Afficher le menu
Information and comments (1)
<<   <   1, 2, 3, ..., 6, 7, 8, 9, 10   >   >>

[RP] Journal d'une louve exotique

Domenika


Au réveil, Kem avait eu un petit mot de son ange... C'était dur pour eux ces derniers jours. Toujours la même routine, et peu de nouvelles de leurs soit disant amis ... Comme quoi, tout le monde est remplaçable! De quoi se poser des questions sur leur avenir ... Rester, ou voyager? Tant qu'ils restaient ensemble ...

A son tour, alors qu'il dormait profondément, elle lui laissa un petit mot, puis se prépara pour sa journée de cueillette ...

Citation:
Mon Amour,

Je sais que ces derniers jours sont difficiles... Euphémie, SulfurA ... Moi ... la Bretagne, les Bretons... Je m'en veux d'être intervenue, tu sais... Mais te voir souffrir, je ne supporte pas. Comme toi, tu n'aimes pas me voir souffrir... J'espère qu'elle pardonnera, du moins TE pardonnera. L'amitié est un joyau, qu'il faut soigner, et que je ne connais guère, mis à part grâce à tes amis, qui sont devenus les miens. Elle ne me pardonnera pas, je ne suis pas sûre de pouvoir le faire non plus. Pas pour sa dernière lettre, étant donné que je l'avais cherché et qu'il y avait un fond de vérité. Pour sa toute première lettre, sa réponse. J'avais écris à Gypsi et à elle, pour qu'elles aillent t'aider mais surtout leur dire de faire attention car tu n'étais plus toi même. Sa réponse à ma mise en garde avait été dure, très dure. Je souffrais déjà t'avoir pris la décision de te laisser... Ce que je n'aurai jamais dû faire. Te perdre cette deuxième fois a été le pire moment de ma vie.
Tu étais et tu es toujours la meilleure chose qui me soit arrivée. Je t'aime plus que tout au monde... Je sais que tu désires vivre autre chose avec moi... Je le veux aussi, quand je serai prête. Sache le. Avec toi et personne d'autre. Plus jamais sans toi. Je t'aime...

K

_________________
Domenika


[ Avranches, 3 Octobre 1461 ]

Rennes nous était devenu insupportable. Attendre, en Bretagne en plus! Plus de nouvelles de ma fille, elle a du se réconcilier avec son père, tant mieux pour elle. Nous sommes arrivés à Avranches hier. Le Mont Saint Michel est magnifique, on s'y sent... apaisés, dans la cathédrale, car l'étrange effervescence aux pieds de ce curieux et majestieux édifice est incroyable. Vendeurs de colifichets, médailles, fausses reliques, tire laine en un joyeux désordre... C'est là, alors que nous nous étions perdus dans la contemplation de la baie baignée de soleil, dans ses bras, que je lui ai dit.

Juste avant notre départ, à Poitiers, j'avais été exécrable avec un homme qui n'avait rien demandé. J'ai juste passé mes nerfs, mais Exaël m'a calmée en de demandant si j'étais indisposée. Je me suis mise à compter. Évidemment, cela devait tomber pendant le voyage! Mais les jours passants, rien. Rieux, Vannes, Rohan ... C'est étrange comme tes seins m'ont l'air plus volumineux, disait-il en riant! Cela me fit penser ma précédente grossesse, avec un sourire en coin. Je savais qu'il désirait un enfant plus que tout! Il avait si peur de ne pas pouvoir, depuis tout ce temps, et toutes ces femmes, même en prenant ses précautions, il n'avait jamais procréé. Mais là, c'était différent, il voulait. Mais il attendait que je me sente prête...
On est jamais prêt à ce genre de chose, à cette responsabilité, aussi j'attendais le bon moment pour lui annoncer... Je posais les mains sur ce petit être en gestation, me demandant s'il aurait mes yeux, son nez, en me disant que ce serait le plus bel enfant du monde. Né de l'amour le plus inconditionnel, passionnel qu'il soit ... J'acceptais ce cadeau, malgré la peur, mes doutes...

Puis Euphémie se perdit dans Brocéliande. Tout le monde était sur les nerfs, Exa passait tout son temps à faire des battues avec Arthus, quand enfin, après une semaine, ils la retrouvèrent, dans un état d'extrême faiblesse. Pendant ce temps là, seule avec Arthur dans mon appartement, je me rongeais les sangs.
Un de ces matins là, je me réveillais avec un gros mal de ventre. L'esprit embrumé, je pensais ... Bon, me voilà indisposée. Puis, me réveillant tout à fait, le cœur battant, je m’aperçus que la couche baignait dans le sang... Ce jour là même où Euphémie fut retrouvée. Je n'eus pas le cœur de partager ma déconvenue, préférant fêter les retrouvailles, Brocéliande avait rendu sa captive, ce qui arrivait rarement!

Les jours passaient, lents, mornes, coincés sur Rennes, alors qu'Euphémie se remettait chez les bonne sœurs. Je déprimais, Exaël aussi, mais pas pour les mêmes raisons. Mon cœur saignait ....
Je m'excusais souvent pour mon manque d'entrain, essayant de lui dire ce qu'il s'était passé, sans que j'y arrive toutefois. Nous parlions souvent d'avenir, d'enfant, et il me répétait que je n'étais pas prête encore, il le savait. Avait-il deviné?
Il sentit que je m'enfonçais dans une tristesse profonde, cloitrés dans une ville, dormant dans ce lit où j'avais perdu cette petite vie... Un beau matin, il m'a dit: partons! Pas loin, mais partons d'ici! Allons en Normandie, voir le Mont Saint Michel, dormir sur la plage! Nous y boirons du calva, ce sera bien meilleur que cet abominable chouchen!

C'est là, que je lui ai dit. Encore une fois, que je m'excusais d'avoir été si ... déprimée ces derniers temps. Qu'il y avait une raison. J'avais été enceinte... Il comprit vite, m'étreignant très fort, me caressant le dos. Il me consola, et me dit que j'aurai du lui dire de suite, car il m'aimait... Et aimer signifie être là aussi dans les pires moments!
Ma peine partagée, je me sentait déjà mieux. Garder ça en moi me rongeait comme un chancre, me pourrissait de l'intérieur. Un jour, lorsque ce sera le moment ...
Son amour est comme un baume. Nous avons fini la soirée sur la plage, nous baignant dans l'eau froide, riant, nous éclaboussant, nous retrouvant enfin, perdus dans les bras l'un de l'autre au coin du feu de bois flotté...

_________________
Domenika



[ 4 octobre 1461 - baie d'Avranches]

Notre séjour se prolonge, car nous avons entendu des rumeurs. Le groupe de brigand fatum aurait monté trois armées pour fondre sur les villes Normandes... Nous avons demandé à plusieurs capitaines, qui sait, grâce à eux, notre virée en amoureux continuera, bon gré, mal gré... Nous sommes incorrigibles. Le démon de la route et des voyages ne nous a jamais quitté... Mais ensemble. Il est hors de question que vivre séparés.

