Fleur_des_pois
The girl I could not trust
The girl was bad
The girl was dangerous
Les ruelles étaient loin dêtre vides. Tout au contraire, elles grouillaient de monde. Le rebut de la société samassait là, trafiquant, assassinant, volant. Entre autres activités du même acabit. Prostituées côtoyaient truands, et tout cela était normal. Il était des lieus et des heures, dans Paris, où il ne fallait pas se retrouver seul. Au risque de ne jamais rentrer.
Cétait précisément lune de ces heures et lun de ces lieux. Et Fleur-des-Pois était seule. Pourtant elle navait pas peur. La présence du chien noir et blanc à trois pattes ne constituait pourtant pas une protection.
La ruelle dans laquelle elle venait de sengager puait la mort. Avec raison, puisquun corps sans vie gisait dans la fange. Les rats avaient déjà commencé leur travail. La chair du visage avait presque entièrement disparu. Les globes oculaires étaient vides, et ses lèvres disparues offraient comme un rictus horrible à ce visage méconnaissable.
Ce spectacle pourtant peu appétissant ne semblait pas troubler la jeune fille, qui poursuivit son chemin. La brune cherchait quelque chose. Et vu son air soudainement satisfait, elle venait de le trouver. La taverne au « Rat Dégoût » était ouverte nuit et jour. Ce qui tombait bien. Cétait pour cette raison quelle lavait choisi. Il ne faisait pas encore nuit, mais deux heures auraient tôt fait de plonger le monde dans le noir.
Lorsque Fleur ouvrit la porte, tous les regards convergèrent vers elle. Un mince sourire étira subrepticement ses lèvres. Elle avait lhabitude dêtre dévisagée. Elle était belle, très belle. Cen était presque douloureux pour les spectateurs. Sa masse de cheveux noirs cascadant jusquà ses hanches fleuraient bon la violette. Ses yeux bruns brillaient dune intelligence quelque peu retorse. Son nez était droit, sa bouche pleine et ourlée. Son ovale de visage était parfait. Ses pommettes tout comme son front, étaient hautes. Elle nétait pas grande, et possédait les formes nécessaires. Son teint halé des filles du sud contrastait avec lair pâlichon des clients de lauberge. Fleur était belle, oui. Et Fleur le savait.
Elle sapprocha du comptoir, et en profita pour examiner les lieux. Une mince pellicule de graisse recouvrait le sol. Les carreaux des fenêtres étaient si sales quon ne distinguait rien au travers. La surface des tables étaient collante des bières qui sy étaient renversées. Et ça et là, quelques étranges tâches rouges parsemaient tantôt le pavé, tantôt les murs, tantôt les meubles.
Posant les mains sur le bois poli par les coudes des clients, Fleur chercha le regard du tavernier. Ses ongles suivirent un instant les nombreux accrocs gravés dans le chêne. Lhomme enfin, daigna la regarder. Cétait le seul qui navait pas levé les yeux vers elle lorsquelle était apparue.
Je veux deux verres, et un pichet de vin, sil te plait.
Avant même quil ait eu le temps de lui réclamer sa monnaie, les pièces étaient déposées devant lui. Il navait plus quà servir. Ses épais sourcils noirs se froncèrent. Et il se gratta une barbe sans doute pleine de puces. Mais il finit par déposer devant elle ce quelle avait demandé.
Souriant légèrement, Fleur sempara du tout. La Fée prit place devant la table la plus proche. Son rendez-vous nétait pas arrivé. Cela tombait bien. Elle aimait être en avance. Cela lui permettait dexécuter certaines tâches en toute discrétion.
Déposant les verres sur la table, elle sempara de lun dentre eux. Puis, extirpant de sa besace de cuir quatre fioles de verre, de tailles et formes identiques, elle en déboucha une. Et versa quelques gouttes dans lun des verres. Elle le fit glisser à la place de son rendez-vous. Tout était parfait. Doucement, dune voix mélodieuse, elle se mit à chanter un air de sa composition. Dandelion semblait l'écouter, couché à ses pieds.
Belladone, je te donne,
Cigüe, je te tue,
Digitale te rend létal,
Assassiné par du laurier,
Ce rhizome tassomme,
Intoxiqué par le joli muguet.
Puisquun jour tout le monde meurt,
Autant que ce soit tué par les fleurs,
Fleur-des-Pois, appelle-moi,
Pour faire passer de vie à trépas.
Avec les fleurs, pas de magie,
Il suffit juste de bien avoir appris.
