[RP]Au détour de la nuit et d'un rêve sauvage, la Faucheuse.

Selene.

[Quelque part entre Fougères et Laval]

Sélène dict la Lune.... Gisante sur le sol détrempé, visage d'albâtre impavide, constellé de boue et de sang que même la pluie n'arrive pas atténuer...Les cheveux ébènes à l'origine soyeux, sont maculés, détrempés, éparses sur le minois de la Brune. Le palpitant tourne au ralenti sous un souffle court sifflant entre les lèvres virant du carmin à pâleur de la mort...La fine main tient encore son épée, brisée... Le mantel est ouvert, dévoilant le dessin d'un corps inerte étreint d'une robe opaline laissant l'injure carmine jaillir d'une brèche trop près du coeur...

Tableau funeste caressé par les rayons d'argent d'un astre enfin dévoilé, trop tard.

Quelques instants auparavant

Nestracha menée à bride abattue, suit Key la Découpeuse en direction de Laval..Vent glacial d'un hiver décidé à ne pas céder la place au printemps et pluie torrentielle, qui viennent cingler l'albâtre du visage lunaire. L'azur métallique perce la noirceur d'une nuit de lune voilée, ce soir son astre n'est pas son alliée, elle aurait du s'en douter, c'était un signe.

Les charrettes pleines de souvenirs normands suivent au loin, eux font écumer leurs montures afin de parvenir au but avant les autres, histoire de tâter le terrain.

Pour l'heure la caboche de la Brune est en mode triturage de méninges... Une rencontre....Inhabituelle, d'un regard d'acier. Des échanges verbiaux. Un jeu, dangereux. Les lèvres carmines esquissent un sourire amusé sur ses pensées pointées vers l'homme resté en arrière. Qu'advient-il quand deux prédateurs se rencontrent lors d'une partie de chasse ? Qui est la proie ? Qui est le prédateur ? Le pire est qu'elle si distante lors de ses parties de chasses, se trouve à taper la causette, à tisser un lien qu'elle ne peut qualifier. La complicité s'impose naturellement, comme si...

....Sélène sent que Nestrecha sa Frison noire, est nerveuse, plissure du nez aquilin, l'azur se teinte de glace tente de violer les ténèbres et ne perçoit que le bruit d'une monture, un mouvement furtif entre elle et Key... La lame damassée est sortie de son fourreau dorsal tandis que Nestrecha se cabre sabots en avant parée à l'attaque comme l'ont dressé les Slaves d'In Ténébris.

Une ombre la longe par la droite, la Lune pare le coup d'épée en son encontre.. Un autre ombre, une autre attaque, puis une autre, puis une autre... P'tain une armée !

Mâchoire crispée et la Lune à se battre tout en se demandant ce que fout une armée ici en embuscade ! Elle bataille dur, laissant sa senestre à découvert pour se concentrer sur l'afflut d'ombres mortelles et tenir fermement les brides d'une Nestrecha déchaînée.. Funeste choix, la senestre est prise pour cible et n'est pas manquée.

L'acier ennemi la transperce non loin du coeur d'une douleur brûlante et insinueuse déchirant les chairs, le bruit lugubre des os qui craquent sous le poids de la lame lui arrachant un cri de souffrance tandis que son épée se brise sous un énième assaut qui lui, l'atteint au visage.

La Lune lâche prise, chute sur le sol boueux dans un dernier cri retentit, une pensée pour ses comparses dont elle entend les combats au loin... avant de laisser place au néant...

funèbres méandres, tourbillon de la mort amante qui dépose le corps souffreteux de la Lune dans un écrin tentateur de bien-être...Se laisser aller à la facilité, à l'acceptation, se soumettre au désir impétueux de La Faucheuse...Lui donner corps et âmes, s'enfoncer profondément dans la torpeur assassine puis à l'azur de s'ouvrir en grand...Râlement rauque de s'échapper dans un souffle, rester immobile, enserrée entre les griffes de la douleur qui la broye...Les phalanges glacées garde l'épée brisée en main, ancrées comme pour en prendre toute la conscience qu'elle peut, ne pas accepter la soumission, elle est ainsi, sa vie est un combat perpétuel et elle ne veut, ne peut perdre celui-ci...La mâchoire se serre, lui faisant prendre conscience que son visage est touché, n'en a cure, pour l'heure la Lune concentre le reste de ses forces à se battre pour la survie...

* Petit rajout de texte dû à une erreur de copié collé.
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Susi

[Don't become a ghost without no colour *Ne deviens pas un fantôme sans couleurs]

Après l'entrée dans la mairie, il y avait eu un grain de folie. Su' les avait regardé amusée. Ne sachant pas où se mettre. Du haut de ses quinze années, la môme-grande comme aimait l'appeler Kay, n'avait pas encore la témérité pour se mêler à une compagnie de piques. Mais étrangement elle n'avait pas peur, d'eux. Elle se sentait bien avec tous ces gens. Ils représentait tout ce qu'une jeune fille se représentait de la vie. Ils bouffaient leur vie à pleines dents, ils ne perdaient rien de leur temps. Ils la fascinaient, tout comme Falco et Kayhan l'avaient hypnotisé. Kay et Falco l'homme et la femme qui lui avaient donné une seconde fois la vie, puis qui l'avait avorté.

