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[RP] Journal d'une louve exotique

Domenika


Titre :Mamma Mia
Auteur :Abba

I've been cheated by you since I don't know when
J'ai été déçue par toi depuis je ne sais pas quand
So I made up my mind, it must come to an end
Alors je me suis décidée, tout ça doit s'arrêter
Look at me now, will I ever learn ?
Regarde-moi maintenant, vais-je apprendre un jour ?
I don't know how but I suddenly lose control
Je ne sais pas comment, mais je perds soudainement le contrôle
There's a fire within my soul
Il y a un feu de passion dans mon âme

Just one look and I can hear a bell ring
Un seul regard et j'entends comme une alarme dans ma tête
One more look and I forget everything...
Un autre regard et j'oublie tout...

Mamma mia, here I go again
Mon dieu, je recommence
My my, how can I resist you ?
Mon dieu, comment puis-je te résister ?
Mamma mia, does it show again ?
Mon dieu, est-ce que ça se voit encore ?
My my, just how much I've missed you
Mon dieu, tu m'as tellement manqué
Yes, I've been brokenhearted
Oui, j'ai eu le coeur brisé
Blue since the day we parted
Déprimée depuis le jour où on s'est séparés
Why, why did I ever let you go ?
Pourquoi, pourquoi t'ai-je laissé partir ?
Mamma mia, now I really know,
Mon dieu, maintenant je réalise,
My my, I could never let you go.
Mon dieu, je n'aurais jamais dû te laisser partir
(...)

Rohan, Mars 1461

Je ne sais toujours pas ce qu'il m'a pris, à Brest. Exa, troublé par la lettre de Gypsi, passait ses journées isolé sur sa barque à pêcher. Troublé aussi par les révélations de mon tortionnaire, que l'on a tué, qui s'avère être son père. Exa se sent souillé par ce père qui m'a fait tant de mal, qui m'a violé de nombreuses fois, alors que j'étais prisonnière de leur groupe de mercenaires. Mais le fils n'est pas le père... Tout ceci a fait que je le perdais, chaque jour, il s'éloignait de moi, tout s'effilochait. Je l'ai attendu sur la plage de Brest, il n'est pas venu. N'a même pas répondu au petit mot que j'avais écris à son intention. Alors... la moutarde m'est montée au nez. Ah, il avait deux femmes en tête? Attends mon coco, avais je pensé, je vais te faciliter le choix! J'ai écris une lettre d'adieu, pris quelques affaires et me suis précipitée sur les routes, sans argent, sans nourriture... Sans rien. Juste une rame et un caillou.
J'étais ulcérée, enragée. Il était hors de question de faire l'objet d'un choix!
Sur la route, j'ai réfléchi, durant mes longues veillées, le ventre creux. Il fallait parfois accepter la défaite... Alors, je lui ai écrit, encore. Rejoins moi à Rohan dès que tu seras prêt, je ne te mets pas la pression. J'aimerai que nous restions ... amis. Retourne avec Gypsi, et par pitié, par respect pour moi, faites en sorte que cette fois, cela marche entre vous. Les mots étaient durs à écrire, les larmes acides brouillaient mes yeux. Mais rester amis était une défaite ... honorable ...

J'arrivais à Rohan, ville animée. Mais je n'avais pas le coeur à sortir me mêler aux autres. Je préferai m'isoler dans les tavernes vides, à écluser chopes sur chopes, noyer mon chagrin dans l'alcool.
Un verre, puis un autre, ô bouteille, mon amie... Fait moi tout oublier. Que je ne sache plus qui je suis, ce que je fais. C'est ainsi que je me suis retrouvée dans les bras du boucher. Un gentil artisan solitaire, qui m'a invité à passer la nuit chez lui. C'est la bouche pleine de bile amère que je me suis réveillée. Seule. J'avais rêvé d'Exa, et confondu les bras du boucher avec les siens. Des larmes brûlantes aux yeux, je me dépêchais de filer en catimini, pour rejoindre une autre taverne vide, me saouler jusqu'à ne plus savoir qui je suis, encore. Je songeais à en finir, ne plus sentir cette atroce souffrance, et la honte de remplir ce vide par un ersatz si pâle...
Alors je m'allongeai, je me plongeais dans les souvenirs, que je ressassais comme Arpagon ses pièces d'or. Des souvenirs, certes, mais personne ne me les volera. Ses yeux... Ses lèvres... Ses "je t'aime" sussurés à l'oreille, durant nos délicieuses étreintes...