Nous nous retrouvons. Cela me met du baume au cœur. Je n'oublie pas la perte récente que j'ai subi ...nous avons subi. Chaque soir, nous dormons ensemble, sur la plage, enlacés. Yûki et Soen' nous rejoignent parfois, en compagnie d'un petit lièvre, aussi étrange que cela puisse paraître!
Cette nuit, allongés l'un contre l'autre, ma tête contre son cœur, enroulés dans nos couvertures, je lui caressais distraitement le visage et les cheveux, et que sa main m’effleurait tendrement le dos, il m'a fait promettre de ne plus jamais me marier, sauf avec lui. Évidemment, avec lui! Et personne d'autre... Je lui ai fait promettre la même chose.

Entre deux câlins et deux baisers passionnés, nous parlons avenir. Il aimerai voir l'Angleterre, je voudrai voir Alexandrie. Nous désirons aussi autre chose, mais nous en parlons peu, nous attendons que la comtesse nous recontacte. Et un jour... nous nous unirons, je lui donnerai cet enfant qu'il désire tant. Je lui ai fait remarquer, le sourire en coin, qu'au moins, il est sûr qu'il puisse procréer. Malgré mes difficultés d'ailleurs... Aussi étonnant que cela puisse paraître, malgré ses aventures, il n'a jamais eu d'enfants. Du moins, il n'en a jamais rien su, pourtant, certaines déçues auraient été heureuses de l'enchaîner à elles avec ça! Il faisait attention, certes, mais le hasard peut parfois jouer des tours, comme à certaines personnes de ma connaissance...
Cela nous a fait du bien de nous retrouver... loin de tout et de tous... Le bruit du ressac et les cris de albatros, le sable doux sous nos pieds, mille rires et taquineries, chatouilles, baisers... Pour toujours, il sera mien et je serai sienne. Mon futur...


_________________
Domenika


Ils profitaient de leur dernière soirée sur cette plage, un dernier coucher de soleil sur le Mont Saint Michel, assit l'un à côté de l'autre. Son bras passé autour de l'épaule, de la jeune femme, tandis qu'elle avait penché sa tête contre la sienne, leurs pieds nus jouant dans le sable sec. Plus amoureux que jamais, si cela était possible. Elle ne pouvait éviter de penser à leur enfance, lorsqu'ils se réfugiaient sur le gros chêne pour regarder les couchers de soleil, et qu'il lui faisait des petits baisers enfantins sur la bouche. Déjà à l'époque, ils s'aimaient d'un amour immense, sincère, passionné. On aurait pu croire que les deux enfants auraient fini par oublier ... Mais le hasard fit qu'une fois adulte, ils se retrouvèrent. Plus exactement, Exaël avait essayé de la chercher, sans succès, jusqu'à ce que le hasard fit qu'elle vint sur cette fameuse île où il résidait depuis quelques semaines....

Ils firent un grand feu sur la plage, ils firent griller des poissons, mangèrent des pommes du verger. La jeune femme lui fit une surprise, elle avait dégoté un bouteille de vin sur le marché, elle ne concevait pas une belle soirée au coin d'un feu sans cela!

Une soirée romantique à souhaits, ils en avaient eu besoin, de se retrouver, en amoureux, loin de cette maudite Bretagne! Après le coucher de soleil, le repas , et une ultime étreinte, il finit par s'endormir, lové contre elle. Elle observait son visage, elle eut les larmes aux yeux en pensant aux derniers mois. Elle l'aimait tellement, c'était lui et personne! Plus elle l'observait, plus elle revoyait le petit garçon, Ael, qu'elle protégeait. Qu'elle perdit, car son père à lui avait décidé d'en faire un vrai mercenaire au cœur de pierre, avant de le renvoyer sur le continent. Elle lui caressa la joue, en profita pour effleurer son corps d'une douce caresse, et chantonna doucement, tandis qu'elle observait le jeu des flammes faire des ombres sur lui.



Touch me in the night time
Caresse-moi dans un moment de la nuit
All I want from you is love
Tout ce que je veux de toi c'est de l'amour
And I know you can give me such sweet moments
Et je sais que tu peux me donner des doux moments
Cos, you make me feel so strong
Parce que tu m'obliges à me sentir fort

Cos you make me feel that good
Parce que tu me fais me sentir bien
And nothing else matters
Et rien d'autre n'a d'importance
That's how I want to live
C'est comme ça que je veux vivre
Eternally, together
Ensemble éternellement

All I want to do is spend a lifetime with you,
Tout ce que je veux faire c'est passer une vie avec toi

All I want to do with you , Make it happen
Tout ce que je veux faire avec toi , fait en sorte que ça arrive
And eternally together we will be
Et nous serons ensemble éternellement



Jamiroquai, spend a lifetime

_________________
Domenika


[ 9 octobre 1461 ]

Et voilà, le jour du départ est arrivé. On ne pouvait vraisemblablement pas rester coincés là, à Avranches, sans bateau en partance, la route de Bayeux périlleuse... La seule solution était de rebrousser chemin. Un pigeon était arrivé dans l'après midi, comme un fait exprès. Euphémie se sentait mieux, assez pour supporter le voyage. Une bonne nouvelle, mais Exael semblait ailleurs. Énervé. Rien de ce que je disais ne le déridais. Pas de vrai sourire, pas de conversation plus fournie que quelques mots. Ai-je dis quelque chose? Jusqu'à ce qu'il dise : je vais faire un tour, marcher.
Visiblement, ma présence gêne, c'est très agréable!
Vas y, je t'attends pour le départ.
Ça ne te dérange pas?

Haussement d'épaule tandis que je tentais de cacher ma peine. Je lui avais écrit un petit mot la veille. Il n'a pas du le voir. Je souffre toujours de la perte subie, et je n'ai personne à qui en parler. Il préfère marcher seul... Peut être cela l'ennuie de devoir repasser par la Bretagne? Il n'est pas le seul. Maudite terre qui m'a enlevé mon amour, ma dignité, ma fille et l'enfant que je portais de lui... Et je me sens seule, alors qu'il a préféré partir marcher...

Mais il revint, plus tard dans la soirée, en m'offrant un collier , qui représentait la lune, la lumière de ses nuits comme il aimait à m'appeler, un saphir représentant la mer, et le loup, l'esprit animal qui me correspond... Je souris, touchée par le présent. Je m'en veux d'être aussi mesquine... mais repasser par l'endroit où j'ai perdu l'enfant m'est insupportable. Et je n'ai rien pour me recueillir...