Dans cette mairie, elle souriait.

Le lendemain, quand ils reprirent la route Su' avait les dents serrées. Elle n'avait pas voulu le dire à Selene et à Keyf, mais elle n'avait eu qu'une envie, continuer la route avec Alessendro et les autres. Elle avait été à deux doigts de se faire la malle et si l'un des piques ne lui avait pas fait comprendre que s'il la trouvait sur son passage, il lui ferait voir ce que ça voulait dire d'être une femme, Susi y serait allée.

En fin de journée, Su' suivait, profitant du galop pour ne penser qu'au vent et à la pluie sur son visage et ses cheveux. Se sentir en vie, se sentir bien, heureuse, trouver ce temps d’automne beau au printemps. Être seulement heureuse d'être en vie, de galoper, et de se dire qu'a la prochaine auberge la brunette commanderai du porc grillé ou même, s'il y en avait, une part de bœuf plus grosse que l'assiette. Elle sourait et ne peut retenir un

Yeepiii! afin de stimuler son cheval est arriver plus vite près de l'assiette fumante.

Les bruits de sabots se font plus fort, plus nombreux, le sourire s’efface, ils ne sont pas seul. Elle sort de ses pensées, elle aperçoit Selene qui déjà bataille.
D'un geste vif, la brunette porte la main à sa ceinture..

P'tain chierie de Marde! Une pelle!
Elle n'a pas réinvesti dans une épée.
Et Le Bouclier! Elle n'avait pas prit le bouclier que Selene avait pour elle.

15 ans une pelle à la main contre une armée => Ridicule.

Elle part le coup mais la force de celui-ci la dégage de son cheval. Elle vole... Elle vole... Et s'étale dans la boue. Elle se relève, ses cheveux bruns se plaque devant ses yeux, elle ne voit rien, le temps de passer un coup d'essuie face, et la douleur est là. Une comme elle a déjà connu. Qui commence dans le dos et la transperce jusqu'au ventre.

Au départ sa fait comme une sensation de chaud, puis comme une brûlure et après.. Oui, après, quand la main de l'homme reprend son épée.
Ça fait si mal... Si mal qu'on ne peut retenir ses larmes, qu'on ne peut retenir un cri, et qu'on tombe.
On tombe comme si la chute n'en finissait pas.
On revoit le peu de gens qu'on connait.
Les souvenirs qu'on ne veut pas oublier.
Et elle revoit la portes d'Angers. Cette porte immense, qu'ils ont franchi avant de tomber.

............

Un chat miaule.
Celui qu'elle cache dans son manteau.
Tous se seraient moqué d'elle, s'ils avaient su que la nuit, dans ses bras il y avait un chat. Qu'elle avait besoin de l'écouter ronronner pour s'endormir.

Juste encore un effort avant de partir. Juste un. Il le faut.
Sa main se rapproche du lien.
Deux doigts tremblant arrivent a tirer sur la corde.
Libérant l'animal du sac qu'elle porte en bandoulière sous son manteau.
Juste le temps de sentir le petit souffle sous son menton.
Lui aussi semble souffrir.
Juste assez de temps pour ne pas fermer les yeux seule.
Et dans un souffle inaudible...Pardon Regis. le temps de s'excuser de l'avoir à moitié écrabouillé.

[Put all your fears back in the shade *Laisse toutes tes peurs dans l'ombre derrière toi.]

10/04/1461 04:07 : Ztneik vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
10/04/1461 04:07 : Tugdual_de_joncheray vous a porté un coup d'épée. Vous avez été sérieusement blessé.
10/04/1461 04:07 : Vous avez été attaqué par l'armée "Virtus Unita Fortior" dirigée par Jglth.

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Nikolai.

[La même nuit, autre chemin, même objectif]

La Bretagne derrière eux, nouvelle scission de la famille comme le Duché semblait le théâtre des divergences régulières, sa Précieuse et le minot partis de Rieux, la Miel laissée dans ladite ville, les frères avaient tenu bon l’engagement à la Moche jusqu’à rejoindre la moribonde Normandie, puis ce soir, c’est Fougères qui témoignait d’un nouvel éclatement novgorodien. Le Sombre, d’une impatience brutale, avait su taire l’emportement jusqu’au soleil couchant, les nouvelles inconvenantes quant aux projets n’avaient qu’augmenté la rogne, le Triangle quitta les lieux à la nuit.

Le ciel s’était assombri, le voile opaque d’une averse les enveloppait et les quelques rayons lunaires ne savaient plus leur dicter la route, le Slave se concentrait sur le chemin, les sens au taquet comme l’aigle criard menait le convoi de ses appels perçants, l’homme et l’animal en communion sitôt les ténèbres épaisses, l’oiseau devenait ses yeux alors et son ouïe aguerrie parait à la cécité momentanée. Les femelles en retrait, il n’entendait pas leurs jacassements, à peine quelques murmures échappaient aux pulpes qu’il dévorait si souvent, la vigilance du Slave sur la campagne avoisinante, il se foutait d’écouter ce qu’il imaginait griefs ingrats quant au traitement qu’il leur imposait et, surtout, le lourd silence environnant le préoccupait.
Soudain, le rapace réclama avec virulence comme le frison montra quelques signes de nervosité, la trogne se tourna vers les compagnes qui s’immobilisèrent, accoutumées aux situations délicates, l’échange verbal inutile, les gestes suffirent à la communication elliptique.