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The girl was bad
The girl was dangerous
Les ruelles étaient loin dêtre vides. Tout au contraire, elles grouillaient de monde. Le rebut de la société samassait là, trafiquant, assassinant, volant. Entre autres activités du même acabit. Prostituées côtoyaient truands, et tout cela était normal. Il était des lieus et des heures, dans Paris, où il ne fallait pas se retrouver seul. Au risque de ne jamais rentrer.
Cétait précisément lune de ces heures et lun de ces lieux. Et Fleur-des-Pois était seule. Pourtant elle navait pas peur. La présence du chien noir et blanc à trois pattes ne constituait pourtant pas une protection.
La ruelle dans laquelle elle venait de sengager puait la mort. Avec raison, puisquun corps sans vie gisait dans la fange. Les rats avaient déjà commencé leur travail. La chair du visage avait presque entièrement disparu. Les globes oculaires étaient vides, et ses lèvres disparues offraient comme un rictus horrible à ce visage méconnaissable.
Ce spectacle pourtant peu appétissant ne semblait pas troubler la jeune fille, qui poursuivit son chemin. La brune cherchait quelque chose. Et vu son air soudainement satisfait, elle venait de le trouver. La taverne au « Rat Dégoût » était ouverte nuit et jour. Ce qui tombait bien. Cétait pour cette raison quelle lavait choisi. Il ne faisait pas encore nuit, mais deux heures auraient tôt fait de plonger le monde dans le noir.
Lorsque Fleur ouvrit la porte, tous les regards convergèrent vers elle. Un mince sourire étira subrepticement ses lèvres. Elle avait lhabitude dêtre dévisagée. Elle était belle, très belle. Cen était presque douloureux pour les spectateurs. Sa masse de cheveux noirs cascadant jusquà ses hanches fleuraient bon la violette. Ses yeux bruns brillaient dune intelligence quelque peu retorse. Son nez était droit, sa bouche pleine et ourlée. Son ovale de visage était parfait. Ses pommettes tout comme son front, étaient hautes. Elle nétait pas grande, et possédait les formes nécessaires. Son teint halé des filles du sud contrastait avec lair pâlichon des clients de lauberge. Fleur était belle, oui. Et Fleur le savait.
Elle sapprocha du comptoir, et en profita pour examiner les lieux. Une mince pellicule de graisse recouvrait le sol. Les carreaux des fenêtres étaient si sales quon ne distinguait rien au travers. La surface des tables étaient collante des bières qui sy étaient renversées. Et ça et là, quelques étranges tâches rouges parsemaient tantôt le pavé, tantôt les murs, tantôt les meubles.
Posant les mains sur le bois poli par les coudes des clients, Fleur chercha le regard du tavernier. Ses ongles suivirent un instant les nombreux accrocs gravés dans le chêne. Lhomme enfin, daigna la regarder. Cétait le seul qui navait pas levé les yeux vers elle lorsquelle était apparue.
Je veux deux verres, et un pichet de vin, sil te plait.
Avant même quil ait eu le temps de lui réclamer sa monnaie, les pièces étaient déposées devant lui. Il navait plus quà servir. Ses épais sourcils noirs se froncèrent. Et il se gratta une barbe sans doute pleine de puces. Mais il finit par déposer devant elle ce quelle avait demandé.
Souriant légèrement, Fleur sempara du tout. La Fée prit place devant la table la plus proche. Son rendez-vous nétait pas arrivé. Cela tombait bien. Elle aimait être en avance. Cela lui permettait dexécuter certaines tâches en toute discrétion.
Déposant les verres sur la table, elle sempara de lun dentre eux. Puis, extirpant de sa besace de cuir quatre fioles de verre, de tailles et formes identiques, elle en déboucha une. Et versa quelques gouttes dans lun des verres. Elle le fit glisser à la place de son rendez-vous. Tout était parfait. Doucement, dune voix mélodieuse, elle se mit à chanter un air de sa composition. Dandelion semblait l'écouter, couché à ses pieds.
Belladone, je te donne,
Cigüe, je te tue,
Digitale te rend létal,
Assassiné par du laurier,
Ce rhizome tassomme,
Intoxiqué par le joli muguet.
Puisquun jour tout le monde meurt,
Autant que ce soit tué par les fleurs,
Fleur-des-Pois, appelle-moi,
Pour faire passer de vie à trépas.
Avec les fleurs, pas de magie,
Il suffit juste de bien avoir appris.
Titre : Michael Jackson - Dangerous
Je ne fais pas confiance à cette fille
Cette fille est méchante
Cette fille est dangereuse
Je ne fais pas confiance à cette fille
Cette fille est méchante
Cette fille est dangereuse
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