_________________
Domenika


[ Felger, maudite Bretagne]

Et les voilà de retour, après le voyage avorté en direction de n'importe où sauf la Bretagne, maudite terre qui leur as fait tant de mal. Terre où en Janvier, un soir, tandis qu'elle et son ange achevaient leur œuvre de vengeance, il reçu une lettre qui acheva de lui faire perdre la raison. Terre qui a vu la louve s'enfoncer dans la dépression, alors qu'elle aurait dû être forte pour lui, le soigner, et l'attendre. Terre maudite où elle l'a fui. Terre maudite où il perdit sa raison, alors qu'il revenait vers elle. Terre maudite où elle s'est retrouvée seule, où elle perdit espoir, au point de se marier avec le premier venu, tentant de se persuader qu'elle pourrait vivre ainsi, sédentaire, parfaite petite femme soumise au foyer. Terre où on lui a arraché sa fille, à peine née, de ses bras. Terre qui leur a ravi Euphémie, avant de la leur rendre, affaiblie, aux portes de la mort. Maudite terre, que la jeune femme veut quitter, et ne plus jamais y mettre les pieds.

Elle sentait Exael perturbé. Il avait quitté précipitamment la taverne, alors que kem parlait avec un Rohannais de sa connaissance. Elle finit par savoir pourquoi plus tard dans la soirée, et fut soulagée de comprendre pourquoi. Elle lui fit la promesse de ne plus jamais parler de ce qui l'avait tant énervé. Entendre ce nom là lui fait tellement de mal, plus jamais elle n'en parlerait... Kem lui caressa la joue, et l'embrassa, avant d'essayer avec succès de le dérider.
Elle lui promit de le marquer par un tatouage, comme il fera pareil pour elle, dès leur retour. En attendant, après l'avoir chatouillé et fixé dans les yeux, avec un regard pétillant, elle s'appliqua à l'embrasser dans le cou, le marquant d'un suçon, lui disant en riant qu'en attendant le tatouage, les autres femmes sauraient quand même qu'il était à elle seule. Des rires et chatouilles, devinrent caresses et embrassades. Ils finirent dans les bras l'un de l'autre, étreinte passionnée, impérieuse, volupté aiguillonnée par la peur de se faire surprendre...

_________________
Domenika


[ Décembre 1460, la rencontre...]

I never understood before
Je n'ai jamais compris auparavant
I never knew what love was for
Je n'ai jamais su à quoi servait l'amour
My heart was brok', my head was sore
Mon coeur était brisé, ma tête me faisait souffrir
What a feeling
Quel sentiment

What a feeling in my soul
Quel sentiment dans mon esprit
Love burns brighter than sunshine
L'amour brûle, plus radieux que le soleil
Brighter than sunshine
Plus radieux que le soleil
Let the rain fall, I don't care
Laisse la pluie tomber, je n'en ai rien à faire
I'm yours and suddenly you're mine
Je suis à toi et soudain tu es à moi
Suddenly you're mine
Soudain tu es à moi

I never saw it happening
Je ne l'ai à aucun moment vu venir
I didn't have the strength to fight
Je n'avais pas la force pour me battre
Suddenly you seemed so right
Soudain tu m'as semblé si bien
Me and you
Moi et toi
[...]


Cela avait commencé sur cette île, un accueil courtois, sans arrière pensée aucune. Le jeune homme, pour l'avoir longtemps cherchée, avait enfin retrouvé la princesse de son enfance. Elle fuyait. Elle avait fui le groupe de mercenaires qui l'avaient séquestré et violée durant quatre ans. Elle était sauvage, Kem, elle ne crachait pas sur une soirée avec un homme, mais cela restait somme toute très superficiel, histoire de ne pas passer toutes ses nuits seule. Mais aucun, aucun, n'avait réussi à la toucher réellement. Elle était elle même persuadée ne jamais réussir à faire suffisamment confiance en un homme, à aimer quelqu'un, un jour... Et se contentait de vivre, et de temps en temps, une aventure, briser l'ennui en séduisant n'importe qui, ce qui ne lui prenait jamais beaucoup de temps d'ailleurs.

Exa vint la rejoindre sur Tours, lui faisant la surprise, sachant qu'avec quelques autres elle prévoyait de faire un voyage. Ils se rencontrèrent en taverne, et le courant passa immédiatement. Elle était du genre à mettre ses bottes sur la table, tout comme lui... Elle n'avait pas fait le rapprochement avec le petit Ael de son enfance, elle avait perdu quelques années de sa mémoire suite à un choc affectif, avant que ses frères la revendent aux mercenaires. Le père d'Ael avait séquestré le petit garçon, l'avait battu et forcé à se battre, le transformant en bête sauvage. La petite Kem, après plusieurs mois, avait réussi à fausser compagnie aux femmes du gynécée pour tenter de sauver son prince chevalier. Elle entra, dans le noir, dans la cave puante , où était son ami, enchaîné comme un chien. Le peu de lumière qu'elle avait apporté lui causa un choc. Il était sale, couvert d'ecchymoses, de plaies diverses plus ou moins cicatrisées, Mais c'était son regard qui la glaça, le regard d'une bête sauvage. Plus rien de son ami ne subsistait, il ne la reconnaissait pas. Il se précipita sur elle, avec un cri de bête sauvage, retenu juste à temps par la chaîne. Il était devenu complètement fou... Il tirait sur la chaîne, quitte à s'étrangler.
La lampe se brisa sur le sol, tandis que la petite Kem recula, s'adossa au mur pour se recroqueviller, en état de choc. Ce furent les hurlements du garçon qui attirèrent les mercenaires. Ils attrapèrent la fille sans ménagement, et la confièrent à ses frères, qui la battirent comme plâtre... Elle mit plusieurs semaines avant d'émerger de sa catatonie. Elle avait perdu la mémoire, sous le choc, ses souvenirs resteraient complètement enfouis... jusqu'au moment où ils refirent surface, en 1461.

La soirée en taverne ne passait bien, agréablement. Tout vint naturellement, ils étaient complices, elle n'avait jamais ressenti ça. Elle eut un petit regret, car il parlait de sa gitane, mais elle était tout de même heureuse d'avoir trouvé un ami. Ils rirent, elle s'asseyait sur ses genoux, attitude amicale, un peu plus amicale que la moyenne certes, mais cela allait de soi, elle ne voyait rien de mal, jusqu'à ce qu'il lui vole un baiser... ce qui la troubla, un instant. Il lui proposa de partager sa chambre, amicalement, pour économiser sur le prix à l'auberge. Évidemment, en tout bien tout honneur, en restant habillés pour dormir. Durant la nuit, elle dormait paisiblement. Instinctivement, elle se blottit contre lui, le serrant dans ses bras et posant sa tête sur son torse, contre son cœur... Il ne dormait pas, et, le cœur battant, il resta éveillé ainsi une bonne partie de la nuit, yeux grand ouverts, luttant contre son envie de la toucher, la caresser...

Au petit matin, sans avoir dormi, il se leva et lui laissa un petit mot, car elle dormait encore profondément, le temps d'aller chercher de quoi déjeuner, et reprendre ses esprits...