L’hésitation n’a pas sa place chez le Fier, pas plus qu’il ne connait les scrupules, il ignore la peur, alors les flancs de Zmeï sont caressés de puissance, la monture s’élance dans l’obscurité comme il arme son bras, la bardiche* prête à décimer la canaille si l’étalon robuste ne les piétine pas, l’homme certain d’une embuscade brigande, il ricane d’une rixe avec des confrères, quand l’acier s’enflamme de stupeur au tableau morbide.
Les prunelles métalliques sondent la noirceur, il abandonne l’équidé qui renâcle, les miasmes agressifs du carmin lui chatouillent les narines, la Faucheuse a entamé son ballet mortuaire, plusieurs silhouettes jonchent le sol boueux, les bottes s’éclaboussent des fortes pluies mêlées de l’épais fluide qui s’écoule des corps, ils ont morflé.
La large carcasse se meut lentement, la méfiance est de mise quant à telle situation, l’ennemi inconnu peut être tapi bien qu’il doute trouver là, quelque opération crapuleuse, les marauds plus alertes à vider les poches que les corps. Il avise un mouvement furtif comme il s’approche, le Slave reconnaît la pucelle qu’il avait à peine bousculée dans une taverne miteuse, fragile créature dont le verbiage engendra le sarcasme masculin, les traits se durcissent à la trogne rude et l’argent glacial cherche la protectrice de la rosière comme il gronde à l’attention des partenaires :

Occupez-vous d’la gosse.

Elle est là. Etendue. Inerte. Un grognement rageur passe les lèvres, le genou ploie dans la bourbe qui poisse les braies, le foulard quitte la tignasse pour venir éponger le vermillon du minois offensé et le timbre rauque d’articuler :

Красивые звезды**, t’ont pas ratée !

La paluche rêche dégage le derme blafard de l’ébène vicié, expiration souffreteuse qui fuit la lippe exsangue, la morsure de la lame félonne répand l’instable rouge comme la plaie profonde échappe la vie, la Lune guinche avec la Mort à la lueur du disque céleste. Galéjade funeste. Les lèvres s’ourlent d’un rictus haineux, un autre carnage si semblable, il peut en sentir les relents encore, une autre contrée pour les mêmes buses, la Benjamine est touchée alors il apprend la crainte, les nomades ont l’existence oscillante, le Solitaire s’en amusait jusqu’à comprendre la « famille », les râles douloureux résonnent encore. Le géant se déplie en serrant contre lui la mourante, elle déguste, l’urgence des soins pour défier le trépas, la narcotique Normandie sera rejointe, plus tard, et le Sombre de murmurer avant de l’emmener :

Pas de forfait Belle Enfant, notre partie n’est pas finie. Tu dois vivre Sélène.

*Bardiche = hache de combat issue de la région de Novgorod.
**Bel(le) astre/étoile

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Silencio

Le Silence est comme l'ébauche de mille métamorphoses. *

Ombre irréelle. Un cri m'interpelle. La Mort se presse, tournoye, me bouscule, avide de se rassasier d'âmes torturées. Je suis Silencio, celui qui se brise. Celui qui fluide, vit, intemporel.

A la Cour des Miracles, sur tout le Royaume, j'étais présent. Je les aient vus, entendus, côtoyés, enveloppés. Attirance conflictuelle envers leurs cris, Libertad, le Masque, In Ténébris, Les Lucioles.

Tous ou presque, plongés dans la fange de l'Enfer, que ce soit Faucheuse ou Nestrecha, la mort a mille et un visage, mille et un nom.

Silence je suis à l'extérieur. Mais malin je m'insinue en vous. Mots murmurés juste soufflés à votre inconscient.

Cette nuit est funèbre.

La Lune pâlit plus qu'à son habitude. Et je ne peux décemment pas laisser une des dernières page de l'Histoire se tourner.

Je m'insinue. Intègre le subconscient Lunaire. Lui donner l'impulsion électrique. Ouvrir la porte des mots. La porte des Morts. Ceux qui l'ont maintenue à bouts de bras. A bout de vie.

Je Gangrène l'influence de la Faucheuse. A l'Azur d'être le théâtre d'une vie Sélénesque.

Impulsions envers les pupilles.

Infliger les images, les visages perdus. Amants de la Mort.

Celui d'un homme maquillé, larme de sang sur la joue.
Celui d'un homme masqué au regard ténébreux et glacial.
Celui d'une femme au regard déterminé.
Celui d'un homme, vieil édenté, si vieux que son regard était sans fond.
Celui d'un homme, distingué, d'une barbe parfaite.
Celui d'un homme, squelettique.
Celui d'un homme aux cheveux longs, à la barbe taillée.
Celui d'une petite fille, brunette bouclée aux azurs rieurs.
Celui d'un petit garçon, portrait de son père.
Celui d'une vieille sorcière Slave.

Et mille autres visages. Cyclone de portraits figeant la Lune de leurs regards.

Silence.

Musée mortuaire d'une vie passée.

Subconscient bavard. Je lui insuffle l'espoir. Lui indique la venelle de la vie en Elle.

