Richard_watelse
Parce que lui plaire tourne à l'obsession....
Richard Watelse restait planqué derrière un vaste livre dans l'obscurité de la salle principale de l'auberge où, pour une raison qu'il ignorait, la nonne à la bure violette avait posé son séant. Elle avait la semaine précédente annulé leur rendez vous hebdomadaire de lecture du dogme et préchi-prêcha collectif par un simple " je ne serai pas là, priez sans moi..." Pas de sermon par les lèvres féminines mais sévères, ni tortures de l'âme et du corps par les supplices religieux qu'elle lui infligeait parfois. Et le dévôt était en manque de sa dose de supplications et Alleluia.
Il avait essayé pendant six journées de comblé ce manque en se flagellant (son activité favorite) en répétant des Mea culpa poignants. Il avait même recherché le regard bienveillant d'Aristote en donnant plutôt qu'en vendant sa production de raisins, fraichement cueilli. Mais qu'est ce qu'un geste de générosité si personne n'est là pour constater le dit acte? Surtout, si la nonne qui se posait en juge sur tous les gestes du pénitents militaire, n'en était pas la spectatrice. Ses remarques cinglantes sur "votre fausse dévotion qui ne vise qu'à gonfler votre autosatisfaction de Watelse", ses gifles retenues lorsqu'il lui agrippait les mains pour en baiser la pureté, tout lui manquait lorsque le jour J arriva.
Aussi, son fouet en main tout juste utilisé d'une énième flagellation, Richard Watelse se planqua t'il de bon matin devant la maison de la nonne, et la suivit dans ses déplacements jusqu'à l'église - lieu de rédemption si cher à son coeur - et s'y glissa comme un rat pour se dissimuler du regard des croyants derrière une statue.
Les chuchotis de comères couvraient les véritables prières, et Richard grimaçait de ne pas pouvoir entendre le chuchotement fervent de la nonne. Une lueur solaire transperçait un vitrail et le rougeoiement dansait de manière flatteuse sur la bure violine de la nonne. Un enchantement pour les yeux, comme si Aristote et Christos eux-mêmes apposaient ainsi leurs mains sur les épaules de l'angélique personne.
Langélisme la quitta soudain, piquée par le brouhaha incessant de deux bigotes. La suite fut courte : la nonne, oreilles tendues vers des sornettes sur un enlèvement par le Sans-Nom, et la voilà, prête à livrer croisade aux démons.
Et Richard aussi. Pour gagner l'attention de la nonne d'abord, et parce que sa propre foi le guidait vers la conquête et la réduction à néant de toute forme de Mal. Aristote alors lui pardonnerait peut être ses crimes ... Peut-être.
La nonne avait de la ressource, il en convint immédiatement en la voyant passer les portes du Castel, où, apparemment deux femmes étaient rendues captives. La sotte, elle courrait au devant d'un danger, elle si pure et sans défense devant le démon! N'ayant aucun mouton à donner au garde, il fouina autour des remparts pour y débusquer un passage. Invisible à ses yeux. Alors, ...
Quand l'obscurité brouille nos yeux, Aristote, montre nous le chemins....
Dix bonnes minutes de prières, à genoux dans la boue, et la parole du Seigneur se fit "sentir". Derrière la végétation dense de ronces, une porte vivement dégagée par les mains du militaire, qu'il ouvrit en hâte. Un amas de crottes chut devant son nez, par une poussée gastrique d'un garde ou d'un serviteurs, qui sait? Il en voyait même le trou du derrière profond avant que celui-ci disparaisse, braies remontées.
Merci Aristote, dans ta profonde claire-voyance, de me hisser par le fion du Sans-Nom. J'y apprend toute l'humilité de ton enseignement.
Un signe de croix et à l'aide son fouet, il se hissa par le trou de pierre pour y retrouver la bure violette.
Citation:
6: Vous ne trouvez pas l'entrée principale, vous finissez par trouver une petite porte cachée par la végétation, des latrines.
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