La réponse, enfin! Exa allait venir. Je sentais la souffrance dans ses mots, dans sa missive. Pourquoi? Je lui avais rendu sa liberté... Et il arriva dans la taverne. Comme la première fois, le temps si figea, rien d'autre n'existait à mes yeux à part lui. Je retenais mes gestes.
Je lui avais rendu sa liberté, je ne devais pas le forcer, me pendre à ses bras. Je ne voulais pas supplier, pleurer. Alors, nous parlâmes, de tout de rien. Mais même en fermant les yeux, je le sentais près de moi. Il me prit la main, nos doigts se mêlèrent si naturellement... Ils exprimaient ce que je refusais, ce qu'il refusait d'exprimer. Trop de souffrance, mais l'attirance, l'amour était toujours là. Ses yeux bleu-vert brillaient lorsqu'il croisa le mien... Il m'embrassa sur le front.
Aucun de nous deux ne parlait à voix haute, conscients d'avoir peur de briser cette atmosphère. Je sentais sa main chaude qui pétrissait la mienne. Je refusais encore de voir la vérité en face. Il me fit une bise sur le nez, je fermais les yeux, le coeur battant. Amis, nous sommes amis. Des amis proches. Puis je sentis ses lèvres au coin des miennes, picorant, puis il m'embrassa. Je mis quelques secondes à réagir avant de répondre à ce baiser fiévreux. Je perdais complètement le contrôle. Mon dieu, jamais je n'apprendrai de mes erreurs, je craque encore! Pourquoi, pourquoi? Comment résister? Je ne pouvais pas.J'oubliai tout, il ne restait que lui et moi. Pourquoi suis je partie? Pourquoi l'ai je laissé partir? Je m'en fichais désormais, je profitais de l'instant, nichant ma tête dans son cou, tandis qu'il me caressait les cheveux. Rien ne troublait ce moment, si ce n'était les craquements des buches dans la cheminée. Je n'osais parler, lui non
plus. Jusqu'à ce que...

Tu sais, sur ma barque ... Je réfléchissais. a tout ça.
Tu pensais.. à elle...
Non. Je ne pensais qu'à toi. A toi seule. C'est une évidence. Je t'aime... Je ne peux pas faire sans toi.
Je t'aime ...
répondis je dans un souffle...

Le lendemain, je ne le trouvais pas auprès de moi. Il était sûrement allé chercher du pain et des fruits pour le déjeuner. Je le trouvais dans la taverne. Du sang séché avait coulé sur sa tempe gauche. Je me précipitais vers lui, inquiète, mais quelque chose me fit reculer. Son expression haineuse, ses cheveux attachés qui rendaient son visage plus dur, son regard glacial, empli de folie. Ce n'était plus lui. Je me risquai à avancer la main pour toucher la blessure, il me pris le poignet au vol, le tordant jusqu'à ce que j'ai les larmes aux yeux, me secouant comme un prunier.

bas les pattes, catin! Personne ne touche à Darken Rahl. T'es qui? Une espionne? Va tapiner ailleurs, tu n'auras rien de moi! Dégage!

Amnésique... alors qu'il attrapait sa dague, je filai, complètement sonnée... Exa était revenu, mais il avait complètement perdu l'esprit après s'être cogné la tête ... l

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Domenika



[ 26 janvier 1462 ]