[ Mars 1461, l'avènement de Darken Rahl ]


Donnes moi de quoi tenir tenir
Je ne veux pas dormir dormir
Laisses moi voir venir le jour...

Notre vie à deux s'arrête donc là
Dans les grandes plaines des peines à jouir
D'une vie qui ne veut plus rien dire

J'espère ne plus jamais faire souffrir quelqu'un
comme je t'ai fait souffrir...

Je n'étais qu'un mauvais présage
On s'est aimé, puis vint l'orage

Pourquoi pourquoi même quand les gens s'aiment
Il y a, il y a toujours des problèmes ?

Fallait pas qu'on se connaisse
Fallait pas qu'on soit deux
Fallait pas s'rencontrer et puis tomber amoureux

Notre vie à deux s'arrête donc là
Là où les dieux ne s'aventurent pas

Moi qui aimais tellement ton sourire
Je n'entends plus que tes soupirs
J'espère ne plus jamais faire souffrir quelqu'un
comme je t'ai fait souffrir...

Donnes moi de quoi tenir tenir
Je ne veux pas dormir dormir
Laisses moi voir venir le jour...



Il avait perdu l'esprit, et était parti. Le cœur lourd, le voyant s'éloigner sur les remparts, il lui sembla que son cœur s'était brisé en mille morceaux. Elle rentra chez elle, à reculons, dans sa cabane sens dessus dessous. Il avait tout retourné avant de partir, et elle resta durant deux jours entiers dans le noir, échevelée, buvant plus que de raison. Akira vint au soir du deuxième jour, pour la secouer, la sortir de sa torpeur, la forçant à arrêter de boire, à se laver , et sortir un peu... Ne pas s'enfoncer dans la dépression...



Aqualung, brighter than sunshine
Manu Chao, la vie à 2

_________________
Domenika


[ Dors avec les anges et rêve de moi car un jour tu pourras dormir avec moi et rêver des anges. ]

Cela faisait longtemps qu'elle n'avait médité, et parfois, le chemin des rêves était impérieux et semblait l'appeler. Elle s'éloigna, de nuit, jusqu'au parc de l'ancien domaine d'Exa, qui avait brûlé. Elle s'installa au centre d'une prairie et s'assit en tailleur, ferma les yeux, laissant le calme l'envahir. Elle se détendit, ne faisait qu'un avec ce qui l'entourait. Chaque souffle de vent sur sa peau, le couinement des rongeurs, le bourdonnement de quelques insectes nocturnes, frottements, hululement, craquements...

    Elle y était. Elle baignait, flottait dans une sorte de brume scintillante. Petit à petit, une plage apparut, des dunes, le soleil. Yûki et Soen étaient là, accompagnés d'un lapin, gambadaient non loin d'elle. Puis le lapin s'approcha, et se lova sur son giron. Elle sourit au lapin, qui devint un petit enfant, une petite fille, aux longs cheveux bruns, aux yeux vert-bleu lumineux légèrement bridés. Elle la serra dans ses bras, elle aimait de tout son cœur ce petit être qu'elle avait perdu à Rennes, mais fut soulagée de le voir prendre forme spirituelle sur la route des rêves. Il avait vécu, si brièvement en elle, mais son essence perdurait toujours quelque part. Elle essuya ses larmes de joie, tandis que l'enfant lui désigna son ventre avec un petit sourire mystérieux, puis désigna un renardeau, qui semblait se cacher dans les buissons, au loin...


Elle se réveilla, les larmes aux yeux, ankylosée après une aussi longue méditation. Elle se leva avec difficulté, le temps de refaire circuler le sang dans ses bras et ses jambes. L'ombre qui l'observait depuis les buissons, celui qui l'avait longuement cherchée, vit une chose. Une femme qui pleurait et avait mal, peut être battue, qui n'osait pas fuir. Car il savait pour l'avoir vu, au bout d'un certain temps, il n'y avait plus besoin de liens, de cordes, ni de barreaux pour retenir quelqu'un... Il avait recherché sa grande soeur, savait qu'elle avait vécu des choses terribles. Et pour lui, visiblement, son cauchemar devait continuer. Mais cela allait s'arrêter, puisqu'il allait exécuter celui qui la retenait en otage... Ainsi pensait Aubin, le petit frère de Kem...

Elle rentra, sachant qu'Exaël serait encore à travailler dans son bureau. Elle prit sa plus belle plume, et rédigea un petit mot, les yeux ensommeillés...

Citation:
Mon renard ...

Je sais que tu voudras me border à ton retour, mais le sommeil me gagne. Je laisse ce petit sur ton oreiller...

Il était une fois deux petits enfants plein de vie, qui s'aimaient d'un amour pur et sans tâches. Rien ne sera jamais plus fort, dans ce bas monde, que ce qui liait ces deux enfants. La vie ne les a pas épargnés, les séparant par trois fois presque toutes aussi cruelles les unes que les autres, la dernière étant la pire. Mais chaque fois, irrémédiablement, ils se retrouvèrent. Ils ne se souvenaient plus l'un de l'autre, mais instinctivement, ils recherchaient, dans le monde, lui sa petite princesse, et elle son chevalier...

Je suis désolée d'avoir été infecte ce soir. Je me sens tellement à fleur de peau... J'ai peur de le perdre, tu me dis qu'il n'y a aucune raison, mais j'ai quand même sans raison perdu notre premier enfant à Rennes... Mais cette fois je le sens, et je ferai tout ce qu'il faut pour ne prendre aucun risque. Avant d'aller dormir, j'ai médité un peu dans l'ancien parc. J'ai cru sentir une ombre me surveiller, et je suis sure que ce n'étaient ni Yûki, ni Soen. J'ai cru que c'était toi qui me faisait une blague... Je m'inquiète.
Sache une dernière chose... Je t'aime, plus que tout. Je ne sais pas comment je réagirai si je te perdais... Je sais que tu blaguais ce soir... Mais je suis tellement ... sensible ... et ces histoires de mairie sont gonflants, ainsi que ces confrontations avec SulfurA. Je prendrai mon mal en patience, je ferai l'effort de supporter ton amie, même si elle m'en veut encore.