Sussurement doucâtre d'une vie amère.

"Ta vie est loin d'être finie, tant de choses à faire.
Tu es Sélène.
Rappelle-toi Razelle, dans sa folie, te nommait l'Elue.
Tu es Sélène.
Un secret dévoilé bientôt.
Tu es Sélène.
Ouvre tes azurs vers le monde.
Tu es Sélène.
Accroche l'Acier et vit."

*Yves Bonnefoy

Susi

Je bois...

Un verre oui, elle en avait vraiment besoin.
Elle ne savait plus ce qui s'était passé mais elle en avait bavé, c'était certain.
Un verre de vin ça fait toujours du bien.
Elle ne reconnu pas tout de suite sa main. Elle était si blanche qu'un instant elle cru que ce n'était pas la sienne. Elle voulu attraper le verre mais sa main passa à travers. Faisant marche arrière, le carmin avait remplacé l'opaline.

Je suis une fille étrange,
Comme un monstre
Pas de sentiment
Je me change en sang
Plus rien n'est réel
Plus rien n'est vérité.
Je suis le mensonge
Je suis sans vie
Flick flack Flock
Je me répands.
Je ne suis rien
Je suis le néant
Je suis la fin
Je suis le début
Un grain de poussière entre l'infini et le néant.

Tu peux être la vie si tu le veux vraiment
Tu peux être un sourire
Une envie
Tu peux choisir
Je te laisse choisir
Il suffit de le dire.

Je vais partir ce soir pour sauver mon âme
Je sais qu'il n'y a rien à acheter
J'ai entendu le sort de la «brise du diable"

D'autre l'ont fait et refait
D'autre ne se sont pas gêner
Abandonner c'est se résigner

Mais...
Je me perds...

Retrouve toi, alors.

Mais...
Je vais souffrir

Alors souffre!

Un hurlement plus terrible que ceux de l'enfer résonna dans tout son être.
Un soupir venant des profondeurs du monde l'accompagna.
Vas y toi

Je la comprends tant.
J'ai vécu si longtemps avec l'envie de ne plus être.

Et maintenant que tu n'es plus rien? Que ressens-tu?

Le vide, un terrible vide, éternité, après éternité.

Les mortelles m'ennuient ..............................Yeux qui se lèvent
Les morts m'exaspèrent..............................Yeux qui se baissent
P'tain pourquoi j'ai mal?..............................Yeux qui se crispent

...................Parce que tu as choisis, et que tu viens de recevoir la pichenette de l'éternelle.

Tu vas souffrir, encore plus que par le passé.
Mais je resterai à tes cotés.

C'est de la folie

La folie est déjà là depuis bien longtemps, tu ne l'avais seulement pas encore rencontrée.

Le néant commença à l'envelopper comme un nouveau-né.
Cela ne fait que commencer.

Au dehors, son corps est ballotté.
Temporel et spirituel ne se sont pas encore retrouvés.

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Selene.

[Torture de l'âme... ]

Souffle court....Tempes douloureuses, martellement sanguins amenuisés...Sélène ne perçoit plus l'alentour, juste consciente de la douleur et du fil ténu qui la lie à la vie. Mourir ainsi, fauchée par une armée, même pas un vrai combat, mais mourir l'épée à la main c'est mieux que rien...Gouffre abyssal en elle, chute libre menée par la main glaçée de la Mort...

Le Silence l'interpelle...Dans d'autres lieux et circonstances, elle aurait plissé le nez comme à son habitude, aurait cherché la vie, le bruit, quitte à en faire elle-même.. Mais pour l'heure, la Lune est à terre, près de ces comparses aussi silencieux qu'elle...

Les pupilles se dilatent, azur perdu dans la blancheur de l'astre de nuit, seul lien en ce monde de ténèbres..Et là dansent et virevoltent des visages connus...Claques dans la trogne qui la laisse éveillée...Envie de les rejoindre dans leur danse funèbre, attirée tel un papillon de nuit par la flamme incandescante d'une Chandelle Libertadienne...

Un sourire en coin dessiné sur le maquillage immaculé, juste une larme de sang, sombre paradoxe entre la joie et la tristesse, le double jeu..Marlowe's fidèle Libertadien faisant partie du noyau originel....Disparu après le rasage de la Gascogne, pour avoir eu la folie d'avoir créé son propre Empire...

Le regard noir et de marbre, derrière un masque de cuir, celui du plus grand Brigand des Royaumes et de la Cour des Miracles. Disparu par amour pour elle...

Le regard déterminé et emplit de fierté de sa soeur de coeur Mara.des.acomas, autre noyau originel de Libertad, son ombre daguée à toujours surveiller ses arrières...Morte en couche à la Cour des Miracles...

Le regard vide, miroir des ténèbres de Yarkoïch, barbare Slave des In Ténébris, vieil ami édenté respectueux de la Lune, dresseur de Frison au combat, destructeur de Béziers avec elle...Mort au combat....

Le regard paternel, de Juliano di Juliani, Grand Prince de France qui a su reconnaître en elle ses qualités économiques et stratégiques. Grand rêveur de voir naître le Pays de Navarre, a contribué au rasage de la Gascogne...Tué par le Roy Levan...