Notre grand voyage se précise... La préparation est longue. L'organisation de ce voyage est stressante. Je sens mon ange s'éloigner un peu, par moments. J'essaye de l'aider, au mieux, même s'il ne me demande rien, c'est notre voyage, notre aventure! Je ferai tout pour lui et bien plus encore. Je sais qu'il a peur pour Raphaël. Mais nos deux nouveaux amis, d'instinct, d'emblée, je leur fais confiance. Ils seront avec nous. Notre enfant, la prunelle de nos yeux... La décision a été dure à prendre, à cause de Raphaël... Mais rien que l'idée de laisser notre petit bout à quelqu'un pour courir l'aventure m'est insupportable. Et Exa aussi, je le vois dans ses yeux... Finalement, nous l'emmènerons. Je le protègerai, il le protègera, je ferai tout pour eux. Me sacrifier s'il le faut. En parlant de sacrifice... Il est tard, les images de la mort de Violine et de celui qui s'est fait passer pour mon frère dansent sans cesse devant mes yeux. Oui, j'ai pleuré... J'ai pleuré ce frère qui n'est plus, mort il y a si longtemps sans que je le sache, ce gentil petit garçon qui me suivait partout et voulait sans cesses dormir avec moi. Je pleure aussi Violine, qui aimait Exaël de cette manière si tordue... mais néanmoins assez réelle pour se sacrifier pour lui. Elle l'a encore sauvé, elle me l'a gardé en vie...

Je le revois encore, petit garçon, timide et peureux, je nous revois jouer et courir ensemble, à goûter les couchers de soleil, des aventures extraordinaires dans notre donjon-arbre creux. Le destin nous a séparé, le hasard a voulu que nous nous retrouvions... ou la destinée, bêtement? J'étais arrivée à Tours, après ma fuite de la griffe. Je pensais mes plaies, un peu ourse sur les bords. Je mis longtemps avant de sortir, cherchant une quête, quelque chose à faire... Déjà, rester en place m’insupportais. Parfois, je passais la nuit avec quelqu'un, mais qu'ils partent ou me poursuivent, aucun ne faisait battre mon cœur, aucun n'avait d'importance. Jusqu'au jour où je vis une affiche, pour la création d'un ordre nouveau... Je fus accueillie par un jeune homme charmant, qui me troubla immédiatement. Exaël. Puis je passais les épreuves avec succès.... Avant de retourner en mission à Tours, j'allais voir ce jeune homme s'entraîner. Quelque chose m'y poussait. Je lui adressai quelques futilités, lui montrais mes talents au kyûdo. Rien de plus, j'étais trop sauvage pour montrer qu'il me plaisait. Ses muscles qui jouaient dans son dos, ses cheveux bruns mi longs, tandis qu'il s'entraînait à l'épée... Tout en lui me plaisait, de son visage, ses yeux bleu-verts lumineux, ses lèvres. Un homme, avais je pensé avec un sourire en coin, que j'aimerai avoir dans ma couche. Je le voulais déjà, mais quelque chose m'arrêta. Ce n'était pas le moment, pas encore... Je ne reconnus pas le prince de mon enfance. J'avais oublié, suite à mes quatre ans de tortures avec la griffe.

Puis un jour, sur Tours, je préparai une mission de voyage. Le soirs même, je décidai de prendre un tour de garde sur les remparts. J'aperçus au loin un cheval noir, un cavalier brun. Je fronçais les sourcils, et descendis au poste de garde pour l'accueillir bousculant l'autre maréchale au passage. Il était venu me faire une surprise... Je l'accueillis chaleureusement, en taverne. C'était Lui, celui qui faisait battre mon cœur, mais je luttais de toutes mes forces. Peur de souffrir, de faire souffrir... Nous avons commencé par être bon amis. Mais petit à petit, nous avons craqué. Nous dormions ensemble, puis ... le bain. Je n'étais pas timide, mais cette fois ... Je rougissais, alors que je me déshabillais pour la première fois. Il allait voir mes cicatrices de fouet dans le dos. Mais il me rassura. C'est ce jour là qu'il me mit devant le fait accompli. J'étais amoureuse... Le bain, ce moment si sensuel et tendre. Une première pour moi, habituée à être utilisée. Eh non, nous ne nous sommes pas donnés l'un à l'autre ce soir là. Mais le lendemain soir... Une première fois étonnante. J'avais enfin la sensation d'être avec Lui, le seul, l'unique, celui que j'aimais, avec qui nous étions au diapason. Avec qui nous partagions le goût commun de l'aventure, et un don commun pour s'attirer les ennuis. Mais nous nous en sortons chaque fois plus forts...