Mon ange... J'ai aussi peur de te perdre... Je ne peux m'en empêcher... Si l'on m'avait dit que toi et moi, on irait aussi loin! Tu t'étais imposé à moi, à Tours, et même quand nous étions petits, comme une évidence. Dire que je n'ai pas tout de suite voulu le voir et l'accepter... Tu as été mes premiers baisers, mes premiers chagrins; tu as éveillé ma curiosité, ma jalousie, ma féminité, ma timidité. Je refusais de tomber amoureuse, j'avais peur de la folie exaltante dans laquelle tu m'entraînais... Mais avec toi, je connaissais enfin la vraie vie, celle qui vaut la peine d'être vécue. Je te connais par cœur et pourtant tu me surprends si souvent! Tes rires, tes idées folles, tes blagues, même si tu vas si loin que j'en panique, tombant dans chaque panneau, même grossier...
Les secondes sont longues en ton absence et les heures si courtes à tes côtés... Je ne supporterai pas d'être séparée de toi à nouveau. A ce jour, tu es ce qui m'est arrivé de mieux dans la vie et je plains toutes ces personnes qui sont passées, passent ou passeront à côté de ce que nous vivons. Les épreuves nous ont endurcis, rapprochés, et nous ont énormément appris... C'est auprès de Toi que je veux donner la vie, vivre et rendre mon dernier souffle. Et j'espère de tout mon cœur que toi aussi... Mon ange, tous ces mots ne suffisent pas à exprimer mon amour, mais ainsi tu auras une idée...



Elle souffla la bougie et s'endormit, après avoir déposé le mot sur l'oreiller...


_________________




Domenika


[ L'amour se conjugue au présent ... ]

La jeune femme caressait son ventre légèrement bombé. Elle n'était enceinte que depuis peu de temps, et cela se voyait peu. Elle était folle de joie à l'idée de donner à Exael l'enfant qu'il désirait tant... Mais ce matin là de fin octobre, alors que le vent soufflait si fort,et que la pluie tombait dru, elle s'inquiétait un peu. Elle avait quelques pertes de sang, et elle priait pour que l'enfant tienne, cette fois. Elle avait toujours eu du mal à enfanter, ce qui lui avait valu la répudiation de l'homme auquel elle avait été unie, à douze ans, loin en orient. La médicastre à qui elle s'était confiée lui avait confirmé que son âge jeune et la vieillesse de son premier mari étaient en cause. Les autre concubines devaient user de stratagèmes, comme se donner aux soldats... Puis, lorsqu'elle avait été vendue aux mercenaires, sa stérilité avait une autre explication. La faim, les mauvais traitements, les coups, les viols répétés... Elle aurait toujours du mal, lui avait prédit la médicastre. Ce n'était pas impossible, mais difficile. Elle avait déjà perdu un enfant, qu'elle portait sans le savoir. Là, elle savait, ils avaient essayé, et avaient réussi. Et la jeune femme avait peur de le perdre, une fois encore. Elle avait eu tant de mal à avoir Arielle, à l'époque, elle était devenue sa raison de vivre, désespérée d'avoir perdu Exaël...

Il avait brigué la mairie, qui lui prenait beaucoup de temps, mais tenait à lui donner tout ce qu'il pouvait pour la rendre heureuse. Et elle faisait tout ce qu'elle pouvait pour l'aider... même si elle s'était jurée de ne plus jamais toucher à la politique, pour lui, elle se parjurait déjà. Ils luttaient contre les hypocrites, qui s'accrochaient à leur petits pouvoir comme une bernique. Ceux là même qui voulaient les voir dégager, et qui avaient dit que pour ce faire, il leur suffiraient d'annuler l'autorisation d'installation de Kem... Mais ils étaient ensemble, et bien plus forts ainsi.

Il était si attentionné... Elle regarda avec tendresse le petit morceau de vélin où il avait inscrit quelques mots: " veux tu m'épouser? ". Ils étaient en taverne, et s'étaient un peu disputés. Depuis quelque jours, une amie à lui SulfurA et, Gypsi, son ex, la gitane, étaient arrivées avec leurs compagnons respectifs. SulfurA ne l'aimait pas, surtout depuis leur dernier échange de lettre venimeux. Elle s'était excusée, mais la sulfureuse avait la rancune tenace. Et pour elle, Exaël rimait avec Gypsi, et Kem n'était qu'une piètre remplaçante. La jeune femme se sentait blessée... et isolée. Entre les piques de SulfurA, les regards agacés de Gypsi, qui avait du mal à les voir ensemble, Exaël qui ne supportait pas Steph, le compagnon de la gitane; Flax, le compagnon de SulfurA, qui commentait le tout avec un ton acerbe ou amusé, voire méprisant... Kem avait explosé. Vexée... Et épuisée. Exaël ne tirait que peu de plaisir de ces entrevues, houleuses ou teintées de tristesse...Le passé était le passé... Il l'avait pris dans ses bras, consolée... Et lui avait glissé le petit mot dans la main, sur le même vélin où elle avait griffonné: L'amour se conjugue au présent. Maintenant, et à jamais, ensemble...
Puis, ils étaient rentrés, la main dans la main. Il l'avait massée, pris un bain, avec beaucoup de gestes tendres, et s'étaient endormis, apaisés, et son ange avait posé la main sur son ventre qui commençait à poindre...

La jeune femme observa encore le petit vélin, avec un sourire, et le rangea avec sa correspondance. Un petit oiseau tapota à la fenêtre, Kem récupéra le message, frissonnant lorsqu'elle sentit le vent froid et la pluie sur son visage. Elle éternua, puis s'attela à la lecture de la missive.

Citation:
Chère demoiselle,

Je vous rassure tout de suite, vous n'allez pas perdre votre enfant pour quelques sangs en si petite quantité... Évitez certaines plantes, comme la verveine, la sauge, la valériane, la menthe pouliot. Je vous ai fait préparer un mélange d'herbe pour vos tisanes, pour fortifier la matrice et aider le fruit à s'accrocher. Il faudra éviter de voyager à cheval et les rapports intimes fréquents, il serait même sage de les proscrire jusqu'à la délivrance. Je vous recommande également de bien dormir. D'ici une mois, si vous perdez encore des sangs, il faudra songer à vous aliter... Mais je ne pense pas que vous auriez plus de soucis si vous suivez mes recommandations.

Bien cordialement.


Elle sourit, soulagée de la réponse. Garder ce petit enfant, l'enfant d'Exaël, était pour elle d'une importance capitale... Même si son existence irritait la sulfureuse. Il était la preuve de leur amour... Quant- à Gypsi, ses sentiments étaient ambivalents à son sujet. Elle s'étaient observées, en chien de faïence. Kem était celle qui lui avait ravi son bouc, et Gypsi était celle qui avait essayé de briser leur couple, et avait presque réussi d'ailleurs. Mais lorsque Darken était venu, c'était la seule à s'être souciée d'elle, de sa solitude. Elle avait son compagnon avec elle... Mais les voir s'appeler par leur surnom, avec une certaine tendresse, l'avaient un peu blessée. C'était ainsi...