Le regard rieur d'un oiseau de malheur, Cuculus, le Coucou des Lucioles de Touraine, grand Art-Tisanneur, amoureux intemporel de la Lune et ami d'enfance, sac d'os poète...Mis à mort par la Gascogne, s'en suivit son attaque pour le venger...

Le regard envoûtant d'un Andalou, Fablitos, écuyer de la Lune, masseur au camphre et adepte des bruits de bulles de la Clairette de Dié...Père de Libertà, Libertadien....Mort dans son sommeil, cueillit par la Faucheuse...

Regard jumeau à l'azur Lunaire, boucles brunes sur un minois rieur et emplit de malice...Sa fille, son Ange... Morte assassinée par l'armée Poitevine à l'âge de cinq ans....

Regard azur d'un petit homme de trois ans, portrait de son père Eikorc de Nerra...Assassiné par l'armée Poitevine...

Et Razelle, sorcière Slave des In Ténébris, celle dont le regard ferait pâlir de frayeur tout un duché....Celle qui lui a sauvé la vie tant de fois, celle qui a donné naissance à ses enfants, celle qui la vénérait et qui n'a jamais eu l'occasion de lui faire découvrir le secret qui liait la Lune aux In Ténébris... Assassinée par l'armée Dauphinoise...

Les pages se tournent sur un livre sans fin...Douleur vrillante de tant de personnes perdues, de tant de moments partagés...Les visages défilent...D'autres viennent à s'ajouter... Morceaux de sa vie, morceaux de miroir brisé...Paradoxe de l'instant, sentir son corps s'élever, sentir la chaleur s'insinuer...Est-ce la fin ? Est-ce l'heure de les rejoindre ?

Un murmure lointain...Bribes de mots l'interpellant...

Tu es Sélène....
Accroche l'acier et vit...
Tu dois vivre Sélène.

Un râle s'échappe, la douleur incendie violemment son corps, douleur de sa blessure, douleur des visages s'estompant petit à petit, lui faisant comprendre ce qu'ils attendaient d'elle....Les perles salines ruissellent sur le nacre salit de sa peau...Azur quittant l'astre, cueillant l'Acier à la source...Reconnaissance...La main échappe l'arme brisée, vient effleurer la peau d'une joue à la barbe de plusieurs jours et vient retomber dans le vide...
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Doko

[Le soir fatidique]

Quel temps de gueux...
Doko ruminait en son fort intérieur de sombres pensées.
Il savait très bien que la Normandie était de nature pluvieuse. Et pour cause il y avait passé son enfance...
Mais même pour un chevaucheur nocturne de son acabit, il y a avait quand même des limites.
Pas un seul jour de temps normal pour la saison depuis qu'ils avaient quittés Avranches.
A croire qu'un sorcière du bocage avait liguée les éléments contre eux.
Car le temps n'était fait que de pluie et de vent glacial.

Regardant ses compagnons de voyage avec toujours un sourire tendre à l'adresse de sa belle barbière.
Doko se décida à passer en tête du convoi et ordonna à sa monture de presser le pas.
Étrangement rétif, le vieux destrier semblait ne plus vouloir avancer.
Haussant un sourcil de désapprobation face aux humeurs chevalesque de sa monture. L’écorcheur se décida finalement à s’avouer vaincu après plusieurs essais infructueux.
D'autant plus qu'un étrange silence s'était installé tout autour de convoi.
Puis d'un coup, des bruits de sabots lancés aux galop se firent entendre.
Nombreux, très nombreux même.
Regardant ses compagnons un dernière fois, il haussa les épaules comme pour dire que c'était la faute à pas de chance, puis il dégaina sa bâtarde.
Car dans ses terres désolées, les personnes qui fonçaient à vive allure à leur encontre, ne pouvaient être que des ennemis...

Engagez vous dans les forces spéciales archiducale. Vous connaîtrez des aventures fabuleuse et vivrez de pilage et de femmes fraîches.
Quelle arnaque!
Et surtout pas de fuite possible. Leurs montures sont épuisées et Doko reconnaissait très bien la bannière qu'il voyait se dessiner au loin.
Une armée royale envoyée à leur encontre.
Et bien, ils avaient sorti le grand jeu, autant pas les décevoir.
Ordonnant à sa monture de se bouger enfin le train. Doko se porta à la rencontre de ses ennemis tel un diable noir, espérant follement passer le barrage.
Donnant des coups dans le vide pour faire reculer la piétaille, Doko vit arriver trop tard le coup mortel que lui asséna une femme, tout de fer vêtu sur son fier destrier.
Chutant violemment à terre, Doko se tordit de douleur quand il atterri sur le sol.
Sa brigandine avait légèrement déviait le lame mortelle mais pas assez.
Il était touché d'estoc et pas loin du coeur. La plaie était trop profonde pour espérer y survivre bien longtemps.
Déjà un floc d'ichor se déversait hors de son poitrail.
Suivant le reste du carnage d'un œil à moitié délirant, il n'y crut presque pas qu'il vit Key partir au loin.
Au moins une qui échapperait au festin des corbeaux.
Se permettant un petit sourire, Doko ferma lentement les yeux pour enfin sombrer dans l'inconscience.

