Astana
[Dans une quelconque auberge de Bourbon]
Au petit jour, tandis que les piafs se relayent pour réveiller le commun des mortels, une Danoise demeure imperméable à toute intrusion. Un traversin lové entre les bras, elle rêve de robes rouges, puis noires, d'herbes helvètes et de clavicules. Un cuissot viril fait son apparition, mais jusqu'ici rien de grave, c'est un truc de tendron. Ce même tendron qui se découvre peu à peu et extirpe une jambe du drap sans se soucier du bras qui enserre sa taille. Les premiers soubresauts, signes d'un réveil imminent, ne tardent pas. Ça grogne un peu pour la forme ; la bestiole tente de rouler sur le ventre. Mais ça bloque. L'espèce de sous-pape de sécurité qui l'enlace l'en empêche. Le caisson encore brumeux, la mercenaire fronce le sourcil - à croire qu'elle est née comme ça - puis ouvre les yeux.
Stupéfaction.
Un mâle. Dans son lit.
Non, Sa Blondeur, tu n'as invité aucune paire de bras à se joindre à toi la nuit dernière. T'as pas assez bu pour un coup foireux. Et t'es toujours sappée. Manquerait plus que le type se soit gouré de pieu, tiens. Ou pire ! qu'il soit là en connaissance de cause, alors que tout le monde sait que la Danoise n'apprécie pas qu'on envahisse son espace privé. Ni qu'on la touche. Pourtant, elle fait preuve d'un calme olympien. Pas de cris, pas d'agression. Curiosité ? Pas que. L'Astana a eu son lot de scandales dans les auberges.
Une fois dégagée de l'emprise avec la grâce d'un éléphant dans un réduit, elle se tourne face à l'animal endormi dont le faciès est masqué par le drap.
Des lèvres pincées. Une étoffe coincée entre le pouce et l'index qui glisse lentement sur le visage. Très... lentement.
D'abord, une tignasse crasseuse, plus poivre que sel.
Ensuite, un front marqué par des rides - d'expression ?
On repassera donc pour le jeunot bien foutu.
Puis...
* Traduction du titre : Bons baisers d'Irlande, partie deux.
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Au petit jour, tandis que les piafs se relayent pour réveiller le commun des mortels, une Danoise demeure imperméable à toute intrusion. Un traversin lové entre les bras, elle rêve de robes rouges, puis noires, d'herbes helvètes et de clavicules. Un cuissot viril fait son apparition, mais jusqu'ici rien de grave, c'est un truc de tendron. Ce même tendron qui se découvre peu à peu et extirpe une jambe du drap sans se soucier du bras qui enserre sa taille. Les premiers soubresauts, signes d'un réveil imminent, ne tardent pas. Ça grogne un peu pour la forme ; la bestiole tente de rouler sur le ventre. Mais ça bloque. L'espèce de sous-pape de sécurité qui l'enlace l'en empêche. Le caisson encore brumeux, la mercenaire fronce le sourcil - à croire qu'elle est née comme ça - puis ouvre les yeux.
Stupéfaction.
Un mâle. Dans son lit.
Non, Sa Blondeur, tu n'as invité aucune paire de bras à se joindre à toi la nuit dernière. T'as pas assez bu pour un coup foireux. Et t'es toujours sappée. Manquerait plus que le type se soit gouré de pieu, tiens. Ou pire ! qu'il soit là en connaissance de cause, alors que tout le monde sait que la Danoise n'apprécie pas qu'on envahisse son espace privé. Ni qu'on la touche. Pourtant, elle fait preuve d'un calme olympien. Pas de cris, pas d'agression. Curiosité ? Pas que. L'Astana a eu son lot de scandales dans les auberges.
Une fois dégagée de l'emprise avec la grâce d'un éléphant dans un réduit, elle se tourne face à l'animal endormi dont le faciès est masqué par le drap.
Des lèvres pincées. Une étoffe coincée entre le pouce et l'index qui glisse lentement sur le visage. Très... lentement.
D'abord, une tignasse crasseuse, plus poivre que sel.
Ensuite, un front marqué par des rides - d'expression ?
On repassera donc pour le jeunot bien foutu.
Puis...
* Traduction du titre : Bons baisers d'Irlande, partie deux.
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