embrasser tendrement, puis de plus en plus passionnément. Il l'embrassa doucement dans le cou, ce qui la fit frissonner, et l'acheva de la convaincre, comme s'il y en avait eu besoin ,de ça ... Elle sourit, mutine, et fit mine de se dégager pour le laisser seul à son poste.
Il ne lui lâcha pas la main et inexorablement, l'attira à lui, et la plaqua doucement contre le mur de la guérite, l'embrassant fiévreusement. Elle même s'abandonna au désir et lui rendit la pareille, l'embrassant dans le cou, titillant une oreille, mordillant la nuque.

Je ne résiste plus...
Oh moi, je ne sais pas te résister!
Je t'aime, si tu savais...
Je sais... mon amour....


Il lui sourit, plongeant ses yeux dans les siens. Il lui détacha les cheveux, démêla sa tresse. Il adorait la voir les cheveux libres, comme une vague noire tombant jusqu'aux reins. Elle passa la main sous sa chemise, pour ressentir les battements de son cœur, qui battait très vite à cet instant précis, comme le sien. Il la déshabilla, lentement, prenant plaisir à la contempler, tandis qu'elle faisait de même, fiévreusement. Il la porta sur le muret, et ils s'embrassèrent et se caressèrent de concert, retrouvant chacun les gestes autrefois familiers... Il embrassa chaque partie d'elle qu'il disait adorer, ses yeux, ses lèvres, ses oreilles, sa poitrine, son nombril, son intimité. Elle ferma les yeux, s'abandonnant à celui qu'elle n'avait jamais cessé d'aimer, à ses gestes qui lui avaient tant manqué... Il était si agréable de céder à la tentation, maintenant qu'ils étaient libres de le faire. Non pas qu'ils ne pouvaient pas céder avant, personne n'en aurait jamais rien su, mais ... Kem voulait rester loyale et honnête, s'interdisant de céder au delà des innocentes caresses et embrassades. Ils achevèrent leurs bruyants ébats de retrouvailles dans les ténèbres, seulement illuminés par la lune et les étoiles, mais aucun des deux n'en avaient cure. Ils restaient soudés l'un à l'autre, il lui caressa la joue, effaçant d'une caresse une petite larme qui coulait ...

Tu es Lui. Le seul, l'unique. Je le savais. C'est toi et moi ...
je ne t'abandonnerai plus jamais, je te le promets ...
C'était si bon, ça faisait si longtemps ...
Plus jamais on ne se quitte, d'accord?
D'accord...Plus jamais. Je t'aime.
Moi aussi. A en mourir ... Qu'ils essayent de nous en empêcher! Personne ne le peut....
Ni l'église... Ni les autres ... Les jaloux, les envieux ... Mon amour. Mon complice.
Ma complice...


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