[ Quelques jours plus tard]

Doko délirant de fièvre, ouvrit un œil pour voir si il était au paradis solaire ou aux enfers lunaire.
Apparemment non...il était en prison.
Donc encore en vie avec une plaie méchamment infectée.
Quelqu’un avait essayé de la soigner à la hâte mais pas assez bien.
Le mercenaire connaissait très bien la suite de cet état de fait, la mort par infection.
Déjà il puait la mort à plusieurs kilomètres à la ronde
Rien que d'être encore vivant l’étonnait et il se doutait que s'était pas par bonté d'âme.
Peut être que les Normands voulaient exécuter publiquement un mourant qui sait...
En tout cas l'homme n'eu pas plus le temps de réfléchir, il sombrait de nouveau dans l'inconscient.

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Susi

[Vous croyez vraiment avoir le contrôle?]

Il fait un froid de chien, il faudrait peut être rentrer.
Elle a les dents qui claquent, elle se recroqueville.
Peut être qu'il faut laisser passer le blizzard. L'hiver au printemps c'est moins chouette que l'automne.
clac-clacclacclacclac. Castagnettes qui l'accompagne dans le silence.
C'est étrange un tel silence.
Avant, ça lui parlait tout le temps.
Mais le soleil brulant et les discussions effrénées ont été remplacé par le vide et le froid.
P'tain de froid.
Il t'immobilise.
Te ratatine.

J'veux dix peaux de mouton et un grand feu.

...froid... c'est la seul chose qu'elle murmure depuis le début. Un souffle qui indique que son cœur bat encore. Et cela lui avait prit tant d'énergie pour expirer un mot, qu'elle était repartie....loin...très loin.

Dans la tempête.
Le gèle enfermait la vie. Brisait les décors.

A un moment elle avait rêvé que les villageois d'Avranche l'avait capturé, qu'ils l'avaient mise en prison et qu'il y avait eu un procès avec de grandes exclamations, avec les questions et les réponses, comme si elle y était, mais sans y être.
Il y avait tellement de gens. Peut être un rêve collectif.
Peut-on rêver à plusieurs la même chose? Peut être que si Susi se réveille, elle se poserait la question.

Un rire l'avait entrainé ailleurs, tellement plus loin.
Le fort. Castel. Les corneilles, ça ressemble tellement à la mort au premier coup d’œil, mais dans ses souvenirs c'était plus vivant que tout.
Elle était marquée au fer rouge, mais ça ne pouvait se voir car c'était dans les profondeurs de son être.
Elle s'était mise à suivre la corneille. Voler c'est bien. C'est doux.

Les heures n'étaient que des secondes pour Su'. Dans son état, peu importait où les angevins l'avaient emporté. Étrangement quand le corps ne va plus, l'esprit s'en fout complètement. Il va ailleurs, prend sa propre liberté. Il s'évade sans demander de laisser-passer.

Je suis un oiseau.
Je suis un glaçon.
Je suis le feu.
Je suis tout et rien.
Je suis l'attente sans ennui.

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Nikolai.

[Avranches, ville de lamellibranches]

Quelques jours, maintenant, qu’ils étaient revenus, chargés des mourants dont l’état ne permettait pas voyage plus long, les plaies se voulaient mortelles, la fièvre accablante et le Triangle d’en avoir pleine conscience. Les normands n’avaient pas tardé à les repérer, le « travail » des clébards, facilité par l’attitude naturellement supérieure du Slave dont la tignasse, parée d’or aux premières lueurs du jour, dominait la majorité des mollusques natifs, sitôt qu’il quittait la bicoque.
Les compagnes s’épuisaient aux chevets des corps meurtris, l’échec serait cuisant de les perdre, davantage encore dans tel mouroir, l’humeur du Sombre d’autant plus belliqueuse que la « justice» s’invitait au bal des crevards, des procès lancés à leur encontre comme on jetterait les dés, au mépris du bon sens dont ils ignoraient jusqu’à la définition, vile mascarade des frustrés, privés de la moindre once d’intellect mais les melons assez larges pour porter couronnes.

Les femmes, alitées, se battaient contre la Mort, incapables de se présenter au tribunal, le fier balafré s’y rendit pour le payer de sa santé, comme le Novgorod qui assista, impuissant, à la représentation des clowns grotesques, ceux-là drapés d’un pouvoir éphémère, qu’ils crachaient sur leur propre codex. Lamentables créatures. Des femelles, indignes des pires bordels tant elles empestaient le gibier faisandé, associé au juge inculte qui baignait vraisemblablement dans les mêmes eaux croupies, ainsi le pôle justice normand se portait, arrosé d’un calva frelaté sans doute, que les verdicts ne reflétaient nulle cohérence, si ce n’est la connerie patentée.