_________________


Domenika


[ On dit que le temps change les choses, mais en fait le temps ne fait que passer et nous devons changer les choses nous-mêmes - Andy Warhol ]

Kem observa la pluie, le vent, le ciel de plomb par la fenêtre de l'auberge. Son fiancé, son ange, passait tout son temps en mairie. La gestion de cette dernière est chronophage, que la jeune femme usait de stratagèmes pour voir son ange de mari et essayer de l'aider. Déjà, elle avait réussi à se faire admettre au sein du conseil municipal. Un vrai soutien, des conseils avisés et des idées entachés d'aucune velléité de révolte, de désir pouvoir caché, ou d'hypocrisie. Bien peu d'amis en politique... La plupart du temps, ceux qu'on pensait être nos amis préfèrent filer doux et laisser les vipères prendre les commandes, par peur d'entretenir un climat tendu. Et Ainsi, les choses n'avaient jamais changé, certains s'étaient encroûtés dans leurs postes, se contentant du minimum, et à présent montrent les dents lorsqu'on désire changer les choses.... Bousculer leurs habitudes... Une bonne odeur sucrée emplissait l'air. La veille, Exaël lui avait confié un plein panier de pommes goûteuses et sucrées, car il savait qu'elle avait des envies de pommes. Les tartes étaient bientôt cuites à points, croustillantes à souhait. Elle avait demandé à la cuisinière de la superviser, elle n'avait que peu appris à cuisiner...
Elle avait mis son temps à profit pour écrire une lettre à sa fille, il lui tardait de voir sa réponse... La dernière fois, elle se plaignait de son père et de son caractère, elle souhaitait s'assurer que ça irait à présent.

Elle toqua doucement à la porte du bureau, et entra. Son ange lui fit un petit sourire et l'embrassa, l'air épuisé devant tout un tas de dossiers, de parchemins et livres de comptes. Elle déposa une part de tarte devant lui, une tisane fumante bien parfumée aux myrtilles et au miel, et commença à lui masser les épaules.

Tu t'en sors? Prends toi une petite pause, tu as l'air épuisé...
Merci mon ange... Il y a tant à faire et le temps file vite! J'ai l'impression de ne plus avancer. Je relis ce parchemin depuis une demie heure sans comprendre...
Tu es épuisé... Ferme les yeux juste cinq petites minutes, fais moi confiance... Respire à fond...


Elle lui massa les tempes, le cou, et quelques points précis le long de la colonne vertébrale. Elle le sentit se détendre un peu, respirer un peu plus posément. Elle l'embrassa sur le front...

Voilà... Tu vois, tu as fais une pause de cinq minutes, et te revoilà d'attaque pour travailler! Restaure toi... Tu veux que je regarde ce parchemin?
Tiens regarde ... C'est le mandat du bailli. J'aimerai le rendre, mais je ne veux pas faire d'erreur. Tu en penses quoi?
Mmhmm ... Ma foi, ça m'a l'air correct. Les montants sont exacts, et le nombre de marchandises aussi ... C'est parfait! Mais ... Pourquoi nous vendent-ils une hache? Une demande particulière?
Non, une erreur, rien de grave... Comme je l'ai dit à l'autre qui faisait son intéressante, qui croyait me prendre en faute, je sais bien qu'il n'y a pas de forêt à la Trémouille, mais un verger... Sans compter que le mandat a été demandé par son mari à la fin de son mandat. Mais je le vois mal faire une erreur aussi grossière, entre nous. Le bailli a dû mal comprendre...Ah, et j'y pense, voilà deux demandes, en tant que tribun, tu peux y répondre je pense...
Je m'en occupe! ? N'hésite pas à déléguer les courriers, ça te fera gagner du temps ... Du temps pour moi!


Elle rit doucement, elle savait qu'elle le verrait peu encore pendant trois semaines, mais il faisait l'effort de venir profiter des soirées en taverne, même s'il emportait des piles de parchemins, les livres de comptes et qu'il y avait un certains trafic de pigeons. Et que ses "amies" étaient là. Il était là, c'était ce qui importait. Il s'inquiétait pour sa grossesse... Elle lui glissa un tendre " je t'aime" au creux de l'oreille, puis ramassa l'assiette et la tasse vides...

_________________
Domenika


[ La Trémouille , le 6 novembre 1461 ]


La vie devient morne ici. La mairie me phagocyte Exael corps et âme... Et ses amies... J'essaye et j'ai du mal. Et la fichue impression qu'elles testent mes limites -faciles à atteindre dans mon état- pour lui prouver que je ne lui conviens pas. J'ai eu l'impression d'être de trop. Se rend t il compte? Peut être... Au fond il aime être apprécié. Qui ne le serait pas? Sauf que... Mes amis, dont minou, je ne les ai pas vus. Aurait il apprécié que je m'asseye sur ses genoux? Je ne pense pas... Je fais confiance, mais ça fait mal. Très mal. Et je suis déçue... De voir qu'il suffit que je sois malade pour qu'on me dise qu'il a eu une femme sur les genoux. Même une amie...
Et j'ai mal. Elles auront réussi ça, SulfurA et Gypsi.
Je lui fais confiance mais ça fait mal. Ce n'est sûrement rien pour lui. Mais je ne peux empêcher cette vision de me hanter et me brûler comme de l'acide.
Coucher les mots sur le papier fait du bien, ça soulage. La jalousie est fatiguante... Je n'ai pas envie de faire de scène. Même si ce n'est pas respectueux de moi. Mais pourquoi faire ça? Pour me faire comprendre quoi? Que je compte pour rien?

Je ne sais plus, je suis perdue. Déçue. Triste. Ecoeurée. Je ne sais pas... je ne sais plus... je suis perdue...

_________________
Domenika


[ La vraie question, ce n'est pas ce qui s'est passé, mais quel est le problème ... ]

Elle n'a pu s'empêcher... La jeune femme l'ayant vu en taverne, lui a demandé : ça va les genoux? . C'est là qu'il a confirmé, et affirmé. Non seulement il avait eu SulfurA sur les genoux, mais aussi Gypsi. La claque est partie aussitôt... Pour l'irrespect. Puis elle l'avait embrassé. Kem avait les larmes aux yeux. Les explications vinrent ensuite... Les femmes étaient saoules, c'était juste amical... Il n'a su et n'a pas voulu les repousser. Il n y a rien eu de plus ... Il voyait qu'il lui avait fait du mal.
Puis je t'embrasser?
Tu n'as pas à demander, tu le fais.

La jeune femme lui vola un baiser., comme lui aux premiers jours. La douleur était encore là, et il avait lui aussi les larmes aux yeux. Il lui souffla un " je t aime" avant de filer de la taverne ...
L'après midi même, alors que Kem ruminait et essayait de ne pas visualiser la situation de femmes sur les genoux de son ange, Falco vint à elle avec une lettre d'Exael.

Citation:
Mon Amour ,

Si je t'ai blessée sache que j'en suis plus que désolé , tu vas penser que lorsque tu n'es pas là tu ne peux me faire confiance ...J'aurais pu éventuellement le nier, mais j'ai toujours été honnête avec toi .
Gypsi , SulfurA sont des personnes qui font parties de ma vie, de proches amies , c'est bien plus que ça en fait , des sœurs , oui voilà ce sont des sœurs , notre relation est d'une complicité qui peut rendre jalouse la femme que j'aime autrement dit toi. Mais je ne suis pas amoureux de l'une d'entre elles , je ne vais pas épouser l'une d'entre elles , ni faire un enfant à l'une d'entre elles.

