Domenika
Titre :Mamma Mia
Auteur :Abba
I've been cheated by you since I don't know when
J'ai été déçue par toi depuis je ne sais pas quand
So I made up my mind, it must come to an end
Alors je me suis décidée, tout ça doit s'arrêter
Look at me now, will I ever learn ?
Regarde-moi maintenant, vais-je apprendre un jour ?
I don't know how but I suddenly lose control
Je ne sais pas comment, mais je perds soudainement le contrôle
There's a fire within my soul
Il y a un feu de passion dans mon âme
Just one look and I can hear a bell ring
Un seul regard et j'entends comme une alarme dans ma tête
One more look and I forget everything...
Un autre regard et j'oublie tout...
Mamma mia, here I go again
Mon dieu, je recommence
My my, how can I resist you ?
Mon dieu, comment puis-je te résister ?
Mamma mia, does it show again ?
Mon dieu, est-ce que ça se voit encore ?
My my, just how much I've missed you
Mon dieu, tu m'as tellement manqué
Yes, I've been brokenhearted
Oui, j'ai eu le coeur brisé
Blue since the day we parted
Déprimée depuis le jour où on s'est séparés
Why, why did I ever let you go ?
Pourquoi, pourquoi t'ai-je laissé partir ?
Mamma mia, now I really know,
Mon dieu, maintenant je réalise,
My my, I could never let you go.
Mon dieu, je n'aurais jamais dû te laisser partir
(...)
Rohan, Mars 1461
Je ne sais toujours pas ce qu'il m'a pris, à Brest. Exa, troublé par la lettre de Gypsi, passait ses journées isolé sur sa barque à pêcher. Troublé aussi par les révélations de mon tortionnaire, que l'on a tué, qui s'avère être son père. Exa se sent souillé par ce père qui m'a fait tant de mal, qui m'a violé de nombreuses fois, alors que j'étais prisonnière de leur groupe de mercenaires. Mais le fils n'est pas le père... Tout ceci a fait que je le perdais, chaque jour, il s'éloignait de moi, tout s'effilochait. Je l'ai attendu sur la plage de Brest, il n'est pas venu. N'a même pas répondu au petit mot que j'avais écris à son intention. Alors... la moutarde m'est montée au nez. Ah, il avait deux femmes en tête? Attends mon coco, avais je pensé, je vais te faciliter le choix! J'ai écris une lettre d'adieu, pris quelques affaires et me suis précipitée sur les routes, sans argent, sans nourriture... Sans rien. Juste une rame et un caillou.
J'étais ulcérée, enragée. Il était hors de question de faire l'objet d'un choix!
Sur la route, j'ai réfléchi, durant mes longues veillées, le ventre creux. Il fallait parfois accepter la défaite... Alors, je lui ai écrit, encore. Rejoins moi à Rohan dès que tu seras prêt, je ne te mets pas la pression. J'aimerai que nous restions ... amis. Retourne avec Gypsi, et par pitié, par respect pour moi, faites en sorte que cette fois, cela marche entre vous. Les mots étaient durs à écrire, les larmes acides brouillaient mes yeux. Mais rester amis était une défaite ... honorable ...
J'arrivais à Rohan, ville animée. Mais je n'avais pas le coeur à sortir me mêler aux autres. Je préferai m'isoler dans les tavernes vides, à écluser chopes sur chopes, noyer mon chagrin dans l'alcool.
Un verre, puis un autre, ô bouteille, mon amie... Fait moi tout oublier. Que je ne sache plus qui je suis, ce que je fais. C'est ainsi que je me suis retrouvée dans les bras du boucher. Un gentil artisan solitaire, qui m'a invité à passer la nuit chez lui. C'est la bouche pleine de bile amère que je me suis réveillée. Seule. J'avais rêvé d'Exa, et confondu les bras du boucher avec les siens. Des larmes brûlantes aux yeux, je me dépêchais de filer en catimini, pour rejoindre une autre taverne vide, me saouler jusqu'à ne plus savoir qui je suis, encore. Je songeais à en finir, ne plus sentir cette atroce souffrance, et la honte de remplir ce vide par un ersatz si pâle...
Alors je m'allongeai, je me plongeais dans les souvenirs, que je ressassais comme Arpagon ses pièces d'or. Des souvenirs, certes, mais personne ne me les volera. Ses yeux... Ses lèvres... Ses "je t'aime" sussurés à l'oreille, durant nos délicieuses étreintes...
La réponse, enfin! Exa allait venir. Je sentais la souffrance dans ses mots, dans sa missive. Pourquoi? Je lui avais rendu sa liberté... Et il arriva dans la taverne. Comme la première fois, le temps si figea, rien d'autre n'existait à mes yeux à part lui. Je retenais mes gestes.
Je lui avais rendu sa liberté, je ne devais pas le forcer, me pendre à ses bras. Je ne voulais pas supplier, pleurer. Alors, nous parlâmes, de tout de rien. Mais même en fermant les yeux, je le sentais près de moi. Il me prit la main, nos doigts se mêlèrent si naturellement... Ils exprimaient ce que je refusais, ce qu'il refusait d'exprimer. Trop de souffrance, mais l'attirance, l'amour était toujours là. Ses yeux bleu-vert brillaient lorsqu'il croisa le mien... Il m'embrassa sur le front.
Aucun de nous deux ne parlait à voix haute, conscients d'avoir peur de briser cette atmosphère. Je sentais sa main chaude qui pétrissait la mienne. Je refusais encore de voir la vérité en face. Il me fit une bise sur le nez, je fermais les yeux, le coeur battant. Amis, nous sommes amis. Des amis proches. Puis je sentis ses lèvres au coin des miennes, picorant, puis il m'embrassa. Je mis quelques secondes à réagir avant de répondre à ce baiser fiévreux. Je perdais complètement le contrôle. Mon dieu, jamais je n'apprendrai de mes erreurs, je craque encore! Pourquoi, pourquoi? Comment résister? Je ne pouvais pas.J'oubliai tout, il ne restait que lui et moi. Pourquoi suis je partie? Pourquoi l'ai je laissé partir? Je m'en fichais désormais, je profitais de l'instant, nichant ma tête dans son cou, tandis qu'il me caressait les cheveux. Rien ne troublait ce moment, si ce n'était les craquements des buches dans la cheminée. Je n'osais parler, lui non
plus. Jusqu'à ce que...
Tu sais, sur ma barque ... Je réfléchissais. a tout ça.
Tu pensais.. à elle...
Non. Je ne pensais qu'à toi. A toi seule. C'est une évidence. Je t'aime... Je ne peux pas faire sans toi.
Je t'aime ... répondis je dans un souffle...
Le lendemain, je ne le trouvais pas auprès de moi. Il était sûrement allé chercher du pain et des fruits pour le déjeuner. Je le trouvais dans la taverne. Du sang séché avait coulé sur sa tempe gauche. Je me précipitais vers lui, inquiète, mais quelque chose me fit reculer. Son expression haineuse, ses cheveux attachés qui rendaient son visage plus dur, son regard glacial, empli de folie. Ce n'était plus lui. Je me risquai à avancer la main pour toucher la blessure, il me pris le poignet au vol, le tordant jusqu'à ce que j'ai les larmes aux yeux, me secouant comme un prunier.
bas les pattes, catin! Personne ne touche à Darken Rahl. T'es qui? Une espionne? Va tapiner ailleurs, tu n'auras rien de moi! Dégage!
Amnésique... alors qu'il attrapait sa dague, je filai, complètement sonnée... Exa était revenu, mais il avait complètement perdu l'esprit après s'être cogné la tête ... l
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