Son audace lui valut lourde sentence. Cinq jours de taule et cents écus. Cinq jours pour quelques kilos de fer, douce ironie du sort, il purgea sa peine dans une cage minuscule, les habitants plus proches des nains de jardin qu’on fasse des cellules si petites, la musculature en souffrit lourdement comme il s’affaiblit et le Ténébreux de rejoindre l’abri dont les charognards avranchins surveillaient les issus, s’assurant que les blessées respectaient l’assignation à résidence.*

La lourde ne tarde pas à s’ouvrir sur la large silhouette, l’acier sonde la pénombre, les lèvres s’ourlent comme il avise ses compagnes, les minois expriment la fatigue des nuits sans sommeil, les jades traduisent leur victoire sur la Faucheuse et la trogne du mâle d’arborer le soulagement. Il s’affale sur une chaise, les prunelles argentées embrassent le binôme féminin alors qu’il songe aux prochains jours, quand la Lune et la Pucelle quitteront leurs couches, tous auront besoin d’exercices, la convalescence durable, les esprits occupés à défaut d’échauffer, les corps fourbus plutôt que tendus, il ricane d’imaginer quelques entrainements des femelles jusqu’à trouver le dernier courrier de sa Précieuse…

*Compte tenu du poutrage, il parait peu probable que les blessées pourrissent en taule, j'ai fait à ma sauce donc.
Les guillemets pour souligner l'ironie, d'appuyer le mépris de mon blond quant aux sujets concernés.

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Drusilia

[Nuit agitée... Cauchemars en cours...]

De retour sur les routes, encore du changement... La famille est séparée, la blonde essaie de pas trop y penser même si l'étau qui lui enserre le coeur prend un malin plaisir à le lui rappeler dès qu'elle a le sentiment que ça s'atténue un peu. Le petit groupe est sur la route, à nouveau. Profiter de l'air frais, de la compagnie des piliers qui l'accompagne, du moment présent, ça évite d'encombrer la caboche et de transformer le tout en crise d'hystérie... Faut avouer que ça lui va pas non plus alors bon!
Le slave en tête est suivi naturellement, peu de babillage en cette nuit tranquille... Tranquille pour le moment... Juste une légère brise qui les effleure de temps en temps. Les chevaux deviennent nerveux, et la ménagerie de la blonde suit le mouvement, quelque chose ne va pas et la belle fixe le géant avant de stopper net sa monture quand le visage se dessine dans la nuit!

Quelques mètres de plus parcourus et la vision pourtant réduite ne montre rien de bon... Un carnage!
Le grondement résonne dans le silence, les chevaux sont laissés en retrait et la blonde jette un oeil inquiet à la rouquine. La première victime est reconnue assez vite, même si elle n'a pas eu la chance de la croiser plus souvent. Trouver les blessures, évaluer les dégâts, la blondine n'est pas experte, elle apprend tout juste mais il n'est pas temps de douter, il faut être rapide et efficace! Un mouvement inhabituel sous le manteau oblige Drus à le retirer malgré la morsure du froid qui n'aidera pas la gamine à aller mieux... Le matou respire mal, il a encaissé aussi... Mais Drusilia est plus à l'aise avec les animaux, elle connait bien mieux, il sera sauvé comme les autres!
Les premiers soins sont donnés pour que les blessés puissent être déplacés sans morfler plus que nécessaire durant le trajet.

[Retour en Normandie... On s'en serait bien passé...]

Les soins sont lourds, mais les blessures guérissent, même si les divagations sont nombreuses. On aurait pu croire que le traitement suffisait... Mais il faut croire que l'acharnement normand ne le voit pas de cet oeil! Les mourants sont mis en procès et mis à l'écart sans sommation... Comment voulez-vous que des soins puissent être donnés dans ses conditions? Pour couronner le tout, la blonde y a droit aussi... Non, sans rire. Garder un oeil sur les patients ça m'est en retard pour les plaidoiries mais faut croire que le tribunal s'en branle!
Trois jours de geôle froide, ça vous met une blonde en colère! Vaudrait mieux pas que la ville soit attaquée, les soins seraient pas donnés de la même manière aux tochtones blessés...

Sortie de prison, la blonde cherche juste à retrouver les siens! Visite médicale pour être sûr que tout va bien et de filer retrouver ses compagnons de route, la chaleur et le calme de leur présence! Et aussi un bon bain et des vêtements propres, ça sera pas du luxe!
Mais ça devra attendre un peu, un courrier divin l'attend...
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Selene.

Des semaines après, la haine dans le coeur et le corps

La Lune a la haine. Les mâchoires crispées sur l'amertume d'une prison ouverte qu'est la ville d'Avranches et ses habitants qui ont la science infuse. Elle grommelle, retient son envie de leur hurler qu'ils ne SAVENT RIEN ! Rien d'elle, de ce qu'elle est, de ce pourquoi elle est devenue ainsi, d'où elle vient...D'ailleurs elle-même ne connaît ses origines. P'tain elle a du mal à digérer la missive reçue la veille d'une rencontre en taverne partit combattre des "comme elle".

La dextre enserre la dite missive en un froissement de colère, la senestre enserre un paquet. P'tain c'la virevolte des pigeons ou quoi ? Quoi que le colis lui a été amené par un corbac, ça change..

Elle souffle, peste, tourne en rond dans la piaule de sa bicoque... Prendre l'air, oublier tous ces imbéciles et expier cette colère un bon coup sinon elle va faire un massacre... La Lune s'tire, laissant la lourde de sa piaule ouverte, nafoute y a rien à voler et quand bien même ça f'ra un heureux dans cette ville de défection.

Si ils savaient tous, si ils savaient qu'elle était ici, enfant, qu'elle connaît cette ville qui n'a guère changé, à croire qu'ils ont toujours été ainsi... Sélène soupire, prend la sente derrière sa bicoque, celle qui mène à l'océan. La Lune est touchée en plein coeur, comme quoi même elle peut avoir des émotions...Jamais on avait remit en cause son honneur, à croire que l'honneur est réservé aux "gens biens". Mais où va t'on... Le sourire se fait acerbe, Personne ne connait entièrement son passé...