C'était lui, c'était naturel, c'était nous. Sans lui, je ne suis rien. Je ne voulais pas tomber amoureuse, lui dis-je, mais je l'était déjà, complètement, irrémédiablement. Il avait certes une réputation de séducteur, mais j'avais confiance et j'ai confiance. Car c'est un homme bien, un homme bon. C'est mon Ael, le prince chevalier de mon enfance. Je le revois, le petit Ael si pur et innocent, dans les traits de notre fils... Je me dis que j'ai de la chance d'avoir retrouvé mon Exaël, celui qui fait vibrer mon cœur, de la chance de connaître le bonheur d'être trois, d'avoir fait ce petit bébé, qui dort bien calé au creux de mon bras alors que j'écris.... Alors j'oublie cette scène affreuse qui me hante, peu à peu. Je me concentre sur les traits de mon petit bonhomme endormi au son des battements de mon cœur, et ma main posée sur lui permet de sentir les siens. Ils m'apaisent...


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Domenika


Tard, il était tard, et Kem n'arrivait plus à dormir. Depuis quelque jours, elle s'éloignait imperceptiblement d'Exa... La colère, l'angoisse la rongeait et la rendait irritable, grognon, et maladroite dans ses paroles. Ses rires semblaient sonner faux. Elle avait l'impression que son ange la tenait à distance, la boudait. Elle se sentait confinée dans ce rôle de mère qu'on lui rappelait sans cesse, comme si elle pouvait oublier, et en éprouvait un chagrin latent, qui augmentait de jours en jours. Le voyage... le bébé... Devait-elle rester de côté pendant que Exa, Cro et Garance partent à l'aventure? Certains semblaient lui faire comprendre. Arthus, notamment. Pour lui, le bonheur était dans ce foyer, ce nid d'amour, bien ancré au sol, solide. Une terre, une maison, une famille. Il n'avait plus de nouvelles d'Euphémie, sa tendre moitié, celle qui faisait battre son cœur... Kem était triste pour lui, et avait du mal à trouver les mots. Si jamais elle perdait Exa... Elle préférait ne pas y penser. Elle avait passé ses nerfs sur ceux qui avaient osé la juger comme mauvaise mère car elle envisageait de voyager avec Raphaël...

Elle balaya ses pensées noires d'un revers de la main. Après tout, ces casaniers ne pouvaient comprendre! Elle termina de préparer les tables de l'auberge pour le lendemain matin. Le genre de choses qui chaque matin étaient fait, que personne ne semblait remarquer. Les pichets, lavés et retournés pour sécher, le garde manger soigneusement garni de victuailles, les nappes propres et posées sur les tables, le balayage fait, les bibelots époussetés et alignés, les chandelles changées. Les langes propres pliées, prête à l'usage, leurs vêtements, propres puisque exa était passé au lavoir, soigneusement posés sur les cintres. Elle remonta vers leur chambre, et aperçut Exa endormi sur le fauteuil, le bébé enroulé dans d'épaisses couvertures, bien calé au creux de son bras. Une bouffée d'amour la submergea, les voyant ainsi tous les deux. Le bébé s'agita un peu, elle le prit délicatement, pour le coucher dans son berceau, en chantonnant une berceuse.

Over The Rainbow (Au-delà De L'arc-en-ciel)

Somewhere over the rainbow
Quelque part au-delà de l'arc-en-ciel
Way up high
Bien plus haut
And the dreams that you dreamed of
Et les rêves que tu as rêvé
Once in a lullaby
Une fois dans une berceuse
Somewhere over the rainbow
Quelque part au-delà de l'arc-en-ciel
Blue birds fly
Les oiseaux bleus volent
And the dreams that you dreamed of
Et les rêves que tu rêves
Dreams really do come true
Ces rêves se réaliseront
Someday I'll wish upon a star
Un jour je ferai un souhait en regardant une étoile
Wake up where the clouds are far behind me
Me réveillerai là où les nuages seront loin derrière moi
Where trouble melts like lemon drops
Où les ennuis fondront comme des gouttes de citron
High above the chimney tops that's where you'll find me oh
Haut au-dessus des cheminées, c'est là que tu me trouveras
Somewhere over the rainbow bluebirds fly
Quelque part au-delà de l'arc-en-ciel les oiseaux bleus volent
And the dream that you dare to, why, oh why can't I ?
Et les rêves dont tu oses rêver, pourquoi, oh pourquoi ne pourrais-tu pas ?