Mes sentiments les plus forts ils te sont réservés, je t'offre mon corps , mon âme ...et ça pour toujours.

Ces temps ci on ne va pas bien , ni toi ni moi , pourtant on devrait se réjouir par l'arrivée du fruit de notre amour , malgré ce que tu penses je me réjouis d'être père et si je suis maladroit par moment ça ne m'empêche pas de t'aimer et d'être fier de devenir un jour ton mari.

Je tenais à te l'écrire , je t'aime Kem et ça à jamais !


Elle sourit à la lecture de la missive... Ça ne devrait pas avoir d'importance. Il avait raison... Pour elle, il avait tué, il avait donné sa vie, lui avait donné un enfant, son corps et son âme... Ça ne devrait pas la tourmenter à ce point. Elle l'attendit à la Canine... mais vit d'abord SulfurA. Une solide explication devait être donnée ... La femme était là, et se remettait d'une cuite mémorable. Elle rit lorsque Kem lui demanda la suite du plan... si c'était roulage de pelle, ou quelque chose dans ce gout là... Mais non, elle ne souhaitait pas les séparer. Gypsi arriva et confirma ses dires... Chacune avait son compagnon, mais Exaël était leur ami. Rien de plus... Le problème, était pourquoi ne lui faisait-elle pas confiance...
Kem se prit la tête dans les mains. C'était bien là le nœud du problème...
Elle se rendit compte qu'elle n'avait pas confiance en elle surtout...
Puis il arriva et se réfugia dans ses bras. Elle sourit et le serra contre elle... Elle avait confiance, ils s'aimaient. Elle lui souffla un " je suis désolée" au creux de l'oreille, avant de l'embrasser longuement...

_________________





Domenika


[ Toi, moi, et ton femme club]

When all is quiet, quand tout est calme...


La nuit est là, les ombres s'allongent, la chandelle grésille. Et tu n'es pas là. Je hais cette mairie qui te vole ton temps. Et ton femme club, comme tu aimes à l'appeler. Je me suis sentie transparente. Tu l'as su et essaye de faire attention... Tu aimes être apprécié, qui ne le serait pas? Flo, qui a perdu Faramouss. Qui a regretté de mal avoir choisi. Entre toi et lui, elle a choisi. Elle regrette d'avoir choisi celui qui à présent arpente les chemins célestes... Si elle t'avait choisi, serais-je ici, avec toi, portant le fruit de notre amour?

When you've got 24 hours left on the clock
What you gonna do?
What you gonna do?
When you are the last apple pie in the shop
What you gonna do?
What you gonna do?

Quand il ne te reste que 24 heures à la montre,
Que comptes tu faire?
Lorsque tu es la dernière tarte aux pommes dans la boutique,
Que comptes tu faire?

Think about me
Think about me
When all is quiet, won't you think about --

Penser à moi,
Lorsque tout est calme, tu ne penseras pas à ...

Maybe I have missed the greatest day of my life
I hope that isn't true
I hope that isn't true...

Peut être ai je manqué le meilleur jour de ma vie,
J'espère que non....

Je rêve que tu m'embrasses, me regarde droit dans les yeux pour me dire, en me glissant un anneau au doigt, devant tous et surtout toutes:

Ladies I have kissed could've all been my wife
But none of them were you
None of them were you

Toutes celles que j'ai embrassé auraient pu devenir mon épouse,
Mais aucune d'entre elles n'était toi,
Aucune n'était toi...


Mais la fierté est ce qu'elle est, je ne l'attends pas. Je me contente de les voir tourner autour de toi, attendre que tu te lasses ou que je te libère. Tu aimes me voir jalouse.
J'ai peu confiance en moi, si peu. Je te laisse souvent un petit mot, avant de dormir...
Parfois j'ai l'impression qu'ils s'envolent avant que tu ne puisses les lire...
Ce dont je suis sûre, c'est ce que je ressens pour toi. J'ai attendu, quand tu étais dans le coma. Je t'ai attendu, quand tu as perdu l'esprit. J'ai attendu, lorsque Darken a fui, devant une bouteille, loque humaine dévastée. J'ai attendu un signe de toi, jusqu'à ce que celui qui m'a relevée me conduise à l'autel, un autel qui était comme un billot, sur lequel il a coupé ce qui dépassait pour rentrer dans un moule trop étroit...

I've been waiting for you (wasting my time)
Most of my life (wasting my time)
When all is quiet, won't you think about --

J'ai attendu après toi ( perdu mon temps)
Presque toute ma vie ( perdu mon temps)
Quand tout est tranquille, tu ne penseras pas à ...

Tu es Lui. Depuis toujours, depuis le coucher de soleil sur le cerisier, depuis le baiser volé à Tours, depuis le bain à Limoges et la grange à Guéret, depuis ta visite à Rohan alors que j'étais mariée et toi fiancé, depuis nos retrouvailles à Thouars, le crépuscule au Mont Saint Michel, depuis toujours, c'est toi que je veux, mon corps, mon coeur, mon âme, ma vie, sont à toi. Je traverserai l'enfer pour te retrouver, je me damnerai pour te sauver. Aucun sacrifice n'est trop gros pour plonger à nouveau mon regard dans tes iris bleu-vert lumineux... Et je te donnerai ce fils que tu désires tant.

Mais je ne suis pas seule... Dans ton coeur, il y a moi, moi, moi, et ton femme club...
Je suis obligée de faire avec. Même si cela me chagrine. De supporter celles qui regrettent ouvertement, qui me disent:
Exa, tu l'as volé. Tu nous l'as volé. Tu l'as volé à tout le monde...


kaiser chiefs - when all is quiet
NB: le jeu de mots "femme-club" est copyrighté

_________________
Domenika


[ Correspondance, et la réflexion qui s'en suivi... ]

Citation:
Kem,

Je te remercie. Tu n'as pas t'inquiéter pour nous. Le retour se passe bien, et nous n'avons fait aucune rencontre fâcheuse jusqu'à présent.

Cette rencontre fut étrange, j'en conviens. Ce n'est pas une situation facile ni pour toi ni pour moi. Et on peut dire que c'est encore moins une situation courante ou habituelle. Je dois bien l'avouer. On en est bien consciente toutes les deux. Il y aura sans doute d'autres soirées. Ce n'est pas grave, et je peux comprendre ta jalousie. Après tout, j'aurais certainement été jalouse aussi, si j'avais vu une femme sur les genoux de Steph. Même si j'ai tendance à contenir mes jalousies par fierté. Tu les exposes et finalement c'est aussi bien, ça permet de régler le problème plus rapidement. Aussi, je m'excuse. Je n'étais pas à ma place. Je reste bien sûre l'amie d'Exa - sans plus aucune ambiguïté. Il est tout à toi, et je suis heureuse de voir votre couple solide comme est solide le miens. Je n'ai toujours souhaité que son bonheur, et il semble l'avoir trouvé à tes côtés alors, vous avez ma bénédiction. Et de vous voir fonder une famille enlève toute possibilité de rancœurs. Notre séparation aura été utile, tant pour lui que pour moi.