Personne ne lui a jamais demandé d'ailleurs..qui cela pouvait-il intéresser, personne.Vagues déferlantes des souvenirs crus perdus qui affluent en elle, tempêtes en pleine mer faisant tanguer dangereusement le vaisseau dont elle s'était fait carapace... L'étendue sablonneuse s'offre à elle, Sélène pose un regard voilé de tristesse sur l'océan déchaîné reflétant son for intérieur.

Le regard métallique de Sélène est lointain, au delà des silhouettes écumeuses des vagues...au loin là-bas souvenir de ce petit village normand, où le ressac fouettait son visage d'enfant, où ses pieds nus foulaient le sable avec plaisir...Son visage empreint d'un sourire d'enfant s'assombrit soudainement...Retour à la réalité, à la cruauté de la vie qui a fait d'elle ce qu'elle est ce jour..Ce petit village est Avranches.

Son enfance...La Lune ne connait pas ses parents de naissance et n'a que quelques bribes de souvenirs concernant ses parents adoptifs en Normandie..Son père adoptif était forgeron, elle se souvient des heures passées à regarder chacun de ses gestes, à l'écouter lui conter des histoires sur ce métier, des légendes qui éveillaient en elle moult rêves et cette envie de faire le même métier que lui dont elle y trouvait une certaine magie..Il lui contait aussi l'odeur des combats, la rage des guerres dans des pays inconnus pour elle.. Lui a apprit à se servir d'une épée, à se battre au bâton et à monter à cheval dès son plus jeune âge, au grand dam de sa mère adoptive qui lui râlait souvent dessus, car il l'élevait comme un fils et non une fille.. Eux qui ont été chassés, brûlés sur le bûché pour sorcellerie, elle qui avait réussi à s'enfuir avec le cheval de son père de coeur.. Loin, très loin et s'était arrêtée en Dauphiné, là où sa nouvelle vie, celle de mercenaire a commencé...

Secouage de trogne, rejeter l'eau saline perlant à l'azur. Soupir encore, et laisser la missive froissée choir sur le sable, se faire happer par le vent marin... L'azur se pose sur le paquet, le corps lunaire encore frêle vient à s'asseoir, elle dépose le petit colis au sol, retire se bottes et retrouve les sensations de son enfance en enfouissant ses orteils dans le sable.. Esquisse de sourire..Et la main d'enfin venir ouvrir le paquet, haussement de sourcil d'étonnement, une médaille sans chaîne trône au creux de sa paume, elle en apprécie l'orfèvrerie représant un aigle couronné bicéphale, une serre ayant emprise sur un sceptre, l'autre sur une couronne. Au coeur de l'aigle est gravé un cavalier couronné terrassant un dragon d'une lance.

L'azur dévore la médaille, incompréhension d'un tel objet remit ainsi. Plissure du nez aquilin, mèche rebelle se battant avec le vent, Sélène prend le paquet, cherche un mot, une inscription... Une missive se niche au fond, elle la prend d'une main tremblante, blémit à sa lecture...

Marie la Lune de Thor à l'Aigle et tu seras enfin toi.

L'écriture est fine et délicate, rougie, brunie comme si l'encre était sanguine, mais ce qui trouble le plus Sélène ne sont pas ces quelques mots. L'azur se perd sur le sceau, celui qui la rappelle à un autre passé, le sceau des In Ténébris.

La pulpe des doigts fins caresse la cire comme pour se conforter de la réalité d'un tel sceau. Un crâne étreint d'un serpent, Les IT... Elle les pensait tous morts... Tempête d'émotions en elle, l'azur va du sceau, à la missive. De la missive à la médaille...Lune de Thor.. La dextre vient instinctivement à la naissance de son décolleté, en tire une chaine en or, révélant ainsi le médaillon qu'elle détient depuis son enfance, seul lien avec ses vrais parents d'après son père adoptif. Le médaillon est en forme de croissant de lune, le marteau de Thor gravé en son sein. Son père lui avait expliqué qu'il représentait l'honneur d'être forgeron..

Les sourcils se froncent et la caboche tente de comprendre....Marie la Lune de Thor à l'Aigle... Les doigts s'activent, jouent avec le médaillon et la médaille... Un léger cri de surprise s'échappe des lèvres carmines, stupéfaite, Sélène détient en ses mains un médaillon entier, le croissant de lune devenant pleine lune, épousant parfaitement la médaille de l'Aigle...

Sélène reste un long moment ainsi, azur plongé sur le médaillon, tornade émotionnelle et toujours aucune réponse à ses questions...

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Au détour de la nuit et d'un rêve sauvage, la Faucheuse.

Drusilia

Susi

Nikolai.

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Doko

Selene.

Silencio

Susi

Nikolai.

*Bardiche = hache de combat issue de la région de Novgorod.
**Bel(le) astre/étoile

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Susi

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Selene.

Marie la Lune de Thor à l'Aigle et tu seras enfin toi.

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[RP]Au détour de la nuit et d'un rêve sauvage, la Faucheuse.