Well I see trees of green and
Oui, je vois les arbres verts
Red roses too,
Et les roses rouge aussi
I'll watch them bloom for me and you
Je les vois pousser pour moi et toi
And I think to myself
Et je me dis en moi-même
What a wonderful world
Quel monde merveilleux

Well I see skies of blue and I see clouds of white
Oui, je vois les cieux bleus et les nuages blancs
And the brightness of day
Et la lumière du jour
I like the dark and I think to myself
J'aime l'obscurité et je me dis en moi-même
What a wonderful world
Quel monde merveilleux

The colours of the rainbow so pretty in the sky
Les couleurs de l'arc-en-ciel si jolies dans le ciel
Are also on the faces of people passing by
Sont alors sur les visages des passants
I see friends shaking hands
Je vois des amis qui se serrent la main
Saying, How do you do ?
Se disant « Comment ça va ? »
They're really saying, I... I love you
Ils se disent en réalité, « Je… Je t'aime »
I hear babies cry and I watch them grow,
J'entend les bébés pleurer et je les vois grandir
They'll learn much more
Ils en apprendront bien plus
Than we'll know
Que nous n'en sauront jamais
And I think to myself
Et je me dis en moi-même
What a wonderful world
Quel monde merveilleux

Someday I'll wish upon a star,
Un jour je ferai un souhait en regardant une étoile
Wake up where the clouds are far behind me
Me réveillerai là où les nuages seront loin derrière moi
Where trouble melts like lemon drops
Où les ennuis fondront comme des gouttes de citron
High above the chimney top that's where you'll find me
Haut au-dessus des cheminées, c'est là que tu me trouveras
Oh, Somewhere over the rainbow
Oh, Quelque part au-delà de l'arc-en-ciel
Way up high
Bien plus haut
And the dream that you dare to, why, oh why can't I ? I hiii ?
Et les rêves que tu oses rêver, pourquoi, oh pourquoi ne pourrais-tu pas ?


Elle sourit, embrassa le bébé sur le front et l'observa s'étirer, lever ses petits bras au dessus de la tête et se tortiller, puis se rendormir, apaisé. Puis elle observa Exaël endormi, elle le réveilla en douceur, lui glissant un "je t'aime" au creux de l'oreille, lui caressant la joue, suivant le tracé de sa mâchoire et l'embrasser tendrement sur les lèvres. Parfois, tout se passait de mots. Les gestes étaient éloquents, suffisamment. C'était lui et elle, simplement, depuis toujours, et cela s'était concrétisé avec leur enfant, un mélange d'eux deux. Depuis toujours, depuis l'enfance. Un sentiment puissant, magique. Un petit garçon et une petite fille, qui s'étaient retrouvés, adulte. Un sentiment pur et innocent, merveilleux, qui avait perduré avec le temps. Lorsqu'ils s'étaient rencontrés, revus, par hasard à Tours, quelque chose était là, déjà. Pas qu'une attirance physique, pas qu'une amitié... Elle était amoureuse, et ... heureuse. Le quotidien, ses doutes et ses peurs, aussi minimes soient-ils, avaient occulté l'essentiel. Elle les aimait, d'un amour extraordinaire, ses deux hommes!

Elle attendit que son ange entrouvre les yeux, et l'amena dans leur lit pour le reste de la nuit... Dormir dans les bras l'un de l'autre.

Viens à moi, mon ange ...

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Domenika


Comme depuis quelques soirs, Kem rentrait seule, portant le couffin. Ce soir, sa peine était encore plus vive qu'à l'accoutumée. Il était distrait. Abrupt dans ses propos, impatient. Tout avait commencé plutôt bien, puis, sans qu'elle comprenne pourquoi, il s'était mis à taper des doigts sur la table... Elle reconnut, angoissée, un de ses fameux signes d'énervement, d'agacement. Elle était souvent de mauvaise humeur ces temps-ci, mais là, elle ne voyait pas... Ce qu'elle avait pu dire, ou faire... Puis il partit de la taverne. Sans explications. Pourquoi ne lui parlait-il pas? Il finira bien par parler, se disait-elle...