Et pour les câlins, je ne dis pas non. Je suis contente de voir que tu fais des efforts pour lui. ça ne fait que prouver ton amour, et ça me donne une qualité à t'accorder, qui force mon respect. En espérant pouvoir discuter davantage avec toi à l'avenir.

Prends soin de toi, et prends soin de lui.
Et, Kem, juste pour toi, méfies-toi davantage de certaines femmes qui se disent tes amies que de moi. Elles ne le sont pas toutes réellement. Mais je fais confiance à ton intelligence pour les déceler.

G.


Cher journal,

Je me rends compte à la lecture de cette missive de la gitane que je me suis sentie bien seule ces derniers temps. On construit des choses ensembles, et un rien peut tout gâcher. Ai-je réellement une fierté mal placée? Ai-je raison de m'emporter à ce point? Alors qu'il m'aime, que je l'aime, qu'il souhaite m'épouser et envisage sa paternité avec bonheur? Non. Peut être ai-je si peur de perdre ce bonheur que je prends la moindre excuse pour en faire un drame? J'aime les mots qu'il me murmure à l'oreille, ses bras autour de moi, son oreille contre mon ventre... Ses lèvres sur les miennes, son regard plongé dans le mien... Mes frissons lorsqu'il me murmure à l'oreille " ma promise "...

Il passe beaucoup de temps en mairie, seul. J'essaye de l'aider comme je peux, quand je le peux. Un simple soutien, peut aider beaucoup... Il fait tout ce qu'il faut. D'ailleurs, lorsqu'il ont appris notre départ prochain, beaucoup ont été attristés, et j'ai du calmer bien des personnes... Finalement, nous allons garder un pied à terre ici. Nous poser de temps en temps ici, voir nos amis ... ou ceux qui semblent l'être. Bien peu ont aidé Exael, bien peu l'ont soutenu. Ce qui me met en rage, c'est que ceux dont on a bousculé les habitudes sont revenus, et ont déjà ouverts la vanne à critiques. La mairie est bien gérée, l'animation, je la gère avec Malty, c'est vrai que la tribun est peu là, mais beaucoup plus que ne l'était Mary! Et Prae ... je me demande si elle ne regrette pas de s'être proposé pour l'urbanisme... Lorsque je lis l'affiche d'Allydou, je ne peux m'empêcher de grincer des dents... Encore une qui ne sort les doigts du fessier uniquement pour critiquer ceux qui osent bousculer leur ordre établi. A croire que les postes appartiennent à ceux qui les occupaient...
Et je suis encore plus déçue par certains et certaines, bien tièdes dans leur soutien à Exa. Ils ne voulaient pas prendre position. Et comme l'a si bien dit Gypsi dans sa lettre, leurs intentions ne sont pas claires, surtout l'une d'entre eux. Pour la gitane, cette femme aime Exael, et espère au fond d'elle que nous rompions pour retenter sa chance. Et cela ne me surprendrait guère. De toute façon, elle s'est bien gardée de le soutenir lors du conseil municipal, avant que je puisse y avoir accès....

Exael s'est proposé, pour la mairie, soucieux de donner à notre enfant l'avenir qu'il mérite. Et je sais qu'il a fait ça très bien. Je ne regrette pas le temps qu'il a passé en mairie, car je sais pourquoi il l'a fait. Et il a tout fait, au maximum, pour me voir le reste du temps. J'ai bien confiance en lui. J'ai juste peur de perdre ce bonheur, pourquoi une telle peur? De toute façons, nous allons partir nous promener, dès la fin du mandat. Ça nous fera du bien de nous retrouver!
J'ai eu si peur quand Aubin l'a poignardé... Le perdre serait une tragédie. Jamais je ne le supporterai.

_________________











Domenika


[ 17 Novembre 1461 ]

Je suis tombée sur son journal... Les mots dansent devant mes yeux, et me donnent le sourire aux lèvres. " Je t'aime, Kem ", résonne à mes oreilles, et je l'imagine me dire cette phrase avec sa voix, murmurés doucement à mes oreilles... J'en ai des frissons. Il a raison, lorsque l'on s'est retrouvés, à Thouars, c'était magique, extraordinaire, pourtant on se connaissait si bien, le corps de l'autre n'était pas inconnu, mais retrouver les gestes que nous avions l'un pour l'autre était magique, sentir de nouveau sous mes doigts ses cheveux noirs mi longs... plus longs qu'avant... et à chaque retrouvailles, en fin de journée, c'est toujours aussi magique!
Il s'en veut d'avoir cru pouvoir s'en remettre, refaire sa vie ... Mais j'ai fait pareil. J'ai essayé, pour vivre, et je suis allée avec un autre homme. Charmant de prime abord, mais le revers de la médaille était bien sombre et cruel, surtout lorsque j'ai su qu'Exa était revenu à lui même. Et le paroxysme le jour où il est venu à Rohan avec sa blonde. Les regards ne mentaient pas eux, et les gestes étaient réprimés. J'ai failli le prendre dans mes bras, et craquer, au moment pile où sa blonde est entrée dans la taverne. J'ai souri, de ce sourire forcé, mais au fond de moi, mon cœur venait de se briser une nouvelle fois, en me rappelant que c'était trop tard. Trop tard!
Mais le souci était que chacun pensait que l'autre avait refait sa vie, et était heureux... Alors lorsque j'ai écris pour dire que j'étais partie car je l'aimais, que je lui souhaitais d'être heureux avec elle, que je l'aimais, que je m'étais trompée, que je ne savais pas où j'irai, et qu'il a répondu:

Viens à La Trémouille... Pour moi. Pour ma survie. Car là, à l'intérieur, je meurs. Sans toi...

Tout est dit...

I want to reconcile the violence in your heart
Je veux reconcilier la violence dans ton coeur
I want to recognize your beauty's not just a mask
Je veux reconnaître que ta beauté n'est pas juste un masque
I want to exorcise the demons from your past
Je veux exorciser les démons de ton passé
I want to satisfy the undisclosed desires in your heart
Je veux satisfaire les désirs inavoués dans ton coeur

Please me,
Fais-moi plaisir
Show me how it's done
Montre-moi comment ça s'est fait
Trust me,
Fais moi confiance,
You are the one
Tu es le seul
Muse undisclosed desires

_________________
See the RP information <<   <   1, 2, 3, ..., 6, 7, 8, 9, 10   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)