Elle se força à ne pas penser à l'épisode Darken Rahl... Elle aurait aimé comprendre. Elle dut faire la conversation aux gens qui étaient là, comme si de rien n'était. Tandis que son esprit hurlait son désarroi. Le coeur lourd, elle se prépara à rentrer chez eux. Là encore, en dehors du regard des autres, il ne lui parlait pas ou peu, abrupt, vite agacé, ignorant ses marques de tendresse, la délaissant totalement. Il n'était pas rentré, elle ne savait pas où il était passé, peut être avec leurs amis Garance et Cro, elle n'en avait cure. Elle pleurait. Elle installa le bébé dans son berceau, dans la petite chambre attenante à la leur, et s'endormit dans le fauteuil, Yûki dans ses bras. Elle avait les pétoches ....


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Domenika


[ 2 Février 1462]

Le départ approche, j''ai l'impression de ne faire que ça entre le bébé et l'étude des plans. Il n'a eu aucune explication. Il ne parle plus, m'ignore. Je pourrais très bien être la nourrice de Raphaël, une étrangère. Ce soir, je serre les dents, de plus en plus enragée de le voir joyeux avec les autres, la gueule enfarinée, et m'ignorer proprement. J'ai du mal à croiser son regard. Garance sent que quelque chose me ronge, elle se doute et n'est pas la seule à voir ce qui ne va pas. Je ne rêve pas, il se se passe quelque chose! Songeuse, je me demande si le soucis ne vient pas du voyage en lui même. Voir Cro et Garance, lui rappellent surement l'homme fougueux et libre qu'il a été... De là, nous devenons ... des boulets accrochés à ses pieds. Je sens la rage monter en moi peu à peu. Je le provoquai.

Le départ est demain .... A voir si je viens avec vous. Garance s'occupera bien de toi. Vu que mon fils est un poids pour toi...
C'est aussi MON fils Tu dis n'importe quoi! Vas donc faire un tour, tu arrêteras de dire des bêtises!
Tiens pour une fois, on va faire comme ça, tu t'occupes de Raphaël et moi je découche!


Je le vois suffoquer, rougir. J'ai atteint mon but. Puisqu'il ne veut pas parler, autant mettre les pieds dans le plat en public. Je suis consciente de l'ambiance de la taverne, froide à couper au couteau. Seuls les craquements de la cheminée perturbent le silence. Marco se lève et remet quelque bûches au feu, pour se donner contenance, Aude lave les chopes, Garance regarde ailleurs.

Dans ce cas, nous partons ce soir! Immédiatement
Quoi!!!? Je ne veux pas quitter mon bébé !


Il avait parlé de confier Raphaël à une nourrice le temps du voyage. J'en serai incapable! Je lui reprends donc Raphaël. Je refuse de me séparer de lui, il le sait. Je le serre encore plus fort dans mes bras. Je ne comprends pas, je le vois se lever, me prendre Raphaël des bras, je résiste, le bébé pleure. Il me l'arrache des bras, furieux et déterminé.

C'est aussi MON fils! Je pars!

Je suffoque, je le vois partir avec le bébé. Je mets du temps à comprendre qu'il voulait dire: je pars sans toi. Avec lui. Je les ai tous les deux perdus! Garance se précipite vers moi, alarmée de mon teint pâle. Aude me donne un alcool fort à boire... Mes jambes flageolent, je tremble. Il m'a pris mon fils, notre enfant, me l'a enlevé... C'était moi le boulet. Cela fait plusieurs jours qu'il s'extasie devant notre enfant devant tous, en me traitant comme une étrangère... Les larmes coulent sur mes joues, je suis désespérée, vidée... Je pense à Ariellle, le choc terrible de cette perte me revient en mémoire, je commence à paniquer... Comment nourrira t-il le bébé? Une petite voix moqueuse me souffle qu'il connait suffisamment de femmes pour ça... Je ne suis plus rien. Plus d'ange, plus d'enfant. Rien ...
Je ne suis ... rien ... A quoi bon ...

Lorsque soudain, il revint dans la taverne, ravagé par le chagrin. Le bébé pleure aussi, il a faim, je le sais, je le sens. Il me le confie, me le met dans les bras avec douceur.

Il avait faim...

Je me retourne, pudique, pour lui donner le sein, ignorant ma détresse. Je ne veux pas essayer de comprendre. Le bébé repu, je le repose dans son couffin. Les conversations ont repris mine de rien. Puis je me retourne, essuie mes propres larmes, et observe Exaël, pour comprendre. Je lui essuie ses larmes du bout des doigts...Il me prend dans ses bras et me murmure : Pardonne moi, mon amour. Pardonne moi. .
Nous passons la soirée à se câliner, à rire, essayant de ne pas penser à la dispute. Il m'aime, ça j'en suis sûre. J'aimerai tant qu'il me parle, avant le départ...

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Domenika


[ Je t'aime ]

    I don't quite know
    Je ne sais pas vraiment
    How to say
    Quoi dire
    How I feel
    Comment je me ne sens

    If I lay here
    Si je m'allongeais ici
    If I just lay here
    Si je ne faisais que m'allonger ici
    Would you lie with me and just forget the world ?
    T'allongerais tu avec moi et oublierais-tu le monde ?

    We'll do it all
    Nous ferons tout
    Everything
    Tout
    On our own
    Tous seuls

    We don't need
    Nous n'avons besoin
    Anything
    De rien
    Or anyone
    Ni de personne

    Those three words
    Ces trois mots
    Are said too much
    Sont dits trop souvent
    They're not enough
    Ils ne suffisent pas

    I need your grace
    J'ai besoin de ta grâce
    To remind me
    Pour me rappeler
    To find my own
    De me trouver

    All that I am
    Tout ce que je suis
    All that I ever was
    Tout ce que j'ai toujours été
    Is here in your perfect eyes, they're all I can see
    Est là dans tes yeux parfaits, ils sont la seule chose que je puisse voir

    I don't know where
    Je ne sais pas où
    Confused about how as well
    Je ne sais pas non plus comment
    Just know that these things will never change for us at all
    Je sais juste que ces choses ne changerons jamais pour nous

    If I lay here
    Si je m'allongeais ici
    If I just lay here
    Si je ne faisais que m'allonger ici
    Would you lie with me and just forget the world ?
    T'allongerais tu avec moi et oublierais-tu le monde ?


Après l'éclat, la dispute, il était redevenu lui même. Les gestes, les murmures à l'oreille qui m'avaient tant manqué. L'homme que j'aime, qui fait battre mon cœur, qui me rend... vivante. Imaginer vivre sans lui, le monde, mon monde, deviendrai terne, et froid. Inintéressant , affreux, insupportable. Je deviendrai une de ces ombres, cherchant sans cesse à savoir ce qu'il fait, ce qu'il devient, avec qui il aime, avec qui il rit, avec qui il est heureux. Sans moi. Et je mourrais, lentement, affreusement. Non! Nous avons passé la nuit simplement dans les bras l'un de l'autre. Je ne peux vivre sans lui, je le sais, il est mon tout. Le fanal dans l'obscurité, le garde fou, le capitaine.

Le départ est demain, tout est prêt. Je le rejoins chez Arthus, dans la taverne fraichement inaugurée. Je ne sais encore si c'était juste une accalmie dans la tempête, il n'avait pas encore parlé. Son visage s'éclaira lorsqu'il me vit, ce qui me rassura. Il me prit immédiatement dans ses bras, m'embrassa tendrement, me prit la main fiévreusement.

Je t'aime!

Tout était dit, dans ces trois mots vibrants de sincérité, de remords et de douleur. Il m'avait fait mal, je lui avait fait mal. Je me sentais vivre dans ses bras, sous son regard, autant que j'avais été désespéré de le voir m'ignorer les jours précédents. J'étais sienne, à lui seul. Sans lui, je ne suis rien. Il me rassura, nous parlâmes longuement, serrés dans les bras l'un de l'autre, joue contre joue, lèvres chuchotantes près de l'oreille. Oui, Raphaël prend une place entre nous désormais. Comment pouvait-il croire qu'il me dégoutait? Il avait rejeté et ignoré mes gestes de tendresse, j'avais fini par renoncer et croire que c'était moi qui le dégoutait. Puis, je me suis renfermée sur moi même, sur le bébé. Et il s'était senti égoïste de vouloir, comme avant, passer avant tout, il ne pensait pas nous mériter. Je lui caressais la joue, plongeant mes yeux dans les siens. Il me faisait toujours autant vibrer, je le désirai toujours autant, si ce n'est plus encore! Comment pouvais je le lui prouver, s'il me rejetait, s'il découchait pour passer ses nuits blanches à boire et marcher seul dans la nuit froide, tandis que je restais seule, les yeux grand ouverts, les larmes intarissables, le cœur battant douloureusement, la gorge sèche, de n'être pour lui qu'un ... boulet?
Je niche alors ma tête dans son cou, picorant sa peau de baisers. Comment pouvait-il croire qu'il me dégoutait... Je lui murmurais, au creux de l'oreille.

Je t'aime, je te veux... n'en doute jamais!

Entre nous, c'est toujours plus fort. Beaucoup ne comprenaient pas, d'autres nous envient. Je regarde, dans ses bras, le joyau de notre vie, Raphaël. Non, je ne pourrais vivre sans eux. Ils sont ma vie...
Snow patrol, chasing cars , Merci JAD de m'avoir fait (re)découvrir celle là

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Domenika


[ Je serai là, toujours...]

I can take your pain away if you tear down your fortress of memory
Je peux emporter ta douleur, Si vous abattez votre forteresse de mémoire
I can take your pain away, you don't always need to be strong
Je peux emporter ta douleur, tu n'as pas besoin toujours d'être fort
I can take your pain away, I know we wear different shoes
Je peux emporter ta douleur, je sais que nous portons des chaussures différentes
I can take your pain away, barefoot we will tear the truth
Je peux emporter ta douleur, pieds nus, on va déchirer la vérité

You are the king of silence...you don't need one word to talk to me
Tu es le roi du silence, tu n'as pas besoin de me dire le moindre mot,
All I know is we have sympathy
Tout ce que je sais, c'est que nous avons de la sympathie,
Close your eyes and lean your head on me,
Ferme les yeux, et penche ta tête contre moi...

Je sais, je le sens, parfois il m'échappe. Il s'isole, derrière une façade de sourire, de mutisme. Il ne parle pas. Est-il nostalgique de sa vie d'avant? Peut être. Un enfant, cela change tout. Même si donner la vie est chose merveilleuse, tout change. Car nous avons la responsabilité du bonheur de ce petit ange. Non. L'amour n'est pas en cause, il est là, avec nous. Il est là, parfois sans être là. Il lui manque quelque chose que je ne peux lui donner. La disparition de Ryan, la fuite de Cro. J'essaye de faire face, je me plonge à corps perdu dans la préparation du voyage, je m'occupe du bébé, en attendant ... Je ne peux le forcer à parler, juste lui montrer que je suis là. Que je l'aime, même durant ces périodes où il doute, où il s'isole. Se doute t-il que cela m'attriste, que je ne suis pas dupe? Je ne sais, je ne le montre pas. inutile d'en rajouter. Il le devine, peut être... Et il reviendra, souriant, amusant, aimant, fougueux, intrépide.

Nous nous isolons dans une salle des bains publics Agenais. Je lui souris, ce délassement sera un vrai délice. Doucement, je m'occupe de lui masser son dos torturé. Je sais mieux que personne que la peau, à cet endroit, est encore fragile. Je le masse, avec un onguent, pour lui éviter d'avoir d'aussi vilaines cicatrices que les miennes. Jamais elles ne disparaîtront, évidemment. Je le masse, je le caresse, tendre et douce. De simples gestes, qui veulent tout dire. Des mots sont inutiles dans ces cas là. Je veux qu'il s'abandonne, qu'il se laisse détendre. Je lui masse le cuir chevelu. Les cheveux repoussent, ils sont encore courts. Je ferme les yeux, l'étreignant, en communion, tandis que mes mains, effleuraient son torse et ses cicatrices, de ci, de là... que j'aimerai pouvoir soulager les cicatrices du coeurs et de l'âme aussi!

Je serai toujours ... là... Je t'aime

Cibo Matto king of silence

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